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 When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier

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Alexis W. Lewis
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MessageSujet: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockMer 20 Avr 2016 - 0:39
NB : Ce rp met en scène Alexis dépressive.
Si vous êtes sensible, je vous déconseillerais de le lire.
De plus, si des pensées sombres occupent votre esprit, parlez en ! N'hésitez pas à me skyper, au besoin ! Et ne pensez jamais jamais que vous dérangez !







AT THE TOP OF THE WORLD ~ GAUTIER&ALEXIS
When all is wrong
We stand at the top of the world,
alone

~ Our Last Night
Rouge. Elle observait son poignet, hypnotisée par cette veine libérée, par cette peau entaillée. Elle ne savait pas trop comment elle en était revenue là. Cela faisait quelques années qu’elle avait réussi à ne plus le faire. Se faire mal pour se sentir vivante. Pour se savoir vivante. Quand même la douleur physique est dérisoire par rapport à la douleur mentale mais qu’il faut bien cela pour se raccrocher au réel. Elle avait recommencé depuis peu et la première fois avait été violente. Subite. Une impulsion qui avait cisaillée sa chair avec autant de violence qu’elle pensait devoir subir. Elle avait fait cela sans un bruit, patiemment mais profondément. Puis sa conscience, pâle si pâle conscience, avait plaqué sa main et des tissus pour arrêter le flot où se déversait sa vie et son énergie. On était mardi à présent et elle recommençait. Toujours, elle recommençait. Elle s’y habituait à cette douleur. Elle en avait besoin. Pour se rappeler qu’elle le méritait. Pour se rappeler qu’elle devait vivre pour ressentir cette peine. Qu'elle ne pouvait plus la fuir à présent.

*I'm sorry Joshua... Orest... Esteban.*
The hurt and the pain cut deep like a razor blade.

Elle sera le nœud carmin autour de son cou, si serré qu’on pourrait penser qu’elle allait s’étrangler. Mais non, c’était juste pour qu’elle sache qu’il était bien là. Qu’elle ne l’oublie pas. Elle l’avait longuement observé ce week-end, ce nouvel uniforme destiné aux E. Et elle l’avait porté la veille sans état d’âme. Elle avait été chez les violets et les bleus, elle pouvait bien atterrir chez les rouges. Qu’importe. Le vert, c’était pour les jours d’espérance. Le rouge, pour les jours d’errance. Et en effet, elle errait. Elle était allée en cours, plus sérieusement qu’elle ne l’avait fait ces derniers mois. Elle n’avait pas eu le choix au fond : Luke l'avait surveillée pour qu’elle soit plus assidue et qu’elle ne puisse pas quitter Prismver. Elle pensait être renvoyée après ce qu’elle avait fait la semaine précédente mais le personnel ne voulait pas d’un nouveau Faust, dangereux et en vadrouille parmi les innocents. Elle s'était trompée si, un instant, elle pensait revenir à New-York, pour oublier ce qu’elle avait fait et se réfugier auprès de siens. Non, elle était là, à attendre que s'achèvent de longues heures de vide, à ressasser tous ses méfaits alors que les autres la fuyaient. Et qu’elle fuyait aussi. Comme on lui avait conseillé de faire alors qu'elle avait fait cela bien avant d'elle-même. Interdiction de participer aux clubs… et ça valait mieux ainsi. Comment taper dans une batte, dribbler sur un terrain, cuisiner des pâtisseries, quand on ne mange quasiment plus et que l’on dort encore moins ?

*I'm sorry Julian... Chrissy... Sonera.*
It echoes through a vacant room where a young soul still resides.

Elle avait fini ses cours pour la journée : elle serait allée en Maîtrise de Don mais la Vice-Directrice avait énoncé que les fauteurs de trouble les plus dangereux – comme ceux qui agressent leurs camarades avec leur don – verraient leur don diminué par des confections spécial Prismver. Alexis avait fait son possible pour éviter cela, ne voulant pas faire face à un nouvel épisode dramatique à cause d’une potion. Mais… on ne lui avait pas laissé le choix. De toute manière, cela allait faire presque deux semaines qu'elle n’avait pas utilisé sa technopathie… et n’avait plus envie de l’utiliser. Plus envie de rien. Luke serait au moins heureux de cela : elle ne « déconnait » plus avec. Elle n’avait pas besoin de magie pour ça. Elle se débrouillait très bien toute seule, comme toute adolescente en proie à la dépression. Quoi que l’on espère qu’aucune n’ait été prise d’une rage aussi destructrice que la sienne… Elle qui avait été aussi visible la semaine précédente, elle était un fantôme à présent, à errer dans les couloirs quand elle ne restait pas dans l’ombre de sa chambre à compter le tic tac de son horloge. A sentir ses mains trembler encore sans qu'elle puisse leur intimer de s'arrêter. A les imaginer rouges de sang, comme une Lady Mcbeth moderne. A fuir le sommeil la nuit et cauchemarder la journée, des hallucinations de tous ceux qu'elle avait attaqués voulant se venger. A voir Orion. Elle s’arrêta dans sa marche lente, le mal de cœur ne la quittait pas et penser à lui accentuait le phénomène. Elle avait beau se convaincre qu’il était sorti de l’infirmerie et qu’il se reposait au Canada, la culpabilité la broyait. Comme la pensée de ne pouvoir communiquer avec sa famille, notamment savoir comment allait Arthur, la rongeait d’inquiétude. Elle payait le prix de sa solitude, à présent délaissée par tous. Peut-être valait-il mieux qu’elle soit loin d’eux ; peut-être valait-il mieux qu’ils profitent du soleil quand elle n’était pas là pour assombrir leur monde…

*I'm sorry Orion... Anthony... Arthur.... Mom... Dad... Everyone.*
Searching for a way to escape the madness.

Ses pas la perdirent au troisième étage, comme un vieux réflexe pour aller en cours avec les C. Elle pensa faire demi-tour quand ses yeux gris comprirent où elle était : elle ne voulait pas croiser d’anciens camarades, même si vu l’heure ils devaient être majoritairement en classes. Alors qu’elle pensait reprendre les escaliers, elle se souvint de l’existence de la Salle de l’Infini. Les fameux « Tetris » où l’on pouvait escalader des échelles, allant de pièce en pièce… C’était un petit défi pour les jeunes étudiants et la blonde y était souvent allée ses premières années. Elle poussa la porte et s’accorda un temps pour saisir la hauteur de la pièce. Comme dans son souvenir, « infini » n’était pas un adjectif à la légère pour les Prismver. Elle entendit la sonnerie de l’intercours et cela la décida à passer son temps ici. Elle n’avait rien à faire et tout à éviter. Après avoir erré dans les profondeurs de son âme, quoi de mieux que se perdre dans les hauteurs ?
mardi 5 avril 2016 ~ salle de l'infini ~ seagreen
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockVen 20 Mai 2016 - 17:36
When all is wrong, we stand at the top of the world, alone
Il y a des périodes que je n’arrive pas à définir, et pourtant, ma vie est bourrée d’événements. Je ne sais plus quoi te dire. Pour être tout à fait honnête, le problème, c’est que je ne sais pas sous quel angle présenter les choses. Si ça t’amuse, je peux te raconter les événements récents, mais très franchement, qu’est-ce que ça changerait ? Tu connais le schéma. Il y en a un de parti, un autre à l’hôpital, sûrement un qui a basculé du côté obscur - j’ai entendu des rumeurs et, fatigué de les vérifier, j’ai préféré envoyer un LMS. Ça suffit. Cette année, j’aurai dix-neuf ans, je suis à deux ans de la majorité et j’en ai assez des conneries. Si je suis assez mature pour comprendre que je n’ai plus envie de perdre mon temps dans des embrouilles idiotes alors il n’y a aucune raison que mes aînés n’en soit pas capable. Je fais confiance à Colton. Je n’ai pas envie de le menacer, de lui promettre des choses ou de l’espionner d’un air inquiet en espérant qu’il ne partira pas en couilles. Il est mature, lui aussi - il a toujours été le plus responsable et je doute que les choses changent. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, mais sache que je ne m’étalerai pas plus. Je ne suis pas déprimé, pas heureux non plus (comment l’être dans une telle période ?) mais je fais ma vie. J’avance.

S’il y a bien une chose qu’on a tendance à oublier, c’est ça. Il y a un moment, j’ai clamé que les E ne participeraient pas à cette alliance bidon parce que l’hypocrisie d’une telle entreprise me courrait sur le haricot. Ça s’arrête là. Je n’ai plus envie de me battre pour quelques stylos ou de prétendre que les choses s’arrangeront. Je ne traiterai pas ceux qui y croient d’imbéciles parce que je ne pensais pas que la réalité était ainsi, et pourtant, je vais te l’expliquer : notre administration pue la merde. Nous avons un directeur incapable de se bouger le cul pour fournir un peu d’efforts dans la gestion du matériel ou du personnel, eh bien, tant pis.

Dans trois ans, je partirai d’ici - et si j’ai survécu sept ans, ce ne sera pas un problème. J’ai fait la plus grande part de mon travail. J’ai essayé. Aujourd’hui, j’ai simplement envie de vivre ma vie et je ne laisserai pas cette école la guider. Si tu ne comprends pas ce que j’essaie de te dire, je vais te le résumer : au diable les règles. Je ne compte pas me déchaîner sans raison comme je le pensais juste après notre tirade au micro, car même si ça me ferait du bien, j’ai autre chose à foutre. Ce dont je parle, c’est d’un mépris total des règles de Prismver. J’ai toujours été quelqu’un à problème, mais je vais démontrer une capacité à ignorer ce que j’estime être gênant. L’administration refuse de nous respecter ? Très bien. Pas de problème. Chacun son point de vue, après tout. Mais je ne les respecterai pas non plus. J’agis parce que je n’ai plus rien à perdre et ils ne peuvent pas se permettre de me lâcher dans mon état actuel - et ils vont le regretter. Enfin, peut-être que mon professeur ne regrettera pas que je ne vienne pas au cours - ça fait longtemps que je n’ai pas pris la peine de me balader dans les locaux et je ne m’en prive pas. Je m’arrête, sceptique, devant la porte de la salle de l’infini. Pourquoi pas.

J’y pénètre d’un pas tranquille, laissant mon regard vriller sur des alentours vides à l’exception d’une silhouette que je ne tarde pas à reconnaître. J’ai croisé cette fille à la bibliothèque. J’ai beau mettre des mois à retenir les noms des personnes d’une école, mon connard de cerveau éprouve une certaine facilité pour celles qui sont intéressantes. Je m’approche pour la saluer d’une façon conventionnelle mais son expression me fait rapidement changer d’avis.

▬ C’est un bon endroit pour se suicider mais je te déconseille de le faire, parce qu’après, tu seras morte, et ça c’est chiant.

Haussement d’épaules. Je retiens une remarque sexiste sur le fait qu’elle pourrait maquiller toute la dépression qui couvre son visage et m’adosse au mur le plus proche.

▬ Un problème de cœur ? Bah, c’est jamais aussi simple ici. Enfin, j’ai commencé à croire que c’est une chance d’avoir une vie de merde : tu as tellement de problèmes que tu finis par te foutre de tout. Ça n’aide pas, mais mentalement, c’est relaxant.
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockSam 21 Mai 2016 - 13:45






AT THE TOP OF THE WORLD ~ GAUTIER&ALEXIS
Been on this road for so long,
Convinced there is no way out,
my world is turned upside down

~ Our Last Night
Fatigue. Mentale comme physique. Ralentissant ses pensées comme ses mouvements, rendant la moindre tâche au-delà de sa portée, empêchant les rares efforts… Elle avait grimpé à deux-trois échelles, patiemment, difficilement, avant de s’arrêter un temps, surprise de sa difficulté alors que ce n’était rien… d’habitude. Elle regarda la pièce qu’elle avait atteinte : un bureau avec des vieilles copies, des étagères remplies de livres, quelques chaises en bois qui avaient bien trop vécu… Elle se pencha sur les tranches des livres mais rien ne tiqua sa curiosité, rien pour attiser son envie. Pourtant, lire lui ferait du bien. Elle faisait ça, dans le temps : s’éloigner du monde réel, puiser la force dans l’imaginaire, en tirer des leçons pour revenir dans le présent… Mais même en feuilletant un ouvrage au hasard, elle n’avait même pas la patience et l’attention pour lire plus de deux phrases...

Elle voulut reprendre son ascension : elle n’avait pas la force pour mais elle se forçait à le faire. Il fallait qu’elle garde ses yeux ouverts, qu’elle rejette le sommeil salvateur, qu’elle s’accroche aux barreaux, comme une métaphore de son maintien à la vie, au-dessus du vide… Elle n’atteignit qu’une vingtaine de mètres – soit huit pièces plus haut – et délaissa l’échelle. Elle resta au bord néanmoins, les pieds tournés vers le sol, le regard dans le vague. Elle se sentait si vide, squelette recouvert d’une chair amaigrie et entaillée. Elle se sentait si pleine, chaos de pensées qui l’enfermait dans un mal-être toujours plus dense. Cela dura longtemps. Comme une absence alors que rien ne réussissait tout à fait à s’arrêter. Elle sentit une présence non loin d’elle mais ne bougea pas. Elle entendit une voix auprès d’elle mais ne réagit pas. Ou tardivement. Une légère moue dubitative tout d’abord, puis elle lâcha sa pensée, avec un ton détaché : « À voir… On n’a jamais essayé, on ne peut pas savoir… Si ça se trouve, c’est l’éclate… » Mais son ton n’exprimait pas tout à fait l’enthousiasme. Au contraire.

Gautier, puisque c’était lui, s’adossa à un mur et reprit la parole. C’était nécessaire ? Il n’avait pas une révolution rouge à mettre en place ou un truc du style avec Malicia Boy ? S’il était content d’avoir une vie de merde, cool sa vie. Elle, c’était différent. C’est vrai que le je-m’en-foutisme la maintenait dans un état plutôt tranquille où, qu’importe, c’est la merde mais ça avance donc ça va. Mais ce n’était plus le cas. Car elle ne s’en foutait plus. Car elle n’avançait plus. Elle stagnait et s’enfonçait dans ses ténèbres car elle ne pouvait plus les nier. Même plus que cela, elle avait amassé toute la sombre réalité et semblait ressentir un plaisir masochiste à se montrer tout le mal qu’elle avait infligé, tout le mal qu’elle avait subi et semblait définitivement mériter. Elle sentait que l’énergie la quittait vraiment et, si elle ne voulait pas basculer tout de suite dans le vide, elle ferait mieux de bouger. Elle s’assit donc sur le bord, les jambes dans le vide, la tempe reposant sur le froid de l’échelle.

Les mots de Gautier refirent un tour dans son esprit et elle aurait pu rire à sa première question. Mais c’était douloureux de s’agiter… et impossible de rire. Un silence passa et il aurait pu durer longtemps. Jusqu’à ce que Gautier s’en aille, las ; jusqu’à ce que la salle de l’Infini la fasse gentiment sortir ; jusqu’à ce qu’elle s’écroule, car le sommeil ne la fuyait que parce qu’elle bougeait. « On ne peut pas se foutre de tout, dit-elle finalement. Quand on est humain, au bout d’un moment, on ne peut plus seulement constater… On ressent que c’est la merde… On n'y peut rien, certes… mais c’est là. » Elle avait merdé. Elle. Plus que tous les autres. Et elle l'avait cherché. Elle ne s’étonnait donc pas, mais la douleur était là. Elle griffa son poignet gauche sans vraiment s’en rendre compte. Mauvais ça, ça allait ressaigner. Elle arrêta finalement en regardant ses mains avec attention, comme si elle les voyait pour la première fois. Elle reprit finalement, les yeux plissés et rivés sur ses paumes : « Tu n’as pas de regret toi ? Je veux dire… Quand ton don… Ton don t’a rendu dingue… et violent… Tu n’as pas regretté ? Tu ne t’es pas dit : "quel connard je suis de leur faire du mal à ces gens" ?

Elle referma ses mains en poings bien qu’elle n’avait pas la force de les fermer complètement, ni de les dresser. Elle leva les yeux vers le brun avec ce même ton détaché : « Moi si. Car c’était moi… pas le Berserker. C’était moi… ma responsabilité… mes souvenirs… » Ses yeux gris perdirent de nouveau la réalité : elle se revit dans le couloir ; elle revit ses poings, ses coups portés à tous ceux près d’elle ; elle ressentit cette colère et cette haine qui pulsaient, cette joie de la douleur ; elle revit Orion et les coups, toujours les coups ; et puis le choc et la culpabilité et la tristesse et la détresse. Elle revoyait toujours ces images qui n’étaient pas un film. Qui étaient réelles car elle avait fait tout cela. Et elle revit ses colères, ses sarcasmes, ses moqueries, son mépris, ses cris… ces lieux qu’elle avait dévasté… ces gens qu’elle avait brisé… Elle s’était crue forte : elle n’était que faible. Même la fois où elle avait rencontré Gautier, elle avait été ainsi : à vouloir le mal, à faire le mal, à en infliger à elle et aux autres. Cela avait toujours été ainsi. Et elle savait qu’elle devait méritait ça, après tout.
mardi 5 avril 2016 ~ salle de l'infini ~ seagreen
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockJeu 2 Juin 2016 - 17:24
When all is wrong, we stand at the top of the world, alone
Imagine-toi être un monstre. Imagine-toi perdre une partie de ta conscience, de cette logique pure et dure qui te rend si certain d’être incapable de faire du mal à ton entourage, de briser tes normes. Imagine-toi prisonnier de pulsions incompréhensibles, guidé par des envies qui ne te ressemblent pas. Imagine-toi ainsi, imagine-toi berserker, imagine-toi dans l’impossibilité de la moindre décision. Imagine, et encore, je ne suis pas certain que ça suffise, imagine tant que tu veux mais je ne pense pas que tu puisses comprendre. J’ai vécu ça. Pendant des mois. J’étais en pleine croissance quand j’ai été confronté au problème d’un pouvoir dangereux. Pour certains adolescents, le comportement est problématique - pour d’autres, le soucis, c’est qu’il ne peut que l’être. Passer un temps à se battre contre l’envie insurmontable de s’en prendre à toute forme de vie, ça te donne un point de vue tout autre sur la magie. Et dire qu’au début, j’étais une personne sympathique et admirative de cette école.

La vie te change vraiment. Tout cela, tout un passé que j’ai aujourd’hui surmonté, j’en suis toujours hanté - et je sais qu’aucun futur ne saura l’effacer. C’est une part de moi. Une part triste peut-être, effrayante sûrement, mais je ne veux pas me débarrasser de ce qui m’a aidé à me construire. Je veux l’assumer. Bien sûr, c’est difficile - et je ne peux que me braquer quand Alexis, par cette question, me rappelle ces souvenirs, mais je ne peux pas fuir comme je l’avais fait. J’affrontais les choses. Peut-être qu’elle avait raison, que cette nonchalance que je construisais était idiote - mais je ne la voyais pas comme une fuite. Je regardais les choses en face ; certes, je ne prenais plus parti avec vigueur comme avant, mais j’avais du recul sur tout ce qui m’avait autrefois tant tourmenté. Je ne me laissais plus affecter. Au final, je pense que c’est le plus important - s’éloigner de toute forme d’anxiété. C’est ce qui me permettait de lui répondre sans hésitation, de la conseiller autant que je le pouvais.

▬ Tu sais, je trouve qu’on se ressemble beaucoup, surtout parce qu’on réfléchit trop., commençais-je avec calme. Et c’est bien, car c’est ce qui nous rend si uniques et pertinents. Seulement, je sais aussi ce que ça t’apportera ici. Quelle que soit la situation, tu trouveras toujours un moyen de t’en vouloir pour ce que tu as fait sous l’influence de ce pouvoir.

Je l'avais vécu tant de fois. Je savais de quel bois j’étais fait, je savais que je n’étais pas du genre à faire du mal volontairement - et pourtant, une fois que cette volonté nocive m’avait quitté, me laissant seul avec les conséquences de ses actions, je ne pouvais que me couvrir d’une culpabilité que je n’avais pas mérité. J’aurai dû mieux me contrôler. Des pensées sombres, une impuissance punie par un esprit si vide qu’il ne pouvait que le remplir d’une haine démesurée.

Je savais ce que ça faisait, plus que quiconque - et j’ignorais le pouvoir d’Alexis jusque là, mais si elle possédait le même que moi auparavant, toutes ces ressemblances deviendraient effrayantes.
D'un côté, ça me faisait plaisir. J'espérais juste qu'elle n'était pas une fangirl désespérée.

▬ Ce n’est pas toi, c’est ta personnalité affectée par la magie, c’est un fait indiscutable. D’une façon ou d’une autre, tu dois accepter ça - même si ce n’est pas facile.

Je marque une pause. Je lui laisse le temps de digérer l’information. C’est à moitié un mensonge, dans mon cas - le marché avec Hercule a fait que cette « personnalité » est en moi. D’une certaine façon, nous avons fusionné - le genre de processus qui ne t’aide pas à te convaincre que tu n’étais pas responsable. Pourtant, je suis parvenu à me sortir de cette sorte de dépression - et je suis certain qu’elle en est capable.

▬ Et tu dois te pardonner pour ça. On a tous des soucis de ce genre ici, on en est tous conscients, et personne ne te laissera tomber pour une raison aussi stupide qu’un pouvoir. Mon ton se fait plus sérieux. Si tu ne peux pas admettre ça, je ne te retiendrai pas de faire une connerie. Mais on sait tous les deux que tu es bien assez intelligente pour savoir que j’ai raison sur ce point.
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockDim 5 Juin 2016 - 22:45






AT THE TOP OF THE WORLD ~ GAUTIER&ALEXIS
Can we choose to play a different role? Can we change the grave that was dug for us? Or is this the only path to take?
~ Our Last Night
Pertinent. Ses paroles à lui l’étaient peut-être mais elle, elle ne l’était pas. Unique, oui, qui sait ? Mais seule, surtout. Cependant, il n’y a rien de pertinent qui ressortait de ses réflexions. Que des conclusions dépressives qui l’amenaient à s’en vouloir. Tout le temps. Pas de répit. Pas de répit pour les braves, c’est ça ? Mais elle n’était pas brave : elle voulait tout abandonner, tout quitter, tout délaisser. Enfin accepter qu’elle avait perdu. Qu’elle s’était perdue en chemin et que maintenant, c’était foutu. Gautier énonçait la fatalité de la situation, ne pouvant nier une culpabilité qui ne peut se fuir, juste s’accepter. Alors elle l’acceptait. Pour la première fois depuis longtemps, elle l’acceptait. Et c’était la raison pour laquelle elle n’avait plus envie de rien, à part celle de partir. Car elle ne fuyait plus sa culpabilité et ne voyait qu’elle.

Elle resta silencieuse. Laissant le brun se plonger tout autant dans ses souvenirs et ses réflexions. Le laissant exprimer une tentative de raison dans un monde gouverné par la déraison et le non-sens. Accepter. Toujours accepter. Foutue magie avec laquelle on joue. Qui nous fascine jusqu’à ce qu’elle nous brûle. Et puis, subitement, il faudrait dire que c’est la faute du feu ? Non. C’est de notre faute. C’était là, on a soufflé sur les braises et on s’est aveuglé. Alexis n’était pas surprise d’avoir agi ainsi. Après coup, elle était même terriblement éveillée à la situation. Quittant son rêve de grandeur en saisissant que la vie est cauchemar. Soupir. Cette situation… C’était la même depuis toujours. Les mots du rouge glissaient sur elle, frôlant son esprit sans vraiment l’atteindre. Elle pouvait accepter que cela s’était passé et qu’elle ne pouvait rien y changer. Mais aucunement que ce n’était pas elle et qu’elle pouvait avancer en laissant ça derrière elle. « Personnalité affectée par la magie » peut-être. Mais pour que la haine ait brûlée en elle, il n’avait pas fallu seulement de l’essence magique… mais aussi du combustible bien présent, attendant son heure. Et ça, c’était elle. C’était là. Encore aujourd’hui. C’était là.

Elle hocha négativement la tête. Pourquoi Gautier lui disait ça ? Se pardonner… Il croyait vraiment que c’était possible ? Ah… Non, les gens ne sont pas stupides. Pour la première fois, ils auront l’intelligence de voir qu’il valait mieux la laisser, la rejeter, la punir. Pendant des années, ils avaient toléré ses agissements alors qu’elle ne méritait aucun traitement de faveur… Et pour ceux qui avaient voulu lui faire comprendre, elle avait eu la bêtise de ne pas les écouter, et même pire, l’audace de croire que c’était eux. Elle lâcha un soupir et répondit doucement : « Peut-être que pour un pouvoir… Oui, sûrement… On pardonne à Prismver… » On pardonne bien trop. Même les actions de la Vice-Directrice étaient dérisoires par rapport à ce qu’on aurait pu attendre. Les professeurs étaient dépassés par les évènements, il suffisait de voir le temps qu’ils avaient pris à réagir face aux S et Faust…

Enfin, là n’était pas le propos. Alexis n’était pas juste un cas magique ingérable qui avait hérité d’une cravate rouge. Non, c’était plus complexe que cela… et Gautier ignorait tout cela. Elle pouvait ne pas lui répondre et faire une « connerie » comme il disait si bien. Mais elle sentait qu’elle n’avait même pas la force de partir. Pas encore. Elle avait encore ce semblant de vie qui animait ses cellules, qui animait ses pensées, mais qui semblait pourtant la laisser inanimée, sans un quelconque but. Elle tira de sa poche le miroir d’Orion. Petit bout de verre dont elle ne regardait jamais le reflet mais dont le toucher froid l’apaisait. Ou presque. Plus un geste de réalité dans son esprit brisé et si déconnecté. Elle tenta de s’exprimer, l’œil gris contemplatif du vide : « Mais ce n’est pas un pouvoir… Pas que ça… Pas la première fois… Toi tu peux peut-être réussir à avancer… Car tu as autre chose… d’avant… ou même un après… Un but… Une sécurité… »

Elle arrêta de faire des cercles avec son pouce sur le verre, le visage penché se redressant peu à peu : « J’ai cru en avoir… mais non. J’ai même cru pouvoir en être moi-même… mais non. Je suis un danger… un problème… Je comprends à présent… Ses yeux brillaient de tristesse mais un faible sourire de révélation semblait se former sur son visage. Ce rejet… si jeune… si… incompréhensible. Ils savaient. Et moi… Oh oui… Moi je n’ai rien vu… J’ai cru que j’étais plus que ça… Mais ils avaient déjà tout vu… que j'étais moins que tous leurs espoirs… » Ses phrases semblaient absentes et lointaines. Des pensées à haute voix échappées sans qu'elle y prenne attention. Gautier ne devait pas vraiment saisir de quoi, de qui elle parlait. De ses parents. Évidemment. Les premières injustes victimes de son existence. Ceux qui avaient tenté de la rendre normale et voilà, vingt ans plus tard, ce qu’elle était devenue. Échec terrible, chers Lewis. Le monstre n’avait pas disparu. Il sommeillait juste, prêt à dévorer des restes d’humanité, les espoirs du cœur et les logiques de l’esprit. Elle avait tant détruit… tant tant tant… Les images déferlaient.

Elle secoua la tête, quittant le passé des souvenirs détestés pour un présent tout aussi détestable. Elle regarda autour d’elle avec agitation puis se tourna vers Gautier,  marquant un temps d’arrêt alors qu'elle rassemblait ses pensées agitées. « Hum… Ce que… Ce que je veux dire, c’est que c’est plus compliqué que ça… Que j’aimerais – vraiment, j’aimerais – que ce ne soit qu’une fois, qu’un don, qu’un rien et que la vie continue. Et qu’on s’en foute. Mais… mais la seule chose qui continue, c’est moi. Et ça. Elle pointa sa tête de l’index, le regard agité, la voix fatiguée. Et j’en ai assez… J’ai… J’ai essayé de lutter, longtemps, trop longtemps… Et puis, je me suis dit : tiens, et si je laissais aller et si… et si c’était moi ça ? Alors ouais. J’ai voulu accepter. Et… Elle ouvrit doucement les bras, comme pour présenter toute la merde qu’elle avait fait ; ses yeux tournés vers le vide, deux bouts de ciel gris voyant toutes ses erreurs ; un rictus de sourire régnant sur son visage : …voilà. Voilà où ça m'a menée. Good game Alexis. Really good game. Les larmes perlaient au coin de ses yeux, alors qu’elle se retournait vers Gautier : Alors non… Accepter est mauvais… Pardonner est impossible… Et quand… quand t’as tout essayé pour arriver à une telle fin… Je crois que tout le monde rêve que t’arrête la partie. »

Elle en avait assez. Elle se voyait juste comme une enfant capricieuse, égoïste, colérique, mauvaise. Un poison pour les autres et pour elle-même, qui avait rongé le peu qu’on aurait pu tirer d’elle. Elle serra le miroir entre ses doigts, alors que son cœur semblait broyé par une main invisible. Elle ne pouvait plus ignorer tout ce qu’elle avait infligé, toute la douleur qu’elle avait créée… Même intentionnellement créée depuis quelques mois. Mais, malgré tout ce sadisme, elle s’était éveillée et devait profiter de cette conscience pour agir en conséquence. Se débarrasser du problème avant qu’il ne refasse surface et fasse d’autres victimes. Pas de pardon. Pas de retour. Juste la fin. La noyade dans les remords allait la tuer et cela, elle allait accepter. Car cela, c’était la seule chose qu’elle avait mérité. Depuis trop longtemps, elle avait évité son châtiment mais à présent… À présent, si personne d’autre ne se présentait, elle se ferait bourreau et victime.
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockMar 7 Juin 2016 - 12:44
When all is wrong, we stand at the top of the world, alone
Dans l’immédiat, je ne sus quoi répondre pour une raison simple : Alexis avait raison. J’aurai aimé pouvoir trouver une réplique pertinente et rassurante, balayer toute cette dépression en affirmant par une logique implacable que sa vision du monde était erronnée mais ça n’aurait pas été sincère. Quand tu essaies de rassurer une personne dépressive, tu as tendance à mentir sur ta vision du monde - à moins d’être complètement stupide. C’est ainsi qu’on vend ses produits. C’était mon cas. Ce n’est pas comme si mes proches m’avaient tout de suite pardonné pour mes actes, et bien qu’ils l’aient fait au final, il leur a fallu plus qu’une vision optimiste de notre amitié. Il leur a fallu prendre sur eux - tout comme j’ai pris sur moi pour ne pas penser que j’étais responsable de tout. Et pourtant, c’était le cas, en partie, et c’est ce qu’elle s’évertue à me dire - comme si ce n’était pas d’une évidence sans nom.

Elle est responsable. Comme je l’étais.

Le berserker ne se déclenche pas seul, il se nourrit de la négativité des sentiments. La question n’est pas le point jusqu’où ils sont aboutis - leur seule existence suffit à déclencher l’explosion. C’est cruel de se dire que les choses peuvent dégénérer à partir de si peu, mais ce peu de choses suffit à notre culpabilité. Car ce sont nos sentiments. Ce n’est pas une autre personne, une colère sans raison, c’est une expression brutale, violente et irraisonnée de nos sentiments. Je peux comprendre. J’ai beau agir comme si tout allait bien, je sais ce qu’elle traverse maintenant - et des mots ne suffiront pas à la convaincre. Je regarde autour de nous, dans l’immensité de l’infini et cherche quelque chose qui pourrait illustrer mes propos. Je n’ai rien sous la main. J’aperçois une armoire non loin et me contente du petit bocal qui s’y trouve.

Je fais volte-face et retourne face à une Alexis dont je vois les larmes couler - comment ne pas le faire, dans un tel état ? Je tire un bout de papier de ma poche - tiens, un devoir de maths - que je découpe en plusieurs morceaux avec lesquels je fais des boules. Je pose les boules les unes à coté des autres et les recouvre du bocal renversé.

▬ Ce bocal, c’est le monde. Les boules sont les gens. Je ne vais pas le secouer parce qu’il est en verre, mais c’est basiquement ce qu’a fait le responsable de notre création. Nous sommes des poussières jetés au milieu d’un monde : il y a un avant il y aura après. On n’a de l'impact que sur notre petite bulle et il faut faire avec.

Je me redresse, la laisse face à face avec ce schéma fataliste. Mes explications ne sont pas terminées mais j’évite de la bousculer en parlant trop vite - ce que j’ai tendance à faire.

▬ Avoir un but est inutile. Ceux qui te disent de le poursuivre ou qui se disent accomplis, tout ça ce sont des conneries. On prétend aller quelque part pour ne pas faire du surplace - ce qui serait franchement déprimant. Ce monde a perdu son sens dès qu’on a compris qu’il était rond.

C’est une métaphore, mais son sens direct n’est pas totalement fond. Ce monde a tout perdu quand l’homme a commencé à prendre conscience de son immensité et de son manque d’impact. Nous ne sommes que des miettes au milieu d’un gigantesque univers.
Peut-être qu’un jour, nous comprendrons les raisons de notre vie - mais privés de réponse, nous préférons nous pencher dans l’étude de notre propre existence. L’histoire, l’archéologie, des matières aussi vides de sens que l’astronomie d’espoirs. Crois-moi, pourtant, j’adore les trois - mais c’est une vision des choses pessimiste, que je n’adopte pas forcément si ce n’est dans mes pires journées.

▬ Quand tu auras trouvé un but ou je ne sais pas de quoi tu me parles, ça ne changera rien. Y'a aucune différence entre toi et moi si ce n'est la conscience de cette évidence. On est tous dans cette même merde, c’est bien pour ça que les gens finiront par se pardonner.

Je soupire doucement. Relâche la pression après un tel discours.
Je me suis montré pessimiste. J’en suis conscient. Maintenant, je ne compte pas laisser cette note négative terminer le morceau - mais c’est peut-être ce qu’elle avait besoin d’entendre. “Avoir tellement de problèmes qu’on finit par s’en foutre”, c’est comme ça que je vois le monde - et je le lui ai dit tout à l’heure. Je suppose que tout le monde ne raisonne pas aussi simplement que je le fais. Simplement, je n’aime pas les prises de tête, et au vue de notre situation, je ne trouve pas que l’heure soit à la dépression.

▬ Tu sais, au fond, j’ai pas vraiment d’argument à donner. Je pense que j’ai juste pas envie que tu arrêtes la partie. J’t’aime bien, et puis tu seras pas la dernière à faire une connerie.
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockMar 14 Juin 2016 - 16:38






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Fatalité. Tout n’était que fatalité : on avait beau tenter de changer notre destin, on devait juste avoir le courage – ou la faiblesse ? – de l’accepter. Gautier restait silencieux alors qu’elle réfléchissait à voix haute, tentant de trouver les mots justes à ces maux injustes. Car lui aussi semblait l’accepter : la tragique fatalité. Alors qu’elle avait déjà abandonné, laissant même ses larmes glisser à ses joues sans un geste pour les nier, ses yeux gris suivaient ses mouvements.

Un bocal, une feuille, des petites boules, de la poussière. Hum. Ils étaient déjà dans l’après à dire vrai… et si Gautier ne voulait pas risquer de casser ce bocal, les monomageias n’auraient pas toujours cette réflexion sur le monde. Et maintenant que le secret magique avait éclaté, le bocal risquait à tout moment d’imploser. Ne sous-estimez jamais la poussière : ça s’amoncèle sans qu’on s’en rende compte, puis on passe d’un dégât confidentiel à un problème universel…

Alexis n’en étant pas encore là, mais elle ne savait pas ce que pourrait réserver sa prochaine crise. Entraînée par les mauvaises personnes, poussée par les pulsions de son trouble et de son mal-être, elle était capable de tout… elle se faisait peur pour ça. Elle ne voulait pas refaire ça, pas constater jusqu’où elle irait la prochaine fois. Non, il n’y aurait pas de prochaine fois.

Gautier était réaliste, c’était rare mais appréciable. Pas de faux-semblants, pas de fausses leçons. Elle l’écoutait donc, avec la patience de celle qui n’attend plus rien. Il n’y avait plus de but, plus de sens. La vie est une grande blague ; un jeu de maux auquel on rit, auquel on pleure ; un monde où l’on déambule pour ne pas penser au non-sens qui le définit. La terre est ronde… Elle eut comme un fantôme de sourire à la métaphore du brun. Comme un poisson dans un bocal, on tourne, on tourne, sans but, sans sens, sans le moindre recoin pour fuir l’absurdité de l’existence. Notre bocal a beau être immense, il ne fait que nous noyer plus encore au milieu de ce vide qui nous entoure et nous enferme. Petits poissons éphémères, notre seule voie de sortie, c’est l’attente ou l’audace, attendre notre fin ou oser sauter hors du bocal.

Elle croyait que les autres avaient un but. Par rapport à elle qui se croyait « cassée », incapable d’en posséder, elle avait espéré pour eux tous un semblant de sens. Mais elle commençait à se demander s’ils ne se voilaient pas tous la face, fixant des mirages d’avenir. Cela fait avancer mais… pour quoi faire ? Pour aller où ? Nulle part, comme toujours. Cependant, il était intéressant d’avoir suivi la réflexion du rouge. Sur le fait que le pardon était logique et nécessaire, une capacité comprise dans le pack « humanité avec compréhension de l’existence ». Pack qu'elle n'avait pas reçu en naissant sur cette planète.

Elle ne savait pas pardonner. C’est pour ça qu’elle se questionnait toujours, pour ça qu’elle ruminait toujours les mêmes problèmes. Elle avait longuement cru qu’une situation difficile peut en effet excuser certaines réactions et erreurs. Elle se l’était répétée, inlassablement, dès qu’elle se trouvait face à un problème extérieur, une critique acerbe, une colère ciblée, des mots cinglants. Elle avait cru leur pardonner à tous, mais ce n’était pas le cas. Elle leur en voulait. Encore aujourd’hui, elle les plaignait d'avoir à la supporter mais elle gardait tout son ressentiment à leur égard. Elle était dure avec eux tous, comme avec elle-même.

Alors : stop. Plus de pardon. Et s’ils allaient tous réussir à lui pardonner, elle ne le ferait pas. Voilà tout. Car eux ne verraient que ses réactions qui pourraient peut-être diminuer… Mais elle, elle saurait. Elle savait déjà ce qui se passait à l’intérieur. Et c’était insupportable, même pour elle. Il y avait presque de la pitié là-dedans. Pour eux… ou pour elle-même ? *Je ne veux plus vivre avec cette haine. Ils l’ignorent peut-être mais moi je ne veux plus vivre dans cette hypocrisie, juste pour éviter d’imploser… Par respect pour eux, dans une once de respect pour moi… assez.*

Elle fronça quelque peu les sourcils à ses dernières phrases, légèrement décontenancée. Il n’y avait pas d’argument, rien à ajouter, en effet. C’était seulement la deuxième fois qu’ils se parlaient et la première n’avait pas été des plus amicales au fond. Son ironie et sa colère n’étaient pas les meilleurs sentiments à afficher pour se lier. Du moins, le pensait-elle. Elle n’avait rien contre Gautier. Elle avait juste pensé qu’il allait sévèrement se planter avec Ansel mais à présent… elle n’en avait rien à faire. Comme le reste. Qu’il fasse leur révolution rouge si ça les occupe. Cette guerre des classes la lassait depuis trop longtemps pour qu’elle s’y arrête en réalité.

Pourtant, il semblait s’être arrêté. Pour elle. Et il discutait. Avec elle. Ha. Elle se demandait pourquoi. Il aurait pu passer son chemin, la laisser dépérir, faire une connerie même… maintenant ou plus tard, qu’importe. Elle ne saisissait pas. Juste pas du tout. Si elle avait entendu les mêmes paroles mais prononcées par Joshua, Orest, Chrissy… Orion. Oui, peut-être qu’elle aurait frôlé un semblant de compréhension. Même si elle les aurait jugés aveugles, aveuglés par une amitié illogique qu’ils partageaient. Mais Gautier… ? C’est cela qu’on appelle l’altruisme ? Vouloir du bien d’autrui, sans attendre quelque chose de lui, sans nécessiter de le connaître vraiment ?

Elle soupira en hochant la tête : tout cela n’est qu’un mythe. Elle humidifia ses lèvres asséchées et commenta : « On s’est vu… quoi ? En novembre ? Et… là. Qu’est-ce que…  Ha… Comment tu peux croire que ma perte ne serait pas un gain ? Elle refit des cercles sur son miroir, l’œil gris agité par l’incompréhension. Une poussière de moins… Le bocal n’ira que mieux, non ? Elle se mordit la lèvre, voulant nier un possible espoir. Il ira mieux. Je laisse la partie à ceux qui savent jouer… à ceux qui croient pouvoir encore la gagner… » Car elle était une perdante. Car elle n’avait jamais compris les règles. Car elle ne faisait que fauter même en croyant avancer… Assez de vies supplémentaires et que le game over apparaisse. Elle était persuadée que sa place serait prise par meilleur qu’elle, tout en ignorant que personne ne la remplacerait. Une seule partie et seule elle pouvait la jouer.
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockMer 15 Juin 2016 - 21:50
When all is wrong, we stand at the top of the world, alone
Elle n’est pas convaincue. Alors du coup, c’est gênant. Parce que moi, pour être honnête, je pensais que je serai suffisamment persuasif pour que Alexis se plie à ma façon de voir les choses mais ce serait bien trop aisé. J’aurai dû m’en douter, elle n’est pas facile à convaincre (et en ça, elle me ressemble) même si cette façon d’aborder les choses semble plus en adéquation avec elle. Il faut dire que je ne suis pas un tendre. Si quelqu’un est au fond du trou, j’ai tendance à le pousser encore pour lui montrer qu’il ne sera pas possible de tomber plus bas et que la seule avancée raisonnable est en haut - un raisonnement inversé qui peut se montrer redoutable d’efficacité. Ce n’est pas encourageant pour le futur mais ça permet d’éviter le pire, et à en juger par la façon de parler d’Alexis, je pense que je n’ai pas agit stupidement en mettant cette façon de faire à profit. Je suppose que c’est ce qui nous différencie. Ma réflexion m’aide à trouver un moyen de m’en sortir à chaque fois tandis qu’elle agit dans le sens inverse.

C’est la dépression. Je ne peux pas prétendre comprendre sa façon de faire étant donné que chacun appréhende cela d’une façon différente mais je sais que ça ne lui apportera rien de bon. Je suis conscient de ses problèmes car j’y ai un jour fait face et c’est sûrement la réponse à ce qu’elle vient de souligner. C’est là que s’arrête la logique. C’est là où je ne peux plus prendre un ton condescent et parler avec une logique implacable - car tout ceci ne peut s’expliquer avec de la logique. A ce niveau-là, les réflexions tiennent davantage des sentiments et de l’humanité - et je ne peux rien dire de plus tout en restant objectif. Et puis, je dois avouer que ceci m’agace - rien n’est plus horrible qu’une personne qui refuse de l’aide sans concrétiser sa propre vision des choses.
Elle tourne en rond. Je ne sais pas si elle en est consciente, mais c’est presque trop évident - et je me sens idiot de vouloir le lui rappeler, mais à en juger par ses mots, je comprends que je n’ai pas le choix. Elle n’est plus que l’ombre de sa personne. La dépression, on peut l’avoir vécue, mais elle reste toujours aussi impressionnante - dans le mauvais sens du terme.

▬ Tu as raison. Cette façon de ruminer tes mauvaises pensées sans les concrétiser ne peut faire que du mal aux autres. Alors oui, objectivement, je te dirai bien de te suicider.

Si je suis dur, ce n’est pas par plaisir.
Je le lui ai dit et je le pense, mais j’ai beaucoup de points en communs avec Alexis - et c’est ce qui me pousse à vouloir l’aider. Simplement, même pour quelqu’un que j’apprécie, honnêtement, je commence à être à bout. Je perds vite patience, je ne l’ai jamais caché - je suis quelqu’un de très tolérant étant donné ce que j’ai traversé mais j’ai mes propres limites. Peut-être qu’elles ne sont pas les bonnes, peut-être que je suis horrible d’agir avec une telle franchise sans me soucier des conséquences, mais je refuse de m’éloigner de mes principes.

▬ Mais je suis pas objectif. Personne l’est.

Courte pause. Je m’approche d’elle - je force son regard à rencontrer le mien et mon ton se fait plus dur. Ce n’est plus le ton nonchalant du début, ni le ton fataliste qui a suivi - et c’est loin d’être le ton presque aimable sur lequel j’ai conclu mon discours. C’est un ton irrespectueux, car je ne respecte plus la personne que je regarde - c’est le même ton sur lequel un adulte agaçé expliquerait à une gamine des choses d’une simplicité effrayante.

▬ Tu sais quel est ton problème ? Derrière cette fausse modestie et cette haine de toi-même, tu es persuadée d’être à part et de valoir plus que les autres personnes. C’est pour ça que tu te suicideras jamais malgré tout ce que tu dis.

Je nage à l’aveugle. Je ne sais pas si ma réflexion est juste mais elle ne me semble pas improbable. Quelque part, ça lui correspondrait bien - et si je me permais de l’affirmer c’est parce que je ne peux pas me permettre des paroles hésitantes dans cette situation.

▬ Tu veux quoi Alexis ? Tu veux que les gens te disent que tu n’es pas qu’une goutte parmi les autres, que ton départ fera mal ? Ce sera le cas oui. Mais je suis désolé de t’apprendre que tu es exactement comme les autres. Tu es humaine. Et les humains ont beau avoir leur défaut, personnellement je les apprécie comme ça, ces gens qui n'ont pas besoin de raison pour être bon avec les autres.

Je tourne les talons. C’est le dernier manque de respect dont je puisse faire preuve, non pas de fuir ce contact visuel, mais de le refuser. Mes mots sont durs et mes gestes les accompagnent - je ne laisse rien au hasard.

▬ Tu sais quoi ? Si j’étais un ami proche de toi et que j’apprenais tout ça, que tu pensais que je ne te pardonnerai pas les problèmes que tu as causé, je le prendrai super mal. C’est à se demander si tu fais vraiment confiance à tes amis.
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MessageSujet: Re: When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier   When all is wrong, we stand at the top of the world, alone •• Gautier 1400359500-clockMer 15 Juin 2016 - 23:28






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Monsters are real, ghosts are real too. They live inside us,
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Suicide. Il avait commencé par cela comme une note d’humour et il finissait avec comme une note fatale. Elle trembla légèrement, ses larmes ne cessant pas, elle allait mal mais au fond, elle ne voulait pas entendre ça. Elle ne voulait pas avoir raison. Égoïste et menteuse jusqu’au bout, elle ne voulait pas qu’on l’abandonne à sa désillusion, qu’on accepte ainsi sa dépression. Car il ne fallait pas l’écouter, pas la laisser s’écouter. Car si on faisait cela, elle, elle écouterait. Et ces mots, Gautier, prirent une vraie teinte de réalité qu’elle n’allait pas oublier. Même en précisant de la subjectivité, Alexis n’avait que cette voix extérieure pour guider le chaos de ses pensées.

Le brun s’approcha et la blonde croisa son regard. Cette dureté lui détruit l’âme. Elle avait l’impression de se faire engueuler comme une enfant. Et le pire dans tout ça, ce fut qu’elle l’accepta. Parce que le rouge touchait juste, douloureusement juste. Elle s’était toujours sentie à part mais avait toujours espéré que cet ailleurs était tout de même meilleur que la masse à laquelle elle assurait ne pas appartenir. Car en ayant grandie seule et dans son monde, elle avait cru s’élever et mieux mériter qu’eux tous. Que tout son mal-être ait au moins un sens ; que toute sa solitude lui apporte du recul sur le reste ; que tous ses problèmes se justifient par des expériences qui l’auraient grandie. Mais non. Elle n’était une enfant capricieuse qui n’apprenait pas de ses erreurs. Elle n’avait fait que chuter au milieu des autres et n’avait rien de plus qu’eux. Rien.

Malheureusement, Gautier se trompait en lui annonçant que cela l’empêcherait de commettre l’irréparable. Savoir qu’elle était mauvaise et qu’en plus – oui, en plus – elle était banale, c’était pire que tout. Car au moins, quand on se croit spécial, on a l’espoir que notre existence a un intérêt. Alexis n’y croyait même plus à cela. Et elle avait tort, comme toujours. Si le rouge s’était arrêté, c’était la preuve qu’il n’y avait pas de désintérêt. Qu’il n’y en aurait pas non plus pour ses proches si elle partait. Les mots de Gautier la frappèrent, si bien que dans sa tristesse, la colère naquit. On aurait pu espérer quelque chose de ce semblant d’énergie : que cela la fasse quitter l’abandon pour une réaction qui la pousse à se battre encore. Alors qu’il se détournait d’elle, elle se releva subitement et lui cria de sa voix éraillée par les maux et le manque d’eau :

« Eh bien moi j’en ai besoin ! D’une raison. Elle se maintint à l’échelle, s’étant relevée trop vite. Je ne suis pas altruiste comme toi ! Je ne suis pas quelqu’un de bien comme toi ! Je suis humaine, oui. Et y a du mauvais là-dedans… Y a pleins d’humains qui devraient crever et j’en fais partie ! Dans mon… égoïsme… dans ma prétention… Je me crois supérieure, je le sais. Et tu vois… c’est pour ça que je veux partir. Car je vous écrase tous alors que je n’ai rien. Oui : je n’ai rien ! Imagine ça… De s’être accrochée toute sa courte vie à un semblant d’assurance… à des sarcasmes qui critiquent car ça fait peur d’agir… à cette ironie si supérieure, si blessante… Tout en sachant pertinemment qu’on vaut moins que les autres ! Car on n’est pas quelqu’un de bien ! Et qu’on le sait. Et que notre haine est insuffisante pour nous avoir tués plus tôt. Et car on est trop égoïstes pour s’achever. »

Elle avait déballée toute sa vérité comme elle ne l’avait avoué à personne. Elle avait bien révélé par le passé qu’elle n’avait aucune estime d’elle-même mais pas comme ça. Pas en se montrant sous un si mauvais visage et en avouant ainsi ses défauts qu’elle ne connaissait que trop bien. Avec cette force et cette haine et cette colère dans la voix. Tout cela porté contre elle-même. Et égoïstement repoussé sur les autres. Elle en était essoufflée, malade. Elle avait trop parlée, tout cela lui avait échappé. Elle manquait d’air et d’énergie. Elle se raccrochait à l’échelle pour ne pas se laisser tomber, regardant Gautier de dos qui allait ainsi la laisser.

Il lui lança une dernière réplique qui lui fit mordre sa lèvre inférieure jusqu’au sang. Non, en effet, elle ne leur faisait pas confiance. Car, comme ils l’avaient tous deux conclus, elle se croyait supérieure à tous et elle croyait ses proches naïfs voire bêtes. De pouvoir croire en elle, de pouvoir lui pardonner, de pouvoir même l’aimer. Car, objectivement, elle se détestait. Elle savait sa vraie nature car elle vivait avec elle en permanence. Elle aurait voulu leur faire comprendre mais elle n’avait jamais su comment. Alors la seule solution qu’elle avait trouvé, ça avait été de s’éloigner. C’était insuffisant. Alors, ça allait être d’en finir. Car elle ne leur faisait pas confiance pour lui pardonner et encore moins pour la sauver. Elle se croyait au-dessus de tous alors elle s’occuperait elle-même du problème. Malgré ses cris qui avaient résonné, malgré ses larmes qui avaient déferlé, elle s’était déjà condamnée.

Et quand elle alla sauter du toit quelques jours plus tard, elle eut une pensée pour Gautier. Il avait tenté de la faire réagir et elle n’avait pas écouté. Mais il n’était pas responsable de ce qu’elle accomplissait. Jusqu’à la fin, elle se savait coupable et égoïste. Jusqu’à la fin, elle savait qu’il avait raison sur tous les points.
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