And it's not my fault, i just go where the wind blows, and he sends me in your arms
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Ca lui était venu comme ça, d’un coup, sans prévenir. Ca lui était apparu comme un besoin, viscéral et inexplicable. Besoin d’air.
Mackenzie est cet animal rare et un peu trop encombrant qui est incapable de vivre en captivité. Besoin de bouger, de partir, de courir, de danser. Besoin de fuir toutes ces responsabilités qui la tuent. Sa queue de cheval flotte derrière elle alors qu’elle court hors de la ville du bout de ses éternelles converses. Toujours si pressée, courant après le temps qui s’écoule contre son gré. Elle passe sur la grande place, bouscule une ou deux personnes en s’excusant, virevolte par-ci, virevolte par là - perdant l’équilibre, le retrouvant. Passage dans les ruines, elle accélère, feu follet qui se propage comme un incendie. Elle continue sa course dans la forêt, trébuche sur une racine, s’étalant de tout son long, son joli petit nez s’écrasant sur le sol.
Mais c’est pas ça qui l’arrêtera. Rien ne pourra jamais l’arrêter. Rien ne pourra l’enfermer.
C’est avec les paumes et les joues couvertes de terre qu’elle arrive à la falaise. Le vent souffle, le vent la fait avancer. Elle inspire à plein poumons, manquant d’éternuer. Elle n’a pas pris d’écharpe, ni de bonnet, ni de quoi que ce soit de vraiment chaud en cette journée d’hiver - elle n’a pas eu le temps d’y penser. Et puis, la fraîcheur qui s’engouffre autour de son cou lui plaît - elle lui fait vivre l’instant. Ses lèvres s’étirent, et ses pommettes se creusent en deux fossettes caractéristiques. Etincelle de joie qui illumine ses grands yeux d’un brun frôlant le vert.
La mer, tout en face d’elle. Tout autour d’elle - elle peut sentir son odeur de sel, alors que les bourrasques et embruns lui cinglent les joues. Elle est juste heureuse. Sourire aux lèvres, elle s’étire, sautillant vers le rebord où elles voit les vagues se fracasser contre le rivage. A un pas de glisser vers sa mort certaine, et pourtant plus excitée que jamais. Son rythme cardiaque s'accélère. C’est presque si elle entend un souffle qui lui intime d’aller encore plus près.
Ce même souffle qui la pousse soudain du rebord de la falaise. Ce n’était pas prévu. Sa cheville se tord, et un cri file d’entre ses lèvres alors qu’elle tombe dans le précipice. Absolument pas prévu.
Et maintenant, elle allait très certainement mourir. S’écraser sur les rochers, tout en bas, et devenir une légende de plus à Prismver. Mais elle ne paniquait pas, comment aurait-elle pu ? Le bleu de la mer se rapprochant d’elle à toute vitesse, les cheveux se détachant autour de sa tête, l’air lui brûlant les poumons, l’iode se collant à sa peau - tout était trop beau. Trop bon. Tout ici la forçait à sourire jusqu’à s’en faire mal aux lèvres. Rire même, consumée par cette adrénaline si pure, si puissante. Et si c’était ça, ce qu’on ressentait avant de mourir, Mack aurait voulu avoir plus d’une vie à sacrifier.
Car en cet instant, elle se sentait autre. Elle se sentait libre. Drôle d’oiseau filant à toute vitesse - flamme étrange qui se jette à sa noyade. C’était sûrement quelque chose qui devait arriver un jour ou l’autre.
C’est sûrement quelque chose qui devait arriver aujourd’hui, en cet instant précis.
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Sujet: Re: Vol 6969 ✿ DAVE Lun 17 Nov 2014 - 4:03
VOL 6969
Un sourire satisfait vient se dessiner sur son visage de bambin lorsque le robot qu’il se forçait à construire depuis trois heures avait fini par marcher. C’était juste un vieux jouet acheté qu’il avait maintes fois bidouillé, et à force d’efforts et de transformation, il avait fini par avoir bien plus de fonctions qu’on aurait pu ne lui en imaginer. Il se redressa, caressant son dos douloureux à force d’être penché sur le jouet puis partit se laver. Les yeux marqués de cernes, le corps couvert de crasse et de poussière à force de trainer sur le sol, il avait peu dormi mais il n’en était pas moins heureux de ce qu’il avait construit.
C’est ça un Dave. C’est un spécimen étrange qui est heureux des choses qu’il met des heures à bidouiller pour lui mais qui est incapable de les montrer. Il peut bien vous créer un produit innovateur, il l’assumera pas et préfèrera parler d’un vieux film qu’il a pas du tout apprécié. Le gamin qui pense encore que tout se joue sur de simples clichés. Pourtant il est heureux comme ça Dave, ça lui va de pas partager. C’est son propre monde et c’est tout aussi bien que personne n’y entre, au moins il est sûr que personne ne viendra tout casser.
Il aime se dire qu’il tient trop à son monde pour laisser quelqu’un y entrer, la vérité c’est que rien ne le rentrer plus heureux que de le partager.
Mais Dave n’a qu’une personne, qu’un véritable ami sur lequel il est capable de compter. Il n’existe pas vraiment, seulement au travers de la magie qui parcourt son corps si frêle. Et c’est peut-être le plus chanceux des hommes au fond, de pouvoir créer à partir de rien la plus belle des amitiés. Il sourit déjà alors que le corps de Mercure se créé, la peau d’obsidienne à peine apparue qu’il court déjà pour le serrer dans ses bras. Dans un sens, même si lui beaucoup plus vite, ils ont grandi ensemble et ils ont apprit à s’apprécier. Il est devenu l’ami le plus fidèle que Dave ait jamais eu, et il a fini par le considérer comme une personne à part entière.
Une amitié qui était tout ce qu’il y a de plus magique.
Alors Dave rajuste sa veste, renoue les lacets de ses baskets et grimpe sur le dos de son ami qu’il a tant visité. Il s’installe parfaitement, enroule ses bras autour du cou de Mercure, à l’aise et confiant, laissant ce dernier s’envoler dans les airs. Timide cri de joie qui s’échappe dans ses lèvres, rapidement effacé par le sifflement du vent des altitudes alors que Mercure perce à travers les nuages. Ils filent dans la voûte céleste et chaque accélération fait un peu plus vibrer le coeur jovial de Dave qui apprécie toujours plus ces vols - leur moment privilégié.
Ils ont leurs habitudes, leurs points de repère. Leurs gestes sont programmés, synchronisés, il n’y a plus besoin de mots quand chaque mouvement a un sens - et Mercure oblique vers les falaises, son regard d’ébène pétillant de ce même bonheur de liberté. Il bat des ailes, file, tournoie - le corps dansant dans le ciel dans une grâce inégalité. Il accélère toujours plus vite, et il faut un temps au duo avant de remarquer une silhouette qui tombe de la falaise suite à un faux mouvement.
Et Dave a toujours voulu jouer le rôle du héros. Mercure accélère un peu plus, fuse assez pour rattraper sans mal cette silhouette en pleine chute et laisser le temps à Dave d’attraper cette grande silhouette à la crinière rousse. C’est plus dur qu’il n’y parait, il manque de tomber durant les secondes suivantes, mettant toute sa force en oeuvre pour tenter de ne pas lâcher cette grande fille qu’il vient de sauver. Dans un juste équilibre, il parvient à se maintenir suffisamment longtemps pour que Mercure remonte tranquillement la pente et atterrisse sur la falaise. Sauvée. Le coeur du jeune gallois ralentit peu à peu, Mercure vient forcer pour se glisser entre les deux et écarter l’inconnue de son ami - possessif, il déploie une aile devant Dave que ce dernier s’empresse d’écarter.
« C’est bon Mercure, laisse-moi au moins lui parler... »
Il boude un peu, s’éloigne de son dragon et détache son Pokédex de sa ceinture. Tu parles qu’il va parler - il se contente de le pointer sur la rousse et de lancer l’analyse, espérant trouver quel Pokémon est assez stupide pour tomber d’une falaise.
And it's not my fault, i just go where the wind blows, and he sends me in your arms
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Tout s’est passé si vite et si lentement à la fois. Son coeur qui cogne, éclate dans sa poitrine - bat dans ses tempes. Le vertige qui la prend, qui la bouffe alors qu’elle se rapproche de plus en plus du mur d’eau qui la brisera en morceaux. Ses yeux se ferment, car elle ne peut plus lutter contre le vent qui vient lui tirer quelques larmes. Et puis soudain, l’envol. Un vive douleur à la racine de ses cheveux, suivie par la sensation de remonter, vite, trop vite, le coeur qui joue aux montagnes russes, qui se pend au bord des lèvres - et enfin, la sensation du sol sous ses pieds.
Enfin, sous ses pieds, c’est vite dit. C’est genoux à terre, les mains enfoncées dans l’herbe qu’elle atterrit, tête baissée vers le sol. Silence. « Mon dieu …. » Bam bam. Son palpitant résonne. Bam bam. Et elle relève la tête, sa crinière l’accompagnant dans un sursaut. Elle a les joues rouges, les yeux grands ouverts, qui brillent, brillent de cette flamme dévorante, dangereuse. « C’ETAIT GENIAL. » Lutine enfantine, un éclat de rire s’échappe de sa gorge - se perdant dans le vent. Bout de soleil qui se réverbère partout autour d’elle. Elle est se remet debout, encore vacillante, manque de retomber, et mouline en l’air pour retrouver son équilibre. « On le refait ? On y retourne ? Je veux dire c’était vraiment trop cool de voler bon ok j’ai cru que j’allais mourir mais - » Sa bouche se ferme, hermétique. Et de ses pieds jusqu’en haut de son crâne, c’est un frisson qui la prend. Spasme. Coups dans ses genoux qui retrouvent le sol - là voilà tremblante, son sourire d’idiote toujours collé sur ses lèvres roses. « Ahahah j’ai vraiment failli mourir. » Il y a un sanglot, purement nerveux, qui engloutit ses derniers mots, alors que ses yeux se mettent à briller, mais différemment, maintenant. Ils brillent de larmes.
Le contrecoup, idiote. Tu crois sérieusement que tu peux sauter dans le vide sans panique générale à l’intérieur de ton corps ? T’es peut être rousse, grande, et bien trop forte, mais tu reste humaine. Je crois. Mack, grande Mack dont les yeux papillonnent dans tous les sens pour empêcher les larmes de couler. Son coeur et son corps en alerte, en panique ; mais son âme désirant plus que tout regoûter à ce sentiment d’infini qu’elle avait ressenti dans sa chute.
Son menton se relève légèrement, et elle le voit. Celui à qui elle avait parlé sans même pendre la peine de le regarder - trop à l’aise, trop tête en l’air, trop confiante. Il s’agissait de son ange gardien d’un jour après tout.
Un sourire bien trop lumineux fend son visage encore tout chaud, trop plein d’émotions, alors qu’elle croise le regard du jeune garçon qui se tient devant elle. Devant elle, pointant un drôle de truc dans sa direction. Elle s’essuie une joue du plat de la paume, sa tête se courbant sur le côté. « Bonjour toi. Merci de m’avoir sauvée. » Ben enfin, c’est pas trop tôt - c’est vrai qu’elle est pas très rapide Mack, pour tout ce qui est politesses. Enfin, pour tout ce qui est interaction sociale, en fait. Elle arrive jamais à rester concentrée assez longtemps pour ... « Je m’appelle Mack-OH MON DIEU, il est magnifique !. » …. rester cohérente. Bouche grande ouverte, elle agite son doigt vers le dragon qui était resté jusqu’alors en retrait. Ou tout du moins hors de la vision périphérique de la rousse.
Mais franchement, Mack, c’est tout ce que t’as à dire ? C’est un dragon. Un fuckin’ dragon. Ah mais c’est vrai, toi t’as jamais douté un seul instant de leur existence. Noyée de contes et de chimères pour pallier à la vraie vie, qui te parait si fade, si terne en comparaison. « Il s’appelle comment ? Je peux le toucher ? C’est lui qui m’a sauvé ? » Elles s’accumulent, les questions, entre deux souffles entrecoupés. Saleté de gamine surexcité. Puis soudain, son regard revient se coller au jeune garçon, le détaillant de haut en bas. Passant sur ses cheveux bruns, ses yeux verts, ses tâches de rousseur - pareilles qu’elle ! - et encore sur ce drôle d’engin qu’il tient entre les mains. Il brille et fait un joli son. C’est marrant. Ce type à l'air marrant. Et puis il est apparu du ciel, comme un vrai héros. Son héros.
« Et toi, c’est quoi ton nom ? »
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Sujet: Re: Vol 6969 ✿ DAVE Mer 19 Nov 2014 - 9:58
VOL 6969
Ah oui. La fille est encore vivante. Il en avait presque oublié ce “petit” détail. Dave cligne des yeux, observe avec surpris ce que son Pokédex customisé identifie comme étant un Pokémon de type combat. Il reste silencieux, ses grands émeraudes fixant avec un mélange de curiosité et d’appréhension ce spécimen étrange qui semble davantage excité qu’effrayé par la situation mortelle qu’il vient de connaître. Et, suite au juron incompréhensible qu’elle marmonne, c’est l’impression de la fille traduite en un étrange et inexplicable cri de joi qui le laisse Dave perplexe.
Non, tout compte fait, rester silencieux et observer Mackenzie lui suffit pour comprendre la situation actuelle. Cette fille est totalement stupide. Elle manque de tomber et il amorce à peine un geste pour l’aider qu’elle est déjà debout - il se renfrogne, n’ayant pas l’habitude d’être de ce côté-là. D’ordinaire, c’est lui qui fait tourner les gens en bourrique et ça lui laisserait presque un goût amer dans la bouche s’il n’était pas trop immature pour ressentir quelque chose comme de l’amertume. Air confiant, il bombe le torse et s’apprête à acquiescer mais la voilà en train de fondre en larmes sur le sol. Dave met un temps pour percuter, persuadé qu’il a commit une bêtise, bien incapable de comprendre ces fluctuations imprévisibles d’humeur.
« Oh non pleure pas, les héros sont trop nazes pour consoler, ils sauvent les gens et tout, ‘fin ce que j’essaie de te dire c’est que t’es censée être heureuse après mon acte héroïque, j’sais pas exactement pourquoi mais bref t’as compris. »
Maladroit - les conséquences de toutes ces années de solitude. C’est étrange de se dire que ce petit bonhomme maîtrise parfaitement un dragon mais qu’il est incapable de déballer une phrase correcte à une fille normale. Parce que oui, le fait de sauver la vie ne l’aide pas pour autant à se mettre en confiance - il faut dire que devoir se tordre le cou pour dialoguer pour pouvoir regarder une fille dans les yeux ne fait pas parti des meilleures circonstances pour développer son orgueil. Sa taille - c’est ce qu’il remarque lorsqu’elle le salue.
Elle est gigantesque. Et sa formulation n’aide en rien. “Toi”, il grogne, pose son pouce contre son torse et déclare « Dave. » comme si porter ce nom était devenu à l’instant une fierté nationale. C’est de la pure frime et il est même pas certain qu’elle ait fait attention tant elle est concentrée sur ses propres actions. Peut-être qu’elle s’adressait directement à Mercure, il sait pas trop, au fond il s’en moque - de toute façon lui aussi est magnifique.
Oui, c’est de la simple jalousie : Dave a beau ne pas être gourmand en attention, il n’aime pas cette façon qu’il a d’être délaissé. Et ça arrive tellement souvent qu’il finit par en rire - et Mercure a bien compris et le gratifie d’un regard moqueur.
Grognement mécontent. « Lui c’est Mercure. Et moi c’est Dave. » Tu l’as déjà dit. « On t’a vu tomber alors il a filé vers toi et je t’ai rattrapée. »
Il en profite pour se donner du mérite, se fond en un sourire arrogant et range son Pokédex à la ceinture. Avec sa tenue et sa ceinture bourrée d’outils différents, il aurait presque la classe, le problème c’est que ce n’est pas un terme qui colle avec un gamin d’1m65 qui a une carrure aussi frêle. Sauf que ça l’a jamais empêché de réfléchir et y’a une question qu’il se pose depuis un moment, alors Dave demande ce que son Pokédex est bien incapable de deviner.
« Qu’est-ce que tu fichais près des falaises ? Comment t’as fait pour tomber d’ailleurs ? »
Bonne question. A vrai dire, à la voir agir, il a déjà une bonne idée de la réponse mais ça lui semble tellement improbable que Dave préfère encore demander. Il a beau l’avoir vu tomber, il est pas certain de ce qu’il a vu. Tout est allé trop vite.
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Sujet: Vol 6969 ✿ DAVE 
Lun 17 Nov 2014 - 1:48
