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 Mister Cellophane △ EMMA

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MessageSujet: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockDim 14 Déc 2014 - 19:14

Terremma △ 2ème rp de la soirée △ costard

○ • ○ •
Et la soirée avait fini par reprendre un cours normal. Lui assis dans un coin du comptoir, silencieux, seul, transparent - même malgré son beau costume bien repassé. Il a son masque pour brouiller son visage, pour cacher sa nervosité et son coeur qui bat un eu trop irrégulièrement depuis qu’il a bu ces quelques verres. Mais il se sent bien.

Comme ça, invisible à tous.

Il jette un regard sur les élèves, les couples qui dansent sur la piste, son verre de whisky en main. Et il ne peut s’empêcher d’avoir un sourire sur ses lèvres - un petit sourire mêlé de tendresse, et d’envie. Il se dit qu’à son époque, il n’y avait pas de Jim’s, pas de grandes fêtes toutes droit sorties d’un film. Ou que s’il y en avait eu, il n’avait jamais été invitée. Jamais de premier rôle pour lui.

Voilà qu’il se met à penser comme un vieillard, comme s’il était si vieux que ça, Terry, le grand gamin dans son petit monde de formules et de découvertes.

Son regard est plus trouble, et il se met à regarder sans voir. A planer entre des petits détails insignifiants. La cravate d’un élève qui se défait, des longs cheveux qui se balancent, une lumière bleutée qui passe d’un visage à l’autre. Perdu dans ses pensées. Perdu dans ses détails.

Jusqu’à ce qu’il l’aperçoive. Le détail qui devient si rapidement un tout. Une pièce du puzzle qui révèle un décor tout entier.
Il se lève tranquillement, et va sans hésitation se poster à côté d’elle, contre le mur où elle fait tapisserie - et pas l’une des tapisseries abîmées qu’on peut trouver dans la maison des grands-parents, non. Elle était sublime.

« Tu es magnifique. » Si belle que ça lui était venu naturellement. Alors que c'est pas du tout son style, on est bien d'accord. Ces trois petits mots qui dans n’importe quelle autre bouche aurait ressemblé à une pick-up line des plus banales - comme lui. Mais c’était sincère. C’était la résolution qu’il avait pris, le soir où ils s’étaient retrouvés, au planétarium - la sincérité, dans sa plus simple des formes.

La sincérité qui lui prend tellement de courage - tout comme ce “tu” qu’il n’arrive pas à bien assimiler. Il trempe ses lèvres dans son verre, cachant l’élan de gêne qui vient naturellement affluer dans ton son corps. Bref frisson nerveux, main qui vient se gratter la nuque, il se concentre sur l’arôme de l’alcool qui comme toujours l’aide à le rendre plus sûr de lui. C’est comme ce fameux soir à Londres. Lui - ses doutes étouffés par un whisky, elle - juste rayonnante. Frisson, il avale sa salive. Il ne sait pas trop pourquoi il se sent si coincé dans le passé, ce soir.

« La soirée se passe bien p-pour toi ? » Il croise son regard un bref instant, avant de le reposer sur la masse d’élèves, tourbillonnante. Il en reconnaît quelques-uns, dont Andrew, et c’est un sourire qui s’étire soudain sur ses lèvres.  « Tu ne vas pas danser ? » Ca lui semblait juste anormal qu’elle n’ait pas de cavalier - et ce n’était en rien une invitation. L’idée qu’elle puisse se méprendre le mettait mal à l’aise, pour changer. C’est que c’est une amie, Emma. Une si belle amie à qui il laisse son coeur parler, parfois un peu trop.

Il fouille dans la poche de son smoking, qui lui paraît tout d’un coup bien ridicule, et en sort son paquet de cigarettes ainsi que son briquet. Il le tend vers elle, marquant une pause. C’est qu’il se rend compte qu’il ne sait même pas si elle fume. Qu’il sait si peu de choses d’elle - qu’elle est une énigme complète et entière - et chère à son coeur. Oui, il a bien bu, Terry - il est bien trop bavard. Et il rit. Un de ces rires un peu gauche, presque étouffé et bien trop doux.

« J-Je viens de me rendre compte que je ne sais même pas si tu fumes. » Paquet tendu vers elle, il reste immobile. Il a l’impression de ne pas faire les choses dans le bon ordre. « Oh, et si je t’importune, dis le moi. Il n’y a pas de problème.» Douceur qui meurt tranquillement, regard qui replonge dans son verre.

Derrière son masque, il aimerait tant pouvoir être au moins un ami pour elle.
Et si c’est même trop demander, être juste quelqu’un.
Ca lui suffirait.
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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockLun 15 Déc 2014 - 15:03



- Merci. Tu es très élégant.

Dieu merci, elle n’est plus perdue toute seule contre le mur à faire tristement son métier : surveiller ce monde qui danse. Après le petit briefing dispensé par Nemesis en début de soirée, personnel et professeurs s’étaient dispersés ici et là. Ils avaient le droit de profiter aussi apparemment. Mais Emma n’avait pas encore osé, trouvant cela délicat bien qu’elle ait été tenté à maintes reprises de s’emparer d’un de ces verres qui passaient sous ses yeux bleus.

Mais Terry avait un verre en main. Si lui a sauté le pas, il n’y a plus de raison d’hésiter. Au moins un. Juste un. D’un doigt levé, elle intercepte un serveur et son plateau demandant la même chose que son collègue.

- La soirée se passe bien p-pour toi ?
- Oui, rien à signaler de particulier. Mais il est encore tôt, n’est-ce pas ? Et toi ?

- Tu ne vas pas danser ?
- Mmmh… Pour la survie des pieds de tout le monde, il vaut mieux éviter je pense. C’est une de mes plus grandes contradictions : composer, chanter, baigner sans cesse dans la musique, mais ne pas être foutue d’avoir le rythme avec mon propre corps !

Elle s’est un peu emportée après avoir avalé quelques gorgées trop rapidement. Mais il se met à rire. Et elle ne sait pas si c’est à cause d’elle ou pas. Elle espère, mais dans tous les cas, peu importe. C’est agréable. Qu’au moins un des rires qui éclatent au cours de cette soirée lui soit adressé. Elle sourit, avalant en même temps que le whisky le rire qui allait l’accompagner. Puis le paquet de cigarettes se stoppe devant elle.

- J-Je viens de me rendre compte que je ne sais même pas si tu fumes.
- Ow. Euh oui je fume. Quelques cigarettes nocturnes de temps à autres en fonction de mon stress. Mais pas ce soir. Ce soir ça va. Merci.

Un regard complice. Un geste pour lui indiquer que lui peut y aller tout de même sans gêne.

- Oh, et si je t’importune, dis le moi. Il n’y a pas de problème.
- Non. Son bras vient s’accrocher familièrement à celui de Terry. Pourquoi tu m’importunerais ? Reste. Même si je ne fume pas, laisse-moi profiter de ta nicotine. J’aime l’odeur de tes cigarettes. Et puis... Elle se dandine un peu sur ses grandes jambes et se penche un peu plus vers son oreille. J’avoue… Je commence déjà à avoir mal aux pieds. Te moque pas, hein, dit-elle doucement en souriant. On est parfois un peu obstinée nous les femmes. Je le savais que j’allais faire le pied de grue toute la soirée, mais non, fallait que je me perche sur des échasses. Comme si j’avais l’habitude.

Elle en met des talons, mais ça reste rare et ils ne sont pas très haut d’ordinaire. Elle est déjà grande. Et si elle ne danse pas, c’est aussi principalement parce qu’il y a un petit problème niveau centre de gravité et équilibre, alors si il faut également prendre en compte dans l’équation les “talons aiguilles”, le résultat devient clairement périlleux.

- Je suis sûre que je suis plus “ridicule” que “magnifique”. Mais bon, j’assume. Le privilège de l’âge., dit-elle avec un brin de rire dans la voix en se tenant un peu plus droite.

À l’aise auprès de celui qu’elle considère déjà comme un ami, malgré les brises d’embarras qui viennent parfois rebondir sur les joues respectives.

- Et toi, tu ne danses pas ? J’aimerais bien voir cela. Un peu comme cette fête, ça serait… Elle incline son visage devant celui de Terry. Noël avant l’heure., conclue-t-elle dans un éclat de rire inhabituel.

L’ambiance et la compagnie n’y sont pas pour rien. Il y a comme une contagion de bonne humeur dans l’air.


#e0230f | 23 décembre | sa tenue de soirée

thanks melissa

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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockMer 24 Déc 2014 - 3:34

Terremma △ 2ème rp de la soirée △ costard

○ • ○ •
C’est comme si toute la pression qu’il s’était imposée pendant sa vie entière venait de se crever. Comme un ballon percé. Y’a un rire léger qu’effleure ses lèvres, alors qu’il la regarde, une étincelle amusé dans le regard. Elle avait toujours eu le don de le sortir de lui même, de le pousser à vivre.

Il allume donc sa cigarette avec le bras auquel elle n’est pas accrochée, ne voulant pas la déranger. C’est juste agréable, d’être avec elle. Beaucoup plus simple qu’avec les autres. Même lorsqu’il sent son souffle chaud lui chatouiller l’oreille, lui faisant louper un battement.  J’avoue… Je commence déjà à avoir mal aux pieds. Te moque pas, hein. Se moquer ? Mais non voyons, jamais. Pourtant, il y a un rire discret et étouffé qui sort de sa bouche, en même temps que la fumée de sa première latte. « Je manque à tous mes devoirs. Allez v-viens, on va s’asseoir » Il la guide vers le comptoir, le pas agile et en rythme avec la musique. Enfin ‘rythme’. Dans la mesure où il en est capable, cela s’entend.

C’est vrai que c’est bizarre, cette habitude qu’ont les femmes de vouloir un peu plus se grandir. D’être prête à se mettre en danger, haute perchées, juste pour voir le monde d’un peu plus haut - alors qu’au final, elles n’ont qu’a lever les yeux. Lever les yeux - et c’est le monde qui s’offre à elle. Ce monde qu’il regarde danser, une fesse posée sur le tabouret.

Et toi, tu ne danses pas ? J’aimerais bien voir cela. Un peu comme cette fête, ça serait… Noël avant l’heure. Haussement de sourcil - il essaie de garder son sérieux, mais le rire qui éclate en l’air a quelque chose d’hautement contagieux, et il rit aussi. Espiègle, son regard d’eau claire croise celui d’Emma. « Très peu pour moi. Je ne tiens pas à décourager tous les gentlemen ici présent. »  Voilà. C’était Terry qui essayait d’être cool.

Mais qui comme d’habitude avait finit par lâcher un de ces rires nerveux qui casse toute la crédibilité que le whisky, le costard et la fumée pouvait lui donner. Non vraiment, il ne peut pas nier le fait qu’il ne sache pas danser. Elle l’avait déjà vu à l’oeuvre, après tout, lors de cette fameuse soirée - est ce qu’elle s’en souvient seulement ? Un coude sur le comptoir, il se penche un peu plus vers elle - sa voix descendant de quelques décibels.

« Tu es la seule qui m’a vue danser. C’est ton secret. N-notre secret. Sois honorée.» Sourire tendre, il passe une main dans ses cheveux, avant de repiquer son nez dans son verre - il sent qu’il n’a pas assez bu. Il sent qu’il a besoin d’encore plus pour être à l’aise. D’encore plus pour être un autre.

C’est un peu pitoyable, quand on y pense. Un peu trop lui.

C’est toujours pareil, lorsqu’il boit, Terry. Il commence à s’imaginer, à espérer pouvoir être différent. Alors il boit encore et encore - subissant la brûlure de l’alcool autant de fois qu’il le faut pour s’en persuader. Mais ça marche jamais totalement - parce qu’il a le malheur de le tenir, l’alcool. C’est pour ça qu’il a pas peur de complètement perdre la face devant ses élèves ce soir. Ils sait que ceux-ci seront déjà partis loin. Hors de leurs esprits.

Il fait tourner son verre, un regard amusé sur le liquide ambré - avant de revenir au visage d’Emma. Toujours souriant. « Mais si tu y tiens. Je danserai seulement si tu danses toi aussi.» Gamin, Terry. Mais au moins, il est à peu près sûr que ça devrait couper court aux négociations. A peu près - il ne sait pas ce qui pourrait lui passer par la tête. Il a jamais su, d’ailleurs, deviner ce à quoi elle pensait. Deviner ce qu’elle ressentait.

Attention à tes pensées Terry - tu patines sur une glace très fine, là.
« D-d’ailleurs, ça m’étonne que tu n’aies pas de cavalier. Personne ne te l’as proposé ? » Délicatesse niveau -100, c'est les jolies manières qui commencent à s'estomper. Mais la question passe comme crème, portée par sa voix toujours attentive et agréable.
Parfois ça a du bon, d'être un Terry.
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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockJeu 25 Déc 2014 - 22:29


- Tu es la seule qui m’a vue danser. C’est ton secret. N-notre secret. Sois honorée. Elle acquiesce en retenant un rire dans un pincement de lèvres gourmand. “Je le suis.”, assure-t-elle presque sagement, si un pétillement espiègle ne venait pas animer le coin de ses yeux.

Puis il y a cette silhouette, ce mouvement étrangement familier.
Un autre lieu. Une autre ambiance. Des vêtements différents. Des âges différents. Ils se sont déjà retrouvés là, comme ça, près d’un bar à boire tous deux du whisky. Lui plus qu’elle. Lui cherchant du courage dans des effluves alcoolisées et à noyer ses doutes et son insécurité dans celles-ci. Il n’a pas vraiment changé. Alors est-ce qu’il va se redresser soudainement ? Se tourner vers elle en lorgnant sur ses lèvres ? Poser une main sur sa cuisse, s’approcher de son visage pour sceller sa bouche à la sienne dans un baiser incroyablement tendre ? Non, bien sûr que non Emma, vous n’en êtes plus là. Mais les pulsations de son coeur à l’époque en le voyant venir ont resurgi à ce souvenir. Troublant, mais éphémère.

Pourtant elle s’est volontiers perdue dans la sensation de ses baisers. Il était inexpérimenté, elle le sentait, mais cela ne gâchait en rien la douceur avec laquelle il la traitait. Comme si elle avait été une chose fragile et précieuse. La plupart des gens oublie facilement l’impact d’un baiser et combien il peut vous emmener loin… Son coeur soupire. La romantique qu’elle est n’a pas été embrassée depuis presque un an maintenant. Et son dernier souvenir en date ne laisse qu’un goût amer et de peine. Presque effrayant. C’est peut-être pour cela que dans sa vulnérabilité, elle s’est laissée aller à repenser à ce souvenir de Terry… Qu’elle a entrouvert la bouche pour lui dire…

- Mais si tu y tiens. Je danserai seulement si tu danses toi aussi.
J’ai toujours ta rose.
- D-d’ailleurs, ça m’étonne que tu n’aies pas de cavalier. Personne ne te l’as proposé ?
Elle laisse quelques secondes s’égrener calmement, le temps pour elle aussi de se délecter de ce jus ambré.
- Je ne savais pas que nous aussi pouvions en avoir un. Hormis pour Nemesis et Betsabe, ça n’est pas du tout passé par la tête que je pouvais venir accompagnée. Que personne ne se propose ne m’inquiétait pas… Enfin jusqu’à maintenant. Je te remercie d’avoir souligné ma solitude.

Sören et Lehna ont beaucoup plus l’habitude de son côté femme-enfant. Prête à bouder si on ne lui donne pas ce qu’elle préfère à manger pour ne citer qu’un exemple. Mais une fois encore ça passe doucement, avec légèreté, parce que les piques un peu cinglantes ou même simplement narquoises ne collent pas bien dans sa bouche. Elle ne sait pas faire et ne cherche pas.

En revanche, ce soir, bien cachés sous leurs masques de soie, l’audace est là. Joueuse. Elle détend les muscles et annonce un changement de clé dans la partition.

Emma tourne ses jambes vers l’extérieur, les fesses toujours sur le siège en cuir. Entre deux gorgées, la Suédoise laisse filtrer un “Tu vas devoir te rattraper.” Elle termine son verre et le glisse derrière elle avant de se remettre debout. “Je propose que l’on se ridiculise ensemble.

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre quoique ce soit et s’incline presque immédiatement dans une révérence, main levée et ouverte à lui.

- Me ferez-vous cet honneur, gentleman ?

Dansons pour commencer à annihiler nos trop nombreuses barrières d'adultes. Cette soirée est peut-être bien faite pour cela.



#e0230f | 23 décembre

thanks melissa

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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockVen 30 Jan 2015 - 2:12

Terremma △ tellement désolée du temps de réponse omd mais regarde j'ai mis un joli gif. look at dat hips bb. ♥

○ • ○ •
Il aurait dû s’en douter qu’elle ne l’aurait pas laissé comme ça. C’est que sous ses airs de grande femme, elle est enfantine, Emma. Pas du genre enfant sage. Ca le trouble un instant, cette impression étrange d’avoir à faire à une femme et ses charmes, jeux - une enfant et sa folie. Celle qui vient s’infiltrer dans la mécanique parfaite de sa vie. Et il ne peut pas résister, ni même essayer de trouver une excuse - parce qu’il est entraîné, emporté, par cette fille qu’est comme un air dans son monde sans musique.

« C’est sensé être à l’homme de demander, non ? »  Il rigole en se levant à son tour, attrapant la main qu’elle lui tend. Frisson dans son coeur, dans son être - le contact de sa peau le brûle plus qu’il ne le devrait. Il ne sait pas si cette main dans la sienne est agréable ou effrayante. Toujours perdu, funambule sur cette corde raide d’émotions.  En quelques pas, les voilà sur la piste de danse. Le poids de son rôle de prof’ (même apprenti) encore collé à ses épaules, tout comme le regard des autres. Ils doivent se demander ce qu’il fait avec elle. Bien trop belle pour lui. Et bien qu’en temps normal, il se serait dégonflé, il y a quelque chose dans cette main dans la sienne qui le pousse à rester. Un courage qui s’accroche tout doucement à sa poitrine. C’est le masque qui le cache, c’est cette main qui le tient, c’est son coeur qui lui fait mal, depuis qu’elle a soupiré.

Elle a parlé de solitude.
Elle, qui plus que quiconque, ne devrait jamais parler de ce petit démon. Elle n’a pas à être seule, elle ne le mérite pas, elle est trop douce pour ça.

Et toi Terry, tu la mérites ta solitude ? Avoue que tu ne te poses plus la question. C’est devenu un acquis , un rouage de ta malheureuse petite vie.

Allez Emma, fini les soupirs. Tu n’es pas seule. Au moins ce soir, pour toi, il est prêt à devenir quelqu’un. Il redresse les épaules, et paraît tout de suite plus grand - c’est sûr, ça change, lorsqu’on arrête de regarder ses pieds, de rester à terre.
Il s’apprête à se ridiculiser, mais bizarrement, tout ça commence à lui être égal.
Alors il se lance. A trop se donner des airs et à s’enfermer dans les interdictions, il en oublierai qu’il n’a que 24 ans.

La danse de Terry est .... semblable à Terry. D’une timidité pathétique, d’une décadence déplorable. Elle fait peine à voir. Mais c’est pas vraiment de sa faute, le rythme du monde a toujours été trop rapide ou trop lent pour lui - génie trop tranquille - et c’est à sa propre mesure qu’il avait appris à avancer. Appris à danser. Il glisse maladroitement une main près de la hanche de la jeune femme, et l’entraîne dans sa chorégraphie. Elle aussi, elle manque cruellement de rythme pour une prof de musique - et à eux deux, c’est un drôle de ballet qui commence à prendre place sous les lumières bleutées de la salle. Gênant, gauche, mais pourtant, il y a quelque chose de différent.
Quelque chose qui change. Un rire qui se fait plus léger, des mains plus assurées, une complicité qui se crée alors qu’il plonge dans les yeux d’Emma. Il s’y ancre, il s’y attache, oubliant l’espace d’un moment tout le reste.

Les regards sur ses épaules, son coeur qui lui fait mal, la peur qui lui bouffe les tripes.

Juste quelques minutes où il s’autorise à être lui même dans toute sa simplicité. Un homme tout con, sans prétentions, qui a un peu trop bu et qui danse avec cette amie qui lui plait. Bon dieu qu’elle lui plait. C’est si évident, pourtant, toutes ces manières, tous ces ratés - pourquoi ne s’en est-il pas rendu compte avant ? Pourquoi, pourquoi il veut pas lâcher prise ? Emma, c’est et ça a toujours été cette fille des étoiles qui n’appartient pas à son ciel, mais qu’il ne peut s’empêcher de regarder. Il aimerait l’atteindre. Rien qu’une fois. La toucher, prêt de son coeur, comme elle l’a fait ce soir à Londres où elle lui a parlé. Elle l’a embrassé. Elle l’a aimé - enfin, il croit. C’était sa première fois, après tout, la première fois qu’on le prenait ainsi dans ses bras.
Alors, la tête qui tourne, perdu dans le bleu si magnifique des iris de Mlle Lind, il se penche vers elle. C’est magnétique, presque trop évident. Naturel. Leurs nez se frôlent, leur souffles s’emmêlent.

C’est sensé être le moment où il l’embrasse tout en douceur, au rythme de coeur, oublieux du monde - comme tout homme le ferait.
Et pourtant, et pourtant ...

Et pourtant il ne peut pas. Voilà. Terry le lâche, et surtout, Terry l’égoïste.
Incapable de donner quoi que ce soit, la peur trop présente en lui, comme deux grosses chaînes lourdes et implacables qui entourent son coeur. Il a beau tirer dessus, il arrive pas à s’en défaire - et Emma, Emma est bien trop douce pour réussir aussi à les enlever. Elle ne fait qu’effleurer, que mettre à mal son palpitant détraqué. Non, la seule qu’a réussi jusque là à faire crisser les anneaux de métal, c’est Arsène. Arsène et toute sa violence qui finit par éclater en larmes acides, en déclarations de guerre. Il pense à elle, à ce qu’elle lui a avoué plus tôt dans la soirée. Il pense à elle, et la culpabilité le bouffe sans trop qu’il sache pourquoi, et il rompt tout contact avec Emma.

Et toute magie finit d’opérer. Mais c’est peut être mieux comme ça, non ? C’est un scientifique, Terry, la magie elle marche pas pour lui. Et encore moins celle de l’amour.
Il y a cette voix au fond de lui, ce truc qui lui crie qu’il le mérite pas - qu’il mérite rien de tout ce qu’ont les hommes.
Même s’il ne le comprend pas lui même - ça l’aggripe, ça le prend à la gorge. Ca l’étouffe.

Son coeur lui crève le torse, et quelque chose tremble dans ses yeux. Seul un petit mot arrive à franchir avec difficulté le seuil de ses lèvres.
« D-désolé. » Désolé pour son geste mal placé, celui qui reste de mettre en péril cette amitié si fragile qu'ils commençaient à mettre en place. Désolé, pour tout ce qu’il arrive pas à donner. Ce qu’il arrive pas à aimer. Désolé pour tout - pour lui en intégralité. Les muscles transis, une boule dans la gorge, son regard file vers ses pieds.
Vers le sol, ce sol sur lequel il préfère s’écraser.  
C’était qu’il était un peu fou de croire pouvoir danser avec une étoile.

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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockDim 1 Fév 2015 - 19:10
Il a dit oui. Il a accepté de jouer le jeu. D’entrer dans la danse, aussi maladroite et peu rythmée soit-elle. Et rien que cela, ça égaye son coeur, l’allège de quelques grammes. Un brin de liesse dans le regard. Emma est bien, à l’aise. Et comme ça lui arrive à chaque fois qu’elle se considère sur scène, elle fait abstraction de ce qu’elle pourrait croire que l’on pense d’elle et ne croit que ce qu’elle voit. Et pour l’instant, il ne s’agit que de Terry.

Un Terry aussi peu dégourdi qu’elle sur ces rythmes modernes. Un Terry qui fait un effort, franchi une barrière, avec elle. Elle s’en amuse autant qu’elle le remercie à chacun de ses gestes sur lui. À chaque regard aussi. Et peut-être autant que lui, si ce n’est plus, elle se cramponne. Elle a un peu peur de tomber. De lui marcher sur les pieds. … Oups. Trop tard. Elle s’excuse et ils rient. La situation est presque absurde et irréelle au milieu de ce brouahaha. Ils sont comme déconnectés des autres, mais bien attachés l’un à l’autre.

Mais Emma ne peut pas retenir les frissons qui parcourent ses organes vitaux dès lors qu’il la tient un peu plus fort, un peu plus serré. Il a grandi. Plus homme. Elle le sent. Est-ce qu’il a eu d’autres expériences depuis elle ? Certainement. Pourquoi ne serait-ce pas le cas après tout ? Ça la trouble d’y penser, de réfléchir à ce que Terry ressent ou peut ressentir à son égard. Peut-être vaut-il mieux ne pas y penser. Parce que diable ce qu’elle aurait voulu le revoir le lendemain. Se laisser aller à mieux le connaître. Savoir pourquoi elle parmi toutes les filles de ce bar ? Savoir comment il fait pour être aussi tendre alors que dans le même temps, il la tient un peu plus fermement ? Pourquoi naturellement, elle le tient aussi un peu plus contre elle ? Est-ce un souvenir d’un moment qu’ils n’ont pas eu ? Le nombre d’actes manqués dans sa vie amoureuse se résument à ces deux hommes qui l’ont laissée : Abel et Terry. Les deux meilleurs amis ont ça en commun. Partir dès le lendemain. L’abandonner toute seule avec son coeur trop vivant. Mais à la différence d’Abel dont elle sait qu’il ne reviendra jamais vers elle de cette façon. De Terry, elle ne sait rien ou si peu. Et c’est pour cela que quand il s’approche, son coeur s’affole en décelant son envie et elle se dit que tout va recommencer. Elle va à nouveau goûter à sa douceur. Y avoir droit. Et subjuguée, elle se laisse faire par cet homme.

Qui s’arrête.
Puis s’éloigne.

- D-désolé.

Le doux rejet se fait à nouveau. Et il lui faut quelques secondes qui sembleront des heures pour retenir le sol de se dérober sous ses pieds. Elle n’en revient pas d’avoir espéré aussi vite et de déchanter encore plus vite. Elle ne le comprend pas, elle ne se comprend pas. Les signaux sont si contradictoires qu’elle se perd. Pourtant. Pourtant, la sensation de solitude revient comme une claque au coeur avec un semblant de théorie : si sa première réaction fut de partir, la toute première fois, pourquoi en serait-il autrement maintenant ? Terry doit sentir d’instinct que ce n’est pas bien, que ce n’est pas ce qu’il faut. Ce n'est pas ce qu'il leur faut. Alors que elle, Emma, a peut-être trop tendance à se laisser aller dans ses émotions. Peut-être plus déraisonnable qu’on le pense et qu’elle le laisse deviner. Pas si mature et posée que cela.

- Ne… Ne t’excuse pas Terry. Elle s’approche, pose une main sur son torse, puis ses lèvres sur sa joue. Merci pour la danse. Passe une bonne fin de soirée.

Pas maintenant, alors qu’elle l’abandonne sur la piste de danse. Mais plus tard oui. Elle se promettra de revenir en tant qu’amie et de se laisser aller à cela et seulement à cela. Sa fragiité envers les hommes est ce qui la fait le plus souffrir, même si elle s’en est jusque-là toujours relevée. Entre eux, il ne pourra rien y avoir d’autre, elle le sait maintenant. Peut-être que c’est ce qu’il fallait -ce moment où il la repousse et s'excuse finalement- pour le réaliser pleinement et repartir avec une ardoise toute blanche. Il n’y a que comme cela qu’ils pourront avancer par la suite et vers la suite, non ?

Faites que la suite arrive rapidement pour faire taire le bouleversement qui chagrine son être. C’est tout ce qu’elle souhaite en quittant la salle d’un pas rapide, le coeur prêt à tomber à l’eau. Mais elle reste en quête d’air et s’accroche à la rambarde. Comme toutes ces autres filles et femmes qui dansent sur ce bateau. Si naïvement. Pleines d’espérances. Que leurs coeurs bondissent encore grâce à ces surprises bien meilleures que celles qui laissent un goût... Doux-amer.

#e0230f | 23 décembre

thanks melissa

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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clockDim 1 Fév 2015 - 19:18
Terminé <3

Ce fut un plaisir pour les feels *wink* 8D

Etouicespetitscoupsdereinsontundélicemwéhéhéhé :3
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MessageSujet: Re: Mister Cellophane △ EMMA   Mister Cellophane △ EMMA 1400359500-clock
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