Mini retour en arrière pour mieux aller de l'avant. [Judith]

- Personne n'est parfait tu sais ! Et moi je t'aime comme tu es ! 

On se regarde les yeux dans les yeux. Cela me rend un peu bizarre, pas comme les papillons mais presque. Je lui souris, elle me sourit et me serre un peu contre elle. Je me sens bien dans ses bras. Je ne voudrais changer de place pour rien au monde.

- Je ne voudrais pas que tu changes la Judith qui m'a aidée depuis qu'on se connait !

Je m'obligeais à ne pas trop réfléchir à ce que je venais de dire. Je le pensais mais je ne voulais pas analyser ce qu'il se passait derrière une telle réflexion. J'avais peur d'y trouver des choses que je n'aimerai pas ou qui me ferai perdre la sensation de contrôle que j'avais en ce moment même.

Je pensais malgré moi quand je sentis les lèvres de Judith se poser une nouvelle fois sur les miennes. Ce fut court mais néanmoins agréable. Je voulus dire "encore" mais cela ne me semblait pas correct. Je ne voulais pas l'embêter trop...

-Je ne compte pas changer, et j'espère que tu ne changeras pas non plus, tu es très bien comme tu es.

Mon souhait fut exaucé sans que je dise rien et j'acquiesçais aux paroles de Judith sans rébellion de la part de mon esprit.  Enfin presque. Il y avait toujours mon désir sous-jacent de parvenir à me contrôler, et que ce contrôle ne s'obtiendrait qu'en changeant. 

-Vraiment...


Judith me donna l'impression d'insister sur ce point. Qu'est-ce qui lui plaisait tant chez moi pour que cela se passe ainsi ? Je n'étais pas un canon de beauté, je pleurais tout le temps... Un question naquit sur mes lèvres et je ne la retins pas.

- Pourquoi ?


Oui, pourquoi est-ce qu je devrais rester aussi faible et inutile ? Pourquoi devrais-je rester un danger public ? Pourquoi... Je m'obligeai à arrêter pour ne pas me faire plus de mal, pour ne pas faire de mal à Judith... parce qu'elle savait voir en moi.

- J'ai faim...

- Pourquoi ?

J'esquisse un sourire. Quoi de plus normal de vouloir savoir comment les autres nous perçoivent. Moi aussi j'aimerais qu'on me le dise, mais ça fait égocentrique de demander comme ça, on profite parfois des opportunités pour savoir, mais on a jamais de réponses bien profondes sur l'analyse de notre personne. Alors j'aimerais savoir, mais je ne sais pas. Les personnes qui ont cherché à me décrire ne s'arrêtaient qu'à la surface. Moi j'aimerais bien que quelqu'un puisse creuser en moi, comme le fait mon oncle. Il me retourne la tête mais au moins il me voit entièrement. Avec mes plus belles vertus comme mes pires vices. Je glisse mes doigts dans les cheveux d'Arya, qui sont tout doux au passage, comme si j'allais rouspéter mais avec le sourire. L'engueuler avec tendresse quoi.

-Mademoiselle Arya Wilson. Tu as autant confiance en toi que mon bonnet aime jouer à la marelle, tu es craintive, entêtée, tu te mets beaucoup trop en retrait et tu n'écoutes que la moitié de ce qu'on dit quand on te parle en bien de toi. Espèce de sale chipie.

J'élargis mon sourire. Je sais qu'elle va se sentir confuse, mais c'est l'effet voulu. Je la serre tendrement contre moi et pose mon front contre le sien en lui souriant doucement.

-Mais tu es aussi une personne très douce, sensible, gentille, sincère et authentique, attentionnée, prête à faire le sacrifice de ta personne pour le bien des autres, très jolie avec ça, pure et tout un autre tas de qualités que je connais pas encore de toi.

Ah, j'ai une accélération cardiaque. Ptet parce que j'suis en mode gentille, puis j'suis contente de l'avoir près de moi aussi. J'ai bien encore envie de l'embrasser mais bon j'vais pas jouer ma sangsue lippoutesque (oui j'invente des mots, j'ai trop de génie c'pour ça), donc je vais embrasser son front.

-Et tu vois, cet assemblage de défauts et de qualités, ça forme la personne que tu es et que j'aime. Pour la confiance en toi ça viendra avec le temps, je me fais pas de soucis pour ça, tu es beaucoup plus forte que tu ne le crois~

-J'ai faim...

... TROLOLO. Putain le fail !! Je cherche à la remonter et cette fille ne pense qu'à bouffer!!~ Cette situation est juste trop drôle~ J'en rigole d'ailleurs.

-D'accord, okay j'ai compris~ xDD

J'ouvris la bouche un peu choquée, mais connaissant Judith ce n'était pas si étonnant... enfin, je crois... et puis je souris en me rendant compte qu'elle me souriait en retour.  Elle me serra contre elle et posa son front contre le mien doucement avant de continuer.
-Mais tu es aussi une personne très douce, sensible, gentille, sincère et authentique, attentionnée, prête à faire le sacrifice de ta personne pour le bien des autres, très jolie avec ça, pure et tout un autre tas de qualités que je connais pas encore de toi. 
Mon cœur fit un bond. Qu'avait-elle dit ? Authentique ? Attentionnée ? Pure ?Pensait-elle vraiment cela de moi ? J'enfouie mon visage contre elle après qu'elle est de nouveau embrasser mon front. Je ne savais pas quoi penser d'une telle description. C'était tellement loin de ce que je pensais...
-Et tu vois, cet assemblage de défauts et de qualités, ça forme la personne que tu es et que j'aime. Pour la confiance en toi ça viendra avec le temps, je me fais pas de soucis pour ça, tu es beaucoup plus forte que tu ne le crois~

J'avais envie de pleurer. Mais je le refusais. Pas après que Judith est dit tout cela. Je cherchais quelques chose à dire et la première chose qui sortit fut :

-J'ai faim...
Je me sentis mal et ne dis rien d'abord. Cela avait l'air de la faire rire. Ce n'était pas le but rechercher. Au contraire... Ou pas. Je ne savais pas... Ma vision se troubla. Moi qui ne voulais pas pleurer c'était raté. Et en beauté. J'enfouis mon visage contre Judith le temps de me calmer en espérant qu'elle ne se rendrait compte de rien.

Quand je repris suffisamment le contrôle je la repoussai doucement et pris sa main, pour... ne rien faire. Je ne savais pas quoi faire. Ni où aller. On pouvait tout aussi bien rester là. Dans le doute je demeurai silencieuse et immobile. Inutile en somme...

Je vois Arya qui vient se mettre contre moi. Je le sens bien qu'elle se retient de pleurer. Je glisse alors une main dans ses cheveux pour caresser doucement sa tête, je sais qu'elle aime bien quand je fais ça. Bordel si seulement j'étais moins feignasse, je pourrais étudier les différents stimuli du cerveau et ses emplacements... Quoi que nan, j'ai pas à interférer dans les réactions corporelles des autres, sauf pour le contrôle de la fusion d'Arya. J'embrasse doucement le sommet de sa tête avant qu'elle ne se recule de moi pour prendre ma main. Mais elle reste immobile. Elle doit pas trop avoir d'idée où aller. J'incline la tête en souriant en la regardant.

-Tu veux qu'on aille manger quelque part ?

Je sais qu'elle va repenser au japonais, mais je la rassurerai. Puis j'ferai plus de blagues débiles surtout.
Je serre doucement sa main, en entrelaçant mes doigts avec les siens. Je me sens bien près d'Arya, comme si quelque chose en moi qui se tord continuellement se calmait. J'me sens... Ouais, apaisée. P'tet parce que j'me sens enfin aimée comme je le voulais. Parce que je sens que je peux m'accrocher sans trop de risque, même si comme dit Julia Lanoe c'est toujours un peu dangereux de s'attacher à qui que ce soit. Mais je sens qu'Arya a pas envie d'me lâcher, et j'ai pas envie de la laisser. Bien au contraire, j'veux être à ses côtés, quoi qu'il arrive.

Le temps que je serre Judith dans mes bras, elle se mit à me caresser la tête. Ma tante m'avait souvent vanté les bienfaits des massages crâniens, mais je n'aurais jamais cru que cela puisse être si apaisant... Ou alors, c'était juste parce que c'était Judith qui le faisait. Ses doigts étaient magiques. Je fermais les yeux pour mieux l'apprécier... et puis je me calmais sans vraiment m'en rendre compte.

Quand je repris suffisamment le contrôle à mon goût, je la repoussai doucement et pris sa main, pour... ne rien faire. Je ne savais pas quoi faire. Ni où aller. On pouvait tout aussi bien rester là. Dans le doute je demeurai silencieuse et immobile. Inutile en somme...


-Tu veux qu'on aille manger quelque part ?

Je bloquais à cette proposition. La dernière sortie avait été catastrophique. Je ne voulais plus jamais remettre un pied là-bas. Plus jamais ! Je secouais la tête pour lui signifier mon désaccord au moment même où je remarquai que j'avais nerveusement serrer la main de Judith. Je relâchai un peu mon étreinte pour mieux profiter de sa présence.

- Et si on allait s'acheter quelque chose à la boulangerie plutôt... Ils... Ils font de très bonnes choses...

Imposer mes idées n'était pas encore tout à fait au point. Mais je sentais qu'avec Judith, je pouvais le faire sans que le choc de l'opposition ou du refus soit trop rude. A moins que cela ne soit qu'une impression...Je ne pus m'empêcher de revenir en arrière.

- Ou on peut aller ailleurs...comme tu veux...

Je le vois bien que ma proposition la rend tendue. Mais je le comprends, la dernière fois pour elle c'était terrible.

- Et si on allait s'acheter quelque chose à la boulangerie plutôt... Ils... Ils font de très bonnes choses...

Je sais pas si je dois la convaincre de réessayer... Je veux pas la forcer... Parce que si je suis trop brusque, avec Arya je m'attends à deux réactions. Soit elle va me suivre mais sera tendue, par peur de m'agacer, ou soit elle va se dérober à moi et se sentir encore plus mal qu'à l'origine. Donc faut que je l'encourage, mais en douceur.

- Ou on peut aller ailleurs...comme tu veux...

Mouais, elle a pas l'air chaude. Narmol tu m'diras. cependant je peux pas laisser sur un échec. Je me mets face à elle et me mordille un peu la lèvre. Je vais éviter de trop rentrer en contact physique avec elle, sinon elle va prendre ça comme un moyen de persuasion malsain et c'est loin d'être mon objectif.

-Arya... Je sais que la dernière fois qu'on est sortie au restaurant toutes les deux ça a mal fini, mais j'ai pas envie que tu bloques là dessus... Ce qui s'est passé, c'est que je t'ai fait une blague idiote, je t'ai fait manger un truc qui piquait, c'est normal que ton corps ait réagi comme ça, mais moi je m'y attendais pas... Là je te ferai pas manger n'importe quoi, si tu acceptes de réessayer je te promets que tout ira bien...

Bah si je dois lui faire reprendre confiance en elle, faut que je lui apprenne à dépasser ses peurs déjà, et entre autre celle là, c'est pas bon de rester sur une mauvaise expérience. J'espère qu'elle voudra bien réessayer...

- Arrête ! Arrête ! Arrête !

Arya s'accroupit, en pleine crise de panique. Merde. Je l'ai encore fait pleurer. Je m'accroupis aussitôt et la prends dans mes bras pour la serrer fort contre moi. On dirait qu'elle peut plus s'arrêter de pleurer... Félicitation Judith, ton impatience a gagné le gros lot, t'as fait pleurer Arya. Bon, avant toute chose, la calmer. J'me sens teeellement conne. Je la berce doucement, en la gardant bien contre moi, et enfouit son visage dans mon cou avant de caresser doucement sa tête, approchant ma bouche de son oreille pour murmurer doucement.

-Arya... Là... Là... Calme toi... Là... Tout va bien... C'était pas ta faute... Là...

Pour essayer de la calmer je pose des petits bisous sur sa tempe et sur sa joue, mais je crains que ce soit complètement inutile. Je sais où se trouvent les limites de mon utilité, et c'est très frustrant. Pratique pour ma propre protection, mais frustrant dans le sens où je me sens vite impuissante. Puis je suis prise de lui murmurer des mots doux mais ça me parait quand même assez prématurés, on est pas encore assez proches pour ça, enfin c'est trop tôt plutôt je crois...
Alors je me contente juste de la bercer... Ca a vraiment du la traumatiser... Putain c'que j'peux être conne, si j'avais pas fait cette blague idiote ça serait pas arrivé tout ça, en plus je lui ai créé un autre traumatisme sur la fusion type feu...

-C'est fini... C'est fini ma belle...

Ah, bon bah le ma belle est sorti au final. Ca va c'est soft. Je lui aurais sorti un "ma chérie" ça aurait fait tout de suite plus chelou, mais je trouve le "ma belle" quand même trop amical... Rah merde, c'est dur d'équilibrer ses mots correctement en improvisant. Si ça se trouve elle va me repousser comme un vieux sac et se barrer en courant, j'vais encore devoir lui courir après, moi qui aime pas l'athlétisme... En plus au bout de trois pas je suis essoufflée, j'ai du être la reine au pays des Big Mac moi...

On dirait qu'elle se calme un peu... Tant mieux... Je dois avoir une aura apaisante ou un bordel dans le genre, en tout cas ça rend bien service. Bon puis j'avoue j'en profite aussi pour la câliner, c'est monstrueux de ma part mais bon, j'y peux pas grand chose. C'est la seule personne avec qui j'me permets d'être tactile.

- Désolée... Je suis désolée...

Ca va, ça se calme... Mais en tout cas là elle a une sale gueule. Enfin pas dans le sens où elle est moche parce qu'elle vient de pleurer (J'ai toujours pensé à un crouton de pain qu'on plonge dans la fondue savoyarde quand je m'imaginais pleurer d'ailleurs, je sais pas trop pourquoi, ptet parce qu'on a la gueule rembourrée quand on chiale... D'ailleurs une fois je pleurais, j'ai voulu voir la gueule que j'avais bah j'ai tout de suite rigolé en voyant ma tronche, et j'ai repleuré parce que j'étais moche), mais parce qu'elle a l'air bien fatiguée. Mais j'm'en fous si elle a d'la morve au nez, bon ok c'est pas très glam (Et putain pourquoi est-ce que j'me demande comment réagiraient ses muqueuses si elle mettait le feu en dessous, jor si elle s'évaporeraient ou non ?? Mais pourquoi j'ai ce genre de pensée débile dans un moment pareil PUTAIN ??!), mais fuck. Je prends doucement son visage dans mes mains (Et là je me dis que je passe pour la fille trop douce et trop gentille alors qu'il se passe de ces trucs dans ma tête vaudrait mieux pas qu'elle sache) et la regarde dans les yeux.

-Arya, c'était ma faute... Rien que ma faute... Pas la tienne... T'y es pour rien...

Je la regarde quelques instants et putain de merde faut que j'l'embrasse. Je vais alors poser tendrement mes lèvres contre les siennes, en rougissant un peu. Putain mais Judith c'est pas le moment là !! Toutefois je renouvelle à chaque fois mes baisers. C'est horrible. Plus je l'embrasse et plus j'ai l'impression de devenir accro à ses lèvres. PSYCHOPAAATHE. J'aime la douceur de ses lèvres, le bruit des baisers qu'on s'échange, la chaleur de sa bouche... Je ferme un peu les yeux pour laisser mes sens savourer l'instant, puis recule doucement mon visage. Faut pas en prendre de trop non plus.

-Arrête de t'en vouloir comme ça, c'est pas ta faute...

Je n'étais pas d'accord avec ça. C'était complètement ma faute... Mais je finis par comprendre que nous ne parlions pas de la même chose.

-Ju...Judith...

Je reniflais à un point où je décidais de me moucher avant de tenter une quelconque argumentation. Lorsque ce fut fait, j'avais presque totalement retrouver mon calme.

- Ce...cette crise... ce n'était pas...à cause du restaurant...

J'avais parlé très doucement, trop calmement peut-être. Mais je crois qu'il fallait qu ça sorte.

Bon okay, vu la tête qu'elle fait c'était pas la bonne réaction. Et merde. Merde merde merde. Je me sens horriblement mal à l'aise, et surtout stupide.

-Ju...Judith...

Je recule un peu ma tête, en essayant de dissimuler au mieux la gêne que je ressens. Faut que j'me contienne un peu plus... Me contenir... Encore... Mais c'est pour son bien... Je dois pas tout confondre...

- Ce...cette crise... ce n'était pas...à cause du restaurant...

Elle semblait calmée. Pas à cause du restaurant hein?... A cause de sa mère.
Je m'assois calmement en face d'elle. Là, il est possible que j'aie l'opportunité de crever l'abcès. Ou pas, on verra bien. Je m'assois en tailleur, en la dévisageant avec calme.

-Mais à cause de ta mère n'est-ce pas ? Ta tante m'en a parlé quand je l'ai appelée...

Si on peut en discuter ce serait vraiment chouette, je sais que c'est un point important de sa vie et qui a fait en grande partie sa façon de penser d'aujourd'hui. Juste un jour, un unique jour parmi tant d'autres, qui a modifié brusquement ceux qui ont suivi. Les évènements de la vie sont ainsi, comme une goutte qui tombe dans le large de l'océan, elle est minime comparée à l'immensité d'un lac, mais n'est pas sans conséquences, il y a toujours des ronds dans l'eau, la petite goutte insignifiante parvient tout de même à modifier la place de plusieurs de ses soeurs, et c'est ce qui s'est passé pour Arya. Si j'arrive à atteindre le noeud du problème, je pourrai mieux l'aider à reprendre confiance en elle, et en plus vu qu'elle sera consciente que je connais cette partie de son histoire quand je l'aiderai à maitriser son pouvoir ça passera beaucoup plus facilement pour elle. Espérons seulement qu'elle accepte de m'en parler.

Pendant le temps qu'elle parlait, je suis restée inerte, à la contempler et l'écouter attentivement sans rien dire. Je me sens flattée qu'elle me fasse assez confiance pour m'en parler. En même temps j'ai toujours tenu le rôle de la confidente, peut-être que j'émane un truc qui donne confiance aux gens. Maintenant, je dois préparer ce que je vais bien pouvoir lui dire pour la rassurer. Arya se considère comme un monstre alors que cet évènement tragique n'est rien d'autre qu'un accident. Je soupire doucement, baissant les yeux le temps d'une courte réflexion. De quelle manière vais-je pouvoir lui expliquer, et surtout comment vais-je assembler mes mots pour que mon explication lui soit courte, limpide et pas chiante...?
J'attire doucement Arya contre moi dès que mon dos se trouve contre le mur, et plaque doucement son dos contre mon torse (la pauvre, elle va avoir deux bosses dans le dos... c'est là que mes boobs deviennent la raison de l'apparition d'une scoliose chez Arya...), et l'enlace doucement pour la serrer contre moi. Je l'embrasse sur la joue et la berce un peu, avant d'avancer un peu ma tête pour pouvoir la regarder.

-Ecoute, je sais bien que tu ne vas pas changer d'avis sur toi dès aujourd'hui, mais laisse moi quand même t'expliquer quelque chose.

Je pose mon menton sur son épaule, en levant les yeux vers elle, parfaitement calme.

-Au moment où c'est arrivé, tu ne savais pas que tu possédais ça en toi. C'était donc pas intentionnel, t'as pas à t'en vouloir pour ça, même si ce qui est arrivé est en effet triste. Et si tu me réponds que tu n'avais pas à te mettre en colère pour ça, je te répondrai que parfois on ressent cette émotion, et tu ne déroges pas à cette règles puisque toi même tu es une humaine.

J'esquisse un petit sourire paisible, bien que mon regard doit être un brin mélancolique. Elle est tellement moins monstrueuse que moi si elle savait... Moi, si je me mets quasiment jamais en colère, c'est parce que je sais bien que je peux être très dangereuse. Disons que je suis pas tout à fait seule en moi... M'enfin, je suis pas là pour lui parler de moi là.

-Et dans la vie, nous faisons face à deux types de choses: celles sur lesquelles on a une prise, et celles sur lesquelles on en a pas. Par exemple, la santé. Imagine toi un mec, il mange bien 5 fruits et légumes par jour, il fait son jogging tout les dimanches, il boit 1 litre d'eau par jour et il fait du yoga tout les mardis pour être à l'abri du stress, il se lave bien les dents, il fait souvent des check up sur sa santé et tout ça, bref il a un train de vie irréprochable. Et bah un jour, paf, il a le cancer qui lui tombe sur le coin d'la gueule. Le type, il va se dire qu'il a pas été assez attentif à son corps et tout, alors que si. Et il va se rendre malheureux pour un truc qui est là mais que c'est absolument pas sa faute. Il pouvait pas prévoir. Bah pour toi c'est pareil, tu savais pas que t'avais ça en toi, ça s'est manifesté d'une façon assez tragique c'est vrai, mais t'as pas à penser que t'es un monstre pour autant. Ce qui est arrivé, c'est pas de ta faute. Tu pouvais pas imaginer ce qui allait se passer.

Je regarde le ciel en la serrant un peu plus contre moi. J'espère sincèrement qu'elle entendra ce que je lui dis.

-Et puis tu sais, je persiste à penser que ton pouvoir est génial. Je sais bien qu'il t'a apporté pas mal de choses négatives jusque là, mais c'est un peu comme un enfant. Si tu le renies, que tu le rejettes, il va forcément se rebiffer contre toi à un moment. Tandis que si tu fais attention à lui, tu pourras faire plein de trucs avec lui. Moi j'aurais bien voulu l'avoir ton pouvoir, parce que ressentir ce qui se passe quand on est un élément naturel, bah ça doit être juste géant. Je suis sûre que si t'apprends complètement à le maitriser ton pouvoir, tu peux l'aimer. Même le feu, y a des tas de trucs cools à faire, jor griller des chamallows sous les étoiles, allumer des pétards pour faire un feu d'artifice, quitter un bâtiment en flammes, y a tout un tas de choses à faire ! Faut juste que tu parviennes à le maitriser, et ça je peux t'aider pour ça, j'ai le pouvoir approprié.

Je redirige mon regard vers Arya et lui souris doucement, confiante et paisible. Bordel qu'est-ce que j'ai tartiné...