Our own way

Je suis effondrée au milieu du gymnase et je suffoques. Le plus drôle c'est que mon adversaire n'a pas activé son pouvoir. Malgré tout mon savoir pour éviter les affrontements, il fallait bien qu'un jour on me test. Je ne me suis jamais entraîné, toute ma maîtrise est innée. Je suis déçue. Pas tant par la différence de force que par ma prise de conscience. Ce monde m'épuise et je ne suis pas fait pour l'affronter. La colère et la haine m'ont toujours déranger, mais là c'est différent. C'est de la souffrance à l'état pure, pas celle qui émane de Swann, mais son pouvoir. Dix sept ans à mûrir dans le corps d'une fille qui l'a développé pour en tirer le maximum. L'absurdité du monde devant vos yeux. Des personnes prennent la peine de se créer un compte sur des forums pour en critiquer d'autre et on galère à dire je t'aimes à nos proches. Après vous vous étonnez de voir l'amour qui perd un combat contre la souffrance. Ma situation n'est que le résultat d'un monde qui a abandonné le combat. Je ne crois pas qu'il existe plus faible en ce monde qu'une fille qui rejette sur le monde, la faiblesse qu'elle a cultivé toute sa vie.

Tu as peur de moi ? Je crois, un peu. Pourtant je ne suis qu'amour. Alors pourquoi j'ai l'impression que c'est faux ? Parce que tu as peur d'être aimé ! C'est une réponse de psychanalyste. Je m'en excuse. Tu n'as toujours pas répondu. La réponse ne va pas te plaire. Il faudra bien que je saches. La  caverne, Platon, tout ça. Tu veux me dire que tout n'est qu'illusion. Juste l'amour. Pourtant des gens s'aiment. Je parles seulement de toi. Alors l'amour sera toujours une illusion pour moi ? Tant que tu me laisseras faire le travail, oui ... Tu avais raison, je n'aimes pas la réponse.

Maiwenn – "C'était un jeudi quand mon père a quitté la maison et que ma mère nous a annoncé leur divorce. Je me tenais devant la porte d'entrée et je me suis retenue de pleurer. Puis il est partie. Et là j'ai sentie deux bras qui s'enroulaient autour de mon cou et un baisé qui venait se poser sur ma tète. J'ai pleuré, mais j'étais heureuse. Parce que je savais que quoiqu'il arrive Haytan serait toujours là pour moi. On peut vaincre sa souffrance, mais on enferme l'amour, parce qu'il est imbattable. Quand j’utilise mon pouvoir, je créais un lien, une connexion qui c'est naturellement faite dévorer par ton propre pouvoir et ceux même si tu ne l'utilises pas. Je sens encore la souffrance, mais je vais mieux parce que j'ai appris à chercher."

La jeune fille se redresse non sans mal et regarde autour d'elle, comme curieuse du nouveau monde qui se dessine. Apparaissant en transparence du gymnase, le paysage d'une côte anglais qui devient de plus en plus opaque à mesure que Maïwenn semble s'habituer à ses nouvelles capacités. Elle est surprise d'autant plus qu'elle ne semble être totalement instigatrice du paysage qui se dessine. Ce n'est qu'un souvenir qu'elle a puisé ou ressentie. Comme une flamme qui a besoin de bois pour grandir, l'amour à besoin d'un foyer pour pouvoir se propager dans le cœur d'une personne.