|
| i want a revelation - joy | |
| InvitéInvité | Sujet: i want a revelation - joy Lun 23 Fév 2015 - 19:02 | | NO LIGHT NO LIGHT
Je n’y pouvais vraiment rien, Joy.
La porte s’est ouverte et sa tête est passée dans l'entrebâillement. Un regard rapide, une langue qui lèche des lèvres avant de recommencer à respirer. Personne : parfait. Il s’engouffre rapidement, bloque de son corps la porte comme s’il voulait en fait un sanctuaire. Sa main hésite sur le verrou : cela vaut-il vraiment la peine ? Qu’est ce qu’on peut y perdre à te voir jouer en plein milieu d’une journée d’été ? Il grogne, ça ne sert à rien toutes ces précautions (mais il faut ce qu’il faut, et si William est un agent secret aujourd’hui, il fallait jouer le jeu à fond).
Le plafond haut et ces drôles d’arabesques, ces colonnes façonnées par le marbre et le temps. Des murs clairs, de ce bleu étrange qui trouble plus qu’il ne rassure, et ces impressionnants miroirs qui prennent le corps entièrement. ( Il passe devant et ébouriffe ses cheveux ) Un piano, un violon, une étagère ouverte encore où les flûtes s'échappent. Mais le silence, le silence toujours et William s’avance en retenant sa respiration.
C’est toujours très étrange de rentrer dans une pièce pour la première fois : il y a les petits details qui s’accrochent à la retine, les emotions qu’on essaye d’etiquetter. Un parfum qui n’existe pas mais que l’on voudrait vivant, comme tous ces objets morts et qui n’attendent qu’un être leur donne fonction / vie / raison. Il y avait dans cette pièce quelque chose de sacré qu’il ne pouvait nommer.
Une aura, sans doute.
Il y a des j’ai l’impression… et des d’être déjà venu ici qui lui passent par la tete quand il s’avance vers le piano. Des impressions un peu floue, comme des mirages dont on ne veut pas se souvenir. Le bruit d’une regle sur les doigts, la voix forte d’un homme. Et Wiliam se souvient.
Joy.
Il n’est pas bon musicien : ses doigts ne suivent jamais le rythme et déchiffrer est son enfer. Il ne sait pas suivre une partition et appuie un peu trop fort sur les touches. Il a longtemps essayé d’apprendre le piano : parce que Joy y jouait. Parce que Joy domptait le piano comme on domptait un lion fougueux : avec adresse, le visage levé et le regard de braise. William n’était jamais arrivé à dompter l'espèce de chat sauvage qui lui servait de patience.
Ainsi, en se posant devant le piano, il ne s'étonne pas trop d'être tout de suite à court d’idée. Comme imbecile. C’est tout un monde quand même. C’est comme si on avait tout donné à Hunt et Joy et qu’on avait oublié de me donner une seule qualité. Il regarde sa main, peine à se concentrer pour faire voler une feuille qui traînait sur le piano.
Le controle du vent, la bonne blague.
Il soupire, pose sa tête sur les touches qu’il écrase. La feuille tombe sur le sol sans bruit, et il en sourit presque. J’ai la chance d’etre ici, la chance de les voir, et pourtant je me sens aussi “sans bruit” que cette feuille.
William Storm Nielsen était de ces enfants qui vivent pour vivre : toujours plus, encore plus haut, encore plus fort. Né de cette génération où l’ennui est le plus vil démon, il apprenait chaque jour que si “vie” consistait à “répéter cet éternel requiem”, il ne voulait pas y participer. Il fallait tout, et tout de suite. Apprendre le piano en trois ans ? Trop long. Trois mois suffirons. Bercé par les espérances, Will s’était vu perdre patience quand il n’arrivait pas à accomplir les défis puérils qu’il s’était lancé.
Joy et Hunt ont vraiment hérité de tout.
Croisant ses bras et y nichant sa tête, il ferme les yeux. Etre toujours en dernier ne m’attire plus, vous savez.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Mer 25 Fév 2015 - 13:33 | | Il n'y avait plus ce grand vide auquel tu avais été habituée. Il n'y avait plus ni pièce où tu étais seule âme qui vive. Pas même un endroit de recueillement. Adieu les grands salons où seules tes respirations se faisaient entendre. Adieu les musées où juste les pas sur le marbre s'entendaient. Adieu tout ton calme et tes confessions aux silences.
Il n'y avait plus lieux clos où tu te sentais chez toi.
Pourtant il y avait ton foyer ici. Ton coeur et ton enfance. Il y avait tes souvenirs de bien avant que tu saches à quels points ils seraient important. Il y avait ces vies, ces visages. Qui tiraient dans tes yeux un sourire, décochait entre tes lèvres un éclat de joie.
joie joie joie joie joie joie joie. On t'avait donné un lourd fardeau avec un tel prénom.
Tu réajuste la hanse de ton sac avant de pousser la porte de l'une des salles de musique. Peut-être que tu pourrais enfin recréer un sanctuaire de silence où seule une mélodie que tu entendrais avant de jouer viendrais bercé tes oreilles.
Et une silhouette se dessina lorsqu'elle poussa la porte. Ton élan de bonne humeur s'envola. Trop vite trop vite. Parce que si tu avais pris le temps de l'examiner, sûrement cela ne t'aurais pas dérangé. Mais toute l'envie était retombée. Trop vite trop vite. Peu importe, maintenant tu étais là. Puis tu reconnus les cheveux blonds de l'enfant qui avait accompagné ta vie. Du frère que tu n'avais pas. Tu t'approchas. Sans faire trop de bruit, jamais. Et tu posas ta main dans ses cheveux que tu caressas.
Eh, 'liam ! ta main quitte sa chevelure. Tu me montres ce que tu sais jouer maintenant ?
Et toujours derrière lui, tes mains virent effleurer les blanches.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Mer 25 Fév 2015 - 14:57 | | NO LIGHT NO LIGHT
La main dans ses cheveux, ce doux parfum dans l’air et cette voix. Cette voix qui berce, apaise, fait passer le temps : printemps été automne hiver. Qu’il aimait cette voix, comme ces mots qui portaient les émotions que le visage de Joy ne voulaient jamais trop laisser voir. Il tend sa tête un peu plus dans cette main chaude, soupire un instant sans ouvrir les yeux. Et encore encore encore il se croit avoir quatre ans.
Depuis combien de temps leur affection s’est être construite pour être ce cocon sacré de protection ? Des siècles, décennies parties en fumée, réincarnation après réincarnation. Will avait toujours eu en tête qu’ils avaient été choisi : elle, hunter et lui. Parce que l’amour qui leur portait, ce coeur qui est près à exploser à chaque fois qu’ils sont autour, à chaque fois qu’il arrive à prendre au vol un de leur sourire, cet amour ne pouvait être autrement qu’un coup majestueux du destin.
Puis une note retentit vers son oreille gauche, il ouvre les yeux. Se relève un peu, soupire toujours et niche son regard dans le sien...avant de le fuir.
- je ne sais pas jouer, joy.
Il ne sait pas, n’arrivera jamais et quand il suit du regard cette main sur les clés noires, il a envie de pleurer. Pourquoi avez vous tout. Pourquoi quand tu touches quelque chose, ça devient de l’or, Joy. Pourquoi êtes vous midas, et moi un echo amoureux d’une narcisse inexistence.
- en plus tu le sais parfaitement. Toi, joue moi quelque chose.
Sa voix fait deviner un s’il te plaît qu’il ne veut pas avouer. Un s’il te plaît qui fait mal, un s’il te plaît pour toutes les fois où il n’a pas été à la hauteur. Une prière secrète pour qu’elle lui remontre ce monde de couleur qu’il a tellement admiré quand il était enfant. Quand elle avait encore ses cheveux blonds, quand il pouvait dormir sur le sol, sur une couverture. Bercé par cette mélodie venue des paradis célestes.
Alors il prend sa main, se pousse un peu du petit banc en velours et la force à s'asseoir. Dans ses yeux, il y a des joue pour moi joue pour moi joue pour quand on était si jeune qu’on ne se souvenait plus des champs de tournesols et coquelicot. Joue pour les rivières qu’on a traversé, pour la fois où hunt s’est blessé. joue pour le soleil, la lune et les étoiles. et s’appuyant sur son épaule droite, will ferme les yeux.
joue parce que ça m’apaise
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Jeu 26 Fév 2015 - 22:50 | | Tu ne le sais pas si bien sur ça. Parce que tu l'as toujours vu assis devant un piano en hésitant. Tu savais qu'il voulait apprendre. Et tu pensais qu'il l'avait fait. Qu'il serait allé au bout. Au bout d son envie. Comme il le fait si souvent. Lui qui est si vivant.
Pas comme toi. Pas comme toi.
Tu t'installes alors à côté de lui, tes doigts caressent encore avant de te décider. Tu n'es même pas sûre de qu'est ce que tu peux lui jouer. Pourtant tu sais à quel point il t'admire. Tu sais très certainement que tu pourrais interprété n'importe quoi que ça lui plairait. Pourtant. Pourtant tu n'as pas envie. De faire n'importe quoi. Parce qu'il n'est pas n'importe qui.
Réfléchir réfléchir réfléchir. Si seulement tu écoutais plus de choses. Plutôt que de te cantonner aux classiques. Aux morceaux que tu connais si bien. Alors tu fouilles dans ton sac. Tu as imprimé une trentaines de partitions il n'y a même pas une semaine. C'est peut-être l'occasion de les testées.
Alors tu cherches parmi les titres. Liberta, Chandelier, Californication ou bien même I see Fire. Mais au final c'est Airplanes. Airplanes. Elle t'avait marqué à l'époque.
Peut-être parce que tu l'écoutais quand tu vivais à Oxford. Quand tu pensais à cet endroit plus simple. En ces choses si faciles que tu avais quittées contre ta volonté. Ou peut-être parce que c'est la seule vision que tu ais qui ne sois pas de la réalité. Faire des voeux à des avions laissant leur traînée d'étoile dans le ciel. Peut-être que tu devrais t'y raccrocher un peu plus. Plus qu'à la terre.
Tu poses alors la partition devant toi. Et avant même de te mettre à jouer tu as envie de pleurer. Bien sûr, bien sûr, tu n'en feras rien. C'est indigne. A la place tu trace un sourire de travers l'espace d'une seconde. Le temps de ravaler ton sanglot. Tu déchiffre rapidement la première partie de la partition.
Et tes yeux se ferment.
Peut-être parce que tu es un peu triste. Peut-être parce que tu te rends à peine compte de ta chance.
Tes lèvres se posent sur le front de William.
Un deux trois. Un deux trois. Un deux trois.
Te voilà face à ton instrument. Et tes doigts qui dansent. Comme si ce n'était pas la première fois. Comme si tu te confessais avec des mots qui ne sortirons jamais de ta bouche.
Jamais Jamais Jamais
jamais jamais jamais jamais jamais jamais jamais.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Jeu 26 Fév 2015 - 23:33 | | NO LIGHT NO LIGHT
Les premières notes sont arrivées, comme un torrent défiant son coeur. Froid, chaud, et cette mélodie, cette mélodie qu’il n’avait jamais entendu d’elle, sur ce piano. Il s’est dit c’est la première fois, joy, que j’entends cette chanson. Cette chanson qui le bouscule et qui semble même s’accrocher à sa gorge. Et il le sait, que les sanglots sont là, qu’ils sont proches et que c’est tout un monde pour éviter de pleurer maintenant.
Maintenant qu’il peut enfin rester pres d’elle et l’entendre, encore une fois, même si ça fait des millions de fois que will lui dit joue pour moi s’il te plait. Même s’il n’a l’impression de ne faire que de l’attendre.
C’était comme ça avant, aussi. Quand il humait les airs de sa voix de petit garçon, ou quand il hurlait dans la campagne. Quand il voulait que quelqu’un un jour joue pour lui, lui qui ne sait jamais jamais aligner deux notes. Lui qui se trompe sur les arpèges et les instruments. Puis elle était arrivée avec son sac remplie de partition et un nouveau monde à lui offrir.
William avait toujours été cet amoureux stupide de la musique de Joy. Toujours, pouvait elle s’installer à un piano et il arrêtait de discuter avec la fille sur qui il avait des vues. Joy va jouer etait devenu au fil du temps Joy joue. Comme l’enfant qui decouvre pour la premiere fois la faculté d’entendre et qui ne peut s'empêcher d'arrêter de respirer pendant un moment. Cette rivalité s’était murée dans ne admiration maladive : Will ne savait plus jouer, Will n’avait plus envie de jouer. Depuis, il avait appris à fuir le piano. je ne suis pas assez bon pour ça.
Il ouvrit les yeux, se redressant un peu. Regardant quelques instants les mains de sa meilleure amie, il détourna le regard vers la fenetre. Rouge, orange, jaune, le ciel dessinait en dégradé les derniers restes d’un couché de soleil. Il respira lourdement, serrant ses lèvres entre ses dents. Ne pas pleurer ne pas pleure ne pas pleurer mais c’est si dur quand ses mains tremblent et qu’il veut se jeter sur le sol pour s’y morfondre.
La musique de Joy avait le pouvoir de faire vivre : émotion, sentiments ou même idées. Tout pouvait naître des mains de Joy, et Will en devenait fou. Si Joy n’avait jamais été du genre à exprimer une trop grande émotion, sa musique prenait ce rôle à la perfection. Ainsi était-elle devenue la personne vers qui il se tournait les jours où la rage était seule impératrice de son coeur : il l'écoutait jouer, pleurait souvent, sa tête nichée dans sa nuque, ses cheveux mêlés au sien.
Sa main s’accrocha à la chemise de Joy, et toujours sans la regarder, il sécha ses larmes avec son autre bas, cachant son visage.
William est un enfant.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Sam 28 Fév 2015 - 12:26 | | Musique douce, musique vive. Tu aurais tant voulu grandir dans un monde où les mélodies seraient des dieux, où les instruments seraient de anges. Tu aurais été un simple objet, un instrument pour laisser parler les puissances. Ta vie aurait eu un sens.
A la place de ça, tu te contentes d'apprendre à les connaître, à les dompter. A les aimer. Te voilà dans la fin de ta partition quand l'enfant à côté de toi agrippe ton bras. Tu manque une fausse note de surprise. De justesse. Un instant d'ébranlement. Tu n'est pas qu'un objet Joy. Tu viens d'en avoir la preuve. Avec les erreurs dont tu es capable.
Tes notes se meurent dans le silence. Ou plutôt dans ses sanglots silencieux qui viennent tâcher ta chemise. ce n'est pas grave, ce n'est pas grave. Tes doigts restent en suspend au dessus du clavier avant de venir s'y déposer en silence. Tu les regarder jouer, danser. Sans le moindre bruit. Juste ses pleurs silencieux qui envahissent peu à peu la pièce.
Ne pleure pas William. C'est vrai. Ne pleure pas s'il te plait. Tout va bien. Il n'y a pas e raison de pleurer. Il est ici. Avec toi. Avec toi qui l'aime comme un frère. Avec toi qui le protège comme ton frère. Sèche tes larmes encore encore encore encore et encore.
Tu ne sais pas parler. Pas des émotions, pas des sentiments. Alors tes gestes, aussi retenus qu'ils peuvent l'être, s'expriment à la place de phrases qui pourraient sauver une âme. Ta main passe sur sa tête. Comme toujours. Tu sens ses cheveux entre tes doigts. Et l'odeur de son shampoing qui vient chatouiller tes narines.
Parce que tes mots sont cassants et que tu ne l'est pas vraiment.
Joue quelque chose.
Tes doigts descendent son visage que tu redresses vers toi. Et tu le regardes.
Pas forcément sur un piano.
Ce que tu veux. Que ce soit bon ou mauvais. Ce que tu veux.
Joue.
Qui sonne comme un ordre alors que ce n'est dans gorge qu'un encouragement.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Lun 9 Mar 2015 - 12:02 | | NO LIGHT NO LIGHT
Reste dans ses poumons un soupire qui finit ses sanglots. Il se redresse, la regarde un instant mais hesite. Hesite toujours, en regardant ce piano de glace qu’il n’est jamais arrivé à dompter. Il mord ses levres, veut tenir la main de Joy dans la sienne – comme quand ils étaient enfants. Comme s’il était encore cet enfant qui avalait la musique de ses chansons, à elle. Il a peur.
- Je ne sais pas jouer, Joy. Ca va sonner mauvais, tu vas m’en vouloir.
Mais William est William et même sous la torture, l’envie de vivre a toujours été beaucoup trop forte. Il se redresse. Il respire. Il frotte ses mains l’une contre l’autre, essayant de les chauffer. Peut être qu’il aura un peu de chance et qu’il ne gâchera pas tout. Il sourit à l’idée de se découvrir un don pour ça, pour cette chose qu’il a hait depuis des années, pour ce piano de glace à la figure de lion. Et même si l’air devient froid autour de lui, et même si Joy le regarde avec cette attention particulière qu’elle a toujours un peu pour Hunter et Lui, il sourit.
La première note. Et l’introduction qui suit n’est pas trop mal. La position de ses bras est un peu inhabituelle, un peu comme si son corps ne comprenait pas la raison d’une telle position. Il balance les pieds sous le clavier et n’utilise pas les pédales. Son jeu est lent. Il n’est pas talentueux, et ne fera pas de Mozart ce soir.
Mais pour la première fois Will n’a pas peur. Pour la première fois Will ne considère pas le lion de glace comme ennemi.
Il n’arrive pas à regarder Joy, les yeux trop butés sur les blanches et les noirs qu’il voudrait changer en diamant. Bannir ces couleurs de sa vie, cet imbécile blanc et ce stupide noir. Dans sa tête, le lion de glace prend une figure de faucon noir.
Il fait une faute. Et grince des dents. Il se demande s’il doit refaire la partition entière, mais ses mains restent suspendues en l’air, comme tirées par des fils.
- excuse-moi, c’était un peu bancal.
Il se relève, embrasse la nuque de Joy en souriant. Mais le faucon noir est toujours là. Le faucon noir est toujours toujours là et ses poings se serrent. Il regarde les feuilles sur le sol et les faits revenir à lui d’un claquement de doigt. – ce don est utile finalement. Murmure-t-il avant de se retourner pour regarder sa sœur d’armes.
Il y a un moment, court et incertain, où l’envie de sourire lui bouffe presque le visage. C’est sans doute de la voir assise à ce piano, sans doute parce que cela ramène tellement de souvenir, sans doute parce que ça lui manquait aussi. Un peu. Ces journées à dormir sous le piano, à faire de ces notes des berceuses. Joy sait déjà tout ça, et Will ne peut s’empêcher de rire un peu de cette merveille qu’est leur relation.
Il lui tend la main et penche un peu sa tête sur la droite, faisant voler ses cheveux blonds.
- on y va ?
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Lun 9 Mar 2015 - 21:21 | | Tu l'écoute, s'hésiter sur le clavier, oubliant ses jambes, oubliant que son corps entier doit être au service de l'instrument. Mais tout le monde commence comme ça. Partie par partie. Comme dans une dance. On revoit ses pas puis le regard. On apprend progressivement. On fait des erreurs.
Comme cette note.
Elle ne serait bien sûr pas passée inaperçue. Elle aurait même probablement soulevé un de tes sourcils, mais tu serais restée silencieuse à observer ses mains. A observer la gesture de ses doigts, à peine maladroite. Mais il y a eu cette tétanie. Ce silence. Comme si ça se terminait en plein milieu. Comme si on avait mis la salle en mode muet.
Il y a ces petits mots. Presque adorable, presque charmant. Un on. Pas tout à fait un nous mais pas un je et un toi. Un tout petit mot de deux lettres qui te rappelle qu'il t'apprécie. Un peu. Un peu.
Pourtant tu ne veux pas. Tu n'étais pas venue là pour le voir à la base. Bien que la surprise ne fut pas désagréable. Tu voulais juste te retrouver avec ces choses là qui ont fait ton bonheur depuis ton plus jeune âge. Ces choses qui ne t'ont jamais laissées seules et qui parlent pour toi. Tu "tais venue ici pour jouer un brin de piano. Peut-être même de violon alto. Et malheureusement, malheureusement tu avais besoin de ce temps là. De ces moments à toi. De tes prières musicales.
Je vais rester un peu.
Pas longtemps, pas longtemps. Peut-être une heure, peut-être moins.
On se rejoint plus tard, d'accord ?
Et qu'il ne fasse pas de caprices. Qu'il ne sois pas la tête de mule qu'il a l'habitude d'être. Tu as juste besoin de calme. Un instant. Quelques instants. Pas longtemps. Mais avant qu'il ne soit trop tard, alors qu'il s'apprête sûrement à répondre, partir ou s'agripper à toi -qu'en sais tu ?- tu inspire un grand coup.
Et tout se gèle autour de toi lorsque enfin tu expire. Tu passes tes mains dans tes cheveux. Il fait un peu froid. Comme à chaque fois. Une fine fumée sort de ta bouche. Tu inspire de nouveau. Et le monde se rembobine de quelques secondes. Tu vois les yeux de William s'ouvrir et se fermé dans le temps inverse. Tu le vois expiré avant d’inhaler. Tu le vois ravalé des mots qu'il vient de dire.
Tu souffles.
On y va ?
Tu sais que dans le fond tu ne devrais pas faire ça avec lui. L'espace d'un instant, tu as le regard un peu triste. Et ce regard s'en va lorsque tes paupières couvrent les azurs de tes yeux.
Je voudrais bien resté un peu.
Tes doigts passent dans ses cheveux, comme pour dégager son visage.
Mais tu peux resté avec moi si tu le veux.
Mais tu as besoin d'un peu de silence humain.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Sam 21 Mar 2015 - 22:11 | | NO LIGHT NO LIGHT
Mais elle ne s’accroche pas à sa main, et lui frissonne un moment.
Il repensa à ces moments d’incertitude - pourquoi fuis-tu Joy - quand ils etaient encore enfants. Quand ils sautaient dans les cascades et la riviere Aarhus, quand ses cheveux étaient encore blonds et qu’elle arrivait par moment à sortir des sourires qui egalaient le soleil.
Alors sa main se referme sur ses phalanges et il soupire en fermant les yeux. Quand il les reouvre, il s’installe derriere elle, sur le sol, le dos collé au tabouret. Il n’a pas besoin de voir ce qu’elle va jouer, Will n’a jamais eu besoin de savoir quoi que ce soit de toute façon. -non, c’est stupide de penser ça, arrete-.
Il veut rester silencieux, mais le froid qui remplit la piece et l’atmosphere le fait presque ettouffer. Cet instant est etrange et il ne peut s’empecher qu’il a déjà eu cette sensation étrange comme une picottement au bout des doigts plusieurs fois avec Joy. Joy porte un secret, c’est un fait. Mais lui n’est pas dans la confidence, et ça, ça l'énerve. Ca l'énerve parce que William est fait de ce sentiment grotesque d’appartenance : on lui ment, il doute. Qu’on lui crache ses défauts, rien ne l'atteint, mais qu’on s’attaque à son cercle privé, et tout son monde s'écroule.
Il rapproche ses jambes contre son torse, pose sa tête dessus en regardant la fenetre. Peut etre que ça evoluera, finalement, cette relation à la limite du rationnel ? Peut etre qu’il grandira, qu’il arrivera à se detacher de ses anciens demons et de tous ces souvenirs dont il semble s’etre fait une prison.
La verité est que, depuis un certain temps, quelque chose a changé. C’était infime et insignifiant, la perte d’un sourire, ses mains qui ne s’accrochent plus aux siennes, des mots qu’il essaye de rendre souple. - nous ne sommes plus -, et fermant les yeux, il pousse un dernier soupire avant d’entrendre le piano résonner.
- c’est epuisant, joy. je n’arrive pas à penser convenablement et j’ai même perdu l’envie de me battre. je sais que tu as tes propres combats, je sais qu’on a nos propres faiblesses, mais….je voudrai qu’on redevienne comme avant. - comme quand il n’y avait pas cette etrange barriere, ce mur invisible qui l’empeche de lui hurler dessus, de cracher ses larmes amères comme elle l’a dejà vu des centaines de fois.
William a peur de grandir : que les chosent changent. Qu’on ne vienne plus lui demander de tenir ça, qu’on ne vienne plus secher ses larmes, entendre ses coleres et avoir peur de ses sourires. Will veut etre enfant, veut etre au centre de l’attention le plus longtemps possible.
-on change, et j’ai peur que tu me laisses. -
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Mar 24 Mar 2015 - 13:21 | | Bien sûr, bien sûr. Bien sûr il voudrait que tu t'ouvres, bien sûr il voudrait que tu lui parles. Mais même dans votre passé, tu as toujours eu quelques entraves, quelques problèmes à t'exprimer. Ce n'est pas nouveau. Et soyons francs, ça ne changera pas.
Alors tes mains quittent son visage. Au revoir.
Ton regard s'enfuit dans les partitions, tes mains l'aide à en trouver une qui te conviendrait. Tu ne joueras pas. Tu ne joueras pas tant qu'il n'aura pas fini son caprice d'enfant. Tu as toujours été comme sa grande soeur. A attendre qu'il calme ses ardeurs, ses envies incontrôlées. Tu gardais ses jouets ou partais sans un regard jusqu'à se qu'il se calme, qu'il oublie sa peur irrationnelle. Parce que c'était ça dont il était question : Une peur irrationnelle. Tu ne le laisseras pas. Pas comme ça.
Tu étais bien sûre déjà partie. Une fois. Sans te retournée. Et tu étais presque persuadée de ne jamais le revoir. Tu l'avais abandonné contre ton gré. Parce qu'on t'avait traîné dans un autre pays, à des vagues d'intervalles. Et tu t'étais sentie si coupable de ne pas lui avoir donné plus de délais pour y réfléchir que tu avais préféré disparaître.
Mais tu n'en étais pas capable une seconde fois. Pas comme ça.
Tu laisses de la place sur le tabouret en y tapotant ta main pour l'y faire asseoir.
Calme toi.
Ta voix murmure.
Ne t'inquiète pas.
Ton visage se lève, s'éclaire légèrement.
Liam. Changer est normal. Je ne suis plus l'enfant de six ans que tu as connue. Et tu n'est plus le garçon qui saute dans les flaques de mon jardin pour essayer de mettre de la boue sur Hunt. Ou en tout cas tu ne l'es plus entièrement.
Tu sais que tes mots feront un peu mal.
On ne sera jamais plus comme avant.
Et dans ton sourire comme des pleurs. Et dans tes gestes comme de la tendresse.
Mais ça ne veut pas dire que je t'aime moins.
|
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: i want a revelation - joy Dim 14 Juin 2015 - 19:52 | | NO LIGHT NO LIGHT
La peur irrationnelle s’était faite emotion. Cet océan à l’allure de tornade où les brefs souvenirs de leur passé refaisaient surface. Des sourires, beaucoup de caresse mais cet eternel et insatiable besoin de “toi”. Toujours plus grand, toujours plus fort, comme si William n’était que ça, cet deferlement d’emotion que l’on ne pouvait jamais controler. Et dieu que ça le brulait de l’interieur, des fois.
Mais Calme toi, viens, n’ai pas peur, Ne t’inquiete pas.
Tu te redresses, le dos rond d’un caprice d’enfance qui n’en finit jamais. T’assis sur cette chaise de cristal sans pouvoir la regarder dans les yeux. Parce que tu sais ce qu’elle va dire et que tu n’en peux plus de faire semblant. Qu’il y aura toujours quelque chose de cassé et que tes mains de papier ne changeront rien.
- Je suis desolé, comme un murmure étouffé. Mais si tes dents mordent tes lèvres, ce n’est pas de tristesse mais de frustration. Si tes poings se serrent sur tes genoux et que le silence devient de plomb, c’est que le monde est de trop et que toi tu ne seras jamais assez. Tu regretes soudainement d’etre venu, tu te demandes même si tu ne ferais pas mieux de partir. Tu la gènes, c’est évident. Tes yeux s’accrochent à la porte et tu te demandes ce qui te retient. Tu ne le sais pas toi-même. Tu ne le sais pas et si tes ongles s’ancrent dans la chaire de tes cuisses, c’est que peut être que tu n’as vraiment jamais evolué, William.
Ce gosse pourri gâté et toujours si faible. Il faut croire que Hunter et Joy ne seront plus jamais là pour toi, William.
Finalement, c’est peut être de ta faute si vous etes si cassé. Tu n’y avais jamais pensé, à cette eventualité d’être la raison de tout ce carnage. Mais la verité est peut etre plus simple que toutes tes heures d’insomnies.
- T’as tout gaché, Will. Normal qu’on ne veuille plus de toi. -
Alors baisses la tête, et excuse toi encore avant de te murer dans le silence. (et prier, prier pour la rédemption)
|
| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: i want a revelation - joy | | |
| | | | i want a revelation - joy | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|