Eat me •• Arsther

There's a burning in my pride

Il y avait un con qui ne savait pas manger proprement. Un con qu’elle allait encastrer dans le mur à coup de tatane pour lui apprendre que la confiture ça se fout sur le pain et pas sur les murs.
Rageusement Heather sort son éponge et frotte, encore et encore. Calme toi gamine, ou tu vas tout péter. Encore une fois. Cas désespéré.
Faut dire qu’elle a vraiment passé une sale journée Heather. Un regard sur son copain actuel pour comprendre qu’elle allait se faire larguer dans quelques jours si ce n’est quelques heures, un appel de son psy pour annuler la séance, un tas de chewing-gum collé sous des tables, des vitres cassés et un drap taché de sang à nettoyer. Putain. Cette école tombait vraiment trop en ruine.
Parfois, pendant qu’elle passais le balais, Heather se disait que si quelqu’un voulait reprendre Prismver pour remettre cette école sur le droit chemin, il lui faudrait bien du courage. Certes l’école en elle même n’était pas mauvaise : la preuve, elle était encore là après 7 ans. Mais bon quand même.

“EH PETIT CON COMBIEN DE FOIS J AI DIS DE PAS MARCHER SUR LE SOL MOUILLE ! T AS CRU QUE CA SE LAVAIT TOUT SEUL ? ON EST PAS A POUDLARD ICI !”

Sa voix de stentor résonne dans tous le couloir, faisant sursauter jusqu’au plafond sa plus récente victime ainsi que les élèves à moins d’un kilomètre de distance.
Faut dire qu’elle est célèbre Heather, tristement célèbre. La dame en rouge, avec ses hurlements stridents et ses coups de poings mortels. En même temps, c’est pas sa faute si elle a des anger issues. Elle fait de son mieux pour se soigner, mais quand on a la rage du Berserker, faut un peu plus que du yoga pour calmer la furie interne. Alors le plus souvent elle dérape. Comme maintenant. Parce que ces foutues traces de confitures ne font que s’accentuer, traçant un chemin collant et écœurant.

“quand je trouve qui a fait ça, mais je lui fait sa fête. Et les heures de colles, il va les sentir passer. bande de ptits cons….Rigolez bien maintenant mais dans 5 ans vous serez à ma place parce que vous êtes tous des looseurs.”

Ouais. Tous des looseurs. Un peu comme toi Heather. Mais ça, tu le dis pas. Enfin, pas à voix haute.

Bref, Heather suit la piste, tel un chien de chasse à l’affut, prête à débusquer le petit poucet qui a voulu faire le malin. Sauf la confiture s’étale maintenant sur la porte de son studio. Et là, ça commence à faire tilt. Enfin, seulement un peu. Parce que faut dire que la demoiselle, c’est pas vraiment une lumière.
Alors elle ouvre la porte en grand, éponge dans la main, le chariot poussé à l’aide de l’autre et elle rentre dans la salle commune, puis dans sa propre chambre.

“ah la salope”

ouai. quelle salope. Elle en perdrait presque son latin, devant la scène qui se déroule devant elle. Une Arsène sauvage, langoureusement avachie sur son lit, la bouche barbouilléede confiture. Rouge. Qu’elle aimerait nettoyer à coup de baiser.
Putain. La salope.
Elle a envie de la frapper, de repeindre les murs avec son sang, parce que là maintenant, Heather n’en peux plus. Elle n’en peux plus de toi Arsène et de tes petits jeux pernicieux. Elle n’en peux plus Arsène, de ce chaud et froid que tu lui souffle. C’est pas le moment tu sais.
Mais Heather sait se maitriser. Merci monsieur X et tes séances à prix exorbitant. Alors à la place, c’est le seau d’eau tiède qu’elle balance à la tronche de la rouquine.

“Dégage. j’ai pas besoin de saletés dans ma chambre. J’ai pas envie de tout devoir désinfecter.”

Non Arsène, Heather n’aime pas les fraises.