Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom !

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Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ;

Céleste venait de terminer sa longue, et éprouvante journée de cours. Fatiguée, la demoiselle désirait être seule, afin de réviser son texte pour une pièce de théâtre. Fière d'avoir une fois de plus décrocher le premier rôle, la jeune femme se dirigeait vers la salle de musique, d'un pas assuré. Elle avait hâte de montrer ses talents d'actrices, bien qu'une fois de plus, sa mère ne serait pas là pour la voir. À cette heure si tardive, l'adolescente savait qu'aucun étudiant on professeur ne la dérangerait. Alors qu'elle arrivait devant la salle de classe, une voix forte -appartenant visiblement à un homme, mais dénuée d'émotion atteignit ses petites oreilles. Le jouvenceau semblait être en pleine lecture de Roméo et Julienne, l'une des pièces préférées de Céleste. Non pas parce que l'histoire d'amour des deux protagonistes était merveilleuse, mais car la fin se trouvait tragique. Les fins euphoriques n'étaient pas pour l'italienne. Écoutant le récit du jeune homme, silencieusement, la donzelle pu alors toiser sa physionomie avantageuse. Il avait d'épais cheveux paille, qui dansaient sur sa nuque, un visage fin et blême, avec de jolis iris, bien qu'un peu étranges. Celui-ci avait l'air de toiser le mètre quatre-vingt, ce qui était plutôt grand à côté de Céleste. D'ailleurs, notre amie sentait son cœur battre la chamade, et ses pommettes viraient au rouge. L'italienne tenta de se cacher pour ne pas que le professeur ne la voit dans cet état, qu'elle n'arrivait pas à expliquer. Mais, par maladresse, ses pieds se prirent dans le coin de la porte, et la jouvencelle se ramassa lamentablement au sol, devant le blondinet. Rouge de honte, mais aussi de gène, la fillette détourna le regard, dans un petit rire nerveux :

- Haha... Bonjour, désolée de vous déranger alors que vous répétiez...

Cela ne lui ressemblait pas du tout de se montrer aussi introvertie avec un mâle, qu'est qu'il lui arrivait aujourd'hui ? Secouant la tête pour tenter de reprendre ses esprits, Céleste se redressa, en prenant garde de ne pas croiser le regard envoûtant du jeune homme. La donzelle savait qu'elle serait capable de céder au charme de l'allemand, et celle-ci ne voulait pas tomber amoureuse une seconde fois, c'était trop douloureux. Peut être que son compagnon n'était pas le genre de mâle à enchaîner les conquêtes, mais l'italienne prenait ses précautions. Même si on ne tombait pas amoureux au premier regard, l'amour de la littérature que semblait porter Zack pourrait bien la faire craquer une seconde fois, bien que son jeu d'acteur était mauvais. Une petite voix chuchotait à la demoiselle de l'aider, mais son corps refusait de s'approcher d'avantage de lui :

- Ce n'est pas contre vous... Mais vous avez vraiment un mauvais jeu d'acteur...

L'adolescente ne cherchait ni à critiquer, ni à être blessante, elle voulait juste aider l'allemand à s'améliorer, car il semblait vraiment désespéré. Peut-être qu'il n'avait pas comprit les sentiments de Roméo correctement, ou alors il n'était naturellement pas doué.

- Vous avez compris ce que ressent Roméo au moins ?

Se penchant doucement sur la scène que jouait son professeur, celle-ci remarqua qu'il s'agissait de la scène II, de l'acte II, la plus connue. Céleste parcourra rapidement les quelques répliques de Juliette, afin de les mémoriser rapidement, cela n'était pas la première fois qu'elle jouait cette pièce :

- Bon... Ce n'est pas drôle de répéter seul... Je dois l'admettre... Je fais du théâtre depuis toute petite, si vous voulez je peux vous aider. Je jouerais Juliette.

Et voilà, l'italienne cherchait à se rapprocher du joli jouvenceau. La demoiselle avait vraiment hésité avant de lui proposer son aide, par peur d'être blessée à nouveau. Notre amie savait pertinemment qu'elle tomberait un jour amoureuse du blondinet, il était mignon, attachant, et aimait les livres, tout comme elle. De plus, c'était un professeur, ce dernier refuserait sûrement d'avoir une relation avec élève. Mais peu importe si cela était douloureux, on a qu'une vie, autant profiter. Puis, si elle avait le cœur brisé, Céleste savait que Rafael serait là pour l'épauler.

- C'est à vous de commencer.

Prenant une profonde inspiration, Céleste attendit la première réplique de Roméo.

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Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom !

Après une longue journée à remplir les cerveaux de petits élèves, quoi de mieux qu'une pause théâtre ? Rien. En plus, au vu de certains élèves, le jeune professeur s'est dit que peu d'entre eux devaient aimer les merveilles de Shakespeare ou de Molière. Seul, le jeune homme se dirigea vers la salle de musique, elle était très grande, ce qui permettait d'avoir une magnifique résonance et aussi une très bonne isolation. Ainsi personne ne pourrait entre sa performance. Quoique depuis les vacances il devait avoir fait des progrès, il ne pouvait pas rester aussi nul, c'était inconcevable, et en même temps une insulte envers tout les grand dramaturges de la Terre ! Sans attendre il posa son sac en bandoulière dans un coin de la pièce et fouilla dedans. Il en sortit un livre au hasard: "Roméo et Juliette", merveilleux. Il se dirigea sans se poser de questions vers la scène deux de l'acte deux. Il avait des frissons rien qu'en pensant à ce passage qui affectionnait particulièrement. Prenant une grande inspiration, le blond commença son interprétation.

- Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ?Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil !

Le professeur ne remarqua pas que son interprétation était digne de celle d'une pomme de terre, il ne remarqua pas non plus qu'une élève s'était aventurée dans la pièce et qu'elle s'était lamentablement vautrée sur le sol. Zack eut un petit sursaut en entendant tout ce vacarme, il n'aimait pas particulièrement être dérangé en pleine réplétion, encore moins par une jeune femme. Notre ami était assez timide en dehors des cours. Elle faisait plutôt jeune et était d'une agréable couleur tomate. Tomate ? Sûrement une trop forte exposition au soleil. Avant même que le jeune n'ait pu prononcer un mot, la jeune femme le critiqua sur son jeu d'acteur. Pas la peine d'en rajouter, il savait bien qu'il était nul. Mais quand même, ça ne fait jamais plaisir de se faire critiquer. Surtout par plus jeune que soit.

- Vous avez compris ce que ressent Roméo au moins ?

Elle était gonflée cette question ! Bien sur qu'il avait compris ce que ressentait Roméo ! C'est un peu le but de son pouvoir non mais ! Au lieu de vraiment se fâcher, il émit juste un léger grognement à peine audible. Après tout comme "la critique constructive est un levier du progrès". Il regarda longuement la jeune femme, elle faisait vraiment minuscule à côté de lui, une vraie petite poupée. Mais celle ci s'était déjà déplacée vers la scène, et prit le petit ouvrage de Zack. Elle lisait à une de ses vitesses. Soudain elle lui proposa d'être sa partenaire de jeu. Le blond ne savait pas quoi dire, il avait l'habitude d'être seul, sur scène et dans la vie de tous les jours d'ailleurs. Mais comment refusé un service d'une élève qui paraissait avoir un minimum de culture ? zack s'éclaircit la voix et regarda à nouveaux la jeune femme dans les yeux.

- Volontiers, peut être qu'un partenaire de jeu pourra me faire progresser. Nous recommencerons du début si vous le voulez bien.

Il reprit délicatement le petit ouvrage des mains de l'élève et regarda son texte, d'assez près car cet étourdit avait encore oublié ses lunettes dans son studio, quel idiot il pouvait être parfois. Essayant de faire du mieux qu'il pouvait, il recommença à réciter sa tirade.

- Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ?Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! [...] Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! que ne suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue !

S'il pouvait ne serait-ce, ne faire ressentir qu'un tiers de ce qu'il ressentait à son public, le professeur serait comblé, tout se romantisme, dans ce langage plus soutenus, ça lui donnait envie de pleurer. En temps qu'enseignant, cela ne se faisait pas trop. Il tenta de retenir ses larmes. Il sentit quand même une perler sur sa joue. Bon c'était mieux que la dernière fois ou il avait lu "Les Misérables" à la bibliothèque et qu'il avait du sortir de cette dernière car soit disant, il faisait trop de bruit en pleurant. Il essuya rapidement cette petite larme et observa la jeune femme, qui devait se demander comment un nul pareil arrivait à pleurer pour cette pièce.

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Céleste ne pu s'empêcher d'être surprise lorsque celle-ci remarqua la larme qui perlait sur sa joue. Il était bien rare qu'une personne comprenne aussi bien qu'elle une pièce, et surtout un homme. Pour la demoiselle, ils n'étaient que des brutes, dénués de sentiment. Souriant d'un air attendrissant à son professeur afin de le réconforter, la jeune femme reprit une profonde inspiration. Bien que notre amie avait souvent joué en public, elle se sentait horriblement gêné face au joli blond. Son charme était vraiment envoûtant, le rôle de Roméo lui allait à merveille. Malgré qu'il ne le jouait pas à la perfection mais, on sentait que le jouvenceau y mettait tout son cœur pour progresser. Ce type était l'homme parfait ou quoi !? Du moins, il ressemblait à ce que recherchait Céleste. S'approchant doucement de son professeur, la donzelle posa ses petites mains doucement sur les siennes. Une douce chaleur s'en émanait :

- Je ... Je n'ai jamais vu un homme pleurer ainsi pour une pièce... Vous... Vous me surprenez...

Rougissant discrètement, l'italienne retira ses mains soudainement, lorsqu'elle se rendit compte de son geste :

- Je suis désolée !

Se courbant en avant, la jouvencelle murmura qu'elle était désolée, plusieurs fois, puis détourna le regard, une nouvelle fois. Cela ne lui ressemblait vraiment, même s'il était son professeur, il restait un homme, une proie. Jamais la demoiselle ne s'était montrée aussi introvertie avec eux. Ce type l'avait envoûtée ou quoi ?

Bref, Céleste ne devait pas oublier son objectif principal, aider le jouvenceau à améliorer son jeu d'acteur. Prenant son rôle de Juliette plutôt au sérieux, elle récita sa réplique, d'un air mélancolique, et à la fois d'espoir :

- Hélas !

Il était évident que l'italienne n'était plus la même lorsque celle-ci jouait, elle semblait plus calme, moins dévergondée.

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Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom !

C'était assez gênant, être ainsi observé en train de jouer, et par une jeune femme en plus ! Non, c'était son élève, il ne ferrait rien avec elle, sa place était en jeu, puis ses élèves étaient si jeunes. Soudain, sans qu'il ne puisse en douter, la jeune femme lui pris les mains. Il était peu habitué à un contact aussi étroit avec quelqu'un, toujours enfermé dans sa bulle, il ne sortait guère et il n'avait jamais eu de vraies relations avec qui que ce soit. Il tenta pourtant de garder son calme, c'était lui l'adulte dans l'histoire. Mais il n'eut pas besoins de faire grand chose, la jeune femme avait par elle même retiré ses paumes. Le compliment qu'elle lui avait fait précédemment rattrapait tout, et puis pour une fois personne ne le regardait d'un air étrange, se demandant ce qu'il avait bien pu fumé au préalable. Il sourit à la jeune femme, ce sourire se voulait rassurant, c'était son rôle.

- Ce n'est rien mademoiselle, continuez donc.

Elle n'arrêtait pas de se courber devant lui, pourquoi en faire autant ? C'était le coup de l'émotion, il pouvait comprendre cela. Il était le roi de l'émotivité, surtout en ce qui concerne le théâtre. Elle semblait si calme et timide, et pourtant, Zack sentait en elle d'autres qualités, sa façon de jouer indiquait une grande confiance en elle. Cette timidité n'était donc que passagère. Peut être était elle due au fait qu'il était son professeur de philosophie, et que se retrouver avec lui dans une pièce, en tête à tête, était un peu cocasse. Il avait envie de la rassurer, mais s'il avait mal interprété ses émotions, il passerait pour un horrible pervers. C'est sans attendre que la jeune femme repris le rôle de Juliette.

- Hélas.

Un frisson parcourut le dos du jeune enseignant. Un mot de Shakespeare mélangé à la grâce de la jeune fille. Une chose aussi simple, mais rare, que cela pouvait le faire vibrer, il eut même du mal à réaliser que c'était son tour. Regardant de plus près son texte, et se maudissant intérieurement d'avoir oublié ses précieuses lunettes, il enchaîna.

- Elle parle ! Oh ! parle encore, ange resplendissant !Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en amère pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs !

Zack n'avait qu'une envie, que cette jeune élève continue à jouer, elle allait dans quelques instants prononcer une des réplique les plus mythiques de la pièce, il frétillait d'impatience, un sourire de bonheur pouvait se lire sur son visage. Cet endroit recelait bien de trésors.

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Un frisson sembla parcourir le jeune professeur. Le regardant avec un léger sourire, Céleste l'invita à poursuivre sa réplique, déçue de ne pas pouvoir se comporter comme habituellement. Elle aurait peut-être eu une chance de coucher avec ce bel homme. Cependant, la demoiselle était heureuse d'avoir quelqu'un qui partageait son amour pour la littérature. Peut être aimait-il l'art aussi ! Et la musique ! Tant pis pour la réplique, elle sera pour plus tard, même si le blond frétillait d'impatience à l'idée d'entendre la réplique la plus célèbre de la pièce :

- Désolée d'être indiscrète mais... Vous avez cet amour de la littérature depuis quand ? Vous aimez l'art ? La musique ?

Tu poses trop de questions petite Céleste ! Ton professeur va finir par te prendre pour une staĺkeuse.

- Vous écrivez aussi ? C'est une activité passionnante ! Et instructive...

L'italienne se sentit niaise après avoir posé cette question. Ce dernier était professeur de philosophie, il semblait évident que celui-ci pratiquait l'écriture. Un peu gênée, elle reprit son rôle de Juliette à la perfection. Mêlant moult mouvements à sa réplique :

- ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ?
Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet.

Toisant son professeur d'un air embarrassé, Céleste attendait le petit aparté de Roméo, afin de continuer.

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Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom !

Le jeune homme eut une petite moue déçue lorsqu'il remarqua que la jeune femme ne récitait plus la tirade de Juliette, elle lui posa des questions plutôt intimes et assez inattendues. Ces dernières eurent pour effet de faire sourire Zack. Tant que ça touchait l'art, la musique, ce n'était pas gênant. Il aimait ce sujet de conversation, même s'il avait toujours un petit pincement au coeur car c'est grâce à sa mère qu'il a pu découvrir une telle passion. Il n'eut cependant pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle le questionnait encore. S'il aimait écrire, oui fort heureusement puisuq eça faisait partit de son métier, il pardonna bien vite à la jeune fille qui semblait un peu embarrassée. C'est vrai, un prof ça fait toujours un peu peur, on a l'habitude qu'ils vous grognent dessus dès que vous changez de sujet. Mais Zack n'était pas comme ça. Il s'assit sur la scène et regarda la jeune femme. Il voulait répondre à son petit interrogatoire, mais l'élève ne l'avait pas entendue de cette oreille. Elle continua à réciter son texte, au grand plaisir de notre ami.

- ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet.

C'était vraiment très beau, une interprétation divine. Normalement, personne n'est parfait, mais la. Zack restait bouche bée, en transe tellement l'interprétation était belle. Une nouvelle fois il se mordit la lèvre pour ne pas pleurer comme une madeleine. Même s'il savait que cette demoiselle comprendrait, il ne voulait pas, par respect pour elle et par bienséance. Il fut à la fois déçu et soulagé de pouvoir reprendre ses esprits quand elle eut finit sa récitation. À son tour maintenant, mais avant, il allait répondre à ses questions. Il était pareils à son âge, il assommait son professeur de philosophie de questions.

- Vous voyez, ma passion pour l'art, et je parle de tous les types d'arts, me vient simplement de ma mère. Ensuite mon pouvoir qui me permet de ressentir les oeuvres mieux que quiconque m'aide beaucoup aussi. J'aimerais pratiquer, mais je ne suis pas assez doué, dit il dans un petit rire, et vous mademoiselle ?

Il avait un peu laissé Roméo de côté, lui aussi voulait en savoir plus sur cette jeune demoiselle, il aurait aimé avoir un millier d'élèves comme ça, il parlait un peut vite, il ne connaissait pas encore tous les élèves de cet établissement, mais celle ci était pour le moment, une de ses favorites.

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Le jeune professeur était bouche bée face à l'interprétation de Céleste. Il semblait même retenir les émotions qui le submergeait. L'homme se mordait la lèvre de façon un peu trop voyante. Cela ne dérangeait pas l'italienne qu'il pleure, au contraire. Elle aimait les sentiments sincères. C'est peut-être pour ça que notre amie se sentait mal à l'aise, et ne pouvait se comporter comme habituellement. Alors que Céleste jouait avec l'une de ses mèches de cheveux, en attendant l'apparté de Roméo, le blond préféra répondre à ses questions, pour son plus grand bonheur. Apparemment, sa passion pour l'art et la littérature lui venait également de sa mère. Chouette... Un point commun ! De plus, son pouvoir lui permettait de ressentir les sentiments qui s'émanaient d'une oeuvre. L'italienne était en pleine admiration, des étoiles pétillaient même dans ses grands yeux, brûlant de curiosité. Sa joie fut aussi immense lorsqu'il lui reposa la même question. Bien qu'elle n'aimait pas parler d'elle, la demoiselle ne pouvait rester indifférente au fait que l'allemand s'intéressait à elle :

- Ma passion pour l'art et la littérature me vient également de ma mère, murmura Céleste, d'un air mélancolique. De plus, mon pouvoir m'a permis d'améliorer la qualité de mes récits. Je peux écrire le futur...

Un pouvoir un peu trop puissant pour une gamine de seize ans, il fallait l'admettre. Mais, la jouvencelle n'en abusait pas, et ne s'en était servit que de rares fois. Fixant le blondinet d'un petit sourire, la donzelle poursuivit :

- C'est à vous Monsieur !

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Ils avaient un point commun, tout les deux des mères artistes, sauf que celle de Zack n'était plus la pour voir son fils se servir de son pouvoir. Le jeune homme chassa vite cette vilaine pensée de sa tête et regarda à nouveau la jeune femme, elle lui parlait de son pouvoir. Une minute, elle pouvait écrire le futur ? C'était un pouvoir bien dangereux pour une si jeune personne, heureusement qu'ils étaient bien encadrés dans cet établissement, et qu'on pouvait limiter l'effet de ces derniers. Elle le sortit de ses pensées en le rappelant à l'ordre. Ah oui c'est vrai, la pièce ! Pauvre Roméo, il avait été lamentablement mis sur le côté, pendant la scène du balcon en plus. Honte sur toi Zack. Bon ça ne devait pas déranger le dramaturge, l'interprétation du professeur à du le faire se retourner dans sa tombe tellement de fois qu'il devait s'être envolé à force de tourner. Qu'importe, le jeune homme reprit la parole comme si cette petite aparté n'avait jamais eu lieu.

- Dois-je l'écouter encore ou lui répondre ?

Tient ça lui rappelait la dernière fois qu'il avait été voir cette pièce, l'amour un peu trop parfait des deux jeunes gens lui avait fait penser à certains texte qui se moquaient souvent de ce genre de romance, ce qui était vraiment risible. Ah non ça n'allait pas recommencer, il en avait marre de ne pas contrôler ses émotions. Mais tout de même, c'est vrai quoi. Soudain sans s'en rendre compte, Zack était plier en deux en train de rire aux éclat devant son élève qui devait se demander ce qu'il lui prenait. Il se redressa rapidement et tenta de retrouver son calme en rougissant légèrement. Comme le disaient ses élèves, c'est trop la honte quoi.

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Céleste baissa légèrement la tête, sa mère lui manquait énormément. La demoiselle n'avait plus la chance de la voir à cause de son stronzo de père. Zack semblait lui aussi mélancolique à l'idée de parler de sa mère. Peut-être l'avait-il perdu ? L'italienne comprenait parfaitement ce sentiment, elle aussi l'avait perdue dans un sens. Sans son l'aide de son pouvoir, la jeune fille ne pourrait la revoir un jour. Secouant légèrement la tête, la jouvencelle attendit que son professeur reprenne son rôle, afin de continuer sa tirade.

- Ton nom seul est mon ennemi. Tu n'es pas un Montague, tu es toi-même. Qu'est-ce qu'un Montague ? Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme... Oh ! sois quelque autre nom !
Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s'appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu'il possède... Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière.

Encore une fois, Céleste joua son rôle à merveille, mêlant à ses paroles des gestes gracieux. Soudainement, son professeur se mît à éclater de rire. L'italienne ne pu s'empêcher de rougir, était-elle si mauvaise que ça ? Non, son professeur était bien trop gentil pour rire de sa prestation. D'un petit sourire attendrissant, la jouvencelle s'approcha du philosophe, qui ne contrôlait sûrement pas son pouvoir aussi parfaitement qu'il le désirait. D'une voix calme et réconfortante, l'adolescente mît à nouveau ses mains sur celles du blondinet :

- Calmez-vous... Prenez une grande inspiration...

Bien que Céleste n'était pas très mature, elle savait tout de même faire preuve de sérieux. L'italienne avait bien vu que Zack était gêné à l'idée de montrer ses émotions ainsi, il fallait bien qu'elle fasse quelque chose ! Même si cela ne lui ressemblait pas...

- Ne vous en faites pas... Ce n'est rien... On peut arrêter de jouer si vous voulez...

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Zack était horriblement gêné, c'était tout à fait malpoli, la jeune femme à certainement du très mal le prendre, la preuve, elle voulait arrêter de jouer. En même temps il l'avait bien mérité. Mais pour une fois qu'il était avec quelqu'un qui le comprenait. Ils ne pouvaient pas en rester la. Le jeune homme supplia la jeune femme de rester.

- Non, pardon. Ce n'était pas contre vous... Vous jouez très bien, c'est juste que je maîtrise assez mal mon pouvoir.

Zack se sentait confus, on aurait dit un petit enfant à ce moment précis, il trouvait même que la jeune femme était plus mature que lui. Il recommençait à rougir de honte devant son élève. Ça ne lui ressemblait pas trop d'être si expressif. Reprenant doucement ses esprits, le jeune homme reporta son attention sur la pièce et récita la tirade de Roméo.

- Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo.

Il essaya de correctement poser sa voix, mais les précédents évènements l'avaient troubler, c'est donc sans mal que le jeune homme présenta à la jeune fille le pire Roméo de la Terre, gauche et sans expression. Zack ne sentait plus vraiment comme l'adulte, il avait même un peu honte du spectacle qu'il offrait. Il aimerait tout arrêter, prétendre qu'il avait un tas de copies à corriger, ou rapetisser pour pouvoir se sauver plus facilement. Mais le spectacle qu'offrait la jeune femme était trop splendide, peut être qu'ils n'auront plus l'occasion de répéter ensemble après. Doucement, Zack s'assit sur la scène et observa la jeune fille, il ignorait son nom d'ailleurs. Il ne l'avait hélas pas encore eu en cours.

- Excusez moi, mais comment vous appelez vous mademoiselle ?

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Céleste se sentait également gêné. Alors que notre ami avait essayer de réconforter son professeur, celui-ci était encore plus mal à l'aise. Honteuse, la demoiselle baissa la tête, tandis que le blondinet s'excusait :

- Vous n'avez pas à vous excusez pour si peu...

Se rendant compte qu'elle tenait encore les mains de son professeur, l'adolescente les retira d'un coup sec, un sourire niais sur les lèvres. Zack était rouge pivoine, et visiblement encore plus mal à l'aise. Ne le quittant pas du regard, l'italienne attendit de savoir s'il voulait ou non continuer la pièce. Après quelques minutes de silence, il reprit son rôle de Roméo. Céleste sentait que le philosophe te tait de faire de son mieux, mais rien n'y faisait, sa voix était toujours aussi inexpressive.

- Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ?

S'asseyant sur la scène, Zack la fixa longuement, avant de lui demander son prénom. D'un lèger sourire, la jeune femme lui répondit :

- Céleste Di Marzio...

La jouvencelle espérait que le blond n'avait pas encore eu son frère en cours, car malgré qu'il soit sympathique, c'était un vrai cancre, et un branleur de première. Zack déguerpirait sûrement en le savant.

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Zack eut un mouvement de recul en entendant le nom de la jeune femme. Di Marzio ? Comme l'autre imbécile de la classe E ? Non Zack, ce n'est pas très professionnel, cet élève a peut être simplement des difficulté. Il regarda longuement la jeune femme. Elle ne lui ressemblait pas vraiment, peut être le fruit du hasard.

- Vous n'auriez pas un membre de votre famille en E ?

Espérons que non, ce serait vraiment horrible. Quoique, aucun enfant dans une même famille n'est le même. Mais Zack n'a pas l'habitude des familles. Il reporta rapidement son attention sur Roméo. Lui au moins n'avait pas de problèmes pour s'exprimer, surtout avec les femmes. Non ce n'est pas ce que vous croyez, le jeune homme ne cherche pas à séduire la jeune femme ! Juste à la connaitre un peu plus; leurs points communs sont assez amusants. Il avait hâte de lui faire découvrir la philosophie ! Elle devait certainement être en A ou en B, au moins les cours seront plus agréable que ceux qu'il avait fait jusqu'à présent. Les E et les D n'ont pas vraiment une âme de littéraires. Enfin, il y a toujours des exceptions.

- Je ne sais par quel nom t'indiquer qui je suis. Mon nom, sainte chérie, m'est odieux à moi-même, parce qu'il est pour toi un ennemi : si je l'avais écrit là, j'en déchirerais les lettres.

Il adorait cette réplique, la façon dont Shakespeare maniait les mots lui redonnèrent le sourire, ce qui eut pour effet de rassurer la jeune femme. On lui a toujours dit que son sourire était chaleureux, ma foi, cela s'avérait être vrai.

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Voyant le mouvement de recul de son professeur, Céleste pensa que son frère était vraiment un monstre, la plupart des enseignants avaient cette réaction dés l'énonciation de leur nom... Cependant, ma demoiselle était loin d'être aussi mauvaise élève, elle avait juste les mêmes manies que son frère, boire et fumer sans arrêt, ou enchaînait les plans cul. Lorsqu'il il demanda si notre amie n'avait pas un membre de sa famille en E, celle-ci baissa la tête :

- Oui... Mon demi-frère, que je ne connais pas beaucoup...

Il fallait bien préciser ! L'adolescente ne voulait pas paraître aussi niaise que l'italien. Attendant la réplique de son professeur, Céleste ne pu se résoudre à le quitter de regard. Malgré son piètre jeu d'acteur, le blondinet restait bel homme, et concordait parfaitement à l'image dont la jouvencelle se faisait de l'homme parfait.

- Mon oreille n'a pas encore aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j'en reconnais le son.
N'es-tu pas Roméo et un Montague ?

Cette façon qu'avait Shakespeare de manier les mots était impressionnante, et délicate à la fois. L'adolescente aurait bien aimé être réellement la Juliette de son professeur, bien qu'il ne semblait pas très émotif...

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Le blond tremblait légèrement, grand dieu, il adorait cette scène, elle le faisait rire et pleurer en même temps. De plus, le fait que la jeune femme le comprenne autant lui donnait de plus en plus confiance en lui, même si son jeu ne s'améliorait pas pour autant.

- Ni l'un ni l'autre, belle vierge, si tu détestes l'un et l'autre.

Il aurait vraiment aimé être un Roméo, cette façon de parler à celle qu'il aimait, Zack n'avait jamais connu le grand amour, il ne savait pas trop comment se comporter avec les femmes, ni les gens en général. Le jeune homme repositionna ses mèches rebelles et regarda rapidement sa montre. Il était déjà si tard ? La jeune femme allait avoir des problèmes si elle ne rentrait pas dans son dortoir.

- Il se fait tard mademoiselle Di Marzio. Nous ferrions mieux d'arrêter. Je vais vous raccompagner jusqu'a votre dortoir.

Il rangea son petit ouvrage dans sa besace, il faudrait qu'il la range. Et pourquoi se baladait il avec autant de livres ? Bon, il y avait son livre sur Freud, il ne pouvait pas s'en séparer, et cet ouvrage qu'il venait d'acheter "mémoire d'une geisha" ce roman s'annonçait pleins d'émotions. Il reporta son attention sur la jeune femme qui semblait un peu déçu.

- Ne vous inquiétez pas Céleste, nous aurons sûrement tout le temps de nous recroiser un jour ou l'autre. J'aimerais vous voir interpréter d'autres pièces. Pourquoi pas demain soir à la même heure ?

Il passa devant la jeune fille, frôlant légèrement sa main au passage, elles étaient froides, pas étonnant, la tenue de cette dernière était assez légère, on était en Angleterre tout de même. Il ouvrit la porte à son élève comme tout gentleman devait le faire.

- Vite, avant que vous n'attrapiez froid.

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Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ;

Céleste était toujours ravie d'observer d'observer les réactions de son professeur, elles étaient si belles, si réalistes. Malgré que le jeune homme était un piètre acteur, l'italienne ne pouvait se résoudre de le quitter des yeux, les joues légèrement rougies.

- Comment es-tu venu ici, dis-moi ? et dans quel but ? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir. Considère qui tu es : ce lieu est ta mort, si quelqu'un de mes parents te trouve ici.

Alors que le blond regardait sa montre, ce dernier remit en place ses mèches rebelles, avant de redresser la tête. Il était bien tard, si la demoiselle arrivait en retard aux cabanes, elle allait de faire tuer une fois de plus. Zack proposait de la ramener, pourquoi pas. Acceptant la proposition du blondinet d'un grand sourire, tout en attendant qu'il finisse de ranger ses affaires. D'ailleurs, celui-ci avait beaucoup de livres... Sur le chemin, le jouvenceau lui proposa de se revoir, le lendemain à la même heure. Céleste n'y voyait pas d'inconvénient, mais elle voulait quelque chose de plus... Sérieux.

- Je n'ai pas cours demain après-midi, pourquoi ne pas aller visiter un musée ? Il y'a une exposition pas trop mal en ce moment...

HRP : si t'as un truc à rajouter

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