on n'est pas sérieux (TG)

Un  mot. Il suffirait d'un mot pour tout changer. Un et seul mot. Adulte. Mais, son regard se fixe sur le sien. Des yeux céruléens qui croisent des yeux noirs. Une petite blonde platine face à un colosse des dieux. Elle est confinée dans ce petit corps si faible. En soit, le corps d'une jeune fille de quinze. Mais là, elle aurait tant aimé avoir le don de métamorphose. Ö qu'elle se serait amusée ! Et hop, elle devient Susan Boyle l'espace de 24h ou peut-être bien Freud -non, non, trop snob- ou même Orwenn -trop smex-. Mais, pas cette jeune fille qu'elle est. Pas, la petite tête d'Ange qu'on n'évite pas, celle dont personne n'a peur. Parce que. si elle avait été bien plus que ça, elle aurait prouvée à Raoul qu'elle n'est pas aussi jeune pour être avec lui. Elle aurait prouvée à la terre entière ses valeurs de femme oubliée. Mais, son don à elle, c'est l'écriture. Ecrire sur tout. Ecrire sur n'importe quoi. Faut que ce soit réaliste. Puis, ça se réalise. Les mots se mettent à vibrer sous sa plume et elle exauce. D'ailleurs, elle prend même des crédits pour réaliser les pauvres rêves de gens comme vous. 12 pounds de l'heure ! MAIS ! Dans ce genre de situation, ça n'aide pas. Que tu sois dans le désert du Sahara ou dans la forêt Equatoriale, sans papier, t'es dans la merde. Vous manquez de papier ? Et bah, pardon, j'peux pas faire quoique ce soit pour vous. J'peux pas, j'peux pas. Ecrire sans papier, c'est comme dire, euh...bah à un poisson de nager sans eau. Bah, oui ! L'inconvénient de ce don. Puis, elle a besoin de son stylo à plume, le nouveau Parker révolutionnaire.  C'est une question d'esthétique. Tout ce qu'elle écrit à le don de transformer le futur, alors faut le faire avec classe. Ah bon, vous aviez dit que je ne serais pas quoi ?...si, si ! à l'instant...et bouf, elle écrit des mots du genre...sans avenir, malheureux...et le lendemain, le type est à la rue. Mais, vous voyez, là elle n'a pas besoin du futur, mais bel et bien du présent... oui, elle sera la bombe aux longs cheveux blonds platine que tout le monde vénère...mais seulement dans deux, trois, voir quatre ans ! C'est une vérité, elle n a pas été dotée du pouvoir de contrôler le temps. Le temps est assassin. Assassin de ses espérances. Toutefois, elle ne se laisse pas démontée, elle l'observe mesquinement ce vigile qui déjà lance un regard du genre...'T'as pas seize ans, tu dégages alors...'. Elle se sent désarmée. Abruti ! pense-t-elle.

Le molosse lève les yeux au ciel, elle se met sur le côté et tandis qu'une autre fille avance et qu'il vérifie chaque entrée. Ange passe incognito en s'agrippant derrière le dos d'un géant. Il est élancé, cheveux rouge, sans doute un joueur de basket, ça tombe bien ! Avec son mètre 90, il la cache. Elle rentre dans la boite, essoufflée, comme-ci elle fournissait un grand effort.

Tout est noir, si sombre, ça pète ses yeux. La blonde longe la salle, et ses mirettes se braquent sur le bar...Ah, te voilà toi, chuchote-t-elle avec un large sourire. Elle s'avance en faisant de grand pas vers le bar, elle évite ainsi une femme dépareillée, un type qui lui fait la cour, des gens qui se trémoussent dans tous les sens. Les rencontres anodines, les histoires d'un soir.Elle s'assit au bar. Le barman écarquille ses yeux...'je-je...il essaye de dire quelque chose, il béguait et elle n'a pas le temps... Une Piña Colada , s'il vous plait monsieur...sa douce voix résonne...allez-y doucement quant au rhum blanc, pas plus de 4 cl, je n'ai que quinze ans...elle passe une main dans ses longs cheveux blonds en regardant les alentours. Ça lui fait penser à sa mère. Qu'est-ce qu'elle aimait. Chaque vendredi soir, elles buvaient ensemble une petite gorgée de Piña. Elle supportait le coup. Faire ça, lui permettait de se détendre, de ne plus penser à sa vieille chaussette de soeur. Sarah.

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Ange avait le coude sur le bar, l'air perdu dans sa Pina. Elle sirotait ensuite de temps en temps, le gout de l'ananas sur son palais, lui fit plaisir. Un jeune garçon s'approcha d'elle, elle ne le regarda même pas un peu. Il l'observait, ça la gênait. N'avait-il jamais vu une jeune fille blonde aux yeux bleus ? ..Non, assurément. Mais, il s’agissait plus de ses ailes dans le dos qui l'intriguait sans doute. Un accessoire qu'elle aimait beaucoup. Quand on vous dit que le monde est étrange, vous feriez mieux d'y croire. Le jeune homme bu quelques gorgées avant de lui demander son nom...Angélique posa ses prunelles bleuâtres dans les siennes, elle soupira et dit...Angélique et toi ?...Alors qu'elle semblait prendre par à la discussion, alors qu'elle semblait oublier ses bonnes manières. Alors qu'elle ne parlait plus en vouvoyant, elle sourit en disant...Et toi,...tu t'appelles comment ?...Une grande rousse, ou quelque chose dans le genre interrompu le fil de pensée de la blondinette. Elle releva son regard et fit prise d'un gloussement. ...Excusez-moi, on ne se serait pas déjà croisés par hasard ? ...Elle hôcha la tête, non, elle ne l'avait jamais vue quelques pars...jamais ! Quelle question !...Elle était mauvaise, Angé, toujours aussi mauvaise, mais son regard et sa douceur naturelle faisait d'elle, un ange dont l'on s'éprouvait...J'ai l'impression d'avoir déjà vu vos tête auparavant. Désolée de vous interrompre hein...Elle eut envie de lui dire, dans vos rêves chez mademoiselle, ...mais non, il lui fallait rester courtoise. Et puis, de toute façon, elle le voyait bien cette jeune fille semblait vouloir s'incruster. Elle lui demanda son âge au très grand étonnement d'Angélique, non, mais elle se prenait pour qui ? Elle avait le droit de partir où elle voulait tant qu'elle respectait le code civile. Angé la regarda de haut en bas avec une douceur peu commune avant de dire...Et bien, mentalement celui de vôtre âge...elle sourit...ah et puis le vigile et moi sommes de bons amis...Menteuse. Mais, son petit sourire narquois devrait être considérée comme quelque chose d'agaçant.

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