Keep your enemy close [Jack/Sully]

Comme presque tous les jours depuis l'arrivée de températures plus ou moins chaude, tu squattais la cour intérieure : c'était calme, au frais, sans bruit autour, pas loin du bâtiment si tu avais besoin d'aller à la bibliothèque. En soit, la cour intérieure était l'un de tes endroits préférés, et tu pouvais y passer des heures, que ce soit à réviser ou à jouer de la guitare. Tu passais le plus clair de ton temps ici dès que le soleil pointait le bout de son nez.

Faisant des fiches de tes nombreux cours et tentant vainement d'apprendre les dates d'Histoire, tu chantonnes très bas les paroles de Boulevard of Broken Dreams de Green Day. Tu évites de penser à Ezéchiel et toutes les pensées qui vont avec, ces idées, ces pensées, tu les refoules au plus profond de toi. Peut-être devrais-tu en parler à Théa ? Mais tu ne sais même pas comment vraiment aborder le sujet, ce n'est pas comme s'il y avait vraiment des choses à dire, tu avais juste... un sentiment étrange. Mais rien de plus, quelque chose que tu ne connaissais pas vraiment, qui ressemblait à cette amitié que tu avais avec Laurent ?

Tu ne sais pas, tu ne sais pas vraiment.

Tu n'y penses pas, réécrivant les dates et les grands évènements qui les accompagnent. Si ce n'est pas la Littérature qui aura ta peau, ce sera l'Histoire, ça c'est certain. Une ombre s'installe devant toi et tu redresses le visage, retirant tes écouteurs de tes oreilles et laissant traîner ton ipod sur tes fiches. Tu fronces les sourcils en voyant Jack devant toi et tu lâches, soudain sur la défensive :

— Ouais ?

Sa présence est loin d'être celle que tu as envie d'avoir à tes côtés, et tu es loin d'avoir envie de recevoir des réflexions actuellement... espérons juste qu'il soit juste assez con pour s'être perdu.

… L'espoir fait vivre, Killiam.


HRP : BON C'EST ASSEZ COURT PARDON. Je suis tellement kk pour les post d'ouverture, genre, de ouf ? BREF PARDON J'ESPERE QUE T'AS QUAND MEME ASSEZ DE MATIERE. Killiam est actuellement décoloréééé, blond platine du coup (ça laisse à Jack le loisir de se moquer un peu plus) (tendresse lovelove)

Avant toute chose, tu détestais quand on t'appelait Kill. Car c'était un diminutif que peu de personne pouvaient utiliser et un diminutif que tu n'aimais pas forcément par rapport à ce qu'il représentait. Ensuite, qu'une personne telle que Jack Crane l'utilise ? Rien que ça, ça avait de quoi t'énerver. Mais la suite ? La suite, Killiam, elle te met dans un état de haine que tu as rarement approché, un état de haine que tu as rarement connu.

Oh comme tu le hais si fort à cet instant.

— Mon incestueux préféré !

Tu te redresses, ta main s'appuyant sur le sol pour que tu relèves sans difficulté, pour que tu sois sur un pied d'égalité – si l'on pouvait appeler ça comme ça – et surtout pour que tu puisses lui foutre ton poing dans la gueule avec plus de facilité. Tu sais que tu peux le maîtriser en deux temps trois mouvements, tu sais qu'un seul coup de poing peut l'allonger et tu ne remercieras jamais assez le club de boxe pour ça – merci club de boxe.

— … t'imagine elle disparaît du jour au lendemain, pouf ! Plus de sœur chérie à bai- cajoler...

Respire. Respire Killiam, respire. Tes poings se serrent si fort, tellement fort, et tu as avancé d'un pas, tu t'es rapproché de lui, prêt à attaquer. Parce que Killiam, tu es sur le poing d'exploser, tu es vraiment sur le poing d'exploser, et tu pourrais vraiment le battre jusqu'à ce qu'il en crache ses dents, jusqu'à ce que sa mâchoire en soit démontée, jusqu'à ce que ses yeux en saigne. Oh tu pourrais le frapper si fort, et tellement longtemps que plus personne dans l'école ne pourrait le reconnaître. Tu pourrais, sans hésiter. Mais là, tu te forces au calme, tu te forces au calme parce que tu sais que si tu es dans la merde, Théa le sera aussi. Tu te forces au calme parce que tu ne connais pas ses capacités, tu ne sais pas s'il peut t'envoyer une patate et te foutre à terre, tu n'en sais rien. Tu as juste confiance en tes capacités, et tu sais que toi tu peux le foutre par terre.

Mais essaie de régler ça tranquillement, Killiam, essaie de ne pas te foutre dans la merde, ce serait tellement bien que tu restes ce mec inconnu de tous, ce mec que personne ne connaît, à qui on ne fait pas attention. Tu veux rester ce mec là, parce que ça te plaît d'être ce mec là.

Puis il te parle de respect et tu as envie de rire. Rire de ce rire jaune, supérieur et hautain. Tu as envie d'attraper son col et de lui dire de prendre ses clics et ses clacs et de se barrer. Tu as envie de le frapper, si fort, si fort, tellement fort Killiam. Tes poings se serrent. Tu te forces au calme. Tu respires. Respire Killiam.

— Et si tu dégageais, Crane ? Ce serait mieux pour ton joli visage.

Ta voix, si douce habituellement, est menaçante, méchante. Et tu es vraiment prêt à balancer le premier coup, Killiam, tu as vraiment prêt à le faire. Mais tu te retiens. Tu te retiens parce que tu ne sais pas si tu pourras t'arrêter une fois que tu auras commencé.

Son sourire te rend malade. Oh comme tu le hais si fort à cet instant. Il te touche et à peine t'effleure-t-il que tu te dégages d'un mouvement d'épaule. Tu es trop violent, Killiam, tu es trop sur la défensive, trop prêt à attaquer pour que cette histoire se termine bien. Il t'horripile, il t'énerve, oh bordel de dieu qu'il t'énerve. Tu serres les dents et tu encaisses, parce qu'il ne faut pas que tu craques, il ne faut pas que tu tapes. Au moment même où tu vas donner le premier coup, tu ne vas pas t'arrêter, tu vas continuer, continuer, encore et encore jusqu'à ce qu'on t'arrête si on t'arrête, jusqu'à ce qu'il s'évanouisse s'il n'y a personne. Et il ne faut pas.

— … mais elle est morte... Par ma faute... Enfin bref, je veux dire, j'ai une mauvaise nouvelle, Théa est tombée dans les escaliers, elle est actuellement à l'infirmerie...

Et tu l'écoutes, serres les dents. C'est faux. C'est forcément faux. C'est Crane qui parle, c'est forcément faux, il ment. Il ment. Et tu continues de le regarder, de l'écouter, et tu attends une fois que le silence reprend ses droits. Tu attends parce que c'est faux, n'est-ce pas ? C'est faux, Théa n'est pas à l'infirmerie, c'est faux parce que des professeurs seraient venus te prévenir, c'est faux parce que Théa est bien plus fort que ça. Pourtant, pourtant ton cœur s'accélère et tu as peur. Pendant un court instant, très court, tu te dis qu'il y a un infime pourcentage pour qu'il dise la vérité, tu te dis qu'il est venu pour te le dire pour voir ton visage se décomposer, pour voir le doute dans tes yeux, pour voir à quel point tu es terrifié de sa perte.

Mais c'est faux, n'est-ce pas ? C'est faux.

Son rire le confirme et tu te détends légèrement, parce que tu as eu peur, pendant un instant, tu as vraiment eu peur, un court instant et tu as envie de le frapper si fort, tellement fort. Tu trembles un peu, de rage, beaucoup. Tu le laisses rire et tu fais volte-face, ramassant tes affaires pour les foutre dans ton sac à dos, prêt à partir... puis merde, il n'a que ce qu'il mérite après tout, n'est-ce pas ? De nouveau, tu te tournes vers lui et laisses ton sac à terre, le regardes, avec un regard bien trop doux pour qu'il soit réel :

— Tu sais Crane, tu as un sens de l'humour magnifique.

Tu te rapproches, d'un pas, de deux, trois. Tu es assez proche pour lui foutre une baigne. Oui. Et tu te forces au calme. Calme.

— Autant que ce que pourrait être ta sale gueule sur le sol après t'avoir mis mon poing dans la gueule.

Et c'est ta dernière menace, ton dernier avertissement. Après ça, s'il ne s'arrête pas, tu ne te contrôleras pas.

— Tu me menaces Killiam ?
— Nan j'suis devin et j'te dis juste ce qu'il va se passer dans ton avenir proche.

Et il continue, il continue, continue, encore et encore. Et tu tentes vraiment de te contrôler Killiam. Vraiment, parce que c'est pas le moment de te mettre dans la merde, c'est pas le moment de faire des vagues, mais tu ne peux pas rester les bras ballants, sans rien faire, à accepter ce qu'il dit, à accepter son rire. Son rire horripilant qui te donne envie de...

Tu serres les poings, tu t'avances de nouveau, d'un pas, et ton poing part. Violemment, brusquement. Sans aucune hésitation, sans même réfléchir à toutes les conséquences de ton acte. Il l'a mérité. Oh oui comme il l'a mérité. Les menaces envers toi, qu'importe, tu t'en fous, mais l'idée même qu'il pense à faire du mal à Théa ? Non. Tu le refuses. Tu as frappé fort, vraiment fort, parce que ta main fait mal, mais tu t'en fous, tu n'y penses pas. Ta main gauche attrape son col, le plaque contre le mur bien plus proche que tu ne le pensais et tu lâches, la voix si froide, si méchante :

— Si tu dis une seule chose sur Théa et moi, ou sur Théa, ou que tu fais tes menaces à peine voilées, je te jure que tu t'en sortiras pas indemne. C'est pas qu'un seul poing que je te mettrai dans la gueule Crane, c'est pas qu'une seule baigne, et je serai loin d'être gentil comme je le suis maintenant. Donc apprend à fermer ta putain de grande gueule. J'en ai rien à foutre des conséquences, de ce que je vais prendre ensuite par la vice-directrice ou par les profs. Je m'en branle. Donc. Ferme. Ta. Gueule. Pour ton propre bien.

Et tu le lâches, recules d'un pas, toujours en le regardant, de ce regard méchant, menaçant. Et tu te retiens, tu te retiens tellement de lui faire mal, de continuer à le frapper. Ça te ferait tellement du bien, ça te ferait évacuer toute la pression, toute la tension. Et juste pour un plaisir un peu malsain, ton poing part de nouveau dans son visage. Tu pourrais lui cracher à la gueule tellement tu es énervé, en colère.

— Ne dis jamais plus rien sur Théa. Ne lui parle pas, ne la regarde pas, ne pense même plus à elle.

Jamais. Sinon, tu n'hésiterais pas à recommencer.

Keep your enemy close

Un long soupire s'échappe de ta bouche alors que tu barres une énième erreur sur une copie d'un septième année dont les résultats sont plus qu'inquiétant. Ça te saoule les copies, quand il fait pourtant si beau dehors. Ça te saoul les copies, quand tu pensais que ça serait une interro facile et que la moyenne de la classe ne dépasse, à vue de nez, pas les 12,5. Ça te saoul les copies quand Merlin est pas dans les coin pour l'embêter. Mais surtout, ça te saoul les copies, le vendredi à 17h à quelques jours des partielles des 9èmes années à qui tu as promis de rester dans la salle d'info au cas où ils auraient des questions. Tu lâches mollement ton stylo rouge en te laissant aller dans ta chaise de bureau, te demandant pourquoi tu t'acharnais à jouer à la bonne prof quand il y avait des gens comme Wargrave qui ne se souciait pas pour un sous de ceux qui étaient en difficulté.

Il ne te restait plus la moindre énergie et tout ce que tu arrivais encore à faire dans cet état-là, c'était de planter tes yeux dorés au plafond, attendant que l'heure tourne jusqu'au moment où tu pourrais enfin rentrer chez toi et rejoindre Luke dans le canapé de votre studio. Nouveau soupire. Tu ne peux pas rester comme ça indéfiniment. T'as besoin de te dégourdir les jambes, de voir du monde. Cette salle vide depuis des heures, ça te déprime. Alors dans un élan de détermination passager, tu te lèves, récupérant ta casquette Venom et ton hoodie noir, couvrant ce t-shirt Spiderman que tu aimes tant porter dans tes jours off, avant de laisser une petite note sur la porte annonçant que tu revenais immédiatement.

Il te fallait un peu de détente, mais surtout un peu de café. La salle des profs était à peine un étage plus haut, mais tu n'étais pas sûre d'avoir assez d'énergie pour grimper tant de marches. D'autant qu'à distance égale, mais en descente, il y avait la machine à café du bâtiment administratif et ça, s'était bien plus envisageable. Mais à peine arrivée en bas des marches que tu compris que tout n'allait pas se dérouler aussi calmement que ce que tu l'espérais.

- Tu me menaces, Killiam?

Un brin de discussion faisait écho depuis la cours intérieure, et tu savais à quoi elle allait mener. Un instant, tu songea à te défiler et faire comme si tu n'avais rien entendu, mais vu la quantité d'élèves à problèmes qu'il y avait dans ta section, la Vice t'avais toujours à l'œil et tu ne voulais pas que cette histoire finisse par te retomber dessus.

- Nan, mais je suis devin et j'te dis juste ce qu'il va se passer dans ton avenir proche.

Pas le choix. Tu fais demi-tour et tu prends le chemin du couloir menant droit à la cours, en profitant pour fermer la fenêtre qui avait fait parvenir cette conversation à tes oreilles. Le café, ça serait pour plus tard. Alors sans te presser, tu rejoints la porte intérieur, mais le temps que tu fasse ce court trajet, tu tombes déjà sur un grand blond, mince, pas spécialement le profil bagarreur, tenant un A un peu plus petit s'étant visiblement déjà prit une première baigne dans le visage.

- Ne dis plus jamais rien sur Théa. Ne lui parle pas, ne la regarde pas, ne pense même plus à elle.

Tu souffle encore, cette fois sérieusement agacée. Ca allait encore te retomber dessus. Alors tant qu'à faire, prétendre avoir voulu intervenir. Tu donnes deux coup sur ton bras, mais ce que tu vises vraiment par ce mouvement si significatif de l'activation de ton pouvoir, c'est ton hoodie. A l'instant même où tu enlèves ta main, il s'anime et comme par magie, se défait de tes bras avant de se jeter à la façon d'un chien enragé sur l'agresseur, la capuche recouvrant son visage tandis que les manches du jersey lui ligotaient les mains sans lui laisser le moindre répit.


- Vous m'expliquez ce que vous êtes en train de foutre tous les deux?! C'est une cours, pas une putain d'animalerie!

Tu beugle de façon toujours aussi peu raffinée pour une nana aussi coquette que toi. T'es bien maquillée, tes cheveux dont la couleur orangée brille à la lumière comme jamais sont parfaitement en place, tes longues chaussettes noir affinent ta ligne tout ce qu'il y a de plus féminine. Et pourtant, tu ne peux pas t'empêcher d'agir comme un garçon manqué.  Tu rejoints les deux garçons d'un pas blasé et à peine arrives-tu à leur niveau que t'attrapes ton vêtement sur la tête de sa victime sans même faire attention si tu risques de le blesser ou pas.


- Nom, prénom, année, classe. Tous les deux. Immédiatement.

Tu ne vois plus rien d'un coup et tu sens tes mains se faire ligoter. Tu jures intérieurement. Évidemment. Tu avais énormément de chance, c'était connu, alors il fallait qu'une prof passe par là, obligatoirement. Tu rages intérieurement, vraiment. Le vêtement est enlevé de ton visage et tu respires un peu mieux, serrant les dents.

— Nom, prénom, année, classe. Tous les deux. Immédiatement.
— Il m'a agressé, je n'ai rien fait, je parlais juste avec une élève et il est venu pour me frapper sans raison, c'est un malade !

Son ton de victime te donne envie de vomir et tu répliques, légèrement offusqué, la voix sèche :

— Non mais t'es malade ! T'as un problème Crane sérieux !

Et tu te tournes vivement vers la professeure devant toi et lui expliques :

— J'révisais tranquille et il s'est rappliqué en lâchant que j'étais un incestueux avant de menacer ma sœur et de me dire qu'il allait la mettre dans un fauteuil roulant ! J'lui ai dis de me laisser tranquille et il a pas arrêté ! Il comprend rien à part les coups ce... !

Tu te coupes, calmes ta respiration et tu réponds enfin à sa demande première :

— Killiam Kenneth, huitième B.

Tu lances un regard noir à Crane et tu maudis ta malchance. Sérieusement, pourquoi une prof ? Les couloirs étaient vides à cette heure normalement. Tu voulais juste réviser tranquille et voilà ce que tu te tapais ? Tu serres les dents avec cette envie de frapper quelque chose. Le visage de Crane de préférence. Tu reprends, la voix plus calme :

— Okay j'aurais pas dû le frapper. Mais c'est clairement mérité. Mais s'il avait pas menacé ma sœur comme il menace tout le monde en se croyant supérieur à tous, et que s'il avait fermé sa gueule, j'aurais pas eu à le faire !

Okay, c'est la pire des excuses possibles, mais bordel que c'était vrai. Tes poignets liés te font mal et tu tentes de les frotter l'un contre l'autre pour t'en défaire, sans succès.