Taquinons la balle | ft. Colton

LET'S PLAY

T'avais passé la journée à rire avec tes potes devant des films débiles, un café ou un chocolat entre les mains suivant l'heure. Vous aviez revu Red Riding Hood en riant puis en vous faisant la remarque que, ouai, en fait, il avait peut-être engagé des acteurs avec un pouvoir pour faire un loup aussi réaliste avant d'enlever l'idée en disant qu'il s'agissait d'effets spéciaux. Pas que vous en soyez réellement convaincu, mais bon. Vers seize heure, t'avais commencé à te sentir vraiment trop reposé. T'es hyperactif alors t'as tendance à avoir besoin de bouger. Mais tu n'étais pas allé courir ce matin. Et ça faisait un bail que tu n'avais pas touché la balle (une semaine, c'est pour dire). Alors, après avoir terminé un énième paquet de bonbons, tu t'étais levé, avais salué tes potes et étais rentré te changer dans ton bungalow.  Puis t'avais eu la flemme, alors t'avais juste attrapé ton sac d'affaires et t'étais dirigé vers les vestiaires du gymnase.
Bien sûr que tu avais entendu les bruits du ballon de basket. Et c'est peut-être ça qui t'as poussé à attendre le bon moment pour lui chiper la balle après que tu ai échangé ton jean bleu, ton sweat noir et tes converses noires contre tes vêtements de sport, soit un short de basket blanc, un t-shirt trop grand noir, tes baskets de basketball et, of course, tes essentielles chaussettes montantes de sport qui te permettaient de ne pas finir incapable de marcher après tes sauts pour dunker. Parce que, ça n'a pas l'air mais, plus on est petit, plus on a besoin de sauter haut. On t'avais déjà fait la remarque que, avec, tu ressemblais à une écolière japonaise. Tu leur avais cloué le bec en leur mettant cinq dunk dans la face. Ton équipe t'avais laissé faire, t'étais là pour ça.

Le fait est que cette fille jouait bien. Et ça avait stimulé ton envie de jouer. Alors tu t'étais approché sans bruit. Vraiment sans bruit. Et quand tu avais vu l'occasion se faire, tu ne l'as pas manquée.
Tu t'es alors concentré uniquement sur la balle. Démarrant à pleine vitesse par une accélération qu'il t'avait fallu des années à perfectionner, tu attrapais la balle en plein vol, juste en face du panier. Tu atterris souplement, ménageant tes articulations par habitude. T'es pas un génie. Ou du moins, pas un génie naturel. T'es doué par travail. Parce que t'as bossé pour surpasser les autres.
Alors il est parfaitement normal pour toi de réussir à dribbler après que tu ai rattrapé la balle.

Tu souris à la fille, visiblement plus jeune que toi.



Ton sourire se fait taquin. T'as envie de la tester. Alors, à peine as-tu finis ta phrase que tu change ta balance pour courir vers elle.
T'as envie de la tester, de voir ce qu'elle peut faire. Quand t'es revenu, le club de basket avait disparu. Et t'avais pas eu l'énergie ni le temps de le reconstruire. Aux dernières nouvelles de ton cerveau, il était toujours disparu.
Ce que tu allais être surpris Colton...

LET'S PLAY

Belle balance, de l'expérience apparemment.
Tant mieux, tu aimes les challenges.
Alors, quand il devient temps pour toi de lui montrer de quel bois tu es fais, tu fais ton tour de passe passe préféré. Celui où toute ta balance par d'un côté, ton pied se tourne vers se côté... Mais tu pars de l'autre. C'est plus drôle que juste changer ta balance car, dès que tu tourne ton pied, l'autre joueur à souvent tendance à être certains que tu partira de ce côté. Tu l'as appris aux USA ça.
Cependant, ça demande beaucoup beaucoup de puissance instantanée. T'es pas du genre endurant, mais les Head Start, ça te connaît. Tu fonctionnes comme ça.
Quand tu arrives en face de ton adversaire, tu fais des accélérations soudaine qui les prennent souvent par surprise car la logique voudrait que l'on ralentisse à l'abord d'un obstacle.
Alors tu décides de passer la plus jeune de cette manière. La première fois, ils se font tous avoir. Après, le trick devient plus difficile à utiliser car ils ont tendance à mieux couvrir leurs côtés mais à ce moment là, tu leur fait passer le ballon entre les pattes. T'es plus petit que la majorité des basketteurs masculins alors ça passe. Mais contre la petite en face de toi, cela ne risque de marcher qu'une seule fois, et encore, il faudrait que tu la prenne par surprise.
En attendant, tu l'as passé. Parce que c'est le début. Dès qu'elle t'auras jaugé, tu sais qu'elle deviendra quelqu'un de plus féroce. Mais le but, c'est de la déstabilisée et de l'effrayer un peu, même si tu doute que cela aussi marche.
Alors tu fonce vers le panier au bout du terrain. Tu ne t'arrêtes pas pour faire un saut de loin. Autant lui faire gober que tu es mal à l'aise de loin, ce qui n'est pas non plus ton point fort, même si tu te débrouille.
Non, ton point fort, c'est le dunk.
Tu arrives devant le panier à pleine vitesse et, avec une détente qui demande trop d'années pour être maîtrisée, tu place un dunk et reste quelque instants suspendu au panier avant de te laisser retomber souplement.
Tu souris, penchant la tête sur le côté et lui balançant le ballon.