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 [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]

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MessageSujet: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 13:30



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Après les examens, après la soirée, après Ezéchiel, ton corps s'était effondré sur ton lit et tu avais passé trois jours allongé dessus, somnolant, dormant, te levant seulement pour prendre une douche rapide et avaler deux trois trucs avant de partir te recoucher. Toutes tes nuits sans dormir semblaient se venger toutes en même temps et toute la pression qui retombait après des jours et des jours à te retourner les méninges pour comprendre et accepter tout ce qu'il se passait avait fait de toi une loque une fois la pression redescendue.

Léo jouant à grimper sur tes jambes, tu avais enfin ouvert les yeux sans avoir l'impression de devoir encore dormir des heures pour réussir à sortir du lit. Tu l'avais caressé un moment avant de l'abandonner pour prendre une douche, surpris de ne voir personne dans le bungalow. Puis Ezéchiel était réapparu dans tes pensées et tu avais caché ton visage dans l'oreiller, allongé sur le ventre, les joues rouges de gêne. Tu n'avais pas de nouvelles de lui depuis la soirée dernière, et tu avais envie de le voir, ou au moins de lui parler. Plus pour te rassurer que rien n'avait changé et en même temps, pour te rassurer que tout ça avait été réel, et non pas quelque chose que tu avais pu imaginer avec l'alcool et la fumette – sait-on jamais. Tu as l'air d'une gamine de quatorze ans devant son premier crush à te cacher la tête dans le coussin, les joues rouges, Killiam. Tu as l'air d'une gamine à te souvenir de la douceur de ses lèvres sur les tiennes, gêné et timide. Ça ne pouvait clairement pas être une illusion de ton esprit, tout était vrai. Et ça te faisait frissonner. Et pour être sûr, véritablement certain, tu avais ce besoin de le voir.

Alors tu avais attrapé une feuille qui traînait pas loin, un crayon et tu avais cherché quoi lui dire. Ah... un texto aurait été si simple plutôt. Tu avais soupiré, gribouillé sur la feuilles, tu l'avais raturée, cherchant quoi dire, quoi écrire, avant de lui demander simplement s'il voulait que vous vous voyiez, lâchant Léo qui était parti à vive allure. Et pour ne plus penser, pour ne pas attendre sa réponse, pour arrêter de réfléchir à tout ce que vous étiez, parce que tu avais beau dire que tu avais accepté, tu avais beau comprendre ce que vous étiez, la simple idée de couple ou de ensemble te gênait. Et tu avais beau accepté que tu l'aimais plus que tu ne le devrais, tu n'avais pas encore totalement accepté que tu l'aimais tout court. Alors pour arrêter de réfléchir, tu avais attrapé ta guitare et, affalé sur ton lit, tu avais commencé à joué quelques notes ici et là. Sa réponse était arrivée plus vite que tu ne l'aurais pensé et ensuite... ensuite, tu attendais, les notes de guitare remplissant ta chambre calme et rangée.

Et en fin de compte, en y réfléchissant un peu, tu étais terrifié par tout ce que vous étiez.  

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 14:41



I
l avait envie de mourir. Les yeux explosés et l'air encore plus pâle qu'un cadavre, il semblait comater dans son lit, bien enfouit dans ses couvertures, fixant bêtement le plafond avec la simple envie de dégueuler ce qui lui restait dans le ventre - c'est à dire des litres et des litres d'alcool à n'en pas douter.

Il y a quelques jours, les examens s'étaient terminés, achevant alors sa septième années à Prismver et débutant les vacances d'été. Il y avait alors eu cette seconde soirée pour fêter la fin de l'année scolaire, cette soirée si particulière qu'il avait passé dans ce petit débarra avec toi, pendant peut-être des heures et des heures - surement, peut-être. Le soucis c'est que depuis, il n'avait pas eu le temps de réfléchir à tout ça, pas eu le temps non plus de souffler et de se remettre les idées en place alors qu'on le traînait un peu partout à chaque soirée qui se présentait.

Il aurait pu refuser, envoyer bouler comme à son habitude, la vérité c'est qu'il était lessivé et trop crevé pour faire quoi que ce soit. Alors il suivait, il buvait, il riait, il dégueulait puis quand il le pouvait, il s'endormait.

Actuellement il n'avait plus rien ingéré depuis hier soir et il était bien partit pour se laisser porter malade - hors de question de s’enchaîner un quatrième jours de beuverie. C'est dans cette optique qu'il enfouit un peu plus profondément sa tête contre l'oreiller, refermant les yeux en maugréant, maudissant ses amis d'être ses amis.

Et alors qu'il se croyait enfin tranquille, il sentit soudainement un mouvement tout contre lui, à l'image d'une petite bête qui essayerait de se glisser dans le cocon qu'il venait de se créer. Excédé, il agrippa la chose d'une main de fer, persuadé que c'était peut-être son lézard qui venait le faire chier ; c'est en relevant le bras qu'il fut surpris d'y trouver Léo - à moitié certain de son patronyme, cela dit.

Son cœur rata un battement et sous le coup il desserra sa prise alors que la pauvre bestiole se glissait sur ses mains, mettant en valeur le petit sac qu'elle portait. Lentement, il vint prendre le colis avec une délicatesse extrêmement inhabituelle avant de découvrir ce qu'il s'y trouvait, s'attardant légèrement sur les ratures que tu y avait inscrite.

Sa lecture finie, il déposa ses prunelles sur le lézard qui se trouvait toujours là, échangeant un long regard avec l'animal dans une tension presque comique. C'est ainsi qu'il l'agrippa une nouvelle fois, sautant sur ses pieds alors qu'il se mettait debout  sans plus tarder et très vite la pièce tangua alors qu'il trébuchait maladroitement, reposant la paume de sa main contre le mur de la chambre.

- wow wow ok.

Se stabilisant, il accourra vers son bureau, arrachant une moitié de feuille et y écrivit sa réponse, concise, nette et précise - rendant ainsi, au pauvre lézard, sa liberté. Une fois cela fait, il s'élança vers la salle de bain, découvrant son visage dans le miroir à disposition.

Il eu un mouvement de recule, tant la vue qui s'offrait à lui le dépassait : il ressemblait à une loque humaine sans aucune particule de vie, un visage à faire peur et à faire fuir n'importe qui et, avec appréhension, il releva le bras pour sentir son aisselle, se dégageant vivement à peine cela fait ; dégoûté.

- eww...

Il fila sous la douche, se débarbouilla, se brossa les dents avec fébrilité puis s'habilla avec ce qui lui passait sous la main, re-checkant son apparence tout en se frappant légèrement les joues, défait de ne pouvoir rien faire pour ce qui était de son visage - au moins il était présentement propre et présentable.

Vivement, il sortit du dortoir, courant presque pour arriver devant ta porte qui au final n'était pas vraiment la tienne. Mais alors qu'il se trouvait face à celle-ci, déjà prêt à l'ouvrir pour te retrouver, il finit par se statufier.

Devait-il toquer ? Entrer directement ? Que ferait-il une fois à l'intérieur ? Devrait-il te dire bonjour ? Salut ? Ça va ? Devrait-il agir comme avant ou comme après ? Devrait-il te rejoindre ? Devrait-il t'embrasser ? Devrait-il dire quelque chose en particulier ? Peut-être s'excuser de ne pas avoir donné de nouvelle ? Peut-être que tu voulais lui dire quelque chose d'important ? Peut-être que au final, tu voulais revenir sur la décision ? Peut-être que tu voulais que tout ça se termine ? Peut-être que tu pensais faire une erreur ?

Une montée de panique fulgurante le foudroya alors qu'il sentit les prémisses d'une crise d'angoisse - il avait l'impression de revenir soudainement à la réalité, comme si ces derniers jours l'avait coupé du monde et de tout ce qui l'entourait. Il se força au calme, pas du genre à stresser habituellement et, fermant les yeux une demi seconde, il actionna la poignée en y mettant tout son courage, essayant de ne pas réfléchir et d'y aller à l'instinct, persuadé que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.

- hey-...

et il se statufia en te voyant jouer,
alors que la musique se faisait un chemin dans ses oreilles

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 15:09



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Tu entends du mouvement dans le bungalow, mais tu n'y fais pas plus attention que ça, après tout, tu as rarement l'habitude de recevoir quelqu'un – mis à part Théa, et Laurent – et puis, tu n'as pas l'impression que ça fait longtemps qu'Ezéchiel t'a répondu. Alors quand la porte s'abaisse et que tu tournes la tête à la voix que tu reconnaîtrais entre mille, tes doigts s'arrêtent subitement. Tu te redresses sur le lit, abandonnant le confort des nombreux oreillers et tu repousses la guitare au pied du lit.

Okay, okay. Respire Killiam. Maintenant qu'il est là, tu ne sais pas quoi faire. Maintenant qu'il est là, tu es dans un moment d'incompréhension, de suspend. Est-ce que tu devais l'embrasser ? Lui dire bonjour ? Lui demandait comment il allait ? Il avait l'air fatigué, peut-être que tu devrais commencer par ça. Est-ce que tu devais lui faire la bise ? Non, non, ça serait trop... impersonnel, trop bizarre. Est-ce que tu devais faire comme si ce qu'il s'était passé dans ce débarra n'existait pas ? Ou est-ce que tu devais en parler directement ? Ou peut-être juste accepter qu'il y avait quelque chose de palpable entre vous ? Juste continuer comme vous vous étiez arrêté ? Ton cerveau carbure et tu sais que le temps passe, que les secondes s'écoulent, mais tu ne sais pas quoi faire. Tu aurais dû réfléchir à ça avant.

— Hey... que tu lui réponds enfin, après ce qu'il t'a semblé être une éternité.

Puis tu quittes le lit, te lèves et tu t'approches de lui, remarques ses cernes et tu fronces les sourcils sous l'inquiétude, d'un coup. Ta main se dépose doucement sur sa joue et tu caresses sa pommette du pouce.

— Ça va ? T'as l'air fatigué...

Tu ne te savais pas tactile, Killiam. Enfin si, avec Théa, tu étais tactile, mais c'était différent, c'était ta sœur, il n'y avait rien d'ambiguë, de bizarre. Ce n'était pas la même tendresse, la même inquiétude. Tu ne leur montrais clairement pas la même chose par tes gestes... Tu te mords la lèvre inférieure, retires ta main assez vite, parce que tu ne sais pas vraiment quoi faire, parce que tu es gêné et qu'il n'y a plus l'alcool pour te dire que ce n'est pas grave, que tu peux juste profiter et ne pas penser, que tu peux juste te laisser aller, te laisser porter par tes envies et tes désirs. Il n'y a plus l'alcool, la fumette, pour que tu laisses tomber les responsabilités. Là, tu es totalement sobre, en pleine possession de tes esprits et tu as tout ton cerveau qui te dit de te restreindre, comme si la bienséance t'interdisait de l'approcher, de le toucher, de l'embrasser.

Parce que finalement, même si cette idée de couple, ou de ensemble te paraissait bizarre, qu'elle te faisait te tordre l'estomac... il n'empêche que maintenant, il y avait ce vous tangible, palpable, vrai.  

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 16:49



P

uis tu es là devant lui et son cœur se serre affectueusement, il sent ta main contre sa joue et il a la subite envie de s'endormir d'un coup. Puis tu prends la parole et tu t'inquiètes et ça lui fait toute une envolée de papillon dans le creux de l'estomac. Puis tu finis par délaisser sa peau et sans plus attendre, il vient crocheter tes doigts aux siens, dans un geste qui voulait dire reste là, ne pars pas.

Il te détailla longuement, peut-être timidement durant un instant - encore quelque chose qui n'arrivait qu'avec toi, ces derniers temps. Ezéchiel n'était pas timide et même si cet état de fait était encore, heureusement d'ailleurs, peu fréquent, ça arrivait dans ces moments de gêne entre vous deux.

Il ne lâchait pas ta main, y insufflant une caresse qui voulait surtout dire que ça allait. Qu'il ne savait pas trop comment réagir ni quoi faire mais que ce vous existait. Il hocha lentement la tête, un peu ballotté alors qu'il avait toujours légèrement envie de vomir, se frottant l’œil de sa main libre.

- ça va, juste, j'ai morflé ces derniers jours... puis plus par automatisme qu'autre chose, sans penser au conséquence, il se laissa aller contre ton torse, les yeux fermés, mort de fatigue.

Il y avait un truc bizarre avec lui, quelque chose entre la retenue et l'initiative, la chasteté et l'excès ; ça serait quelque chose qu'il découvrirait en même temps que toi. Il savait que tu étais aussi perdu que lui et dans ses tympans, il entendant ton palpitant battre aussi vite que le sien - étrangement, ça le détendit. Cette légère étreinte ne dura pas cependant et il se décala à nouveau, replongeant dans tes deux  orbes grises, un léger sourire aux lèvres.

- pardon, j'me suis grouillé pour venir, je suis encore dans le coltar... tu jouais ? questionna-t-il en jetant un coup d’œil à ton lit avant de revenir vers toi, soudainement plus tendre pour appuyer que non, il n'avait pas oublié. C'était aussi sa façon à lui de te dire, qu'il s'était précipité pour te rejoindre - qu'il brûlait toujours de cette impatience.

la vérité c'est qu'il attendait le meilleur moment,
pour ravir tes lèvres
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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 17:31



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Vos doigts s'entrelacent et tu refermes la porte de ta main libre. Il se frotte l’œil, comme un gosse et tu esquisses un sourire. Il te répond, d'une voix fatiguée avant de se caler contre toi et, comme un automatisme que ton corps aurait pris sans que tu ne t'en rendes compte, ton bras libre passe autour de ses épaules pour l'enlacer ; tes lèvres glissent sur sa tempe la plus proche pour y déposer un léger baiser, tendre. Ça ne dure que quelques instants car déjà, il se recule et s'excuse, tu hausses les épaules en lui répondant :

— Ouais. Enfin, je trifouillais les cordes quoi...

Ton bras sur ses épaules glisse et ta main arrive à sa taille. Tu hésites sur ce qu'il faut faire. T'es pas très à l'aise, un peu gêné, avec des envies, des hésitations. Tu lâches sa taille pour que ta main puisse passer dans tes cheveux, tic nerveux, gêné, comme ces dents qui viennent mordiller tes lèvres, puis tu soupires. Tant pis pour la bienséance, tant pis si vous n'étiez pas encore sûr de tout ce que vous étiez. Vous aurez largement le temps de discuter si discussion il devait y avoir.

Alors tu t'abaisses vers lui, tes paupières se fermant sur tes yeux gris, et tes lèvres viennent effleurer les siennes, y déposer un baiser un peu tendre, un peu hésitant quand même. Tes doigts se resserrent sur les siens, sur sa taille et peut-être es-tu trop quémandeur, peut-être que tes lèvres en demandent trop, qu'elles recherchent un peu trop le contact des siennes... alors tu te recules un petit peu, après une dernière pression sur ses lèvres et tu détournes le regard, le rouge aux joues. Parce que bordel de merde toutes les sensations revenaient en bloc et c'était grisant, et cette fois-ci, tu n'étais pas porté par toutes les substances que tu avais fumées ou bues. Alors tu changes de sujet, pour chasser la rougeur sur tes joues :

— Tu veux manger quelque chose ? Ou genre, t'allonger ? J'sais pas t'as l'air vraiment fatigué.

Et tes doigts serrent les siens, ton pouce caresse le dos de sa main et tu cherches son regard, lui souris légèrement, timidement. Et ton cœur bat si vite dans ta poitrine que ça t'en couperait presque le souffle.  

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 18:54



I
l y a ces frissons que tu lui prodigue, tes lèvres sur sa peau et c'est suffisant pour le chambouler un temps soit peu. Tu finis par lui répondre et il a l’irrépressible envie de lever les yeux au ciel, parce que définitivement, pour lui, c'était bien plus qu'arranger deux, trois cordes à ta guitare, te trouvant toujours aussi modeste sur le sujet - ce qui au fond, l'amusait.

Peut-être que maintenant, il aurait l'occasion de t'écouter plus souvent ? Cette simple pensée le fit sourire, indifférent à ton trouble, jusqu'à ce qu'il sente tes mains délaisser sa taille, tandis qu'il relevait le regard, surpris. Un peu perdu, il te regardais, si gêné, si timide, que sur l'instant, il te trouvait horriblement mignon. Il n'eu cependant pas plus de temps pour y réfléchir que déjà tu amorçais un geste vers lui, dans la clair intention de l'embrasser. Tu comptais l'embrasser. A ce simple constat, son organe vital eu une embardée, totalement pris de court alors qu'il ne pensais pas que ce serait toi qui l'instaurerait.

Quand finalement tes lèvres vinrent se déposer sur les siennes, il abaissa les paupières pour en apprécier toute la sensation, toute la texture, tout l'instant présent. Ses souvenirs ne lui mentaient pas, elles étaient toujours aussi douces, aussi chaudes qu'à cette soirée là. C'était plus puissant qu'une gorgée d'alcool, plus grisant que n'importe quoi d'un peu fou, c'était incroyablement addictif - ironiquement, c'était toi qui venait de devenir son addiction.

Il y répondit avec la même avidité, envieux de ressentir tout ce qu'il avait ressentie, de retrouver ce qu'il avait perdu, à des kilomètres de tout ce qui ne rapportait pas à toi. Il y avait ton odeur qu'il redécouvrait et à tes côtés, tout ses sens semblaient en alerte, comme s'il te ressentait à mille pour-cent, comme s'il t'avait dans la peau - et p't'être carrément.

Malheureusement, toute bonne chose à une fin et tu finis par te décaler, lui ramenant un peu à la réalité et il papillonne des yeux alors que tu semblais revenir à la case départ -- gêné, timide, embarrassé et ça le fit grandement sourire, ça lui rendit un peu de sa confiance, de son assurance parce qu'à cet instant, tu étais extrêmement vulnérable et qu'il était ainsi plus simple pour lui de paraître assuré.

- tu veux manger quelque chose ? ou genre, t'allonger ? j'sais pas t'as l'air vraiment fatigué. finis-tu par dire dans une caresse qui lui tord l'estomac.

- mh... j'préfère pas manger, je risque de te vomir dessus... répondit-il dans une grimace assez comique, mais j'veux bien me poser par contre. poursuivit-il en renouvelant son coup d’œil sur le lit qui lui semblait abominablement confortable. puis comme tu m'invites... et il t'offrit un sourire éclatant, un tantinet espiègle, enlaçant plus fortement vos mains avant qu'il ne se décale pour s'avancer vers le lit, te tirant avec lui ; grimpant sur celui-ci pour rejoindre la place que tu venais t'occuper avant qu'il n'arrive, déliant malheureusement vos mains pour s'installer.

Il finit par s'allonger plus qu'autre chose, s'enfouissant un peu plus dans la couverture avec l'impression de vouloir y mourir. Les paupières fermés et c'est un soupir à en faire pleurer un ange qui finit par s'élever dans la pièce.

- j'essaie de décuver depuis hier soir... on m'a entraîné dans toute les fêtes du monde, j'ai juste envie de décéder, genre... c'pour ça j'ai pas eu le temps de te contacter... et il ouvrit un œil, peut-être trop fatigué pour ouvrir l'autre. je comptais t'envoyer un truc, j'te jure, c'est jusque... et il ponctua sa phrase par un nouveau soupir comme si ça voulait tout dire.

- ça fait deux jours que je mange pas et que je bois, j'ai du graille des bretzels et encore... j'ai faim mais j'ai mal au bide et j'suis fatigué mais j'dors pas et puis, et puis, raaaah....

et c'était fou à quel point il était subitement à l'aise.
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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 23:44



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Il refuse de grailler un morceau et une grimace vient tirer tes lèvres vers le bas. Ouais, non, tu n'avais pas vraiment envie de devoir frotter son dos alors qu'il était en train de dégueuler. Tu t'en passerais à presque une heure de ton réveil. Puis il te tire avec lui sur le lit, lâchant ensuite ta main pour s'installer dans les nombreux oreillers, s'enfouissant dans la couverture. Tu t'assois sur le bord du lit, détaillant son visage qui te semble si doux, ses joues que tu as caressé, ses lèvres que tu as embrassées et que tu as envie d'embrasser encore. Puis il t'explique tout ça, et tu l'écoutes, attentif à ses mots. Chose rare. Avant, tu prenais l'habitude de faire comme si tu ne l'entendais pas, de faire comme si tu n'étais pas attentif à ce qu'il disait, tu faisais comme s'il ne t'intéressait pas et maintenant, tu faisais tout le contraire. Il explique son silence et tu hausses les épaules : tu ne lui en tenais pas rigueur, tu n'étais même pas sûr que tu lui aurais répondu vu dans l'état second dans lequel tu étais ces trois derniers jours, à dormir, somnoler entre une douche rapide et un grignotage intensif.

A la fin de sa phrase, tu quittes le lit, ta chambre pour aller piquer dans les placards de la cuisine des gâteaux secs, quelque chose sans chocolat et facile à ingurgiter : des sablés natures, et tu récupères ta bouteille d'eau fraîche dans le frigo avant de retourner dans ta chambre, refermant la porte de ton pied nu et tu te laisses tomber sur le lit à côté de lui. Tes jambes s'étalent sur le lit alors que ton dos s'enfonce dans les coussins. Tu es plus assis qu'allongé comparé à lui. Tu attrapes la bouteille d'eau, abandonnant le paquet de gâteau à côté de lui, et la poses sur son front, souriant légèrement.

— Tu peux juste dormir, si tu veux, j'reste là.

Tu laisses la bouteille d'eau entre vous aussi et tu attrapes ta guitare, tes doigts glissant sur les cordes un instant avant que tu ne tournes ta tête vers lui :

— Tu peux juste, dormir, et j'te joue même une berceuse, lâches-tu, espiègle, amusé comme un gosse.

Parce qu'il faut bien que tu l'embêtes un peu quand même, que tu restes toi. Et tu ne peux que chasser l'embarras dans lequel tu es par des petites piques tendres, pour rester dans ce que vous étiez, pour rester toi-même.

— Sauf si t'as mal à la tête ou quoi.

Tu sais que tu es dans un état lamentable quand tu décuves et ça, pour deux grandes raisons : la première, tu décuves, et comme tout le monde, ce n'est pas une descente très agréable, la seconde, c'est parce que tu quittes cet état de bien-être, cet état de plénitude que tu recherches et qui te manque ensuite, et tu es encore plus exécrable que la plupart des gens en train de décuver. Alors tu comprends s'il a juste envie de rien faire, de rester allongé et de dormir. Peut-être en profiteras-tu pour le câliner légèrement, pour jouer avec les mèches de ses cheveux, pour les emmêler un peu, pour découvrir quelques traits de son visage que tu ne connaîtrais pas encore... qui sait.   

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockSam 8 Juil 2017 - 0:18



S
on sourire ne cesse de s’agrandir alors qu'il te détaille avec cet éclat dans les yeux, il t'observe comme un bienheureux ; un amoureux. Il avait envie de rire et c'est ce qu'il fit brièvement alors qu'il refermait ses paupières au contact de la fraîcheur de la bouteille - t'offrant un soupire de gratitude.

- tu peux justes dormir, si tu veux, j'reste là.

Et c'était si doux qu'il n'arrivait pas à diminuer cette joie qui s'étendait sur son visage. Il ne te connaissait pas comme ça et ça lui faisait tellement bizarre, tellement étrange. Tu semblais presque plus tactile que lui, peut-être même plus doux ou plus démonstratif et y avait cette chamade qui ne le quittait plus alors qu'il sentait tout son être se réchauffer de ce sentiment qui se profilait.

- tu peux juste, dormir, et j'te joue même une berceuse... sauf si t'as mal à la tête ou quoi.

Il ouvrit les yeux pour t'offrir une moue entre l'amusement et le sérieusement, dude ? tout en hochant négativement la tête, trépignant déjà d'impatience par ce que tu lui proposais, ce que tu lui offrait dans un sens - comprenant que à présent, il faisait partit de ton intimité et qu'il avait tout les droits de t'écouter jouer. Il adorait ta musique, Killiam, c'était comme partir dans un autre monde - le tien en l’occurrence - comme si tu faisais voyager juste en grattait les cordes les plus sensibles.

Il avait envie de dormir mais plus encore, il avait envie de profiter de ce moment privilégier et il voulait, lui aussi, te rendre la pareils d'une manière ou d'une autre - te faire sentir bien, s'occuper un peu de toi. Parce que tu lui donnais de l'attention, tu l'encourageais à se reposer, à se substancer et plus que tout, tu veillais sur lui.

Avais-tu conscience du changement radical au quel il devait faire face ? Il n'avait plus l'impression de te connaître aussi bien qu'il le pensait, la vérité c'est que tu le surprenais un peu plus à chaque fois - mais il n'y voyait pas le mal. Au contraire, il était curieux comme pas possible, de ce vilain défaut qu'il se collait à la peau, de cet intérêt un peu bizarre, un peu anormal qu'il pouvait porter pour certaines choses.

et tu venais de devenir son intérêt numéro un

C'était quand même merveilleux, ce sentiment d'avoir sa place quelque part, les mots qui faisaient plaisir comme "reste" et c'était tellement, tellement vertigineux, qu'il sentit un frisson lui parcourir l'échine - mais il se retint de tout commentaire.

Difficilement, il se redressa un peu, se rapprochant de toi tout en faisant attention à l'instrument, se calant finalement contre ton épaule avant de venir se hausser pour t'embrasser la joue - chastement, simplement. Il finit par te délaisser, ramenant les cousins un peu plus vers lui, alors qu'il attrapait le paquet de gâteau, le jugeant longuement avant d'en sortir un biscuit pour croquer dedans.

- mmh. mmh. et ça semblait être une négation ; il déglutit. non, j'veux bien la berceuse papa et la p'tite histoire avant d'aller dormir. fit-il ironiquement sans pour autant te regarder, intéressé par les composants qui se trouvaient sur la boite alors qu'il s’efforçait à lire les ingrédients en allemand - sérieusement ?

Il finit par gober un autre gâteau plus qu'autre chose, retournant la boite dans tout les sens avant de se retourner à nouveau vers toi alors qu'il mâchait sans aucune retenu, avalant difficilement pour poursuivre - fais-moi faire des beaux rêves stp. fit-il de son air un peu perdu, un peu à l'ouest avec un ton tellement plat qu'on y décelait l'amusement.

et il te tendit un gâteau, le plus naturellement du monde.
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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockSam 8 Juil 2017 - 0:53



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Le regard qu'il te lance te fait rire légèrement et après quelques longues secondes, il se redresse dans le lit, vient déposer un baiser sur ta joue qui te fait te mordiller les lèvres. C'est fou, Killiam, à quel point tu acceptes toutes ces petites attentions, à quel point tu lui en donnes. C'est fou à quel point ton cerveau a carburé pendant un long mois, acceptant, refusant, acceptant de nouveau toutes ces choses, toutes ces envies que tu peux enfin combler. Ça avait été long, c'est vrai, et tu avais dû faire face à de nombreuses insomnies, de nombreuses envies de te taper la tête contre les murs, de nombreux cris de frustration et d'incompréhension étouffés dans les oreillers... mais maintenant, tu en étais là, à accepter ses baisers, à lui donner quelques attentions, prêt à jouer devant lui, sans honte et sans gêne.

Il attrape la boîte de biscuits et tu es plutôt content qu'il mange enfin quelque chose. Si ça faisait vraiment trois jours qu'il tenait seulement grâce à l'alcool, tu ne donnais pas cher de son estomac et de son foie actuellement, et tu préférais qu'il s'endorme – s'il devait s'endormir – avec quelque chose de solide dans l'estomac. Il prend la parole et tu grimaces quand le papa arrive à tes oreilles. Tu lui lances un regard torve à son ton ironique et tu soupires légèrement, tes doigts frôlant les cordes, ne sachant pas trop ce que tu allais lui jouer. Quelque chose de plutôt calme, tranquille, pas très rapide. Dans le pire des cas, tu jouerais plus lentement que le tempo habituel. Il reprend la parole, te tend un gâteau que tu attrapes de ton pouce et de ton index avant de le mettre entièrement dans ta bouche, essuyant ensuite le bout de tes doigts sur ton jogging. Tu tends ton bras sur ta table de chevet et installe le capot au manche de ta guitare, une petite idée en tête.

Tu te redresses un peu, replies une de tes jambes sous l'autre, plus assis qu'étalé sur le lit dorénavant et tu commences deux trois notes, repositionnes le capot, et commences ensuite les premières notes du thème de Davy Jones de Pirates des Caraïbes dans un rythme plus lent que ce que tu as l'habitude de jouer, pour ne pas casser cette ambiance calme, cette sérénité qui s'est installée entre vous et que tu apprécies. Tu ne pensais pas que ce serait aussi facile. Parce que finalement, c'est facile, c'est simple, tu ne réfléchis plus vraiment aux conséquences car il n'y avait pas vraiment de conséquences à tes actes. Vous étiez vous, tout simplement.

Peut-être devrais-tu en parler à Théa, tu te sens mal de lui cacher quelque chose d'aussi important pour toi, quelque chose qui est une partie de toi depuis plusieurs longues semaines et que tu lui a caché. C'est du mensonge par omission. Alors certes, votre relation n'était pas au plus beau fixe... mais c'était tout de même ta sœur, ta jumelle, celle à qui tu avais toujours tout dit, celle que tu allais voir dès que ça allait mal, dès que tu avais un doute, dès qu'une question te taraudait l'esprit. Et pourtant, elle n'est encore au courant de rien : rien de ce qu'il s'est passé dans ta tête pendant plusieurs semaines, rien de ce qu'il s'est passé il y a quatre jours, et tu ne sais même pas si tu arriveras à lui dire ce que vous êtes vraiment, Ezéchiel et toi. Il y avait clairement un Ezéchiel et toi, mais les mots que tout le monde employait te semblaient un peu faux, un peu trop impressionnant malgré l'acceptation de cette relation que vous aviez.

La musique est courte, et c'est pour ça que tu enchaînes après avoir enlevé le capot presque immédiatement sur la bande originale du film dont tu ne connais plus le nom, chantée par Beyoncé, toujours avec un rythme plus lent que la normale, prenant le temps à chaque note ou presque. Et les dernières notes s'échappent enfin de ta guitare, alors que tu ne réfléchis plus à toutes ces choses dans ta tête, à toute cette tendresse que tu donnes sans compter à Ezéchiel alors qu'il y a de ça un mois, jamais tu n'aurais pu penser arriver là, à partager cet instant, cette intimité avec lui, le laisser entrer dans la bulle qu'était ta chambre. Et tu t'enfonces un peu dans les coussins, abandonnant ta guitare sur le sol, te mettant sur le flanc pour lui faire face.

— Voilà.

Ce même mot, qui désigne tout ce qu'il se passait maintenant, tout ce que tu laissais derrière, tout ce que tu acceptais. Voilà, tu fais parti de ma bulle, t'en partiras pas facilement, je l'ai accepté. Voilà.  

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockSam 8 Juil 2017 - 1:33



I


l ne te quittait pas des yeux, totalement silencieux, s'arrêtant même de manger pour s'imprégner totalement. Il t'observe - te reluquer serait plus juste - alors qu'encore une fois, il semble hypnotisé par ce qu'il voyait ; savais-tu à quel point ton visage paraissait doux, là, à l'instant ? Savais-tu à quel point tes doigts sur les cordes lui insufflait des pensées déplacées ? Savais-tu à quel point tu avais un don pour jouer ? Il était certain que non ; te connaissant.

Il se cale plus confortablement, ferme les yeux quelques secondes pour les ouvrir à nouveau, observant ce tout qui se formait autour de toi, ce tout dont il faisait partit à présent ; ce tout était un vous. Il en profita pour réfléchir un peu, se remettre les idées en place alors que la question du "comment pouvoir vous définir" s'accrochait à son occipital. Il savait que dès à présent, il ne réfléchirait pas plus là-dessus, il ne t'imposerait rien et ne se risquerait pas à vous classer en tant que couple mais, par contre, vous étiez définitivement ensemble - et c'était cette possessivité maladive qui lui dictait cette pensée.

Etre en couple et être ensemble, c'était quelque chose qu'il différenciait largement. Il avait déjà été en couple mais pas avec cette force, pas avec ce vertige qui pouvait déclarer avec force que, oui, il avait été avec quelqu'un - qu'il y avait eu un vous. Sa petite voix lui soufflait aussi que vous étiez en couple, ni plus ni moins mais il s'en fichait, n'avait pas l'envie de définir tout ça avec juste ce mot, comme il n'avait pas envie de briser cette relation par un je t'aime qui, au final, voulait tout dire et ne rien dire.

il le dira un jour
peut-être
assurément

mais pour l'instant, ça paraissait si faible
si dénué de sens
pour tout ce qu'il ressentait
présentement

Tu finis par imposer les dernières notes et il se sortit de cette transe passagère alors que son sourire revenait flotter sur ses lèvres. Il te vit délaisser l'instrument, te retourner face à lui, presque allongé. Il t'entendit prononcer ce simple mot, comme si ça résumait tout, tout ça, toute cette situation, tout ces sentiments - et ça le fit sourire, ça l'amusait, ça le rassurait.

- voilà. chuchota-t-il en retour, sur un ton plus bas, alors qu'il délaissait tes deux orbes grises pour laisser son regard s'écouler sur tes lèvres. Il n'avait plus peur Killiam, il n'avait plus la trouille, n'avait plus ce stress, cette anxiété qui avait débuté avant qu'il entre dans ta chambre - il était véritablement assuré. Toujours un peu perdu puisqu'il découvrait, mais là, oui, là, il était bien ; et il avait envie de te faire ressentir ce qu'il vivait, sûr de n'être pas le seul avec cette myriade de sentiments.

Il releva sa main, doucement, venant caresser ta joue du bout de ses doigts tandis que ses prunelles ne lâchait toujours pas ta bouche ; horriblement tentatrice. Puis il s'anima, comme s'il s'octroyait le feu vert, comme s'il s'était retenu d'avancer à son tour, comme si, au final, c'était lui depuis le début qui s'habituait plus longuement à ce qui était entrain de se passer, de se dérouler. Il se rapprocha d'un coup, peut-être trop rapidement, si proche d'un coup, qu'il sentait ses jambes vouloir enlacer les siennes. Cette proximité lui fit relever la tête, te souriant amoureusement avant de t'imposer ses lèvres sur les tiennes, trop fatigué, trop impatient pour faire durer le moment.

Il vint de lui-même laisser sa langue les caresser, les humidifier avant que ses dents n'accompagne le mouvement, venant les mordiller avec une délicatesse presque timide, comme peu sûr de ce qu'il faisait, peu sûr de si ça te plairait. Sa main libre, elle, vint se déposer sur tes hanches, revenant sur ta taille, puis à nouveau sur tes hanches, s'égarant légèrement sur tes fesses avant de venir mollement t'enlacer dans le dos.

Il se décala dans un soupire comblé, puis se colla contre toi, enfouissant sa tête juste sous ton menton alors que ses yeux se fermait, de bonheur et de fatigue mêlées. Essayant vainement de calmer son rythme cardiaque et les multiples frissons qui ne cessait de le faire trembler légèrement contre toi.

- merci. souffla-t-il. pour la musique. tu joues toujours aussi bien. et c'était un compliment gratuit, sincère et aussi pour te faire plaisir, pour te faire comprendre qu'il appréciait ce que tu faisais, qu'il appréciait ton monde et qu'il adorerait continuer à t'écouter.

- je me sens tellement bieeeen... gémit-il en s'enfouissant plus confortablement contre toi, à la recherche de ta chaleur malgré la température ambiante mais surtout et principalement parce qu'il devait te le dire - parce que ça devait être dit.

vous étiez tellement bien,
ensemble
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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockSam 8 Juil 2017 - 13:54



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Il y a entre vous cette ambiance qui te détend, qui te fait inspirer profondément, calmer ta respiration un peu plus, car tu étais toujours plus calme, plus détendu après avoir joué. Sa présence te semble indispensable à cet instant, alors que tu as passé des dizaines de journées, à traînasser dans ton lit, à jouer, puis à réviser, à jouer de nouveau. Tu as passé des dizaines de journées dans cette chambre, sans faire véritablement attention au fait que tu étais seul, sans prendre conscience que la présence d'une autre personne pouvait t'être indispensable. Non... ce n'est pas la présence d'une autre personne qui t'est indispensable, c'est sa présence, la sienne et seulement la sienne.

Ta respiration est profonde contre la sienne, et tu as un moment d'hésitation sur la marche à suivre. Tout est tellement nouveau que tu ne sais pas trop quoi faire, tu ne sais pas où sont les limites, jusqu'où tu peux aller, jusqu'où tu es prêt à aller. Tu te mordilles les lèvres quand sa main remonte sur ta joue, la caresse et tu cherches son regard que tu ne trouves pas, qui est planté sur tes lèvres et un sourire vient les étirer, tes dents les abandonnant. Après tout, lui aussi tâtonnait un peu, lui aussi ne savait pas trop jusqu'où aller, ce que vous étiez véritablement, ce qu'il se passait dans sa tête. Toi, tu ne savais pas vraiment, en tout cas, tu n'étais pas vraiment sûr de vouloir savoir, de vouloir mettre un mot sur ces sentiments qui germaient lentement, petit à petit, au fil des jours, au fil des heures, des minutes passées avec lui. Son mouvement te surprend, te fait légèrement reculer le visage instinctivement, de peur qu'il... tu ne sais pas, en fait, puis il relève le visage, enfin, et tu lui souris, avec cette même tendresse sur les lèvres. Tu ne te reconnais pas, Killiam, tu n'as pas l'impression d'être toi et pourtant, pourtant tu n'as jamais été aussi vrai. Tu te savais tendre, tactile, tu te savais moins froid que tu l'étais, tu te savais chaleureux... mais tu ne te connaissais comme ça qu'avec Théa, et Laurent, certaines fois. Petit à petit, ton cercle s'agrandit, et c'est quelque chose qui te terrifie, en réalité. Mais tu chasses cette pensées quand ses lèvres viennent se poser sur les tiennes.

Ta main glisse sur sa hanche, et tu le rapproches de toi, emmêlant vos jambes alors que ses doigts glissent sur ta taille, tes hanches, tes fesses, ton dos. Et peut-être que tu n'y fais pas assez attention, peut-être devrais-tu y songer, peut-être devrais-tu arrêter de ne penser qu'au côté platonique de votre relation... mais c'est encore trop tôt pour ça, l'idée ne t'a même pas encore effleuré l'esprit. Puis il se décale, vient se caler contre toi et tu passes ton bras sous sa tête alors que l'autre reste calé contre sa hanche que tes doigts caressent à travers le tissus de son t-shirt. Tu le sens trembler contre toi et tu resserres ton emprise sur lui, l'enfermant dans tes bras. Il te remercie et tu baisses la tête vers lui, surpris, avant qu'il ne continue. Tu cales ta tête contre l'oreiller et tes doigts vont et viennent de sa hanche à son dos, glissent quelques caresses machinales à la naissance de ses reins.

— Merci, lui réponds-tu sur le même ton calme et posé, bas.

Tu laisses échapper un léger rire quand il se cale contre toi, appuyant le fait qu'il se sente si bien. Et peut-être devrais-tu lui dire que c'est réciproque, mais tu n'es pas quelqu'un qui parle beaucoup, Killiam, tu n'es pas quelqu'un qui dit les choses. Et pourtant, tu as l'impression que tu dois faire des efforts aujourd'hui, au moins aujourd'hui, au moins pour le rassurer sur la réciprocité de ses sentiments, de ses émotions. Alors tes lèvres viennent se déposer sur sa tempe à défaut de pouvoir capturer ses lèvres :

— C'est réciproque.

Parce que toi aussi, tu te sentais tellement bien actuellement. Tu aimerais que cet instant dure plus longtemps encore, qu'il ne s'arrête pas. Tu aimerais pouvoir rester dans cette position et sentir sa respiration contre la tienne, sentir ses jambes emmêlées aux tiennes. Tu aimerais pouvoir rester dans ton lit une place, dans ta chambre, dans ce bungalow sans avoir peur du regard des autres, sans penser aux autres. Juste penser à ce vous qui se construit petit à petit, lentement mais sûrement, ce vous pour lequel tu veux bâtir de bonnes bases et pour lequel tu ferais un peu n'importe quoi, n'importe quand. Et peut-être devrais-tu lui dire ce que tu commences à ressentir, peut-être devrais-tu lui dire ce que ton esprit te susurre à l'oreille depuis quelques semaines, mais que tu n'oses pas accepter encore. Mais tu te contentes d'enfouir ton visage dans le creux de son cou et d'y déposer un baiser ou deux, deux baisers ou trois, tes doigts allant et venant toujours dans le bas de son dos. C'était un peu ta façon à toi de lui dire je t'aime, ne me quitte pas.  

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockLun 10 Juil 2017 - 22:09



L
es paupières closes et la respiration lente, il se sentait si bien à présent qu'il lui semblait tout naturel que sa place se trouvait ici et nul part ailleurs. Il appréciait chacune de tes caresses et tout son corps semblait réagir, comme trop sensible à ce bonheur tout nouveau qui lui submergeait le cœur, enflammait son être et broyait le reste.

- c'est réciproque.

Il y eu un loupé alors que tout son corps s'était figé, laissant ses jambes s'entrelacer, se lier, s'attacher, laissant tes lèvres embrasser sa peau, tes cheveux chatouiller sa mâchoire, ton souffle enflammer le reste. Très légèrement, il ouvrit les yeux alors que ses lèvres échappèrent des soupires de plaisir, de joie, de contentement et plus que tout - de soulagement.

Cette réciprocité lui donnait toujours autant le tournis, ça le surprenait, le terrifiait un peu, il est vrai. Là encore, tu prenais la parole pour dire les choses et ça lui tordait l'estomac, lui serrait tellement la gorge, qu'il ne savait plus vraiment où donner de la tête. Vous étiez si proche à présent, si collés, qu'il ne restait que peu d'espace où vous ne vous touchiez pas et il avait un peu cette impression d'être plus grand que son corps - un effet de prolongation, comme si tout vous accordaient pour la toute première fois.

- je t'aime. et il l'avait sur le bout des lèvres.

Il déposa un baiser sur ton oreille avec cette délicatesse qui le surprenait toujours, sa main libre revenant sur le haut de ton dos pour se poser sur ton omoplate. Il vint te mordiller le lobe dans un dernier effort avant de se reposer complètement sur toi, exténué, alors que son palpitant pulser si vite qu'il savait qu'il ne trouverait pas le sommeille.

- je t'aime. et il se mordait la langue - malheureux.

Ce n'était pas le bon moment, il l'avait dit, y avait ce trop plein de chose alors que vous n'aviez encore jamais été aussi proche, aussi - aussi - amoureux. Il était amoureux de toi, Killiam et c'était un état de fait dont il n'avait aucune incertitude ; il le savait - depuis, depuis, des mois, deux mois maintenant, à tout casser. Sauf que c'était différent pour toi, il le savait - le pensais - et ça faisait mal, c'était douloureux mais en contre partie tellement, tellement, agréable.

- je t'aime. et y a son cœur qui s'explosait.

Il se cacha un peu plus contre ton cou alors que tout son corps était fébrile, tout son cœur, jusqu'à son âme. Il ne voulait pas briser tout ça, il ne voulait pas gâcher tout ça, comme d'habitude, comme toujours. Parce qu'il gâchait toujours tout, toujours, il ne faisait jamais rien comme personne et ça dérangeait, ça n'était pas bien, parce que trop, il était trop. Il ne vivait pas l'excès, il était, l'excès, dans sa forme la plus délicate qu'il soit. Il n'avait pas envie de t'infliger ça une nouvelle fois, il n'avait pas envie de te perdre, de te lâcher - et il te serrait un peu plus contre lui - il était tellement heureux et tellement mal à la fois - y avait son souffle qui se coupait.

- je t'aime. et ça devrait rester caché, n'est-ce pas ?

Y avait cette fatigue aussi, cette fatigue qui lui collait à la peau. Il n'avait pas beaucoup dormi et si, déjà de base il ne mangeait quasiment rien, ces jours d'affiler l'avait épuisé. Il y avait aussi le fait que tout s’enchaînait, la distance, les retrouvailles abruptes, les soirées violentes et le bonheur le plus complet. Y avec ces cernes qui ne le lâchaient pas, la peau maladive et ce nuancier violet autour de ses yeux qui volait à ce visage les traits d'enfants.

- ... et il sentie la vicieuse couler sur sa joue et s'écraser sur ta peau.

il se faisait du mal pour éviter que tu ne disparaisses.
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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockLun 10 Juil 2017 - 22:32



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Tu ne comprends pas réellement ce qu'il se passe actuellement, tu profites seulement de l'instant, tu profites de votre proximité, de cette intimité qui se crée si facilement. Tu profites, comme d'habitude, sans faire attention au reste. Tu profites, de cette façon si égoïste. Tu profites sans te douter de quoi que ce soit. Tu profites de cette nouvelle intimité, de cette relation, de ce vous que tu aimes déjà. Tu ne comprends pas réellement ce qu'il se passe actuellement entre vous, et peut-être ne veux-tu pas vraiment comprendre. Ça va vite, c'est vrai, mais vous vous connaissez depuis longtemps maintenant. Ça va vite, vous n'aviez discuté de rien, peut-être devriez-vous le faire. Mais tu te contentes de profiter de ses lèvres, un rire t'échappe quand il vient te mordiller le lobe de l'oreille.

Le silence prend ses droits.
Caresses tendres, respirations calmes.

Tes doigts vont et viennent lentement sur le bas de son dos et ton bras se replie sous sa tête pour que ta main vienne jouer avec ses cheveux, pour que tes doigts attrapent quelques mèches, les enroulent entre eux. Tu profites de l'instant, détaillant ses cheveux blonds, glissant ton regard sur sa peau pâle, sur les quelques grains de beauté que tu pouvais entrevoir entre tes cils.

Le temps passe, lentement, et tes yeux papillonnent en sentant quelque chose d'humide venir tomber sur la peau de ton cou. Et peut-être que tu te recules un peu trop brutalement d'un coup, pour pouvoir le regarder, pour pouvoir vérifier. Et non, non, Killiam, tu ne rêves pas. Tu te redresses, la panique ne se voyant que dans tes prunelles grises, ton visage, lui, semble si détaché. Ton cœur bat la chamade pourtant, terrifié, apeuré et des milliers de scénarios viennent danser dans ton esprit. La première idée qui se fige, qui s'arrête, qui se stoppe, c'est qu'il regrette. Il regrette ça, il regrette ce vous, et, d'un coup, il n'en veut plus, il s'est rendu compte que ce n'était pas ça qu'il voulait, qu'il ne te voulait pas comme ça. Tu ne peux penser qu'à ça, qu'à cette idée qu'il regrette.

Ta voix se bloque dans ta gorge et tu te mords la lèvre, pas sûr de ce que tu vas dire. Parce que la simple idée qu'il ne te veuille pas, la simple idée qu'il regrette, te rend malade. Ta voix est peut-être plus faible, beaucoup moins assurée que tu ne le pensais quand tu lui lâches, dans un rire factice :

— T'as encore le droit de fuir.

Il a le droit. Il te laisserait fuir si c'était toi. Il t'a laissé fuir.
Tu lui dois au moins ça.  

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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockLun 10 Juil 2017 - 23:09



A
l'entente de tes mots, il finit par lâcher un rire gêné par les trémolos que forme sa gorge tendit que l'émotion le serre. Cet éclat bref s'évanouit, alors que les yeux clos, ses larmes deviennent plus abondantes, sans même qu'il ne bouge, le bras toujours dans ton dos, le corps imperceptiblement frémissant -- avec la furieuse envie de te frapper.

Il hoche négativement la tête, surement pour te rassurer, puis à l'aveugle, il s'avance de nouveau, de telle façon que sa tête puisse se retrouver contre toi - toujours contre ton bras. Il inspire lentement et essaie de se forcer au calme alors que ses larmes se font silencieuse et, si elles n'étaient pas présente, on pourrait croire qu'il dort tant son visage se fait serein ; alors que son fond intérieur est bien plus expressif sur son état d'esprit actuel.

La vérité, c'est qu'il essayait de se cacher un peu plus, aussi gêné que désemparé, il était sûr maintenant, de tout gâcher, quoi qu'il faisait. Si il parlait, tout se brisait, s'il ne disait rien, ça n'allait toujours pas -- et une nouvelle flopée de pleurs. Il serrait dans sa main un peu plus fort ton vêtement alors qu'il s'enfouissait un peu plus dans la chaleur que tu émanais et qui, malgré la situation, le réconfortais.

Il ne comprenait pas très bien ce qui était bien et ce qui était mal. Avec toi, il avait bien compris qu'il avait souvent des choses qui ne se disait pas, qui ne se faisait pas, il avait ressentis ta souffrance et c'était étrangement nouveau pour lui. Il arrivait à comprendre quand quelque chose te taraudait, te faisait du mal ou t’inquiétais. Pas comme avec ses autres amis, pas comme avec Narcisse ou comme Joy, par exemple -- parce qu'avec toi, plus que le ressentir, il le comprenait.

Sauf qu'il ne comprenait toujours pas ce qu'il faisait de mal et ça lui faisait assez peur. Il savait que te dire trop les choses te ferait fuir ou t'éloignerais, tu lui avais bien fait comprendre cet attrait de ta personnalité mais lui, était une de ses personnes qui ne faisait pas de détour, qui disait clairement les choses, qui ne tournait pas autour du pot. Or, là, il se censurait pour éviter le pire, il ne voulait plus se détacher de toi, tu étais à lui et la simple pensé d'ouvrir la bouche un peu trop pour te voir disparaître lui foutait la gerbe.

Le problème actuel, c'est qu'il a envie de te dire trois petits mots si importants et si futiles à la fois et il savait que ça serait mal de le dire mais il ne saurait pas pourquoi. Le problème actuel, c'est qu'il est crevé, exténué, bouleversé et qu'il se sent tellement vulnérable qu'il a cette envie de pleurer, qu'il pleure parce que, puisqu'il ne peut pas parler, son corps à décidé de le faire à sa place. Le problème actuel, c'est qu'il EST quelque chose d'important, de bizarre, dont tu n'as pas idée et que ça le tue depuis deux mois et que là, si bien dans tes bras, il s'était vu obligé de craquer, parce qu'il aurait cet impression de faux, cette impression qu'il te cache quelque chose dont tu ne veux pas savoir, dont tu ne veux pas entendre --

- je suis amoureux.

-- et il est, tellement, tellement désolé, Killiam.
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MessageSujet: Re: [FINI] Babe it was real [Ezéchiel]   [FINI] Babe it was real [Ezéchiel] 1400359500-clockLun 10 Juil 2017 - 23:37



Babe it was real
feat. Ezéchiel Prince
date. début juillet



Son rire te rassure comme il te fait te mordre les lèvres. Tu as l'impression qu'il va t'annoncer quelque chose d'horrible et ça te rend malade. Tu vas vomir, tu as l'impression que tout va s'écrouler alors que tout venait à peine de commencer. Il secoue la tête, te dit que non, il ne veut pas fuir et tu te détends imperceptiblement. Parce que c'est bien la pire chose qu'il pouvait faire ou te dire, rien ne pouvait être pire que ça, rien du tout. Et, alors qu'il se rapproche de toi, tu te rallonges sur le flanc, te rapproches de lui et tu le serres dans tes bras, fort, si fort, peut-être trop fort. Ses larmes viennent mouiller ta peau, ton t-shirt, et tu te sens si mal de ne rien pouvoir faire pour arrêter ses larmes. Tu ne sais pas quoi faire, ni quoi dire. Tu veux ouvrir la bouche, pour lui dire que ça va aller, mais tu t'en empêches ; ça n'avait pas très bien fini quand tu lui avais sorti ces quelques mots la dernière fois.

Pleure pas, pleure pas...

Et tes lèvres ne bougent pas, seule ta main s'anime, vient caresser sa joue humide et tu te mords la lèvre en le regardant, sans savoir quoi faire. Peut-être était-ce à cause de Clara ? Clara allait mal ? Peut-être que sa maladie c'était aggravée ? Peut-être qu'on lui avait refusé d'aller la voir ? Et tu restes là, Killiam, à chasser ses larmes du dos de ton index, du bout de ton pouce. Et enfin, les trois petits mots s'échappent de sa gorge serrée.

Je suis amoureux.
Trois petits mots.

Ce ne sont que trois petits mots, Killiam, et pourtant, ils te font envoler ton cœur, ils te le font battre si vite, si fort, et ta respiration s'emballe, et le soulagement détend tellement tes épaules, détend tout ton corps qui vient se blottir contre le sien. Tes jambes s'emmêlent aux siennes un peu plus et tu le serres contre toi, cachant ton visage dans son cou, respirant tout contre lui. Et tu es soulagé que ce ne soit que ça. Parce qu'au fond, c'est réciproque, au fond, tu le ressens aussi, tout ça. Tu n'es pas à dire que tu es amoureux, parce que t'es pas prêt à le dire de vive-voix, tu n'es pas ce genre de personne de toutes façons. Mais c'est réciproque, ce n'est pas que toi qui développe ces sentiments pour lui, ce n'est pas que toi qui t'enfonce là-dedans comme on s'enfoncerait dans des sables mouvants, n'en sortant jamais. Vous sombrez tous les deux dans ces méandres que vous ne connaissez pas, dans ces méandres que vous apprendrez à connaître.

Tu sombres pour lui.
Tu sombres avec lui.

Tu ne sais pas comment lui dire que toi aussi. Parce que tu ne peux pas lui dire comme ça sans en avoir honte, sans en rougir, sans devoir te cacher sous la couverture, enfoncer ton visage dans le coussin. Tu devrais ouvrir la bouche parce que ça fait un moment maintenant que tu le tiens contre toi, silencieux, respirant tout contre lui. Il faut que tu lui dises toutes ces choses qui sont dans ta tête, qui sont dans ton cœur, il faut que tu lui dises, au moins aujourd'hui. Alors c'est ce que tu fais, le visage niché dans le creux de son cou. Tu y déposes un baiser avant de commencer, cherchant tes mots un moment avant de pouvoir articuler contre sa peau :

— Je sais que... je dis pas les choses, que je suis plutôt du genre à les montrer tout ça. Et je sais que quand j'dis les choses c'est... bizarre, et j'utilise pas les bons mots les trois quarts du temps...

Tu inspires contre lui, recules légèrement ton visage pour glisser ton front contre le sien après avoir essuyé de ton pouce quelques unes de ses larmes.

— … et je suis pas du genre à dire les choses, je dis pas quand je tiens à quelqu'un, quand, enfin, voilà. Mais je suis avec toi.

Tu es avec lui, Killiam, juste avec lui, seulement avec lui, qu'avec lui. Et tu n'as jamais été avec personne excepté lui.

— Je suis avec toi et, avec personne d'autre. Et je sais que ça prouve pas grand chose, mais je suis avec toi. Et c'est pas pour rien.

Ton regard cherche le sien et tu déglutis, tu sais que ce n'est pas suffisant, que ce n'est pas assez, que c'est loin de l'être même, mais tu espères qu'il s'en contentera quelques temps, tu espères qu'il acceptera de n'avoir que ça de ta part un moment. Parce que t'es pas encore capable de le dire, pas encore capable de lui avouer. Ça te rendrait trop vulnérable.

Moi aussi.
C'est réciproque.
Je t'aime.
Je suis amoureux de toi.

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