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 Le loup et l'écureuil △ pv seth

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MessageSujet: Le loup et l'écureuil △ pv seth   Le loup et l'écureuil △ pv seth 1400359500-clockDim 6 Juil 2014 - 18:32
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MessageSujet: Re: Le loup et l'écureuil △ pv seth   Le loup et l'écureuil △ pv seth 1400359500-clockDim 6 Juil 2014 - 21:37
A vaincre sans peril, on triomphe sans gloire.

« Seth’ylanhem Harkness est demandé à l’accueil. Le plus vite possible. »
Un frisson dévale sa colonne vertébrale. Tous les regards se tournèrent vers lui, ses joues virant rapidement au cramoisi et ses yeux, furieux, intimant le silence à quiconque oserait ouvrir la bouche pour faire un commentaire. S’il y a bien une chose que le blond déteste, c’est qu’on l’appelle par son prénom – en entier. Ses parents avaient pas été foutu de trouver un truc plus court et passe partout. Non non, on va se la jouer originale, on va lui donner un prénom dont on se plante 9 cas sur 10 sur l’orthographe et, faut bien le dire, sorti de nulle part.

Mâchoire serrée, il prend donc le chemin de l’administration, marmonnant des jurons incompréhensibles. Il n’avait commis aucune erreur susceptible de l’envoyer en colle. Il n’avait pas encore échafaudé de plans pour fouiller dans le bureau du dirlo. Il n’avait parlé à personne de sa théorie concernant l’utilité du pensionnat. Non, il ressemblait juste à un E illuminé en quête puissance et de savoir à propos des pouvoirs. Banal. Quand, à son arrivée, on lui a tendu le téléphone, il a senti un vent de panique souffler entre ses oreilles. C’était mauvais. Très mauvais. Sans réelle conviction, il saisit le combiné, aiguisant déjà ses crocs.

    ❝ Allo ?
    Seth… C’est Maggie.
    Reprenez le téléphone, je ne veux pas lui parler.
    Seth, je t’en prie ! Tu ne peux pas me planter comme ça, cesse d’être un gamin, bordel !
    Putain mais qu’est-ce que tu veux ? Même dans un lieu coupé du monde, tu arrives à me faire chier.
    Tu ne réponds pas aux lettres. Les parents s’inquiètent, tu sais.
    Tiens, comme c’est étrange, je croyais qu’ils n’avaient plus de fils.
    Seth, par pitié, ne sois pas plus con que tu ne l’es déjà. Ils aimeraient que tu rentres pendant les vacances d’été. Ils t’ont pardonné et les tensions dans le quartier se sont apaisées. Ils ont même tenté de faire effacer ton casier judiciaire et…
    Mais putain ! Je ne leur ai rien demandé. Je n’ai rien à me faire pardonner. Je ne leur dois rien, ni à eux, ni aux voisins. C’est vous qui avez merdé dans l’histoire. Pas moi.
    On en a déjà parlé des centaines de fois. Arrête de te faire passer pour la victime.
    Ne rappelle jamais ici. Au revoir Margareth. ❞


Il raccroche sans même attendre sa réponse. La mine impassible, il le rend à la secrétaire. Se mordant l’intérieur de la joue pour ne pas craquer, il prend la direction du jardin. Parce que retourner en classe serait provoquer un massacre. Il suffirait d’un regard en coin pour foutre le feu au baril de pétrole. Il tente de calmer sa respiration qui s’emballe. Et doucement, le goût métallique du sang envahit sa bouche. Ce sont comme des décharges électriques dans tout son corps. Des aiguillons de fer qui le pénètrent et le brûlent. Ça bouillonne, tout son sang est en ébullition. Rapidement ses yeux prennent une teinte sombre, l’iris se noie dans ses prunelles.

Et son poing s’écrase sur le tronc de l’arbre. Une fois. Deux. Trois. La douleur dans ses phalanges se faufile dans son bras. Son souffle meurt dans ses poumons. Il gronde, grogne, rugit. Les gouttes de sueur commencent à rouler sur son front. Puis sans prévenir, un choc sur sa tête. Suivi de la douleur acerbe d’une lacération dans laquelle se glissela sueur ; acide. Il ferme les yeux, recule d’un pas en prenant son visage entre ses mains. Ses pieds s’entravent dans une racine et il se retrouve bien vite à terre, son dos claquant contre le tronc de l’arbre.

Sonné, il regarde ses doigts à la recherche de traces de sang. Mais la blessure semble superficielle. Ses yeux se portent en direction du feuillage mais rien ne lui semble anormal. Ils se posent alors sur ce truc minuscule, dressé sur les pattes arrières et qui semble le fixer. Analyse rapide. Écureuil de Corée. L’Angleterre, c’est pas trop son milieu de vie. Ça doit être un de ces pouvoirs farfelus. Il survole mentalement les pages de son carnet à la recherche d’un individu susceptible de posséder une telle capacité de transformation. Et la page qui lui est dédiée arrive bien vite. Oui, il n’y en a qu’une dans le pensionnat qui peut se métamorphoser comme ça. Hannah quelque chose.Une amie de Charlie. Son cœur se serre alors que le visage de la rousse lui apparait. Concentrant tous ses efforts pour ravaler son chagrin, il ose alors un regard vers ce minuscule animal. Il les a toujours aimés. Aussi moches et détestés soient-ils, Seth leur trouvait toujours une beauté particulière. Quelque chose dans leurs yeux. Une innocence. Une fidélité infaillible. Un amour inépuisable. Tellement plus nobles que les Hommes. Parce qu'on fait partie de cette triste génération, celle qui pourrait vivre en harmonie mais qui ne s'empêchera jamais de tout gâcher et de briser le calme dans lequel elle aurait dû vivre heureuse.

« - Je suis désolé. Un souffle, murmure presque inaudible. Tu ne t’es pas fait mal, au moins ? »

Question qui n’attend pas de réelle réponse. Seth est incapable de parler aux animaux. Il n’a pas ce pouvoir. Il a juste celui d’être normal dans cet endroit de fou. Il ne peut pas lire les pensées mais personne ne peut entendre les siennes. On ne connait de son passé que ce qu’il veut bien raconter. Ceux dotés de pouvoirs psychologiques se voient relégué au rang de moldu à côté de lui. C’est agaçant. Ça tape sur les nerfs. Ça fait de lui quelqu’un qu’on ne peut pas sonder. Quelqu’un en qui on ne peut pas placer sa confiance. Quelqu’un qui n’a aucune loyauté. Mais merde, c’est ça, la vie, dehors. Ces pouvoirs sont une calomnie. Les parquer dans cet environnement stérile, les élever entre eux, comme du bétail malade à quoi ça peut servir ? Ils ne sauveront jamais des vies. Ils n’existent que pour servir des désirs égoïstes. Seth fulmine.

Son regard se trouble et il baisse la tête. La solitude l’a bouffé. Elle l’a rongé jusqu’au sang. Ses forces s’amenuisent. Il aurait aimé faire la fierté de ses parents. Devenir avocat, banquier, médecin. Mais non, il avait préféré courir après des mythes, de la poussière de vieux livres. Mener une lutte des plus illusoires. Suivre un rêve de gamin. Si Diana n’était pas morte, il n’aurait pas mené cette vie. Si Diana n’était pas morte, il ne serait pas parti aux quatre coins du monde à la recherche d’indices sur ces putains de pouvoirs. Il ne serait pas là, sous cet arbre, à tenter de retenir des larmes brûlantes. Si Diana n’était pas morte, il serait en train de s’engueuler sur le film à regarder à la télé. Comme un frère et une sœur auraient dû le faire. Mais on ne peut vivre quand la vie n’est faite que de « si ».

Ses mains empoignent ses cheveux. Il n’arrive pas à respirer. Ça le brise, ça le consume. Les accusations. Le venin de sa propre famille. Les reproches. Le bâtard. La tâche noire au milieu de ce beau troupeau blanc. Leur foutue dignité de bourgeois anglais. Se tenir droit et faire croire que la douleur ne nous atteint pas. La résignation. Ces larmes misérables alors que le cercueil disparait sous les gerbes de terres humides. Et la pierre tombale qui s’écrase sur l’amour, le fait agoniser, lentement. Et cette haine, viscérale. Il ne pourra jamais leur pardonner. Un grondement monte dans sa gorge.

Le loup trépasse.

Son regard, voilé par des larmes amères, se pose à nouveau sur le petit animal. Tu es pathétique, Seth’ylanhem. Il a, à cet instant, dans le flot azuré de ses prunelles, les plus poignantes lueurs que l’on puisse espérer voir un jour. Celles qui naissent d’une tristesse pure et profonde. D’un amour incommensurable qui ne s’est jamais éteint. Qui trouvent leur puissance dans les espoirs qui malgré tous les obstacles, continuent d’exister. Il a honte. Honte d’être aussi faible. D’être aussi sensible.

Soupir. Il aurait préféré que cet écureuil – peu importe qui il est – déguerpisse. Il aurait préféré être le seul à assister à l’écroulement de sa façade. Il aurait préféré être ailleurs, bien loin de ce pensionnat de merde. Il aurait préféré être auprès de la seule personne qui l’a toujours compris même s’il ne doit faire face –pour cela - qu’à une pierre de granite.
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MessageSujet: Re: Le loup et l'écureuil △ pv seth   Le loup et l'écureuil △ pv seth 1400359500-clockMer 16 Juil 2014 - 19:17
Isn't she cra-crazy beautiful ? Isn't she strange, strange and wonderful ? I think I love her more than I even understand She's a little bit wild, a little bit mad, a little bit uh-oh beautiful Wild, a little bit bad, a little bit uh-oh And I never can know her too well Oh still I never want anyone else


Figée, elle n'ose plus bouger, les oreilles dressées. Que va-t-il faire ? Lui jeter quelque chose au visage ? Lui crier dessus ? Les êtres humains sont parfois tellement cruels avec les animaux, tu l'as parfois appris à tes dépends. Oh, personne ne t'a jamais frappé, mais on t'a déjà lancé des petits cailloux pour te déloger d'un arbre, en Amérique. Parce que "un écureuil de Corée en Amérique, c'est pas normal, ça doit être un mutant". Tes oreilles se baissent et tu as un mouvement de recul en le voyant bouger.

« Je suis désolé. Tu ne t’es pas fait mal, au moins ? »

Tu penches la tête sur le côté, l'observant un moment. Il s'excuse et s'inquiète pour toi alors que c'est toi qui l'a blessé ? Il paraît si triste, si mélancolique à présent. Il y a quelques instants, il était en colère, et maintenant il semble totalement démuni, en proie à ses propres sordides pensées. Tu avances de quelques pas vers lui, hésitante. Mais tu dévies finalement ta trajectoire vers tes vêtements, ayant peur de reprendre apparence humaine en face de lui.

Seth baisse la tête, comme s'il ne voulait pas que tu le vois. Et il pleure, se libérant visiblement émotionnellement d'un fardeau trop lourd à porter. Tu agrippes tes vêtements avec tes petites pattes griffues, les tirant tant bien que mal derrière l'arbre avant de te cacher derrière, ta tête dépassant pour l'observer. En temps normal, tu ne te préoccupes pas des autres. Tu n'aimes pas qu'on se préoccupe de toi ; c'est de la curiosité mal placée que de vouloir savoir ce qui ne va pas quand on voit quelqu'un pleurer ou avoir une triste mine. Mais ça t'intrigue. Finalement, tu es sans doute comme les autres.

Soudain, tu sens une sensation familière. Tu reprends forme humaine rapidement, te cachant derrière l'arbre en poussant un juron. Il a bien choisi son moment ce foutu don. Heureusement pour toi, tu es derrière l'arbre. Tu attrapes ton uniforme, l'enfilant rapidement, embarrassée. Ensuite, tu attends un moment, hésitant à sortir ton nez de ta cachette. Seth est toujours là. Est-ce qu'il pleure ? Tu ne sais pas. Tu te mords la lèvre, fouillant dans la poche de ta veste pour en sortir un petit paquet de mouchoir. Tu hésites, te montrant finalement.

« Je... désolée. Pour les griffes je veux dire. C'est... enfin. Un réflexe animal quoi. »

Tu te mords la lèvre, te massant la nuque, le regard fuyant. T'as jamais su faire ça. Faire le premier pas, parler aux autres, les réconforter. Toi t'es plutôt celle qui parle franchement, qui ne fait aucun détour. Tu soupires, prenant sur toi. C'est peut-être aussi de la curiosité mal placée que de rester là, avec lui. Mais ce serait cruel de partir et de le laisser là, en proie à un chagrin dont tu ignores les causes. Tu lui tends finalement les mouchoirs, préférant axée ton regard sur le buisson juste à côté.

« Tiens. C'est... pas vraiment ça qui te consolera mais... c'est pour m'excuser. Pour les griffures. Enfin... voilà. »

Le paquet quitte ta main. Va-t-il s'en servir ou te le jeter au visage avec quelques paroles haineuses ? Non, probablement pas. Quelques secondes passent qui te semblent être éternelles. Tu risques finalement un regard quelque peu préoccupé vers lui. Ses yeux bleus, en larmes, sont si beaux, si sincères. Assise à quelques centimètres de lui, tu finis par tendre la main, hésitant en chemin avant de laisser tes doigts se frayer un passage dans ses cheveux blonds.

Un geste simple, presque enfantin. Mais surtout bienveillant, rassurant.
Lys faisait parfois ça quand tu pleurais, quand vous étiez enfants.
C'est quelque chose que tu n'as jamais fait pour quelqu'un.
Y a un début à tout, pas vrai ?

« Je n'ai pas... la prétention de savoir ce que tu as. Et je doute que ce soit mes griffes qui te mettent dans cet état. » Pause. « Je n'ai pas non plus... l'audace de te demander pourquoi. Parce que ça ne me regarde pas, et parce que je n'aime pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Par respect. Mais... » Tes lèvres s'étirent très légèrement en un sourire timide. « Je pense que c'est parfois mieux de vider son sac plutôt que de tout garder pour soi, tu penses pas ? »

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MessageSujet: Re: Le loup et l'écureuil △ pv seth   Le loup et l'écureuil △ pv seth 1400359500-clockLun 4 Aoû 2014 - 23:35
A vaincre sans peril, on triomphe sans gloire.

Et alors que l’écureuil a filé hors de son champ de vision embué, les pensées de Seth se portent sur celui qu’il avait nommé Bâtard. Un chien dont une oreille était recroquevillé sur elle-même, auquel il manquait quelques dents. Au poil hirsute et aux yeux tristes. Un chien qu’il avait trouvé dans la rue, errant sans but, exactement comme lui. Abandonné de tous, ne suscitant que coups de pieds et regards méprisants. Assis contre le grillage d’un terrain vague, Seth avait regardé cet ancien loup qui n’était alors plus qu’une ombre. Lui aussi, l’avait regardé. Puis soudain, une évidence. Les deux morceaux d’un même cœur. Et cette sensation, si réconfortante, de ne plus être seul.

Arrivé dans sa maison aux volets repeints et au jardin impeccable, l’accueil fut glacial. Mais les parents durent rapidement se rendre à l’évidence ; ils étaient l’ombre et la lumière, la Lune luisant dans le ciel d’encre. Seth l’appelait Clébard. Le clebs. Corniaud. Bâtard. Cela peut paraître dédaigneux, méprisant mais ces dénominations étaient pour le blond une grande marque d’affection pour ce chien. Il était son reflet, sa paire alors il ne pouvait l’appeler autrement que ce à quoi il pensait en se regardant dans le miroir. Et ce chien l’aimait, lui plus que quiconque.
Puis un jour, une dispute plus virulente qu’une autre. La gifle gronde et la porte claque. Le jeune Seth disparait dans la nuit noire et Bâtard reste enfermé dans le garage, à hurler à la mort. Un pressentiment, ce 6e sens. Le ras le bol d’un père courroucé par le comportement de son fils suivi de la liberté alors que l’animal saute le portail à la recherche de son maitre. Mais il ne le retrouvera pas. Et alors qu’un orage éclatait, les éclairs déchirant le ciel, ciel dont les pleurs se mêlaient aux larmes de rage de l’adolescent. Ce soir-là, la pluie ne suffit pas à effacer la colère bien qu’elle diluait le sang maculant ses mains. L’aube se lève et le blond réapparait comme un spectre revenu de l’au-delà. Lèvre éclatée, joue ankylosée et arcade couverte de sang séché mêlé au bleu violet des ecchymoses. Mais la douleur ne fut pas comparable à celle qu’il ressenti en trouvant le corps sans vie, allongé devant la porte. Une oreille déchiquetée et le sourire édenté qui s’était mué en grimace de terreur. Au poil rougeoyant d’hémoglobine et aux yeux vitreux. Et sous une patte dont l’os ressortait, un morceau de papier. « Il est sans doute parti à ta poursuite. Il est mort par ta faute, j’espère que tu es fier de toi. Même si tu n’aimais pas ce chien, ais au moins honte d’avoir fait souffrir un pauvre animal sans défense. Petit merdeux. » Le cœur éclate. Et Seth fuit de nouveau. Perdu à nouveau dans le brouillard étouffant de sa solitude. Le sursis de celui qui s'était noyé, qui avait pu reprendre une inspiration avant qu'on lui renfonce la tête sous l'eau.

« Je... désolée. Pour les griffes je veux dire. C'est... enfin. Un réflexe animal quoi. »

Secousse. Seth sort de sa transe. Inspiration. Rapide, bruyante, saccadée, paniquée. Pendant quelques secondes, il ne sait plus où il se trouve. L’arbre, l’odeur de la terre humide, la douleur presque oubliée des lacérations sur son visage.

« Tiens. C'est... pas vraiment ça qui te consolera mais... c'est pour m'excuser. Pour les griffures. Enfin... voilà. » Sa vision s’éclaircit doucement, dévoilant une petite brune qui semble mal à l’aise. Le cœur encore battant sous le coup des souvenirs ainsi remués, ses joues rougissent légèrement. Se mordant la lèvre inférieure, il saisit le paquet de mouchoir tendu, prenant soin d’éviter le regard de la femme-écureuil. Honte. Gêne. Ta faute. Un frisson. J’espère que tu es fier de toi. La pression de ses dents se fait plus violente et la brûlure de ses yeux plus ardente. Puis un contact. Qui le paralyse et crispe aussitôt chacun de ses muscles. Il arrête même de respirer alors qu’il sent ses doigts se frayer un chemin dans ses cheveux. Et son cœur, noyé par la solitude, s’englue dans sa cage thoracique.

« Je n'ai pas... la prétention de savoir ce que tu as. Et je doute que ce soit mes griffes qui te mettent dans cet état. » Regard. Ses prunelles d’azur viennent chercher les siennes. Viennent y puiser une réponse. Une raison pour un tel comportement mais tout ce qu’il y trouve ne renforce que davantage l’armement de ces larmes qui veulent percer sa carapace. « Je n'ai pas non plus... l'audace de te demander pourquoi. Parce que ça ne me regarde pas, et parce que je n'aime pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Par respect. Mais... » Du coin de l’œil, il observe ce léger rayon de soleil transpercer la couche nuageuse de ses souvenirs. De sa vie. Un sourire, timide comme un chaton sorti de la pouponnière mais un sourire qui lui est adressé, rien qu’à lui. Un sourire qu’il a volé à tous les autres et qui voulait dire autre chose que : je te veux dans mon lit tout de suite. Non, c’était un sourire auquel il n’était pas habitué. Et qui plus est, un sourire de Hannah. « Je pense que c'est parfois mieux de vider son sac plutôt que de tout garder pour soi, tu penses pas ? »

Tétanie. Son sang cogne dans ses tempes. État d’alerte. Seth panique alors que des alarmes crient de toute part dans son crâne. La peur, voilà ce qui lui tord les entrailles. Peur de ce qu’il adviendra s’il brise les barreaux de la cage qui l’emprisonne. Peur des lueurs qui animeront ce regard noisette s’il venait à confier son cœur. Peur d’être rejeté à nouveau et assailli par ce sentiment terrifiant d’abandon. Le courage vient en osant. Il s’humecte les lèvres.
«  - Je n’ai jamais été très doué pour les interactions de ce genre. » Il passe une main dans ses cheveux et ramène ses genoux contre sa poitrine. «  Et t’inquiète pas, pour les griffures, j’ai… j’ai connu pire. » Charlie pourra témoigner. Toutes ses cicatrices pourront témoigner. Il ferme les yeux, quelques secondes et soupire, doucement. Les cicatrices qu’on ne voit pas, c’est ça ? Celles qui balafrent le cœur. Soulevant l’écran de ses paupières, il vient noyer ses prunelles océanes dans celle de la jeune fille : «  - Je… Je suis un bâtard. La bête noire au milieu d’un troupeau de moutons blancs. Dans ma famille, partout. Je ne suis pas quelqu’un de fréquentable. » La douleur lui enserre le cœur. Quoi dire de plus ? Le E ne sait pas. Il n’a jamais su.

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MessageSujet: Re: Le loup et l'écureuil △ pv seth   Le loup et l'écureuil △ pv seth 1400359500-clockMer 20 Aoû 2014 - 11:43
Isn't she cra-crazy beautiful ? Isn't she strange, strange and wonderful ? I think I love her more than I even understand She's a little bit wild, a little bit mad, a little bit uh-oh beautiful Wild, a little bit bad, a little bit uh-oh And I never can know her too well Oh still I never want anyone else


Jamais tu ne te serais sentie capable de rester près de quelqu'un pour le réconforter. Non pas que tu sois sans-coeur. Plutôt parce que c'est pas du tout dans tes habitudes de le faire. Et aussi parce que tu es incroyablement maladroite et peut-être trop sincère, alors, par extension, blessante. Mais Seth se laisse finalement allé.

A toute chose il faut un début.

« Je n’ai jamais été très doué pour les interactions de ce genre. »

Tu ne commentes pas, parce que c'est franchement pas ta tasse de thé non plus. Il passe une main dans ses cheveux, ce qui attire ton attention. Puis il se recroqueville sur lui-même. Tu connais très bien cette attitude. Tu l'adoptes assez souvent lorsque tu es en proie à l'hésitation, au doute, ou encore à la tristesse.

« Et t’inquiète pas, pour les griffures, j’ai… j’ai connu pire. »
« Je sais. »

Ton regard plonge dans la voûte céleste, traversée de quelques nuages cotonneux. Oui, tu sais. Même si ça peut paraître absurde. Tu vois bien qu'il a vécu des choses pas forcément drôles. La majorité des personnes présentes ici ont une mauvaise conscience. Une enfance difficile, ou la perte de quelque chose de cher suite à la découverte de son don... Rares sont les personnes qui sont ici avec une conscience parfaitement tranquille. Toi tu fais partie des gens qui ont plus ou moins mauvaise conscience. Petite, tu n'avais aucun ami. Et ça t'a poursuivit. Et maintenant, tu sais qu'il y a Artus, Kéane, Ulysse, et les autres. Et tu te rends compte de tout ce que tu as loupé durant toutes ses années où tu préférais jouer la carte de la timide solitude. De la sauvage, comme dirait Heath.

« Je… Je suis un bâtard. La bête noire au milieu d’un troupeau de moutons blancs. Dans ma famille, partout. Je ne suis pas quelqu’un de fréquentable. »

Ton visage ne laisse transparaître aucune émotion particulière, comme d'habitude. Pourtant, tu finis par hausser les épaules, poussant mécaniquement un soupir.

« Je pense pas que ce soit à toi de décider ça. » Légère pause durant laquelle tu ne bouges pas, les yeux rivés au ciel. « Personne ne devrait pouvoir s'auto-proclamer "peu fréquentable". Car si c'était le cas, tu penses pas que j'aurais passé mon chemin ? »

Tu tournes doucement la tête vers lui, calme. T'as jamais vraiment compris les gens qui s'auto-proclamaient asociaux ou pas fréquentables. Ce sont les autres qui attribuent ce genre d'étiquettes sur les gens. Tu peux pas non plus prétendre connaître suffisamment Seth pour savoir s'il est, oui ou non, fréquentable. Chacun son point de vue sur les gens. Une seule personne ne peut pas décider pour tous.

« Tu connais l'histoire du vilain petit canard ? » Qui ne la connait pas ? Mais tu préfères développer. « Admettons que tu sois, comme tu dis, une bête noire. Un vilain petit canard. Tu crois que tout le monde te rejette parce que tu es différent ? Ou qu'ils disent que tu n'es pas fréquentable ? C'est simplement parce que tu n'as pas trouver la ou les personnes qui te ressemblent. » Pause. « Alors oui, t'es peut-être le mouton noir d'un troupeau de moutons blancs. Mais ça veut pas dire que tu n'as aucun endroit où aller. Tu finiras forcément pas trouver un troupeau de moutons noirs dans lequel tu seras accepté, tu crois pas ? »

Tu finis par te lever, te penchant pour ramasser tes affaires après t'être étirée. Tu loges la bretelle de ton sac sur ton épaule et quelques affaires contre ta poitrine.

« Je pense que le monde est assez vaste. Personne ne mérite d'être seul, sauf si on l'a choisit. Et toi Seth ? Tu veux être seul ? Quelque chose me dit que non. Alors lève-toi, et libère-toi de ce qui t'entrave. »

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MessageSujet: Re: Le loup et l'écureuil △ pv seth   Le loup et l'écureuil △ pv seth 1400359500-clockMer 20 Aoû 2014 - 14:38
A vaincre sans peril, on triomphe sans gloire.

Rejeter. Rejeter les gens. Les empêcher de s’attacher à lui. Parce qu’il n’a jamais eu de véritables amis. Juste des gens avec qui fumer des cigarettes, boire des bières et cogner des gens. Des gens qui fuyaient à la moindre emmerde. A toujours trainer avec des ordures, il a fini par se considérer comme un déchet. Cercle vicieux qui l’a plongé dans la solitude. Il entend son soupir. « Je pense pas que ce soit à toi de décider ça. » Sa mâchoire se contracte et son cœur se serre. Doucement, il sent sa carapace se refermer sur lui-même. L’étouffer. Le noyer dans sa noirceur. « Personne ne devrait pouvoir s'autoproclamer "peu fréquentable". Car si c'était le cas, tu penses pas que j'aurais passé mon chemin ? » Grognement. Elle a raison, certainement. Ses yeux le brûlent et il ferme l’écran de ses paupières, posant la tête contre ses genoux. C’est trop. Trop pour lui. Parce qu’il revoit le visage de Charlie au milieu du tourbillon flamboyant de ses cheveux. Son sourire puis, aussitôt après, la lueur brillante des larmes roulant sur ses joues. Rien que pour ça, pour avoir fait pleurer celle qu’il aime, il mérite cette étiquette. Voyons Hannah, c’est ton amie, qui plus est. Et c’est la première fois qu’on discute seul à seul. Tu as le cœur trop pur.

« Tu connais l'histoire du vilain petit canard ? » Inspiration. Il rouvre les yeux, fixant droit devant lui le chemin qui sillonne à travers le parc. Ce sont les autres qui ont teint sa fourrure d’un noir charbonneux. Par leurs mensonges. Leur mépris. Parfois, Seth se demande s’il y a véritablement quelqu’un, quelque part qui pourra le comprendre. Un troupeau de mouton noir, comme elle dit. Mais il est fatigué de le chercher. Fatigué de toujours courir après des chimères sans jamais trouver un abri sous lequel se reposer. Il a cru que Charlie, sa belle rousse, serait un havre. Un oasis en plein désert. Mais il en avait asséché la source. Il voit devant ses prunelles vitreuses le motif des gouttes de pluie sur le carreau de la fenêtre de son bungalow. Frisson. Il la regarde se remettre debout et se dit qu’elle est vraiment plus gentille que ce qu’elle ne laisse paraitre. Intérieurement, le blond se dit qu’il espère qu’elle trouve sa troupe, elle aussi. Et un bon lot de noisette. Parce que voilà, c’est un écureuil.

« Je pense que le monde est assez vaste. Personne ne mérite d'être seul, sauf si on l'a choisi. Et toi Seth ? Tu veux être seul ? Quelque chose me dit que non. Alors lève-toi, et libère-toi de ce qui t'entrave. » Son discours ressemble à celui de Charlie. Il a envie de pleurer. Parce que non, il n’a pas envie d’être seul. Qui le voudrait ? Mais il en est incapable. Comme un animal sauvage qui n’a des contacts sociaux que lors de la saison des amours, il recule quand on l’approche. La peur, voilà ce qui le paralyse. Sans repère, il s’est construit tout seul de manière chaotique. Son ciment est un mélange de haine, de sang et de tristesse. Et il craint qu’en y ajoutant de la tendresse, de l’amitié et l’Amour, il finisse par s’écrouler. Alors il la regarde de ses grands yeux tristes, aussi bleu que le ciel un matin d’été, sans oser bouger. Vivant pour le plaisir et par la violence, il sait qu’il ne pourra pas offrir le bonheur dont les filles rêvent. Dont il rêve. Parce qu’il a le cœur qui saigne. Soupir.

Difficilement, il se remet sur pied. Ses jambes tremblent légèrement alors qu’il s’appuie contre le tronc. Il veut y croire. Croire en ce que tout lui raconte Hannah. Ce qu’elle lui laisse entrevoir. « Hannah. Hésitation. Je…  Hum. Merci. » Son regard, jusqu’alors vagabondant dans le feuillage verdoyant du cerisier, vient se planter dans les prunelles de la jeune fille. Puis tendant la main vers les branches les plus basses, il décroche quelques fruits qu’il présente ensuite, paume ouverte, vers la brune. Toi aussi, Hannah, tu as ce côté animal. Je le sens, au fin fond de mes entrailles, que toi, mieux que quiconque, tu seras capable de me comprendre.


Ai-je tort ?


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Le loup et l'écureuil △ pv seth
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