Une rencontre au sommet du monde...

La nuit laissait place à l'Aube scintillante d'une nouvelle journée. Une nouvelle journée qui laissa un goût amère entre les lèvres en coeur de Mae. Cela allait faire une semaine, et aucune nouvelle de son frère Jae. D'où la mélancolie qui l'habitait. Elle se força néanmoins à se lever alors que le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Après une douche rapide, elle enfila une paire de collants et une simple chemise blanche. Elle se noua les cheveux en une longue natte française et sortit, en baillant. N'emportant avec elle qu'un sourire serein sur sa bouille de diablotine.

- Plus qu'à prier contre de mauvaises rencontres, murmura-t-elle, pour note personnelle.

Elle parcoura l'école et s'attarda un peu à l'aquarium, les magnifiques poissons multicolores réussir à la tenir en éveil quelques minutes. Après ce cours laps de temps, elle s'enfonca dans de sombres souvenirs d'elle et de ses deux triplets.

Alors qu'elle marchait à l'aveuglette, un violent coup de vent lui fit lever les yeux au ciel. Elle l'aperçu. Le Clocher. Une bâtiment magnifique. Sans plus attendre elle monta les innombrables marches sans démontrer la moindre fatigue. Une fois en haut, des mots lui parvinrent. Des mots prononcés de la bouche d'un garçon. D'autres sons lui parvinrent. Dont celui d'un crayon parfumant du papier de son art.

Elle s'avança et vit un jeune homme, dos à elle. En pleine session de dessin, à en croire le bruit persistant du papier.

- La solitude est du genre réconfortante, non?

Alors qu'elle prononçait ces mots, un courant d'air violent lui fouetta à nouveau le visage.

Elle vit bien le regard méfiant que lui jeta le jeune - et étrange - jeune homme. Elle était de Rang B, après tout. Une classe considérée comme prétentieuse par les autres. Étrange lorsque l'on pense aux regards et aux paroles qu'adressent les autres Classes face à eux. Du moins, leur aspect hautain ne surpassait pas celui des Rang A qui éprouvaient un plaisir malsain à dénigrer certains élèves du Pensionnat.

Le jeune homme murmura des mots qui parvinrent à peine à ses oreilles, mais elle y vît bel et bien une question. Mais avant de pouvoir répondre, il éclata d'un rire cristallin. Un rire qui l'a surpris étrangement. Il ne semblait pas du genre à rigoler. Devant son air contrit, il lui lança d'une vois affable :

- HAHAHAHA!! T'est censé être une fille?! HAHAHAHA!

Eh bien, c'était la meilleure. Ce garçon à l'apparence juvénile, à l'oeil visiblement aveugle et à la passe en oreilles de chat, venait de dire Quoi!? Sale petit idiot blagueur. Blessée, elle lui jeta un regard d'incompréhension totale.

- Pardon?, demanda-t-elle, outrée. J'ai quelque chose sur le visage?

Elle le vit repartir dans son délire et soupira. Le regard au ciel, elle se dit que ce garçon lui rappelait son frère disparu.

- Je suis vraiment désoler pour tout a l'heure, mais sa arrive avec n'importe qui! je te jure!

Ce garçon avait décidément le même caractère que son frère - paix à son âme - Mae en était convaincue. Il semblait si mal des propos de tout à l'heure, qu'elle ne pu s'empêcher de lui faire le plus beau des sourires. Ce garçon s'avérait être amusant, finalement. Avec toutes ses questions, elle se mit à réfléchir aux réponses.

- Des tentacules, hein? Très créatif, je te félicite.

Elle replaça soigneusement sa natte, et plongea sont regard dans celui du jeune homme. Si il ne lui avait pas mentionné, elle aurait jurée que sa vue était irréprochable. Elle vint se poster face à lui, fascinée par la couleur exceptionnelle de ses yeux. Azur et Gris. Comme un ciel d'automne alors que la saison laisse place à l'hiver.

- Je suis Mae. Mae McAllister.

Elle le regarda sous toute les coutures. Elle vint à la conclusion que ce Loïk Mildford était un C. Cette Classe mystérieuse qui cachait des dons extraordinaires sous des aspects banales.

- Et pour répondre à tes questions, mon animal préféré est le Lynx. Et j'adore le Noir&Blanc lorsqu'il s'agit de dessin. Tu donne vie aux dessins? Je veux voir ça!

Sur ce, elle lui jeta un regard impatient. Cette rencontre devenait fort intéressante.

Le jeune homme rangea ses crayons et ses pinceaux aussi vite qu'il le pouvait. Ensuite, il se mit a genoux et plaça ses main chaque cotés du lynx et marmonna quelques mots. D'un coup le corps du lynx se mit a sortir de la feuille et se mit a bouger. Lui-même émerveillé par ce dessin il s'assit, essouffler.

Elle-même regarda, émerveillés, la majestueuse créature se lever du papier. Ce garçon maîtrisait bien son art. Le félin, court sur pattes, avaient de beaux yeux en amandes et de nombreuses tâches, bien définis, au niveau du dos. L'on aurait pu y voir la perfection si la créature ne s'était pas mise a ronronner brusquement.

Ce dont les Lynx étaient incapables, a cet âge peu avancé.

- Je crois que ton Lynx a un petit défaut de fabrication!, rigola-t-elle en caressant la tête de l'animal.

Ce touché lui rappelé la texture de l'écorce de bouleau. Celui qui poussait devant sa petite maison a Séoul depuis quelques années. La créature plongea ses yeux dans les siens. Dans ces yeux diaphanes, elle ne vit qu'une vague d'amusement. Était-ce vraiment possible? Pouvait-on donner ainsi vit a un dessin? Et pour combien de temps? Ce qui était pourtant sûr, était la fascination qu'elle ressentait face au don de ce jeune homme. Son art été indiscutablement formidable. Son don était fantastique. Bien plus que le sien.

- Il est bien réel?, souffla-t-elle, a voix basse en espérant que le jeune homme l'entende. Il vit vraiment? Ou il va disparaître comme si il n'avait jamais existé?

- Si tu lui jette un seau d'eau il disparaîtra! Mais seulement si il est en contact avec de l'eau!

Les traits du garçon respiraient la nostalgie. La disparition de ses dessins avec le simple contact de l'eau devait le chagriner. Il lui demanda en regardant au loin:

-Toi, quel est ton pouvoir?

A ces mots, le jeune homme ferma les yeux. Fatigué par l'effort de l'utilisation de son pouvoir, s'imagina-t-elle. Mais il attendait une réponse. Cela était évident. Néanmoins, Mae pris quelques secondes a penser au Lynx qui se collait désormais contre sa jambe en ronronnant. Cet animal était adorable. Si le jeune homme le lui permettait, cela lui ferait plaisir de le ramener avec elle. Elle profita de la soudaine brise pour respirer un grand coup et répondit, d'une voix basse et claire:

- Je suis Passe Muraille. Je traverse la matière, a bien dire. Les gens, les murs, les arbres . . . a peu près tout ce qui est composé d'atome et de particule. Et non, je ne suis pas une voyeuse comme la plupart des gens semble le croire. J'ai peine a traverser la porte de ma chambre sans traverser du même coup le plancher.

Pour illustrer ses paroles, elle passa son bras a travers le félin qui ronronnait encore contre elle. Puis elle le retira sans difficulté.

- Ton talent est extraordinaire, Loïk. Je t'envie.

-Je ne vois pas pourquoi tu l'envie, passer a travers les murs ça c'est cool, moi je ne fait que dessiner. Même que parfois je trouve que mon pouvoir est une plaie, comme la fois ou j'ai fait cramer la moitié de mon manoir quoi! C'était vraiment pas drôle...

Il ferma les yeux et passât près de tomber dans le vide mais le lynx le rattrapa et le remonta su le clocher. Il se mit en boule endormi, dans un monde de rêve.

Légèrement choquée, elle resta a observer le jeune homme au sol pendant quelques secondes, minutes ou demi-heure elle ne saura dire. Elle s'approcha et se pencha doucement vers lui.

- Ce garçon est un vrai phénomène, murmura-t-elle en le secouant dans l'espoir de le réveiller.

Elle regarda autour, dans l'espoir de trouver un peu d'aide. Personne. Sa chance l'abandonnait comme a son habitude. Et puis son regard croisa celui du Lynx. Aussitôt, le regard de Mae s'illumina.

- Mon petit chatounet, tu me sera bien utile!, souria-t-elle, aux anges.

Elle approcha le félin et déposa, sur son dos, l'endormi. Elle se félécita elle-même d'avoir choisit un Lynx et non un poisson rouge. Elle attrapa a la vas-vite les affaires du jeune homme et commença a descendre les milles et une marches avec son nouveau compagnon.

- Faites que ce gars se réveille vite. . . ,pria-t-elle, a voix basse.

Il se réveilla en sursaut et tomba du lynx. Loïk déboula quelque escalier et fini par s'arrêter, il pleurait, se rêve devenue cauchemars l'avait traumatisé. Il se prit lui même dans ses bras en se berçant d'en avant en arrière. Ses larmes coulait tel une cascade après la rivière. Ses yeux, rond comme des billes, fixait sans cesse le vide et avait dans leur reflet plein de peur. Il se mit a marmonner d'une voix tremblante:

-Le sang, le sang recouvrait les herbes hautes. Le monstre me poursuivait. La mort était partout...

La jeune fille regarda tour à tour le Lynx effrayé et le jeune homme tout tremblant et fit ce qu'elle faisait le mieux. Elle consola l'être le plus troublé. Elle s'avança doucement et se mis à genoux devant Loïk. Ce garçon lui faisait tant penser à Tae. Ciel que son frère lui manquait. Et sans prévenir, elle prit le garçon dans ses bras. En le serrant contre son coeur, elle lui murmura à l'oreile:

- Doucement. Respire tout doucement, ne laisse pas les songes avoir raison de toi. Tu es fort. Rien ne peux t'empêcher de rêver.

Elle lui caressa les cheveux, de la même manière qu'avec son défunt frère. De la même manière que Jae avec elle. Elle maintien le jeune homme contre elle jusqu'à ce que celui-ci cesse de tremble et de se balancer d'avant - arrière. Les yeux fermés elle recommenca à parler, un sourire aux lèvres:

- Les cauchemars ne sont que le reflet de nos peurs dissimulées. Ne leurs montre pas que tu les craints. Et ils te laisseront en paix. Tu es plus fort qu'eux. Respire Loïk. Plus doucement. Garde tes larmes et ce genre de réaction pour quand un événement semblable arrivera pour vrai. Et à se moment, tu pourras montrer la force que t'a donner ce cauchemar.

Elle attendit qu'il se calme, tandis que le Lynx, tout ronronnant, venait se coller contre eux. Cet animal était bel et bien vrai. Et ses sentiments étaient rives sur eux. Un sentiment d'amitié et d'affection non dissimulée.