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 C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]

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MessageSujet: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockVen 3 Mai 2013 - 18:45
Peut-être qu’un jour je serais actrice.
Peut-être qu’un jour je mourrais seul dans un caniveau.
Peut-être qu’un jour j’aurais un salon de coiffure.
Peut-être qu’un jour je serais balayeur.

En fille ou en garçon, Andreah avait toujours émis tout un tas d’hypothèses sur ce dont serait empli son avenir. Comme tous les adolescents de son âge, c’est normal de s’interroger sur son futur, n’est-ce pas ? Seulement, Andreah alternait les phases où elle voyait tout avec beaucoup d’enthousiasme et pensait qu’elle pouvait devenir une grande star de cinéma interplanétairement connue et celles où il était persuadé qu’il finirait dans les égouts, étant donné qu’il n’était ni digne de la rue ni de la lumière du jour. Et elle était bien incapable de savoir ce qui était envisageable, ce qui était crédible, en un mot ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas.
Heureusement, HEUREUSEMENT –sauf pour la principale concernée- la jeune Américaine avait apprit qu’il y avait à Prismver, attention, attention, petite pause pour le suspense… UNE VOYANTE !

Une vraie, une authentique, une véridique voyante qui peut voir... L'AVENIIIIIR. Elle était forcément fiable, pas comme tous les huluberlus qu’Andreah avait pu consulter, dans sa grande naïveté, à New York, puisqu’elle était à Prismver et que la voyance, c'était pas un passe-temps, c’était son don. Et en plus elle était en B, elle devait forcément le maitriser au taquet –il y a une classe au-dessus de la B ? Ah bon? Et en plus cette lady avait un nom d’Etat. La rousse ne connaissait même pas cette fille qu’elle la trouvait déjà parfaite.
Ce qui était moins parfait, c’est le temps qu’elle dut mettre à la chercher avec acharnement. Trois jours. Trois jours complets avant de pouvoir mettre la main sur Tennessee. A croire qu'elle avait senti le coup venir et qu'elle s'était cachée dans un trou de souris pour éviter d'avoir à faire quoi que ce soit avec cette folle. Pour compenser, Andreah lui avait sauté dessus dès qu'elle l'avait vue. Et lui avait hurlé tout son amour à la face.

Ce qui avait donné quelque chose comme ça.

-« Hiiiiiiiiiiiii ! C’est bien toi, Tennessee, hein ? Oui, c’est toi, ne mens pas, je te reconnais. Ce que tou es belle, ma choupette, krrrrrrrrr ! Et ces yeux, wahouuuuuuu! Enfin, bref, là n’est pas le sujeeeeeet. Je te connais pas, tu me connais pas, mais je sais que tu as le don de voyance, je trouve ça trop géniaaaaaaaaaal. Tu veux bien me dire mon avenir, hein, dis, dis, heiiiiiin ? S’tô plaiiiiiiiiiiiiiiit ! »


Vaguement flippant, nous sommes d’accord.

Mademoiselle Simmons avait plus que probablement flippé sa race en se faisant agresser par cette folle tout en rouge qu’elle ne connaissait absolument pas. Plus que probablement, oui, mais mademoiselle Andreah ne s’en était absolument pas rendu compte, et s’était contenté d’attendre la réponse avec un grand sourire.

Elle avait eu sa réponse. C’était pour ça qu’elle était là maintenant, à attendre, assise sur un petit banc de la cour intérieure. ELLE EN AVAIT REFUSE UNE SORTIE SHOPPING.
Sans doute la blonde était-elle excitée à l’idée d’avoir une nouvelle personne sur qui exercer son pouvoir, peut-être était-elle juste d’une extrême gentillesse, peut-être une toute autre raison était-elle en jeu, à dire vrai, Andreah s’en fichait. Tennessee avait accepté de faire une séance-voyance avec elle et ça, c’était vraiment trop cooooool.
La rousse n’avait pas trop compris pourquoi, mais l’autre lui avait donné rendez-vous dehors. Une histoire de tourner, de besoin de place, blaaaaah. La E avait un peu décroché à ce moment-là ; les longues explications, c’était pas son truc. Elle avait continué de sourire en pensant qu’elle verrait bien quand on y serait.

Oh, elle n’allait pas lui demander des trucs super compliqués, des trucs qui sortent du commun. Elle allait sans doute se contenter de chercher de quoi serait faite la journée du lendemain, si elle allait réussir les cookies qu’elle avait l’intention de faire ce soir pour son Pytha-chéri-rien-qu’à-elle. Avoir une réponse à des questions aussi basiques suffirait à l’emplir de joie.
Tiens, voilà une petite tête blonde un peu plus loin. Andreah se releva d’un coup du banc où elle était assise, pour se précipiter à la rencontre de cette demoiselle qui la dépassait d’une bonne dizaine de centimètres, mais qu’elle s’octroya quand même le luxe de prendre dans ses bras en guise de salutation.

-« Saluuuuuuuuuuuuuut ! Je suis contente que tu sois venue, hi hi hi. Alors, comment on doit faiiiiire ? »

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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockVen 3 Mai 2013 - 23:38


    « Voyante. Personne du sexe féminin capable de voir ce qui est invisible pour son client, à savoir qu'il est un imbécile. »
    - Ambrose Bierce

    « Dans la vie, il faut faire des choix. Même quand ils impliquent de renoncer à ta politique habituelle. Même quand on n’aime pas faire des choix. Surtout quand on n’aime pas en faire. Oui, surtout… Je lui ai promit, je ne peux pas la lâcher comme ça. Bref »

    La demoiselle était assise en « petit bonhomme » dans le coin de deux murs. Crayon à la main, cahier qui jouait à l’équilibriste sur les genoux. Elle écrivait un truc à l’arrache comme elle avait l’habitude de faire. Son écriture ne ressemblait à rien en ce moment et son précieux (cahier+Tennesse = Gollum+anneau) qui vacillait à chaque mouvement de crayon. C’était fatiguant, mais elle vivait avec. C’était le seul endroit où elle pouvait s’asseoir ainsi en étant sûre de ne pas tomber d’un côté ou d’un autre et puis elle était déjà près du lieu de la rencontre qu’elle avait prévue. Elle aurait pu tourner les talons pour chercher une table/poubelle à couvercle/tablette/le dos d’une gentille personne, mais ceci aurait été une perte de temps inutile.

    La blonde se massa le front avant de ranger son cahier bien à l’abri dans ses autres livres qui traînaient dans son sac. Elle hésita un moment avant de se redresser, ce qu’elle fit bien rapidement en prenant le temps de bien placer ses collants opaques. Elle poussa un soupir. Elle songeait vraiment à retourner sur ses pas. Cette typette l’avait troublée lorsqu’elle était venue lui demander ses services et tout le tralala. Elle avait peur que cela recommence et qu’elle ne puisse pas la tenir assez calme pour la faire suivre correctement ses instructions.

    Tennessee se repassa la scène dans sa tête. Comment la fille aux cheveux rouges -des cheveux que la blonde trouvait vraiment jolis. Un incendie à côté de cette masse blonde qui lui servait de chevelure- lui avait sautée dessus –littéralement- au moment où elle ne s’y attendait vraiment pas. La blonde avait cru mourir. Pour de vrai. Après, elle s’était mise à blablater un espèce de discours qui aurait fais vieux pervers si elle n’avait pas eu affaire à une fille de son école. Enfin, ce qu’elle croyait être totalement une fille de son école. « Je te reconnais », « T’es belle ». Au moins, elle n’avait pas eu droit au traditionnel « Je t’espionne à ta fenêtre depuis une semaine. ». Bref, elle était troublée.

    Par contre, elle avait accepté malgré une quelconque hésitation. Elle n’était pas du genre à refuser d’accorder ses services à qui voulait bien, mais cette fois c’était différent. Elle regrettait un peu. Par peur, voyez-vous. Tennessee qui n’avait généralement peur de rien se retrouvait à craindre une fille presque inoffensive. Ça craignait, c’était le cas de le dire. La canadienne commença malgré tout à avancer d’un pas assuré vers la cours extérieure. Il ne lui restait que quelques mètres à franchir et elle y arriva assez rapidement. Aussi, elle se demandait bien ce qu’une fille comme elle pourrait avoir à lui demander. Bon, elle verra en temps et lieux, même si elle ne possédait pas vraiment de cette vertu nommée patience.

    Elle leva la main pour saluer la demoiselle. Main qu’elle redescendit rapidement en voyant la chose rouge se redresser rapidement et filer tel le machin qui faisait bip-bip dans le dessin animé culte. Elle eu de grands yeux pendant quelques secondes.

    Oh.

    Elle avait hérité de la chose rousse dans ses bras. Elle n’était pas habituée à faire des câlins ou à en recevoir. La miss ne savait pas trop quoi faire, du coup elle se contenta de tapoter gentiment le dos de celle qui envahissait son espace vital.

    « C’est tout un plaisir, vois-tu ! »

    La fille se décolla bien rapidement de l’autre personne. Elle appuya ses poings contre ses hanches et elle se tenait droite, la tête haute.

    « D’abord, y'a un truc que tu voudrais savoir ? Faut que tu saches, je peux voir autre chose que des machins qui vont se passer dans un futur proche, moins proche ou carrément loin. Je peux aussi t'informer sur des choses qui se passent dans ton dos. Tromperies, actions quelconques et des éléments passés. La voyance englobe tout l’espace temps. C’est pas garanti que ça marche à chaque fois, mais en général je rate pas mon coup ! Après je t’expliquerai en détail. Tu dois rester calme, sinon c’est plus compliqué.»

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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockDim 5 Mai 2013 - 1:19
Oh mon Dieu. C'est une voyante que je tiens dans mes bras. Une voyante, une vraie de vraie, qui peut voir l'avenir itou itou, et moi, je le tiens dans mes bras, mon Dieu, j'ai touché une magicienne, une vraie, avec des vrais pouvoirs magiques. Je ne me laverais plus jamais. Enfin, jusquà la prochaine fois.


Si Andreah avait une fille futée, avec des connaissances de bases en langage corporel, elle se serait sans doute rendu compte que la jeune blonde était assez mise assez mal à l’aise par l’étreinte enflammée de quelqu’un qu’elle voyait en tout et pour tout pour la seconde fois de sa vie.

Mais Andreah n’était pas une fille futée, et une simple tape dans le dos l’emplissait de joie.

Oui, il lui en fallait peu. De toute façon, mademoiselle Simmons aurait pu grimacer d’un air dégouté et la repousser sèchement, c’aurait été la même chose, la rousse aurait tout de même était persuadée que c’était le grand amour entre elle.
Surtout si on lui dit des choses comme « C’est tout un plaisir, vois-tu ! » ensuite -il faut pas lui dire ça, noooon, elle va encore plus s'exciter après, MALHEUREUUUUUSE. M’voyez, Tennesse aurait pu lui dire cela avec une voix si dégoulinante de sarcasme qu’on aurait pu se baigner dedans, Andreah l’aurait crue sans hésiter. Ainsi, quelle que soit la –maigre ?- conviction que son interlocutrice mettait dans ces mots, la E sauta sur place, ravie, un immense sourire ornant son visage.

On aurait vraiment dit une idiote qui avait fumé un joint de trop.

Ce qui la calma un petit peu, ce fut la posture qu’adopta finalement la blonde. Le dos bien droit, les poings serrés sur les hanches, le menton projeté en avant –un peu à la Wonder Woman, en fait. Le genre de posture qui faisait briller les yeux de la rousse d’admiration mais qui disait aussi attention-fini-la-rigolade-on-passe-aux-sérieuses-maintenant.
Aïe aïe aïe, les choses sérieuses étaient celles pour lesquelles elle était le moins douée. Elle essaya tout de même de s’accrocher lorsque la voyante partit dans de longues phrases –enfin, pas si longues que cela si l’on juge de manière objective, mais si on juge par rapport au cerveau et au temps de concentration possible d’Andreah, elles étaient loooongues- d’explication.
Ses sourcils se froncèrent au fur et à mesure qu’il lui devenait difficile de suivre, et que fleurissaients dans l'imagination d'Andreah d'impressionants pentacles, des tables qui bougaient et des fantômes qui venaient vous chuchoter ce qu'il allait vous arriver demain, la semaine prochaine, dans vingt ans. Au moment où elle allait recommencer à blablater de façon hystérique avec ce genre de considérations, dire des choses qui n’avaient pas forcément d’intérêt donc, quatre mots, QUATRE PETITS MOTS, l’interrompirent dans ses ardeurs.

-« Tu dois rester calme. »

Calme.
Calme.
Calme.
Kesskessaveudire ? Non, je blague. Andreah n’avait aucun problème de vocabulaire, tant qu’on employait des mots de moins de 3 syllabes. Elle savait ce que la notion de calme recoupait, elle avait juste un peu plus de mal à la mettre en application. C’est pour ça que son visage, qui avait entamé une transformation en mode « je suis une hystérique de la vie je vais hurler quelque chose de probablement trèèèèèèèèès stupide attention » s’était figé d’un coup. Figé en pleine action, il est important de préciser. Si vous souhaitez immortaliser une expression de parfaite abrutie, vous avez un laps de 10 secondes complètes pour saisir votre appareil photo, profitez-en.
Andreah ne pouvait effectivement pas changer d’expression faciale et réfléchir sur le comportement à adopter pour être calme en même temps, ca aurait fait crasher les quelques neurones qui lui restaient.
Alors elle réfléchissait avec son grand sourire de cruche, et quand elle fut au point avec elle-même, elle se redressa et tenta –avec plus ou moins de succès- d’arborer la face neutre d’une adolescente NORMALE de dix-sept ans. Face neutre à tendance perplexe.

-« Alors en fait… Tu es une voyante… Qui peut voir d’autres choses que l’avenir ? »

Je t’en supplie, Tennessee, aide cette pauvre fille à synthétiser toutes les choses que tu viens de lui dire. Il ne faut pas aller trop vite, avec elle. Il faut même aller plutôt lentement, si tu veux être sûre qu'elle comprenne.



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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockDim 5 Mai 2013 - 5:59


    «Ça pourrait être amusant, finalement. Je verrai. »


    Ce qu’il y avait de bien avec les gens comme la fille qui se tenait devant elle était certainement leur naïveté, bien que parfois lourde. On pouvait leur faire gober à peu près n’importe quoi et c’était très drôle. Tennessee avait encore cette âme vicieuse de gamine qui aimait voir les drôles de têtes des gens, les réactions aux conneries qu’elle pouvait leur faire avaler. Autant cela aurait pu être pour certain une marque de pure méchanceté, autant cela n’était qu’une simple coquinerie d’enfant, bien que déjà sortie de l’étape de l’enfance où il est encore politiquement correct de faire cela sans avoir l’air d’une méchante sadique. Finalement, elle ne regrettait plus vraiment d’être venue. On trouvait bien du bien dans chaque part de mal. De plus, la réaction d’excitée qui n’arrivait pas à tenir en place qui s’était emparée d’Andreah plaisait à la blonde. Elle flattait sa fierté et son estime. Elle l’admirait, que Tennessee croyait.

    Sauf que Tennessee, en général, elle n’a pas toujours de chaussures assez grandes pour contenir ses chevilles qui enflaient sous les caprices de son égo. Et puis, qui n’aurait pas été flatté de voir quelqu’un –et surtout une personne plus âgée que soi- le regarder avec des yeux tellement brillants que même Bambi ne faisait pas le poids à côté ? Tennessee tira quand même une petite grimace en voyant que la personne aux cheveux rouges semblait déjà oublier la consigne qu’elle avait énoncée. Cela n’annonçait qu’une chose : le reste du déroulement risquait d’être autant plus compliqué à diriger. Bon… Il fallait voir cela comme un élément enrichissant. La blonde pourra donc entraîner sa patience qui avait une limite très… Très limite.

    Elle pensa éventuellement qu’ils –même si elle ne savait pas qui pouvaient bien être « ils »- devraient lui donner une médaille de bravoure pour prendre en charge ce cas. Et une de plus si elle réussissait le tout correctement. Oui, elle avait déjà eu affaire à ce genre de gens, mais chaque cas était différent. Elle se plaignait, mais probablement que ses parents se plaignaient de son comportement incontrôlable de quand la miss était gamine. On disait bien que les gens avaient l’habitude de reprocher aux autres ce qu’ils pourraient se reprocher à eux-mêmes ! La miss scruta le visage de l’autre en portant attention aux détails qui changeaient. C’est bien ce qu’elle pensait. Elle devra donc abréger ses explications et parler à Andreah d’une façon qu’elle comprendra. Pas qu’elle doutait de ses capacités intellectuelles… Oui, bon, c’était un peu cela. Elle n’y pouvait rien, quand on ne connait pas quelqu’un on juge avec ce que cette personne nous laisse voir.

    Peut-être bien qu’Andreah était tout simplement surprise face à la méthode ou un truc du genre, elle ne savait pas trop. À vrai dire, cela ne lui faisait rien puisqu’elle avait l’habitude de voir des gens surpris par cela. La blonde se passa la langue sur les joues avant de se mordre la lèvre inférieure de façon à faire une sorte de petite grimace; petit tic qu’elle avait depuis qu’elle était gamine. Elle ne s’en rendait plus compte à force, mais on lui précisait assez souvent. Elle se balança un moment sur ses pieds avant de joindre ses mains ensemble, comme le ferait quelqu’un en train de dire sa prière. Elle ne devrait pas, mais elle ricana. Pas de façon méchante, plutôt d’une façon amusée. Elle était drôle, cette rouge des cheveux.

    « Ouais. »

    Elle hocha la tête. Tennessee avait l’impression qu’un simple ‘’oui’’ n’aiderait pas plus la demoiselle à comprendre. Elle prit une longue respiration avant de continuer.

    « Les gens ont tendance à penser que les voyants peuvent voir que l’avenir. C’est ce qu’on voit à la télé et tout, puis c’est souvent pour ça que les gens vont voir la plupart de ces charlatans… Puis voir que ces gens qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas sont probablement plus riches que moi ! C’est révoltant. »

    La jeune fille brandit le poing pour accompagner sa haine face à ces gens qui avaient probablement assez d’argent pour se payer un carreau dans les petites annonces des journaux à tous les jours. Alors qu’elle, bah, elle avait probablement assez pour s’acheter… pas grand-chose. Elle regarda le lointain un moment, avec l’air d’un gosse qui se prenait pour Superman. Sa dérive dura une bonne longue minute, puis elle reposa son regard sur Andreah.

    « Bon, je m’égare. Dans la vraie vie, on peut voir des choses qui se passent dans le passé, dans le présent et dans le futur. Parfois, on capte aussi des odeurs et des sons. Par exemple, y’a Nostradamus et ses prédictions ou encore les gens qui font appel à une voyante pour les aider à résoudre un meurtre ou un enlèvement. Le premier voyait des éléments du futur et l’autre en voit qui viennent du passé et du présent. Tu captes le truc ? »
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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockMer 8 Mai 2013 - 21:59
Le petit rire de la blonde qui lui faisait face soulagea Andreah. Si son interlocutrice riait, c’est qu’elle était contente, non ? Si elle était contente, c’est qu’elles étaient amies. CQFD. La rousse n’aurait jamais songé à envisager que ce ricanement aurait pu être moqueur. N’imaginant que les hypothèses qui lui faisaient plaisir ? Oui, mais pas exactement. Crédule et naïve ? Parfaitement. Alors elle se mit à rire aussi, même si elle ne savait pas pourquoi. Il fallait toujours qu’elle imite les gens lorsqu’ils exprimaient leur joie de la sorte, c’était obligé. Pas difficile d’avoir un rire communicateur avec elle.

La jeune E ne pouvait toutefois s’empêcher de se demander pourquoi Tennessee avait joint les mains de la même façon que le faisait ceux qui récitaient une prière. Etait-elle pieuse ? La séance de voyance avait-elle commencé sans même qu’elle ne s’en fut rendue compte ? Etait-elle en train d’attirer des esprits vers eux ? Andreah releva la tête d’un air inquiet. Parce que pour elle, esprits=orage. Mais le ciel était toujours aussi bleu, égal à lui-même, aucune trace de changement.
Quel soulagement ce fut. Si un orage s’était déclenché, ses cheveux auraient frisés, son brushing aurait été complètement fichu par une vilaine pluie, CA-TA-STRO-PHE.
Elle ne cessa toutefois de fixer le ciel d’un air méfiant que lorsque Tennessee reprit la parole, lui confirmant d’un simple mot qu’elle n’était pas complètement à côté de la plaque dans le résumé pour le moins succinct qu’elle avait fourni de la précédente tirade. Quel soulagement ce fut. Le problème d’un orage imminent en fut immédiatement oublié, tout à la joie qu’Andreah se faisait de ne pas être si stupide que cela.

La blonde se mit en tête de développer l’idée, et celle à destination de qui elle faisait cet effort ne put qu’écouter avec attention. Mais en regardant l’autre tendre le poing vers d’invisibles ennemis, et elle fut aussi saisie d’admiration. Tennessee lui semblait si forte, si déterminée, si grande –oui, c’était très important, surtout qu’aujourd’hui, la rousse n’avait pas mis ses Louboutin… Et après qu’elle se fut tut, les yeux de la E continuèrent de briller, posés sur elle et n’exprimant plus qu’une immense admiration. Plus ça allait, et plus cette fille lui rappelait Wonder Woman. Le regard perdu au loin, comme si elle était une super-héroïne qui cherchait le moyen de sauver le monde. Andreah essaya de voir ce qu’elle fixait avec tant d’attention, mais elle eut beau se retourner et écarquiller les pupilles au maximum, elle ne vit rien.
Elle ne devait pas avoir une vision de super-héroïne, malgré ses lunettes.
Alors elle se retourna de nouveau vers la blondinette, et tenta de s’attirer ses bonnes grâces en exprimant le fond de sa pensée, en lui piquant sa gestuelle pour pointer à son tour le poing en avant.

-« Ah oui, ah oui, c’est une honte ! –elle fit une petite pause vouée à une profonde réflexion avant de reprendre- Mais je suis allée en voir, à New York, des voyants qui ne voient que l’avenir. C’était des charlatans ? Je me suis fait arnaquer ? » demanda-t-elle finalement, d’une voix suintante d’inquiétude.

Oui, elle venait de s’en rendre compte. Elle est gentille, hein, et elle comprend vite. Il faut juste lui expliquer longtemps. Elle avait peur de la réponse de Tennessee. Parce que si elle lui disait que oui, elle s’était fait avoir, ca voudrait dire que ses parents avaient raison dès le départ, et que ce n’était pas la configuration néfaste des astres qui avaient empêché les voyants de faire leur boulot supposé, contrairement à ce qu’ils lui avait dit lorsque leurs prévisions s’étaient avéré fausses. Elle y avait cru, à la faute des astres. Andreah, la victime parfaite pour les plus grossiers arnaqueurs.

Mais revenons-en au sujet. Du moins était-ce que ce signifiait Tennessee en reprenant ses explications à propos de ce que ELLE, elle était capable de voir. La rousse en avait déjà oublié sa question et les pseudos-voyants de New York. Peut-être les éclaircissements de l’autre étaient-ils simplifiés à l’extrême, mais elle réussit à comprendre. Sans trop de difficultés. Se concentrer lui demandait moins d’efforts que d’habitude, parce qu’elle sentait naitre un grand intérêt pour le moindre mot que son interlocutrice prononçait.
Même quand elle parla de Nostri… Notra… Nostra… BREF. Un nom compliqué de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. D’un autre côté, c’était pas une actrice et surtout, SURTOUT, c’était un mot de plus de 6 lettres. High level.
De toute façon, Andrah le savait que Tennessee était cultivée, super intelligente, en un mot, géniale. Elle l’avait toujours su, dès le début. D’ailleurs, dans le cas contraire, elle n’aurait pas été en classe B. Les yeux de la rousse se mirent à briller encore plus fort tandis qu’elle fixait l’autre demoiselle. Si c’était possible toutefois. D’un autre côté, pour cette pauvre cruche, le plus médiocre D était un génie.

-« Tu captes le truc ? »

Elle hocha la tête avec enthousiasme, pour ne pas dire frénésie. Elle était tellement impressionnée par l’étendue du pouvoir de la B qu’elle ne trouvait pas de mots.

-« Ouiiiiiii ! »

Enfin, elle ne trouvait presque pas ses mots. Mais tais-toi maintenant, tu vas encore dire des conneries…

-« Par exemple, une fois, dans Phoenix Wright –c’est un jeu vidéo, tu connais ? Bien sûr que tu connais, tu es tellement futée- la police arrive pas à résoudre l’affaire du meurtre de Miles, donc ils font appel à la mère de Mia pour interroger l’esprit du mort. Mais à ce moment là… C’est pas de la voyance. C’est… On parle avec les morts quoi. C’est ça que tu fais ? »

Et voilà. Andreah a encore dit des conneries. Il parait que c’est une habitude qui se prend vite. Enfin… Ca dépend pour qui.



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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockJeu 9 Mai 2013 - 0:06


    «“Destiny… refers to an event that would definitely happen. Without it, nothing is possible. From one thing, you see, many other things can be imagined.”»
    -XXXHOLIC

    Tennessee riait intérieurement. Le genre de rire tellement intérieur que c’en était presque malsain. Parfois, à rire ainsi, elle se faisait peur à elle-même, mais elle avait se genre d’impression uniquement lorsqu’elle faisait un bon coup ou bien que son ego avait, comme souvent, reprit le dessus. Elle était contente que ce rire ne soit que présent dans son for intérieur. Imaginez la fille qui rit à la façon du fameux émoticône d’oignon humanisé, c’était plutôt troublant. Son fou rire intérieur stoppa net lorsque la fille aux cheveux de feu exprima ses mésaventures passées. Ses yeux avaient prit la forme de deux sous de $0,25. Non pas qu’elle quémandait de l’argent –elle n’en était pas encore rendue à ce point-, mais plutôt par surprise. Bien qu’elle avait découvert son don seulement quatre ans auparavant, elle était déjà éprisse d’une grande fierté qui enflait ses chevilles et qui faisait naître en elle une haine pour toutes ses vieilles dames qui piquaient sans gêne $50 dans la poche de pauvres naïfs. La demoiselle se mit à parler très vite.

    « À New York ? C’est la place avec plein de lumières et de gens qui vendent des trucs dans la rue !? Ça m’étonnerait pas que tu te sois fait littéralement voler, ma grande. Au pire, on va dire que c’est pas grave. T’as peut-être aidé une vieille dame à se nourrir. Juste, la prochaine fois évites d’aller voir ce genre de gens, surtout s’ils s’affichent ouvertement. Ce ’est pas normal. »

    Elle lui aurait bien parlé de la sorcière des dimensions dans XXXHolic qui arrivait à déterminer si une voyante en était une vraie ou si elle était juste un semblait, mais elle avait peur de perdre la miss. Peut-être qu’elle lui en parlerait plus tard, c’était quand même vraiment bien comme série (et puis, elle voulait un Mokona.) Tennessee n’était pas généralement très « trucs japonais », mais tant que ça traitait de trucs psychiques, ça l’intéressait. C’était probablement la partie la plus développée de sa culture générale. Tennessee pouvait vous nommer un tas de trucs sur le sujet, assez pour vous en faire une petite bibliothèque personnelle.

    Elle fixait Andreah qui avait l’air fort enthousiaste même si elle venait quasiment de lui annoncer –avant même sa réponse- qu’elle était probablement un pauvre poisson facilement harponné par des imbéciles. Tennessee pensa au fait que si on lui avait appris ça, à elle, elle aurait probablement eu une réaction beaucoup plus négative. La blonde en était venue à la conclusion qu’elle était peut-être un peu trop colérique et que ce n’était pas nécessairement la meilleure chose. Rah et puis ! Elle était bien comme ça, elle n’avait pas à changer parce que les gens prenaient certaines choses plus simplement qu’elle. Changer son caractère serait un peu comme enlever une lettre de chaque double lettre de son prénom. Ça n’aurait presque plus de sens. La miss s’ébouriffa les cheveux. Elle le faisait plutôt souvent et elle n’y voyait pas vraiment de problème. Ses cheveux étaient toujours en bataille, comme l’herbe mal coupée, même si elle se les peignait tous les jours. Ils étaient rebelles et refusaient de se conformer aux ordres de leur maîtresse. Ils retenaient bien de leur propriétaire, ces sacrés cheveux.

    Elle s’étira et fixa Andreah un long moment, perplexe. Elle plissa les yeux.

    « Phoenix Wright ? Ça s’peux, ouais. Je crois en avoir entendu parler, mais j’y ai jamais joué. C’est pas trop mon genre de jeu. J’suis plus Resident Evil, Walking Dead, Silence Hill, Assassin’s Creed, COD… Tu vois le genre ? J’accepte pas trop la violence dans la vraie vie, mais dans les jeux vidéo c’est différent, je pense ! La mère de Mia, là, c’est une médium, non ? »

    Minute papillon.

    Elle était venue là pour faire une séance de voyance ou bien pour causer jeux vidéo ? C’était un peu confus en ce moment, elle parlait de tout sauf de commencer la séance. Peut-être que dans le fond c’était mieux ainsi pour le moment. Elle n’arriverait à rien si Andreah divaguait toujours du sujet, il faudrait peut-être attendre qu’elle se concentre. Tennessee, pour faire avancer le processus d’une possible concentration, tendit les mains à la fille.

    « Prends-les. Elles te mordront pas. Tu vas être surprise, mais moi j’utilise pas de boule de cristal, ni de cartes. On va devoir tourner un moment. Et ça va être important que tu gardes les yeux fermés, j’ai l’impression que c’est plus précis quand les gens les gardent pas ouverts. J’aurais besoin de savoir un truc. Qu’est-ce que tu veux me demander ? Je t’avais posée la question en arrivent, mais t’avais pas répondu. »

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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockJeu 9 Mai 2013 - 1:28
Elle dut s’accrocher pour suivre le rythme de parole de la blonde qui s’était brutalement accéléré, mais Andreah comprit tout de même l’essentiel ; elle s’était fait avoir. Elle s’était fait avoir, que disait-elle, superbement arnaquer. Tennessee venait de le lui confirmer, tout les indices tendaient à confirmer cette hypothèse, même elle, même la cruche qu’elle était ne pouvait plus se voiler la face. Ce serait son père le raisonnable trader qui serait content qu’elle s’en soit enfin rendu compte. Mais elle ne le préviendrait pas. Il allait encore se moquer, il fallait laisser le temps à la pauvre rousse de se remettre du choc.
Ce qui fut vite fait, en réalité. 3 secondes à peine, le temps de se rendre compte que de toute façon, ses ennuis et errances étaient terminés maintenant, puisqu’elle avait en face d’elle une authentique voyante, made in Prismver et certifiée classe B.

Lorsque Tennessee lui conseilla de ne plus jamais aller voir ce genre de personnes, elle hocha vigoureusement la tête. De toute façon, dans l’immédiat et l’état actuel des choses, la blonde aurait pu lui dire d’aller se jeter dans le Mississipi, elle y serait allée sans hésiter.
Cependant, il y avait une chose qu’elle ne pouvait pas permettre… DES CHEVEUX DERANGES. Elle ne savait pas pourquoi l’autre avait décidé d’ébouriffer sa chevelure, mais non, Andreah ne laisserait pas passer ça. Sans demander l’avis de personne, encore moins de la principale concernée, elle s’approcha et se fit un devoir de remettre le tout en place. Ses longs ongles lui servant de peigne, faisant attention à être délicate dans ses mouvements comme une vrai lady et à ne surtout pas, ne serait-ce qu’effleurer le cuir chevelu de sa victime, la rousse fit en sorte que le brushing de l’autre demoiselle retrouve le maximum d’ordre possible, même si c’était dur parce que celle-ci faisait dix bons centimètres de plus qu’elle.

Après quelques secondes, elle eut un grand sourire aussi satisfait que naïf, qu’elle accompagna d’un petit ; -« Voilà, je trouve ça beaucoup mieux comme cela, hi hi. »

Avec cette tâche d’une importance CAPITALE, elle en avait oublié d’écouter ce que Tennesse disait à propos de Phoenix Wright –jeu vidéo que la rousse n’aurait jamais réussi à finir sans le soutien d’une bonne demi-douzaine de personnes (trop compliqué, nécessitant trop de réflexion pour elle seule) mais qu’elle avait adoré. Elle pinça les lèvres en entendant les noms de jeux à la réputation barbare qu’elle entendait se succéder dans la bouche de la blonde. Elle n’aimait pas ce genre de jeux, trop agressifs pour ses yeux délicats, ne correspondant pas à l’image d’une lady telle qu’elle se la représentait et telle qu’elle essayait de la donner d’elle-même. Il lui semblait vaguement que sa version masculine non plus –comme il n’arrivait à rien, il s’énervait et se jugeait encore plus mauvais.

-« La mère de Mia, là, c’est une médium, non ? »

Ah, enfin, on revenait sur un sujet qu’elle appréciait et qu’elle connaissait (à peu près) bien, Andreah allait pouvoir donner de la voix. Dieu savait à quel point elle adorait blablablater.

-« Oui, c’est exactement ça ! En fait, Mia aussi elle était médium. Et sa peti… »

Elle aurait pu monologuer sur ce sujet pendant des heures, évidemment, comme sur tout un tas de sujets triviaux alors qu’elle était complètement perturbée (pour ne pas dire LARGUEE) dès que la conversations abordaient des choses importantes.
Mais Tennessee ne semblait pas partager son enthousiasme. Elle était tout simplement nettement moins frivole qu’Andreah, et il devenait effectivement nécessaire de rappeler le but premier de leur rendez-vous avant qu’il ne passe complètement à la trappe. Bien loin de s’offusquer –elle avait l’habitude qu’on lui coupe la parole, hé hé- la jeune E fixa les mains que l’autre lui tendait d’un air perplexe. Allait-elle lui demander de lui faire une manucure ? Ca lui plairait bien, ça, elle était au taquet sur les manucures. Elle s’apprêtait à accepter avec une joie sincère, mais fort heureusement pour elle, la blonde mit les choses au clair suffisamment rapidement pour éviter qu’elle ne se tape une honte intercosmique.

Il ne s’agissait pas de demander un soin pour les ongles, mais de prendre ses mains. Pour… Tourner ?! Les yeux fermés. Comme les enfants le faisaient avec d’autres jusqu’à en avoir le tournis, comme Andreah qui était à cette époque-là un garçon H24 et encore appelé Christopher l’avait demandé maintes fois à sa mère ? Elle rit en saisissant les mains de Tennessee. C’était une idée qui lui plaisait.

-« Qu’est-ce que tu veux me demander ? Je t’avais posée la question en arrivant, mais t’avais pas répondu. »

Oh la honte. LA HON-TE.

-« Oooooh, pardon, je ne m’étais pas rendu compte ! »

Evidemment qu’elle ne s’était pas rendu compte. Son cerveau avait la capacité aussi agaçante que parfois pratique (quand il s’agissait d’oublier des choses désagréables) d’aborder une quarantaine de choses en même temps et d’en zapper définitivement la moitié en cours de route.

-« Heuuuu… Je voudrais savoir si, heu… J’allais réussir les cookies que je vais faire demain pour mon Pytha-chou ! »

La voyante avait passé cinq bonnes minutes à lui expliquer qu’elle pouvait voir beaucoup plus que l’avenir, et elle ne trouvait rien de mieux à lui demander. A croire qu’elle n’avait rien compris.



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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockJeu 9 Mai 2013 - 2:58


    Certains frapperaient pour des cookies, moi je tourne.
    -

    La blonde voyait qu’elle avait réussit à convaincre la demoiselle à propos des imbéciles qui se prenaient pour des voyants. Bon, ce n’était pas une grande réussite, qu’elle se disait, mais c’était mieux que rien. En général, les gens avaient l’habitude de laisser passer les conseils que leur donnaient les gens puisqu’ils préféraient suivre leurs envies qui n’étaient pas toujours les bonnes. Tennessee l’avait comprit, donc elle n’avait jamais essayé de convaincre quelqu’un de faire quelque chose. Elle leur donnait plutôt de vifs conseils pour éviter de s’épuiser à donner des ordres aux murs. Par contre, quand il s’agissait de la voyance ou d’un truc du genre, elle devenait tout de suite un semblant de chien qui pouvait mordre très peu fort au début, mais plus fort si on ne l’écoutait pas.

    La jeune fille regardait les mains et les ongles d’Andreah qui semblaient vouloir s’attaquer à sa chevelure. Elle tenta de reculer la tête, mais il était déjà trop tard. Les doigts de la rousse étaient déjà en train de lui replacer les cheveux. Elle resta confuse un moment, les yeux criant des « POURQUOI !? WHY!? WHAT THE FUCK !? » presque audibles. Tennessee était habituée à avoir les cheveux en bataille, jamais personne n’avait tenté de les lui replacer. Elle n’aimait pas qu’on touche à ses cheveux, ils étaient bien comme ils étaient. La miss avait la tête reculée vers l’arrière, à la façon d’un chat qui se faisait tapoter la tête. Même qu’elle devait avoir un petit air de Pattenrond (vous savez, le chat d’Hermione), en un beaucoup moins rousse. Elle essaya de virer les mains d’un coup de patte rapide. Bon sang, maintenant elle devait avoir l’air de rien ! Tennessee avec les cheveux bien coiffés c’était pliant de rire. Elle posa un moment ses yeux sur les ongles de celle qui la coiffait. Elle se demandait comment elle pouvait faire pour se débrouiller avec ça. La blondinette se maquillait certes, mais jamais elle n’avait pensé à avoir des ongles aussi longs.

    « T’es pas sérieuse, j’espère… J’dois avoir l’air… Je sais pas, d’une type qui porte pour la première fois un tuxedo et qui se coiffe comme un coincé des fesses pour l’occasion !»

    Elle tira une petite moue, mais elle releva rapidement la tête. Au pire, ce n’était pas trop grave. Elle se décoifferait encore une fois la séance terminée. Si elle se terminait un jour… Peut-être seraient-elles encore là demain matin vu à quel point l’autre mettait du temps sur un tas de petits détails futiles.

    « Sa petite sœur en était aussi une, je suppose ? » Elle n’avait pas pu s’empêcher de terminer la phrase d’Andreah. Ça chatouillait toujours, les idées qui ne finissaient jamais d’être exprimées. Elles étaient toujours trop intrigantes. Chaque fois que quelqu’un partait sans terminer une idée, la demoiselle y pensait jusqu’à ce qu’elle connaisse le fond de la pensée du coupable. Sa curiosité la tuera un jour. Sans en douter.

    Elle patientait toujours, les mains tendues comme une pauvre cruche. Obstinée, elle n’avait pas l’intention de les descendre avant que la fille aux cheveux rouges ne se décide à les prendre. Elle y passerait toute la nuit s’il fallait. Même si son lit allait bien rapidement lui manquer. Elle souriait en voyant qu’elle avait finalement capté un truc sans se mettre à dérailler sur un sujet totalement différent. Pour un instant, elle avait parue moins cruche aux yeux de Tennessee et de son jugement un peu trop rapide. Son sourire s’estompa à moitié, si ce n’était pas carrément, lorsqu’elle entendit la demande.

    Des cookies.

    DES COOKIES.

    Il y avait des gens qui venaient la voir pour des trucs important comme « Est-ce que ma petite sœur se remettra rapidement de sa grippe ? », « Qu’est-ce qu’il s’est passé dans la cafétéria hier pour que les gens aient commencé à me traiter de poule sans tête ? » ou encore « Quand sortira la prochaine saison de Sherlock ? » (même certaines questions, dont la dernière utilisée en exemple, auxquelles elle ne pouvait pas répondre pour des raisons tout-à-fait normales et logiques !), mais JAMAIS pour des COOKIES. JAMAIS. L’impression qu’elle avait eu pendant quelques secondes s’évapora rapidement. Finalement, elle n’avait pas trop tord de se fier à son jugement.

    Elle se contenta d’hocher la tête. Si elle disait quelque chose qui risquait de démontrer un certain refus, tout risquait de repartir à zéro et mieux vaut valait éviter. Elle serra bien les mains de la rousse dans les siennes, en jetant rapidement un œil aux ongles qui continuaient de l’intriguer. Elle prit un moment pour faire le vide dans son esprit avant de commencer. L’espace temporel était un peu comme les ondes radio ou de téléphone portable. Si quelque chose venait déranger, certaines choses pouvaient interférer et rendre la chose plus compliquée. Elle attendit que l’autre miss fasse de même et elle commença à tourner. Avec l’habitude, Tennessee avait appris à tourner en cercle parfait, sans se décaler à chaque fois comme les gosses qui tournaient pour le simple plaisir. Elle ne faisait presque plus de faux pas et elle guidait du mieux qu’elle pouvait ceux qui venaient quémander ses services. La demoiselle appliqua, tout en tournant, une pression circulaire sur les mains d’Andreah.

    Tennessee n’avait pas ces transes étranges que l’ont voyais chez les fausses voyantes à boule de cristal ou dans les films de fantôme. Elle ne faisait pas de magie du type vaudou ou invocation d’esprit. Elle se comptait chanceuse puisque qu’elles ne semblaient pas très agréables. La voyance de Tennessee était calme et la vitesse variait selon l’importance de la demande ou sa situation dans l’espace temps. On s’entendait que les cookies, bah ce n’était pas si gros et vu qu’il s’agissait d’un évènement qui allait se passer demain, ça avait été assez court. Sept minutes au maximum. Elle arrêta lentement de tourner, pour ne pas brusquer ou faire tomber la rousse. Quoi que ça aurait été plutôt drôle ! Elle lâcha ses mains –celles d’Andreah, hein. Lâcher les siennes aurait été un peu étrange-, s’étira tout en ouvrant les yeux.

    « Ouvre les yeux, miss ! C’était plutôt étrange comme demande, j’ai pas l’habitude de me faire demander ça. Tu dois y tenir, à ton Pytha, pour t’inquiéter à ce point. Oh, ça sonne comme pain pita, ce nom. J’ai faim… »

    Elle souriait. Elle prenait plaisir à faire attendre la demoiselle. Juste pour voir sa réaction. Après une minute ou une minute et demie à la fixer, elle ouvrit enfin la bouche.

    « Tu vas réussir tes cookies. Il y en aura exactement 39, donc je suis mieux d’hérité d’au moins deux cookies. Pour mes services, en bref, c’est pas trop demandé ! Puis, tu les feras au chocolat, mais genre vraiment au chocolat. Fais attention, le four il va te faire la gueule. J’espère que tu penseras d’avance à trouver quelqu’un pour t’aider, ça serait dommage de perdre du temps à jouer après le four. Ça te va ? »

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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockJeu 9 Mai 2013 - 23:37
Si Andreah avait une fille futée, avec des connaissances de bases en langage corporel, elle se serait sans doute rendu compte que la jeune blonde n’appréciait guère qu’on lui tripote les cheveux comme elle venait de le faire. Ce qui le prouvait ? Oh, nous avons le choix, entre une expression horrifiée, une posture crispée, ou une tête brusquement rejetée en arrière dans un espoir aussi vain qu’insensé d’échapper aux MALEFIQUES ongles de la rousse.
Mais Andreah n’était pas une fille futée, et voir un brushing aussi impeccable que celui qu’elle venait de réaliser suffisait à l’emplir de joie –même s’il ne s’accordait pas forcément au maximum avec le visage de la propriétaire de la tête à coiffer concernée.

C’est drôle, il me semble avoir déjà utilisé un début de scénario semblable… Hum, j’ai dû rêver.
Toujours était-il que Tennessee eut beau râler, l’autre demoiselle ne se départit guère de son enfantin sourire satisfait. Le seul truc sur lequel elle tiqua, ce fut le mot ‘’tudexo’’. Il était court, pourtant, il sonnait bien, mais elle ne savait pas du tout ce que c’était.
Elle nota dans un coin de sa tête qu’il faudrait qu’elle demande à d’autres gens intelligents ce que c’était, ou qu’elle cherche par elle-même. Mais nous savons tous qu’elle ne le fera jamais, pour la simple et bonne raison qu’elle aura complètement oublié d’ici… Oh, approximativement 69 secondes.

Le temps que la blonde qui avait vu toute sa coiffure revisitée par Miss Creighton passe outre cet affront et finisse la phrase de ladite miss à propos de Phoenix Wright, enfait. Waaah, elle lisait dans les pensées, en plus ! Sinon, elle n’aurait pas pu finir sa phrase alors qu’elle –comme elle l’avait précisé elle-même- ne connaissait pas ce jeu plus que cela… N’est-ce pas ? Evidemment, Andreah étant complètement dénuée de la plus petite logique de base, elle ne se rendait pas compte que terminer sa phrase était bien loin d’être complexe, en réalité. On va dire que vu qu’elle restait gentille, on lui pardonnait sa stupidité. Voilà.
Même la disparition complète du sourire de Tennessee à l’annonce de sa demande ne la choqua pas. Il était pourtant plus qu’évident que la blonde était atterrée par la trivialité de sa demande. Plus qu’évident pour tout le monde, sauf pour elle. La E était quant à elle persuadée que l’autre commençait simplement à vraiment se concentrer afin de pouvoir fournir une prévision parfaitement fiable.
Non, ca ne la choquait pas de recourir aux services de voyance pour avoir des réponses à une question aussi inutile. Pas du tout.

Est-il utile de préciser qu’Andreah faillit chuter en trébuchant sur ses propres pieds quand elles commencèrent à tourner ? Sans doute pas. Il n’était pas plus intéressant de dire qu’elle luttait de toutes ses forces pour ne pas ouvrir les yeux, tellement que cette pensée monopolisait tous les neurones disponibles –enfin, partagée avec lutte intérieure de la rousse pour ne pas crier. Sans doute était-ce plus pratique pour la blonde. Parce qu’on pouvait vraiment qualifier le cerveau de sa… "Cliente" de faiblement occupé, pour ne pas dire complètement inactif, à cet instant précis.
Elle n’avait même pas essayé de juger le temps depuis lequel elle tournait –est-ce que des gens les regardaient de travers en se posant des questions au sujet de leur âge/état mental ?- qu’elle s’étaient déjà arrêtées. Andreah reste immobile, complètement immobile. Tant qu’elle n’avait pas le feu vert, elle ne bougerait pas, pour être sûre de ne pas perturber la voyante.

Heureusement que celle-ci eut la présence d’esprit de la prévenir qu’elle pouvait ouvrir les yeux, sinon la E serait surement restée plantée là, paupières closes, jusqu’à ce que les corbeaux viennent picorer ses cheveux –énorme blague, en fait, elle n’aurait pas tenu trois secondes de plus sans bouger. C’est d’Andreah qu’on cause, quand même. Plus hyperactif, tu meurs.

-« C’était plutôt étrange comme demande, j’ai pas l’habitude de me faire demander ça. »

Evidemment que c’était étrange, tu peux même dire que c’était aussi stupide qu’inutile, la rousse ne se vexera pas le moins du monde. D’ailleurs, elle se contente de rigoler doucement, comme –il faut bien l’avouer- la dernière des idiotes, en hochant la tête d’un air content.

-« Tu dois y tenir, à ton Pytha, pour t’inquiéter à ce point. Oh, ça sonne comme pain pita, ce nom. J’ai faim… »

-« Du pain pita ? Je ne sais pas ce que c’est… Décidément, tu connais tout un tas de truc dont je n’ai jamais entendu parler… Mais, moi, ne pourrais pas en manger, même si c’était un truc super bon, genre meilleur que du caramel, du chocolat, de la vanille, de la paella, et des frites, tout additionné. Mais pas tout ensemble, ca ne doit pas être bon. Je ne pense pas. Bref, je ne pourrais pas en manger, de ton pain, là, il me ferait trop penser à Pytha. Pytha, c’est mon bro, tu vois ? Mon meilleur pote ever, ever. Donc c’est normal que je veule le rendre heureux, et que je m’inquiètes. Si je rate des cookies prévus pour lui, c’est la cata, l’apolacypse, la fin du moooooonde. Enfin, peut-être pas, mais je crois que j’en pleurerais et… »

Oui, bla bla bla, même quand on ne lui répondait pas, sa propre conversation pouvait suffir à Andreah pendant des heures. La petite pause que Tennessee s’était aménagée pour le suspense était donc complètement à côté de la plaque ; transformée aux yeux de la rousse en écoute attentive de toutes les conneries qu’elle pouvait aligner avec un débit de mitraillette.
Elle ne s’en rendait même plus compte qu’elle inventait des mots. En même temps, apolacypse, apocalypse, tout ça, c’est pareil…
Le seul moment où Andreah se tut, c’est quand elle comprit que si Tennesse avait repris la parole, c’était pour lui faire part de CE QU’ELLE AVAIT VUUUU.

Elle allait réussir ses cookies. O JOIE. CEY FANTASTIQUE.

-« Je vais en faire 39 ? C’est un nombre super précis, dis donc. Mais si tu as vu que j’allais t’en donner deux, alors je vais t’en donner deux. »

Avec ce raisonnement, Tennessee aurait pu obtenir n’importe quoi de la part de miss Creighton. Par exemple, si elle lui avait dit, j’ai vu que tu allais me donner l’ensemble de ta garde-robe demain, ou aller t’installer dans ma cabane vendredi, elle l’aurait fait rien que pour donner raison à sa prédiction.

-« J’espère juste que mon Pytha-chou saura se contenter des 37 restant, ça serait dommage sinon. C’est un morfale, tu sais ? Des fois, j’ai l’impression que son estomac est un sac sans fin. C’est affolant tout ce qu’il est capable d’avaler, et sans grossir en plus. Mais c’est bien, les gens avec de l’appétit comme ça, tu ne crois pas ? Ce qui est plus embêtant, c’est les problèmes de four. Enfin, c’est bon à savoir, hi hi. Ton pouvoir est méga pratique en fait. »

Si les yeux d’Andreah avaient pu envoyer d’énormes cœurs sur Tennessee, ils l’auraient fait. Mais ils se contentaient pour l’instant de briller autant que toutes les étoiles de la galaxie.



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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockVen 10 Mai 2013 - 4:45


    Cookies ou pas cookies, telle est la question !
    -

    La miss tentait du mieux que possible de suivre le débit de la rousse. Elle parlait tellement que cela donnait un effet de vitesse insoutenable, chose qui rappelait à Tennessee quelle espèce de petite bête embêtante elle avait pu être étant gamine. Oh qu’elle plaignait ses parents, maintenant ! Pauvres gens qui avaient eu à endurer le blablatage intensif de l’enfant Tennessee qui ne savait pratiquement pas se taire. Gamine, elle avait toujours quelque chose à dire, parfois une chose plus importante et intéressante qu’une autre, parfois quelque chose de complètement inutile qui aurait mieux valu être gardé pour elle-même. Cette habitude n’avait pas bien changée, mais elle s’était adoucie. De façon à ce que Tennessee casse seulement quelques fois les oreilles des gens…

    La jeune fille écoutait quasiment attentivement. « Quasiment » puisqu’elle regardait ailleurs, jouait avec ses cheveux, zyeutait ses pauvres ongles tout courts ou fixait ses pieds vêtus de vieilles et banales chaussures sans artifices. Face à Andreah, Tennessee c’était un chiffon. Un chiffon vêtu de chiffons. Presque un chiffon vêtu de chiffons qui vivait dans des chiffons. Elle ne l’ignorait pas, mais elle s’en fichait. Son apparence lui importait peu. Si elle voulait se vêtir de chiffons, elle le faisait. Si elle voulait se maquiller en mauve, elle le faisait. De même pour chaque détail de son physique ou carrément de sa vie. Le regard des autres était pour elle aussi utile qu’un vieux bout de bâton trop faible pour permettre à un feu de s’allumer. Son regard déambula encore un instant avant qu’elle ne se rende compte qu’il n’y avait vraiment rien d’intéressant autour. Il s’agissait platement des mêmes choses qu’à son arrivée. Elle redéposa ses yeux sur Andreah. Tennessee croisa les bras et hocha la tête d’une façon quasiment rythmée en laissant entendre des « oui », « hmn hmn » et toute la panoplie. Elle n’osait pas trop lui couper la parole, elle allait attendre qu’elle termine pour répondre à tout son blablatage… Tennessee était du genre écoute active quand elle n’avait pas la foi d’intervenir dans une conversation ou un monologue. C’était rare, mais ça arrivait !

    Elle ouvrit la bouche.

    Ah non. Ce n’était pas encore finit. Elle referma donc la dite bouche. Un soupire presque trop subtile se laissa entendre. Tennesse resta tout de même étonnée. Elle connaissait un tas de chose ? Bien-sûr que si ! Et surtout, il s’agissait là de choses basiques à la porter de tout le monde. Même des plus débiles d’entre nous. Et des débiles, il y en avait beaucoup.

    Cette fois, c’était différent. La mâchoire était à deux cheveux de se détacher.

    « Hein !? Tu connais pas le pain pita ? Tu vis dans une grotte ? C’est hyper connu. Pain pita avec tzatziki , pain pita avec poulet. T’en as jamais goûté ? Oh là là, pauvre enfant… »

    Elle secoua la tête. Une grimace à la limite de la surprise occupait son visage. Rarement elle avait entendu parler de gens qui n’avaient jamais mangé de pain pita. S’il y avait bien une chose qui était commune à presque tous les foyers, c’était bien ça ! Bon, peut-être Andreah était-elle plus penchée niveau gastronomie américaine que gastronomie étrangère ? Quand même. Ça la troublait un peu trop. La blonde faisait des gestes à fendre l’air avec ses deux mains pour accompagner son désarroi et ce qu’elle s’empressa d’exprimer.

    « S’il fallait s’arrêter de manger des trucs parce que quelqu’un a un nom semblable, on en terminerait jamais ! Genre t’as des filles qui s’appellent Apple ou encore Cherry, c’est limite si certains parents veulent pas appeler leur enfant « banane » ou « patate ». Y’a des histoires de gens qui ont voulu appeler leur gamin « yaourt ». J’attends le jour où un gosse sera nommé « pâté chinois ». Ça risque d’être un des meilleurs jours de ma vie. »

    La demoiselle avait à moitié emprunté la pose du penseur. Elle se demandait bien pourquoi elle ne se contentait pas d’acheter des cookies tout fait. Oui bon, elle adorait ce Pytha e tout, mais il restait que les acheter était beaucoup plus simple ! Tennessee ne savait presque pas cuisiner, elle ne s’était jamais intéressée à l’art culinaire. Les gens cuisinaient et elle, elle se contentait de manger ce que les gens faisaient. C’était beaucoup plus simple ainsi. Même que là, elle venait d’apprendre qu’elle allait s’en tirer avec deux cookies gratuits ! Elle croyait qu’Andreah allait refuser. Bon, elle avait mal capté sa pensée, mais ce n’était pas plus grave que ça. La blonde ne faisait pas encore dans les arnaques, mais elle jouait bien dans la cours des mensonges. Elle pourrait bien rectifier la pensée de la rousse, mais elle n’en avait pas vraiment envie, vous voyez.
    Elle tenait à ces deux futurs cookies.

    Elle profitait de la faiblesse d’Andreah. Elle en avait entièrement conscience, mais elle s’en fichait un peu beaucoup.

    « Pour certaines choses, la voyance peut être très, très, précise. Pour d’autres, pas trop. T’as de la chance, cette fois ça concernait des cookies et un espace temps relativement proche donc c’était pas compliqué du tout. T’as pas trop le choix. Si tu le fais pas, tu pourrais alterner ton destin. Comme dans les films de science-fiction. Tu sais quand un type retourne dans le passé et qu’il touche à un truc ? Eh bien, ça change tous les événements qui suivent ! Je pense que ça peut faire pareil si on tente de désobéir à son destin. »

    Tennessee fixa un moment le jeune homme tout en souriant. Elle s’amusait un peu trop en ce moment. Peut-être que ça ne paraissait pas à l’extérieur, mais à l’intérieur tout était clair. L’innocence des autres était un des dons de Dieu le plus marrant.

    « Admettons que tu dois me donner les deux cookies demain à 19h et que tu décides finalement de pas me les donner, tu vas perdre un bon trente centimètres de cheveux. Pourquoi ? Parce qu’à 19h pile poil, tu vas rencontrer les ciseaux d’un maladroit bricoleur, chose qui aurait pu être évitée si à cette heure-là tu étais avec moi en train de me donner les cookies comme prévu. Bon, bon, bon. Concernant ton Pytha, là, ça serait vraiment spécial qu’il se contente pas de 37 cookies. C’est beaucoup, 37. J’espère qu’il les mangera pas tous en une journée… Hein. Il grossit pas !? C’est pas juste. C’est à peine si je prends pas dix mille kilos quand je mange une pomme… »

    La fille aux cheveux blonds regardait Andreah avec de grands yeux. Ces gens-là –ceux qui mangeaient sans prendre de poids- étaient salement irritants. Même si on ne les connaissait pas et même s’ils ne faisaient rien de mal. Juste ça, c’était chiant. Tennessee ne mangeait pas beaucoup puisqu’elle gagnait facilement du poids. Du coup, elle se contentait de manger par procuration en regardant les gens se balader avec une glace à la main l’été ou en train de manger une part de gâteau d’anniversaire. Elle avait lié une profonde amitié avec les fruits et les légumes. Sauf les artichauts, ils étaient dégueulasses ceux-là.

    « Peut-être bien, mais c’est embêtant à la longue, non ? Ils demandent toujours des trucs à bouffer alors qu’on en a pas toujours sur nous ou qu’on a pas d’argent pour leur offrir un truc. Tu trouves ? Bien-sûr qu’il est super utile, mon don ! C’est probablement le plus magnifique qui soit. Enfin, moi je l’aime bien. C’est un peu un accès V.I.P au passé, au présent et au futur des gens! »

    Un sourire se dessina sur le visage de la demoiselle blonde à la vue du regard pétillant de l'autre fille. Voilà qui était bien.
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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockSam 11 Mai 2013 - 20:04
Etait-ce si incroyable de n’avoir jamais mangé du pain pita ? Sans doute. Pire que de ne jamais avoir gouté à ce met, il y avait ceux qui, comme Andreah, n’en avait même pas entendu parler.
Tennessee semblait sous le choc, tandis que la E continuait de sourire comme une idiote. Non, elle ne connaissait pas. Comme tout un tas d’autres trucs ; son ignorance probablement bien plus étendue que la moyenne ne l’avait jamais empêché de dormir. Elle avait toujours été beaucoup plus tracassée par la paire de chaussures qu’elle voulait s’acheter et qui hantait ses rêves que par le théorème de Thalès qu’elle était censée maitriser pour le contrôle du lendemain et dont elle n’avait strictement rien retenu –même le nom lui échappait.
Et c’était pas en utilisant de nouveaux mots incompréhensibles que la blonde allait l’aider à parfaire ses connaissances culinaires ; franchement, taz… tsati… TZATZIKI, c’était quoi ce mot ? Avec deux Z ?! C’était improbable. Quand à savoir à quoi cela correspondait… Il faudrait toquer chez la voisine, Andreah répondait aux abonnés absents à ce propos.

Mais à chaque fois que Tennessee disait le mot "pita", le visage d’un certain roux s’imprimait dans l’esprit de son interlocutrice.
Oh. Mon. Dieu. Maintenant, à chaque fois qu’elle allait voir Pytha, elle allait penser à de la nourriture. NOOOOOOON. Pas possible. Déjà que sa camarade Cherry, elle lui donnait des traits de cerise dans sa tête… Ou qu’elle imaginait parfois son corps remplacé par une canette de soda-dont-nous-ne-citerons-pas-la-marque saveur cherry... Mais alors imaginer son meilleur pote, son bror, sous forme de BOUFFE. Pitié, non.
La plupart des choses, Andreah les oubliait en quelques secondes, son cerveau voguant d’une idée à l’autre et oubliant la précédente avec une facilité déconcertante. Mais elle sentait que cette histoire de pain allait la hanter durant un bon moment. Quand elle verrait Pytha-chou, elle verrait une baguette française géante douée de parole à la place. Ou une grande brioche. Tiens, elle n’avait jamais essayé de faire de la brioche…

-« J’attends le jour où un gosse sera nommé « pâté chinois ». Ça risque d’être un des meilleurs jours de ma vie. »

Ah oui, vraiment ? Elle connaissait des gens qui avaient envisagé ce genre de possibilité ? Ca intéressait la rousse, qui, après quelques secondes de réflexion tout à fait intense sur le sujet se permit une remarque.

-« Oui, mais pâté-chinois, c’est moche pour un nom… Alors que yaourt, ca claque, au moins. Ya-our-te. C’est court, ca en jette. »

Oui, elle est sérieuse, Andreah est 100% sincère quand elle dit ce genre de trucs.
En imaginant ce qu’aurait été sa vie si elle s’était appelé Pâté-Chinois, elle ne put s’empêcher de glousser. Pâté-Chinois Creighton. Un peu dur à porter, comme nom. Ses initiales auraient été PCC. C’aurait été son père qui aurait été déçu. Plus possible de faire de blague avec le CAC 40. PCC, PCC… PCC comme quoi ?

-« Comme Personnal Shining Computer. »

Ce qu’elle vient de dire n’a aucun sans. Et puis c’est shining, pas chining, ça commence par un S, Andreah, pas par un C. C’est pas grave, on va dire qu’on te pardonne, tu ne t’es même pas rendu compte que tu avais prononcé ces mots de vive voix.
En écoutant les explications de Tennessee à propos du destin, et de ce qui pourrait se passer si jamais elle tentait de s’y dérober, la rousse trouva tout ce qu’on lui disait 100% logique. Elle ne put s’empêcher de glapir lorsque la blonde évoqua une possible perte de 30 centimètres de cheveux.

-« Qu’un maladroit malappris me coupe les cheveux ?! Parce que j’aurais essayé d’échapper à mon destin ? Mais quelle HOR-REUR ! »

Pour elle, c’était absolument INCONCEVABLE, IMPOSSIBLE, INSUPPORTABLE comme perspective. Elle passa nerveusement les doigts sur les mèches qu’elle avait laissé flotter librement pour aujourd’hui, afin de s’assurer qu’elle avait toujours sa longueur, et fort heureusement, les mots de Tennessee n’avait pas eu le pouvoir de s’attaquer à sa précieuse chevelure.
Elle avait noté l’heure du rendez-vous, aussi. 19 heures, pile poil. Elle n’y manquerait pas. Quel que soit l’endroit ou serait l’autre, quoi qu’il en coute, Andreah la trouverait et lui remettrais son dû. Tout sauf voir sa coupe de cheveux ruinée.
Adorable créature crédule. Elle pensait déjà à se mettre une alarme, une sonnerie quelconque pour lui rappeler. Quelle catastrophe ce serait si tout ceci lui sortait de la tête demain…

-« C’est à peine si je prends pas dix mille kilos quand je mange une pomme… »

Une pomme ? Une pomme qui se transformerait en 10000 kilos de graisse ? Ca fait pas un peu beaucoup, pour un fruit aussi petit ? La E ne posera pas la question à voix haute; Tennessee doit parler d’une pomme spéciale, qu’elle ne connait pas non plus, comme elle ignorait l’existence du pain pita, et elle n’avait pas envie de l’agacer avec ses questions.
Une autre chose qu’elle devrait toute seule chercher un peu plus tard. Heu… C’était quoi la première, déjà ?

-« Mais pourtant, tu es toute mince, choupette. Non, tu es très jolie, franchement. Je suis sûre que tu exagèèèèèèères. »

Andreah ne sait pas quoi dire d’autre. Elle ne rencontre pas ce problème ; la version féminine oublie de manger trois fois sur quatre, la version masculine n’a jamais d’appétit. Pas de risque de surpoids, bien au contraire. En plus, elle était un peu comme son meilleur ami ; elle pouvait manger une tablette de chocolat dans son entièreté qu’elle resterait un sac d’os.
Il y avait des gens qui jalousaient cette capacité ; la rousse déplorait son existence. Son plus grand regret, dans la vie, c’était de ne pas avoir de seins, pas de courbes généreuses à offrir à l’œil, rien que des angles aigus.

-« Peut-être bien, mais c’est embêtant à la longue, non ? Ils demandent toujours des trucs à bouffer alors qu’on en a pas toujours sur nous ou qu’on a pas d’argent pour leur offrir un truc. »

On parle de quoi, là déjà ? Andreah est super contente, elle a trouvé quelqu’un qui est capable de beaucoup parler, comme elle, et ça c’est fantastique. Même si le débit de parole de la blonde n’égalera jamais le sien, celui-ci étant le fruit d’années de travail intensif…

-« Nooon, c’est pas embêtant, parce qu’ils sont super contents quand on leur donne à manger. Et voir Pytha sourire, c’est génial franchement. Ca me rend… Heu, je sais pas comment on dit… Je suis contente de pouvoir faire ça pour lui, tu vois ? Et puis ça ne prend pas longtemps de faire des cookies. De toute façon, au pire, si j’ai pas le temps ou pas les sous pour acheter des trucs, je leur dis que ça sera pour la prochaine fois… Enfin, non, j’y arrive pas en fait. Je suis toujours obligée d’essayer de leur faire un petit quelque chose. C’est pour ça que je peux pas m’acheter autant de Louboutin que je voudrais en fait ; je passe ma vie à acheter de la nourriture à ceux qui m’en demandent… Ooooooh, tout s’explique… »

Que de découvertes capitales, aujourd’hui.

-« Et puis, c’est vrai que ton pouvoir est génial ! Tu as raison d’en être fière, en plus tu le maitrise bien. Le mien, c’est plus… Spécial. J’en suis à la fois très contente, et pas du tout. Si je le maitrisais, ce serait parfait, tu vois, mais je ne le maitrise pas… Et je ne vais quasiment jamais aux cours de maitrise de pouvoirs, Madame Derevitch me fait trop peur… Est-ce qu’elle te fait peur aussi ? Elle est super méchante des fois, et elle t’enguirlande tout le temps, surtout quand tu ne sais pas te débrouiller avec ton don, comme moi… »

Il ne vint pas à l’idée d’Andreah que Tennessee ignorait sans doute tout de la nature de son pouvoir. Pour la simple et bonne raison que Tennessee était une voyante, et qu’elle devait donc TOUT savoir. CQFD.



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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockSam 11 Mai 2013 - 22:38


    Si je leur donne, ils doivent me rendre au moins le double. C'est la moindre des choses, non ?
    -

    «Bah c’est pas obligé d’être concrètement pâté chinois. Ça pourrait être genre viande, patate et maïs. Ça donnerait un truc genre Viande Patate Maïs Dupont. Un truc comme ça et c’est peut-être pas plus mal, un nom c’est un nom et on vit avec. De toute façon, ça coûte cher –enfin, chez moi- de le faire changer. Et c’est long comme procédure. Et honnêtement, j’aurais préféré me nommer Viande que Sarah. Des Sarah y’en avait au minimum cinquante mille dans mon ancienne école. »

    Andreah & Tennessee : deux personnes capables de passer de la voyance à une discussion inutile sur les prénoms. La blonde aurait pu parler encore assez longtemps à propos de ce sujet. Elle était quand même assez bien équipée. Il n’y avait pas beaucoup de gens qui s’appelaient Tennessee Anaxagore. Parfois elle se demandait si ses parents ne l’avaient pas fabriquée sur The Tennessee Waltz, parce qu’elle ne savait vraiment pas où ils avaient bien pu piocher ce truc. Bon, elle l’aimait quand même bien, cet étrange petit ensemble de lettres qui lui servait de nom. Autour des prénoms, une petite chose la chatouillait. Si certains pouvaient avoir mentalement un sexe différent que celui inscrit sur leurs papiers, est-ce que certains pouvaient mentalement se nommer autrement que sur les preuves de leur identité –excluant les surnoms- ?

    La fille lança un regard à la fois intrigué et confus. « Personnal Shining Computer » ? Qu’était-ce truc ? Tennessee connaissait bien des trucs. Elle connaissait des légendes venant de l’autre bout du monde, la superficie totale de la Russie, le nom de quelques poissons vivant dans les abysses de la mer, le prénom de l’inventeur du chapeau radio et plusieurs trucs inutiles, mais elle n’avait aucune connaissance en ce qui concernait un soi-disant PSC. Peut-être voulait-il parlait de ordinateur personnel pailleté ou un truc du genre ? La chose la plus simple était quand même de croire que la rousse avait dis ce truc d’une façon totalement aléatoire puisque Tennessee n’arrivait pas à faire de lien entre ça et la conversation. Cette typette était bizarre.

    En fait, il y avait des gens vraiment WTF sur cette planète. Des gens qui à eux seuls arrivaient à faire diminuer par trois le taux d’intelligence d’un endroit.

    « C’est normal, j’bouge beaucoup et je mange pas beaucoup. J’ai pas trop le temps de manger, j’ai toujours plein de choses à faire. Faut savoir couper à certains endroits, vois-tu. Et manger fait perdre un temps fou. Je mange assez, mais pas trop pour éviter de perdre mon temps. C’est probablement la chose la plus précieuse au monde, le temps. On le perd, mais on peut pas le récupérer. Puis pour le destin, là, t’as qu’à m’apporter les deux cookies et tout ira bien.»

    Certains avaient du mal à comprendre son point de vue, mais Tennessee s’en fichait. L’important était que sa façon d’agir lui plaise à elle-même avant tout. Les gens n’avaient pas leur mot à dire, surtout qu’elle mangeait à sa faim et qu’elle ne se privait quasiment pas, et puis elle ne changerait JAMAIS ses habitudes pour quelqu’un. C’était sa règle d’or. Si les gens n’étaient pas contents, ils n’avaient qu’à passer leur chemin et ils seraient autant satisfaits qu’elle. La jeune fille haussa le sourcil lorsque Andreah avait lancé le « tu es très jolie, franchement ». Elle ne comprenait pas les gens qui lui disaient ça. Tennessee savait qu’elle n’était pas mal, mais elle savait également qu’elle n’était pas un canon de beauté. Elle avait conscience de sa simplicité et de son allure banale de jeune fille androgyne. Son ego ne prenait pas mal la remarque, même qu’il l’accueillait à bras ouverts. Sa conscience, elle, la prenait pour une remarque voulant surtout rassurer.

    Anaxagore secoua ses pieds, un à la fois, avant de s’étirer à la façon d’un chat qui venait de se réveiller. Elle en avait un peu marre d’être debout. D’habitude, elle n’avait pas de mal, même qu’elle préférait de loin être debout. Le truc c’était qu’elle était en ballerines, le truc le moins confortable au monde. Elle en portait tout de même avec l’uniforme et quand elle avait la flemme de faire trois pas de plus pour aller chercher une autre paire de chaussures. Elle tourna à moitié sur elle-même pour regarder autour. Oh, le banc. Sauf que non. Il était trop loin. Elle opta donc pour s’asseoir en tailleur au sol. La blondinette appuya ses coudes sur ses genoux, puis son menton sur sa main droite et elle regardait Andreah d’en bas. C’était mieux ainsi.

    « Ça te prends pas beaucoup de temps ? Genre combien de temps ? Moi, la dernière fois que j’ai essayé d’en faire, j’ai eu besoin d’au minimum trois heures. »

    Oui, Tennessee était si mauvaise que ça en cuisine. Et le trois heures ne comprenait pas le temps nécessaire pour faire le nettoyage (pour cette dernière chose elle ne se débrouillait pas mal, donc elle économisait du temps. ). Trois heures souvent perdues puisque quand elle essayait de faire des biscuits ou autre chose, il n’était pas rare que la tentative termine brûlée au quatrième degré. Une fois, elle avait tenté de voir s’ils étaient encore mangeables et elle avait regretté : une de ses dents avait failli rendre l’âme…

    « Je vois, je vois. Moi je les laisse patienter. J’aime bien être gentille, parfois, mais si je le fais trop souvent les gens vont commencer à tenter de profiter de ma bonté. J’arrive quand même à refuser assez facilement quand ils essaient de profiter, mais c’est juste qu’ils sont fatiguant à la longue. Et puis, c’est toujours bien de se faire attendre. Comme ça on voit que les gens on besoin de nous. »

    Tennessee se redressa pour se tenir bien droite, elle croisa les bras derrière sa tête. La demoiselle aux cheveux blonds aidait beaucoup les gens, mais elle ne donnait presque rien et surtout, elle n’achetait vraiment pas souvent pour les autres. Ça lui arrivait quelques fois, mais c’était presque un évènement en voie de disparition. Son argent lui appartenait, il n’était pas à la propriété des autres et elle jugeait ne rien avoir à leur devoir.

    « Oui, ça s’explique, mais dans le fond, c’est un peu mieux comme ça, non ? Ça fait mal aux pieds, les talons. J’en ai quelques paires, mais elles m’ont vraiment pas coûtées chères parce que, justement, ça fait mal. »

    La miss commençait à avoir des fourmis dans les jambes. Elle les décroisa tant bien que mal et les étala devant elle. Elle tapota ses mollets pour voir si elle recommençait à les sentir. En temps normal, elle aurait dû se relever et marcher un peu, mais elle était trop bien là pour bouger.

    « Ouais, mais pas assez bien pour être en A il faut croire. À vrai dire, je m’en fiche beaucoup de dans quelle classe je suis, ça change rien pour moi. Tu devrais y aller à tes cours de maîtrise, c’est vraiment utile. Au pire, si la prof te fait peur, t’essaie de pas trop avoir affaire avec elle, c’est tout. Personnellement, non. J’ai pas peur de beaucoup de gens. Si elle m’engueule, je l’écoute et puis rien d’autre. Y’a pas à t’empêcher d’aller en cours parce que tu la crains. C’est quoi ton pouvoir ? »

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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockLun 13 Mai 2013 - 1:14
Elles étaient là pour une séance de voyance, à la base ; cela se finit en conférence sur l’importance des prénoms. Sujet passionnant s’il en est, mais à partir du moment où Andreah en fait partie, la conversation n’est pas aussi profonde qu’elle aurait pu l’être.
Mais peu lui importait le sujet de discussion ; ce qui importait à la rousse était qu’elle soit fournie, comme c’était actuellement le cas. Avec des échanges aussi riches quantitativement, elle était persuadée de s’être trouvée une nouvelle meilleure amie. Il lui en fallait peu, oui.

-« Un truc comme ça et c’est peut-être pas plus mal, un nom c’est un nom et on vit avec. De toute façon, ça coûte cher –enfin, chez moi- de le faire changer. Et c’est long comme procédure. »

Andreah se figea d’un coup, sa moue d’abrutie heureuse disparaissant dans le même temps. Elle entortilla une mèche de ses longs cheveux en baissant machinalement les yeux, lèvre inférieure mordue par des petites dents nerveuses.

-« J’ai voulu en changer, moi… » murmura-t-elle finalement, d’un petit ton peiné qui ne lui ressemblait pas.

Et son père a refusé pour exactement les raisons que vient d’avancer Tennessee. Peu lui importait que son hermaphrodite de fils ne veuille plus porter ce prénom masculin qui s’est rapidement désaccordé de sa silhouette de plus en plus féminisée. Peu lui importait son confort ; il ne jugeait pas le malaise suffisant pour justifier de longues et fatigantes procédures. L’argent n’était pas le problème, ils en avaient à foison ; le problème, c’était le peu de crédit que les deux parents mettaient dans la demande de leur enfant, jugeant que c’était un simple caprice alors que Christopher recherchait REELLEMENT son identité et qu’il jugeait qu’il s’agissait d’une étape nécessaire dans la construction de son être. Surtout avec les changements morphologiques dont il était victime. Jamais les adultes n’avaient creusé assez loin pour voir cela ; mauvaise foi ? Sans doute, mais mauvaise foi qui trouvait en grande partie ses racines dans un manque flagrant de facilité. La facilité qui voulait qu’on conserve les choses en l’état, se contentant de passer à la case suivante sur la carte d’identité.
Ladite case mentionnait Andreah. Andreah, un prénom mixte, c’était parfait.
Et Christopher est devenu Andreah. Prénom qui ne lui plaisait pas, mais qu’elle ne détestait pas, au moins, pas comme l’autre. Elle a cependant fini par s’y habituer, par l’apprécier malgré elle.
Mais se remémorer cet épisode de sa vie n’était pas particulièrement réjouissant. S’étant rarement sentie aussi incomprise par ses propres parents, qui avaient fait passer son besoin pour un caprice, la rousse se souvenait encore avec douleur des mots de son propre père.
-« Tu es sûr que tu ne dis pas cela sur un coup de tête ? »

C’était comme si on avait renié la légitimité du mal-être induit par son changement de sexe. Même aujourd’hui, Andreah continuait de regretter de ne pas avoir osé lui avouer que non, il y avait eu longue et soignée réflexion derrière sa demande.
Mais il est trop tard pour revenir là-dessus. Christopher est devenu Andreah, à part entière.
Abandonnant son petit air triste, elle redevient bien vite l’excitée hystérique qu’on avait l’habitude de la voir être lorsqu’elle était lady. Faire la gueule était reservé à la partie masculine de son être.

-« Et honnêtement, j’aurais préféré me nommer Viande que Sarah. Des Sarah y’en avait au minimum cinquante mille dans mon ancienne école. »

La E eut au départ un peu de mal à suivre ce raisonnement. Et puis, à force de tourner et retourner la phrase dans sa tête avec un air concentré, elle saisit.

Oh, attention, ECLAIR DE GENIE EN APPROCHE.

-« Ah, en fait tu dis ça parce que tu préfères avoir un prénom moche que le même prénom que tout le monde a ? Oh, je te compreeeends ! »

Remarque, c’est une fille avec un nom d’Etat qui disait ça. Elle ne devait pas rencontrer énormément d’homonymes. Quoique… La rousse n’en savait strictement rien, en fait. Elle songea qu’il faudrait qu’elle regarde combien de demoiselles avaient écopé de noms d’états américains sur leur carnet de naissance. Elle en oublia d'écouter ce que Tennessee disait à propos de sa conception du temps et de la nourriture.
Et plus elle notait de trucs à chercher dans un coin de sa tête, plus elle était sûre de ne se renseigner sur aucun des sujets.
Mais cela n’avait aucune espèce d’importance. On parle d’Andreah après tout ; moins elle connaissait de choses, mieux son petit cerveau se portait.
Elle regarda Tennessee s’asseoir par terre, et songea que c’était vraiment une bonne idée ; la rousse commençait à avoir mal aux jambes elle aussi. Problème ; elle risquait de tâcher ses fringues, et puis… Elle ressentait une joie gamine en étant enfin plus grande que son interlocutrice.

S’asseoir or not s’asseoir ? That is the question.

Vite réglée, Andreah posa à son tour son délicat fessier de jeune demoiselle en fleur au sol, avec moult précautions afin d’épargner au maximum la robe rouge qu’elle avait mise aujourd’hui, un joli vêtement avec de la dentelle qui lui avait couté un sacré paquet de fric.

-« Ça te prends pas beaucoup de temps ? Genre combien de temps ? Moi, la dernière fois que j’ai essayé d’en faire, j’ai eu besoin d’au minimum trois heures. »

Les cookies, les cookies, on parle des cookies, pas de la meilleure façon de s’asseoir sans tacher la robe et sans qu’on puisse voir la petite culotte qui se cache dessous.

-« Trois heures ?! C’est looooong… Ben j’en sais rien moi… et elle n’en savait vraiment rien, n’ayant jamais pris la peine de se chronométrer- Un quart d’heure, vingt minutes ? Sans compter le temps de cuisson, parce que ça on s’en fiche, puisque le four s’en charge tout seul ! Pendant que les cookies cuisent, au début, je changeais mon vernis à ongles et puis en fait, c’est pas une bonne idée, puisque tu dois utiliser tes mains pour sortir les cookies ; du coup, ca fait des marques sur ton vernis, sauf si tu laisse les cookies bruler exprès pour la sauver. Et faire des cookies pour les laisser brûler, c’est plutôt bête, non ? Bien sur que si. –fantastique demoiselle qui faisait les questions et les réponses, elle était sa meilleure compagnie- Du coup maintenant, en attendant qu’ils cuisent eh ben… Je lime mes ongles. Hu hu hu. Comme ça ils sont près pour le vernis après. »

Bla bla bla, il ne venait même pas à l’esprit de cette pauvre fille qu’on pouvait se ficher, mais alors COMPLETEMENT de toutes les absurdités inutiles qu’elle prononçait à la seconde. Tant qu’on ne l’interrompait pas, elle continuait de parler de choses stupides et de préférence sans aucun rapport avec le sujet précédent. C’était tellement mieux comme ça. Et puis en fait, même quand on l’interrompait, elle continuait.
Un moulin à paroles, et on n’a pas encore trouvé le bouton OFF, depuis 17 ans qu’on le cherchait.

La conception de Tennessee à propos de la gentillesse était fort intéressante, et Andreah aurait bien fait de s’en inspirer pour éviter d’être aussi facilement manipulée, mais malheureusement, c’est à cet instant que son attention décrocha, et complètement. Elle eut un instant d’absence, plutôt phénoménal. La concentration n’avait jamais été son fort ; aussi, même si elle était ravie d’avoir trouvé quelqu’un qui parlait quasiment autant qu’elle, il ne fallait pas lui en vouloir si son cerveau crashait de temps à autres.
Surtout quand on commençait à évoquer des choses moins concrètes, moins palpables, moins évidentes, donc.
Etrangement –quelle étonnante coïncidence- il revint à la vie quand la blonde parle de chaussures ; Andreah aurait pu disserter là-dessus pendant des heures. Elle agita ses pieds pour regarder d’un air fier ses Louboutin. Oui, elle avait galéré pour se les procurer, mais elle en était fière.

-« Ça fait mal aux pieds, les talons. J’en ai quelques paires, mais elles m’ont vraiment pas coûtées chères parce que, justement, ça fait mal. »

-« Oh, mais non, chatoooooon ! Au début, un peu, mais c’est un coup à prendre. Et puis franchement, je trouve qu’il n’y a rien de plus beau qu’une belle paire d’escarpins, avec un talon qui allonge la jambe et la silhouette ! Peut-être que c’est parce qu’elles ne t’ont pas coutées cher qu’elles te font mal, ces chaussures, tu sais. Il faut prendre de la qualité, il faut soigner tes pieds, parce que les pauvres… Il faut soigner tout ton corps, d’ailleurs. Et tes cheveux aussi. Je ne dis pas que tu ne le fais pas, hein… Enfin, si, un peu, c’est vrai. Tu prends soin de tes cheveux ? »

Question anodine et pourtant si capitale dans la tête de notre demoiselle. S’il devait y avoir une seule et unique source de fierté pour elle, une seule chose à mettre en avant dans son physique, ce serait sa chevelure ; longue et soyeuse malgré la teinture. Un véritable investissement, un entretien de tous les instants, qui virait parfois à l’obsession, certes ; mais cette pauvre fille superficielle estimait que cela valait largement tous les efforts du monde.
Puis vint le moment d’aborder un sujet un tantinet plus sérieux.

-« Tu es décue de ne pas être en A ? C’est très bien, la B pourtant. On s’en fiche de notre niveau ; il y a des gens supers partout, ca ne veut rien dire du tout. Hi hi. »

De toute façon, c’est à peine si Andreah avait saisi le système instauré pour la guerre des classes, ce n’était pas elle qui allait juger qui que ce soit à ce sujet.

-« C’est quoi ton pouvoir ? »

-« Hermaphrodisme. Je change de sexe. »

Même si elle avait toujours son grand sourire, elle ne s’appesantit pas sur le sujet dans l’immédiat ; il y avait à la fois trop et trop peu de choses à en dire.



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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockMar 14 Mai 2013 - 1:22


    Garçon, fille ou plante. Quelle importance ça a ?
    -

    La jeune blonde arracha un peu de gazon, puis un peu beaucoup de gazon. Elle était comme ces gamins qui ne pouvaient s’en empêcher une fois qu’ils étaient assis sur cet immense tapis vert. Une chance que Tennessee était plutôt grande, puisqu’avec certaines facettes de sa personnalité il aurait été très facile de l’enfermer dans un camp de vacance en la faisant passer pour une gamine de tout au plus treize ans. Le truc, c’était que ça ne l’aurait pas dérangé, puisqu’elle n’était jamais allée en colonie, ni même en camp de jour, et qu’elle aurait bien aimé essayer puisqu’elle voyait plein de jeunes, autant dans la vraie vie qu’à la télé, y allait. C’est un peu ce à quoi elle pensait actuellement en torturant le pauvre gazon qui n’avait rien demandé. Après un moment, elle arrêta de l’arracher pour plutôt commencer à le flatter. Quelle action était la meilleure ? Probablement aucune des deux.

    Elle savait que l’autre jeune fille avait probablement dit un truc, mais elle semblait murmurer. Tennessee se dit que ça ne devait pas être bien important et qu’au pire, c’était un secret. Elle n’espérait en aucun cas la dernière possibilité. Tennessee était probablement l’être le moins fiable de l’univers. Elle ne connaissait pas l’éthique du travail (elle ne travaillait pas, mais elle faisait de la voyance. C’était quasiment pareil !) qui consistait à garder secret tout ce qu’on savait sur un patient ou autre. Donc, la miss n’arrivait pas à tenir un secret plus qu’une journée. Dès qu’elle avait la possibilité de dire un truc qu’on lui avait dis (ou une vision qu’elle avait eu, quant à y être), elle le disait. Elle n’avait quasiment aucun concept de vie privée en ce qui concernait les autres. Le pire, c’est qu’elle niait toujours l’avoir dit lorsque quelqu’un lui demandait si elle avait fais circuler son secret. Être Pinocchio, elle aurait probablement un né long comme le Nil (ceci est une exagération, éventuellement).

    « Un prénom moche ? T’es en train d’insulter mes goûts, là ? Saches que c’est très beau, viande ! Ça résonne en son milieu, ça a une fin ni trop brusque, ni trop dure et son début est délicat. En plus, c’est pas mauvais au goût. La viande, hein, pas l’humain qui a peut-être ce nom quelque part en ce nom. Et ouais, je préfère avoir un nom « moche » qu’un nom que tout le monde a. J’ai l’impression que ça fait de moi un être encore plus original. Mon deuxième nom, c’est « Anaxagore ». Tu savais ? »

    Elle ricanait tout en parlant, elle n’en revenait pas à quel point il pouvait lui arriver de sortir de ces conneries par moment. Viande ? Qui voudrait s’appeler ainsi, sérieusement ! Même la personne la plus marginale du monde voudrait un truc probablement mieux. Si quelqu’un lui disait d’un ton sérieux qu’il voulait s’appeler « viande », elle aurait la même petite réaction que Flocon-de-Neige, dans Un Bonheur Insoutenable, quand elle avait apprit que Li RM35M4419 voulait se faire surnommer « copeau ». La blondinette jouait depuis un moment avec un brin de cette chose verte qui recouvrait le sol. Elle se demandait pourquoi les brins de gazon étaient si plats. Bonjour la question existentielle ! Tennessee laissa tomber lentement ce qu’elle avait en main.

    « Pour pas te laisser dans l’ignorance, ça serait vraiment méchant, Anaxagore était un philosophe de la Grèce Antique. Selon lui, l’univers était un résultat de l’intelligence. Éventuellement, il avait un petit tripe avec l’univers. Il aimait pas trop la politique et, selon lui, c’était que le dit univers qui importait à l’humanité. Finalement, il a été condamné à mort pour impiété. Il voyait pas le côté théologique des astres. Pour lui, c’étaient que des masses incandescentes. Il a réussit à survivre en se sauvant en Asie. C’est compliqué à expliquer, en fait. »

    Elle se tut un moment. Elle fixait au loin, sans raison apparente. Peut-être bien que ça l’aidait à réfléchir. Par contre, la sensation de tomber endormie lorsqu’elle était dans la lune l’embêtait un peu. Elle avait peur que sa vision ne redevienne pas normale et qu’elle reste comme ça, l’air idiote, à voir trouble. La jeune fille avait aussi peur d’oublier qu’elle devait secouer la tête pour sortir de la lune et de rester coincée comme ça pendant des heures. Du coup, elle secoua sa tête bien rapidement pour sortir de sa torpeur temporaire. Un sourire se dessina sur son visage. Elle suivit la jeune fille du regard, jusqu’à ce qu’elle soit assise au sol. Avoir sûr, elle aurait peut-être prit la peine de se déplacer jusqu’au banc. Ce n’était pas tout le monde qui aimait s’asseoir à même le sol. En plus, être assis sans appuis donnait mal au dos. Tennessee en supportait le désagrément, elle s’était habituée, mais ce n’était pas tout le monde qui avait la même tolérance à ce fait.

    « T’es rapide, dis donc… J’ai toujours été du genre escargot et ce pour n’importe quoi. Sauf pour la course et quand je suis pressée. Je cours vite, quand même. Au primaire, durant les tests du « bip », je faisais presque tout le temps 10 ! Alors que la majorité de la classe faisait au maximum 8.5. C’était ma fierté, vois-tu. »

    L’autre elle parle de cookies, elle elle parle de course. Cherchez le rapport. Vous n’en trouverez pas, même si vous cherchez pendant cinquante ans. Il n’y en avait tout simplement pas. Elle était passée du coq à l’âne aussi rapidement. Elle n’était pas du genre cuisine, donc elle ne comptait pas s’attarder dessus pendant des siècles. En écoutant Andreah parler d’ongles, elle regarda les siens qui faisaient grandement pitié à côté de ceux de la rousse qui étaient plutôt jolis. Par contre, elle voyait plein d’avantage à avoir les ongles courts et banals. Elle n’avait pas à avoir peur de les abîmer à tout moment, elle pouvait taper aisément sur un clavier ou tenir un crayon sans planter accidentellement ses ongles dans sa paume.

    « C’est pour ça que je fais jamais mes ongles. Ça serait trop de trouble. J’aime bien faire plusieurs choses en même temps et je joue pas dans la cours de la procrastination. Quand j’attends pour quelque chose, je fais des trucs que je peux compléter pendant ce temps. J’économise beaucoup de minutes en faisant pas mes ongles. De toute façon, même si je prenais la peine de les faire, ils redeviendraient laids en moins de deux. Je fais pas attention. »

    Les seules fois où elle avait osé mettre du vernis par elle-même, ses ongles et ses doigts avaient l’air d’un tableau de Picasso, le talent et le but en moins. Elle en mettait vraiment partout. La demoiselle était gauchère et réellement loin de l’ambidextrie. Gamine, elle arrivait à bien colorier sans dépasser les lignes, mais elle n’avait pas hérité de ce « talent » pour les ongles. Après, quand elle essayait d’enlever ce qu’il débordait en utilisant du solvant, elle finissait par tout enlever accidentellement. Pareil lorsqu’elle se grattait la peau autour des ongles sous l’eau chaude pour retirer le surplus. Jamais elle n’avait passé plus de deux jours avec un vernis parfait. Jamais.

    …Okay.

    Elle se retenait pour ne pas se vexer, là. Parce que c’était TRÈS tentant !

    « Bah, c’est que je suis pas habituée. J’ai commencé à porter des fringues de fille à quatorze ans. Donc ça fait deux ans, là. J’ai jamais été très très féminine. J’préférais m’habiller comme un garçon, c’était plus simple. Pour les talons, j’ai eu ma première paire l’année dernière et je les porte pas tous les jours, donc ça doit influencer ma capacité à les porter sans problème… Et je prends très soin de mes cheveux, hein ! Je prends juste pas la peine de les coiffer, ils redeviennent tout en bordel pas longtemps après. C’est inutile. »

    La demoiselle avait croisé les bras entre temps. Un peu boudeuse. Tennessee adorait ses cheveux ! Elle utilisait, certes, des shampooings normaux et un revitalisant tout aussi normal que ses shampooing, mais ça ne voulait pas dire qu’elle traitait ses cheveux comme la chose la moins importante du monde !

    « Non, non, j’suis pas particulièrement déçue. »

    Elle secoua la tête, la classe B lui convenait parfaitement. Du moins, pour le moment. Elle se montra soudainement intéressée lorsque la jeune fille ouvra la bouche pour lui dire son don. L’hermaphrodisme ? C’était trop classe ! Deux sexes au lieu d’un ? C’était parfait.

    « T’es sérieuse ? C’est vraiment top ! J’veux dire, tu peux être ce que tu veux. Un homme, une femme, mais pas une plante. Ça c’est plus triste. Tu peux te définir comme tu veux et porter aussi bien des vêtements de filles que des vêtements de gars. J’imagine tellement ce que je pourrai faire avec un don comme ça ! Tu le gères comment ? Pour de vrai, t’es une fille ou un garçon ? Parce que depuis le début, je pensais parler à une fille qu’est juste une fille ! »


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MessageSujet: Re: C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee]   C'est pas du spiritisme, c'est de la voyance. [PV Tennessee] 1400359500-clockJeu 16 Mai 2013 - 15:42
Tennessee et Andreah, ou l’art de faire l’éloge du prénom Viande. Terrifiée à l’idée d’avoir vexée sa nouvelle copine, la rousse se tut, et se contenta d’acquiescer d’un air convaincu lorsque l’autre lui démontra par A+B à quel point ce prénom potentiel était magnifique. Et effectivement, plus ca allait, plus cette ravissante idiote était convaincue du bien-fondé de ce que la B disait.

Viande, ce n’était pas un prénom si laid que ça, finalement.

Elle allait se confondre en excuse, oui –peut-être avait-elle offensé sans le vouloir un de ses proches qui s’appelait ainsi- mais l’entente du second nom de mademoiselle son interlocutrice lui ôta, pour ainsi dire, les mots de la bouche. Comment est-ce qu’on pouvait porter un prénom comme ça ? Andreah aurait eu des soucis à ce sujet ; être incapable de prononcer son propre prénom pouvait s’avérer très problématique dans la vie quotidienne. Heureusement que sa gentille maman, quand elle avait décidé de donner à son fils un second nom qui fasse un peu ‘’artiste’’ était resté dans le domaine du raisonnable.

« Pour pas te laisser dans l’ignorance »

Pour pas la laisser dans l’ignorance ? C’était une blague ? Andreah avait passé les 17 premières années de sa vie dans l’ignorance, et elle le vivait très bien –trop, sans doute. A quoi cela servait-il de lui raconter la vie d’un philosophe, sachant qu’elle aurait tout oublié à la phrase suivante –et qu’elle ne comprenait entièrement probablement pas plus de la moitié de ce qui était dit ? Univers résultant de l’intelligence ? Sans doute. Si elle le disait. L’univers de la rousse devait être drôlement restreint, alors.
Ce qui ne l’empêcha pas d’écouter religieusement Tennessee disserter sur ce fameux philosophe, Anassagore là.

-« C’est compliqué à expliquer, en fait. »

Et à comprendre alors ? Surtout pour Miss Creighton, en fait. Ce qui ne l’empêchait pas de trouver mademoiselle super intelligente. Elle savait PLEIIIIIIIN de trucs, c’était vraiment impressionnant, on aurait dit une encyclopédie sur pattes. L’admiration d’Andreah grandissait de minute en minute.

Est-ce qu’elle aurait été capable de citer une anecdote historique se rapportant à son nom ? Que nenni ; et pourtant, Christopher était un prénom suffisamment répandu pour trouver des homonymes célèbres. A condition de se renseigner un minimum, évidemment, condition qui n’était guère remplie dans le cas présent. Et qui ne le serait probablement jamais, étant donné que l’hermaphrodite ne voulait plus guère entendre parler de ce prénom bien trop masculin pour lui convenir.
Lorsque vint le petit silence, une fois n’est pas coutume, Andreah ne prit pas la parole, se contentant de regarder d’un air absorbé les brins d’herbes violemment arrachés de leur terre mère. Est-ce que la désherbation de Prismver lui posait problème ? Non, pas du tout, elle ne se posait en réalité même pas la question ; elle se demandait ce qu’elle pourrait bien inventer comme histoire intéressante à propos de son propre nom.
Force est de constater qu’elle ne trouva rien ; lorsqu’il s’agissait d’avoir l’air intelligente, elle était toujours bonne dernière.

-« Au primaire, durant les tests du « bip », je faisais presque tout le temps 10 ! »

Elle chercha pendant un petit moment, mais elle ne retrouva pas. Si elle avait déjà eu 10 quelque part, ca ne lui revenait pas. Pourtant, c’est le genre d’évènement suffisamment exceptionnel pour qu’elle s’en rappelle le cas échéant ; cela signifiait probablement qu’elle n’avait jamais eu 10. Cancre un jour, cancre toujours.

Elle ne savait même pas ce que c’était, le test du bip ? Un truc de sport ? Ou alors, ce serait à qui appuyait le plus vite sur un bouton qui faisait bip ? Ah ouais, ca se tenait. Du sport pour les doigts.
Tranquillement assise par terre, s’inquiétant davantage pour l’état de sa jolie robe que pour le mal de dos qu’elle sentait poindre, Andreah se mit en tête de pratiquer son propre sport ; se recoiffer. Oh, riez, riez tant que vous voudrez. Mais avec une telle longueur de cheveux, c’était loin d’être aussi évident que ça en avait l’air. Comme toute fashionista qui se respecte, la E avait pris avec elle un sac à main, du genre de ceux qui pèsent en général plus de trois kilos. Il y avait tellement de choses à y prendre, d’un autre côté, impossible de la blâmer parce que son sac pour sortir était plus lourd que son sac de livres et autres cahiers inutiles pour aller en cours, si ?

Toujours est-il qu’en y plongeant à moitié la tête, dans ce sac qu’elle avait nonchalamment abandonné au sol tout à l’heure, elle réussit à en sortir une brosse à cheveux. Réussir est le terme exact, étant donné tous les objets random qu’il lui fallut passer avant de mettre la main dessus. Collant de rechange, écharpe au cas où le déluge reviendrait s’abattre pour punir les hommes de leur péchés, déodorant, portefeuille, paquets de mouchoirs et autres serviettes hygiéniques, trousse de maquillage, miroir de poche en triple exemplaire, bouteille d’eau… Et même un paquet de gâteaux. Qu’elle sortit en même temps que le peigne.
C’était des galettes, pleins de galettes pleines de beurre et de matière grasse ; Andreah tendit spontanément le paquet vers Tennessee.

-« Tiens, si t’en veux, prends ! J’suis sûre que tu grossiras pas. »

Mademoiselle passait d’un air appliqué et avec des gestes rendus fluides par la force de l’habitude la brosse dans sa crinière, lorsque son geste se figea et son visage prit un air choqué.

-« C’est pour ça que je fais jamais mes ongles. »

Elle ne se fait jamais les ongles. Elle ne se fait jamais les ongles. Elle ne se fait jamais les ongles… Elle ne se fai…
JAMAIS.

Oh. My. Gloss.

Glapir d’un air horrifié ; fait.
Quelles qu’en soient les raisons, elles étaient IRRECEVABLES. Complètement, absolument et définitivement IRRECEVABLES.

-« Ne me dis pas que tu te les ronges ?! –elle lâcha sa brosse avec autant de délicatesse qu’agirait un éléphant mâle lâché au milieu de la cérémonie des Oscars (l’antiquaire était trop mainstream) pour se précipiter sur les mains de la blonde afin d’en scruter le bout des doigts comme si la survie de l’humanité en dépendait- Ah non, ca va en fait. Hmmmmm… Ils sont juste courts, et c’est moche, mais c’est toujours mieux que s’ils étaient rongés n’importe comment. C’est dégueu, les ongles rongés. Tu sais, les ongles longs et bien vernis, c’est quand même drôlement plus joli. Si tu veux, je peux m’en occuper, ca me dérange pas. J’ai toutes les couleurs de vernis qu’il peut exister au monde. TOUTES ! Ce sera un plaisir. Tu viens quand tu veux dans ma cabane. Disons ce soir. »

Sans même attendre l’accord de la principale concernée, Andreah avait déjà pris rendez-vous. Noté dans sa tête, beaucoup plus sûrement que toutes les choses à propos desquelles elle était supposée se renseigner.

-« J’ai commencé à porter des fringues de fille à quatorze ans. »

Semblant ne pas remarquer la moue boudeuse ou le ton méfiant de Tennessee, qui avait croisé les bras d’un air renfrogné -as-t-on déjà dit qu’Andreah n’avait aucune connaissance nécessaire à la plus petite interprétation de la gestuelle de son vis-à-vis ? Il me semble.- la rousse eut un petit sourire. C’était pas une excuse, ça.

-« Mais moi aussi, choupette, moi aussi. Pour la simple et bonne raison que j’étais un garçon, avant cet âge-là. Ou que j’étais considérée comme tel. Ouais, ca me fait un peu mal de le dire, en fait. Parce que dans ma tête, je me sentais déjà fille à cette époque-là. Mais j’étais un garçon. C’était marqué sur ma carte d’identité, tu vois. A la réflexion, je crois que ca y est toujours marqué. Il faudrait que je voie pour faire un scandale en mairie à ce sujet. »

Enfin, elle doutait que ses parents la laisseraient faire. Il faudrait qu’elle prenne les devants, en autonomie –AH AH CETTE BONNE BLAGUE. Une Andreah autonome. HERM-. Et si les gens ne comprenaient pas qu’elle changeait de sexe au moins deux fois par mois, eh bien elle n’aurait qu’à les supplier de la laisser marquer "féminin" sur le registre. Peut-être même pourrait-elle insister au passage pour se débarrasser définitivement de ce Christopher qu’elle trainait à sa cheville comme un boulet.

-« Parce que depuis le début, je pensais parler à une fille qu’est juste une fille ! »

Miss Creighton en rougit de plaisir. De là à qualifier son don de vraiment top…

-« Oh, oui, c’est vraiment top, sauf que je voudrais juste rester une fille. Les gens doivent penser comme toi. Ouais, c’est cool sur le papier de pouvoir être fille et garçon, on peut choisir les toilettes les plus propres, on peut porter les fringues qu’on veut, on peut mater dans les vestiaires si on a envie. Le problème c’est que, comme tu dis, je gère pas du tout. Je maitrise pas. Alors oui, j’adore ce pouvoir, parce que comme je suis né garçon, c’est grâce à lui que je peux être une fille ; ce qui m’embête, c’est que je redevienne un mec sans crier gare. »

Petite pause durant laquelle Andreah reprit sa brosse à cheveux pour la passer d’un air absent parmi ses longues mèches, avant de commencer à les tresser avec des gestes experts.

-« J’aime pas être un garçon. Ca serait plus drôle de se transformer en plante, hu hu. »



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