Sujet: let me get close to you ((flashback)) || Min Ven 16 Juin 2017 - 23:08
Quel bel après-midi ensoleillé en cette fin d’hiver, Tu ne trouves pas, Min ?
C’est le premier doux rayon de lumière, filtré par mes rideaux, qui est venu soulever mes paupières ce matin. Quand bien même le samedi tant attendu vient enfin se présenter après une laborieuse semaine, je continue de me lever à l’aube – on me reproche souvent de ne pas valoriser le bonheur d’une bonne grasse matinée. Comme on me reproche souvent de ne pas valoriser les petits bonheurs simples. C’est peut-être pour cela que je m’y concentre davantage ces temps… Il se passe tellement de choses en si peu de temps, depuis que notre existence émerge à la vue du monde entier. Tellement de choses que je me fatigue rien que d’y songer.
Tellement, tellement… tellement que suite au renvoi de mon père – je serre les poings à cette pensée – je me suis dégotée une cravate teintée à la couleur d’un puma pour jouer les justicières bienveillantes. Pour sauver le monde… Quel rêve d’enfant. Et dire que je pensais que mon goût pour l’ordre et la justice appartenaient au passé, à la Chan introvertie et réservée, réfugiée dans un coin en compagnie d’un beau livre. La petite Chan qui n’a totalement disparue, en fin de compte, car je me surprends à toujours consacrer de nombreuses heures à la lecture de passionnants ouvrages. Comme maintenant, par exemple.
Assise sur le grand sofa de ma cabane, j’ignore la présence de Madeline car je souhaite consacrer cette journée à ce simple hobby – d’ailleurs j’entends que ma colocataire sort de notre demeure. Et puis j’entends quelques minutes après le son d'une porte frappée – toc toc – alors j’abandonne mon ami pour venir t’ouvrir, à toi qui m’est plus précieuse que celui que je viens de délaisser temporairement.
▬ Min ?
Tu as l’air au bord des larmes… Je me trompe ?
i'll take you by the hand
juinMin
InvitéInvité
Sujet: Re: let me get close to you ((flashback)) || Min Lun 19 Juin 2017 - 15:03
❝ Let me get close to you ❞
- Chan -
I'm looking at you through the glass Don't know how much time has passed Oh, god it feels like forever But no one ever tells you That forever feels like home Sitting all alone inside your head
L'hiver avait beau toucher à sa fin et les jours ensoleillés et doux avaient beau se multiplier, aujourd'hui le ciel était terne et gris. J'étais sortie de ma cabane sans même prendre la peine de jeter un coup d'oeil au ciel, sans vérifier s'il faisait froid et c'était pour ça que je m'étais retrouvée dehors, simplement vêtue de mon uniforme et d'un pull, alors que des nuages menaçant avaient recouvert le ciel. Mais pourtant ça ne m'avait pas découragée, ou plutôt il n'y avait plus rien à décourager, alors j'avais continué à avancer machinalement, sans me soucier de froid glacial ni du tonnerre qui s'était mit à gronder. Après tout j'avais toujours aimé l'orage et ses lumières magnifiques. C'était d'ailleurs par une journée d'orage semblable à celle-ci que je l'avais rencontré... Je serrais les poings et continuait à avancer, je refusais de me souvenir. Je refusais de me souvenir de cette rencontre qui avait été digne d'un film à l'eau de rose. Je refusais de céder aux larmes qui m'envahissaient.
Depuis quand je n'avais pas pleuré ? Je me souvenais que petite, il m'était arrivée d'avoir les larmes aux yeux quand je m'étais fais mal, comme beaucoup des petites fille. Mais j'avais rapidement compris que pleurer ne servait à rien et que ça ne m'attirerait pas la gentillesse de mes parents. Alors j'avais arrêté de pleurer et quand, plus tard, j'avais découvert mon pouvoir, j'avais perdue l'envie et la nécessité de pleurer. Je n'avais pas versé une seule larmes depuis que j'avais découvert mon pouvoir et même quand mes parents m'avaient officiellement renié, moi leur unique fille, j'avais été incapable de pleurer. A quoi bon de toute façon, ils ne le méritaient pas, ils ne me méritaient pas. C'est ce dont je m'étais persuadé. Même quand j'avais du me séparer de ma nourrice, je n'avais pas pleuré et pourtant, elle avait versé toute les larmes de son corps, comme une mère véritable l'aurait fait dans la même situation. Mais pourtant maintenant, alors que je n'avais jamais eu aucun problème pour gérer ma tristesse, j'avais l'impression qu'elle était entrain de me dévorer le coeur. Pour la première fois de ma vie, j'avais du mal à retenir mes larmes. Alors j'étais sortie marcher, espérant que l'air frais m'apaiserait, en vain. Tout ça à cause d'un garçon, à cause de ce garçon. Si on m'avait dit, des années plus tôt que je verserais des larmes pour un mec, j'aurais très certainement rit au nez de cette personne en lui disant que c'était impossible qu'une telle chose arrive. Je n'aurais pas non plus qu'un jour, je serais capable d'aimer qui que ce soit et pourtant c'était arrivé. J'étais tombée désespérément amoureuse et j'avais commencé à changer lentement mais sûrement, grâce à lui. Et maintenant il m'avait abandonné et je me retrouvais seule. Et pour la première fois de ma vie, cette solitude me donnait l'impression d'étouffer.
Ansel... Il ne m'avait pas quitté, ses sentiments n'avait pas non plu changé vis à vis de moi mais il était partit. Prismver et tout ce qui s'y passé l'avait forcé à partir. Et je comprenais qu'il ai eu besoin de s'éloigner de tout ça, de prendre l'air loin d'ici, loin de cette atmosphère pesante. Mais pourtant il m'avait abandonné. Moi qui n'avait plus de famille et plus personne à part lui, moi qui lui avait tout donné, moi dont la place était ici, il m'avait laissé. Et peut importe combien j'essayais de comprendre j'en étais incapable. Comment est-ce qu'on pouvait abandonner celle qu'on aimait ? Comment il avait put me laisser tomber moi qui avait eu tellement de mal à m'ouvrit à lui, moi qui avait tellement de mal à laisser les gens s'approcher de moi. Il avait été le seul à qui je m'étais donné sans limites, parce que je l'aimais, plus que tous. Et maintenant je me sentais vide et trompée.
Je me rendis compte que mes pas m'avaient finalement guidé jusqu'à la cabane de Chan, ce qui ne m'étonnais pas, après Ansel, elle était la seule dont j'étais proche. Sans hésité j'avais toqué, parce que j'avais besoin d'elle. Mais je n'aurais jamais pensé que le simple fait de la voir si surprise en m'ouvrant me bouleverse autant. Pour la première fois depuis de longues années, je me mis à pleurer, sans retenue.
Sujet: Re: let me get close to you ((flashback)) || Min Lun 3 Juil 2017 - 19:33
I WILL BE THERE
for you These five words I swear to you When you breathe wanna be the air for you I'd live and I'd die for you I'd steal the sun from the sky for you Words can't say what love can do
Il y a plusieurs choses que je n’aurais jamais tenté de démonter ; ces faits que je pose comme des repères et dont je n’aurais jamais soupçonné la fragilité… J’ai toujours cru que je n’apercevrais jamais la lueur d’une larme sur ton visage désabusé, Min. Tu m’as toujours paru si introvertie et réservée par rapport à tes émotions, tu affichais une drôle de confiance dans ta manière d’être. On aurait même pu dire que tu te montrais un peu dure parfois… Toutefois, qui aurait cru que je t’associerais une telle sensibilité ? Je pensais naïvement que cet éclatant soleil annoncerait des sourires tout aussi rayonnants aujourd’hui. Mais je ne pensais pas que la pluie s’abattrait quand même en l’absence de nuages dans ce ciel bleuté.
La surprise de ta détresse me laisse interdite ; une légère brise vient emporter tes perles coulant sur tes joues rosies par le chagrin, élève ma chevelure tandis que je demeure figée comme le temps en cet instant. Mes lèvres se referment lentement, sans laisser échapper la moindre syllabe – elles préfèrent déléguer le devoir de t’inviter dans ma demeure à ma main gauche. J’attends de te voir franchir le seuil de ma cabane pour user de ma télékinésie afin de clôturer l’entrée de bois ; mes iris traversent la pièce, comme pour détecter la présence d’un intrus, et confirmer une nouvelle fois que nous sommes seules.
▬ Viens.
Suis-moi, suis-moi jusque dans ma chambre, Min. Ma télékinésie vient ramasser l’ouvrage allongé sur le sofa qui accaparait mon attention jusqu’à ton arrivée. Je te fais à nouveau signe de me suivre tandis que je n’ai jamais cessé de marcher. Nous y voici. J’attends que tu te mettes à l’aise sur le moelleux matelas, pendant ce temps, mon don range d’un geste automatique le livre de ce matin. De mon côté, je me contente de la chaise à roulettes de mon bureau personnel. Je m’y installe, et j’utilise une nouvelle fois la télékinésie pour produire une rotation sur le fauteuil, me mettant face à toi désormais. Mes yeux se plantent dans tes yeux rougis par la mélancolie. Une mélancolie qui transpire de tes jolies émeraudes.
▬ Dis-moi tout.
Ce n’est pas grave, tu sais, si tu ne parviens pas à l’exprimer avec de simples syllabes. S’il le faut, montre-le-moi. Montre-moi à l’aide de ton merveilleux pouvoir ton tourment. Des scènes, des mots, des conversations. Peu importe.
#E299BA DATE juin NOTES oui je change de code tout le temps
Sujet: Re: let me get close to you ((flashback)) || Min Jeu 13 Juil 2017 - 15:19
❝ Let me get close to you ❞
- Chan -
I'm looking at you through the glass Don't know how much time has passed Oh, god it feels like forever But no one ever tells you That forever feels like home Sitting all alone inside your head
Sans un mot je la suivis jusque dans sa chambre, par réflexe. Parce que je ne fonctionnais plus que grâce à ça : les réflexes. Je m'assis sur le lit de Chan, toujours sans prononcer un seul mot parce que j'avais le sentiment que si je me mettais à parler j'allais finir par craquer et ne pourrait plus m'arrêter. J'avais conscience qu'il allait bien falloir que je me mette à parler à un moment ou à un autre parce que je ne pouvais décemment pas rester ici à pleurer sans expliquer le pourquoi à Chan. Mais d'un autre côté, le dire rendrait les choses tellement réelles et je n'en avais aucune envie même si c'était stupide puisque les choses étaient déjà réelles. Après un énième soupir, je levais la tête vers Chan et sourit tristement.
— Ansel est partit. Il ne reviendra pas sur cette île.
Voilà c'était dit. Enfin. Je n'avais aucune idée de si c'était une bonne ou une mauvaise chose mais dans tout les cas, mes larmes se mirent à couler encore plus sur mes joues et, incapable de me retenir plus longtemps je me laissais allais, enfouissant ma tête dans mes mains. J'avais tellement honte de pleurer autant pour un mec mais ça faisait tellement mal. Encore plus mal que lorsque j'avais du me séparer de ma nourrice. Pourquoi je l'avais autant laissé s'approcher de moi ? Pourquoi je l'avais autant laisser m'atteindre ? Ça m'avait prit du temps mais j'avais finalement réussis à l'accepter, à m'ouvrir et c'était maintenant que je me rendais compte que je ne pouvais plus me passer de lui qu'il me quittait. Aish, que je le détestais. Mais bon sang qu'est-ce que je l'aimais. De longues minutes passèrent et je restais immobile à pleurer bruyamment. Je me sentais vidée de toute mes forces, vidée de tout. Pleurer était plus épuisant que je ne l'aurais cru et, petit à petit, mes larmes finirent par se tarir et mes tremblements par s'arrêter. Peut-être que maintenant que j'avais 'fini' de pleurer j'allais pouvoir faire plus d'une phrase pour expliquer la situation à Chan ? Pleure était tellement frustrant et je détestais être incapable de contrôler mon corps de la sorte. Je détestais pleurer tout court, ça n'allait pas me le ramener de toute façon. J'attrapais des mouchoirs pour m'essuyer les yeux et les nez et levait finalement la tête vers ma meilleure amie.
— Il ne m'a pas quitté hein, mais c'est tout comme qu'il à quitté Prismver. Je me sens tellement mal Chan, ça m'était jamais arrivée. Je me sens trahis et abandonnée et je déteste ça.
Sujet: Re: let me get close to you ((flashback)) || Min Mer 13 Sep 2017 - 22:49
I WILL BE THERE
for you These five words I swear to you When you breathe wanna be the air for you I'd live and I'd die for you I'd steal the sun from the sky for you Words can't say what love can do
Il y a des perles qui coulent sur tes joues, des joues qui rougissent face au chagrin, face à la détresse. Pleure, pleure Min si cela peut te soulager. Ne te demande pas s’il s’agit de la bonne chose à faire. Ne te demande pas si la situation est appropriée. Laisse-toi simplement aller, laisse tes émotions exprimer leur rage – les garder pour soi n’a jamais arrangé les choses.
Ça a besoin de sortir. Ça a besoin d’hurler.
J’entends ton verdict prononcé d’une voix brisée, qui brise également ma bonne humeur volant en éclats une fois la nouvelle annoncée. Le départ d’Ansel donne l’effet d’un coup de marteau en plein cœur, douloureux, puissant, et certainement plus pour toi Min. Que dire, Min…? Toi et Ansel formiez un si joli couple tous les deux ; vous n’étiez pas les amoureux les plus tendres de Prismver, ni même les plus démonstratifs avec vos sentiments respectifs, néanmoins c’était ce qui rendait votre relation si attachante à mes yeux, Min. Je soutenais tellement votre union, comme une évidence. Vous étiez réservés mais c’était sincère et tu me le prouves avec tes larmes qui s’écoulent.
J’ai les mots qui se perdent, j’ai les lèvres qui forment des paraboles d’étonnement et je demeure figée. Pétrifiée, impuissante devant toi qui caches même ton visage entre tes bras. Seules quelques syllabes échappent d’entre mes lèvres :
▬ Mais pourquoi… je murmure.
Pourquoi… Pourquoi ce départ si soudain ? Je vois bien le cruel bouleversement sur ton visage. Je vois bien que tu es complètement abattue. Je ne m’attends pas même que tu n’offres de réponse à mon interrogation ; quelque part, je souhaite juste te partager mon propre accablement en cet instant. Je t’emprisonne entre mes bras délicatement comme le ferait un nuage de coton. Ça se veut doux. Ça se veut réconfortant. Du moins c’est ce que j’essaie, car j’ai toujours eu des difficultés à consoler les peines de quelqu’un, pour m’adonner à la compassion, mais je sais simplement que j’aimerais aujourd’hui t’aider. Et je te laisse mon épaule pour t’y appuyer si tu le souhaites.
▬ C’est normal. C’est normal que tu te sentes trahie, que tu te sentes abandonnée, que tu pleures pour lui. C’est normal, Min. Je resserre mon étreinte. Je n’oserais même pas imaginer si Vladimir osait me faire ça. Ce serait horrible, c’est horrible pour toi de vivre ça après tout ce qui s’est passé entre vous deux. Je ne comprends juste pas… Pourquoi être parti alors que c’est tellement tendu dehors, alors qu’il délaisse tout ce qu’il a entrepris ici, et toi ? et je te libère.
Je ne comprends pas, Ansel, qu’est-ce qui t’a pris ?
Sujet: Re: let me get close to you ((flashback)) || Min Ven 22 Sep 2017 - 19:01
❝ Let me get close to you ❞
- Chan -
I'm looking at you through the glass Don't know how much time has passed Oh, god it feels like forever But no one ever tells you That forever feels like home Sitting all alone inside your head
Pourquoi, la question que je ne cessais de me poser depuis qu’il était parti. Pourquoi ? Pourquoi maintenant quand tout semblait s’effondrait sur cette île, pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pu attendre qu’on soit diplômé et qu’on puisse partir tous les deux ? Pourquoi le fait que je reste n’était pas suffisant pour qu’il veuille bien rester aussi ? J’avais trouvé mille et une questions auxquelles je n’avais aucune réponse et auxquelles je n’étais pas sûre d’en avoir un jour. Peut-être que une fois que j’aurais fini mes études, si je pouvais sortir de cette île je le retrouverais et j’aurais des réponses à ce moment-là ? Mais et si je décidais de faire ma vie ici, il se passerait quoi ? Il ne m’avait pas quitté mais il m’avait laissé seule sur cette île alors si jamais je décidais de m’installer ici, sur cet île qui était mon chez moi depuis des années, que se passerait-il ? J’avais l’impression qu’il me forçait la main et même si j’avais envie de le rejoindre, j’étais incapable de savoir ce que je voudrais définitivement dans 3 ans et je n’avais aucune idée de le retrouver pour le re quitter une nouvelle fois, ça serait trop dur. Trop dur hein. Depuis quand j’étais devenue aussi faible ? Comment il avait pu me faire devenir comme ça, comme ces filles dont je me foutais en me disant que jamais je ne serais aussi gnangnan et faible. Je serais mes poings, déchirée entre la rage qui tourbillonnait en moi et la tristesse qui s’échappait de mon visage à regret.
Quand Chan me prit dans ses bras, je me laissais aller. Même si d’ordinaire je n’étais pas du tout physique, là c’était différent. Mes poings se desserrèrent et mes larmes se mirent à couler plus abondamment quand je fini enfin par refermer mes bras autour d’elle à mon tour. Je pleurais et je pleurais, incapable de m’arrêter, peut-être qu’au final ça me ferait du bien. J’étais incapable de savoir si je l’avais entendu parler ou si c’était ses pensées que j’avais entendue, mais la savoir aussi triste pour moi me touchait énormément. Elle était ma meilleure amie, l’une de mes seules et très rares amies proches et maintenant que je pleurais dans ses bras je me rendais compte à quel point j’avais besoin d’elle à mes côtés également. Je n’avais plus qu’elle maintenant. Et même si elle aussi avait quelqu’un dans sa vie, elle était là pour moi et ça aussi c’était important à mes yeux. Parce que je n’aurais pas eu le cœur de voir un de mes proches me trahir à nouveau. Lentement, je quittais l’étreinte de Chan et attrapait un mouchoir pour essuyer mes larmes, et surtout pour me moucher, dieu que j’étais misérable en cet instant précis.
— Il a dit que c’était trop Puma, les piafs, il a dit que ça le concernait pas tout ça.
J’avais craché ces mots, amère. Et pour moi c’était pas trop peut-être ? Je n’avais pas spécialement d’afinité ni avec Puma, ni avec les piafs mais j’étais restée alors que lui il avait fui, me donnant le coup de grâce.
Sujet: Re: let me get close to you ((flashback)) || Min Mar 28 Nov 2017 - 22:03
I WILL BE THERE
for you These five words I swear to you When you breathe wanna be the air for you I'd live and I'd die for you I'd steal the sun from the sky for you Words can't say what love can do
C’est amer. C’est amer le goût de la lâcheté qu’a laissé Ansel en nous quittant. C’est amer le goût de l’abandon qui laisse ce souvenir presque navrant. Comme c’est amer ta voix chagrinée qui me percute à nouveau les tympans. Ces quelques mots qui ne s’embarrassent pas de formulations inutiles suffisent pour resserrer mes poings, pour que mes sourcils invisibles se tordent. Cela me désole tellement, Min, si tu savais. L’agacement de la situation me gagne, la tristesse également ; en même temps, que te reste-t-il à présent, Min ? La solitude est devenue ton compagnon de vie depuis que tes géniteurs t’ont reniée impitoyablement de la famille. C’est terrible… Et je ne peux m’empêcher de pester un peu, un petit peu contre Ansel qui a décidé de te trahir malgré ce fardeau que tu portes sur tes épaules. Seule.
▬ Ça nous concerne tous… (qu’on le veuille, ou non)
C’est sorti tout seul.
C’est sorti d’une voix soupirée, presque murmurée, un peu agacée de l’injustice. Aujourd’hui je ne porte pas ma belle cravate noire. Aujourd’hui je ne revêts pas les couleurs de PUMA. Mais j’ai cette pointe de culpabilité qui me ronge un bref instant concernant, tu sais, cette appartenance aux différents groupes. PUMA et les Colombes… Cette appartenance qui nous rend tous un petit peu coupables. Quelque part j’ai envie de croire que je n’ai aucune part de responsabilité dans cette histoire, Min, que toute cette mascarade est nécessaire pour avancer tu sais.
Et je ne sais plus quoi dire.
Le silence retombe doucement dans la pièce, doucement bousculé par tes reniflements chagrinés. J’ai cette envie nerveuse de tout faire pour calmer ta peine en cet instant même, comme si je pouvais la déposer dans ma paume et l’écraser avec mes fins doigts pour n’en laisser qu’un mauvais souvenir détruit. Mais je suis consciente que c’est impossible. Je suis consciente que cela ne fonctionne pas ainsi ; on ne résout pas ces problèmes avec des mots joliment dits. On ne résout pas ces problèmes et on ne résout pas un pas une peine de cœur avec un avenir aussi incertain en un claquement de doigts. Je relève juste la tête, le visage emparé d’un air profondément désolé.
▬ C’est tellement injuste… Ça n’a… juste pas de sens. Une longue inspiration pénètre dans mes poumons avant de s’évaporer dans un soupir, et je me retourne vers toi. Écoute Min… C’est lâche ce qu’Ansel a fait. C’est normal que tu te sentes mal et si tu as besoin de quelqu’un je suis là d’accord ? Je sais qu’on se voyait moins mais, si tu veux juste passer du bon temps pour te changer les idées ou quoi que ce soit du genre, ou… juste du soutien, fais, ma porte te sera toujours ouverte. D’accord ?