Sujet: i fall back down Δ loïana Ven 6 Mar 2015 - 20:07
i didn't mean what i said to you
T'es pas trop capable de dire combien de temps t'as loupé les cours. Combien de temps t'es restée à traîner dans la ville, à siffler des bouteilles, cramer des clopes et aller jusqu'à fourrer ton doigt enduit de « neige » toxique – t'aimes appeler la coke comme ça – dans ta bouche. T'es pétée, c'est la Saint Valentin et t'es complètement pétée.
Peut-être que cette fête stupide en est la cause. Depuis que t'es gosse, tu l'as jamais aimé. Y avait qu'un petit garçon qui t'offrait des chocolats, qui t'embrassait du bout des lèvres. Qu'un ado qui glissait une rose dans la bretelle de ton soutien-gorge, qui laissait ses lippes parcourir ta peau naturellement gelée. Et ce mec, il t'a détruit. Il t'a détruit avec l'intensité d'un éclair, la force d'un orage et l'efficacité d'un incendie. Il t'a fait brûler de l'intérieur, sans aucun remord.
Ca aurait du te vacciner – ne tombe plus amoureuse Gaïa, ça fait trop mal. Mais non, il a fallu qu'elle s'immisce dans ta vie, qu'elle y foute un bordel monstre pour ensuite... partir en fumée. Et tandis que tu déambules comme une âme en peine dans les rues vides de la ville, clope à la main et goulot de la bouteille de Gin entre les lèvres, tu sens un lézard douloureusement familier s'accrocher à ta jambe. Et par réflexe, c'est contre le mur que tu l'envoies valser, avant d'apercevoir le message qu'il tient entre ses griffes.
Ramène toi ce soir dans ma chambre, on regardera un film d'horreur et RIEN de plus.
N'y va pas Gaïa, tu t'mordrais les doigts. Bouge pas de là ma belle, elle t'arracherait les ailes. Et pourtant tu griffonnes un mot, tu sors ton foutu lézard et tu l'fais marcher. Et pourtant, tout en sachant pertinemment que tu cours à ta perte, tu t'y diriges d'un pas presque enjoué – et surtout lent. Tu réfléchis pas, tu réfléchis plus. L'esprit embrumé par l'alcool, la vue brouillée par des larmes que tu n'avais même pas senties couler.
Now, I need yo know is this real love, or is it just madness?
La chanson court dans tes oreilles, s'infiltre dans ton cerveau et fait réagir ton corps entier. Frissons, chair de poule. T'as l'impression de voler et en même temps de t'écraser. T'es peut-être en train de rêver, toujours couchée dans ton pieu. Et c'est dans un état purement et simplement misérable que tu entres, les pupilles éclatées par la drogue, les doigts tenant les bouteilles tremblant légèrement. Le sourire surréaliste qui étire tes lèvres meurt à l'instant où tu sens son odeur, dans sa chambre. T'arrête pas, avance tout droit.
Tu poses le tout sur la table de cuisine, inspires un grand coup. Le sac à dos rempli de courses échoue sur le sol, dévoilant des canettes de boissons énergisantes et un sachet de citrons vert. Le tout pour faire des gin tonic, ce cocktail que t'aimes tant. Tu jettes un regard vers la porte de la chambre, et appelles d'une voix douce, teintée d'un rictus invisible. Et d'une main légèrement tremblante, tu découpes les rondelles, tu fourres le soda dans le frigo avec la nouvelle assiette préparée.
Et tu t'écrases sur le plan de travail, tu fermes les yeux le temps de les reposer quelques secondes. Minutes. Peut-être heures, t'en sais rien.
Mais quand tu te réveilles, tu fonces sous la douche et tu te prépares rapidement, laissant tes cheveux couler en vagues brunes sur tes épaules. Assise sur le sol, au milieu de la cuisine, tu l'attends. Toujours défoncée, nouvelle cigarette glissée entre les lèvres.
pv lone • #e49bb7 • jtm
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Sujet: Re: i fall back down Δ loïana Ven 6 Mar 2015 - 21:04
I'm gonna live like tomorrow doesn't exist
Ils étaient beaux les nuages, ils étaient nombreux. Un, deux, trois… Elle s’amusait à les compter Lone, elle s’amusait à faire passer le temps avant de s’ennuyer. Avant de retomber dans le gouffre et d’y penser. Quatre, cinq, six… La fumée s’élève dans le ciel alors que sa cigarette reprend place au creux de ses lèvres pour l’empoisonner un peu plus. Empoisonner son cœur déjà meurtri, son cœur déjà pourri. Sept, huit, neuf… L’herbe humide contre son dos la fait souffrir, lui glace les os mais elle ne bouge pas. Absorbée par le spectacle de la nature, par la nature qui vivait et qui fanait, comme elle. Dix, onze, douze… Elle tourne la tête vers son lézard qui venait lui apporter un bout de papier, sa réponse à elle. Elle y lit les quelques mots inscrits avant de croiser ses mains derrière sa tête. Elle y pensait souvent, trop souvent. Elle y pensait tout le temps. Elle voyait ses yeux bleus brillant sous l’amour, brillant sous la colère. Ses lèvres fines qui la retiennent, ses lèvres qui l’insultent. Son corps collé contre le sien dans une parfaite harmonie alors que leurs souffles s’entremêlent dans une union pleine de désir. La culpabilité la rongeait, lui bouffer son semblant d’existence. Gaïana, Gaïana, Gaïana. Elle n’avait que ce prénom au bord des lèvres, ce seul et unique prénom qui s’accrochait à son cœur et à son esprit. Elle découvrait à quel point elle souffrait Lone, elle souffrait de son absence, de ses sourires, de ses sentiments. Elles se rejetaient mutuellement, s’haïssaient, s’aimaient, se détruisaient. C’était un jeu sans fin, un jeu malsain où l’autre devrait tomber. Et elle l’avait invité. Elle l’avait invité à passer la soirée avec elle, à venir près d’elle depuis bien longtemps, sans personne autour. C’était à nouveau leur soirée, une soirée qui devrait bien se passer. Sans conflit, sans sentiment. Juste une soirée, pour s’éclater, pour cracher sur la fête de l’amour. Son cœur se serre douloureusement en repensant à la Jim’s. T’as été conne Lone, t’as été égoïste Lone, t’as été lâche Lone. Et finalement, elle se relève et s’avance vers son bungalow, reprenant une énième cigarette pour la tuer un peu plus rapidement.
La porte ouverte, elle a le regard braqué sur la cuisine où l’attend sa silhouette, assise sur le sol, pantelante. Elle fronce les sourcils Lone, parce qu’elle savait déjà que quelque chose allait pas. Elle s’avance, prudemment et s’accroupit à sa hauteur. Elle lui relève le menton doucement pour plonger dans son regard. Ses yeux dilatés, complétement explosés, mais qui affichaient toujours cet océan aussi profond. Elle soupire Lone, parce qu’elle avait déjà envie de gueuler, elle avait déjà envie d’exploser sa rancœur pour la connerie de Gaïa. Mais elle voulait l’embrasser Lone, caresser à nouveau sa bouche, la dévorer. La prendre dans ses bras parce qu’elle était encore plus fragile qu’avant. L’aimer jusqu’à s’en fendre le cœur, à s’en briser les poumons. Mais elle ne fera rien de tout ça Lone, parce qu’elle est trop effrayée. Parce qu’elle n’est toujours pas prête à assumer. Poupée de porcelaine égarée, elle saisit Gaïana par le bras pour la relever avec douceur. Toujours ce même contact électrisant, ce contact qui la foudroie sur place, qui la fait regretter encore et encore. Elle la lâche pourtant aussi vite dès qu’elle est assurée qu’elle tient debout.
« T’aurais pu m’attendre pour te défoncer Gaïana, je t’avais pourtant dit que je ramenais de quoi. »
Sourire malsain. Oh oui elle avait ses ressources Lone. Elle aimait planer, elle aimait souffrir, elle aimait se pourrir tellement fort qu’elle en tirait une certaine joie. Elle aimait ce plaisir qu’on appelait drogue autant qu’elle le détestait. Stupide Lone, t’aime te détruire l’existence parce que tu sens que tu vaux rien. Le sourire toujours collé au visage, elle sort ce roulé toxique de sa poche en le glissant entre ses doigts fins. C’était qu’un début, une petite mise en bouche avant de tomber dans un monde meilleur. Dans un monde d’hallucination et de gaieté. Dans un monde où elles allaient sombrer. Elle tire Gaïana par la manche pour l’attirer dans sa chambre et la faire asseoir sur son lit. Elle sort de son armoire ce qu’elle avait préparé, tout cet alcool qui allait la défoncer. Misérable Lone, tu sers juste à attirer l’attention sur toi, à continuer ton addiction.
« A la tienne chérie. »
Elle saisit la première bouteille qui traîne et avale quelques gorgées de son contenu. Le liquide qui lui brûle la gorge, qui lui brûle l’organisme, qui fait brûler son corps. Elle s’allonge sur son lit, joint entre les doigts qu’elle déclare avec facilité. Première volupté, elle pose le pied dans l’illusion. Stupide Lone, tu te caches encore une fois. C'était ton plaisir de vous détruire.
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Sujet: Re: i fall back down Δ loïana Dim 8 Mar 2015 - 14:48
i didn't mean what i said to you
Tu souris. Comme une conne, certes, mais tu souris. Et c’est ce sourire qui te file une drôle de sensation - combiné au contact des doigts de la belle. « Salut Lone. T’as vu, j’suis venue. » Et tu chuchotes ça comme si c’était un miracle, comme si c’était pas normal que tu sois là. Peut-être que pour toi, sa compagnie était plus douloureuse que bénéfique.
« T’aurais pu m’attendre pour te défoncer Gaïana, je t’avais pourtant dit que je ramenais de quoi. - Désolée ma belle, j’ai pas réussi à patienter. »
Tu trembles légèrement sur tes pieds, mais t’arrives à tenir debout. Et quand elle te tire, qu’elle t’emmène dans sa chambre, tout ce que tu revois c’est votre première nuit, cette “erreur” comme elle dit. Tu sifflotes gaiement et t’écrases sur le lit avec la grâce d’un phoque sous tranquillisants, l’observant silencieusement.
« A la tienne chérie. - Naaan tu l’fais pas bien Lone, raaah si t’y vas aussi vite on tiendra pas assez longtemps ! »
Soudainement sur le qui-vive, tu te redresses d’un bloc et traînes ta carcasse jusqu’à la cuisine, lui faisant signe de te suivre. Et tu sors ce que tu avais préparé - soit du soda, du gin et des lamelles de citrons - pour préparer le cocktail d’une main pas très habile. Finalement, t’aurais vraiment dû attendre. Le rictus stupide toujours collé au visage, tu lui colles le premier verre dans les mains et vides le tien d’une traite ; la brûlure qui en résulte t’arrache une grimace de douleur. Mais tu t’arrêtes pas tant qu’il en reste plus une goutte, finissant par suçoter les glaçons au fond.
« Dans le saaac.. J’ai acheté pleiiin de trucs. Des chips, y a une pizza végétarienne dans le four. Pour après manger j’ai pris du chocolat, de la glace, des bonbecs et on m’a filé une friandise un peu moins… disons un peu moins légale. Tout en parlant tu sors ton arsenal, et agites un petit sachet rempli de poudre sous le nez de la E, ton sourire s’élargissant encore. J’en ai déjà pris un peu, c’est super. »
Et tu sors la pizza, tu la coupes tranquillement en plusieurs parts et retournes vers la chambre, le tout sans réellement quitter Lone des yeux. Ils ont beau avoir explosé, ils semblent incapables de se détourner d’elle. Tu t’en rends réellement compte quand ton pied heurte son lit - et ça te fait rire, ça t’amuse. « Wow, j’suis complètement pétée. »
Toujours dans les vapes, tu poses le plat sur le matelas et gambades jusqu’à la télé, récupérant les DVDs que t’avais laissés là. « Bon on a… Tous les Saw, Ring, The Grudge, Evil Dead, euuuh Halloween, Scream… On a aussi Peur Bleue, c’est un truc sur des requins il est sympa. »
C’est pratique, d’enfouir tout derrière un sourire, un rire. Sous la drogue, sous l’alcool. Tellement pratique que tu choppes la bouteille qu’elle avait entamée, et que t’en siffles quelques gorgées - juste histoire de plus penser à tout ce qui hurle dans ta tête, ce qui tambourine contre ta poitrine. Juste histoire d’oublier que t’as plus besoin d’elle que de toute cette mise en scène.