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 Shoot me down

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Delphia Anarosae
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MessageSujet: Shoot me down   Shoot me down 1400359500-clockDim 4 Oct 2015 - 16:29
Shoot me down
"Steph, il faut que tu vienne sur le toit, je me sens vraiment mal et je ne sais pas à qui demander d'autre. Je t'expliquerais. Del'".

Après avoir écrit ce mot je le jetais d'un geste rageur. Comme si il allait mordre à l'hameçon, non mais à quoi je pensais, on dirait une gamine de 13 ans qui veut attirer l'attention. Le deal était pourtant clair à la base, en devenant prof plus question de s'approcher l'un l'autre, plus aucune relation autre que prof-élève. Mais ça n'a pas duré bien longtemps, l'engagement était intenable et il avait suffit d'un mois ou deux pour que ça parte en vrille. Pourtant avant on s'était quittés, n'éprouvant pas ou pas de sentiments, puis on était restés proches, enfin aussi proche qu'un lit le permettait en gros. Mais depuis qu'il m'avait annoncé qu'il allait passer prof "apprenti", j'y avait vu une sorte de défi, de trophée. Je voulais toujours ce que je ne pouvais pas avoir mais par respect pour sa carrière je n'avait rien tenté. Ouais, enfin après il y a les cours particuliers, les cours du soir, les entretiens individuels. Tout un tas d'excuses pour qu'au final on se retrouve à batifoler au milieu d'un tas de copie à corriger. Ce mec tenait pas à son poste sérieux.

Mais nous n'étions plus dans le même monde. A coté je continuais de côtoyer des camarades de classes, alors qu'il trainait avec des collègues, des femmes plus âgées que moi. Il partageait son  habitat avec des femmes aussi. Je n'avais rien à dire la dessus, j'en faisais autant, mais à la différence de Stephen, j'étais possessive et parfois je mourrais d'envie de crever les yeux de ses pétasses, d'autres fois je m'en fichais royalement et j'en rigolais même avec lui.

Pour en revenir à mon état, je n'avais pas vraiment menti. Je m'étais levée ce matin secouée de tremblement, en sueur. De vieux démons revenaient me faire la peau, une chose que je connaissait bien à présent et que j'avais appris à appréhender depuis toutes mes années au pensionnat : Le manque. A mon arrivée on m'avait bien stipulé que toutes substances illicites étaient prohibées : Drogues, cigarettes, alcool. Du coup j'étais passé au sevrage du jour au lendemain et les premiers mois furent catastrophiques. Mais avec le temps j'avais appris à me changer les idées et à maîtriser les crises de manques. Heureusement, je n'étais pas une junkie sinon les choses auraient pu vraiment mal tourner. Mais j'avais assez touché à ces cochonneries pour en ressentir les effets du manque même encore aujourd'hui.  Mon sang se mettait à bouillir tandis que la surface de ma peau gelais, je savais méthodiquement comment réagir. Boire un grand verre d'eau, prendre une bonne dose d'anti vomitif pour ne pas repeindre la salle de bain et me vider l'esprit. Au bout d'un moment la crise passait et ne revenait plus avant un bon moment, à vrai dire c'était exceptionnel à présent.

Je m'étais levée, j'avais pris une bonne douche bouillante et ça allait déjà mieux. Physiquement du moins, car moralement ce n'était pas trop ça. Je m'étais habillée librement car ce n'était pas un jour d'école aujourd'hui. Short en jean déchiré, débardeur blanc et surtout, une veste style sweat shirt beaucoup trop grande pour moi mais qui allait me tenir chaud et me donner une sensation de confort.  Je jetais un dernier regard au mot roulé en boule dans un coin de ma chambre et sortit en emmenant mon sac avec moi. J'avais besoin de prendre l'air, je pris donc naturellement la direction du toit. Là, face au vide, je m'assis et ramenais mes genoux sous mon menton. Ma main se perdit dans mon sac jusqu'à rencontrer du papier glacé. Encore une photo qui traînait là en attendant son sort. Je sortis la main du sac et regardait le contenu. Eh bien, parfois la vie est vraiment un pute.

Je tenais la photo de Stephen du bout de mes doigts, comme si j'allais la jeter dans le vide. Une photo toute simple, sans retouche. Je l'avais prise un jour en me pointant devant lui à l'improviste avec un T-shirt "Pink is the new sexy". J'avais voulut capturer l'expression qu'il ferait à ce moment là et il m'avait gratifié d'un large sourire. Pervers certes, mais un sourire quand même. J'avais pris la photo sur le vif sans même regarder l'écran de mon téléphone, peu importe sa tête je voulais capter l'instant parfait. En repensant à ça, j'avais pris ma paire de ciseaux (je l'avais toujours en cas d'éventrage de peluche d'urgence) et j'avais coupé petit à petit le contour de la photo. D'abord le ciel, puis la végétation autour, les bâtiments en arrière plan, le sol, le bas de son corps, ses cheveux, le buste, les yeux, Pour finir il ne me restait que ce morceau de sourire dans la paume de ma main. Idiot de sourire de séducteur à deux balles. Le reste de la photo dégringola du toit emporté par un léger coup de vent.

Je resserrais mes bras autour des mes épaules en serrant le sourire dans ma main gauche. Puis j'entendis du bruit. Quelqu'un montait aussi sur le toit. C'était un toit bordel! Pourquoi fallait il que ce soit le lieu de réunion de tout le pensionnat?! Je ne me retournais même pas, il me semblait que j'avais reconnu ce pas.

-Qu'est ce que tu fou là Stephen?

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MessageSujet: Re: Shoot me down   Shoot me down 1400359500-clockDim 18 Oct 2015 - 9:40
Shoot me down
Moi aussi, j’étais incapable de dire ce que je foutais là.
Je n’étais pas une nounou. Je n’étais pas un parent, pas un putain de grand frère qui te prend dans ses bras et te réconforte après avoir compris suite à 5 mois de relation que Jean-Auguste te trompait avec ta pute - mais néanmoins au beau cul - de meilleure amie.
Ce n’est pas mon genre, et c’est peut-être mon rôle en tant qu’adulte aux yeux de certains, mais moi, je n’aime pas faire ce genre de choses. Présentement, j’étais dans le dortoir des 17-18 ans, et non, ce n’est pas ce que vous croyez. Nous étions une quinzaine (ce n’est toujours pas ce que vous croyez) et après une dure journée, j’avais décidé d’organiser un petit goûter entre les E. Je veux dire, après un mois de rentrée, il était temps que certains s’intègrent, et avec moi, ça a tendance à plutôt bien marcher.

Je vous l’ai dit, je ne suis pas une nounou, j’avais tendance à foutre des coups de pied au cul de ceux qui se comportaient comme des bâtards... et aussi à ceux qui restaient stoïques, parce que merde, j’organise pas un goûter pour que tu regardes les autres s’amuser sans rien faire. Je n’aime pas les timides. C’est comme les pervers, sauf qu’ils font ça plus tard dans leur chambre, dans leur solitude extrême, après avoir passé la journée à te fixer.

Je suis certain - en toute modestie - qu’un timide homosexuel l’a déjà fait en pensant à moi, c’est pour ça que je n’ai pas confiance et que je les pousse vers les autres. Je suis forcé d’avouer que ce n’était pas toujours efficace, d’autant que j’avais passé la plupart de la soirée à débattre avec l’un de mes élèves au sujet de Hitler.
Non, pour moi, sa moustache n’était pas naturelle. C’était une erreur de rasage. Personne ne peut porter un truc aussi ignoble et prétendre que c’est normal - d’autant qu’il était persuadé d’être grand et blond, alors il était sûrement assez bigleux pour rater un carré de poil au milieu de sa gueule.

Après ça, je m’étais calé devant des jeux vidéo et je m’étais pris une branlée par une bonne partie de la classe, mes compétences dans le domaine étant aussi développées que celles de Warren en classe.
Mais laissons les phoques et revenons à nos moutons, car, alors que cette fête improvisée touchait à sa fin, un lézard paniqué me parvint. Mettant de côté - comme me l’avait conseillé Luke, ce bâtard est bon en bio - l’idée que la bestiole avait bouffé un paquet de viagra entier, je détachais le message que je lus rapidement. Bien que le réflexe "jeter immédiatement ce message d’énorme victime et lui répondre qu’elle est assez grande pour se débrouiller en vertu de son bonnet D" me titilla l’esprit, ce n’est pas ce que je fis. Je la rejoins, non pas en preux chevalier, mais en bon pervers.

Si tu connais Dr Who, que t’as vu le premier épisode de la saison 5 où le Docteur va jusqu’au toit en poussant les portes battantes de façon stylée, c’était à peu près ça. Sauf que j’avais encore plus la classe.
Et là, après maintes péripéties, une épopée infiniment intéressante qui me conduit jusqu’au toit, j’arrivais face à une Delphia qui tenait... j’en sais rien, c’était trop petit. De fait, ce n’était pas ma bite, mais cette déduction ne m’avançait pas à grand chose, d’autant qu’elle le lâcha dès que j’arrivais.

Qu’est-ce que je foutais là ? Elle me posa la même question, ce qui m’énerva de suite : c’était ma pensée. Personne, même une bonasse en A, ne me vole ma pensée. T’as un cerveau, t’as qu’à t’en trouver d’autres. Je m’avançais, l’observant de haut en bas, retenant l’envie de me déshabiller pour qu’elle fasse de même, après tout, j’étais censé être responsable en cet instant.

« Quand ton message disait "je me sens vraiment mal", je m’attendais à des problèmes chiants que je devrais écouter, mais pas chiants au point que t’oublies m’avoir écrit un message. On est partis pour des heures, permets-moi de me mettre à l’aise. »

De toute façon, même si elle ne me permettrait pas, je me serai assis quand même à côté d’elle. Je n’avais pas mal aux pieds, pas mal aux jambes, pas mal au cul ni quoi que ce soit, j’avais juste une putain d’envie de m’asseoir parce que la position “debout” n’était pas optimale pour une sieste présumée pendant qu’une fille me parlait de ses soucis actuels.
Pourquoi tu crois que je n’ai aucune relation sérieuse ?
Entendre une demoiselle jacasser pendant des heures, ça fait parti des choses que je ne supporte pas - bien qu’entre autres, je puisse comprendre que mon magnifique corps puisse donner envie à la gente féminine de se rapprocher de moi par tous les moyens possibles, cela en étant. Histoire de ne pas la laisser en plan et d’essayer de la rassurer, je repris la parole :

« Bref, on s’en branle des raisons, de toute façon je suis là, alors soit on parle, soit je me casse, mais qu’on fasse ça vite. »

Ok, ça ne la rassurerait sans doute pas, mais au moins j’avais essayé.
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Delphia Anarosae
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MessageSujet: Re: Shoot me down   Shoot me down 1400359500-clockJeu 22 Oct 2015 - 11:02
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Ça avait merdé. Quelque chose quelque part mais où? Et pourquoi? Comment se faisait il qu'il se retrouve précisément sur le toit à cette heure, quand j'y étais? C'était sûrement une connerie de karma ou un truc du genre. Sérieux, fou moi la paix toi là haut, tu vois pas que je suis assez dans le mal comme ça? Et puis j'ai une réputation à tenir moi, je peux pas me montrer faible devant les gens. Ils attendent que ça les gens, que tu montre une faille pour en faire un gouffre. De plus si il y avait bien quelqu'un devant qui je ne voulais pas avoir l'air affaiblie c'était bien lui. Primo, il allait se foutre de ma gueule, longtemps. Deuzio il allait me juger, et me descendre gratuitement et enfin il prendrait l'ascendant sur moi et ça jamais. Jamais, tu entends Stephen? Tu avais déjà trop d'emprise en ce moment pour en ajouter d'avantage.

Un frisson remonta du bas de ma colonne vertébrale pour passer à ma gorge et me donner envie de vomir. Quel message?! Comment se faisait il qu'il soit au courant de ce que j'avais écrit?! Peut être était il passé dans ma chambre pour voir si j'avais un peu de temps pour lui, là il aurait trouvé le message roulé en boule destiné à la poubelle. Mais c'était impossible, il était con, totalement obsédé par ses parties de jambes en l'air mais quand même, il n'irait pas jusqu'à entrer dans la chambre d'une élève et risquer de tomber sur ses colocataires. C'était la grillade assurée si il faisait ça, se serait assez dur à justifier. Alors comment?! Il ne pouvais pas trouver le message autrement qu'en entrant dans ma chambre. A moins que...oh l'enfoiré de reptile. Mes poings se contractèrent à l'idée de ce que j'allais bien pouvoir lui faire subir. Il avait sûrement dû attendre que je quitte la pièce pour se jeter sur le message et l'amener à Stephen.

La honte, la honte totale! J'avais regretté ces mots à l'instant même ou je le avaient écrits, alors savoir qu'il les avait lu. Mais pour quoi je passais moi?! Pour l'ado complexée suicidaire de base? Putain j'ai vingt ans, je suis trop vieille pour ce genre de connerie! Calme toi Delphia tu es super vulgaire là. Fait chier. Je pouvais encore user de mon pouvoir pour le persuader du contraire, que j'allais bien et qu'il pouvait se casser. Mais en même temps, si j'usais de mon pouvoir sur un prof c'était le renvoi assuré. Et le voila qui s'installait à coté de moi naturellement. C'est le quart d'heure psychanalyse là, c'est ça? On va se mettre d'accord sur le fait que je suis un cliché?

-Fais pas l'adulte sérieux, ça te va pas. Rien qu'a ton regard lubrique à moitié dissimulé, je sais que tu n'as même pas écouté un dixième de ma phrase.



Je persifflais, assassine, pourtant c'est de ma faute si il était là et puis c'était quand même sympa de sa part d'être venu voir si je m'étais pas jetée du toit. Sérieusement, ça serait du gâchis de répandre sur le sol une telle merveille. Au final il n'y avait personne sur ce toit alors nous pourrions simplement faire ce que nous avions l'habitude de faire et il repartirait à ses occupations. L'envie ne manquait pas malgré ma forme désastreuse. Ça me saoulait qu'il voit cette facette de moi, qu'il me prennent pour une nana qui a besoin de se dire en détresse pour ameuter des mecs.

-Le message t'étais pas censé le recevoir ok? J'ai écrit ça en vitesse quand j'avais les idées embrouillées. Mais ça va, j'ai pas besoin de toi merci. SI je veux faire un peu de sport tu sera le premier à le savoir ne t'en fait pas.



Hé sérieux, t'es capable d'aligner deux mots pour dire ce que tu pense au lieu de t'en prendre aux gens comme ça? Le mec il à rien demandé à la base et il se fait allumer gratos.

-Enfin ce que je veux dire c'est que c'est pathétique, je sais que tu t'en branle des clichés, des nanas qui pleurnichent et du baratins. Rien qu'en parlant là, je sais que je te saoul. Pourquoi t'es venu Stephen? Je te le redemande parce que c'est pas ton style, et me dit pas que c'est ton rôle de prof parce que je t'arrache les yeux.



Je soupire et me détends un peu. Ok, sa présence m'avait un peu rassurée et je me sentais mieux. Mais je savais que c'était du vent. Il allait se lever, partir, et je resterais au même point. J'étais incapable d'aller de l'avant avec se truc qui me grignotait. Il fallait que je me change les idées, c'était moins compliqué que de crever l'abcès. C'était moins honteux aussi. La vache j'avais  mal comme si on me plantait un pieu dans le coeur. Je n'avais jamais rien ressenti pour personne, alors comment expliquer ce mélange de frustration et d'agacement que je ressentais d'un coup. Je perdais le contrôle, je savais que ça m'échappait et ça ne me plaisait pas. En le regardant, insouciant, en ne comprenant rien à ce que je disais, je ne pouvais m'empêcher de l'envier. Après tout il n'a rien fait de travers, il s'en tiens à ses engagement, c'est moi qui foire tout là.

-Jsuis en train de déconner sévère là...

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MessageSujet: Re: Shoot me down   Shoot me down 1400359500-clockDim 25 Oct 2015 - 14:13
Shoot me down
C'est quand les gens se montrent désespérés dans leurs paroles avec moi que je sais qu'ils me connaissent bien. Il n'y a pas grand chose à attendre de moi au niveau consolation si ce n'est un amusement physique et encore, quand je ne suis pas d'humeur, je ne suis pas prêt à l'offrir.
C'est très rare mais je n'aime pas que l'on m'inquiète dans l'unique but de connaître cette issue à une journée en ma compagnie - je suis peut-être tolérant quand il s'agit de satisfaire mes propres envies mais je ne crache pas sur le respect pour autant. Je suis Stephen Robbins et pas un marteau-piqueur ambulant. D'une certaine façon, il m'arrive de frôler cette définition mais je n'ai jamais tourné le dos à ce qui constituait l'essence de l'humanité.

Aussi, lorsque j'avais reçu ce LMS venant d'une fille au physique de laquelle je pensais de prime abord, certes, je ne m'étais ni armé de capotes, ni de quelques étirements gymnastiques. Je n'avais pas envie de me lancer dans ce genre d'aventures alors que je m'étais inquiété et face à cet accueil, j'avais même envie de tourner les talons pour ne plus revenir.
Mais il m'arrivait d'être mature alors si, concrètement à ce qu'elle pensait, je l'avais écouté - bien que la remarque contraire manqua de me faire agir en son sens. Si elle ne voulait pas de moi, elle n'avait qu'à dire clairement les choses plutôt que de me faire venir en étant incertaine de ce qu'elle voulait.

Je pouvais écouter son point de vue pour autant qu'il ait des raisons solides, mais pas question de la regarder se livrer à une introspection. Et puis, il faut avouer qu'elle était encore plus maladroite que j'étais nonchalant vis-à-vis de des relations humaines. Elle commençait même à m'agacer avec ses insinuations comme si elle savait ce que j'allais dire. J'étais peut-être prévisible sur pas mal de choses mais je ne la laisserai pas guider mon mode de pensée comme si elle savait réellement comment je séparais les choses.

« C'est mon rôle, petite conne. De prof. Et surtout d'ami. »

J'avais la sale impression qu'elle était la seule à être perdue dans cette affaire. C'est vrai que notre marché avait été simple et que nous ne l'avions pas vraiment respecté : une fois, jusqu'à ce que je devienne apprenti prof... et plus jamais jusqu'à ce que je sois vraiment intégré en tant que professeur.

Ce fut un cuisant échec.

Cela ne me gênait pas compte tenu du fait qu'elle avait plus de 20 ans et qu'il s'agissait de l'âge minimum sur le sujet, mais cela ne m'avait jamais empêché de la considérer comme une amie à côté de ça. Notre relation n'était pas que physique. Elle était marrante et le temps passait avec elle me plaisait.
Or, il n'y avait pas d'amour.
Et j'avais la sale impression qu'elle associait toutes les parts de notre relation et que depuis que nous avions cessé nos activités personnelles, elle estimait, à tort, devoir se débarrasser de la totalité de ce qu'elle représentait.

« Si je suis venu c'est parce que ça a beau m'emmerder, je suis pas le genre de personnes à tourner le dos à mon entourage. Je serai d'aucune utilité, y'a des chances que je m'endorme et j'aurai sans doute oublié la moitié de ton discours d'ici demain, mais je viens. Je suis con mais j'suis pas un connard alors si t'es là pour m'en mettre plein la gueule, dis-le et je me casse. Ou bien arrête de déconner et dis maintenant ce que t'as à me dire. »

Je l'attrapais par les épaules pour la faire pivoter vers moi et la regardais dans les yeux. J'étais quelqu'un d'honnête et je ne lui laisserai aucun échappatoire.
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MessageSujet: Re: Shoot me down   Shoot me down 1400359500-clockLun 9 Nov 2015 - 15:33
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Tu dérailles à fond ma vieille. Je ne sais pas pourquoi j'en étais arrivée là, je passais de la joie au désespoir comme une bipolaire à deux balles. Le pire c'est que j'engueulais le seul mec qui venait me voir à ce moment, et que j'avais plus ou moins convié à me rejoindre. A quoi je jouais sérieux? Je faisais la petite capricieuse, un coup je te veux, un coup je te veux pas. Tout ça parce que c'était le bordel émotionnel dans ma vie, un joyeux bazar auquel je n'étais pas préparée et qui me faisait tout mélanger. J'avais besoin d'affection, pas d'amour, et le seul gars avec qui j'en tirais jusque là c'était Stephen. Encore une fois il était là, près à m'épauler quand je l'insultait presque, en sous entendant qu'il voulait simplement tirer son coup et repartir. Bon y'avait peut être un eu de ça mais je me voilais la face, il m'appréciait plus que ça et c'était dur à accepter.

C'est ça, j'avais du mal à croire qu'on pouvait m'apprécier moi, la garce qui passe son temps à faire des coup bas, à jouer avec les nerfs des gens. Parce que se faire détester et plus simple que d'être appréciable. Alors j'avais envie de tout foutre en l'air avec la personne qui m'aimais bien. Parce qu'on me donnait trop de d'amour d'un coup je devais me venger sur quelqu'un qi n'avait rien demander et qui m'enverrait chier aussi sec. C'était la faute d'Aria tout ça, Aria avec ses larmes, Aria avec sa petite voix émue, Aria avec son regard craintif de l'abandon. Pourquoi elle aussi persistait à m'aimer après tant d'année, alors que je l'avais blessée, abandonnée et presque oubliée? Je fermais les yeux à la remarque de Steph, comme un chiot qui se fait gronder. Sa condition de "presque prof" m'excitait à fond. J'avais l'impression parfois d'être dans un banal scénario de prof à élève version censurée et j'adorais son autorité. Ça me remettais les idées en place et ça me faisait sortir la tête de l'eau surtout. Je souris en répondant :


-Vas y redis encore une fois "Mon rôle de prof".



J'aurais pu lui dire "Vas y insulte moi" mais clairement la discussion aurait mal finie et pour une fois tachons de rester sérieux. Son speech me réchauffa tout de même et je me détendis. Oui il était con mais c'est ce qui était attendrissant chez lui. Si c'était un vulgaire salaud je le laisserait même pas mettre les pattes sur moi, mais il avait bon fond il ne fallait pas l'oublier. Moi aussi j'avais bon fond quelque part quand on creusait. Je me demandait pourquoi je lui avait demandé de venir avant de chiffonner le message? C'était pour entendre tout ça. Un bon vieux sermon qui en dit long sur notre amitié et qui me remet droite dans mes bottes quand j'ai l'esprit embrumé. Il me saisit par les épaules et me fit tourner vers lui. Je rougit légèrement puis au lieu de parler je m'approchais de son  visage. Je m'arrêtais devant ses lèvres, esquissa un enième sourire puis l'embrassa sur la joue avant de poser le front sur son épaule.


-Je suis folle hein?



Je relevais la têt et m'éloignai un peu en haussant les épaules, finalement on va pas en faire un drame, ça va mieux, il m'a encore tiré d'un sale état jusqu'à la prochaine fois.


-Ça va mieux ne t'en fait pas. T'es venu au final c'est le principal, merci de m'avoir remit d'aplomb, je suis stupide et capricieuse, peste, perverse mais essaye de prendre encore soin de moi un petit peu.



Qu'allais je faire ma journée à présent? J'avais sûrement arracher Stephen à ses préoccupations donc il allait redescendre du toit je suppose. Peut être irais je trainer du coté de la bibliothèque, il me semble que Hadès y traine en ce moment. Je pourrais peut être l'acculer au point de le faire réagir cette fois. Non Stephen, c'est sûr tu ne mérite pas de voir cette part de moi, il fallait que je me défoule sur quelqu'un de plus...mauvais que toi.
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MessageSujet: Re: Shoot me down   Shoot me down 1400359500-clock
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