Petite pause dans la cabane [Lynfan Thompson]

Ça t’a couté combien ?... Je vais te rembourser demain…

Apeine rentré, je m'attendais déjà à ce qu'elle dise cela. Je lui dirais bien de ne pas chercher à me rembourser, mais vu le tempérament de cette fille, je me demande si c'est une bonne idée. Elle pourrait le prendre comme une insulte. Mais d'un côté, accepter si facilement qu'elle me rembourse, ça serait passer pour un mec près de ses sous, ce qui n'est évidemment pas le cas et... à la base, c'est une sorte d'invitation ces pizzas, et tu fais pas payé un invité. C'est stupide. Je pose alors les pizzas sur la petite table et remarque que le bocal de Marybelle est ouvert. Je le savais, elle n'a pas pu s'empêcher de nourrir ma petite gecko. Mais c'est une bonne chose, ça lui a permi de penser un peu à autre chose.

Tu pourrais le prendre comme une insulte mais inutile de rembourser, c'est moi qui régale !

Mais je me demande ce qui a pu se passer durant mon absence car le comportement d'Iska a l'air d'avoir... changé. Déjà j'ai eu le droit à un merveilleux sourire en arrivant, sourire qui lui va magnifiquement bien d'ailleurs, alors qu'il y a encore peu, c'est limite s'il fallait payer pour en avoir un. L'état d'Iska m'inquiète de plus en plus. Elle n'a vraiment pas l'air d'aller bien. Je fais signe à Marybelle de se retirer de la jeune fille et m'approche de cette dernière. Je pose ma main sur son front, qui se trouve être chaud, trop chaud. C'est bien ce que je pensais, le bouleversement intense de température lui a donné la fièvre. Mon ventre gargouille de nouveau à l'odeur des pizzas. Bordel, il me fichera jamais la paix. Je me sens de nouveau un peu gêné. Je m'occuperais du cas de la fièvre un peu plus tard, il faut d'abord se nourrir si l'on veut espérer qu'elle aille mieux.

Je me redresse alors et retourne près des pizzas qui se trouvent être prédécoupées. J'ouvre alors la pizza aux quatre fromages et viens la poser sur le lit où se trouve Iska pour ensuite me placer sur ce dernier moi aussi.

Sers toi et profite que ce soit encore chaud ! Sinon, tu veux boire quoi ? J'ai du café, thé, chocolat chaud ou froid, soda mais pas coca, j'aime pas trop, limonade, eau... Je marques un court temps de pause. Bonjour, je suis un vrai bar en vrai...

L'attitude d'Iska est de plus en plus étrange. A vrai dire, c'est comme si le temps que je suis parti, on avait remplacé la première Iska par une autre totalement différente. Elle a tellement l'air plus... enjoué et un tantinet eau de rose. J'ai bien senti qu'elle a de la fièvre mais ce genre de chose peut-il avoir réellement autant d'effet sur le comportement d'une personne ? A peine me suis-je installé que la jeune fille se rapproche de moi et pose sa tête contre mon épaule. Je dois reconnaître ressentir une gêne me parcourir. C'est la première fois que je me trouve être aussi proche d'une fille de manière un peu... amouresque on va dire. Je ne peux m'empêcher de rougir. Je ne sais plus trop où me mettre ou comment réagir, je n'ai jamais vécu telle situation. Surtout qu'il y a pas si longtemps, Iska était si froide et distante avec moi. Je reconnais que je préfère largement cette version antérieur de ma compagne de soirée !

Je vois ça ! Surtout pas quelque chose de chaud ! Je veux bien une limonade et je n'aime pas non plus le coca !

Elle répond à ma question sur le choix de boisson et se met à rire pleinement d'un seul coup, sans que je puisse m'y attendre. Je pensais bien tenir là mon ticket d'évasion de cette situation de romance qui m'échappe totalement mais c'était sans compter le facteur d'étrangeté qui se tient en la jeune étudiante qui m'attrape aussitôt par la main et se penche un peu plus vers moi. Bordel, je suis vraiment dans la mouise là... Et le fait qu'elle soit légèrement dénudée au niveau du buste aide pas trop à rendre cette scène moins dérangeante... Mes yeux se portent tout de même brièvement sur la vue plongeante de la poitrine d'Iska avant que je m'efforce de les relever. Que je le veuille ou non, je reste visiblement un homme et ça doit être un truc dans nos gênes ça, d'aimer admirer une poitrine de femme. Pourtant je ne suis pas ce genre de pervers et c'est bien pour cela qu'il est hors de question que je profite de cette situation. Iska ne va pas bien et je n'en tirerais pas profit de cette manière dégoûtante. Je la fixe dans les yeux. C'est quand même dingue ce qu'elle est mignonne. Ca craint un max...

e pars pas ! S'il te plaît... Reste là !

On est au comble de la scène désastreuse qui mise tout sur la sensualité entre les deux protagonistes d'un film. Sauf que c'est pas un film là. Je sens mon coeur s'affoler. Je n'aime pas perdre le contrôle d'une situation et celle-ci m'échappe totalement. Je pourrais la repousser, mais dans son état actuel, c'est une mauvaise chose et ça pourrait la vexer. Mais je ne peux pas me laisser aller non plus, pas avec une inconnue... Certes, je la trouve à mon goût mais je ne sais rien d'elle. Que faire, que faire... ?! Je continue de soutenir son regard en ne laissant pas une once du merdier intérieur que je vis se refletter une seule seconde, ça créerait une ouverture. Je finis par prendre son visage dans mes mains, lui embrasse doucement le front, pensant que ça la calmera ne serait-ce qu'un peu et lui souris alors.

Jamais je ne t'abandonnerais Iska tu sais. Mais si tu te laisse déshydrater, ton état va empirer et ça m'ennuierait énormément. Je veux que tu sois en forme !

Après avoir dis ces mots, je sens un malaise m'envahir. Mes paroles font tellement... gros loveur. En voulant calmer le jeu, je l'ai empiré ! Mais quel crétin, ça t'arrive de réfléchir à ce que tu dis Lynfan ? Mais je reste tout de même calme, bien que ce soit difficile. Elle se retire alors doucement d'au dessus de moi, ce qui permet à mon coeur se ralentir tout aussi doucement le rythme de ses battements. Je me sens déjà moins oppressé.

Oh ne dis pas ça… On se connaît à peine alors si on coupe le contact ça serai normal. Et si mon état s’aggrave tu devrais me ramener chez moi pour ne pas être contaminé aussi. Et moi aussi je veux être en forme pour partir d’ici.

Soudainement, mes yeux s'écarquillent et s'éclairent. Ce ton légèrement hautain, ce besoin de mettre de la distance entre nous, me faire comprendre que je ne suis pas son ami... Iska est enfin redevenue elle-même ! Je ne peux m'empêcher de la prendre instantanément dans mes bras. Je dois bien rester comme cela pendant cinq à dix longues secondes, j'en profite d'ailleurs pour ressentir la chaleur de son corps, preuve qu'elle n'est plus gelée. Puis, je me retire doucement et me frotte la nuque.

Désolé, je me suis un peu emporté... Mais je suis heureux que tu sois redevenue toi !

Puis je me lève alors pour aller vers le petit frigo à boissons de ma chambre. A vrai dire, j'ais deux frigos, un pour la nourriture et l'autre pour les boissons. J'en sors donc une bouteille de limonade aromatisée au citron vert et en sert dans deux verres avant de revenir vers la jeune fille et lui en tendre un et me replacer sur le lit, avec une petite distance par rapport à avant, juste au cas où elle referait sa crise bizarre. Puis, je prends une part de pizza qui commence à refroidir, la rendant plus tiède que chaude mais n'altérant en rien son superbe goût. Mon regard se porte un instant sur Iska, puis je m'étire, mes mucles semblent un peu endormis d'un coup.

J'suis pas du genre à couper brièvement le contact et je ne cherches pas non plus à ce que tu me sois redevable. Mais laissons ça de côté. Tu te sens comment ?

Mieux merci, désolée pour ce que j'ai pus faire. Je ne voulais pas t'embêter.

Sans que je ne puisse vraiment avoir le temps de lui répondre, Iska finit par se lever. Elle marche alors, bien que titubant très légèrement, vers la porte afin de sortir d'ici. Il semble vraiment qu'elle est atteint ses limites.

Désolé j'ai fais beaucoup de bêtises. Ça ne me ressemble pas normalement.

Bien qu'elle ne s'en souvienne pas totalement, elle semble toute de même avoir pris conscience de la gravité de ses actes. Je dois avouer me sentir un peu mal à l'aise rien que d'y penser. Cette trop forte proximité doublé d'une tension relativement sensuelle ont bien failli m'achever. Ses épaules tremblent légèrement. Serait-elle en train de pleurer ? Je veux bien admettre que sa fierté a du en prendre un sacré coup ce soir, mais de là à verser des larmes pour cela. Ou alors est-ce une bien trop forte honte d'elle-même et de son comportement ? J'ai beau analyser les gens, je ne fais pas toujours mouche non plus sur mes théories. Elle finit par se tourner vers moi.

Je pense que tu as dût en voir assez pour ce soir.

Le timbre de sa voix se fait quelque peu tremblant, manquant de confiance en ses propos. Je pense tout de même comprendre pourquoi elle souhaite tant partir d'ici. Et si cela empirait ? Et si rester ici lui était bien plus infernal que prévu ? Je ne peux pas non plus la forcer à rester, j'aurais l'air d'un mec collant voir un peu flippant à tant vouloir qu'elle reste ici. Et ce n'est pas du tout mon ambition. Je reste assis sur le lit, mon regard se portant dans le sien, l'air sérieux.

Je pense que tu l'as compris mais nous nous ressemblons un peu. Je ne compte pas te forcer à rester, si tu estimes qu'il est temps que tu t'en ailles, alors fais, la porte est ouverte. Mais tout chercher à garder pour soi est la pire idiotie que tu puisse faire. Ainsi, si jamais tu semble avoir besoin d'une main salvatrice, hésite pas à venir me voir. Je sais très bien que se savoir incapable d'être totalement indépendant est frustrant, et c'est pour cela que tu fermes ton coeur aux gens. Mais un jour viendra sûrement ou ta solitude ne pourra te sauver. Et pour ce qui est du passage de toute à l'heure, je ne comptes aucunement te blamer ou t'ennuyer avec ça. Quoi qu'il en soit, que ce soit réciproque ou non, j'ai apprécié ta compagnie ce soir Iska.