Because she's telepathist

En général, un rp, ça commence avec la journée du personnage. Et les rôlistes sont des sadiques en puissances. Ils ont eu une sale journée ? Ils se vengent sur leurs petits personnages. La vie d'un personnage fictif de rp doit être bien compliquée... Bah ouais; les rôlistes, ils se disent "j'ai eu une sale journée ! TOI AUSSI !" et BIM, le pauvre petit cœur qui avait rien demandé -normal, un personnage fictif ne risque pas de demander quoi que ce soit mais OSEF- en prend plein la poire. Avril ? ...En fait, j'ai passé une sale journée, et...
Herm.

"PUTAIN ELLE EST OU C'TE SALOPE ?!"

...Poétique. Avril, quoi. Son vocabulaire se veut profond, poétique, complexe, recherché et réfléchi. Comme elle.

"- PUTAIN MAIS MERDE QUOI CA FAIT UNE HEURE QUE JE LA CHERCHE CETTE POUFFIASSE SI JE LA TROUVE PAS JE LA BOUFFE.
- Euh, Avril... Tu cherches ta barrette là...? Pas besoin de te mettre dans un tel état pour si peu... Et puis ce n'est qu-
- TAGGLE TOI J'T'AI RIEN DEMANDE D'ABORD."

Avril. Féminine. Polie. Détendue. Délicate. La douceur incarnée. La preuve, puisqu'elle offrit avec toute l'affection dont elle est capable le pin de sa vie au jeune homme qui tentait désespérément de la calmer. Ne jamais essayer de calmer Avril. Ça marche pas. Tu te transforme juste en dommage collatéral. Là c'est sûr, il risque pas d'oublier... Avril, c'est un volcan. Quand elle explose, tu dois juste FUIR. La différence entre le volcan et elle, c'est qu'elle elle explose TRÈS SOUVENT. Le plus dangereux des deux ? Parfois, on se le demande... Sérieusement, un volcan, c'est une catastrophe naturelle. Avril, c'est une catastrophe naturelle engendrée par l'espèce humaine. Ouais, elle doit avoir un dieu volcan dans sa famille. Enfin, déjà faut-il croire un tantinet que cela existe.

Elle avait traverser l'établissement, en long, en large et en travers. Elle était là depuis une semaine. Elle avait vite appris à s'y retrouver; ce n'était pas si grand. Il fallait juste éviter les portes louches, ou être accompagnés pendant un moment, et puis VOILA. Là, elle la cherchait désespérément, cette fichue barrette. Oh, franchement, elle s'en foutait en fait. Elle s'attachait rarement les cheveux avec une barrette. En été, c'était couettes ou queues de cheval; même si l'une faisait gamin, elles avaient le mérite de lui dégager la nuque. Mais c'est Avril, et elle s'énerve POUR RIEN. Et puis, subitement...

Elle s'arrêta. Son antenne -oui, son antenne, t'sais, la mèche qui rebique TOUT LE TEMPS, là- se dressa sur sa tête. Elle écarquilla les yeux, regarda autour d'elle avec vivacité. Et elle se mit à hurler en gesticulant dans tous les sens.

"JE CAPTE UN TRUC JE CAPTE UN TRUC !!"

En plein couloir. Comme ça. Les gens -pas nombreux, mais tout de même- se tournèrent vers elle, surpris. Mais bon, ils devaient avoir l'habitude de ce genre de réaction -ouais, une nana qui gueule "JE CAPTE QUELQUE CHOSE" en plein couloir, ça devait arriver souvent- puisqu'ils se tournèrent vite avant de retourner à leur petites occupations. Et elle se barra en courant, oubliant subitement qu'elle avait, trente secondes plus tôt, envie de tout exploser en cherchant une f*cking barrette dont elle se contrefichait royalement.

"JE SUIS LA CHRISTIANOUNEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEET !"

Cette personne n'est pas télépathe. Cette personne n'est pas folle. Cette personne est juste trop balèze. Tu peux pas comprendre. AVRIL EST TROP FORTE POUR TOI. CEY TOUT. Et elle gueulait ça dans les couloirs en se tapant le sprint de sa vie. Avril, cherche pas, TEY TROP CLASSEUH. Ouais, t'as l'air super conne. Ça fait ton charme. Herm. Elle dévala les escaliers et... Chercha. Non, désolée. Attends, elle est déjà capable de sentir qu'il l'appelle, là, TOUTE DE SUITE, alors qu'elle est PAS TRÈS TRÈS A CÔTE, tu veux pas qu'en plus elle sache EXACTEMENT où il était ?! Si ? Va t'faire cuire un œuf de caille à la menthe ! Tss. Après vingt bonne minutes de recherche, elle le vit... Oui... Ses cheveux, cette dégaine... C'était... C'était... Oui, même après quatre ans sans l'avoir vu, la seule et unique d'ailleurs fois où elle le vit, elle était capable de le reconnaître. MAGIE.

"CHRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !"

Elle courrait vers lui, fit un dérapage contrôlé, respirant un bon coup avant de lui offrir un grand sourire et de parler correctement -à comprendre qu'elle ne hurlait pas-, heureuse de le revoir. Elle lui fit le hug de sa vie, avant.

"Ouaaaaah c'que tu as changééé ! Comment tu vas frérot ?"

"A-A-A-A-AVRIL??"

Elle ne capta même pas son étonnement pour le moins visible, flagrant, et qui s'entend, aussi. Herm. Avril, elle était comme ça avec tout le monde. Des fois, elle était tellement attentive à ce qui l'entourait qu'elle ne voyait même pas les gens, même quand ils étaient sous son nez. Elle entendait aussi rarement les autres. Ou elle sélectionnait ce qu'elle voulait entendre. C'est bien pratique, ça.

"Ouaaaaah c'que tu as changééé ! Comment tu vas frérot ?"

Il lui avait manqué, réellement. Cela faisait quelques mois qu'elle n'avait plus aucune nouvelles, et cela l'avait inquiétée... Beaucoup. Ses parents s'en étaient rendus comptes; en fait, tout le monde dans son entourage s'en était rendu compte, c'est pour dire. Dans sa dernière lettre, il lui disait qu'il partait pour une école, un pensionnat... Elle connaissait le contenu de chacune de ses lettres par cœur. Prismver. Elle n'avait pas pu oublié le nom de ce pensionnat.

"Mais...mais...mais...QU'EST-CE QUE TU FAIS ICI D'ABORD???!!!"

...Ouais, et elle ne lui avait pas non plus dit qu'elle allait débarquer, du coup. Ouais, c'est vrai qu'il n'était pas au courant qu'elle était là... Quand elle avait su qu'elle viendrait ici, elle avait failli tout péter. Elle voulait pas y aller. Même pour lui. Mais maintenant qu'elle était là, elle ne voulait plus rentrer. Juste pour lui. Ah, l'esprit de contradiction, me direz vous... Mais bon, voilà, Chris. Tu allais devoir supporter le boulet qu'elle était.

Elle lui offrit un sourire taquin -oui, elle en est capable !!- avant de lui tirer affectueusement la joue -elle adore ça et chez Chris, c'est maladif. C'était la première chose  qu'elle avait fait la première fois qu'elle l'avait rencontré; la seule, d'ailleurs-. Puis, elle la tapota gentiment, toujours le même sourire aux lèvres avant d'afficher une fausse moue boudeuse.

"Pfeuh, tu me revois après tant d'années, plusieurs mois sans donner de nouvelle, et c'est ta seule réaction ? Tu me vexe là, mon Chrissounet."

Il avait horreur de ses surnoms, et elle le savait. Pas pour rien qu'elle l'appelait de la sorte... La grande sœur qui taquine son petit frère, quoi. Puis elle se pencha et lui frotta sa tignasse -elle avait fait plein de noeuds haha- avec toute la tendresse dont elle était capable, c'est à dire E-NO-RME-MENT, avant de se pencher, de lui embrasser la joue -cette fois, vraiment avec tendresse- et de se redresser.

"Figure toi que je suis comme toi !... Apparemment !!"

Elle se sentit subitement con et enchaîna directement tentant vainement de noyer la connerie qu'elle venait de dire.

"Bref, j'ai été envoyée ici quoi... Je vais y passer le restant de ma scolarité. Tu vas plus pouvoir me fuir MWAH HA HA ♥"

Elle lui offrit un sourire faussement sadique. Il la connaissait. Elle ne l'est pas. Elle aime se battre, mais pas dans le but de faire mal à autrui. Juste... Bon, okay, maggle. Elle lui offrit un autre beau sourire, fermant les yeux et penchant un peu la tête sur le côté, les mains sur les hanches. Elle était juste heureuse de le revoir, de pouvoir apsser du temps avec lui. Car elle ne le lâcherait pas de si tôt. C'est son frérot après tout. ♥

"Et je vais bien. Alors, et toi ? Comment ça va ? Ton arrivée ici et tout et tout... Je veux TOUT savoir !"

Il n'avait pas l'air ravi. Vraiment. Et cette fois, notre power ranger s'en rendit compte. ATTENTION. SUSCEPTIBILITÉ ACTIVÉE. Action : faire une moue tout à fait équivoque. Avril, elle est pas empathique. Avril, elle n'est pas capable de lire dans les pensées, ni dans les cœurs. Ouais, sauf que là, c'est de Chris dont on parle. Son petit frère de cœur, celui qu'elle considère comme étant réellement indispensable à sa stabilité émotionnelle. Parce que d'un côté, il l'est. Surement est-il le seul qui soit capable de la calmer, qui puisse absolument tout lui demander. Parce que dans sa quête de vérité, elle a rencontré ce mioche tellement plus jeune mais qui, pourtant, se cherchait déjà lui-même, autant qu'elle. Parce qu'il est le seul qui l'ait toujours soutenue. Parce qu'il est le seul qu'elle ait toujours soutenu.

"C'est de ta faute aussi, débarquer comme ça sans prévenir !"

Ah. Ce détail LA. Elle esquissa un sourire et arqua un sourcil. Comment dire... Elle baissa la tête, toujours avec un sourire. Ouais, bah quand elle releva brusquement la tête, elle souriait PLUS TROP TROP. Plus à la "pardontuasditquoilàtuveuxquejetebouffestutefousdemoi ?", les sourcils froncé, les yeux écarquillés, les pupilles dilatées et les joues rosies. Et puis, ça alla en cresendo; de plus en plus en colère. Herm.

"...Tu as un peu coupé les ponts. Tu as un peu oublié de me donner de tes nouvelles. Tu as UN PEU oublié de me donner ta nouvelle adresse. Alors maintenant, explique moi UN PEU comment j'aurais pu te prévenir ?!"

Voilà. ÇA, c'est fait ! Toujours dans une moue jevaisteboufferdesuite, le surplombant de toute sa hauteur. Mais bon. Elle savait très bien que, même s'il lui faisait la pire des crasses, même s'il l'accusait d'un truc énorme, elle le pardonnerait. Ouais, mais là, elle était vexée. EST-CE QU'IL SAVAIT A QUEL POINT ELLE S’ÉTAIT INQUIÉTÉE POUR LUI CE DKJLDGSGADFJGSKJDF ?! Elle allait s'énerver. Vraiment. Elle avait besoin de taper... Quelque chose. Quelque chose comme... Ça.

Et BIM. Un pauvre type qui eu la fâcheuse idée de passer un petit peu trop prêt de notre furie servi de cible. Ouais. Elle avait besoin de se calmer. Pour se calmer, elle tape. Et elle allait pas taper son frérot, non mais !

"Aaaah ! Voilà. Nous disions."

Dodo le pauvre type. Coup de point dans le nez. Ça fait mal. La plupart des personnes autour restèrent bouche bée face à une telle violence purement gratuite. Mais bon. Elle était énervée, et il fallait bien qu'elle trouve un moyen de se calmer, autre que sur son frérot adoré. Alors voilà. Dommage collatéral. Quand je vous disait qu'elle était peut être plus dangereuse qu'un volcan, j'étais sérieuse... Elle lui fit un immense sourire, subitement revenue à sa joie initiale. Ouais. Flippant.

"Figure-toi que je suis comme toi !... Apparemment !!" Petit silence. "Bref, j'ai été envoyé ici quoi... Je vais y passer le restant de ma scolarité. Tu ne vas plus pouvoir me fuir MWAH HA HA ♥"

Elle se pencha vers lui, subitement vacillant entre l'envie incontrôlée de rire de sa tête pour le moins épique ou de revenir à son état dans lequel elle était plongée quelques secondes plus tôt. Et puis, finalement, la première solution s'afficha tout naturellement à son esprit : elle éclata d'un rire franc et pour le moins bruyant. Parce que c'est Avril.

"Ha ha ! Tu devrais voir ta tête !!"

Se tenant le ventre, elle se plia, toujours pliée... Ah bah ouais, pliée de rire. Pétée même. Morte. Se redressant, s'essuyant une larme au coin de l’œil, elle aperçut Ennui 1 se pointer, surement en représailles du pin foutu quelques secondes plus tôt. Ouais, sauf qu'Ennui 1 battu subitement retraite on ne sait comment. Visiblement, même lui il comprenait pas bien, m'enfin... Le regard flamboyant lui passa l'envie de revenir. Oui, tout cela pouvait paraître louche, mais Avril devait bien avouer que ce genre de choses arrivaient souvent... Étrange.

Son attention revint alors sur son petit voyeur préféré -bah quoi, c'est pas comme cela que cela s'appelle, ceux qui épient la vie privée des gens ?- et elle pencha un peu la tête, se rappelant soudain qu'il n'avait toujours pas répondu à sa toute première question.

"Oh fait, je peux savoir comment tu vas, ou je peux crever ?"