Masochist Joy

Je repensais à ma discussion avec Orest et j'avais un léger sentiment d'insatisfaction. Il ne m'avais pas pardonné et je n'attendais pas cela de lui, mais il ne m'avait pas châtié non plus. Quitte à faire la gueule, j'aurais voulut qu'il règle ça en me mettant un poing dans la figure, mais non il s'était contenté de prendre cet air triste, ce regard résigné. En blessant son filleul, c'est lui que j'avais atteint. Cela faisait la joie du Ranker vu qu'il voulait réduire Orest au silence pour son affront envers les S, mais moi ça ne me concernait pas. Je m'en tirais bien si on peut dire, mais j'ai quand même un sens de l'honneur très pointu. Je levais la tête depuis l'extérieur vers ma "nouvelle demeure" avec un sourire en coin. Ça me faisait plaisir d'être dans un bungalow plein de nana super bonne, ça me changeait des histoire de mec graveleuses et des grincements de plumard à des heures pas possibles. Je vis passer la blondinette en C à la fenêtre et soudain une idée me passa par la tête. J'avais trouvé le moyen de m'amuser un peu à mes dépends.

-Ice, tu va aller porter un message pour moi.

Je pris un morceau de papier, un stylo et notais ensuite : "Ma très chère et plantureuse nouvelle colocataire, je peine à t'écrire ces mots dans une langue qui n'est pas la mienne. Mais la raison du mal est tout autre, mon poignet souffre encore des coups infligé à mon pauvre délégué. Je crois que je me suis fêlé un os ou deux en cognant, mon genoux aussi à un hématome. Les côtes de quelqu'un un peuvent faire très mal si ont se cogne dedans trop fort. Bref, ça te dit de venir danser avec moi au gymnase? Je t'y attends! Et met du blanc, j'aime voir les filles transpirer, ça rend tout transparent. Ton gros chat, et nouveau colocataire." J'avais rédiger ce mot en plus de temps que prévu, les belles phrases à l'anglaise n'étaient pas mon fort. Je remit le message au lézard bleu et le laissa vagabonder jusqu'au bungalow.

Je partit ensuite dans la direction opposée pour revenir au gymnase. Se posa alors une question essentielle. Je ne pouvais décemment pas frapper une fille, mais Chrissy était le genre à enrager si je lui disait ça. D'un autre coté si je me laissait cogner sans rien faire elle se sentirais humilier aussi. Peut être pouvais je simplement parer ses coups? Mais elle se lasserait aussi vite. Dans ce cas je pouvais feindre de me prendre un coup ou deux pour la défouler. Comme ça elle évacuait sa haine à mon égard, puisque tout le monde devait avoir fini par comprendre que j'étais à l'origine de l'hospitalisation d'Ansel, et moi je prouvais que je pouvais me repentir. Ce mot étira mes lèvres à nouveau. La déléguée ne mit pas longtemps à me rejoindre et je l'accueillais à bras ouverts.

-Bella Donna! Je veux que notre nouvelle colocation se passe bien, alors je te prierais d'évacuer toute ton animosité sans te retenir, comme ça après on pourra être amis, qu'en dis tu?

Mon sourire ne me quittait pas, j'exultais. Etait ce à cause d'une jolie fille? Ou d'une quelconque joie masochiste? Peut importe, je pouvais déjà sentir le ronronnement du fauve, prêt à jouer avec sa proie.

La tornade blonde avait fait son entrée sur le terrain, les joues rougies par l’émotion. Oui, je sais je fais souvent cette effet la aux filles, elles rougissent, tombent dans les pommes, mais en général elles sont essoufflées après m’avoir rencontré, pas avant. J’en conclus donc qu’elle est énervée et que mon LMS à eut l’effet escompté, peut être même qu’elle va se mettre à pleurer de rage en me hurlant son amour inavoué pour Ansel depuis tant d’années. Mais pourquoi diable ce mec à t’il autant de succès ? C’est surement parce qu’il essaye de copier mes coupes de cheveux. Les italiens ne sont pas prêts de passer de mode ! J’affiche un sourire carnassier et ravi.

Elle s’approche de moi en fulminant déjà des insultes, j’avais oublié combien elle était petite en fait. Ou alors c’est moi qui suis trop grand ? Peut importe, le chaton continue d’approcher, LMS à la main et mon cœur se brise à la vue de ce qu’elle en fait : Il est écrabouillé sans vergogne. Un texte que j’avais eu tant de mal à écrire et pour lequel je m’étais appliqué ! A force d’entendre Faust parler le langage aristocratique anglais, j’avais réussis à mémoriser certaines tournures de phrases. La blondinette prend vraiment les choses très à cœur, je n’ai même pas eut à la provoquer d’avantage qu’elle me hurle déjà dessus en disant qu’elle voulait venir me voir et bla bla bla. Ce délégué est une pipelette, une vraie gonzesse ! Ah oui je parle de Ansel là, il à du s’empresser de dire à tout le monde que je suis un grand vilain matou.

-Chrissy…Je dois te dire….venge ma mort…va trouver Ezio !

J’imite à la perfection un Ansel agonisant dans son lit de mort. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi cruel avec elle, sûrement pour me prouver quelque chose. Une part de moi regrette sûrement d’avoir écouté Orest, mais si quelqu’un avait quelque chose à me reprocher c’était lui et uniquement lui, pas sa bande de groupie en délire. Si j’avais su que ça l’avait autant affectée, j’aurais convoqué une fille moins chiante, genre Leann. Le coup fatal tombe sur moi, son poing s’abat sur ma poitrine avec toute la force du monde, Dio, j’ai le souffle coupé.

-Me racheter ? Oh, pardon, ai-je dit que je te devais quelque chose ? Si c’est le cas, ma langue à fourchée, tu sais je suis un peu nul en anglais malgré toutes ces années. Et puis tu sais je suis plutôt content du sort de ton ami, ça m’a permis de me faire bien voir aux yeux du Ranker.

Je suis à fond dans la provocation, mais après tout il y a un fond de vérité, le Ranker pensais que j’avais fait ça pour lui obéir, or, je l’avais fait sur un coup de sang. Si ça n’avait pas été Ansel, il aurait demandé pire, la tête de Orest ou même de Victoria. Qu’importe si tout le monde pense que je suis le chien du Ranker, c’est une condition qu’on accepte en tant que S, et je dois garder ce rôle pour atteindre mon but. Je l’écarte de moi et recule aussi d’un pas pour la toiser de haut en bas. Pas mal mais je ne m’attendais pas vraiment à ça.

-Tu sais, quitte à mettre du blanc, j’aurais préféré que tu mettes un truc plus sexy, genre une brassière de sport, ou un t-shirt ultra moulant. Là ça ne va pas être très évident si tu veux te battre.

Je passe ma langue sur les lèvres, attendant à recevoir une giffle ou un coup de poing, enfin si elle arrive à m’atteindre. Ça me ferait vraiment chié si elle se mettait à pleurer ou qu’elle partait en hurlant de frustration. Je m’attends à mieux de sa part, j’attends qu’elle évacue toute sa rancœur en essayant de me cogner pour venger mon ami. Montre toi plus bête qu’Orest et frappe de toutes tes forces petite déléguée, envoie toute ton amertume !