« I don't feel so insecure » [PV Jessica ♥]

Aujourd'hui était un jour pluvieux qui s'abattait sur l'île de Prismver et actuellement j'essayais plus ou moins de me concentrer sur ce que le professeur expliquait mais c'était en vain... De toute manière je n'ai pas vraiment besoin d'écouter c'est une théorie que je maîtrise parfaitement. Je soupirai et me tournai vers la fenêtre pour observer les gouttes ruisselant sur cette dernière. Combien de temps cela faisait-il que j'étais élève à Prismver? Un bon bout de temps désormais. Pourtant je n'avais pas encore réussi à changer quoique ce soit dans ma personnalité ni même avancé dans mes recherches à propos de ma demi-sœur cachée. Je ne fais plus grand chose en ce moment, mais c'est un avantage d'être plus ou moins surdouée car je n'ai pas besoin de suivre constamment les cours pour me permettre d'obtenir des excellents résultats au niveau scolaire. D'ailleurs, c'est bien la seule chose où je tire des résultats satisfaisants à mon plus grand damne. Je me permis de jeter un coup d’œil à ma montre et je constatai qu'il restait cinq minutes avant que la sonnerie ne retentisse.

Retournant à mon occupation précédente, totalement désintéressée par les paroles de mon professeur je songeais à mon avenir. Aurais-je la chance de changer et de m'affirmer un beau jour? Honnêtement je n'en sais rien mais je prie depuis de nombreuses années pour que ce soit le cas... Il y a également cette personne que je cherche désespéramment... J'avais beau dévisagé discrètement chacune de mes camarades aucunes ne me semblaient correspondre à l'idée que je m'étais faite pourtant elle faisait bien partie de ce pensionnat et j'ai sûrement dû la rencontrer une fois mais je ne le saurai probablement jamais. Toujours plongée dans mes pensées je n'entendis pas la sonnerie signifiant la fin de la journée sonnée jusqu'à ce qu'un de mes camarades me passe une main dans le visage pour me signaler qu'il était temps de partir. Je rougis en baissant la tête puis bredouilla un remerciement avant de me rendre à toute hâte hors de la salle de classe.
Je me stoppai dans ma course ne sachant pas vraiment où aller. Je regardai à travers la fenêtre et vis que la pluie avait redoublé d'intensité il était donc impossible de me rendre dehors à moins que je ne veuille être trempée ou attraper un rhume. Je réfléchis quelques instants et j'ôtais pour l'un des nombreux salons qui se trouvaient au rez-de-chaussée. Durant mon trajet je pus voir que de nombreux élèves avaient décidé de retourner soit dans leur chambre en courant à toute vitesse, leur cartable sur la tête ou de rester dans le bâtiment et de s'installer un peu partout entre amis. « Amis » ce mot m'était inconnu car je ne savais vraiment pas ce qu'étais l'amitié, du moins j'en connaissais les notions mais c'était une chose étrangère pour moi. Je sentis les larmes me montaient aux yeux et j'accélérai le pas arrivant à destination et choisissant un des salons le plus éloigné de ceux bondés par les autres personnes.

Pénétrant dans la vaste pièce je remarquai à nouveau que cette école était vraiment magnifique et regorgeait de surprises plus folles les unes que les autres. Toujours vêtue de l'uniforme je m'attachai les cheveux et m'installai confortablement dans l'un des luxueux sièges présent dans le salon. Je me servis alors du thé, cette boisson divine qu'adorait savourer les anglais, sortis un livre d'un célèbre auteur français et me mis à le lire paisiblement dans le calme consciente que personne ne viendrait me voir de toute manière...

Toujours confortablement installée et plongée dans mon bouquin je ne fis pas la moindre attention à l'adolescente qui s'était invitée dans le salon dans la plus grande des discrétions. Je ne réagis qu'au moment où elle s'adressa à moi, avec un petit sursaut je levai timidement les yeux en direction de cette dernière pour tenter de l'identifier. En la détaillant quelque peu je crus me souvenir qu'elle était également élève de la classe A et était plus âgée que moi... Ah oui je m'en rappelle! C'est cette fille que l'on qualifie « d'alcoolique »... Un surnom peu flatteur mais il ne faut pas se fier au vilaine rumeur à propos des autres, surtout qu'elle paraissait plutôt douce. Je lui fis un discret et polie salut de la tête et me replongeai dans ma lecture en espérant qu'elle puisse oublier ma présence mais c'était peine perdue. Alors que la jeune femme s'installait à son tour, je décernai au bruit qu'elle devait chercher quelque chose dans son sac puis jetant un coup d’œil discret je la vis sortir une flasque de whisky... Au moment même je ne savais même plus si je devais rire intérieurement de cette rumeur ou y croire sérieusement! Ne me voyant sûrement pas réagir face à sa présence elle s'adressa de nouveau à moi.

« Tu aimes lire? C'est vrai que ça passe le temps, c'est une bonne activité. »

Elle avait parlé en québécois, une bien jolie langue qu'était celle de mon père et que j'avais apprise. Alors que j'allais lâcher une vague réponse, je tiltai seulement le fait que ce soit du québécois... Surprise je lâchai mon livre qui tomba au sol dans un bruit lourd et dévisagea la jeune femme. Était-il possible que ce soit...? Non bien sûr que non, elle était intelligente et devait sûrement maîtriser plusieurs langues. Enfin c'est ce que je me persuadais de croire... Puis prenant conscience de la situation dans laquelle je fixais impoliment l'adolescente je rougis et baissai la tête en bafouillant des excuses pendant que je ramassais mon ouvrage. Essayant tant bien que mal de reprendre un semblant de contenance, je répondis timidement à sa question précédente.

« Oui j'aime lire, je trouve ça fort intéressant de découvrir à chaque livre une histoire, une philosophie ainsi qu'un point de vue différent. C'est avant tout pour enrichir ma culture mais je ne vois pas le temps passé dès que je suis plongée dans une des nombreuses œuvre qu'ils existent... »

Je ne savais pas si cette réponse allait la satisfaire mais néanmoins la présence de cette jeune femme m'était rassurante. Alors que je prenais discrètement ma tasse de thé, je constatai que le temps empiré faisait maintenant place à l'orage. Soupirant de cette vue qui pénétrait la fenêtre je m'enfonçai un peu plus dans le fauteuil et repris paisiblement ma lecture sachant pertinemment que je n'étais pas intéressante aux yeux d'autrui, cette pensée me fit monter les larmes aux yeux.