[FINI] I watched the storm, so beautiful yet terrific [PV Thea]

Tu la connais, n'est-ce pas ?
Tu la connais, elle n'est pas une étrangère. Elle est proche de toi, si proche que simplement bouger ton bras de quelques millimètres te permettrait de l'effleurer. Toutefois, elle te semble si loin de toi, si loin, tellement loin. C'est un sentiment que tu n'apprécies pas, que tu n'aimes définitivement pas. Prismver était tout ce qui ne vous reliait pas, tout ce qui vous séparait, tout ce qui vous faisait devenir indépendant, et si tu pouvais entendre ta mère te dire qu'après tout ce n'était pas plus mal, mais c'est quelque chose que tu refuses, c'est quelque chose qui te fait peur. La perdre, ne serait-ce qu'un instant, ça te fait peur, c'est une idée qui te terrifie. Alors que pourtant, Killiam, c'est toi qui est le plus excentrique des deux, c'est toi qui vas plus facilement vers les autres, c'est toi qui t'ouvres aux autres, c'est toi qui arrives le mieux à vivre sans elle, finalement. Et pourtant.

La perdre te terrifie.
Terriblement, violemment, tu pourrais presque en faire des cauchemars la nuit. Presque. Tu n'es plus un enfant, tu as passé l'âge, c'est fini, toutes ces histoires. Tu peux dormir sans elle, faire des nuits et des nuits complètes sans te sentir mal, sans avoir ce besoin de manque. Merci Prismver. Mais tu n'es pas vraiment sûr que ce soit une mauvaise chose, vous éloigner, vivre votre propre vie, grandir, tout simplement. Ce n'est pas si mal, ça ne l'a jamais été. Mais depuis quelques semaines, quelque chose se casse en vous, quelque chose se brise dans votre relation. Et ce quelque chose, c'est cette guerre, inter-classes au début, inter-groupes maintenant. C'est fatiguant. Ça te fatigue parce que ça te terrifie, que la perdre te terrifie. Vivre votre vie ne te terrifie pas, la perdre, par contre. Mais peut-être que l'un ne va pas sans l'autre ? Si c'est le cas, tu préfères rester dans cette bulle d'enfance, tu préfères retourner à un âge innocent. Si c'est le cas, tu veux bien te battre contre le monde entier, si ce n'est que toi et elle.

Ton regard effleure son visage et tu esquisses un léger sourire. Peut-être devrais-tu retenter une décoloration, ça t'allait bien, quand tu étais plus jeune.

— J'vais peut-être me redécolorer les ch'veux, t'en penses quoi ? que tu balances alors, le bout de ton crayon tapotant ta fiche de révisions que tu étais censé faire, mais qui est toujours vierge depuis au minimum vingt bonnes minutes.

Ton regard se plonge dans le sien, si similaire et tu lui souris doucement. Tu profites un peu du calme de la cour intérieure, de l'arbre à fruits, des sons étouffés et du bruissements des feuilles que cause la petite brise qui vient à peine soulever vos feuilles. A vrai dire, tu ne veux pas repartir sur une énième dispute, elles se ressemblent toutes, ces temps-ci, elles concernent toutes la même chose, alors autant partir sur des sujets futiles, car ni elle ni toi n'entendrez raison.


HRP : clique sur l'image. Des bisous tout plein d'amour ♥  

ft. Killiam baby ♥ ❖ mai

Il y a ces moments, plein de tendresse et de joie, ces moments hors du temps, que rien ni personne ne peut vous voler. Et vous êtes beaux, Killiam. Vous êtes beaux, tous les deux, avec cette joie sur vos visages, cette tendresse sur vos lèvres, cet amour dans vos regards. Le temps semble s'arrêter, se figer rien que pour vous et tu pourrais le remercier pour ça, vraiment. Tu pourrais presque remercier ce dieu omniscient auquel tu ne crois pas forcément pour t'avoir donné ton alter-ego, ton autre toi, ton autre partie de toi si proche de toi. Car c'est ce que vous êtes, finalement, une partie de l'un et de l'autre. Peut-être faudrait-il qu'un jour tu te détaches d'elle. Peut-être. Mais tu n'es pas sûr de pouvoir supporter la cassure.

Elle réfléchit un moment avant de se lancer et tu lèves les yeux à sa réponse. Elle te taquine, t'embête, et tu souris en voyant qu'elle cache son rire, tu ris même un peu, ta voix glissant entre tes lèvres :

— Ah oui en effet, ça m'aide beaucoup. Tu m'as donné la solution, merci !

Tu fronces les sourcils et lui tires la langue comme un gosse, avant d'appuyer ta joue contre la paume de ta main, l'observant sans gêne. Finalement, tu te faisais des idées, Killiam. Tu ne vas pas la perdre, tu ne la perdras pas, tu ne le permettrais pas. Vous n'alliez pas vous déchirer ou vous détruire, vous étiez bien au-dessus de ça. Tu penses, tu le crois vraiment. Cette peur qui te tordait l'estomac n'avait pas raison d'être, elle ne te mentait pas, n'est-ce pas ? Elle ne te cachait rien, elle était elle et tu restais toujours aussi important pour elle, autant qu'elle l'était pour toi.

Oh. Killiam. Tu es un peu naïf du haut de tes dix-neuf ans.

Le sourire toujours aux lèvres, tu viens appuyer ton index sur sa joue une fois, puis une deuxième, et une troisième. Et tu ne t'arrêtes pas, jusqu'à ce qu'elle craque et tu ne peux t'empêcher de rire comme un gosse. Parce que tu es un gosse, Killiam, un gosse quand tu es avec elle et tu pourrais retourner aux années de votre enfance sans une once d'hésitation, sans un seul regret.

Et c'est sûrement ça la différence entre elle et toi, Killiam.
Elle a grandit. Et pas toi.

Mais c'est pas grave, tu aimes être enfantin, un peu idéaliste, un peu utopique. Ça ne fait du mal à personne. Alors en attendant, tu restes un enfant quand tu es avec elle, et tu la taquines, lui tires la langue et tu ris. Tu ris comme tu n'as jamais arrêté de rire. Et c'est ça qui est beau, Killiam : avec elle à tes côtés, tu respires la joie de vivre.


HRP : nouvelle musique si tu veux. BON FINALEMENT C'EST PAS SI CUTE QUE CA. M'en veux pas je t'aime fort tu sais ;; Tendresse ♥  

ft. Killiam baby ♥ ❖ mai

— Et c'est quoi ta réponse du coup ?
— D'ici une semaine tu le sauras.

Et tu la taquines, elle fait comme si ça ne l'atteignait pas, comme si elle s'en foutait, et ça te fait sourire, ça te fait rire, vraiment. Tu ris un peu, appuies quelques fois plus fort, plus doucement, plus vite, moins vite. Et voir sa peau s'enfoncer te fait rire, le rire traverse tes lèvres sans même que tu ne t'en aperçoives, ce rire enfantin, ce rire un peu trop joyeux, un peu trop innocent.

— Si tu n'arrêtes pas avec ce doigt je vais le manger, hum.
— Même pas cap, lui lances-tu sur le ton d'un défi.

Oh, tu sais que tu ne devrais pas la défier, elle serait capable de te mettre par terre et de t'assommer à coup de chatouilles pour te prouver que tu as tord. Elle est comme toi, sur le coup. Vous êtes semblables pour ça. Et tu continues. Un, deux trois. Tu continues de poker sa joue, attentif à ses mouvements, sait-on jamais : si elle décide de se jeter sur toi – ce ne serait pas la première fois que ce genre de jeu parte en catastrophe, vous par terre en train de vous tuer aux chatouilles.

Sa main attrape vivement la tienne alors que tu songeais au fait que tu allais peut-être commencer à la chatouiller un peu pour l'emmerder. Elle mord le bout de ton doigt et tu râles pour la forme, retirant ta main pour la foutre loin d'elle et de ses dents.

— Tricheuse, marmonnes-tu, gonflant les joues comme l'enfant qui est toujours en toi.

Ah oui, c'était de la triche d'attraper ta main, elle avait pas le droit, c'était dans les règles qui étaient loin d'être formulées, mais dans les règles quand même. Tu boudes quelques instants, pour la forme, vraiment, avant de te rapprocher d'elle et de poker une nouvelle fois sa joue du bout de ton index, avant de caler la tienne dans la paume de ta main. Tu l'observes un instant, lui souris encore, toujours, tu ne peux pas t'arrêter de lui sourire de toutes façons, c'est plus fort que toi. Tu déposes un tendre baiser sur sa joue en souriant, et tu te recules de nouveau, t'allongeant à moitié sur la table.

— Tu t'en sors avec les cours ?

Ah, des phrases bateau, que tu lui posais toujours un peu, finalement. Parce que tu t'inquiétais pour elle, parce que tu ne savais pas si elle voulait rester l'année prochaine, et que tu n'osais pas trop lui demander non plus. Vous aviez le temps de toutes façons.

Vous avez toujours le temps pour vous.


HRP : Tendresse ♥  

ft. Killiam baby ♥ ❖ mai

Elle avoue que ça la gonfle et tu laisses échapper un rire, laissant tes affaires traîner alors que Théa rangeait les siennes. Tu pourrais lui proposer de l'aider, mais tu sais quand elle en a marre et qu'elle veut arrêter, alors tu ne dis rien, et tu attends. Elle s'arrête et tu la regardes faire, tu l'observes tourner la tête vers toi et tu fronces les sourcils. Quelque chose arrive, et tu ne sais pas quoi. Tu la détailles, avec ce sourire qui s'installe sur ses lèvres et tu attends.

— Ok, dis-moi ce qui va pas et après on va s'amuser. J'aime pas te voir comme ça Kill, tu sais ?

Oh. C'est elle qui te demande ça alors qu'elle te cache des choses ? Elle te demande de dire ce qui ne va pas alors que tu n'as aucune idée de ce qui se trame dans sa tête depuis plusieurs semaines maintenant ? Elle dit qu'elle aime pas te voir comme ça, mais c'est elle qui te met dans cet état. Et tu ouvres la bouche, la refermes avant de soupirer. Tu n'as pas envie de te disputer avec elle. Tout n'était que source de conflit depuis des semaines et tu n'as pas envie de te disputer avec elle à cause de choses un peu idiotes, un peu enfantines. Tu te redresses, abandonnant ta position un peu avachie et tu lâches enfin, un peu comme une sentence, un peu comme un reproche :

— Je sais pas ce qui va pas. Et c'est ça le problème. Qu'est-ce que tu me caches encore ?

Parce que tu sais qu'elle te cache des choses, et elle est en droit de te les cacher, elle ne te doit rien, tu n'as aucun droit de lui demander des explications sur quoique ce soit. Par contre, elle n'a pas le droit de te demander ce qui ne va pas alors que tu ne fais que t'inquiéter pour elle, alors que tu te demandes ce qu'elle fout en S, puis avec Miles. Elle te demande de lui dire ce qui ne va pas, mais elle ne se rend pas compte que ce qui ne va pas, c'est elle. C'est elle qui t'inquiète, elle qui te cache des choses. Alors certes, tu es peut-être – sûrement – un peu trop surprotecteur avec elle, mais ce n'est pas de ta faute, tu ne peux pas t'en empêcher. Alors oui, oui tu la laisses vivre, tu la laisses respirer, tu la laisses faire ce qu'il lui plaît... mais qu'elle te cache des choses ? Qu'elle te mente ? Non, ça, tu n'acceptes pas.

— On s'est jamais menti, je vois pas pourquoi tu commences maintenant.

Et c'est un coup bas, un coup un peu méchant, mais il n'est pas question de rester dans cette situation, cette situation où vous restez silencieux tous les deux, où vous vous cachez des choses. Il n'en est pas question, tu refuses que ça se passe comme ça. Alors tu fonces, tu fonces dans le tas, et tant pis si ça fait mal.  

ft. Killiam baby ♥ ❖ mai

— Encore ? À quoi est-ce que tu fais allusion au juste ?

Tu la regardes, de ce regard qui lui dit tu me prends pour un con ? Tu serres les dents et tu te redresses un peu, te prépares aux coups qui arrivent, parce que ses paroles seront comme des coups de poings, tu le sais. Ils seront sûrement plus douloureux que n'importe quels coups que tu as pris.

— Je ne te mens pas. Si tu me disais clairement ce que tu me reproches au lieu de parler par énigme, hein Kill ?

Elle sait où appuyer, elle sait comment te parler pour t'énerver, pour te mettre mal, pour faire mal et tu serres les dents. Tu sais déjà à quel point ce que tu vas dire va vous détruire, tu sais déjà à quel point tu vas regretter tout ça.

— Arrête. Tu ne me mens pas ? Ah oui c'est clair : tu ne me dis plus rien. Je suis un inconnu c'est la même chose pour toi. C'est comme si tu ne me faisais plus confiance. Déjà t'es en S...

Et cette lettre sonne presque comme une insulte.

— … puis après t'es avec moi, puis ensuite tu me dis que tu sais ce que tu fais ? Okay. Okay. Okay, Théa. Bien, tu sais ce que tu fais, c'est cool pour toi. Tu me caches tout, mais tant que tu sais ce que tu fais, y'a aucun soucis. A vrai dire, okay, pourquoi pas, cache moi des trucs Théa, mais t'as pas le droit de m'interdire de m'inquiéter pour toi et de faire comme si je pouvais aller bien sans savoir ce qui te passe par la tête ! J'ai toujours su tout ce qui te passait par la tête, et ça depuis qu'on est gosse ! Et t'as toujours su tout ce qui me passait par la tête, j'ai jamais pensé, genre... j'ai jamais pensé une seule putain de seconde à te mentir, ou à tes cacher des trucs et toi... C'est ce que tu fais. Et ça te pose aucun problème. Et après, tu me demandes ce qui va pas ? Théa bordel, réfléchis deux minutes si tu sais si bien ce que tu fais.

Ta voix devient plus basse et tu te penches vers elle pour continuer :

— C'est même pas moi que tu es venu voir quand t'avais besoin d'aide le mois dernier. Tu m'as raconté la moitié des trucs après que ça se soit passé, sans que tu me laisses l’opportunité de t'aider.

Ton ton devient plus dur, peut-être un peu plus désespéré aussi et tu continues, la voix plus forte, sûr de toi :

— Putain Théa, j'vendrai mon âme au diable pour toi, et j'ai même pas le droit de t'aider ? Tu me laisses à l'écart de tout ce que tu fais ? On est deux là-dedans, je te laisserai jamais tomber, alors pourquoi tu me repousses comme si j'étais... j'sais pas... un mec que t'as rencontré y'a un mois et dont tu connais même pas le nom. Alors bordel, j'sais pas, fais moi confiance.

Et jamais, ô grand jamais, tu n'aurais pensé dire un jour à Théa : Fais moi confiance. Parce que tu pensais que c'était bien la seule personne en laquelle tu ne douterais jamais.  

ft. Killiam baby ♥ ❖ mai

Elle accuse le coup, elle accepte tes paroles acerbes, ton ton violent, grinçant. Elle accepte tes paroles fondées et semble être d'accord avec ce que tu dis. Elle se contente de t'écouter, de t'observer, de ne rien rajouter, d'attendre que tu aies fini, comme si elle avait besoin d'entendre tout ça, comme si tu avais besoin de te défouler, comme si tu avais eu ce besoin irrémédiable et viscéral de lui balancer la vérité à la gueule, de la mordre avec violence pour que ton poison la brûle, la brise, vicieusement, comme celui d'un serpent.

— Dis pas n'importe quoi, Killiam.

Et c'est peut-être ça qui fait le plus mal, c'est peut-être ça qui te détruit le plus. Elle ne veut pas de toi. Ou du moins, c'est la claire et nette impression qu'elle te donne. Elle ne veut pas de toi, te repousse avec violence. Elle ne veut pas que tu combattes pour elle, que tu tombes pour elle, et c'est bien égoïste de sa part. Tu as toujours vécu comme ça, tu as toujours vécu en dépendant d'elle, vécu par rapport à elle, vécu pour elle. Dès ton plus jeune âge, tu as toujours marché devant elle pour la protéger des attaques, parce que tu n'en avais que faire de te les prendre de plein fouet, tant qu'elle restait en sécurité. Tu n'avais que faire de te faire engueuler à sa place, qu'on se moque de toi au lieu d'elle ; tu as toujours été comme ça, pourquoi t'enlevait-elle ce droit maintenant ? Pourquoi te le refusait-elle comme si c'était une maladie, une infection ? Quel droit... de quel droit se permettait-elle de t'enlever tout ce que tu avais toujours été pour elle ? Son bouclier, sa lance, son épée, son armure.

Et c'est ça qui fait mal, Killiam.
C'est ça qui te détruit, qui te tue.
C'est ça qui te donne envie de vomir.
Qui te fait claquer la langue contre ton palais.
Qui te fait détourner les yeux.

Elle t'enlève ce droit, ce devoir, tout ce que tu as toujours été et tout ce que tu demeures encore. Elle t'enlève ce droit d'être son frère, ce protecteur, cette épaule sur qui s'appuyer, ces bras dans lesquels tomber. Elle t'enlève ce droit d'être celui que tu veux être pour elle, elle t'enlève ce droit d'être entièrement avec elle, qu'importe les épreuves, qu'importe les combats, qu'importe la prison. Ça te rend malade.

Elle reprend et tu l'écoutes d'une oreille distraite, sans faire vraiment attention, parce que finalement, peu t'importe. Tu as compris le message au moment même où elle a ouvert la bouche la première fois, parce que tu la connais, ta sœur, tu la connais, ta jumelle, tu la connais, celle avec qui tu as tout partagé durant des années. Tu sais ce qu'elle veut dire, tu sais quels mots elle cherche quand elle soupire, quand son regard vagabonde d'un côté ou de l'autre. Elle n'a plus envie de nier, elle n'a plus envie de te mentir. Oui, oui elle te cache des choses, mais ce n'est pas pour autant qu'elle te les dira désormais... au contraire, tu as l'impression d'avoir tué un peu votre relation, tu as l'impression qu'en ayant voulu couper le membre malade pour sauver le reste du corps, tu t'es contenté de vous vider de votre sang. Ça te fatigue, tu es fatigué. Et elle s'excuse, elle te dit qu'elle est désolée.

Mon cul.

Elle n'est pas désolée, elle sait très bien ce qu'elle fait. Alors oui, elle sait que ça te fait mal, elle sait que t'es contre tout ça, elle sait que tu vas te rendre malade, et elle est désolée pour ça, mais pas pour le reste, elle n'est pas désolée de te cacher des choses, elle n'est pas désolée de ne rien te dire, elle n'est pas désolée de se confier à quelqu'un d'autre et de tout te cacher, elle n'est pas désolée de se mettre en danger sans même te prévenir. Elle n'est pas désolée, Killiam. Elle n'en a que faire de tout ce danger autour d'elle, de tous ces mensonges qui vont vous détruire, de tout ce que votre relation est devenue parce qu'elle te cache des choses.

Comment lui faire confiance si elle même ne te fait pas confiance ? Comment être de son côté, avec elle, si elle n'a pas confiance en toi ? Si elle préfère te mentir ?

C'est fatiguant, ça te fatigue.
Elle n'est désolée de rien, si ce n'est d'elle-même.
Elle n'est désolée de rien, si ce n'est de ta dépendance.
Et ça te tue.

Finalement, elle clôt la conversation, avant même que tu ne puisses répondre. Dans tous les cas, tu n'avais pas envie de répondre, tu n'en as jamais eu envie. Tu soupires, t'en as marre. Tu ranges tes affaires dans ton sac, parce que t'as plus envie d'être là, t'as plus envie de la voir pour le moment, t'as besoin d'être seul, d'être tranquille, d'aller jouer de la guitare, ou de la batterie pour te défouler un peu, oui... un truc du genre. Peut-être même aller taper dans un sac de sable, ça te ferait du bien.

— J'y vais, j'ai pas envie de rester.

Tu mets ton sac sur ton épaule et tu quittes le banc sur lequel tu es assis. Tu fuis comme un lâche, tu ne peux pas rester là dans cette fausse bonne ambiance, dans cette fausse sérénité. Tu as besoin de partir, de respirer, de laisser tomber, de te défouler ; mais surtout, tu as besoin de ne plus voir son regard désolé, son regard qui te dit à quel point tu n'as plus le droit d'être ce que tu as toujours été, ce regard qui te donne l'impression d'être un peu en trop dans sa vie en ce moment. Peut-être n'est-ce qu'une impression, sûrement même, mais elle te ronge de l'intérieur, et tu as besoin de sortir de cette ambiance, de sortir de son espace vital, de sortir de cet endroit où tu ne vois qu'elle.