Je veux sortir. Je veux je veux je veux. Y’a vraiment pas moyen que je reste enfermée dans cette chambre immonde toute la nuit. J’aime pas. J’ai besoin de bouger, tous le temps, et surtout de voir du monde. Oui je sais c’est contradictoire puisque j’ai des tendances asociales mais en soirée c’est pas pareil. En soirée je suis excentrique, en soirée je parle à tout le monde. En même temps, avec deux trois verres dans le nez et quelques doses dans le bras t’as plus la notion de timidité. Tout le monde est beau, tout le monde il est gentil.
Plus que motivée je saute en dehors du lit où je faignantais. Je ne suis pas de nature coquette mais pour sortir il y a quelques règles de base à respecter. Une mini-jupe ou une mini-robe noir tu enfileras. Un corset bien provoquant tu mettras si la jupe tu as choisis. Les collants tu oublieras naïvement. Les bottes à talons tu sortiras. Maquillée comme une voiture volée tu seras. Voilà, honnêtement ce n’est pas grand-chose, c’est pas bien dur à respecter quand même ! Ce soir-là j’opte pour une jupe d’écolière noir et rouge et un bustier noir. Ça fait toujours son petit effet. Comme le temps n’est plus vraiment à la fête j’enfile des cuissardes noires. Y’a pas à dire, je suis canon. Ou plutôt trash.
Après mettre mis un coup de
peinture sur le visage je pars en direction du centre-ville, un bonnet noir en laine sur mes cheveux blancs en bataille. Les passants me dévisagent. Les femmes me jettent des regards noirs alors que les hommes essayent de regarder sous ma jupe. Ça m’amuse énormément. La provocation c’est mon dada. Nan, attends, qu’est-ce que je dis, je suis la provocation.
Après bien vingt minutes de marche épuisantes j’arrive enfin dans le centre-ville. Pas besoin de réfléchir je sais déjà dans quel bar je veux commencer la soirée. Moi j’aime aller au Layers. C’est un Pub assez réputé ou la musique passée est principalement du rock. L’ambiance qu’il y a dedans est assez électrique, mais je t’en parle pas plus. T’as qu’à y allé.
Avant de pousser la lourde porte en bois je fume une dernière cigarette, profitant quelques instants de la fraicheur du début de soirée. Ou de fin d’après-midi, comme tu préfères. A l’intérieure mes yeux se portent sur l’ensemble de l’immense salle, saluant quelques habitués que je connais bien à force de trainer ici. Mais aujourd’hui j’ai pas envie d’allé les voir, j’ai envie de changement. Rapidement je repère une blonde carrément bien roulée assise au comptoir. Une proie intéressante. Je m’assoie donc sur le tabouret d’à côté, sans me faire remarquer. Je sais être discrète quand il le faut. Le lyon observe toujours sa proie avant de partir en chasse. Je prends exemple sur le maitre.
Sans comprendre pourquoi je la vois se lever. Bon dieu, elle avait une sacrée paire de… Hm. Bref. On se calme mes charmantes hormones. Puis le serveur se penche au-dessus du bar pour poser ses lèvres sur les siennes. Bon okai, là je suis perdue. Je comprends pas du tout ce qu’il se passe. J’observe donc un peu surprise le jeune serveur repartir servir quelqu’un d’autre et la demoiselle se rassoir, l’air de rien. Au moins, elle a pas froid aux yeux.
Un léger sourire en coin je finis par poser mon bonnet sur le bar et lever le bras pour appeler une serveuse. J’ai soif mine de rien. Je suis surtout venue pour boire un coup quand même.
« Salut Béa, tu me mets une bière s’te plait. Une Leffe, pression bien sûr. » La belle brune hoche la tête en souriant et part chercher la bière. Je vois même pas pourquoi je lui dis ce que je veux boire, elle le sait, elle me connait. Mais il est temps de partir à la chasse. Le coude appuyé sur le bar je me tourne vers le jolie blonde. Je repère immédiatement les deux verres plats devant elle. Ce sont des verres à alcool fort. Couramment on les utilise pour le Whisky si je ne me trompe pas. Le plus dur, ou pas, est de créer le contact et là elle m’a donné une bonne excuse pour lui parler.
« J’espère qu’en échange il t’a au moins offert les verres. »Une fois qu’elle me regarde je lui lance un léger clin d’œil, avec le sourire provocateur qui va bien. Et voilà, le tour est joué. Entre temps la serveuse m’avait rapporté mon verre. Nonchalamment je le porte à mes lèvres pour en boire quelques gorgées. Délicieux. Cette bière c’est mon péché mignon.