Sujet: thugs •• • ft. frans Dim 14 Déc 2014 - 21:50
thugs
Haha t’es collée samedi matin tu crains.
Mais non. Mais ta gueule. J’te permets pas. JE NE CRAINS PAS. Je suis collée à neuf heures samedi mais je le vis bien. Très bien. Avertissement conduite et travail. Du professeur de langues. Aucun problème. Ce prof m’aime pas. Il est raciste. J’suis sûre qu’il est turc et que c’est pour ça qu’il m’aime pas. Parce que j’suis grecque. TOUT S’EXPLIQUE. Et ça n’a rien à voir avec le fait que je “m’assoupisse en cours” et mon “absence absolue d’efforts et de travail” comme le prétend son petit papier vert pâle. Je suis une victime. Mais ces heures de colle, je les ferai avec amour. Avec sourire. Et accessoirement, avec un nez bouché.
...
Ok. Ok. Okokok. J'avoue. Ça m’emmerde. Et je pense que le professeur l’a bien compris et qu’il aime ça. Mon jour de repos se transforme en corvée. Je ne PEUX PAS bien réagir hahahaha dommage j’aimerais tant. La dernière fois que j’ai séché une heure de colle ça s’est mal passé alors bon, on va pas reprendre de risques. Quand le réveil a sonné, je voulais pas y croire. J’ai fait celle qui l’entendait pas. Je l’ai laissé bipper. Comme si de rien n’était. Mais un “putain arté tu fais chier éteins cette merde” (notez l’abondance de mots doux et poétiques dans cette phrase) m’a convaincu d’éteindre le réveil. Merci, colocataire. Ta compassion me va droit au coeur. Je retiens. Je retiens. Coeur brisé, je me lève. Habits, cheveux, vessie, nourriture, dents, manteau. Je quitte la cabane en touriste, mains dans les poches.
“Woooooh”. Il y a du vent, il fait super froid, qu’est-ce que je douille. Ça devrait pas être légal, une température pareille. Je comprends pas pourquoi il fait un temps aussi naze alors qu’il y en a qui peuvent nous afficher un grand soleil grâce à leur pouvoir. C’est nul. Je suis fatiguée. J’ai mal à la tête. Je marche au lieu d’utiliser la téléportation parce que ça réchauffe. Un peu. Et parce que ça va me dessiner de jolis mollets. Peut-être. Non en fait non. Le ciel est gris, il fait jour mais il fait sombre, on ne voit pas le soleil, il s’est planqué derrière d’épais nuages. Le pensionnat est calme, silencieux, quelques élèves déterminés ont déjà quitté leur couette, je vous respecte, braves gens. La tour annexe grandit au fur et à mesure que j’avance. Je veux pas y aller. Pitié. S’il vous plaît. Non. … Haha. Personne n’entend mes prières. Je le sais parce que j'peux prier n'importe quel dieu de la vie de la mort des plantes ou du soleil, bah la tour elle est quand même devant moi, elle reste là, immobile. Parce qu'aucune entité n’est capable de lui faire pousser des jambes pour qu'elle s'en aille loin, la salle de retenue avec elle. Je meurs.
Le changement de température en passant de dehors à dedans est juste. Quasi inexistant. Comment peut-on manquer de chauffage à ce point ? Je grimpe les marches. J'arrive devant la porte. Pour deux heures de retenues. Je pousse la porte. Bienvenue en Enfer.
.... ils sont deux. Deux. Y a le surveillant (qui, au passage, doit vraiment avoir besoin de son salaire pour exercer un métier aussi ingrat) et un autre élève. Qu'est carrément flippant. Je le connais vite fait de vu et de réputation. Frans. Je me moque un peu de ce qu’il se dit sur lui mais de vu, il fait peur. Il est pas très grand (je dis ça alors que je fais un mètre cinquante-quatre oui oui) mais il a l'air. Je sais pas. Sauvage. Grognon. Son teint est exsangue, cadavérique, ses yeux sont noirs, profonds et lancent un regard violent, ses canines sont démesurément pointues, je ne sais même pas si c'est naturel ou non. Du coup, je fais quoi ? Je vais pas me mettre à vingt kilomètres non plus. Ni à côté. Devant ou derrière ? Derrière. Parce que comme ça je le verrai. Il ne pourra rien me faire. RIEN. (enfin si, mais bon, je me rassure comme je peux.)
- C'est toi la p'tite Anortokos ? "P'tite" ? D’où il sort ce guignol ? Est-ce-que je l’appelle “ma-vie-est-un-échec-donc-je-surveille-des-ados-collés-mdr”, moi ? Non. -Affirmatif. - Mets-toi devant que j'te vois bien..
Pardon ? Quoi ? Il veut que je me fasse prendre par derrière ? Sans mauvais jeu de mot, s’il vous plaît. J’veux dire; Il veut que je me fasse égorger par derrière ? Pourquoi moi. Pourquoi la vie. Pourquoi la mort. Pourquoi tant de haine. Seule solution pour sortir de cette salle en un seul morceau : lancer un petit regard pathétique as fuck à Franc pour qu’il me laisse la vie sauve. Et si on pouvait rajouter des sous-titres “ne me mange pas je suis mignonne je peux te servir de peluche le samedi soir”, ça serait parfait.
#ff4066
pardon pardon pardon
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Sujet: Re: thugs •• • ft. frans Dim 21 Déc 2014 - 16:32
C’était un fait avéré : Frans n’aimait pas avoir tort. La plupart du temps, il débattait avec calme, bien que toujours aussi vulgaire, résonnait avec logique sans mêler les sentiments à ses réflexions. La plupart du temps, cette façon de faire que peu de gens arrivaient à exécuter lui valaient de se tirer des situations, parce qu’il savait faire la part des choses, et qu’il est difficile d’admettre qu’un élève aussi raisonnable puisse avoir tort quand il expose son point de vue. C’est pourquoi, la plupart du temps, Frans ne voyait pas l’ombre de la salle de retenue - d’autant qu’il faisait au mieux pour avoir de bonnes relations avec les professeurs et éviter de pourrir son dossier scolaire.
Avoir un bon métier était essentiel, s’assurer un futur était primordial, pas seulement pour lui, mais surtout pour sa soeur.
Mais quelques fois, Frans ne supportait plus toute cette pression, ses limites, cette façon de ployer la tête devant l’autorité parce que c’était la bonne chose à faire. Intransigeant avec les autres à ce sujet, il donnait l’impression d’être insensible, de ne pas prêter attention aux ressentis des autres, et ça n’était pas totalement faux - il savait simplement faire abstraction des choses, et ça en faisait parti. Mais Frans n’était pas si droit qu’on le pensait, parce qu’il avait beau faire preuve de maturité, parfois sa patience atteignait sa limite, et ça n’était pas beau à voir. Quelques fois, il se contentait d’un regard noir vers l’adulte, d’autres fois, sa langue fourchait.
Cette fois, sa langue avait beaucoup fourché. Le temps de réaliser qu’il avait complètement pété les plombs, il était convié en salle de retenue. Pourtant, ça n’était pas de sa faute si l’adulte avait fait une erreur, mais cette saleté de fierté d’adulte l’avait convaincu qu’écouter le conseil d’un élève n’était pas la bonne solution. Il s’en foutait Frans, il s’organiserait en fonction de tout ça, il trouvait juste cette colle inutile. Loin d’être mauvais en terme de scolarité, il n’avait aucun intérêt à passer du temps ici - il figurait parmi les bons élèves de sa classe et même si c’était accessible pour lui, il refuserait de passer en B.
Pourquoi n’était-il pas en train de faire des TIG ? Parce qu’un professeur dans cette école était suffisamment stupide pour exercer sa vengeance sur un élève, comme si deux heures à attendre dans une salle de classe pouvait le calmer. De toute façon, ça lui était égal : il avait donné ses directives à Lydia, réprimandé une dernière fois Aurora et il était parti un samedi matin en heure de colle. Pile à l’heure, faisant face à un surveillant distrait, c’est bien parce qu’il goûtait aux joies des retenues qu’il avait pu retenir une remarque déplacée qui aurait prolongé son séjour. Il s’était retenu, la langue un peu trop brûlante, se plongeant dans son travail… ou presque.
« C'est toi la p'tite Anortokos ? » « Affirmatif. » « Mets-toi devant que j'te vois bien.. »
Il relève la tête un instant, juste assez pour voir le regard qu’elle lui lance. C’est une nouvelle envie de prendre la parole qu’il réprime, parce qu’il n’aime pas être dérangé même quand la cause est légitime. Oui Frans est difficile à vivre, l’avantage c’est qu’à force de le fréquenter, on avance plus vite, et on cause du tort à personne. Ceci dit, la vie est bien moins amusante. Il s’en moque, parce qu’à force d’être studieux, les choses vont lui réussir - ça fait d’ailleurs une demi-heure seulement, et il a presque terminé son travail. C’est d’un oeil mauvais qu’il voit le surveillant traverser la salle pour la quitter, jetant son café dans la poubelle, sans un mot. Ca l’énerve ces gens qui ne font pas leur travail, tellement qu’il pose son stylo et va claquer sa feuille sur le bureau, jugeant qu’il en a bien assez fait. Il signe la feuille de présence, tournant la tête vers la fille présente.
« Tu signes cette connerie, ça veut dire que t’es venue, dès lors tu peux te casser. C’est de l’opportunisme, comme l’autre connard qui profite de son taff. »
Il rompt les quelques mètres qui le séparent d’Artémis, lui tendant la feuille. Dur de se dire, avec ce visage fermé et inexpressif, qu’il est cool avec elle.
« J’sais pas pourquoi t’es là, mais personne saura pourquoi tu l’es plus. Je suis pas une putain de balance. »
PV. Artémis • Début Janvier • #626262
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Sujet: Re: thugs •• • ft. frans Mer 7 Jan 2015 - 14:30
thugs
Tu signes cette connerie, ça veut dire que t’es venue, dès lors tu peux te casser. C’est de l’opportunisme, comme l’autre connard qui profite de son taff.
Quoi ? Pardon ? Oula. Attend. Il arrive. Il s’approche. Il se rapproche de moi. Non. Recule. RECULE J’TE DIS. Du balais. Du vent. Haha ça va pas. Il est trop proche. PANIQUE.
J’sais pas pourquoi t’es là, mais personne saura pourquoi tu l’es plus. Je suis pas une putain de balance.
C’est quoi ? Un acte de bonté parce qu’il est dans un bon jour ? Ce matin, il s’est levé et il s’est dit “Aujourd'hui j’fais quelque chose de bien.” ? Ou alors il a un quota de bonnes action à remplir ? Je sais pas, je sais pas du tout. Ou alors, c’est de la pitié. Haha, ça me semble plus probable, peut-être qu'il se dit que j'en vaut pas la peine, que je suis trop facile à battre pour lui, alors il ne se fatigue pas, il me fait déclarer forfait. Il me tend toujours la feuille. Je devrais la prendre et abandonner, mais ça me serre le coeur. Ses yeux noirs, éteints mais perçants, me fixent. Il est intimidant, j'ai peur. C'est humiliant de se dire qu'on s'en sort seulement grâce à la pitié du prédateur. C'est un peu vexant, mais au moins je me ferai pas lyncher.
.... non. Non Artémis, c'est pas comme ça que fonctionne la vie. C'est pas juste une fuite constante, c'est pas une esquive du danger en attendant un putain de coup de chance pour s'en sortir. Faut s'battre. Faut utiliser ses biceps, ses bras, même s'ils sont remplis de guimauve RIEN A FOUTRE FAUT SE BOUGER. Tu veux fuir ? Et bah vas-y. Et tu resteras une faible pour le restant de ta vie, c'est ridicule, va te cacher. Et c'est un souffle épique qui me transforme. Je ne me laisserai pas abattre si facilement par ce gars que je ne connais même pas. Je me sens bouillir, je me sens devenir quelqu'un de plus fort. Je refuse de me laisser faire. Cette feuille, c'est la facilité, la lâcheté, et même si elle me garanti la tranquillité et une bonne santé, ma fierté me hurle de ne pas céder à la tentation. Il faut apprendre à faire face au danger, à refouler la peur, que dis-je, quelle peur ? Il n'y en a plus. L'époque où j'étais une victime est révolue. Je suis un nouvel homme, aujourd'hui, avec de la testostérone dans mes veine et des poils sous les bras. Hahahaha, qu'a-t-il cru ? Jamais je ne le laisserai salir ma dignité de cette façon, s'il veut me vaincre et me déshonorer, il doit le faire correctement, d'homme à homme. Alors on remonte les manches, on contracte les abdos, on se redresse pour paraître plus impressionnant, on prend une voix sérieuse et imposante et on fait face, yeux dans les yeux.
Écoute p'tit con, tu vas pas m'intimider comme ça. Tu fais le mec alors que j'suis sûre qu'à l'intérieur t'es un fragile. Rentre chez toi, pauvre type, j'ai pas besoin de ta pitié.
... Eeeh merde. Pourquoi ce souffle épique repart si vite qu'il est arrivé ? Pourquoi mon courage me quitte-t-il ? Pourquoi la peur me resserre-t-elle les tripes ? ELLES SONT PARTIES OÙ MES BONNES RÉSOLUTIONS ? Revenez. Ne me laisser pas toute seule. Ne me laissez pas avec lui. Emmenez moi. J'ai envie de fuir, mes jambes ne bougent pas. Pourquoi j’me suis prise pour un bonhomme alors qu’aux dernières nouvelles j’ai un utérus et des ovaires ? Pourquoi j’ai pas juste dit un "merci j’vais faire ça", mais un "p'tit con", un "pauvre type" et un "rentre chez toi" ? ...... qu'est ce qui m'a pris ? Omg. Je crois. Que je me suis enfoncée dans la merde. Toute seule. J'ai peur. Je meurs. Je meurs.
#ff4066
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Sujet: Re: thugs •• • ft. frans Lun 12 Jan 2015 - 13:46
En toute franchise, Frans avait tout fait pour éviter ça. Il avait été sympathique, retenu la moindre remarque à l'égard de cette fille -dont la seule apparence était déjà un outil de râlerie en soi- et il lui proposait même un moyen de sortir de cette salle de retenue sans se faire prendre grâce à l'irresponsabilité d'un adulte. A tous les égards, il était sympathique - et bien évidemment, c'était dans ces moments qu'on se montrait particulièrement désagréable à son égard. C'était étrange - il faisait tout, d'ordinaire, pour éviter que l'on soit gentil avec lui, et ses interlocuteurs trouvaient toujours le moyen de l'être dans ces situations. Pour tout exemple, la stupide blonde qui lui servait de camarade de classe.
Et, paradoxalement, c'est lorsqu'il faisait montre d'un élan de gentillesse que l'on décidait de lui refuser toute réciprocité et qu'on lui balançait une réplique totalement stupide qui n'avait rien à voir en pleine gueule. Frans n'était pas stupide - il savait comment réagir avec maturité face aux gamines qui étaient incapables de comprendre la situation dans laquelle elle était. Il comprenait, oui, mais ça n'était pas pour autant qu'il faisait preuve d'empathie - car il avait beau faire de son mieux pour éviter d'encastrer la tête de cette fille dans le mur, il sentait déjà sa main le démanger. Le truc, c'est qu'ils étaient au milieu d'une salle vide que l'administration avait désert,é il n'y avait pas de meilleur endroit pour régler ses comptes avec quelqu'un.
La situation était tout bonnement parfaite, propice au genre de personne qu'il était. Pourtant, c'était dans ces moments qu'il avait envie de s'égarer - et mettre de côté toute la gentillesse qui pouvait bien se cacher derrière ces montagnes d'insultes pour se contenter de les balancer sans réel but. Oui, Frans agissait par bienveillance envers ses proches - et l'alliance entre les B et les E l'avait poussé à élargir son champ d'altruisme. D'ordinaire, une D aussi jeune aurait figuré dans les personnes à aider, mais Frans n'en avait pas envie. Il avait décidé de catégoriser Artémis comme une chieuse dont la seule personnalité la disqualifiait pour toute forme d'aide de sa part.
Ce qu'il comptait bien pour faire comprendre.
« Écoute p'tit con, tu vas pas m'intimider comme ça. Tu fais le mec alors que j'suis sûre qu'à l'intérieur t'es un fragile. Rentre chez toi, pauvre type, j'ai pas besoin de ta pitié. » « Je sais que cet acte va te paraître d'une putain d'extrême difficulté en vue des inqualifiables lacunes que ton cerveau déficient te confère lorsqu'il s'agit d'avoir recours à l'intellectuel, mais je vais te demander de fermer ta putain de grande gueule pour l'espace d'une seconde pour m'offrir le plaisir d'oublier un instant ton insupportable présence. »
Il était chaud aujourd'hui. Il avait écrit son propre nom sur la feuille, et si elle n'en voulait pas, c'était son problème - Frans lui, ne se gêna pas pour la reposer sur le bureau. Il avait, à l'encontre d'Artémis, la possibilité de partir à n'importe quel moment - et elle avait beau dire ce qu'elle voulait, il était en position de force. Tout du moins, tant que le surveillant était absent.
« J'ignore à quel point tu es atteinte pour parvenir à croire que le putain d'acte solidaire que j'effectue envers toi peut t'amener à me formuler une réponse aussi agressive mais j'en conclus que tu es d'une stupidité remarquable. »
Direct et sans détours - il croisa les bras, debout devant la jeune fille qui devait lui arriver à l'épaule. Non, Frans était loin d'être un type méchant ou violent - il se battait à l'occasion, mais il savait qu'il devait se tenir à carreaux. Ce n'était pas dans l'intérêt de sa soeur qu'il soit renvoyé - ils avaient tous deux une chance de terminer leurs études ici, il n'allait pas la gâcher à cause d'une fille insolente.