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 i'm nothing to you •• BRETT.

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Anonymous
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MessageSujet: i'm nothing to you •• BRETT.   i'm nothing to you •• BRETT. 1400359500-clockMar 21 Oct 2014 - 20:51

that's so fucking awkward

« Putain. » Tu t’es levée d’humeur exécrable, schéma répétitif depuis plusieurs jours. Tu râles, tu grognes sur tout ce qui bouge et, pire, t’insultes quiconque ose critiquer ton état. Pourtant t’as même pas tes règles, t’es juste mentalement tourmentée, tu regrettes certains actes à un point rarement atteint. Certes, t’es pas du genre à faire quelque chose que tu n’assumeras pas par la suite, mais cette fois, t’as dépassé la limite. Mordillant nerveusement ta lèvre inférieure, tu fouilles dans ton sac à la recherche d’un paquet de clope, aussi connu sous le nom de Saint Graal.

Chaque seconde passée à retourner son contenu fait grimper en flèche ton stress, ton énervement et tes pulsions meurtrières. Parce que tu ne le trouves pas, parce que tu sais très bien qu’il n’est pas dans cette sacoche, pas plus qu’il n’est dans ton dortoir. Tu repenses inévitablement à la semaine dernière, au déclencheur de ta mauvaise humeur. Tes crocs déchirent maladroitement ta lippe, quelques gouttes de sang se glissant subtilement dans tes bouche. Tu veux pas y penser, tu veux juste oublier. Tu veux que ça compte pas, que ça n’ait jamais eu lieu.

Et pourtant, t’as l’impression de ressentir de nouveau ce fourmillement entre tes jambes, cette chaleur bien trop plaisante au creux de tes reins. Tu ressens presque la brûlure provoquée par l’alcool dans ta gorge, la chair de poule sur tes bras à cause de la dose peut-être éxagérée de drogue dans ton sang, tes poumons, ton corps tout entier. Tu vibrais presque, tu voyais quasiment rien. Et tu riais, tu riais. C’était plus fort que toi, une envie subite de tout foutre en l’air pour passer une soirée libre, un putain de soir où tu t’en branlerais des conséquences. Enfin, t’espérais ça. Tu te pensais capable de gérer, de pas faire trop de conneries.

Tu t’es trompée et tu l’as eu dans le cul dans le sens métaphorique tu terme. Chaque verre était plus enivrant, chaque aspiration te donnait l’impression de vivre un peu plus, t’as pas pu t’arrêter, t’es allée plus loin et t’as fini par te faire aborder, par la jouer célibataire un peu trop entreprenante. T’es pas désespérée, t’as pas absolument besoin de baiser pour te sentir cool, mais sur le coup c’est parti en couilles. Tu t’es laissée entraîner, tu t’es laissée aller à cette euphorie nouvelle.

Ta seule fierté, c’est d’avoir habilement évité le bad trip. Ca n’aurait pas été ton premier - ni ton dernier, probablement - mais tu supportes pas ça. La paranoïa qui s’accentue, les hallucinations qui deviennent terrifiantes, cette peur omniprésente qui t’enserre les entrailles, qui te donne envie de vomir. En y repensant, t’as déjà la gerbe, le goût de la mort dans la bouche. Essuyant celle-ci d’un coup de langue nerveux, tu te redresses, t’essayes de réfléchir.

Et ça te revient. Tu r’vois la scène ; le paquet de cigarettes posé sur la table, laissé en plan à côté d’un jean et d’une culotte. Paniquée comme t’étais en te réveillant, t’as même pas remarqué ta dose de bonheur, de nicotine. Tu t’es enfuies comme une voleuse et maintenant que t’as même pas assez pour en acheter, tu regrettes. « Bordel de merde, il a fallu que j’les laisse là-bas. » Tu grognes et lances rageusement ton sac sur le lit défait, prenant décidément cette histoire trop à coeur.

C’est tremblante de nervosité que t’écris rapidement un LMS, tu te poses sur le pieu. T’attends. Et finalement t’en écris un autre, tu perds ton calme. amène juste c’que j’ai oublié please. Tu passes une main dans tes cheveux et rassembles tes genoux contre toi, calée contre le mur de ta chambre. Et tu peux pas t’empêcher d’y repenser, tes jambes tremblant légèrement. Et putain, tu sais pas du tout c’que tu vas lui dire.


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Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: i'm nothing to you •• BRETT.   i'm nothing to you •• BRETT. 1400359500-clockJeu 23 Oct 2014 - 16:23
let me live, let me think, let me sleep
Take me down to the paradise city Where the grass is green And the girls are pretty Take me home
Elle s'en était allée. Étouffée. Prise et disparue : cette effluve brouillée de clope et de prune. J'préférais plus y penser. Fuir les remontrances, le dégoût, la culpabilité. Étais-je apte à m'en vouloir ? J'm'en foutais, dans l'fond. Un dérapage d'une nuit ; un goulot de plus pour me dévoiler marionnette de l'alcool. La rougeur luisante du gobelet trônant dans ma paume. Ma cigarette roulant entre mes doigts. L'air frais et pénétrant me claquant le menton ; et ses ongles pourpres, vernis, me déchirant la peau. Cette toquade, allègre. Elle m'a balafré, saucissonné, fait prisonnier d'une luxure à laquelle je ne pensais jamais pouvoir céder mes forces, en tout hurluberlu se respectant. Quelle merde...

Mais voilà. La sueur parmi les draps, ses gémissements plats gambadants entre mes souffles chauds. Mon coude glissant le long de sa cuisse... Flash. J'me précipite, claudiquant, vers la salle de bain. Un magasine se dresse à l'horizon : je l'enjambe. Dégage un pull en serpillière de la bordure du pied et m'éclate contre le mur en un vacarme tapageur. Mon crâne est bouc à un gros bordel. Un chant de capsule jaillissante et les notes pâteuses d'un air dubstep fuyant leurs enceintes compressent mes pensées : je devine le relent de débauche inhalé la nuit dernière. Porte fermée. Je glisse mes orteils dans une sandale en plastique moite et colle mon oreille contre la porte de bois. Les gouttes tonnent contre le marbre, ainsi que les scabreuses psalmodies de mon colocataire, fervent aimant des douches. Flash ; une capote qui craque, un baiser, un sous-vêtement virevoltant à travers la pièce puis la flamme naissante de mon briquet, une dernière fois générée. Je frappe sèchement. La colère, elle, ne s'emparera pas de moi. Là est le salue de l'empressement. — Eh, mec, tu penses avoir fini dans combien d'temps ? Je tapote le bas de mon ventre et constate mon torse nu : simplement vêtu d'un bas de pyjama acheté la première semaine. — J'y suis depuis 4 minutes. J'ai bientôt fini, t'en fais pas ! Je grommelle inlassablement en me redirigeant vers mon pieu, et essaye de les emplir ; ces trous que j'ai dans la tête. Blackout total. La couleur de ses cheveux dans l'ombre et son odeur, son odeur de prune, c'est tout c'que je discerne. J'ai faim. J'ai envie de pisser. Enfin, le triton émerge de la salle de bain. Couvert d'une allure désagréable, je m'y précipite, et soulage ma pompe. J'ai l'impression d'uriner de l'eau d'javel...

Le reflet de mon visage m'effraie : d'un côté, blême, l'autre est trop échauffé. Je fais couler la sauce, flambante. C'est d'la lave qui gicle de ces jets. Une sensation qui m'est agréable. Je reste pétrifié dans le bain, à tenter de me remémorer le moindre détail. En gros, j'me suis laissé allez. Jack Daniels m'a poussé à l'excès, et j'ai tiré un coup. Première connerie depuis mon arrivée. Record du type qui tartine sa biscotte le plus prestement possible. Quand j'pense que j'étais là depuis trois semaines seulement...
L'eau s'arrête de couler, contre mon gré. On était pas garnis d'intarissables ressources, contrée des fées ou non. J'empoigne une serviette : la première qui se présente, et me précipite furtivement jusqu'à mon lit, m'habille d'un calbute et d'un bermuda gris. Mes mains remontent mollement sur mon visage, soulèvent ma touffe de cheveux, l'ébouriffent, puis se sèchent d'un maillot de foot. Un collector : Lewis. Je l'enfile et reçoit par la même occasion un bout de papier d'mon lézard. Feuille griffonnée à l'encre noir. Une histoire de sèche et de bungalow. — 'Chier... Une marque que je ne fume pas me trône sous le derrière. Les éléments m'revenaient, petit à petit.

[/color]
[…]


Je me fige. J'l'ai oublié. J'ai oublié mon bonnet. Il me siégeait constamment sur le haut du crâne et cette fois, il n'y était plus. Ce qui expliquait pourquoi j'avais été dévisagé : c'était comme dépourvoir un roi de sa couronne, on n'le reconnaît pas. Enlevé son bonnet à Brett ; c'est juste un banal type. J'avais pas spécialement envie de la voir, j'voulais juste tirer un trait sur ma bêtise. On était plus des gosses. J'ai jamais été un gosse.
Je pousse flegmatiquement la porte et pénètre dans la pièce. Elle refait surface, c't'odeur dont mes narines se sont entichées. Mes mèches se dressent sur ma tête, certaine tombent. Je ne m'attarde pas sur les détails et me glisse jusqu'à elle. Elle est tout juste habillée. Je lui tends la boîte de taffe déformée par mon postérieure et baille. — Tiens, voilà, euuh... Son prénom. Son prénom ? J'l'ai pas zappé ; j'le connais pas.

code by eliza @ sp & atf
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Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: i'm nothing to you •• BRETT.   i'm nothing to you •• BRETT. 1400359500-clockSam 25 Oct 2014 - 22:56

that's so fucking awkward

Honnêtement, tu aurais préféré mourir que rester dans cette pièce. Désemparée, prise au dépourvue. Tu sais juste pas quoi faire, et il n'est même pas encore arrivé. Crocs serrés, griffes enfoncées dans tes paumes, tu stresses, tu paniques ; c'est la guerre dans ta tête, même si extérieurement t'as juste le feu aux joues.

Et c'est comme ça qu'il te trouve, petite boule de nerfs repliée sur elle-même, calée contre le mur et un briquet dans la main. Tu l'actionnes machinalement, sans regarder la flamme. Tu pourrais te brûler que tu réagirais même pas, coincée dans tes souvenirs. Parce que dès que tu fermes les yeux, tu revois cette scène, la soirée repasse devant toi. Et ça couvre ta peau de chair de poule, ça ravive une chaleur que tu voudrais enfouir à tout jamais au plus profond de toi.

« Tiens, voilà, euuh... » Jusque là, t'osais pas le regarder. Tu récupères le paquet de clopes, tes veines palpitent, le sang afflue. Et tu plantes finalement deux mirettes interrogatrices dans le sien, attendant quelques secondes – quelques minutes ? - qu'il finisse son moignon de phrase.

Mais rien ne vient, alors tu débloques, tu coules un regard foutrement gêné vers le sol. Parce qu'en le fixant, t'as revu tes mains dans ses cheveux, t'as eu l'impression de sentir ses lèvres brûlantes sur ta peau. Ca t'arrache un frisson et tu t'écartes, tu fonces comme une balle vers la fenêtre, l'entrouvres et allumes nerveusement une clope. La première bouffée s'avère être une véritable libération. Tu t'autorises un soupir, le justifiant par la fumée expirée au même instant. Et tu dis rien pendant quelques minutes, tu t'adosses au rebord et le contemples. Tu rassembles juste les morceaux de courage ; ceux qui ont explosé à l'instant où il est rentré.

« ...Si tu cherchais mon prénom, c'est Epona. Ou Gaïana, si t'as un problème avec Zelda et les ch'vaux. » Sourire blasé, t'essayes d'avoir l'air naturelle malgré la subite envie de s'enterrer six pieds sous terre qui chatouillait ton esprit. Tu passes une main dans tes cheveux mal coiffés, consciente d'avoir l'air de revenir d'une soirée trop arrosée – techniquement, c'est le cas. Techniquement, c'est l'alcool le vrai responsable ; parce que c'est lui qui t'as donné le désir, c'est lui qui a mené tes actions.

Lui et ce foutu vide que t'es depuis ta rencontre avec miss Svendsen. Ta lèvre inférieure se retrouve prisonnière de tes dents, mordillée sans pitié par des canines pas toutes blanches. Les joies du tabac. Nouveau rejet d'une mèche rebelle, tu cherches quoi dire, comment rompre ce silence gênant. Et c'est peut-être parce que tu le fixes comme une teubé, mais tu te rends compte de son attitude. Tu te rends compte qu'il est pas du tout stressé, paniqué ou simplement gêné. Non, il a l'air de s'en foutre totalement.

Et ça, un sens, ça atteint ton ego d'une façon si violente que tu manques de t'étouffer. Alors quoi, j'tais tellement mauvaise que tu t'en branles ? Ton attitude devient légèrement plus tendue, plus froide. Il fait ressortir la nana arrogante – l'amour-propre blessé, la fierté froissée. Raclement discret de la gorge, tiraillement dans l'estomac. Bordel, c'est maintenant que t'as les crocs. Tu dis rien, t'observes silencieusement. Tout ton corps vibre de cette insulte, alors qu'il est tout à fait possible que tu te fasses des idées.

Sauf que tu veux pas rester dans le doute, alors tu plantes tes grands yeux dans les siens, tu le lâches pas, l'air sérieuse. T'ouvres la bouche, et ton courage s'enfuit par là. « ...Ca. Ca comptait, pour toi ? » Oui, t'attends de lui qu'il soit un putain de télépathe et qu'il comprenne direct.

Pour couronner le tout, ton ventre gargouille, te donnant un côté sexy absolu. Génial. Tête baissée, injures marmonnées, visage empourpré.
Bordel de merde.


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