Confidences pour confidences ... [Pv Betsouille ♥]

Une porte qui s’ouvre, doucement; celle des cuisines de Prismver. Ta tête, blonde, qui apparait au ralentit juste derrière le battant. Tes yeux qui font le tour de la pièce, pour tenter de trouver celle que tu es venue chercher en entrant ici. Dans son royaume. Mais, tu n’aperçois personne, alors tu pénètres finalement dans la salle, tes roues glissant lentement sur le sol, avant que ne s’élève ta voix ; timide, incertaine.

« Betsabe ? »

Tu es certaine qu’elle est là, elle t’a dit que ce serait le cas. Or, Betsabe est quelqu’un qui fait ce qu’elle dit ; c’est aussi pour ça que tu l’apprécies. Mais, ce qui t’as poussée à te déplacer jusqu’ici, à une heure où les élèves sont plutôt dehors avec leurs amis que dans le réfectoire, c’est une autre des qualités de la jeune femme : sa capacité à l’écoute. Tu sais que tu peux te confier à elle, parce que la première fois que tu l’as fait, c’était de manière totalement irréfléchie ; tu ne t’étais pas posée de questions, tu lui avais confié tes problèmes et Dieu seul sait à quel point il est rare que tu agisses ainsi.

La raison qui t’avais poussée à venir ? Il n’y en avait pas toujours une, parfois, tu paissais la voir, comme ça, sur un coup de tête, par simple envie de lui parler. Aujourd’hui, tu avais bien quelque chose sur  le cœur, dont tu avais besoin de te débarrasser en venant discuter avec elle ; elle et son chocolat chaud magique, aussi bien pour les papilles que pour le moral. Ce problème ? La scène du réfectoire.
Il y a deux jours, une vérité que tu cherchais à nier t’avais éclatée à la figure : Drew te mentais. Et, une fois cette vanne-là ouverte, de nombreuses autres révélations dont tu ne te doutais absolument pas – ni de près ni de loin – avaient inondées la pièce, trop nombreuses pour toi ; tu t’y étais noyée. Aujourd’hui, tu cherchais à remonter à la surface, vite, avant de couler plus profond encore. Tu détestais rester à te morfondre sur toi-même, tu avais assez donné après l’accident de bus pour toute ta vie ; d’autant plus que, dans l’histoire, tu n’étais pas la seule à avoir été blessée, pour être honnête. Alors, tu cherchais une main pour t’accrocher et celle de Betsabe était toute indiquée pour ça.

Finalement, tu vis enfin la cuisinière, à qui tu adressas un léger sourire, presque terne comparé à ceux habituellement rayonnants auxquels tous avaient droit. « Aussi belle que d’habitude » fut ta première pensée en la voyant ; l’argentine avait cette beauté un peu sauvage qui te rendait admirative, avec ses longs cheveux bruns bouclés et sa peau hâlée. La seconde fut une sorte de soulagement intense.

« Je n’arrive pas trop tard pour goûter à ce cacao dont tu m’as vanté les mérites ? »

Ce n’était pas vraiment le plus important, le chocolat – sa magie n’était doublement efficace qu’accompagné de celle qui le préparait – mais il était étrangement plus facile de parler autour de cette boisson, de préférence encore fumante. Les confidences viendraient alors toutes seules, comme toujours, quand elles en auraient envie.