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 Fraternité. || Dex&Orest

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MessageSujet: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockMer 13 Aoû 2014 - 2:30
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Les cernes couplées aux rouges des larmes donnaient un mélange de couleur particulièrement horrible sous les yeux de la suédoise. Elle qui d’ordinaire se levait, pétillante de bonheur, répandant la bonne humeur dès le matin dans sa cabane. Elle s’habillait en vitesse, prenait sa douche et se coiffait selon les indications de Victoria, sa précieuse amie et présidente. Elle prenait soin d’elle pour quelques minutes et prenait ensuite soin des autres durant tout le long de la journée. C’était son nouveau rôle, sur lequel Cale l’avait éclairée, c’était ce qu’elle se devait de supporter et de mener à bien. Pour elle, ça ne changeait rien avec son quotidien sinon qu’elle devait se montrer encore plus entreprenante et se socialisait davantage, mais elle avait l’habitude de se montrer lumineuse depuis toujours. Elle était ainsi, distributrice de bonheur, de sourires, véritable soleil sur pattes qui s’exhortait à rendre la vie des autres meilleure.

Mais depuis quelques jours, c’était du faux. Depuis quelques jours, elle faisait semblant, depuis quelques jours elle faussait ces sourires. Elle étouffait, entre cette nouvelle popularité du fait de ce titre de « Miss Prismver » et ce nouveau don. Les gens la regardaient avec admiration, les garçons portaient sur elle un regard nouveau depuis qu’elle avait gagné cette stupide élection. Comme si au final, ça changeait quelque chose - on lui portait enfin de l’intérêt pour ce qu’elle était vraiment. Bien sûr, c’était loin de ce qu’elle avait imaginé, mais elle l’avait bien pris. Le seul soucis, c’était que ces nouvelles rencontres étaient presque étouffantes tant cet univers de popularité était inhabituel pour elle. Elle ne faisait plus face à ces moments de solitude, avait toujours quelqu’un avec qui discuter ou à rencontrer, mais ça avait finit par devenir pesant.

Elle n’en dormait plus. Ces journées avaient finit par épuiser même une pile électrique comme elle, et la nuit, elle ne pouvait pas s’endormir. La nuit, ces voix se réveillaient et lui murmuraient des choses à l’oreille. Des morts. C’est ce qu’elle avait finit par déduire. Elle pouvait dès à présent parler avec les morts, et ce don la rendait insomniaque. Ca avait duré, encore et encore, si bien que ce matin-là, elle avait marmonné quelques excuses à une Cassandre en pleine forme avant de se glisser de nouveau sous sa couverture. Elle était exténuée, et elle parvint à trouver le sommeil quelques heures. Lorsqu’elle se leva, un peu après midi, elle s’était avancée dans le couloir et y avait croisé un parfait inconnu. Orest Koslowski était un E de 18 ans qui n’avait plus d’eau depuis que Jacklynn, sa colocataire et membre de RED, avait vu son courant coupé à cause de ses agissements.

Le changement avait affecté tout le bungalow - et malgré l’effarant manque de peine dans les mots du polonais, la Miss avait finit par accepter de le laisser se doucher ici. Elle était passée en première, et lorsque Orest était sorti à son tour, il était tombé sur une suédoise en larmes. Elle avait ressassé ces dernières journées, et elle était sur le point de craquer. Elle avait besoin de voir Dexter, et, craignant qu’elle n’ait une crise de panique, Orest l’avait accompagnée. Ainsi, la demoiselle avait fait le tour du pensionnat jusqu’à s’adresser aux élèves de la classe A. Ces derniers lui avaient indiqué le toit, comme si apparemment le jeune homme l’avait choisi pour son déjeuner de midi. Felicia monta tous les échelles jusqu’à gravir les escaliers qui menaient au toit, ne pouvant s’empêcher de fondre en un sourire à la vue de son amie.

Elle était ridicule, dans son grand pull et les cheveux attachés avec maladresse, elle était ridicule avec ses grandes cernes et son air tombé du lit. Elle adressa un sourire poli à Orest puis salua Dexter d’un grand mouvement de bras, enjouée à sa vue, enchaînant sur un bonjour bourré de joie.

▬ Salut Dexter !
- Attends, grogna le polonais. C’est ce type ton super pote ? J’le connais, on l’appelle Weirdex ! Hey man, me tue pas avec ce sourire de psycho’.

Elle avait vraiment le chic pour trouver les bonnes personnes. Elle perdit déjà son sourire, toute petite entre les deux hommes qui se faisaient face. Si seulement elle avait su.
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MessageSujet: Re: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockSam 16 Aoû 2014 - 3:24

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Je n’avais pas beaucoup dormi ces temps-ci.
Enfin, tout dépend de ce que vous voyez par “pas beaucoup dormi”. Je veux dire, moi qui ai l’habitude de sommeiller quatre à cinq heures par nuit, les deux heures durant lesquelles je me suis laissé bercer par les bras de Morphée me semblaient bien courtes. J’étais certes fatigué, mais ce n’était pas bien dérangeant en soit. Dormir n’a jamais été un de mes passe-temps préférés, sachant qu’elle correspondait à la période où mon esprit me jouait des tours, cherchant à me torturer avec les évènements du passé. Serais-je masochiste sur les bords? Sachant que cet esprit m’appartient. Ah non, cela est fait inconsciemment, nombreuses sont les personnes qui l’affirment. Admettons. Cela voudrait tout de même dire qu’une partie de moi cherchait à se punir en m’infligeant de telles visions.

Je m’égare.
Personne ne se soucie de mes troubles du sommeil. Je n’accorde pas vraiment d’importance à la vie des autres alors je ne vois pas pourquoi ceux-ci devraient le faire pour moi. Peut-être parce qu’ils sont différents. Heureusement d’ailleurs, imaginez seulement si le monde était comme moi. Ce serait bien ennuyant, surtout pour ma propre personne qui ne pourrait s’amuser de la stupidité d’autrui.

C’était un peu arrogant de ma part, je m’en excuse. Ces soi-disant excuses ne sont pas sincères bien évidemment, mais disons que la société où nous vivons m’oblige à jouer les hypocrites afin de ne pas blesser ou irriter mon entourage. C’est une question de savoir-vivre.

Me serais-je à nouveau égaré?
La fatigue en est sans doute la cause. Tergiverser sur tout et rien, même sur des choses inintéressantes. C’est un peu paradoxal de beaucoup penser alors que notre corps et notre esprit ont juste besoin de repos. Enfin, je n’ai pas besoin de manquer de sommeil pour faire fonctionner mes neurones plus que la moyenne. Mais, ce à quoi je pense en ce moment même n’a aucun sens et ne m’apportera sans doute rien du tout. Ce n’était qu’un moyen d’occuper mon esprit fatigué et qui refuse pourtant de me laisser me reposer convenablement. Que c’est cruel de sa part. Attendez, serais-je entrain de me reprocher mes propres actions? Sachant que cet esprit est le mien et que… Enfin, je pense que tout le monde a compris.

En réalité, je ne fais que retarder le moment où je devrais parler du principal évènement de ma journée.
Journée durant laquelle je décidai que j’avais besoin d’être seul. Je m’étais donc isolé sur le toit, lieu que peu de personne fréquentait. D’après ce que j’en sais tout du moins. Mon repas était juste à côté. Je n’y avais pas touché. Je n’avais pas faim du tout. J’étais sans doute grognon, bien que ça ne se voit pas forcément. Pathétique. C’est ce à quoi je devais avoir l’air, allongé sur ce toit, les bras écartés le plus loin possible. À fixer le ciel sans vraiment m’y intéresser. Jusqu’à ce que j’étire mon cou pour considérer cette jeune fille qui venait à ma rencontre. Felicia. Je souris.

Un sourire qui disparut bien vite alors que je n’eus même pas le temps de la saluer correctement. C’était qui lui? Weirdex. Ce surnom aurait sans doute dû me vexer, bien que celui-ci soit parfaitement justifié. Je pense qu’en temps normal, je lui aurais asséné ce fameux sourire dont il venait de se moquer. Mais là, non. Je n’étais pas d’humeur. Du moins, je l’ai sans doute été pendant les quelques secondes où je n’avais fait attention qu’à la nouvelle Miss Prismver. Je l’avais fixé longuement, l’air très calme. Alors qu’intérieurement j’avais cette furieuse envie de lui abattre un objet contondant dans la face. Mais je me redresse pour lui faire réellement face. « Hum… Je suppose qu’emmerder le monde est un don inné chez toi. » Il pouvait le prendre comme il le souhaitais, insulte, compliment peu importe. « C’est sûrement la présence de Felicia qui m’empêche de te balancer du haut de ce toit. » Hum. Peut-être était-ce un peu trop. Mais l’envie était là.
love them! Dexter : #469bcc
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MessageSujet: Re: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockSam 16 Aoû 2014 - 19:48
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La vérité, c’est qu’elle aurait sûrement fait attention aux détails si elle était en bon état. Felicia n’avait jamais été bonne observatrice, mais elle aurait remarqué ce genre de choses. Ce sourire éternel, que Dexter ne manquait jamais d’aborder en sa présence, était aux abonnés absents. Elle ne le voyait pas, parce que ses yeux alourdis par la fatigue et au regard floué de larmes était bien incapable de s’attarder sur ça. Elle le voyait simplement lui dans son ensemble, si beau qu’il était. Elle était contente de sa présence, s’accrochait à cette bouffée de chaleur qu’il lui apportait à défaut d’être capable de la lui rendre. Pas cette fois - sa lumière était étouffée par toute la douleur à laquelle elle faisait face, une étoile teintée de rouge ; mise à mal par ces innombrables voix.

Elle les entendait sans cesse. Elles lui murmuraient des choses, en suggéraient d’autres. Ces voix s’exprimaient sur ses doutes, l’aidaient, ce bruit de fond insupportable dont elle ne pouvait se débarrasser. Le pire étaient ces menaces incessants, ces sifflements, cette tourmente - ces morts regrettés, inaccomplis qui la suppliaient de les ramener comme si elle en était capable. Elle avait pensé à prendre conseil auprès de Léocade qui possédait le même pouvoir, mais elle n’en était pas sûre. Depuis leur dernière escapade à la salle de musique, elle ne l’avait pas revu, et ce long discours qu’il avait fait dans le bureau du directeur l’avait refroidie. Elle ne voulait pas le déranger pour ça maintenant, et restait de ce fait livrée à elle-même.

Elle aurait voulu en parler à Dexter. Elle n’avait qu’une envie, lorsqu’elle l’avait vu, c’était tout lui raconter. Tout lâcher, craquer, exploser, pleurer. Elle faisait des efforts depuis son élection, s’efforçait à aller vers les gens, accueillir les nouveaux, travailler davantage. Elle voulait améliorer son image, non pas pour elle ou pour soulager sa conscience, simplement pour tenir son rôle comme Cale le lui avait expliqué. Inutilement, elle s’inondait de pression et elle n’en pouvait plus. Seulement elle eut ce frein lorsque Orest prit la parole pour s’adresser à Dexter, le regarda plus précisément. Dexter n’avait rien de bizarre, en revanche, elle ne pouvait pas en dire autant aujourd’hui. Il semblait différent - c’est là qu’elle remarqua son expression, son absence de sourire, son regard qu’elle ne put soutenir, fatiguée.

Il se lève, lui passe devant et se plante devant Orest - c’est là que Felicia a un déclic. Elle l’observe quelques secondes, incompréhensive, écoute ses paroles agressives à l’égard d’Orest. Il a mal pris l’humour de ce dernier, ce que la suédoise a bien compris. Elle s’avance vers eux, tente de s’immiscer entre eux mais aucun ne lui accorde un regard alors qu’elle tente de prendre la parole. Orest en revanche, perd son sourire et se fond en un rictus narquois à l’entente de la seconde phrase. Felicia est touchée, vrille son regard de l’un à l’autre, prenant conscience qu’elle est bien incapable d’intervenir dans un tel conflit, trop loin de leur réalité.

- Tu prétends que t’en serais capable ? C’est pas ta putain de cravate indigo qui te file une seule once de supériorité vis-à-vis de moi.

Il s’avance, pousse Dexter d’une main et défie son regard. La Miss affronte à ce choc des titans, incapable de s’interposer avec son si petit gabarit - incapable de briller sur eux avec une lueur si faible, blessée.
Elle sent sa respiration s’accélérer, le même phénomène qu’à New-York se reproduire. Crise de panique, et son regard se plante dans le vide, se perd - elle porte ses mains sur ses oreilles, marmonne quelques plaintes pour faire taire les voix. Orest s’arrête, tourne son regard vers elle, tente de s’approcher, mais la suédoise recule contre le mur, submergée par son pouvoir, ne peut que sentir ses larmes couler alors qu’elle perd le contrôle. Les bougies, qui maintenaient la lumière en l’absence d’électricité, sont toutes soufflées par un vent glacial et menaçant qui se répand dans toute la cabane. Le visage de Felicia blêmit, ses yeux roulent dans leur orbite et elle s’affale contre le mur, perdant son équilibre.

Tremblante, elle met un instant avant de finalement lever les yeux vers eux, écartant ses mains de ses oreilles - le pouvoir a cessé de fonctionner. Toutefois, elle a entendu, et elle sait à présent. Elle connait le lien qui les unit, elle l’a entendu de la voix de leur famille défunte. Maintenant c’est à leur tour de l’entendre de sa voix.

▬ Vous êtes frères…
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MessageSujet: Re: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockLun 6 Oct 2014 - 13:17




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Sourcils froncés, il ne le quitte plus du regard, recule de quelques pas lorsque son interlocuteur le bouscule d’une main. Tout cela risquait bien de mal tourné, mais Dexter s’en moquait éperdument, même en sachant qu’il avait peu de chance de dominer Orest physiquement. « Ce que tu sembles pas comprendre, c’est que j’ai pas besoin de cette cravate pour t’être supérieur. C’est con, hein? » Au départ, il ne remarque pas le détresse de Felicia, faisant vaillamment face à celui qui allait s’en doute lui péter la gueule. Il finit pourtant par sentir qu’il se passe quelque chose d’anormal et le fait qu’Orest fasse volte-face avait terminé de l’en convaincre. Elle recule alors que le E tente de s’approche, Dexter fait de même sans s’arrêter, s’accroupissant sans attendre auprès d’elle. Désormais, il aura beau dire qu’il ne se préoccupe pas d’elle plus que ça, sa crédibilité en aura pris un coup après ça. Et le jeune homme tend une main hésitante vers elle, s’apprête à entrer en contact avec elle, mais se ravisse rapidement et se contente d’un simple contact visuel. Du moins, il essaye. « Felicia, tu m’entends? Dis-moi ce qu’il se passe. »

Et on sent l’inquiétude dans sa voix alors qu’il tente tant bien que mal de ne pas paniquer. Dexter qui panique, mais quelle bonne blague. Mais, comment rester insensible face à une chose pareille? Il était bizarre, certes, mais pas sans coeur. La pression descend d’un cran lorsqu’elle relève la tête vers eux, le A recule, sentant qu’il était peut-être un peu trop près. Pourtant, ce dernier ne la quitte pas des yeux, attendant une parole, une réaction de sa part. Il s’attendait à tout, sauf à ça. Et ça résonne, il y a comme un écho dans sa tête. Vous êtes frères.. Interloqué, le blond se tourne vers le second concerné, le fixe un instant, partageant sa surprise avec celui-ci. Avant de s’intéresser à nouveau à la souffrante. « Tu vas bien..? » Il préfère prendre le temps de réfléchir à ce qu’elle venait de dire et d’abord s’intéresser à son état. Pourtant, c’était plus fort que lui, il voulait des réponses, tout de suite. Et il n’y avait qu’elle pour lui en donner. « Orest et moi frère? Qui t’a dit ça? »

À ses yeux, cela lui paraissait plus qu’improbable, presque impossible. L’un se nommait O’Neill, l’autre Koslowski. Inutile de préciser qu’ils avaient sans doute vécu à des endroits bien éloignés l’un de l’autre. Il ne se ressemblait pas vraiment, n’avaient pas grand chose en commun… La seule raison qui faisait douter Dexter, c’était bien le fait qu’il n’avait jamais connu son père biologique. Sa génitrice lui avait juste dit qu’il s’en était allé peu après sa naissance.. Avec son frère. Il déglutit, sentant le sang se glacer dans ses veines. Alors ce mystérieux frère serait…? Impossible. Dexter avait de la peine à y croire. Il ne pouvait pas y croire. De plus, jamais il n’avait parlé des circonstances de sa naissance à qui que ce soit. Personne ne devait savoir. Le jeune homme avait même pris le soin d’active son pouvoir en présence de personne capable de lire dans les pensées ou autre. Alors comment? Surtout, comment Felicia pouvait-elle savoir? À sa connaissance, le don de celle-ci est le vol. Oui, puisqu’il l’avait mainte fois aidé à redescendre sur terre en annulant son effet.

Il meurt d’envie de s’approcher un peu plus, mais il s’abstient. Elle n’a sans doute pas besoin de ça. Il se tourne à nouveau vers Orest, brièvement, cherchant simplement à voir sa réaction. Si cela lui paraissait aussi fou que pour lui. Mais, son regard vrille rapidement sur Felicia, une nouvelle fois. Et il la considère longuement, sous toutes les coutures. « Tu as mal dormi ces derniers temps, pas vrai? » Il reconnaissait ces cernes caractéristiques d’un sommeil agité. Ça lui était familier. Peut-être était-ce la pression que conférait la statut de Miss. Peut-être était-ce tout autre chose. Dans tous les cas, Dexter comptait bien découvrir la raison. Et comment pourquoi affirmait-elle qu’Orest et lui-même étaient liés par le sang.


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MessageSujet: Re: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockLun 6 Oct 2014 - 14:15
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Il lui faut quelques instants avant de se reprendre - son regard est porté droit devant elle, sur le mur, et elle est perdue. Totalement perdue. Elle ne comprend plus rien, ne contrôle rien - elle semblait si rayonnante quelques instants plus tôt, belle, gracieuse, aimée, respectée. Elle était au sommet, mais plus encore, elle faisait sourire les autres de sa lumière sans égale. A présent, sa lumière ternie peinait à garder un sourire d’affiché sur le visage même de Dexter et elle n’était même pas apte à les séparer. Miss Prismver ? Soleil ? Quelle belle blague. Tout ce qu’elle avait été en mesure de faire, c’était de paniquer - et le manque de sommeil n’était pas une excuse.

Peut-être était-elle trop dure avec elle-même. Peut-être que cette volonté d’agir seule, en solitaire, était ce qui l’avait menée dans une telle détresse. Persuadée d’être capable de tout régler, résolue à agir seule, elle ne voulait pas d’aide, refuser que quiconque ait à faire des efforts pour avoir à sourire. Elle voulait encadrer la totalité de son entourage et, à plus grande échelle, cette école dont elle aimait chacun des élèves. C’était stupide, utopique, mais elle se refusait à voir quelqu’un l’épaule, parce qu’elle estimait que ce rôle était sien. Et, indéniablement, le poids de ce qu’elle considérait comme étant son rôle avait finit par peser et elle avait craqué.

Etoile brisée.
A présent il n’y avait rien de plus que ces voix sinistres, ces visions étranges et cette insomnie qui devenait toujours plus insupportable. Elle, qui devenait toujours plus insupportable. Son regard croise celui de Dexter et elle l’observe, s’y accroche pendant de longs instants. Elle le détaille sans gêne, encore bousillée par son propre effort, s’en sert comme d’une ancre à la réalité. Felicia le jauge, calcule brièvement la distance qu’il a créé entre eux par sécurité, grimaçant intérieurement. Ca la rend folle qu’il n’ait pas compris. Ca l’énerve intérieurement, qu’il ne voit pas le pouvoir qu’il a, que c’est justement en gardant cette distance qu’il ne parviendra jamais à l’aider.


Ce n’est pas de sommeil donc elle a besoin.
Ce n’est pas d’air donc elle a besoin.

La solution est là, ridiculement proche, à tel point qu’elle lui semble si loin - et ça commence à lui sembler évident, qu’il ne la regarde pas avec les mêmes yeux qu’elle, peut bien le faire. Pourtant, elle veut essayer à nouveau. Elle rompt la distance, enroule ses bras autour du sien et pose sa tête sur son épaule. La question est balayée d’un hochement de tête positif, elle n’a pas la foi de trouver les mots adéquats, aimerait simplement se reposer. Là, contre lui - parce qu’il n’y a de meilleur moment de repos pour le soleil que dans l’heure nocturne. Elle sentait que, même sans son don, elle n’aurait su trouver meilleure compagnie.

Et étonnement, c’est Orest qui vient briser ce silence. Les yeux écarquillés, épris de peur, surprise, incompréhension. Il ne regarde pas Dexter. Il ne regarde pas Felicia. Il regarde le mur, droit devant lui, comme figé, semble perdu, abattu, dans une détresse des plus totales. Il cligne des yeux, secoue la tête pour tenter de se remémorer cette voix qu’il a entendu. Pas de doute, c’est elle. Il blêmit, recule jusqu’à la porte, mettant quelques bonnes secondes pour en trouver la poignée et l’ouvrir. Pas un mot, simplement ce regard paniqué qui en dit long - il ne se rend compte de sa propre situation que lorsqu’il s’apprête à sortir, et c’est comme un déclic. Dexter. Felicia. Le don, la panique, les liens du sang - Dexter et lui. Dernier regard pour le concerné.

- J’aimerais qu’on s’parle un de ces quatre si t’as l’occas’. Désolé pour tout ça, enfin, on verra tout ça une autre fois. J’ai un truc à faire.

Pas de remarque ironique, pas de sourire, d’amusement comme il en a l’habitude. Felicia amorce un geste, aimerait le suivre pour l’aider mais se ravise. C’est toute la fatigue accumulée ces derniers jours qui semble la prendre de court - elle cligne très vite des yeux, cherche à rester éveillée. C’est Morphée qui vient la chercher à l’unique moment où elle ne le désire pas - et elle se fait violence pour rester debout, s’écarte du A et vient trouver son regard, sourire sur les lèvres. Maladroit, comme elle en a l’habitude avec lui.

▬ …Je ne dors plus du tout. J’entends ces voix dans ma tête, celles des morts… et elles m’empêchent de dormir. Je ne sais plus quoi faire. J’en ai marre de tout ça Dex, toute cette popularité, tous ces regards. C’est pas moi tout ça. La Miss, c’aurait dû être Vic, elle le mérite mille fois plus...

Et c’est le mental qui craque. Elle passe ses mains sur son visage, se refuse à pleurer ou à se laisser aller. Tu n’as pas le droit Feli, tu as bien trop pleuré pour ta propre personne. Et c’est frustrant, parce qu’elle le pensait, elle était résolue, elle pensait être au dessus de tout ça.
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MessageSujet: Re: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockLun 6 Oct 2014 - 17:52




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Dexter ne comprend pas ce genre de chose. Il est très intelligent, certes. Mais contrairement aux sciences et autres, ce n’est pas le genre de sujet où ce dernier se trouve à l’aise. Les relations, tout ce qui touche au social, ce n’est pas sa tasse de thé. Les envies, les besoins et la façon de pensée d’une jeune fille qui s’intéresse peut-être un peu trop à lui. Il n’en sait rien, Dexter se fit à ce qu’il voit et ce qu’il voit en ce moment même, c’est une personne souffrant d’insomnie et ayant un grand besoin de repos. Pas une personne qui a ce désire particulier d’être avec une autre en particulier. Alors il est là, tentant de raisonner logiquement, tourmenté par la révélation qu’elle venait de lui faire. Surpris par le fait qu’elle attrape son bras, pose sa tête contre lui. Surpris par le fait qu’elle puisse le voir comme un soutien. Mais, il ne bouge pas Dexter. Il déglutit, se tend mais la laisse faire sans broncher.

Pourtant, il finit par se détendre, comprenant qu’il ne possédait ni la force ni l’envie de la repousser. Se rendant finalement compte qu’elle avait sans doute besoin de ça. De lui. Il la laisse se reposer contre lui, considère Orest, lui qui semble bien plus surpris que lui, avant d’hocher la tête pour toute réponse. Qu’il ait envie ou non, il le fallait. Dexter ne pouvait tout simplement pas faire comme si rien de tout cela ne s’était passé. Et si Felicia avait raison? Que faire? Honnêtement, il n’en avait aucune idée. Il ne tentait même pas d’imaginer la suite, les conséquences que cette révélation pourrait avoir. Il préférait oublier. Pour le moment. Il la laisse s’éloigner, il l’écoute avec attention. « Tu as croisé l’élève mystère Felicia... » Sinon, il ne voyait pas comment elle aurait pu passer de vol à la communication avec les morts. L’élève mystère… La seule personne qui effrayait réellement Dexter. Rien que le fait de pouvoir le croiser lui donnait la chair de poule.

Le jeune homme pose son regard sur le sol, semble pensif. Il finit par passer sa main derrière la tête de la D, la ramène contre lui, son torse avant d’expirer profondément. Ce n’est pas un geste qui lui ressemble ça, pas vrai? La proximité, le contact avec les autres… Ça n’a jamais été ce qu’il préfère. « Pour ça, je peux t’aider. » Il lui suffisait d’utiliser son don à lui pour la soulager. Ce qu’il faisait en ce moment même, espérant se rendre utile. « Je n’ai jamais été populaire et je ne le serai sans doute jamais. Ce n’est pas le genre de chose que j’arrive à comprendre. » Toute la pression qu’elle pouvait avoir sur les épaules à cause de ces stupides élections. On peut dire que comparé à elle, Dexter avait la belle vie. « Miss Prismver ou pas, tu restes Felicia. Tu as le droit de pleurer, rire, te mettre en colère. Tu as le droit d’être toi-même. »

Il essayait, Dexter. Réconforter les gens n’a jamais été une mince à faire pour lui. Alors il ne le faisait pas. Pourtant, avec Felicia, il faisait un effort. Et si vous lui demandez pourquoi, ce dernier ne saurait quoi répondre. « Ils t’ont choisi parce qu’ils appréciaient la personne que tu es au naturel. On t’a peut-être donné le titre de Miss, mais tu n’en restes pas moins Felicia, la geek joyeuse qui illumine nos journées avec sa bonne humeur contagieuse. » Le jeune homme déglutit à nouveau, surpris par ses propres paroles et la distance entre eux qu’il avait lui-même réduite. « Je pense qu’ils s’attendent juste à ce que tu restes toi-même... »

Et il se surprend à caresser la chevelure blonde de Felicia, tandis qu’il sent son souffle se répercuter dans son cou. Lui qui devrait avoir l’air imperturbable se mord légèrement la lèvre inférieure et cherche ses mots, doutant tout de même que ceux-ci soient efficaces. Il n’a jamais eu l’impression d’avoir un quelconque talent d’orateur. « Ce que je t’ai dit n’arrangera sans doute pas tes problèmes, mais peut-être que ça t’aidera à te sentir mieux. Qui sait. »


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MessageSujet: Re: Fraternité. || Dex&Orest   Fraternité. || Dex&Orest 1400359500-clockMar 14 Oct 2014 - 16:49
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Elle hoche la tête en silence, doucement et machinalement, écoutant d’un oeil distrait son nouvel ami quitter la pièce. Son coeur se serre de culpabilité et elle met quelques instants à se reprendre, bloquée à la pensée qu’elle ait pu laisser quelqu’un se faire du mal par sa faute. Son cerveau fait abstraction de toute logique, efface l’implication qu’a bien pu avoir le polonais dans son propre mal et la rend responsable de tout ça. Elle que l’on n’oblige à rien, elle qui se pose tout ce poids sur ses épaules, elle avait en plus l’idée de se mettre des choses inutiles en tête. Une culpabilité qui n’était pas la sienne. C’était presque un fardeau qu’elle avait à porter - le contrecoup de toute la lumière qu’elle diffusait autour d’elle.


Mais Dexter était là. Dexter était sa lune, celui qui brillait dans le noir et la rattrapait quand elle n’y tenait plus. Il avait toujours été là pour ça, il l’avait toujours aidée sans rien demander en retour. Elle ne le voyait pas aussi souvent que Cassandre, elle n’était pas aussi accueillante qu’avec les nouveaux, pas plus quelque chose avec lui qu’avec quelqu’un d’autre. Elle était ennuyante, trop intimidée pour faire quoi que ce soit d’autre que l’ennuyer - c’était à son sens comme ça que les choses étaient. Elle manquait sans doute de confiance face à lui, parce qu’elle était incapable de le percer comme elle pouvait bien parvenir à comprendre d’autres personnes.

Frustrée peut-être. Elle ne saurait pas dire - mais il y a peut-être une chose qu’elle faisait plus avec lui. Être elle-même. Ne pas jouer ce jeu de sociabilité ou chercher à faire sourire les autres. Elle le savait, elle n’avait pas la même influence sur lui - ou, si c’était le cas, il le cachait à la perfection. C’était étrange, pour elle qui n’était pas habituée à ce genre de situation, mais ça n’était pas désagréable. Elle aimait cette indépendance qu’il avait vis-à-vis d’elle.

Alors la Miss se détend, soupire, se laisse aller, se laisse bercer. Son regard se ferme, son sourire s’efface, son expression se ferme - visage fermé et fatigué qu’elle n’a pas l’habitude d’afficher. Elle ne se force plus. Elle n’essaie plus, pas ici, pas avec lui - car c’est lui qui a toujours prit soin d’elle lorsqu’ils étaient ensemble et ce sera toujours le cas. Elle reste là, figée, à écouter ses mots - l’élève mystère l’a privé de son pouvoir de vol qu’elle aimait tant. A présent, il n’y avait plus que les voix des défunts pour bercer ses nuits, la mort au lieu du souffle du vent dont elle avait prit l’habitude. Elle le savait, mais l’entendre de la bouche de Dexter rajoutait une couche de réalisme à l’information.

Elle avait l’impression de se réveiller d’un très long rêve.
Et, maintenant qu’elle pouvait enfin se permettre de se reposer, elle sentait les larmes lui grimper aux yeux - et fut prise d’une violente envie de pleurer à mesure que les voix s’effaçaient. Enfin le silence. Enfin. Elle l’attendait depuis des jours, des semaines, et enfin il était là. Plus agréable que jamais, plus appréciable que jamais - plus reposant que jamais. Elle s’accrocha tellement à ce silence pendant ces quelques secondes qu’elle aurait frappé la personne qui avait prit la parole si ça n’avait pas été Dexter.

D’autant qu’il avait raison. Elle cligna des yeux, surprise, n’ayant pas l’habitude de ce genre de paroles venant de lui. Rassurant, honnête, franc - elle ne le voyait pas, nichée dans son cou, mais elle avait l’impression qu’il ne souriait plus comme à l’accoutumée. Elle aurait voulu se redresser, simplement pour voir l’expression sincère qu’elle l’imaginait aborder pendant ses paroles. Elle avait le droit d’être elle-même, elle avait ce droit autant qu’un autre et ce titre n’y changeait rien. Depuis le début, elle s’était attribuée un devoir qu’elle n’avait jamais possédé, jusqu’à en oublier ses propres droits.

Le jeu avait prit une proportion trop inattendue, et le retour de flammes était sévère. A nouveau, qui était-là pour la soutenir ? C’était Dexter. Dexter, Dexter, Dexter. Toujours lui. Il donnait peut-être cette impression de froideur, abordait cette distance et paraissait mystérieux, mais il avait toujours été proche d’elle. Plus proche d’elle que n’importe qui. Il était là, indétrônable, incassable, irremplaçable. Dexter. Plus elle y pensait, plus ça lui semblait évident. Lui, elle, eux depuis le début. Maintenant qu’elle avait compris, elle se rendait compte à quel point elle avait été aveugle. Aveugle, mais aussi menteuse envers elle-même. Et que sa réalité se résumait à deux simples mots. A un simple murmure.

▬ Je t’aime.

Elle se redressa, plantant son regard dans le sien et lui sourit, plus sincèrement qu’elle n’aurait pu le faire. Le sourire d’une fille amoureuse.
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