Sujet: Plongeon dans l'inconnu... Mar 29 Jan 2013 - 22:38
Il y a des moments où on cherche la tranquillité, la paix. Même si pour ma part, honnêtement, il s’agit juste de bénéficier d’un lieu tranquille pour vivre ma solitude. Parce qu’il y a parfois ce genre de moments, où peu importe la joie sur le visage des autres, on se sent abattu, démoralisé, on a envie de s’arrêter et de contempler tout ce qu’on a perdu jusqu’à présent.
Même si je découvre mon « don » et ce que je peux en faire pour aider les autres, je n’ai jamais été aussi déprimé depuis que je suis à Prismver. Tout ne doit pas être facile pour tout le monde, mais la vie a l’air tellement plus simple que dans le monde « extérieur ». Il m’en vient parfois à me demander ce que serait devenue ma vie si je n’avais pas eu à porter ce genre de pouvoirs.
Peut-être que je ne serai plus.
Quoi qu’il en soit, et tout en ruminant ce qui me trottait dans la tête, je me baladais. J’aurais pu tenter de me repérer, mais dans l’état dans lequel je suis, rien à faire. Pourquoi moi… Pourquoi ici ? Je ne savais plus où j’étais. Je me mis à courir dans le bâtiment, les larmes aux yeux. Non, je ne pleure pas. Je laisse ça à ceux qui ne peuvent se défendre. Il s’agit seulement de larmes de fatigue. Ou de transpiration. Et tout d’un coup…
Je glisse. Enfin, encore dans mon honnêteté, il est plus exact de dire que je me casse la gueule. Je venais de me prendre le pied dans l’autre. Je sens que je roule, le sol sous mon dos, la douleur. Me cogner sur un mur. Je me relève, tant bien que mal et examine l’endroit derrière moi. Personne. Heureusement. Ma réputation, quitte à être inexistante, vaut mieux que me transformer en guignol de service. Alors que je me relevais en m’appuyant sur le mur, je sentis une petite fissure sur sa surface. J’espérais ne pas avoir cassé quoi que ce soit, n’étant pas vraiment d’humeur à me soulager de quelques prisms pour réparer ce mur. Pourtant, je me rendais compte qu’il ne s’agissait sûrement pas du choc. En effet, la fissure semblait si nette, si rectiligne, qu’un corps s’écrasant contre le mur ne pouvait créer ce genre de dégâts.
Continuant à examiner le mur, je sentis une petite déclinaison. Vraisemblablement, il y avait quelque chose, peut-être une porte ou une cache quelconque. Je poussais, grognant avec effort. Je pense que je devais être ici depuis dix bonnes minutes quand la déclinaison s’enfonça un peu plus à hauteur de mon épaule droite. Finalement, le mur bougea, lentement, avec un peu de poussière. Je me serais cru dans un « Indiana Jones ». Le plaisir en moins. Néanmoins, je remarquai à contrecœur que cela m’avait fait oublié ce à que je pensais.
J’entrais dans ce qui semblait être un passage secret. Enfin, c’est ce qu’il me semblait. Sinon, tout le monde se baladerait ici. Quoi que. Peut-être pas. Ce n’était pas le plus bel endroit du monde, et même les tourtereaux avaient de meilleurs endroits pour rendez-vous galants que ces couloirs obscurs et poussiéreux. Pourtant, quel calme. Quel plaisir. Quelle douceur, dans ce contexte oublié, à l’écart de la moindre étincelle de vie. Un lieu pour penser, finalement. Je ne me rendis pas compte de ce que je faisais. Enfin, pas du fait d’avancer, en tout cas. Je marchais, tranquillement, et me surprenant à regarder en arrière, je ne vis plus la moindre ouverture. Le mur s’était-il donc refermé ? Fallait-il que je reste seul entre ces murs, condamné à errer au fin fond de ces passages secrets ?
Rien de moins sûr. Je n’étais pas spécialement rassuré, mais les torches sur les colonnes de pierre et la présence d’un petit vent indiquaient qu’il devait bien y avoir une sortie quelque part.
Enfin…
Je n’avais de toute manière, pas besoin de me préoccuper de ça. J’étais dans l’endroit dont je rêvais, ce lieu de calme qui me collait à la peau, dont mon cœur réclamait les vertus.
Ce lieu de calme où les souvenirs réconforteraient mon esprit meurtri. Ici, où enfin, je pourrai m’occuper de moi-même.
Kkrkrrr…
Un bruit ? On aurait dit un raclement, pierre sur pierre. Il ne me semblait pas que cela puisse être une personne, quoi que depuis mon dernier coup d’œil, je n’avais pas essayé de regarder derrière mon dos pour savoir si l’on m’observait.
Sans savoir pourquoi, je me cachais derrière une colonne.
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Sujet: Re: Plongeon dans l'inconnu... Mar 5 Fév 2013 - 15:53
Foutu sens de l'orientation ...
Quand j'étais entré dans la salle de Bio, tout ce qui avait attiré mon regard c'était ces quelques mots écrits à la craie blanche sur le tableau noir, en gras, « EDUCATION SEXUELLE ».
De nombreux mauvais souvenirs me revinrent en tête et je n'avais en aucun cas l'envie de participer encore une fois à l'une de ces permanences d'écoute sur la vie sexuelle des ados boutonneux qui sont persuadés que la pilule du lendemain est un remède miracle a tout leurs soucis sans se douter que celle-ci provoque l'effet d'une bombe atomique lancée sans vergogne dans le corps de la femme ...
J'avais donc décidé, allez savoir pourquoi, de refermer bien vite la porte pour m'en retourner et fuir rapidement cette salle ou régnait déjà une atmosphère bien étrange. Mais... C'était sans compter le professeur qui m'avait repéré et qui se lançait déjà à ma poursuite.
Non je n'aborderais pas la sexualité avec vous, quand on est capable de se transformer en fille, ce n'est pas le meilleur des sujets !
Dans cette course effrénée je me perdis dans le dédale des couloirs de ce satané pensionnat, pourquoi je n'avais jamais eu aucun sens de l'orientation hein ?
Déjà perdu depuis quelques minutes dans les rues de la cité, allez savoir comment je m'étais retrouvé là, je divaguais en pensant que je n'aurais pas aimé être à la place d'Harry Potter avec tous ces escaliers tournant ... je m'étais toujours demandé comment ils faisaient pour se diriger là-dedans.
Ce n'est qu'après avoir encore une fois croisé les limites de mon esprit que je me rendis compte que le professeur de biologie avait arrêté de me poursuivre, surement depuis un petit moment.
J'errais maintenant dans cette partie de la cité vide de monde qui m'était parfaitement inconnue ... il y faisait sombre et seul quelques torches éclairaient ce long couloir qui en rendrait claustrophobe plus d'un.
Comment étais-je arrivé ici ? Je n'en savais rien ... et le plus dur serait maintenant d'en trouver la sortie.
Rien ne pressait, j'avais in professeur de Bio aux trousses, l'air était respirable, il y avait assez de lumière en dessous de chaque torche pour y voir clair et j'aimais la solitude.
Je continuais donc mon exploration, curieux d'en découvrir plus sur cet étrange endroit.
Vu le taux d'humidité dans les mûrs, les lieux devaient se trouver en dessous des autres bâtiments ... c'est vrai que le sol m'avait semblé descendre à un moment.
Je soupirais en m'asseyant sur un petit monticule de pierre, dont certaines roulèrent au sol dans un ronronnement léger qui résonna dans toute la galerie.
Alors que je sortais mon calepin histoire de griffonner un peu, j'entendis un bruit de frottement ... le frottement d'un tissu comme quand on marche en vitesse.
Je me relevais hésitant, c'est vrai les lieux avaient vite tendances à devenir flippant par ici ...
- Euh ... Je tiens à préciser à tout psychopathe qui se cacherait dans le coin que je ne suis pas là.
Parfois je me demandais si je faisais exprès d'être con et de tout prendre à la légère ... c'étais vraiment pas le genre de situations où il fallait déconner et moi, je tentais l'humour avec une possible personne que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve ...
Je fouillais dans ma poche et tombait sur mon paquet d'allumettes. J'en craquais une en me cramant à moitié les doigts dans une petite grimace de douleur comme à mon habitude et recommençait à marcher en cherchant des yeux la personne qui semblait ne pas vouloir se montrer.
"Sometimes I need an Ice cream"
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Sujet: Re: Plongeon dans l'inconnu... Dim 10 Fév 2013 - 2:53
Quel silence. J’attendais, encore et encore, attendant quelque chose. Quelqu’un, peut-être ? Étrange. Je n’aimais pas cette atmosphère de tension, pleine de colère, de violence, pleine de fureur mal contrôlée qui éclatait sans prévenir. Cette atmosphère de danger qui me revenait dans la tête comme un cri déshumanisé, celle où tous mes muscles se préparaient à déployer leur énergie, dans le seul but de frapper de toutes mes forces sur l’assaillant…
- Euh ... Je tiens à préciser à tout psychopathe qui se cacherait dans le coin que je ne suis pas là.
… Toutes mes forces se relâchèrent, me clouant sur place. Une voix ! Et il me semblait connaître cette voix. Cette intonation, ce ton, ce genre de stupidité. Je souris dans le noir. Caractéristique de ce mec. Une lumière vive éclaira soudainement le passage secret. Je commençais à me décoller tout doucement du pilier derrière lequel je me trouvais pour me cacher davantage. J’appréciais Gabriel, et même plus que de raison, comparé à de nombreux autres élèves, mais il fallait que je reste seul, que je souffre seul. Ma vie ne se résumait qu’à protéger les autres aux mépris de mon propre bonheur, et je me trouvais dans un de ces moments où je regrettais ce choix. Où je perdais confiance en ma capacité à les protéger. Où j’espérais qu’on m’aime, moi aussi. Qu’on me protège, qu’on me chérisse. Et clairement, je ne pouvais pas parler à quelqu’un dans mon état. Ainsi, je décalais mon corps sur la surface non éclairée par l’allumette. Mon pied heurta un petit caillou, grattant l’air d’un bruit sec.
Me maudissant intérieurement, je tâchai de ne plus faire aucun bruit. Je devais avoir l’air ridicule. Mais j’entendis d’autres bruits de pas à mesure que Gabriel avançait. Enfin, que la possible silhouette de Gabriel avance. Les pas se rapprochèrent, à mesure que l’autre marchait, et progressivement, il - ou elle- me dépassa. Je pouvais contempler ce dos depuis ma position et bien que celui-ci ne soit pas éclairé par la flammèche cernée par l’obscurité, je remarquai tant bien que mal une stature plus petite que la mienne. Étrangement, j’avais juste envie de dire bonjour. Et puis, me rappelant ce pour quoi j’étais ici, je fermais la bouche.
Rester silencieux, ne jamais montrer qui j’étais, quitte à en souffrir plus que les autres. Je n’étais pas en mesure de me confier. J’aurai l’air de quoi ? D’un faible ? D’un incapable ? Jamais. Et si cette personne n’était pas celle à laquelle je pensais ? Je ne savais pas me faire d’amis alors si en plus on se devait se moquer de moi, je craignais de pouvoir être violent.
Et pourtant… Pourtant, je le voyais s’éloigner petit à petit, et une curieuse pulsion en moi demandait à l’interpeller. À sortir de cette solitude. À combattre les ténèbres ensemble. Si je continuais dans ce registre, j’allais devenir le poète maudit des passages secrets de Prismver. Pas terrible comme avenir. Mais voici à peu près l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. Déchiré. J’y vais ou je n’y vais pas ?
Merde. J’avance à grands pas derrière la silhouette et dépose ma main sur son épaule. Non, réagis, ne te laisse pas dominer par cette envie de parler. Mais je ne peux pas. Parce que j’ai besoin de parler, d’avoir un contact.