{Pv avec Noah} Une petite fringale .

Lorsque je lui retournai ma question, il s'empressa de répondre, comme captivé par le sujet. Il semblait avoir oublié un minimum la direction dans laquelle prenait le sujet au début, pour mon plus grand bonheur. J'avais beau être quelqu'un de compatissant, je ne savais jamais m'y prendre en ce qui concernait les gens qui pleuraient. Ce n'était pas dans mon habitude, il faut dire. J'étais majoritairement entourée de gens qui respirait la joie de vivre, et les pleurs étaient donc rares en leurs compagnies.

« J’ai mon père, ma sœur et j’avais ma mère. J’ai toujours été heureux malgré les transitions d’année en année entre l’Irlande et Londres pour voir la famille. C’est un peu compliquer, mais je m’y suis habitué en seize ans de vie ! Haha ! »

Son rire précipité vers la fin de sa phrase me perturbait faiblement. Une transition Irlande-Londres ? Cela signifiait donc t-il qu'il avait des origines mixtes . Je remarquai également l'avais '" non subtile lorsqu'il parla de sa mère. Cependant, par respect et compassion, je décidai de m'abstenir concernant ce temps de verbe mal employé. Du sens, terriblement sombre et triste, mais pas du sens "' il s'st trompé en prononçant sa phrase. '' Après quelque temps, il me regarda dans les yeux, ahuri. Qu'avait-il ? Avais-je fait quelque chose de mal ? Avais-je, malencontreusement, frôlé ses « parties génitales » à l'aide de mon pied ? Je restai perplexe et déstabilisé sur le coup, attendant qu'il me fasse part du problème.

« Attends ! Tu’as été coincé dans la piscine olympique et tu allais faire les jeux ?! Bon sang, mais j’en ai jamais entendu parler ! Je devais être en Irlande dans ce temps-là ! »

J'eut un petit rire étrangler tout en positionnant ma main devant ma bouche, les yeux fermés. Un rire mignon, mais sincère d'amusement. Je fus soulagé de ne pas avoir accidentellement avoir commis d' « erreurs » mal placés. Sur le coup, malgré mon rire, je fusse tout de même impressionné ; il faut dire que cette nouvelle avait fait le tour de la planète. Bien sur, peu d'humains avaient cru a cette histoire, croyant plutôt une invention sordide créer par un adolescent cherchant le succès et la popularité. Pourtant, ces trucs-là, je l'ai possédé déjà. Je n'avais pas à inventer de salade dans le genre pour me faire remarquer. En ce qui concerne le fait que Zakary n'était pas au courant, je n'avais qu'à dire, pour ma défense, qu'il ne devait probablement pas lire le journal dans sa vie. Les adolescents n'ont pas que ça à faire, surtout.

« Oui oui et oui. Les adolescents ne lisent pas le journal de toute façon, il est donc normal que tu n'ait pas été au courant. Malgré cela, la nouvelle a fait le tour du monde. Si tu lis le journal, je ne peux que dire que tu n'es qu'un ignorant sourd et aveugle qui a passé par-dessus tout ce qui concernait cette histoire, dis-je, toujours affichant ce visage charmeur et mignon dont je n'étais même pas informé de l'apparence. Mais bref, assez parler de moi. Tout ça paraît assez vantard, et donc je propose que l'on change de sujet. Tu as l'air de t'y connaitre en cuisine, qui te l'a appris ? »

En espérant que cela te plait. ❞

À peine avais-je posé ma question qu'il soupira. Ce n'était pas par rapport à l'exaspération, mais plutôt dû à une profonde tristesse. Et voilà. Avec ma finesse légendaire, j'avais réussi à recentrer le sujet sur son accident sans l'avoir réellement voulu. Vive moi. Il semblait soudainement ailleurs, puis me regarda dans les yeux d'un regard faible en émotion et en sentiment. Il me dit, d'une voix sans expression :

« C’est ma mère qui m’a appris … Elle était très bonne et m’a appris puisque ma sœur ne voulait pas l’apprendre. »

Voilà. C'était ça, le fameux point faible du jeune homme. Sa mère devait être dans un état critique ses temps-ci, ou sinon il y avait un problème entre nos deux humains. Je ne cherchai pas à m'immiscer dans le sujet, ne voyant pas le fait d'en venir à des pleurs incessants et des caresses sur le dos d'un presque inconnu. Je n'étais décidément pas de cet avis, et n'avais aucunement l'humeur à faire mon gentil garçon coopérant aujourd'hui. Je priais donc intérieurement, espérant que le sujet déroute vers quelques choses d'autres. C'est alors que, comme demander, nous en venions vites à autres choses. Son sourire était de retour, quoiqu'un peu faux.

« Sinon toi, ton pouvoir, je déduis que c’est la respiration sous-marine ? »

Échec et Mat. Il était intelligent, celui-là. Surtout après lui avoir dit dans mon explication de mon histoire un peu plus tôt "' c'est ainsi qu'on a jugé que j'étais capable de respirer sous l'eau " . Franchement, pouce vert. Et on appelle ça un A, maintenant . Découragé, je lançais un soupiré peu discret, réprimant l'atroce envie de me taper le front à l'aide de la paume de ma main. Je me contentai donc de lui répéter, espérant qu'il n'oublierait pas la prochaine fois.

« Oui, effectivement. Enfin, un « pouvoir », c'est un tantinet exagérée. J'ai dit plutôt ne pas croire en ses conneries de magie, donc ne compte pas sur moi pour te parler de ce fabuleux et surnaturel « don » qui se cache en moi en profondeur. Ce genre d'histoire, je n'y crois pas et reste à voir ses contes d'un mauvais oeil. »

Tout étais dit. Il ne voulait pas entendre parler de sa supposée différence. Ce n'était que des blagues sur blagues, ses histoires. Des gens qui cherchaient désespérément de l'attention, et ils ont inventé cette connerie. Je n'en pensais pas plus, ni moins. C'était clair, trier et calculer dans ma tête ; c'était tout simplement impossible que ces histoires soient réelles.

C'est excessivement court, sorry.❞