Petit poney, stop le joins!

Ce matin, en te réveillant, t’avais eu une envie soudaine d’aller à la plage. Pourquoi ? Aucune idée. Ca t’es venu comme ça, d’un coup. Enfin, c’est surtout que t’avais envie de te promener en poney, sans personne pour t’observer. T’avais attrapé les premiers vêtements qui étaient tombés sous la main, une robe bleu fluo avec un foulard rose accompagné par un bonnet rose, et étais partie. En route pour la plage ! Pour une fois t’avais laissé ton appareil dans ta chambre, t’avais assez confiance en tes camarades pour être à peu près sûre qu’ils n’y toucheraient pas.
En chemin tu n’arrêtais pas de courir et sautiller de partout, trop heureuse de pouvoir enfin te transformer à l’abris des regards des autres. Parce que quand tu te transformes t’es obligée d’enlever tout ce que t’as sur toi, sinon tes vêtements se déchirent et ça craint à mort.
Quand t’arrives enfin sur le sable, tu te rends compte que t’avais raison. Il y a personne ici. Cherchant un petit coin que tu serais capable de reconnaître n’importe quand, tu te déshabilles et enfouit tes vêtements sur le sable, mettant des galets dessus pour repérer plus facilement.
Tu te transformes ensuite et va faire quelques tours de plage, galopant à toute allure. Ca te faisait du bien, depuis le temps que tu voulais le faire. Même si tu pouvais le faire au pensionnat, tu évitais. Parce que voir tout le monde courir vers toi pour ensuite qu’ils puissent tous faire un tour sur toi, très peu pour toi.
Au bout d’un long moment tu reviens au galop dans l’intention de te rhabiller, mais trop tard. Il y a une fille qui s’est allongée juste à côté de ta cachette. Trop tard pour t’arrêter. Tu lui fonces dedans. Tu fais demi-tour et reviens vers elle. Elle se met à te caresser, t’avais toujours ton bonnet sur toi et tu l’avais oublié. Mais il serait peut-être tant que tu reprennes forme humaine non ? Ah si, t’y as aussi pensé. Tu te transformes petit à petit, pour ne pas trop la choquer. Mais ça la choque quand même. Elle sort en vitesse un haut et un bas de plage, dix fois trop grand pour toi. Dommage que t’as pas ton appareil. Ça aurait été une superbe photo. Lorsqu’elle se retourne t’en profites pour enlever tes vêtements de sous le sable et rhabilles en vitesse, remettant ton bonnet jaune sur ta tête, puis va devant la fille et affiche un énorme sourire.

— Salut ! Moi c’est Mabel !

Pas la peine que tu lui dises quel est ton pouvoir, si elle l’a pas devinée c’est qu’elle est une sacrée cruche quand même. Avisant ce qu’elle avait à la main, tu l’attrapas. Oh, c’est pas bon ça. Elle a sûrement du te prendre pour une hallucination au départ. Tu le lui repasses puis affiche une petite moue sévère.

— C’est pas bon pour la santé ça !

T’es trop mignonne comme ça. Ça risque pas de fonctionner.

Lolitta… Tu trouves ça joli, même si tu n’y aurais jamais pensé. Etre debout c’est bien un instant, mais non. Tu t’assois à côté d’elle en tailleur et la regarde, tout sourire. Quand elle te tend soin joint tu le repousses d’un signe de tête négatif. Non, très peu pour toi. Enfin, t’y as déjà goûté une fois, dans une party, mais sinon t’aimes pas en prendre.
Sa réflexion te fais réfléchir. Pourquoi est-ce que tu n’as pas réfléchit ? Oh, tout simplement parce que tu ne réfléchis -presque- jamais. Et puis si jamais quelqu’un t’aurais vu, tu serais simplement partie au galop. Voilà, problème réglé. Attends, elle vient de dire que t’es choupi non ? Choupi… Ah, chou d’accord. Tu souris et te tournes vers elle.

{color=#ef70be]— Si je suis choupi, tu peux bien arrêter de prendre ça, juste pour moi.[/color]

Et là tu fais les yeux les plus mignons que tu puisses faire. Trop kawaii et tout ça. Mais tu craques et explose de rire. Non. Tu ne te trouves pas convaincante du tout. Rabattant ton bonnet sur tes cheveux roses, tu ramènes tes jambes entre tes bras et pose ton genoux sous ton menton. Hmm. Le vent qui souffle te fais du bien. Quand elle te demande dans quelle classe t’es, tu reste un moment sans répondre. Tu sais que certains ont des préjugés sur ta classe, comme quoi vous êtes tous des arrogants et compagnie, mais tu décides d’être sincère. Tu tournes ta tête vers elle et c’est avec un grand sourire que tu lui réponds.

— Je suis en A et en 3ème année ! Et toi ?

Elle est certainement beaucoup plus âgée que toi. Mais ça ne t’empêche pas de vouloir être sympa avec elle. Trop de calme. Beaucoup trop de calme. Tu te relèves, époussettes le sable qui s’est mis sur ta robe puis commences à la tirer par la main pour qu’elle se lève.

— Viens ! On va se promener ! J’aime pas rester sur place.

Toi, capricieuse ? Pas du tout. Ou seulement un petit peu.

Tu la vois se lever difficilement, puis jeter le joint par terre. Un sourire s’affiche sur ton visage et tu te retiens de sauter de joie. Elle te sourit ensuite et vous commencer à marcher, main dans la main. Le vent souffle légèrement, tu as l’impression d’être dans un film, où tout est toujours heureux. L’envie d’immortaliser ce moment est plus fort que toi, mais avec un soupir tu te souviens que tu n’as pas ton appareil. Dommage. Elle t’annonce qu’elle est en E et en 4ème année. Surprise, tu la regardes étonnée. Tu pensais qu’elle était plus âgée que toi, mais cela ne te gêne pas vraiment.

Ta main serrant toujours la sienne, tu la serres un peu plus et ton sourire s’allonge encore plus lorsque tu te rends compte qu’elle ne la retire pas. Puis, sans que tu ne saches comment, tu te retrouves allongée par terre, à côté de Lolitta qui est complètement morte de rire à côté de toi. Son hilarité te contamine et tu te mets à ton tour à rire, puis te relèves doucement pour essuyer le sable de ta robe et tes genoux.

Tu te retournes vers elle, prête à repartir.

— Se baigner ? Euh…

Tu regardes d’un air hésitant la mer qui à l’air froide, puis tournes ton regard vers Lolitta, qui avait déjà enlevé ses vêtements. Un haussement de d’épaule, et tu la rejoins, courant vers l’eau puis sautant sur elle, puis ensuite vous retrouver étalée par-terre, comme tout à l’heure.

Rigolant de plus belle, tu te lèves et avance un peu, dos au large, un énorme sourire aux lèvres.

— Viens ! C’est bien et pas profond !

Toi, réticente au départ ? Mais non, pas le moins du monde. Peut-être un peu frileuse, mais maintenant que tu es dans l’eau, c’est complètement passé.

Vous n’arrêtez pas de rigoler, toute les deux, et à un moment elle disparaît. Tu tournes sur toi, la cherchant du regard, quand tu sens quelqu’un te soulever. Morte de rire, tu t’accroches à ses cheveux. Puis, sans que tu t’y attendes, elle te jette dans l’eau. Tu restes un instant sous l’eau, appréciant le fait d’être entièrement immergée, puis ressort, les cheveux entièrement lisses pour une fois. Lolitta sors de l’eau, te proposant de la rejoindre.

— Oui ! J’arrive !

Courant, ralentie par l’eau, tu arrives finalement près de ton aînée et t’assoies à côté d’elle, en profitant pour t’étirer et t’allonger sur elle. Elle s’enroule dans une serviette. Toi, tu n’en as pas. En même temps tu n’avais pas vraiment prévu de te baigner, donc ça se comprend. Tant pis. Tu te lèves, va chercher tes vêtements éparpillés sur la plage, puis te rhabilles. C’est le moment que choisis la E pour allumer une cigarette. Croisant les bras, tu t’assoies à une distance raisonnable de l’odeur de la fumée, puis ne parle plus. Oui, tu te mets à bouder comme une petite fille, mais dans ta tête tu en es encore une. Et puis tu lui as déjà dit que t’aimes pas ça, les cigarettes. Enfin c’était un joint, mais dans ton esprit c’est la même chose.

Au bout d’un long moment tu te rapproches d’elle, t’assois puis lui fait un énorme sourire.

— Dis, t’as un copain ?

Ton esprit de petite fille ne peut pas savoir que cette question peut gêner certaines personnes. Pour toi, c’est un sujet de conversation comme un autre.