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 Smiiiiiiiiiiile.

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MessageSujet: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockMer 23 Avr 2014 - 22:11
Sarah & Jim


Assis en tailleur sur le sofa, mes yeux courent le long des lignes, sautent d’un mot à l’autre. Je m’accroche à chaque lettre, donne sens à chaque phrase. Et j’essai de me concentrer, tandis que ma main brûlante vient caresser ma nuque, éléctrique. Les muscles de mes bras et de mes jambes souffrent, comme si j’avais fais du sport depuis le réveil, pendant des heures et des heures. Je n’ai pourtant pas bougé. Rien d’exceptionnel.

Je me suis réveillé seul, puisque je ne dors plus avec Morgan ces temps-ci. Je me suis préparé et ait passé la journée en cours, sous les regards anxieux, curieux, rieurs ou inquiets des A. La plupart font semblant de compatir, mais je sais qu’au fond, ma perte de contrôle en satisfait plus d’un: la roue tourne, ils ne peuvent que s’en réjouir. J’excelle dans les matières écrites, même si les maths me paraissent désormais plus difficiles. Et en cours de maîtrise du pouvoir, j’en suis revenu à la case départ: la théorie. Assis seul, je lis, lis tout ce que j’ai à savoir sur ce nouveau pouvoir. Son type, sa catégorie. Ses symptômes, effets, conséquences. Sa maîtrise. Et son influence sur son porteur.


- Le don peut-être conforme ou dissident.


Je lève les yeux sur Sarah, sourire faiblard aux lèvres, repose mon regard sur mon livre en me balançant légèrement d’avant en arrière sur le coussin, comme un gosse.

- Il est conforme si il correspond à la personne. Anshu est d’une rare possessivité, et son don est de capturer celui des autres. Morgan porte la poisse parce-qu’il n’a aucune conscience du positif qu’il apporte aux autres. Heath était naturellement invisible parce-qu’il est d’un naturel trompeur. Conforme.


Ma voix est calme, et je cesse de me balancer. L’air léger, mes yeux glissent sur mon avant bras que je gratte - je n’en ressent pas l’effet. Parce-que sous ma peau, j’ai la sensation que mon sang est bloqué. Ca fait un effet froid, des fourmillements et j’ai déja songé une fois que me couper le bras m’éviterait de ressentir cette douleur.

- Moi je suis une personne logique, malgré... tout - je lève les yeux vers elle, rit, et baisse de nouveau la tête - je pense que les choses n’arrivent pas par hasard, que tout s’explique. Et tout s’expliquait pas les probabilités. Conforme.


Je referme doucement mon livre, en caressant la couverture. J’aime tellement les livres. L’odeur des pages. Le toucher. La connaissance couchée sur papier, accessible à quiconque s’y intéresse. Stupides sont ceux qui méprisent les livres. Je le pose devant moi, sur la table basse, et ôte mes pieds de sous mes fesses pour étirer mes longues jambes, ainsi que mes bras sur le dossier du canapé. Mon dos se courbe en arrière, et je ne peux retenir une grimace: j’ignore comment mon corps parvient à bouger alors qu’il me semble paralysé par la douleur, en toute part. Je baille, et l’air dans ma gorge me fait la sensation d’une poignée de cendres.

- Et puis il y a les dons dissidents. Insoumis. Ils ne concordent pas avec le caractère, avec l’âme. Drew a le don de régénération alors que son corps et son esprit crient à la destruction. Et l’autodestruction d’ailleurs.


Je lève les yeux vers elle, penche la tête, l’air songeur.

- Je ne dis pas que tout les porteurs de dons dissidents deviennent fous. Heureusement. Mais la magie nous influence, et bien plus qu’on ne le croit. Si Drew a, parfois, la volonté, le besoin de se reconstruire, c’est aussi parce-que sa magie l’influence. La régénération influence sa volonté propre. Son subconscient.


Un temps. Et je me la ferme. Je fixe un point, quelque part au dessus de Sarah. Mon corps explose de douleur. J’ai envie de me lever, mais n’en suis pas vraiment capable. Pas sans un violent effort pour supporter mon propre poids. Je cligne des yeux, comme me réveillant soudainement, retrouvant son regard.

- Ce bouquin est intéressant. C’est à la fois scientifique et philosophique. - J’hausse les épaules, me redresse coudes sur les genoux, joignant mes mains devant moi - bref j’te fais pas un dessin. C’est la meeeeeeeerde. ♪
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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockDim 27 Avr 2014 - 21:05



ELLE LUTTE ELLE SE DEBAT
MAIS NE RESISTERA PAS
JE VAIS BLOQUER L'ASCENSEUR
SABOTER L'INTERRUPTEUR

Et toute cette merde avait même fini par bouffer le soleil.  Goût âcre dans la bouche, doigts sciés par le plastique du sac que j’ai apporté – j’observe sans un mot sa silhouette recroquevillée entre ces murs neufs et immaculés.

Il a le même sourire, la même voix, la même carrure. Et pourtant, il ya quelque chose qui cloche, quelque chose en plus – il y a cette douleur pure. Si pure qu’elle lui donne un souffle que je ne connais que trop bien – un air de folie, lourde, vibrante. Ecrasante.

Voir Jim ainsi n’était pas quelque chose que j’aurais pu imaginer – qui aurait pu ? Ses mots résonnent dans la pièce vide, nets, implacables et j’écoute sans pour autant y prêter attention, captivée par cette chose rampante qui s’était emparé de lui, l’intouchable. Je remarque les griffures sur ses bras, qui comme les miennes, forment un code, un message, une carte de toute la souffrance qu’il est devenu. Je me sens malade.

Pourquoi parmi tous les dons, avait-il fallu que ce soit celui-ci ? Celui qui briserait son sourire.

Je ne dis pas que tout les porteurs de dons dissidents deviennent fous.

Pourtant c’est ce qu’il se passe – elle est déjà là la folie. Elle s’est plantée en même temps que ses ongles dans sa peau, et elle couve, la folie. Elle attend le meilleur moment pour sortir et éclater avec bruit. Je la vois, elle a déjà déposé son voile au fond de ses pupilles. Je la vois, et j’ai peur. De nous tous, il était celui qui ne devait pas tomber – et voilà que le sol s’est déjà dérobé sous ses pieds.  J’avance doucement vers lui, l’approchant comme s’il s’agissait d’une sorte d’animal blessé à vif, le jaugeant, lui et son regard perdu dans la brume. Errant.
Il semble retrouver le fil de sa conscience au moment où je m’assieds près de lui, posant mon sac plastique entre mes jambes. Je lui offre un petit sourire – un vrai petit sourire. Il faut dire que j’ai pas vraiment de mieux à offrir du bout de mes lèvres éclatées.

C’est la meeeeeeeerde.
« Bienvenue chez les poisseux chéri. » Pause. Je pousse un long soupir – avant de fouiller dans mon sac, pour y sortir une cannette de bière. Je la lui secoue en face du visage, attendant qu’il la prenne.

« Bon. Déjà, tu vas boire ça. Ensuite …. » Je sors un petit tube de plastique, l'agitant lui aussi sous ses yeux. « Voilà les supers antalgiques de l'infirmière Blackmore. Fais attention, ils sont puissants.» De toute façon, j'en ai laissé juste assez pour pas qu'il fasse n'importe quoi - ne sait-on jamais. Mon regard glisse sur ses bras mutilés, et mes sourcils se froncent.  « Et pour finir, tu vas tout de suite stopper l’auto-mutilation. De un, t’as pas mon copyright, de deux, ça ne te va absolument pas. » Faible rire, je viens le dévisager – lui et la souffrance qui l’a tout mangé. Il me fait peur comme ça Jim. Effroyablement peur.

Parce qu’il me donne l’impression que j’ignore tout de la souffrance, que je crois pourtant comme étant être l’encre qui colore ma vie.

Je sens la boule se former au fond de ventre, faite de crainte et de peine. De peine pour lui, le petit Jimbo – que je revois parfois riant dans la cour de récré de notre école à Londres. Mon cœur se serre. Il est en train de s’éteindre Jim, et si il s’éteint, c’est parce qu’il a fui celui qui gardait sa flamme, sa jolie flamme de soleil.

« Tu aurais dû rester près de Morgan. Tu t’éteins, sans lui. » Je souffle doucement, mes mains allant se poser sur mes genoux. C’est simplement dit, mais tout était là.  Jim m’avait promis de briller, et Jim déclinait. Il fallait juste faire quelque chose.

Silence. Son sang hurle sous sa peau, et son corps fuit tout contact – c’est une évidence. Mais c'est le seul quelque chose que j'ai trouvé.

« Je vais essayer de t’aider avec ton don. Essaie de me toucher pour voir. »

Je tends ma main vers lui, mon regard planté dans le sien, implacable. Il n’a pas à avoir peur de me faire mal – car je suis déjà blessé. J’ai déjà la douleur qui bat dans mes joues et le bout de mes doigts, et qui doucement se fraye un chemin vers mon cœur. Une douleur pour lui. Pour cet ami que je veux aider – moi qui suis toujours si impuissante. Pour cette injustice.

Il ne mérite pas ça Jim. Il doit sourire, Jim.
Et pour ça, je la prendrai sa foutue douleur.
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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockLun 28 Avr 2014 - 0:22


La bière, les médocs. Je souris en saisissant la première que je décapsule, bois une gorgée pour avaler un comprimé des seconds. Entre temps j’ai rapidement vérifié l’heure d’un coup d’oeil furtif - quatres heures depuis le précédent, je peux en reprendre. Parce-que ce n’est pas moi qui vais me laisser sombrer, Sarah. Ce n’est pas moi qui vais faire une bêtise. Je n’ai pas l’intention de couler, aucunement. Il me faut juste du temps. Juste un peu de temps.

- Et pour finir, tu vas tout de suite stopper l’auto-mutilation. De un, t’as pas mon copyright, de deux, ça ne te va absolument pas.


Oeillade affectueuse pour elle, il y a cette douleur dans ses mots, dans cet humour noir. Elle aussi, souffre, et depuis longtemps. Peut-être que je ne suis pas assez là pour elle. Peut-être que je pourrais l’aider à aller mieux. Je la quitte des yeux, prend une nouvelle gorgée. Non, Sarah n’ira mieux que quand elle le décidera. Le départ de Drew devrait l’y aider. Je la regarde, de nouveau, hésitant à orienter la conversation sur lui. ...Qu’est-ce que ça lui fait ? Est-ce qu’elle est triste ? Soulagée ? Mes yeux glissent sur sa peau, encore bleuie par endroits. Le départ de Drew est une bonne chose, c’est certain. J’ai confiance en elle; elle saura en profiter pour remonter la pente.

- Tu aurais dû rester près de Morgan. Tu t’éteins, sans lui.
- C’est trop difficile - dis-je en ramenant mon regard face à moi, sur la télé - Ne pas pouvoir le toucher, le sentir, l’embrasser...


Un souffle, ma voix est basse, grave. Mon regard éteint. Parce-qu’en effet, sans Morgan, je m’éteins. Mais devoir supporter cette distance lorsqu’il est avec moi est réellement difficile. Je suis tellement tactile, j’ai constamment besoin de tapes amicales, de calîns. Morgan et moi avons de plus cette alchimie, complètement folle, qui fait que même après des mois ensemble, on ne se décolle pas. J’ai besoin de son corps contre le mien, j’ai besoin de sa main dans la mienne, besoin de ses lèvres, de son souffle. Une envie permanente, un besoin vital. Et c’est pour ça que je me battrai, c’est pour lui que je maîtriserai mon don au plus vite. car la souffrance que m’inflige mon don n’est rien à côté de la douleur d’être privé de lui.

- Je vais essayer de t’aider avec ton don. Essaie de me toucher pour voir.


Je tourne les yeux sur elle, sorti de mes pensées. Et j’hoche légèrement la tête de gauche à droite, mon buste s’éloignant d’elle tandis que je bois une gorgée de bière. Je me penche en avant pour poser la canette sur la table basse et m’essuie les lèvres d’un revers de main.

- C’est hors de question que je m’entraîne sur vous, Sarah.


Mon ton est sans appel, et je n’ai pas pris la peine de la regarder. Mais je lève finalement les yeux vers elle, me justifiant.

- J’ai à peine touché mon lézard, c’était insupportable. Je peux pas vous faire ça. Même si je le voulais, je pourrais pas. C’est au dessus de mes forces.


Je tapote alors ma cuisse, au niveau de la poche de mon jean -dans lequel est encore le LMS de Kyösti - , et lâche que j’ai trouvé quelqu’un qui pourra m’aider. Je lui explique que l’on va s’entraîner mutuellement, sans lui dire de qui il s’agit. Parce-que Tony souhaite garder son secret, et que même si je le détèste, je me dois de respecter notre accord. Alors je lui assure, sourire aux lèvres, que tout ira mieux dans quelques temps. Et j’y compte bien, ce n’est pas juste pour la rassurer.

Et finalement, je tire sur les manches de mon pull pour en saisir la maille entre mes doigts - mon corps entier et recouvert de tissu, jusque dans mon cou drapé d’un foulard. Et dans ce cocon protecteur, je me laisse doucement tomber vers elle, m’allongeant pour poser ma tête sur ses genoux, bras croisés, tenant fermement mon pull entre mes doigts. Sur le dos, mon visage levé vers le sien, je l’observe, calme, et sourit, l’oeil triste.

- Tu peux jouer avec mes cheveux. Semblerait qu’on puisse encore les toucher, eux.


Enfant qui réclame câlins et caresses. C’est ce que j’ai toujours été, surtout avec elle. Et je la fixe, elle. Tant de noirceur, et pourtant tant de beauté d’âme. Si elle ne la voit plus, moi, je la vois toujours. Je vois la Sarah qu’elle a été. Je vois celle que je veux voir. Et malgré toute sa souffrance, elle s’inquiète pour moi, et voudrait encore prendre la mienne, en plus. Mais, celle d’entre nous deux qui doit être sauvée, Sarah, c’est toi. Alors, mon fin sourire aux lèvres, après un temps pendant lequel mes yeux ont bondis entre les siens, je lâche:

- Je suis le Roi Blanc, Sarah. Je n’ai pas l’intention de cesser de briller. Ce n’est qu’une épreuve. J’ai confiance en moi.


Et j’ouvre mes bras, libère une main pour saisir son avant-bras - sur sa manche à elle, pour ne pas toucher sa peau - et dépose sa main sur mon torse, au niveau de mon coeur. Comme si chaque battement pouvait avoir le don d’insuffler de la force dans ses veines. Et je cale mon bras sur le sien, prenant toujours soin que nos peaux n’entrent pas en contact, jouant avec sa manche au niveau de son coude.

-Et toi, Sarah ? Est-ce que son départ va te permettre de te relever... ?

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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockLun 28 Avr 2014 - 22:00



AND I'M SO HAPPY YOU'RE HERE

Je contemple ses sourires, les sourcils froncés par l’inquiétude. C’était pas des vrais sourires ça, c’était pas ses vrais sourires. Mais je m’y plie – parce que je sais que c’est tout ce qu’il y a à faire. Accueillir ces grimaces et faire comme si tout allait bien, s’allonger dans un doux tapis de mensonges.

Ignorer la souffrance qui suinte de chacun de ses mots, épaissie par cet amour dévastateur et cruel qu’il porte pour Morgan.

Certes, il ne veut pas faire de mal à Morgan, et il sait qu’il ne pourra résister à l’envie de l’étreindre mais ….  Mais c’est encore pire. La distance, plus que tout, ronge. Tous les deux sont deux âmes-sœurs et inséparables –  une fois désunies, elles périssent. Jim s’éteint sans Morgan et Morgan lui aussi sombre sans Jim. Je le vois, mon petit blond de colocataire, je le vois s’emmurer dans son manque de confiance, son manque de Jim. Mais c’était là la décision de Jim, et impuissante, je me tais. Je suis loin d’être celle en position de le conseiller, de toute façon.

Il refuse, recule, rejette mon aide, la peur émanant de tout son être, et je pousse un soupir, souriant amèrement. Il est bien trop gentil le soleil, et c’est ce qui le perd, ce qui l’abime. Il commence à m’expliquer qu’il a déjà trouvé une personne pour son don, et j’éclate de rire, d’un de ces rires faibles et nerveux.

« Franchement Jim, le Roi de la fête va vraiment aller avec le Roi de la Jungle ? » Silence. Je le dévisage un instant, avant de comprendre que tout ceci était censé être un secret. Whoopsy.  Je continue donc, comme pour me justifier, lèvres étendues en une moue boudeuse. « Il faut bien que j’utilise mon don. Qui sait quand il va changer lui aussi. » Ce serait si risible, imaginez que je tombe sur un de ces dons inutiles comme le contrôle des bulles où je ne sais quoi. Ce  serait la blague de l’année, que dis-je, de la vie. « Bon, si tu te débrouilles, je te laisse alors. T’es un grand garçon maintenant. »

Bien loin du petit gamin qui faisait la même taille que moi et que j’étais encore capable de tracer à la course. Je me perds un instant dans ces souvenirs – si lointains et chaleureux. Dans cette époque, où j’étais encore une petite fille souriante, un peu capricieuse, bien avant que de tomber dans cette abysse de destruction, de faim, de manque, de violence. Contact, je cligne des yeux brièvement, avant de le laisser s’installer sur mes genoux, lui offrant un sourire en coin pour se marier à la tristesse de son regard.

Tu peux jouer avec mes cheveux. Semblerait qu’on puisse encore les toucher, eux.
« J’ai toujours su que tes cheveux avaient des propriétés magiques. Je devrais revendre sur le marché noir ceux que tu laisses en te frottant à moi. » Rire léger, je passe ma main dans sa tignasse de petit brun avec précaution, l’ébouriffant comme l’enfant qu’il est, a été, et sera sûrement un peu toujours à mes yeux. C’est simple, un peu mélancolique et triste. Mais c’est doux. Aussi doux que le chocolat de ses pupilles dans lesquelles je me plonge. La quiétude nous enveloppe, et j’écoute les petits bruits que seul le silence peut nous offrir. Les battements de mon cœur, le tic-tac incessant de l’horloge du foyer, le souffle rauque de Jim. De longues minutes s’écoulent, dans un moment de parfaite tranquillité.

Tranquillité vite brisée par mon inquiétude, qui s’en va et revient  - marée incessante au creux de mon ventre.

Je suis le Roi Blanc, Sarah. Je n’ai pas l’intention de cesser de briller. Ce n’est qu’une épreuve. J’ai confiance en moi.

« Tu es le Roi Blanc d’une partie qui n’a plus de Roi Noir. C’est dans ses moments là que les choses changent. » Murmure – mes paroles sont soufflées à moi-même, disparaissant dans les graves. J’ai peur de cette folie causée par la disparition de certaines personnes – j’ai peur pour l’avoir connue, j’ai peur pour l’avoir goûté, sentie, ressentie. Tremblement. Il vient déposer sa main sur son cœur qui bat – toujours aussi fort, chaleureux, petit soleil palpitant et gagnant en ampleur.

Et toi, Sarah ? Est-ce que son départ va te permettre de te relever... ?

Mes doigts stoppent leurs caresses, et je tourne ma tête sur le côté. Perdant mon regard vers la fenêtre du foyer. Je n’étais pas venue ici pour parler de Drew. Je ne voulais plus parler de Drew. Par haine et rancœur – mais aussi par peur qu’en en parlant ainsi, il se transformerait en souvenir. En histoire, légende, chimère uniquement créée par mon imagination. Et qu’ainsi, toute cette rage qui me permet d’avancer aujourd’hui s’effacerait.

« Sûrement. Il me manquera, et je continuerai de bouillir dans cette vengeance que je n’aurais jamais, dans cette attente de pardon qu’on ne m’accordera pas.  Ca ne passera pas – les sentiments ne passent jamais – mais ça finira par s’entasser. » Pensive, je déroule mon fil de pensée avec lenteur et amertume. Puis, je pense aux autres. A tous ceux qui sont là, ont toujours été là, autour de moi, petites lumières que j’avais décidé d’ignorer pour pouvoir plonger au cœur des ténèbres qu’il représentait. « J’ai fini par comprendre qu’il y avait des gens géniaux qui souffraient de me voir comme ça. Alors oui, je vais me relever. »

Et je lui souris, pour de vrai, avec ce petit résidu de joie enfantine que je croyais avoir perdu. Je lui souris pour le remercier, lui aussi, parce qu’il fait sans aucun doute partie de ces personnes qui pensent à moi sans que je sache trop pourquoi. « Prends pas la grosse tête non plus, hein. » Chatouillis affectueux sur son ventre, et je viens déposer un baiser sur le sommet de son crâne – rieuse.  Pour lui dire merci d’avoir tourné sa petite frimousse de soleil vers moi, et de m’avoir éclairé, et ceci depuis si longtemps.

« Je m’étais pas trompée en te donnant mon premier baiser Jimbo. » Je souffle doucement, une fois de plus ailleurs, avant de rire. « Voilà que je deviens nostalgique et émotive, c’est vraiment la crise dis donc. »

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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockMar 29 Avr 2014 - 12:31



[Pardon le gif HS mais ùl,knjbhvgcfvgjbhl ]

- J’ai toujours su que tes cheveux avaient des propriétés magiques. Je devrais revendre sur le marché noir ceux que tu laisses en te frottant à moi.


Je souris, mon regard dérivant sur le plafond alors que je croise mes bras, jouant d’un pied contre l’autre.

- Tu rigole mais, sans vouloir me vanter, j’en connais quelques uns qui auraient pu payer pour avoir ma mèche rose. - Mèche que j’ai donné à Gautier - Il paraît qu’Ackland vend des cheveux sur le net, en faisant croire qu’ils appartiennent à des stars. Visiblement ça marche.


Le temps passe, et tranquilles, nous profitons de cette petite bulle, ce cocon. Nos vies respectives ont connu des hauts, des bas, surtout des bas en ce qui la concerne, mais à cet instant on dirait que tout est resté derrière la porte du foyer. Instant de paix, flottant quelque part au delà de nos lignes de vie. Et pourtant les tourments sont bien là, cachés dans les doigts de Sarah qui jouent avec mes cheveux, cachés derrière mes yeux désormais clos. On en revient à cette partie d’échecs. Le Roi Noir a capitulé, la partie est sensée être gagnée, et pourtant. Pourtant je ne me suis jamais senti aussi mal que depuis son départ. J’ai même rêvé qu’il était l’élève mystère, et avait changé mon don avant de partir. Idiot. Et pourtant, si il en avait eu le pouvoir, il l’aurait fait, j’en suis certain. C’est trop vicieux, un hasard trop terrible pour n’en être qu’un. Et pourtant, il semblerait que ce ne soit que de la malchance - mais je refuse de croire que ce sont toutes ces années collées à mon porte-malheur préféré qui s’abattent sur moi. J’ignore si l’élève mystère à choisi ce don là dans le but de me briser. Qu’importe, je ne tomberai pas. Parce-que Drew, même Sarah qui est si proche de moi; je ne me sens pas comme eux. Nous ne sommes pas toute à fait de la même espèce. Nous ne sommes pas de la même couleur, sur l’échiquier.

Alors je questionne finalement Sarah. A propos de Drew. Son départ. Je continuerai de bouillir dans cette vengeance que je n’aurais jamais, dit-elle. C’est dans ces mots que je me sens tellement éloigné d’elle. Qui, qui peut vouloir ça ? Qui peut-être hanté, bouffé par le besoin de faire du mal ? Sarah. Drew. Anshu. Tony. Elles sont là les ombres, tout autour de moi, je les côtoie même. Mais je me sens tellement différent. Quand bien-même on me briserait le coeur, quand bien même on me ferait le plus grand mal... Je ne pense pas être capable de haine. D’une haine réelle. Je le déteste. Je déteste Drew. Mais j’ai pitié de lui, et oui je le crois malade. Oui, je le crois victime. Quand à Mike, si la jalousie m’a rongé un temps, je ne ressens plus que de la pitié, et toujours quelque part cette culpabilité d’être la cause de sa souffrance. Et j’espère qu’il ira mieux. Je ne lui souhaite pas de mal, je n’en souhaite même plus à Drew. Pas même à Anshu, alors qu’il m’a profondément déçu. Ton humanité te perdra.  On me l’a dit, et plus d’une fois. Et pourtant je reste persuadé d’être dans le vrai.

- J’ai fini par comprendre qu’il y avait des gens géniaux qui souffraient de me voir comme ça. Alors oui, je vais me relever.
- Tu en aura mis du temps, dis-je dans une risette, le regard à la fois taquin et complice.
- Prends pas la grosse tête non plus, hein.
- Trooop taaard ♪


Sourire, et je ferme de nouveau les yeux, le gardant aux lèvres, me laissant envahir par ce qu’il me procure.

- Je m’étais pas trompée en te donnant mon premier baiser Jimbo.


Mon sourire se transforme un rire léger, yeux toujours clos, bras toujours croisés. Sarah et moi nous sommes connus à douze ans, et elle a été ma première petite copine, si on peut appeler ça comme ça. Très peu de temps après j’ai fais mon entrée à Prismver, et nous nous sommes perdus de vue des années, jusqu’à ce qu’elle y fasse à son tour son entrée. Depuis, Sarah est une réelle amie. Malgré toutes nos différences. Nous n’avons pas la même vie, pas les mêmes points de vue, pas les mêmes conceptions des choses. Et pourtant on est là, calés tout les deux, et bien, terriblement bien ensemble.

- Voilà que je deviens nostalgique et émotive, c’est vraiment la crise dis donc.
- Oh nooon.


Je me redresse pour me tourner sur le ventre, caler mon coude sur son genou et y appuyer ma tête, croisant mes pieds à l’autre bout du canapé. Je la regarde, sourire taquin aux lèvres, et lueur malicieuse dans le regard.

- Ca c’est juste parce-que tu me désire toujours autant que depuis tes douze ans chérie.


Grand sourire dévoilant mes dents, alors que j’en reviens à notre petit jeu de pseudo séduction qui n’a absolument aucun but. On joue la drague avec Sarah, bien conscients que nous ne cherchons rien de plus que ce jeu. Moi j’ai Morgan, et pour rien au monde je ne briserai ce qu’il y a entre nous. Et elle, a ses tourments. Et puis, elle a bien dû se rendre compte, les années passant, que je deviens purement gay. Les nanas ne me font plus grand chose - enfin, on parle toujours de Sarah, je ne pense pas que qui que ce soit puisse rester totalement insensible à ses charmes. Pas même le plus gay des gay. Sourire, et je me vautre de côté sur ses genoux, affalé sur mon bras tendu, m’étire de toute ma longueur, baille, finis par rouler et me vautrer à terre dans un rire. Je me laisse de nouveau tomber sur le canapé, cette fois à l’opposé d’elle, une jambe pliée, l’autre sur elle, bras de nouveau croisés. Calé.

- Y’a quelques pièces de l’échiquier dont j’ai du mal à discerner la couleur.


C’est lâché assez légèrement, mais le sujet reste toujours le même. Je me mordille la lèvre, levant le visage vers le plafond, réfléchissant.

- Heath.


Grand questionnement sur celui-ci.

- Ulysse me semble plus blanche que prévue. Et Gautier...


Je baisse les yeux sur Sarah, cille, mon sourire ayant disparu.

- Faut qu’on fasse gaffe à lui Sarah. J’le sens mal.


Si seulement je pouvais continuer de veiller sur lui avec mon oeil magique, interroger les probabilités, connaître par là ses intentions, repérer ses mensonges, ses doutes. Il va falloir que je trouve le temps de veiller sur lui, alors que moi-même je déraille. Mais je me dois de le faire. Parce-que je suis plus fort. Je n’ai aucun doute sur mes capacités à remonter la pente - en revanche j’en ai bien plus à propos des siennes.

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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockMar 6 Mai 2014 - 21:03



I'LL BE HIS LAST RESORT.

Ca c’est juste parce-que tu me désire toujours autant que depuis tes douze ans chérie.
« Venant de celui qu’est devenu gay une fois séparé de moi, c’est gonflé. » Je lui rends son sourire d’enfant terrible, riant, avant de lui tirer la langue. Mon côté peste revenant au naturel. Même dans la douleur, même dans les emmerdes, c’est resté simple avec Jim. Aussi simple que lorsque l’on était encore enfants – et c’est sûrement pour ça qu’on reste ainsi ensemble. Nos discussions sont une bouffée d’air frais dans ce monde tordu par la folie.

Les minutes passent dans un silence apaisant, je pose mon visage sur une de mes mains, contemplant son visage ‘endormi’ alors que mes doigts continuent de caresser ses cheveux. Il bouge, roule, tombe par terre et je ris – quel boulet - naturellement, bercée par l’atmosphère de notre petit havre de repos. On se réinstalle bien, lui s’allongeant au plus loin de moi, moi me mettant en tailleur, calée dans le coussin de ce vieux canapé en cuir.

Je l’observe, et je vois que son regard change – pas besoin d’explications. On sent, on sait que derrière nos rires se cachent toujours des sujets sérieux.  Y’a quelques pièces de l’échiquier dont j’ai du mal à discerner la couleur. L’échiquier. Une image qui correspond si bien à l’esprit de Jim – implacablement logique. Une image bien trop réaliste. C’est vrai, Prismver était un échiquier géant. Un damier fait d’ombres et de lumières dont nous ne pouvons sortir sans être blessés. Un piège géant. Et nous, pions que nous sommes, essayons de jouer aux stratèges pour s’en échapper.

Heath.
« Heath est de la même couleur que sa cravate. Eternel gris – il ne fait ses choix qu’en fonction de sa propre survie. Et il a bien raison d’ailleurs. » Et ce n’est pas par fierté fraternelle que je le dis. Heath est malin, tout renard qu'il est, et a bien raison de rester d’une couleur neutre – comme j’ai essayé de le faire sans grande réussite.

Je baisse mon regard ses mes mains, songeuse. C’est vrai, je n’ai jamais su où se trouvait exactement ma place sur ce grand échiquier. Tout change trop vite à Prismver, et le petit jeu auquel nous jouons est dépourvu de règles – ce qui rend la tâche autant plus ardue.

Ulysse me semble plus blanche que prévue.
« Elle l’a toujours été, blanche. Plus que quiconque. C’est juste qu’elle n’est pas assez honnête envers elle-même pour le reconnaître, cette idiote. Mais elle change – et ceci pour le mieux. » Il est vrai que j’ai trouvé en Ulysse un soutien que je n’osais envisager – une sœur, une âme jumelle. Elle est mon reflet, mon pendant sur ce plateau de jeu – une alliée certaine. Ma tête se penche sur le côté, alors qu’il en vient à Gautier.

Beaucoup de gens s’inquiètent pour Gautier, et c’est bien normal.

Un grand sourire se transforme toujours en longs pleurs. Et plus quelqu’un est lumineux, plus sa chute est difficile. Même principe que pour Anakin ou le Joker – les bon vieux méchants sont toujours faits des meilleurs gentils. Et Gautier, lui, a été un tel soleil qu’il deviendra sans aucun doute le pire des salauds – principe de l'entropie, quelle ironie.
Il faut faire quelque chose. Mais qu’est ce qu’on peut bien faire ? Il étouffe, il crie, il en a marre de ce monde autour de lui, et notre soutien se transformera en cage si nous le lui imposons. Non, le seul qui peut sauver Gautier, c’est lui-même – même Alessia n’a pas réussi, après tout.

« On est là pour lui. Et c’est tout ce qu’on peut faire. Il est le seul maître de son destin.»

Froid. Peut être cruel. Mais c’est la vérité. Jim le sait comme moi, je tiens à Gau’ – il a été et sera pour moi toujours un pilier – et savoir que je ne peux rien faire me dégoûte. Combien de fois j’ai voulu aider Drew après notre rupture, et combien de fois mes sourires d’ « amie » n’ont fait que précipiter sa chute ? Nous sommes trop faibles pour aider Gautier.

« Et on restera là pour lui. Qu’importe ce qu’il devient. Qu’importe s’il s’avère être notre nouveau Roi Noir. Qu’importe si c’est avec les poings et le sang qu’on devra lui rappeller notre lien. »

Je resterai son amie, même si cela signifie être son dernier recours. Ma détermination grandit en silence. Et mon regard se perd dans le vide, lointain – très lointain. Errant dans des visions de violence qui m’arrachent un frisson – je cligne des yeux. Puis, lentement, je retrouve le visage de Jim, lui souriant doucement.

« Je fais encore trop dans le mélo-dramatique, non ? »
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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockVen 16 Mai 2014 - 10:19



- Heath est de la même couleur que sa cravate. Eternel gris – il ne fait ses choix qu’en fonction de sa propre survie. Et il a bien raison d’ailleurs.


Moue dubitative. J’aime pas les gris. J’aime pas la demi-mesure. J’affirme toujours ce que je pense ou me tais, ne fais pas les choses à moitié. J’assume mes actes, ne laisse pas vraiment de place au mystère, sauf lorsqu’il s’agit de séduction. Un ‘Mmmh’ en guise de réponse, je reste là, agitant bientôt mon pied sans autre raison que mon hyperactivité. Lorsqu’elle parle d’Ulysse, je l’écoute, l’observe, concentré, attentif. Sarah et moi connaissons Ulysse sous des jours différents, assurément. Elles sont deux nanas colloc’, et moi je suis le type que Miss Perfection ne supporte pas. Je croise les bras, calé au fond du canapé, tourné vers Sarah. Ma langue glisse sur mes dents tandis que je l’observe toujours. Ulysse, toujours blanche, hein ? Permet moi d’en douter Blackmore. Enfin, je préfère y croire. Éternel optimiste. Je laisse tomber mon épaule et ma tempe contre le dossier, claque des dents, pensif. Je pose Gautier sur le tapis, sans mauvais jeu de mot, ce à quoi elle répond qu’on sera toujours là pour lui. Quoi qu’il arrive.

Perplexe. Parce-que je n’en suis pas aussi sûr qu’elle. Je détourne les yeux.

Anshu m’a blessé. J’étais prêt à tout lui pardonner, mais il a été trop loin. Mon sourire se meurt en quelques secondes, mon regard s’assombrit. Aujourd’hui, je déteste Anshu. Je le hais. Penser à lui me fait mal, et je ne ressent plus qu’amertume, colère. Il a changé de bungalow. Nous ne sommes plus colocataires, après dix ans de vie ensemble. Il ne m’inspire plus que le dégoût. Je lui ai donné tout mon amour, l’aimant comme un véritable frère. Amour qu’il a piétiné. Sur lequel il a craché. Tout ça pour quoi ? Pour un Drew qui l’a plus d’une fois lâché. Anshu m’a brisé le coeur, purement et simplement. Parce-que ces choses là n’arrivent pas qu’en couple. Anshu m’a brisé le coeur, et je ne permettrai pas que cela arrive une seconde fois. ...Sauf pour Morgan, pour qui je suis prêt à me donner entièrement, quitte à tout y perdre.

- Je fais encore trop dans le mélo-dramatique, non ?  


Mes yeux trouvent les siens, un instant, et c’est automatique: un large sourire fend mes lèvres, les sépare, et j’éclate de rire, affalé les bras croisés sur le dossier du canapé.

- Tu fais TOUJOURS dans le drama Sarah, pourquoi tu pose encore la question ?


Mais je ne lui laisse pas le temps de répondre. Parce-que, ça y est, mon étincelle s’est ravivée; ma flamme peut de nouveau s’embraser. Il me suffit de peu pour retrouver ma lumière, et dès qu’une faible lueur apparaît, je m’ouvre à elle, la capture, la renvoi avec force, la transforme en ce quelque chose de magique que tous me reconnaissent. Il faut que tu souris tout le temps, dit Ashley. T’es beau quand tu souris, et ça met de bonne humeur. Elle m’a dit ça un petit matin, quand on était ensemble, à discuter au lit. Et je pense que je ne l’oublierai jamais, parce-que cette petite phrase toute simple a le don de m’illuminer et, par là, d’illuminer les autres.

Me voilà à califourchon sur une Sarah que j’ai poussé sur l’accoudoir et avec laquelle je me bat pour lui pincer les côtes, lui faire des chatouilles. Forcer son rire. Je veux voir son sourire éclatant, je veux voir ses yeux briller, je veux entendre l’éclat de son rire raisonner dans cette pièce où, comme deux gamins, on se bat sur le canapé. Instant d’euphorie. Nos rires chassent, au moins pour un temps, nos démons.

Je ne lâcherai jamais l’affaire. Le Roi Blanc ne sera pas échec et mat.

Calmés, des résidus de rires s’échappent encore de nos lèvres alors que, vautrés n’importe comment sur le canapé, nos poitrines se soulèvent dans des respirations rapides; essoufflés. Quelques remarques, joute verbale affectueuse, et après un temps je me lève, étirant mon long mètre quatre-vingt dix vers le haut. Soupir. Durant la bataille, elle m’a touché deux fois les mains, et j’ai vu sa réaction, vive: elle a rompu le contact brutalement, essayant de n’avoir l’air de rien, mais j’ai vu que ça lui faisait mal. Je chasse cette petite ombre de mes pensées et, lorsqu’elle se lève à son tour, je la chope par la taille et sans (trop de) mal, parvient à la balancer par dessus mon épaule comme un vulgaire sac à patates.

Il faut bien tourner Sarah en ridicule de temps en temps. Too much badass.

Une tape sur le cul de la belle et je me met en route vers la sortie de la pièce, l’air enjoué.

- Allez, tu vas m’offrir un café chez toi, en attendant que Mo revienne.


Il y a quand même du bon qui s’annonce. Drew est parti, ce qui signifie que j’aurai le droit de squatter chez eux de jour, et en soirée - ne serait plus obligé de me glisser dans le lit de Morgan en scred, en pleine nuit. Idem chez moi: Anshu parti du bungalow, Mo va pouvoir y circuler librement. On va pouvoir passer encore plus de temps ensemble, et je sais qu’il le veut autant que moi. Ca ne peut que m’aider à être optimiste, face à ce pouvoir qui, si je le laisse me bouffer, me rendra simplement ma vie de couple impossible. Je dois le maîtriser. Ne serait-ce que pour lui, pour nous.

Dehors, je garde Sarah à l’épaule le temps de quelques pas, juste assez pour que les gens nous voient - juste assez pour la ridiculiser, avec amour. Moqueur, je finis néanmoins par la lâcher, non pas par clémence mais bien parce-que contrairement à certains autres hommes qu’elle a connu, je n’ai pas des capacités physiques impressionnantes. Lorsqu’elle est sur la terre ferme et me balance son regard, j’y répond en lui mimant un baiser, glissant ma main dans ma poche arrière pour sortir mon tabac et mes feuilles.

En route, je roule ma clope, et pensant à son bungalow, joue le curieux.

- Au fait... Paraît que vous avez déja un nouveau colloc... ?


Sourire, je tourne un regard vers elle, sourcil haussé, léchant ma feuille.  

- Sarah avec un acteur hollywoodien... Alors ça, ça doit être quelque chose. Il est sympa ? J’imagine que j’le croiserai à la fête si j’le vois pas d’ici là... Oh Maaaaaan un people à une Jim's bordel, j'prend du grade !



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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clockSam 7 Juin 2014 - 19:12



Oui je sais, l’excès de malheur me fait bander.

Et j’ai à peine le temps de prendre ma pose de ‘jeune fille au destin tragique’, qu’il se jette sur moi pour s’attaquer à mes côtes.  Je me tords sous son toucher, laissant sortir de ma gorge des rires clairs, simples et enfantins.  Bataille de chatouillis, voilà qui faisait un putain de bail. A l’époque, c’était toujours moi qui gagnais à ce genre de jeu – déjà avide de son rire aux éclats solaires. Mais aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, j’avais décidé de me laisser faire, quitte à forcer sur mes cordes vocales pour sortir un petit bout de bonheur de mon corps. Et entre deux pincements sous les côtes et ébouriffage de tignasse - je ris, ris, ris, ris.

Je ris même lorsque nos peaux se touchent et qu’une douleur fulgurante s’empare de mon sang. Elle est totalement différente de tout ce que j’avais pu ressentir – beaucoup plus forte, beaucoup plus concentrée. Quelque chose d’irréel – magie – qui me laisse un drôle de goût dans la bouche. Le spectre de l’inquiétude passe de nouveau dans mes pupilles – est-ce que Jim réussira à gérer tout ça ? Ce pouvoir dissident comme il disait, ce pouvoir qui lui fait violence ? Je retiens un tremblement entre deux rires plus faibles – cherchant dans ses yeux l’assurance dont j’ai besoin pour faire abstraction de mon appréhension.

Et je la trouve - comme je trouve toujours énormément de choses dans les yeux de Jim.  Cette putain de force qu’il a, cette énergie qui lui permet de passer au dessus de ces gouffres de doute – cette capacité à avancer que je ne peux que jalouser intensément. Oui vraiment Jim, pourquoi est-ce que t’es comme ça, pourquoi est-ce que tu ris alors que t’as les mains tendues de souffrance – pourquoi est-ce que c’est toi qui doit me faire rire et pas le contraire ? Mon regard s’adoucit alors que s’élèvent dans les airs nos derniers gloussements de gamin et qu’il se dégage enfin de mes jambes – cette envie de le remercier sur le bout de la langue –

Sauf que non, non comme d’habitude il faut qu’on me casse mon moment émotion – en me traitant comme un gros vieux sac. Manque d’air, je pousse un grognement et commence à gesticuler alors qu’il m’entraîne vers la sortie. Ok Jim, ok je t’aime bien tu es vraiment adorable mais là y’a des limites je – putaiiiiiin. Je savais bien que le jour où on le verrait traîner avec mon cadavre inerte sur l’épaule serait venu un jour ou l’autre. Et en plus il prend le culot de s’inviter chez moi – il aura intérêt à se méfier de ce que je lui mettrai dans son verre le bichon.

Quelques pas plus tard, il me lâche, à bout de force.
«Dis que je suis lourde surtout. » Je lui lance un regard glacé qui fond bien trop vite sous l’effet de son sourire de gamin intrépide, avant de soupirer doucement. Le voir rouler me donne envie de fumer moi aussi, et je sors mon paquet, glissant une clope entre mes doigts, attrapant mon briquet. J’allume la mienne et la sienne d’un geste leste, alors qu’il me pose des questions sur Ernest.

Oh, Ernest.

« C’est la loose Jim.  Parmi toutes les foutues stars de cette planète il a fallu que ça tombe sur celui pour lequel j’avais un crush quand j’étais ado. La honnnnnte je te dis paaaaaaas. » Je pousse un rire léger, avant de continuer, clope au bec. « Mais bon, c’est un petit con. Du genre tête à claques – il m’a bousillé mon cd des Franz – celui dédicacé, tu te rends compte ? J’ai envie de le buter. Je suis sûre que je le latte en plus. » Je ferme ma bouche, me rendant compte que je parle beaucoup trop – l’effet fangirl qui revient au galop bien trop rapidement. Shiet. « Mo’ l’aime pas non plus. » Je continue de marcher, regardant les numéros de portes défiler – on est presque arrivés. « Et tu sais Jim, à Prism’, c’est plus ce que t’étais dans le monde extérieur qui compte. Tu restes beaucoup plus people que lui. »

A ces mots, je lui décoche un sourire en coin, avant de m’arrêter devant mon bungalow, cherchant les clés. Clic clac, la porte s’ouvre, et je m’incline façon serveur parisien.  « Bienvenue chez nous, princesse. » Voyant qu’il met un peu de temps à rentrer, je le force à avancer d’une tape sur le cul – vengeance – et m’engouffre à sa suite, déposant mon mégot dans le cendrier à l’entrée.

Direction cuisine, je mets la cafetière en route, attendant que l’eau chauffe, accoudée au comptoir. « C’est bizarre qu’il y ait personne tiens. Serré ou long ton café ?»

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MessageSujet: Re: Smiiiiiiiiiiile.   Smiiiiiiiiiiile. 1400359500-clock
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