Il faisait bien gris aujourd’hui, sur la petite île sans nom qui servait de refuge à nos chers mutants prismveriens. Oh oui, il faisait bien moche et bien humide. Vous savez, ce genre de temps que l’on qualifierait de « putain de temps de merde », si l’on était une personne normalement constituée. Mais bien sûr, je ne suis pas là pour vous parler d’une personne normale. Je suis la pour parler de la super héroïne rousse que vous appréciez tant. Ou pas. Dans tous les cas, fermez là, enlevez les doigts de votre nez et installez-vous confortablement. Ca va commencer.
On ne pouvait pas dire que les rues de Prismver étaient pleines, en cette après-midi. En fait, elles étaient quasiment désertes. Seul un énorme point multicolore, du roux au vert en passant par le magenta et le bleu turquoise était là, marchant d’un pas léger sous la pluie. Vous vous en doutez, c’était Mack. Elle était partie en exploration shopping, s’arrêtant de vitrine en vitrine en maudissant dix fois son portefeuille trop vide, et trois fois sa taille trop grande. La grande rousse était venue dans un but précis. Trouver une carte à envoyer à son frère, dont l’anniversaire arrivait à grands pas. Il était 18h30, et bien sûr, elle ne l’avait toujours pas. Et pour cause. Même si certains se posent toujours la question, Mack est une fille. Et comme toute fille qui se respecte, elle se doit de toujours paumer son objectif de départ.
Mais passons. Elle avait erré, les étoiles dans les yeux, dans les maigres magasins de Prismver. Elle avait passé en revue tous les habits qui auraient pu aller à Shiki, Victoria, Shawn et même Damon … Elle avait pensé aux autres et encore aux autres, toute la journée, sans prendre un instant soin d’elle. Parce qu’elle est comme ça cette rousse. Elle trouve satisfaction en rendant les autres beaux. Parce qu’elle sait très bien qu’elle était une cause perdue. Certes, elle est soit trop réaliste ou trop stupide, mais c’est comme ça. J’ai déjà tout essayé pour la changer mais c’est sans espoir… QUE ? Quoi ? Mais, que fait-elle là ?
La voilà qui s’approche d’une vitrine devant laquelle elle était passée un nombre incalculable de fois. La voilà en train de lorgner une paire de chaussures dont les talons la projetteraient automatiquement au rang de déesses des géantes. Et ça, elle le savait. Mais pourtant. Ces petites bottes, légères et simples, qui coûtaient soit dit en passant la peau du c*l, étaient pour elle quelque chose de magique. De trop attirant. De vil et de mal. Et pourtant, elle les aimait, passionnément. Et Mack étant quelqu’un de mentalement faible (et déficient), elle les acheta. Dépensant jusqu’à la moindre pièce de son petit porte monnaie en forme de poulpe. Elle les mit aussitôt, sachant très bien que de toute façon, personne ne la verrai avec, vu que personne n’était là à cause du temps qui était toujours aussi capricieux. Comme quoi, elle est peut être pas si conne la rousse.
Enfin ça, c’est ce qu’on dit avant de la voir gambader avec ses talons hauts, s’éclatant à écouter le « clac clac clac » qu’ils font sur les pavés mouillés. Ils lui allaient bien. Elle aurait même fait mannequin de gravure de mode si elle n’était pas en train de chanter un « Singing in the rain » en s’accrochant aux lampadaires qui se trouvaient là. (c’est d’ailleurs même pas original. T’aurais pu trouver mieux Gigi) (Gigi comme girafe. Ou Ginger . Vous voyez quoi.)(ça fait beaucoup de parenthèses mais j’aime les parenthèses. J’ai toujours aimé les parenthèses c’est coo… HERM. Bon d’accord. J’arrête.)
Mackenzie gambada et sautilla comme une gazelle (sisi) se sentant pousser des ailes (ne cherchez pas de rapport avec la gazelle.) …. et en fait … elle retomba bien vite au sol. A cause du seul glandu qui se promenait sous la pluie. Enfin bon. Fallait avoir de la chance pour tomber dessus. Une sacrée chance. Du destin même. Et si c’était peut être ça son don en fin de compte ? S’écraser comme une baleine sur les inconnus. Gosh, ce serait tellement naze. Bref. Sans même réfléchir, presque comme par réflexe la rousse lança à la vitesse de 3 pingouins à l’heure :
-Mwarglia ! DésolééééePuis c’est tout . Elle resta sonnée un moment, puis se releva bien vite, ne faisait pas attention aux tâches de boues qui ornaient son jean de marque
Monoprix. Elle attrapa les poignets de l’homme à terre et le releva d’un coup, et sans aucun effort.
- Merde, mon sweet... En effet mon petit loup, ton sweet était dans un état … plutôt… indescriptible ? Un peu comme si tu t’étais roulé dans une trace de pneu géante en fait. Tu trouves pas Gigi ?
Et bien non. Mack n’avait pas fait attention au sweet rouge qui maintenant n’était plus vraiment .. rouge. Mack n’avait pas fait attention au visage ou à la voix blasée du mec qu’elle venait de soulever comme une crêpe. La seule chose que Mack avait repérée était … son fessier. Oui son cul. Son beau galbe.
BIEN JOUE FIFILLE ! Là je te reconnais bien ! Je vous vois bien commencer à dire tout et n’importe quoi. Mais point de méprise ! Mack dans son expérience profonde et professionnelle de l’art de mensurer avait vu … que ce pauvre type qui ne ressemblait à rien était un diamant. A l’était vraiment vraiment très brut. Pour s’en assurer, elle fit trois fois le tour du jeune homme, l’inspectant comme s’il s’agissait d’un cheval de course, puis satisfaite et ravie, elle s’arrêta pile poil devant lui, remettant ses cheveux roux et humides derrière ses oreilles :
-Moi c’est Mackenzie ! Enchantée ! Dis, tu veux bien être mon modèle ?Simple question accompagnée d’une invitation à lui serrer la main. Qui était d’ailleurs couverte de boue. Mais bon ça, elle était loin de s’en soucier, trop grisée par cette impression d’avoir fait la rencontre de quelqu’un d’exceptionnel. (même si entre nous, "exceptionnel" n’est vraiment pas le mot que j’aurais choisi.)