Coïncidence ? - PV Chloé

____ « 10h52 - Chère Mamy,
Prismver, c'est merveilleux. Il y a pleins de personnes qui possèdent un don, comme moi. Chacun ont leur talent, leur personnalité, leur particularité. La diversité dans cet établissement est impressionnante, mais elle me fait du bien. Tous ces gens différents, c'est agréable de voir que le monde est rempli de chose qu'on ignore, et bien plus agréable encore, de découvrir ces choses inconnues. Tu avais raison. Tu as toujours eu raison sur les choix que je devais prendre, sur les routes que je devais emprunter. Même dans l'ailleurs de ce monde, tu peux toujours me guider. Je me souviens des jours qu'on passait ensemble. Je me souviens des vacances qu'on passait à la mer ensemble. Tu me racontais des tas d'histoires chouettes et tu me montrais toutes sortes de coquillages. Tu m'apprenais la vie et le monde. Tu me montrais des merveilleuses vagabondes. Mon envie d'apprendre, de connaître, je crois que je la tiens de ta façon de m'expliquer, de me faire découvrir. Autrefois, je n'avais rien et puis tu m'as tout donné. Avec toi, j'avais tout ce dont un être humain a besoin. Oui, je t'assure Mamy, tu le faisais !
Mamy, tu es exceptionnelle, tu es merveilleuse. Mamy, tu me manques tellement.
Mamy, je... »

____Je m'arrête. Une larme vient de s'écraser sur le « je » que je commence à écrire. Mais non, Chloé, ne pleure pas. Pourquoi tu pleures ? Adossée contre le mur, les jambes repliées, une pochette collée contre celles-ci, j'écris pour oublier, ou pour me souvenir. Soit pour oublier ma douleur, soit pour me rappeler de ces moments passés à ces côtés. Je ne sais plus pourquoi j'ai eu besoin d'écrire. Peut-être pour sentir sa présence, faire comme si elle était à côté de moi, faire comme si je pouvais lui parler. Comme autrefois, lorsque je pleurais. Je pouvais me réfugier dans ses bras pour pleurer et la laisser me murmurer ces mots chaleureux. Aujourd'hui, je n'ai plus que cette feuille de papier sur laquelle je peux écrire à l'encre bleue mes souffrances, mon manque de sa présence. Je respire profondément, cherchant dans l'air un repère, une odeur. Je ne sais pas quoi, mais quelque chose qui peut me faire oublier tout ça. Je regarde les gens qui marche à côté. Certains posent leur yeux sur moi, troublés de voir mon visage si souvent joyeux, triste. Ils ont raison de froncer les sourcils. Je ne dois pas être comme ça. Je ne dois pas pleurer. Je dois vivre et profiter. Je range alors avec vitalité ma feuille, mon stylo et ma pochette. Je me lève du mur auquel je suis adossée et je pars, loin de tout ce qui s'est passé il y a quelques minutes.

____Je dois prendre l'air, m'en aller, m'évader vers un air nouveau. Je pris donc le chemin pour cet air nouveau. Il commence à faire chaud et bon. L'été n'est pas loin. Je sors avec des vêtements simples. Jean, baskets de toiles et petit pull en laine beige léger. Je ne prends pas de veste ni rien. Le soleil est au rendez-vous et je ne crois pas qu'il s'en ira ; du moins, je l'espère ! Je prends donc le bus pour pouvoir rejoindre la ville. Dans le bus, personne ne semble triste. Tout le monde semble apprécier la chaleur nouvelle de cette journée. Je suis contente de sentir de la joie et de la bonne humeur autour de moi. Je me mets donc à sourire. Oui, vous connaissez bien ce petit sourire. C'est celui que j'ai toujours sur les lèvres. Ce sourire qui me va bien (enfin, je crois). Un sourire que les gens apprécie souvent chez moi. Je laisse le bus nous emporter dans les profondeurs de la ville. Je m'arrête à l'arrêt qui sonne le mieux à mes oreilles. Je ne sais pas où c'est mais je m'en fous. Je me laisse porter par mes envie et mes goûts. Je descends donc dus bus et me mets à marcher sur le trottoir. Je laisse les gens passer, je laisse nos pas nous croiser. Je garde ce petit sourire sur les lèvres. Je relève la tête pour sentir le soleil contre mes joues. Seulement, lorsque je relève les yeux, je découvre un homme qui traverse la route et une voiture qui lui fonce dessus. Mes sens s'éveillent, la lumière m'envahit. Néanmoins je ne bouge pas. Pourquoi ? Parce que c'est lui.

____Lui. Lui. LUI ! Wilson. C'est le gars bizarre. Un jour, il m'a vu et depuis ce jour, il n'a pas arrêté de me regarder, comme si je lui avais fait quelque chose, comme s'il me connaissait. Pire encore, un jour, il est arrivé à côté de moi et il m'a pris par la main. Je n'ai rien compris sur le coup. Ce garçon m'intrigue depuis ce jour. Je voudrais le comprendre ou comprendre, tout simplement, mais je ne comprends rien... Je suis restée de l'autre côté du trottoir, le regardant traverser la route puis sauter en avant pour l'éviter. Il bondit sur mon trottoir et la voiture s'arrête nette. Des gens se mettent autour de lui, le chauffeur sort de sa voiture et se met à engueuler le jeune homme. Putain, mais il est fou ce mec ! Il lui gueule dessus alors que c'est lui qui ne l'a pas vu traverser ? C'est le monde à l'envers ou c'est moi ? bref. Je regarde les gens se mettre autour de lui. Je ne bouge pas. Je reste sur place. Des gens essayent de rendre l'ambiance, plus douce, calmant le chauffeur. Mais Wilson se relève et lui fout une belle pêche dans la tronche. Bien fait ! Les gens se reculent alors et Wilson s'assit sur un banc. Je le regarde. Il ne porte d'attention sur personne, posant son front dans ses paumes. Il semble perdu, tourmenté. Je ne sais que faire. Je n'aime pas voir les gens comme ça. De plus, j'ai moi-même décidé de sourire. Alors je ne peux laisser d'autre personne souffrir... Je réfléchis quelques instants. Je.. Peut-être... Non... Mais... Je doi.. OH MERDE !

____Javance alors vers lui, légèrement hésitante. Puis, arrivée devant lui, je lui dis doucement :

« Est-ce... Est-ce que ça va ? »