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 Le vilain petit Canard

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Fenimore R. Lankford
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MessageSujet: Le vilain petit Canard   Le vilain petit Canard 1400359500-clockSam 11 Juin 2016 - 12:08

Rencontre Fen & Chrissy ♥

«Le vilain petit canard»

"Enfin, l'œuf se brisa. Il était si grand et si laid que la cane étonnée, le regarda. Les canards autour d'eux les regardaient et s'exclamaient à haute voix :
— Encore une famille de plus, comme si nous n'étions pas déjà assez. Et il y en a un vraiment affreux, celui-là nous n'en voulons pas.
— Elle a de beaux enfants, cette mère ! dit la vieille cane au chiffon rouge, tous beaux, à part celui-là : il n'est guère réussi. Si on pouvait seulement recommencer les enfants ratés !
Le pauvre caneton, trop grand, trop laid, était la risée de tous. Les canards et même les poules le bousculaient. Le dindon — né avec des éperons — et qui se croyait un empereur, gonflait ses plumes comme des voiles. Il se précipitait sur lui en poussant des glouglous de colère. Le pauvre caneton ne savait où se fourrer. La fille de basse-cour lui donnait des coups de pied. Ses frères et sœurs, eux-mêmes, lui criaient :

— Si seulement le chat pouvait te prendre, phénomène !

Et sa mère :
— Si seulement tu étais bien loin d'ici !

« Je suis si laid que je leur fais peur », pensa-t-il en fermant les yeux.
Il courut tout de même jusqu'au grand marais où vivaient les canards sauvages. Il tombait de fatigue et de chagrin et resta là toute la nuit."


De tous les contes possibles et imaginables, il avait fallut qu'ils étudient celui-ci en classe. Il n'y avait pas plus douloureux que ces textes qui vous touchent aussi profondément par leur justesse. C'était un monde cruel que celui des contes, en apparence poésie et merveilles, mais en réalité, c'était des textes durs, crus, où on disait tout haut ce que tout le monde pensait dans la vraie vie. Même si nous n'étions pas censés connaître le passé des autres élèves, je me sentais visé, comme si j'étais la risée de la classe. Je sentais même des œillades sur moi, semblant dire que ce texte avait été choisit pour moi. Mais personne ne savait, il fallait que je me le rappelle sans cesse, ici j'étais un inconnu. Si on avait lu ce texte à l'orphelinat par contre, nul doute que j'aurais été la cible de toute les moqueries. Nous étions tous orphelins, mais j'était celui qui devait en baver plus que les autres.

C'est donc dans cet état d'esprit qu'arriva le cours suivant, le cours de sport. Tout élève ayant subit des brimades de la part d'autres enfants, redoutais ce genre de cours. Déjà il fallait se changer dans les vestiaires devant tout le monde, naturellement, tout le monde regardait les autres à la dérobée pour vérifier qu'ils étaient dans la normalité. Je réussissais à éviter cet exercice en passant discrètement aux toilettes pour m'y changer à l'abri des regards. Je n'avait pas de complexe à avoir mon corps semblait il, mais les autres en avait décidé autrement. Comme pour me contredire, mon oeil droit qui n'y voyait déjà pas grand chose en temps normal, se mit à flouter ma vue. Je me frottais l'oeil par reflexe, égratignant la cicatrice au passage. Si j'étais resté là bas, je me demande si ils auraient eut l'audace de se moquer de la cicatrice qu'il m'avait eut même infligé.

Je rejoignit le groupe de la classe C et commençait les étirements avec le reste du groupe. Une jeune fille semblait avoir remarquer mon manège et me fit un clin d'oeil. Je détournais le regard pour faire comme si de rien n'était car je craignais ce genre de fille.  Elles étaient comme Autumn, tout le monde la connaissait dans la classe, c'était le genre diva en devenir qui dictait ses règles aux autres filles. Son parrain était en S, une de ses meilleures amies en A était elle même une des filles les plus populaires du pensionnat, et enfin, elle assistait Isalynn, la suppléante de cette même classe. Sa popularité grimpante me faisait froid dans le dos. Ce genre de fille n'attire que des problèmes aux gars comme moi.

Une fois tout le monde échauffé, le prof signa ma condamnation. Aujourd'hui nous allions monter à la corde. Je reculais pour me placer dans les derniers, en priant pour ne pas avoir le temps de passer aujourd'hui. Malheureusement la plupart des élèves étaient rapides, certains même devaient tricher un peu avec leurs pouvoir, mais moi je ne pouvais pas, impossible de demander de l'aide à mon ami imaginaire, il ne venait pas sur commande. Je reculais toujours pour laisser passer la personne derrière moi, jusqu'au moment où ce fut mon tour et je compris mon erreur de calcul. A présent que tout le monde était monté ou avaient essayé tout du moins, j'étais le seul qu'on pouvait regarder. Tout le monde était sur le coté et me dévisageait.

J'agrippais la corde, sachant que je n'en ferait rien. J'avais les mains moites et le bat qui semblait sur le point d'exploser. Il fallait que je tente un truc donc je plaçais mes mains le plus haut possible et me hissais sur l'engin de torture. Je ne savais pas comment mettre mes pieds, donc je continuais à me hisser en usant que les mains, mais mon corps devenu un poids mort, était bien trop lourd à hisser. Je ne fit même pas un mètre de plus et retomba sur les fesses, sur le tatami pas si moelleux que ça. D'autre avant moi avaient essayé, et avait échoué, ce n'était pas la fin du monde. Je me relevait en me massant les reins, tandis que le prof tenta un encouragement maladroit. Soudain un rire fusa. Un rire ou un ricanement? Rigolait on de ma piètre performance ou cela n'avait il rien à voir? Je me sentait de nouveau sous les regards moqueurs. Je tentais de me convaincre que j'étais victime de ma propre paranoïa, mais le stress grimpait plus vite que ma raison.

D'un coup je me mit à courir, poussant la porte du gymnase et plissait les yeux à cause du soleil. Je courais comme un dératé en ignorant ce qu'on me disait, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus un élève ou professeur en vue. Loin du bâtiment, je me laisser tomber contre une façade de bâtiment, à l'ombre, en retrait. J'enfouis alors ma tête entre mes genoux, m'ordonnant mentalement de me clamer. J'arrivais à peine à respirer normalement, j'avais la gorge serrée, et enfin, un sanglot vint libérer mes nerfs. J'était pitoyable et je le savait bien, mais une fois seul je pouvais me défouler sans plus penser à rien. Le même état bizarre s'empara de moi, il était un peu tard pour que mon ami imaginaire se pointe maintenant...

-Laisse moi tranquille...Je ne veux pas de toi...


-Je suis vraiment un raté, je n'assume même pas  de rater un exercice sportif.

-Maintenant au moins, ils auront une raison de se foutre de moi.

-Tu vaut vraiment rien Fen.

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MessageSujet: Re: Le vilain petit Canard   Le vilain petit Canard 1400359500-clockJeu 16 Juin 2016 - 16:03





Le vilain petit Canard
▬ Bébé Fen & Chrissou


Elle se trouvait proche du gymnase, assise sur un banc à discuter avec quelques connaissances en attendant son prochain cour. Japonais. Elle maîtrisait assez bien cette matière, adorait s'y rendre et participait activement à chaque fois. Et puis, il fallait avouer qu'elle avait toujours eu des facilités à apprendre, Chrissy, sans oublier sa mère qui vivait là-bas et lui avait presque tout enseigné.

Quelques éclats de rires résonnèrent dans l'air ; elle fit quelques pirouettes sous le soleil d'été et le regard enjoué de ses amis qui l'accompagnaient. Se donner en spectacle, amuser la galerie, mettre l'ambiance, c'était un peu comme une seconde nature chez elle. La blonde préférait largement ça à la solitude qui la caressait presque trop tendrement ces derniers temps. Elle luttait d'ailleurs pour ne pas s'y perdre et continuer sans cesse de faire ce pourquoi elle pensait être là. Parce qu'elle avait bien conscience, dans un élan d'égoïsme pur, que si elle ne le faisait pas personne ne le ferait. Et cette sensation que l'on pouvait avoir ainsi besoin de sa personne, de ses rires et ses blagues idiotes, inconsciemment ça la rendait heureuse -lui faisant oublier parfois que les choses menaçaient encore de lui glisser entre les doigts. Comme ces dernières semaines.

Crispation.
Elle chuta, foirant son poirier à merveille sous les moqueries enfantines de ses camarades de classe. Rire jaune et sourire un brin maladroit, elle se releva pour continuer -faire comme si elle n'y avait jamais pensé pour ne pas recommencer.

Puis dans toute son euphorie à demi factice, elle croisa du regard ce garçon qui courait. Il avait l'air si mal, et elle ne mit pas longtemps avant de le reconnaître. Fenimore, un élève arrivé récemment en C, comme elle. Les iris brillants d'interrogations et les lèvres entrouvertes laissant en suspend la phrase qu'elle voulait sortir, machinalement oubliée, Chrissy s'excusa. Elle fourra quelques affaires dans son sac, l'attrapa au vol et disparue dans une dernière exclamation, sous l'étonnement de la petite troupe.

On se voit tout à l'heure en cours, j'ai un truc à faire !

Et elle s'était évaporée aussi vite qu'elle l'avait aperçu, courant en direction du gymnase pour tenter de le retrouver. Ce fut plus rapide qu'elle ne l'aurait espéré, pas moins déstabilisant néanmoins. Fenimore était assis contre un mur, à l'ombre des bâtiments et caché des autres. Il était seul, recroquevillé sur lui-même et elle était là, à une quinzaine de mètres, reprenant sa respiration en l'observant avec ce petit pincement étrange au cœur qu'elle souhaitait voir disparaître. Parce que si la blonde n'aimait pas voir les autres tristes, avec les C c'était un peu plus fort que ça. Ils étaient un peu comme une deuxième famille pour elle après tout. C'était inexplicable comme sentiment, l'importance que cette seule classe pouvait avoir pour elle aurait attisé les moqueries de pas mal de gens, probablement -ils étaient si différents à Prismver. Mais le fait est qu'elle était incapable de changer ça ; elle n'en avait aucune envie non plus.

Elle avança doucement, un tendre sourire sur les lèvres malgré l'inquiétude -curiosité un peu malsaine- qu'elle ne cachait pas.

Fenimore ?

Ne faisant pas l'affront de lui demander s'il allait bien, Chrissy préféra s'asseoir à ses côtés, laissant tomber son sac sans le moindre ménagement. Elle le fixa quelques instants, cherchant quoi faire pour le consoler. Une main vint se poser sur la tête du brun, chaleureuse, tandis que désormais ses iris observaient droit devant elle les bâtiments ensoleillés.

Raconte moi ce qui s'est passé, tu veux bien ?


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MessageSujet: Re: Le vilain petit Canard   Le vilain petit Canard 1400359500-clockDim 19 Juin 2016 - 19:43

Rencontre Fen & Chrissy ♥

«Le vilain petit canard»

Le sang me montais tellement à la tête que je le sentais battre dans mes oreilles. Un boum boum régulier, qui aurait pu être apaisant qi j'avais réussis à me concentrer juste la dessus. Il fallait que je compte mes respirations dans des cas d'angoisse comme celui ci. Il fallait que je me détende et que je m'empêche de penser à tout et n'importe quoi, que je focalise mon esprit sur n'importe quoi qui ne soit pas en rapport avec ce qui venait de se produire. Tout ça n'avait rien à voir avec moi et je m'étais encore fait un film pour rien, mais c'était plu fort que moi. L'autre jour j'ai vu un reportage sur les phobies scolaires et je m'étais parfaitement reconnut dans les interviewés. Je pouvais mettre ma situation sur les mots qu'ils prononçaient, et je connaissais leurs craintes comme étant les miennes. Sauf qu'on ne part de Prismver comme ça et que je n'avais certainement pas envie de revenir à l'orphelinat.

Mon nom retentit, comme sortit de nulle part. Prononcé en entier, ça me faisait toujours un peu bizarre. Je gardais la tête enfouis entre mes bras, mes mains cessant un instant de farfouiller dans ma chevelure danse et noire. A la place une autre main, d'une extrême douceur vint me caresser le sommet du crâne. Un geste d'affection qu'on avait rarement eu pour moi, voir jamais. C'était agréable et réconfortant même si j'ignorais de qui ça venait. La voix repris pour me demander ce qui c'était passée. Cette façon de dire mon nom et de me parler, j'avais l'impression de la connaitre, de l'avoir déjà entendu une fois. Mais c'était un souvenir tellement lointain que c'était presque une sensation, comme si je l'avait entendu inconsciemment, à travers quelqu'un. Peut être à un moment, le seul de ma vie, ou j'ai partagé une connexion unique avec cette personne.

—Maman?

Je ne relevais toujours pas la tête de peur d'être déçu, quel était les chances que ma mère soit vraiment là, à coté de moi, prête à écouter mes soucis? Mais je voulais y croire, je voulais tellement que ce soit vrai, que ce soit elle. Elle qui m'avait trop vite éloignée d'elle, cruellement, sans explication. Mais j'avais la chance de pouvoir être écouté, et je ne pouvais perdre de temps à me poser des questions inutiles, elle était là c'est tout ce qui comptait.

—Je me suis rétamé à l'exercice de la corde. Il fallait monter et je suis tombé. Quelqu'un à commencé à rire et j'ai cru que c'était pour moi qu'il riait. Du coup je suis partit en courant parce que j'avais trop honte. Jsuis un raté tu sais, maman. Un bon à rien parce qu'on m'a rien apprit, et je doute de tout, tout le temps. Je doute des autres et de moi, je suis nul partout.

Je relevais enfin la tête et vit une tête blonde. J'avais toujours imaginé ma mère blonde malgré mes cheveux noirs. C'était une couleur douce et belle, une couleur de maman. Elle avait de beaux yeux noisette pétillants et un sourire chaleureux. Elle était vraiment belle ma mère, je comprenais mieux pourquoi elle n'avait pas voulut d'un vilain petit canard comme moi. Mais comme dans l'histoire, j'avais grandit, alors peut être voudrait elle de moi à nouveau?

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MessageSujet: Re: Le vilain petit Canard   Le vilain petit Canard 1400359500-clockSam 27 Aoû 2016 - 12:21





Le vilain petit Canard
▬ Bébé Fen & Chrissou


Elle avait cillé, un peu hébétée de l'entendre l'appeler ainsi. Elle n'avait pas comprit, pas saisit, n'était pas certaine au fond de vouloir en savoir plus. Mais le choc avait été grand, pas immense, juste assez grand pour lui bloquer le souffle et l'empêcher de parler. Pour pas dire de connerie. Et il avait continué, sans bouger, sa main à elle toujours dans ses cheveux à se demander ce qu'elle devait faire maintenant. Pas vraiment écouté. Toujours un peu embêtée. Elle sourit pourtant, lui adressant la plus douce et compatissante des esquisses, inconsciemment ; elle entrait dans le rôle qu'il lui avait donné parce qu'au fond elle était comme ça, Chrissy. Une mère sans vraiment en être une quand elle n'était pas une gamine qui en avait besoin. Ce qui n'arrivait pas souvent. Presque jamais en fait.

Les échecs sont faits pour avancer, si tu chutes tu dois te relever. Tien, c'est comme le vélo tu vois ? T'y arrive pas du premier coup, et quand tu tombes, tu recommences pas vrai ? Bah la corde c'est pareil ! C'est pas une tare de se planter, au contraire.

Grand sourire, après ces explications super calmes il fallait bien. Elle lui tapota la tête gentiment, rigola un bon coup -doucement, quand même- et le toisa de nouveau. Tout va bien, tu vois ?

Puis faut avouer que le matos du gymnase aurait bien besoin d'un coup de neuf, si ça se trouve c'est même pas de ta faute.

Sauf que c'est pas ça le fond du problème. Elle le sait sans le savoir, Chrissy, elle a jamais vécu ça elle. Les moqueries. Le rire des autres elle le connait pour l'avoir provoqué, elle l'a jamais subit, jamais mal prit. Alors elle imagine. Elle peut qu'imaginer de toute façon. Et enchaîner, pour tenter de réparer son cœur blessé comme elle le peut.

Elle détourna les yeux pour les poser plus loin devant, assez pensive sur l'instant quant aux mots qu'elle devrait employer. Pas trop sûre d'elle, c'était bizarre.

Ma mère me disait souvent que les mauvais rires résultent de la jalousie des autres. Mensonge. Elle n'avait jamais rien dit, mais l'idée est là. Elle y croyait c'était déjà ça. S'ils rient de toi parce que tu te plantes c'est qu'ils sont jaloux que t'ai pu essayer, qu'ils te reprochent de faire l'effort de vouloir. Et si t'as honte pour ça alors tu leur donnes raison... Mais faut pas !

Nouveau sourire, esquisse un peu plus rassurée quand elle vint ébouriffer ses cheveux de façon tout à fait naturelle. Presque comme une maman.
Mais tout va bien.
Y a rien qui cloche.

Les gens ne peuvent pas aimer quelqu'un qui ne s'aime pas, alors aime toi ! Et ce peu importe tes défauts, faut pas avoir honte de ce que t'es et te cacher -surtout que l'arrière du bâtiment c'est assez voyant en fait.

Rire joyeux pour apaiser un peu, un fois de plus.
Tout va bien.
T'es sûre ?


Faut vraiment lui dire que t'es pas sa mère ?
C'est que t'y croirais presque.
...


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