Rencontre surprenante

♕ Amalia Kirschtein ♕

-        Bien sûr, Vous ne trouvez pas qu'ils sont si mignons? Même s'ils ne le sont qu'en apparence. Si on passait le temps à les écouter parler, on serait surpris de savoir ce qu'ils disent en réalité de nous. Ils sont vraiment râleurs en plus! Oh des petits manchots empereurs ! Je ne savais pas qu'il y avait eu une couvée. Je dois les dessiner! Ça ne vous dérange pas au moins de s'asseoir au banc à coté ?
 
Sa timidité peu à peu se dissipait, elle était devenue fébrile et excitée. Son excitation atteignit son apogée quand nous entrâmes dans le dôme d’ailleurs. C’était très étrange, c’était comme si elle les écoutait. Moi tout ce que j’entends c’est brouhaha mais elle on dirait qu’elle écoute quelque chose d’intéressant. Elle n’a pas d’écouteur sur les oreilles. Etais-ce là, la manifestation d’un pouvoir dont je n’avais pas la connaissance ? Je ne crois pas en ces choses mais depuis mon arrivée ici j’ai eu la vague impression que les élèves de ce pensionnat sont louches.
 
Je réfléchis un moment, si elle a l’air de les comprendre c’est qu’elle doit avoir le pouvoir de parler aux animaux. Je me demande ce qu’elle entend. J’aurais aimé pouvoir discuter avec Fog. Au moins je me sentirais moins seul. Et puis ça peut être intéressant de discuter avec un animal, qui sait de quoi il peut avoir envie de parler. Mais là encore je m’égare. Je devais avoir l’air un peu perdu dans mes pensées après le blanc que je viens de lui laisser.
 
-        Volontiers, dis-je avant d’aller à sa suite.
 
Je brûle d’envie de lui demander si j’avais bien vu et si ça lui disait de parler avec Fog, mais c’est un peu gênant. Je ne suis pas superstitieux et là on touche carrément le domaine de l’occulte. J’hésite un moment l’air dans les nuages. Oh et puis merde, je vais la laisser dessiner, mes interrogations peuvent attendre…

 

Elle le vit hésiter légèrement, même après avoir accepté sa requête. Elle trouva cela étrange, et se dit qu'elle devrait l'interroger dessus. Mais sécuriser le banc était plus important que tout, la perspective de dessiner par terre ne l'enchantant absolument pas

Amalia s'assit alors, l'invitant à faire de même, lissant les pans de sa robe d'un geste mécanique, mais élégant. Elle sortit alors ses affaires, les arrangeant méthodiquement de façon à ce qu'elle puisse saisir les objets sans les regarder. C'était un rituel nécessaire chez elle, avant qu'elle ne plonge dans son monde.

- Teiva, vous m'avez l'air bien songeur tout d'un coup, lui dit-elle sans le regarder, concentrée à fixer les manchots pour capter une image parfaite à dessiner. Ai-je fait quelque chose de mal?

Elle avait trouvé ce qu'elle allait faire. Elle se mit directement à la tâche, esquissant à grands traits la scène où une mère donnait à manger à son petit. Elle donnait des coups de crayons rapidement, de peur de ne plus se rappeler de l'image à temps.

- Vous pouvez me parler aussi, murmura-t-elle d'une voix un peu lointaine, concentrée sur sa tâche. Je vous écoute, même si je n'en ai pas l'air.

C'était le gros point fort d'Amalia. Elle était capable de converser avec une personne tout en faisant une autre tâche. Elle en avait pris l'habitude lorsqu'elle travaillait en classe notamment. Certains le prennait très mal, pensant qu'elle se fichait d'eux, mais ce n'était pas le cas. Elle réussissait aussi à surprendre des professeurs qui pensaient qu'elle n'écoutait pas. Amalia observait en permanence ce qui l'entourait, au prix de grosses migraines à la fin.

♕ Amalia Kirschtein ♕

Je la regarde s’asseoir et arranger sa robe calmement. Et se mit à déballer son matériel de dessin. Je la regarde sans bouger. Mais l’expression n’y est pas, je suis heureux qu’elle soit comblée en venant ici mais cette histoire de pouvoir me tracassait. Je suis quelqu’un de très Terre à Terre. Mais si tous les étudiants avaient un pouvoir quelconque, le mien devait être la perte de la mémoire. Je pense que les souvenirs sont importants pour définir la personnalité d’une personne mais qu’en est-il de moi qui n’ai que quelques vagues souvenirs par-ci par-là. Elle me parle et je suis heureux qu’elle ait interrompu ce que je commençais à me dire intérieurement. Après tout quelqu’un qui est perds ses souvenirs est à mes yeux inutiles. Pour la première fois de ma vie, je désespère à cause de ma mémoire.
 
-        Teiva, vous m'avez l'air bien songeur tout d'un coup. Ai-je fait quelque chose de mal?
 
Hm les rôles s’inversent. Apparemment une fois qu’elle se mettait à dessiner elle devenait plus confiante. Ce changement était pour le moins, drôle.
 
-        Il n’y a absolument rien à dire, et puis je ne veux pas vous dérangez. Le dessin c’est comme le golf, il faut être très concentré. Et j'en suis conscient~
 
Elle est concentrée c’est le moins que je puisse faire pour ne pas la déranger. Elle est tellement concentrée que je ne veux pas faire quoi que ce soit pour

-        Vous pouvez me parler aussi. Je vous écoute, même si je n'en ai pas l'air.
 
Donc elle était de ceux qui pouvaient faire plusieurs choses à la fois ? Ça paraît facile comme ça mais non ça ne l’est pas. Je le sais parce que … parce qu’il me semble que je faisais plusieurs choses en même temps dans le temps. Mais je n’ai pas envie de parler de mes problèmes à cette belle inconnue, je secoue doucement la tête en signe de dénégation par réflexe. Je lâche un long soupire et puis je prends place près d’elle, enfin pas trop près histoire de ne pas la déranger je croise les jambes à la manière des mecs que j’ai vu dans de nombreux film et je m’appuis sur le dossier du banc. Je scrute les pingouins de devant et en me posant des questions sur comment  je me sentirais si je pouvais leur parler.

 

-        Il n’y a absolument rien à dire, et puis je ne veux pas vous dérangez. Le dessin c’est comme le golf, il faut être très concentré. Et j'en suis conscient~

Amalia fut légèrement blessée par la remarque, mais elle n'en fit rien paraître. Après tout, excepté un certain brun qui finissait par lui raconter sa vie, elle n'était pas assez proche des autres pour qu'ils lui confient leurs problèmes, puisqu'elle ne confiait pas les siens non plus.

Elle finit son oeuvre rapidement, après tout elle n'avait pas envie de colorer aujourd'hui. Elle le ferait un autre jour. De toute manière, elle n'avait pas ses pastels avec elle, ayant juste prévu de faire des esquisses.

Elle jeta un coup d'oeil de biais, vérifia qu'il ne la regardait pas. Parfait, son second projet allais pouvoir se concrétiser. Elle se mit à faire bouger son crayon très vite, observant sa "proie". Oui, pour elle un sujet de dessin était une proie. Il avait l'air songeur, observant les manchots se dandiner de manière comique. La rousse finit son oeuvre, mit quelques coups de gommes pour effacer les traits superflus, et souleva son carnet, jaugeant son dessin d'un regard critique. Elle le trouva à son goût. Le regard exprimait de la mélancolie, son corps reflétait le coté songeur, les vêtements étaient réalistes, bref, elle ne s'était pas loupée.

Elle sourit, signa l'esquisse par son sigle habituel, un A à l'envers, deux ailes s'entrecroisant au milieu. Elle arracha la feuille de manière experte et la lui tendit.

-Voilà, pour commémorer notre rencontre, Teiva! J'espère que cela vous convient, que je ne vous ai pas loupé héhé.

Elle attendit sa réponse, légèrement anxieuse pour sa réaction. Elle craignait qu'il ne se fâche pour avoir été pris par surprise sans son accord.

♕ Amalia Kirschtein ♕

Le spectacle de ses pingouins qui avaient l’air de se chamailler à cause de dieu seul sait quoi, ou bien celui d’un manchot empereur qui glisse comme vous voyez dans les fail, eh bien exactement comme ça mais version Pingu. Ça me rend nostalgique, je sais que j’ai beaucoup voyagé mais je ne me souviens pas de grand-chose de ces voyages. Je décide de laisser tomber, se souvenir de quelque chose qu’on a oublié comme ça du jour au lendemain est vraiment difficile. Et puis je suis en présence de quelqu’un d’autre donc ce n’est pas le moment d’être sentimentaliste et de commencer à broyer du noir.
 
Je remarque que le bruit du griffonnage sur une feuille de papier s’arrête brusquement. Elle doit avoir fini. Je la regarde intéressé. Elle sourit avant d’arracher la feuille de façon pointilleuse histoire de ne pas déchirer son œuvre. Je prends la feuille qu’elle me tend. Je me demande quelle espèce elle avait pris comme modèle. Grande fut ma surprise quand je vis que le pingouin en question était moi. Une atmosphère de mélancolie régnait sur ce dessin. C’était étrange, avais-je été comme ça pendant toute la ballade ? Elle me l’offre pour commémoré notre fortuite rencontre. C’est gentil et surtout le visage que je fais m’intrigue.
 
-        J’ai l’air si triste … Est-ce que j’ai été comme ça tout le temps ?
 
Je commence à m’en vouloir, si j’ai cet air un peu mélancolique constamment normal que les gens s’inquiètent de moi. Je me traite de tous les noms intérieurement. D’ailleurs je pense que l’expression que je fais, dois être loin de ce que je montre d’habitude. J’inspire un grand coup comme on me l’avait appris dans les nombreux dojos que j’avais visités. A la troisième inspiration je commence déjà à aller mieux. Je n’aime pas montrer ce que j’ai sur le cœur, je trouve ça trop dangereux et surtout je ne veux pas redevenir the rampaging beast surtout pas ici. Trop perdu dans mes pensées j’avais carrément oublié de la remercié pour ça.
 
-        Je…Je vous remercie pour ce modeste présent. Je veillerais à vous rendre la pareille en vous offrant à mon tour quelque chose.
 
Je focalise mes pensées sur ça histoire de bien faire la part des choses. Je fouille mes poches, j’ai toujours quelque chose sur moi. Ça peut aller de la fiole de sable à de l’huile senteur vanille pour les massages. Aujourd’hui, je ne trouve qu’une petite fiole d’huile mais ce n’est pas pour les massages c’est un peu comme un parfum. Je me demande si elle ne va pas mal le prendre si je lui donne ça. Je sors la fiole et je tends la main pour la lui donner :
 
-        Ce n’est pas grand-chose comparé à ce que vous m’avez donné et je respecterais votre décision si vous ne vouliez pas de ça.
 
Il faut que j’arrête de « psychoter ». Je répète, une genre de phrase mnémotechnique pour vraiment regagner mon calme. *To clear one’s mind, silent and serene heart* C’est la première fois depuis mon arrivé ici que quelque chose comme ça se produit. Décidemment cette jeune femme a un pouvoir bien étrange.

 

Elle souriait calmement, fière de son effet. Son frère lui avait appris que les gens ne pouvaient avancer que lorsqu'ils voyaient le reflet de leur âme en face. Beaucoup ne la voyait pas, et il fallait l'intervention d'une tiers personne pour le remarquer. C'était là qu'elle était intervenue.

Amalia était douée pour voir l'intérieur des gens, leur mal être, et les apaiser faisait parti de son travail. Elle avait assez de distance et de recul pour le faire, n'étant jamais trop proche des gens pour être blessée réellement de leur comportement. La nature humaine était faîte pour cacher, trahir, tromper, et la jeune femme aimait briser cette chaîne en instaurant cette vérité implacable qui en brisait plus d'un. C'était aussi la raison pour laquelle elle n'avait pas beaucoup d'amis.

Elle accepta le cadeau, faisant un signe de tête pour le remercier. Elle avait aimé sa surprise. Il avait compris ce qui n'allait pas chez lui. Bien sûr, elle avait senti quelque chose de dangereux chez lui, mais elle était sur son territoire, donc elle restait confiante pour se défendre. Elle ne connaissait pas son pouvoir et priait pour qu'il puisse le contrôler si un jour son calme lâchait.

- Merci pour le cadeau, je ne l'attendais pas vraiment. Mais dîtes moi, qu'allez-vous faire maintenant que vous avez vu votre reflet?

♕ Amalia Kirschtein ♕

Elle sourit pour une raison ou pour une autre. Heureux qu’elle n’ait pas été effrayée par le breakdown que j’ai failli faire. Je baille un instant, tout à coup je me sens si las. On ne peut pas dire que me voir sur une image m’ai fait du bien mais c’est bon je n’ai pas commis l’irréparable. Je hais voir une image de moi-même, je m’effraie, quand je me regarde je vois un monstre. Quel monstre ? Je l’ignore et je n’ai pas envie de le savoir. Je ne sais plus exactement remonte ces troubles psychologique mais ils sont arrivé en même temps que les troubles de la mémoire dont je suis victime. Je suis si las. Je détourne encore une fois mon attention sur cette fille qui a l’air de l’avoir fait intentionnellement comme si elle voulait voir le vrai moi. Mais d’abord qui est le vrai moi ? Je m’embrouille, je secoue la tête vivement pour interrompre des pensées qui vont encore tourner aux mélodramatique.
 
Au moins elle a accepté le cadeau que je lui ai fait c’est déjà ça. Et puis elle me pose une question existentielle tout à coup, elle me demande ce que je comptais faire après avoir vu mon reflet. Je la regarde avec une mine perplexe. Un reflet ? Au début je ne comprends pas bien ce qu’elle veut dire par là et puis je commence à retourner la question plusieurs fois dans ma tête. Je crois que je saisi mais je n’y mettrais pas ma main à couper.
 
-        Je ne pense pas être prêt à changer, je ne peux pas. C’est impossible. Je dois cacher cette chose sinon je sens que je vais perdre plus que ma mémoire.
 
Ce speech m’est venu comme ça, c’était comme si j’avais toujours su que ma mémoire s’effaçait à cause de quelque chose de surnaturel. Celui-là même qui me rends si stoïque à l’extérieur mais bouillonnant à l’intérieur. Quel est donc sa nature ? Je n’arrive plus à réfléchir clairement. Je mets une main sur mon front par réflexe lorsque j’ai mal à la tête. Je regarde le plafond un moment pourquoi ? Je ne sais pas. Faut que j’arrête de me torturer l’esprit. En tout cas le portrait qu’elle a fait a eu un effet effrayant sur moi. Mais c’est un présent et je compte bien le garder.
 
-        Alors et vos dessin concernant ces joyeux volatiles …
 
Je change de sujet car je hais déprimer. Et puis quand je déprime je suis loin d’être le même.

Elle hésita. Changer de sujet ou ne pas changer de sujet? Telle était la question que se posait Amalia en ce moment même. Elle savait que ce n'était pas facile, mais elle pressentait que s'il restait enfermé avec lui même plus longtemps il s'autodétruirait. Elle songea qu'en faire mention à son frère lui serait utile. Après tout, il sera capable de l'aiguiller vers la meilleure solution possible.

Vivant avec son frère, elle avait appris à voir de nombreuses personnes et à identifier leurs problèmes, se faisant discrète en servant le thé. Mark travaillait comme voyant pour payer ses études. Alors Amalia l'assistait, et apprenait en observant à quel type de personne elle avait à faire. Et Teiva était dangereux, elle en était sûre, son intuition ne lui faisant jamais défaut, même si elle n'était que rarement présente, les nombreux hématomes sur son corps en étant la preuve.

Elle se décida finalement de laisser passer pour cette fois, mais ne laisserait pas tomber l'affaire. Après tout, elle le reverrait bien dans les couloirs, non?

- Oh, j'en ai fini un. J'ai plus qu'à aller voir les lamantins pour une personne très chère, ainsi que les phoques, puis j'en aurai fini. Et vous ? Avez-vous autre chose de prévu?

♕ Amalia Kirschtein ♕

Elle semble réfléchir tout à coup comme si j’avais posé THE question of the dead, je ris ironiquement intérieurement avant de redevenir pensif. A quoi je pense ? A rien. En tout cas, je me sens bizarre et j’ai l’impression que ça ne va pas aller mieux. Enfin bon aujourd’hui était la journée aquarium. Pourquoi tout gâché alors que cette journée avait bien commencé. Je soupire complétement atteint par la lassitude. Je ne sais pas si j’ai envie de continuer la visite. Et puis elle finit par répondre à ma question. Elle compte aller voir les lamantins et ensuite les phoques. Original. Mais ceux-là je les ai déjà vus beaucoup de fois et puis j’ai envie de piquer un somme. Je plisse les yeux et étouffe un bâillement avant de déclarer mollement.
 
-        Je suis désolé mais j’en ai vu tellement de ceux-là que je ne souhaite pas vous accompagner cette fois. Mais je resterais par ici.
 
Je lui montre l’endroit qui allait servir de zone de dodo pour le moment.
 
-        J’ai une envie soudaine de dormir. J’ai une faveur à vous demander si ça ne vous dérange pas. Alors voilà j’aimerais qu’après que vous ayez fini votre visite vous reveniez par ici pour me réveiller. Je sais que c’est beaucoup demander de la part d’un inconnu mais voilà…
 
J’attends sa réponse avec impatience parce que le sommeil commence déjà à m’assaillir avec ferveur.

-        J’ai une envie soudaine de dormir. J’ai une faveur à vous demander si ça ne vous dérange pas. Alors voilà j’aimerais qu’après que vous ayez fini votre visite vous reveniez par ici pour me réveiller. Je sais que c’est beaucoup demander de la part d’un inconnu mais voilà…

Elle le vit bailler, puis répondre. Il paraissait vraiment épuisé, et décida de le laisser se reposer.

- Oui, bien sûr. Reposez-vous bien. Je vous réveillerai quand j'aurai fini, d'accord ?

Elle n'attendit pas sa réponse, rassembla ses affaires, lui fit un sourire puis partit dans la direction indiquée sur le panneau. Elle passa trois bonnes heures à déambuler, prenant le temps de regarder, dessiner et surtout écrire.

Amalia dessina rapidement les lamantins, pour son frère, et un phoque pour Warren, un de ses colocataires. Elle aimait bien Warren, et songea que le présent allait lui faire plaisir. Après tout elle faisait parti des rares à ne pas se moquer de lui quand il se transformait. Elle finit par faire ce qui allait lui prendre le plus de temps : écrire la lettre à son frère. Elle sortit le papier à lettre à motifs de lamantins, s'assit sur un banc et commença à raconter sa vie.

Elle débuta par les salutations d'usage, lui dire comment elle allait, ce qu'elle avait fait durant la semaine. Elle finit par parler de ceux qu'elle avait rencontré, et plus particulièrement de Teiva. Elle lui raconta toutes ses impressions, ses ressentis, puis lui demanda de l'aide à son sujet. Après tout c'était à cela que servaient les lettres, à raconter sa vie tout en demandant des faveurs.

Pourquoi écrire une lettre direz-vous ? Car non seulement téléphoner à l'étranger coûtait super cher, mais aussi car c'était beaucoup moins poétique et formel. Amalia était une romantique, et appréciait énormément de recevoir des lettres écrites à la main. Cela la rendait vraiment heureuse.

Elle finit la lettre en le remerciant d'avance et en priant d'avoir des nouvelles très rapidement. Elle signa, plia soigneusement le papier, recouvrit le dessin pour que le crayon ne bave pas, plia aussi le dessin, mit le tout dans l'enveloppe et la scella. Elle écrivit ensuite la destination et rangea son message dans son sac.

Elle retourna ensuite chez les manchots, pour réveiller le ténébreux. Elle arriva doucement, s'accroupit près de lui et lui caressa doucement la joue.

- Teiva, il est l'heure de se réveiller maintenant, lui murmura la rousse. Je vais y aller.

♕ Amalia Kirschtein ♕

A mon grand étonnement elle accepta ma requête, elle me dit quelques mots que je n’arrivais pas à comprendre tellement j’étais out. Je la regarde s’en aller et puis je me dirige vers le banc le plus proche. Heureusement il n’y a personne. J’enlève ma veste pour en faire un coussin de fortune et puis je m’affale sur tout mon long. Petits banc, mes pieds dépassent mais ce n’est pas grave ce n’est pas si inconfortable et ce n’est pas comme si j’étais en position de râler.  Je prends un bout de papier pour marquer le nom et prénom de ma nouvelle connaissance. Car à chaque fois que je dors quelque chose s’en va.
 
Je ferme les yeux et trouvent bien vite le sommeil mais ce n’est pas un sommeil réparateur loin de là. Je vois des images de mon enfance se briser comme du verre et le pire c’est que seuls les bons moments y passent. La chance est avec moi aujourd’hui Car Amalia revint le réveiller quand elle eut fini ce qu’elle devait faire.
 
Sa méthode pour réveiller est bizarre enfin à mes yeux c’est bizarre. Normalement j’ai droit à un gros « ALLER DEBOUT BANDE DE LARVE INSIGNIFIANTE » mais là non je sens quelque chose de chaud et doux sur ma joue. Ça fait du va et vient, ce n’est pas désagréable. Je reste un peu endormi et puis je me rends compte que la chose se fait plus insistante pas plus brutale qu’onsoit bien d’accord juste insistante.
 
J’ouvre les yeux avec grande peine et je vois des cheveux de feu comme on dit chez nous. Encore à demi endormi je me redresse et les touches, encore l’impression de rêver. Et puis la sensation d’être en vie revient et j’arrête de patpat ces cheveux.
 
-        Je suis désolé, je ne voulais pas … Je…
 
Oui je suis à court et non je n’ai pas oublié qui c’était, c’est juste que certaines personnes n’apprécient pas qu’on touche à leur cheveux comme ça. Je me relève un peu gêné et la remercie pour m’avoir réveillé. Je remets ma veste avec empressement et je lui fais face l'air penaud.

-       Je suis désolé, je ne voulais pas … Je…

La rouquine lui sourit doucement. Elle avait l'habitude d'être traitée de cette manière, par ses camarades de chambre lorsqu'elle les réveillait. Cela ne la dérangeait pas le moins du monde, au contraire. Elle aimait voir les gens sans leur masque quotidien, et le réveil était parfait pour cela. Les gens étaient pris au dépourvu et ne pouvaient réagir comme à leur habitude.

- Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude, lui répondit-elle en gardant son sourire. Avez-vous bien dormi ? Je vais devoir y aller, car j'ai encore pas mal de chose à faire, rentrer vivante en faisant parti. J'espère que nous nous reverrons bientôt.

Amalia se leva tranquillement, lissant les pans de sa robe. Elle lui sourit de nouveau, fit un petit signe de la main et amorça son départ. Elle devait passer à la poste rapidement, un coup d'oeil sur sa montre indiquant qu'il lui restait une heure pour cela. Elle devait ensuite rentrer et se mettre à ses devoirs, avant d'être submergée, livrer le dessin dans la chambre de son colocataire préféré, bref, elle avait beaucoup à faire. Et si possible, le faire sans passer par la case infirmerie serait le mieux.

 

Amalia ne se rendit pas compte qu'elle se faisait suivre, trop occupée à penser à arriver à temps à la poste. Elle regarda fréquemment sa montre et s'élança. Elle sortit en trombe de l'aquarium, remerciant en coup de vent le gardien qui lui souhaita une bonne journée. Ses pensées étaient chaotique. D'abord, éviter les passants, ensuite, éviter de se faire renverser par une voiture, puis ne pas se faire remarquer par les surveillants ou les profs, car elle ne portait pas son uniforme après tout.

La rouquine faillit se faire renverser deux fois, trébucha cinq fois avant d'arriver entière, mais épuisée à sa destination. Par chance, il n' y avait personne à la poste. Elle y rentra, fit un grand sourire et remit la lettre qu'elle souhaitait faire envoyer. Elle paya la somme due et sortit, heureuse. Elle se dirigea ensuite en direction du bus pour rentrer à l'académie. Elle faillit de nouveau se faire renverser, un passant l'ayant bousculée près de l'intersection. Elle se rattrapa au poteau et se rendit compte avec horreur que la lanière de sa sandale avait lâchée.

- Fichue journée.... bougonna Amalia. Pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi?