Sujet: you shall not pass » amelia Sam 17 Oct 2015 - 0:29
you shall not pass « ft. Amelia
Victime de la monotonie, Bellamy s’attendait à une journée comme une autre. Une journée similaire à celle d’hier, lui se rendant en cours, lui gagnant son club pour y frapper et lancer quelques balles. Lui rentrant à son bungalow, mort de fatigue, sans la motivation de se lever et d’aller chercher de quoi pimenter un peu sa vie d’étudiant, comme il le faisait d’habitude. En fait, sa motivation globale avait radicalement baissée et il se creusait la tête pour trouver le moyen d’y remédier. Comme si sa vie en dépendait, parce qu’une vie où il s’ennuie ne valait pas la peine d’être vécue.
Il avait choisi de se concentrer sur sa recherche de distractions plutôt que son cours, négligeant donc sa prise de notes. Non pas que le cours était inintéressant, juste qu’il ne pouvait juste plus. Il avait écouté – du moins essayé depuis trop longtemps déjà. De plus, ce dernier avait lu quelque part – bien qu’il ne se souvienne pas où – qu’un étudiant n’écoute que cinq à dix minutes d’un cours de quarante-cinq minutes. Alors oui, au cas où on le réprimanderait, son excuse était déjà toute faite.
Enfin. Pour être tout à fait honnête, le C ne pourrait pas réellement se concentrer même en faisant d’énormes efforts. Pour la simple et bonne raison qu’il y avait une personne dans cette salle, une personne que l’on pourrait considérée comme étant une « intruse ». Elle n’était pas indésirable. En soi, sa présence ne le dérangeait pas vraiment. Disons simplement qu’elle le perturbait. Parce que Bellamy connaissait cette personne, sans réellement la connaître. Ça n’avait pas l’air logique du tout et pourtant ça l’était parfaitement pour lui et sans doute pour beaucoup d’autre. On avait tous cet individu auquel on ne percevait que ce qu’il voulait bien nous montrer, qui pouvait de donner l’impression d’être proche comme celle de n’être que de parfaits inconnus.
Pour le russe, c’était elle, Amelia Remington. Il ne savait pas ce qu’elle faisait là, il n’allait pas chercher à en connaître la raison, sachant parfaitement qu’il ne servait à rien de donner un sens à ses actions. Et apparemment, les gens dans cette classe l’avaient eux aussi compris, à quel point elle pouvait être imprévisible. Si bien que la surprise fut générale lorsque cette dernière quitta brusquement sa chaise pour ensuite quitter naturellement la salle de classe, comme si la cloche avait déjà sonnée.
Merde. Ça aurait sans doute été plus simple de la laisser s’en aller où bon lui semblait, sans s’en préoccuper. Plus simple, plus logique. Après tout, on ne pouvait même pas le considérer comme étant des « amis ». Des connaissances peut-être, quoique cette définition ne semblait pas correcte pour le jeune homme. Mais peu importe. Rassemblant rapidement ses affaires, il quitta la salle presque aussi vite, histoire de ne pas à subir les réprimandes du prof trop longtemps. Même si en réalité, ce n’était de loin pas la première fois qu’il quittait un cours en son milieu sans même chercher à se justifier.
Il parcourt donc les couloirs, à la poursuite de la fameuse Impossible Girl. Et il constata avec étonnement qu’elle était plutôt rapide. Si bien qu’il eut la désagréable impression que jamais il ne pourrait l’atteindre. Enfin, si l’on prenait le temps d’y réfléchir un peu, cette impression n’était pas totalement faussée. Sentiment qui pourtant se ternit lorsqu’ils atteignent le Grand Hall. Lui qui était finalement parvenu à réduire la distance qui les séparait et qui décida que le moment était venu de l’interpeler. Histoire qu’elle se rende tout de même compte de sa présence. « Le cours était suffisamment ennuyant pour te faire fuir ? » Puis il se rend compte de l’endroit où ils se trouvent actuellement, de la direction que la jeune fille prenait également.
« Tu comptes quand même pas aller en ville hein ? Si. Question stupide. Et au fond, avoue-le, tu mourrais d’envie de faire de même. Parce qu’interdiction était synonyme de palpitant. Et pourtant… « Ouuuuh la vilaine fille qui respecte pas les règles. En tant qu’aîné, je peux décemment pas te laisser passer. » Pourtant, pour une fois t’essayais d’agir en tant que jeune homme responsable, homme que tu étais bien loin d’être. Chose que tu n’avais pas l’habitude de faire.
Sujet: Re: you shall not pass » amelia Mer 21 Oct 2015 - 20:28
Le temps qu'elle trouve une place dans la salle, Amelia avait déjà oublié la raison pour laquelle elle s'y était rendue. Vraisemblablement, les verts se moquaient de sa présence puisqu'aucun d'entre eux n'eut le bon sens de dénoncer son incruste au beau milieu d'un cours. Exempte du moindre sentiment à l'égard de ce fait, totalement conscient des punitions qui pourraient bien tomber et surtout impatiente de connaître ce que réservait le programme de la classe des pacifistes de l'école, elle s'était incrustée parmi la foule d'élèves et s'était affalée sur sa table en fixant le professeur.
Pas spécialement studieuse, la russe voulait prendre conscience de la différence qui séparait les rouges des autres classes et il lui semblait trop dangereux de se rendre chez les violets. Elle ne voulait pas être chouchoutée parmi une bande de bleus pacifistes et se moquait bien de l'ambiance festive des jaunes qui ne devait pas être différente de celle de sa classe. Alors, par élimination, elle avait choisi de s'incruster chez les C ce qui ne sembla pas poser de difficultés - le professeur, au contraire, posa un regard étonné et réjouit sur elle. Il n'aurait probablement pas dû puisque ce qu'elle interpréta comme de la pitié l'agaça suffisamment pour qu'elle décide de sortir dix minutes plus tard. Au milieu d'une foule d'élèves à un pourcentage de sérieux de moitié, avec un prof' un peu trop gentil pour qu'elle puisse vraiment être à l'aise et sans une réelle envie de travailler, elle étouffait.
Elle releva ses jambes pour pousser la table avec ses pieds, sauta de sa chaise et sortit de la salle sans prendre son sac puisque de toute façon, elle ne l'avait pas apporté ici. Cet enseignant l'avait énervée. Son comportement était aussi légitime qu'il était utile envers elle mais Amelia avait une fierté mal placée et était trop attachée à sa propre liberté pour se plier au minimum de sérieux que suggérait la politesse. Sautillant dans les couloirs, sa robe bien enfilée, elle décida de parer à son ennui en franchissant la limite : sortir dehors. À la base, ça ne semblait pas être une mauvaise idée parce qu'elle était certaine de ne croiser personne.
Ça l'était parce qu'elle était suivie depuis un petit moment par quelqu'un d'aussi discret qu'un éléphant en pleine reproduction et ça commençait à l'agacer sérieusement. En bref, elle était déjà prête à se retourner pour lui faire la peau, mais elle eut la grande surprise de se tomber nez à nez avec un sacré beau gosse. Sans cacher le sourire amusé qui se dessina sur ses lèvres, elle écouta ses paroles en silence, se donnant un temps de réflexion avant de lui répondre.
Il n'avait pas tort. Enfin, ce n'est pas comme si elle s'était déjà souciée de ce que pensaient les autres ou même du danger qui l'attendait au terme de ses agissements.
« Tout dans cette école est digne d'ennui, Gandalf. » rétorqua-t-elle. « Puisque je vais passer de toute façon, pourquoi ne pas m'accompagner ? »
Elle s'avança, les mains dans le dos, et se planta devant lui avec un sourire, passant d'un pied sur l'autre. Elle n'avait pas froid aux yeux, elle n'avait pas peur d'un autre élève, peu importe la couleur de sa cravate - et ce type aurait pu être en S qu'elle n'aurait pas tremblé pour autant. Il n'avait pas l'air de quelqu'un de méchant - s'il avait voulu lui faire du mal, il l'aurait laissée passer. La question était, de quelle façon comptait-il la retenir ? C'était ce mystère qui l'empêchait d'écouter sa raison et la poussait à provoquer le garçon.
« Bien, allons-y. » déclara-t-elle en se dirigeant vers la porte.
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Dim 25 Oct 2015 - 21:09
you shall not pass « ft. Amelia
Pour être tout à fait honnête, Bellamy appréhendait légèrement sa réaction. Car elle serait inévitablement imprévisible, elle pouvait être très positive comme extrêmement négative. Et inutile de préciser ce que le jeune homme préférait. Un sourire. Et la réponse finit par tomber. Elle n’avait pas tort. Même si le C faisait en sorte de rendre sa vie au pensionnat plus intéressante, il n’y avait plus grand-chose d’intéressant à faire depuis qu’il était interdit de quitter Prismver. Alors oui, au fond, il comprenait la jeune fille. Et puis, braver les interdits faisait partie de ses passe-temps favoris, alors qu’avait-il à perdre ?
Rien. Comme rien ne l’empêchait d’envoyer paître les règles et s’accorder un moment divertissant. Qui plus est en compagnie d’une charmante fille. Que demander de plus ? Accepter n’était peut-être pas l’option la plus honorable, mais il s’agissait là de la plus logique pour le noiraud. « Arrêtez, pauvre fou ! dit-il en se plaçant devant elle, de manière à lui couper la route. Autant jouer le rôle de Gandalf jusqu’au bout. Hum, ça sonnait bien mieux dans ma tête… »
Peu importe. N’essaye pas de gagner du temps. Tente quelque chose pour l’arrêter. C’était ce qu’il se répétait depuis tout à l’heure, en sachant pourtant parfaitement que ses chances de la convaincre restaient très minces. Qu’au fond, rien ne l’empêchait réellement de passer. Parce que c’était une personne sans foi ni loi. Parce que Bellamy la toucher, lui faire du mal ou l’obliger à rester. Ce n’était pas son but. « Tu as raison à propos de cette école. » Oh, ça elle le savait sans doute très bien, pas la peine de le lui répéter.
« Mais tu n’as jamais pensé à la rendre plus intéressante toi-même ? C’était un moyen pour éviter d’en sortir aussi. Une stratégie que le jeune homme utilisait pour tromper son ennui. Bien qu’il soit à court d’idée depuis quelques temps. Et rien que ça aurait dû suffire à l’accompagner dehors. Si c’est le fait de braver les interdits qui t’intéressent, il y a encore plein de choses à faire. »
Et donc, elle n’aurait plus besoin de sortir. Sauf que Bellamy ne faisait que supposer. Il ne savait pas ce à quoi elle pensait, comment elle fonctionnait. Et sans doute ne le saura-t-il jamais, mais qu’importe ? Qui ne tente rien n’a rien. Et avec elle, il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait s’empêcher d’essayer. Autant ne pas chercher à comprendre. Sans doute la phrase qu’il se répétait le plus souvent lorsqu’il s’agissait d’Amelia. « À moins que tu n’aies déjà tout vu et tout fait ici ? Si oui, bah merde alors. Dans ce cas, je n’aurais plus qu’à me barricader devant la porte. Ce sera une bataille d’usure et je suis plutôt bon à ce genre chose. » Menteur. En plus, tu dis vraiment n’importe quoi.
Sujet: Re: you shall not pass » amelia Lun 26 Oct 2015 - 18:37
Il y eut une légère hésitation. Lorsque Bellamy se planta devant elle et lui sortit une réplique sortie tout droit d’une longue et ennuyeuse trilogie aux effets spéciaux aussi relous que tapes-à-l’oeil et au contexte si banal que l’histoire brillait par son manque d’innovation - comme si la guerre n’était pas prévisible -, elle hésita.
Elle retint l’étrange premier réflexe que lui intimidait cet acte, c’est-à-dire se facepalm avec un désespoir non dissimulé, et croisa ses bras pour se concentrer sur l’observation du corps du garçon tandis qu’il parlait. Pour autant qu’elle ait à supporter des sermons (ce n’est pas comme si elle n’avait pas l’habitude mais ça n’enlevait rien au fait qu’ils soient chiants) elle préférait prendre son pied.
A vrai dire, la gêne n’était, ironiquement, pas dans ses gènes. Cela dit, au-delà de la morale stupide qu’il tentait de lui insuffler - parce qu’entre ses soucis de mémoire et sa surprenante insolence, c’était plutôt difficile de faire rentrer quelque chose dans la tête de la demoiselle - il disait des choses pertinentes.
Rendre l’école intéressante par elle-même était un concept suffisamment bien pensé pour qu’elle y réfléchisse quelques instants, réflexion qui se conclut par un sourire en coin. Hélas, la réponse brillait d’évidence et de déception mais Amelia dilua son amertume en une expression amusée pour dissimuler cette vérité simple.
« Tu ne peux pas t’amuser à un jeu dont tu dois définir les règles. »
La russe haussa les épaules. Elle n’avait pas tout fait, non, mais elle était certaine que si cette île renfermait quelque chose de suffisamment intéressant pour combler à son ennui, elle l’aurait déjà remarqué. Elle n’avait plus rien à attendre de cet endroit, et preuve en était, elle estimait déjà n’avoir plus rien à attendre de ce garçon. Soit dit en passant, Amelia avait trouvé un moyen de passer qu’elle ne tarda pas à mettre à exécution lorsqu’elle se dirigea d’un pas ferme vers Bellamy. Posant ses mains sur ses épaules et se hissant sur la pointe des pieds pour lier son visage au sien d’une proximité intime, elle mima un geste amoureux, comme prête à l’embrasser... avant de se détourner brusquement pour se diriger vers la porte en sautillant.
Elle l’ouvrit de ses deux mains, se tourna vers Bellamy à qui elle tira la langue et s’engouffra à l’extérieur sans l’attendre.
« Suis-moi si tu veux me protéger ! » lança-t-elle.
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Mar 27 Oct 2015 - 0:22
you shall not pass « ft. Amelia
Ah oui, vraiment ? En y réfléchissant bien, ce n’était pas totalement faux. Le problème étant que Bellamy ne voulait pas non plus se dire que c’était totalement vrai. Alors il dira simplement que c’était partiellement vrai et qu’il y avait des exceptions. Ce serait sans doute prétentieux de sa part que lui-même en faisait partie et encore, ce n’était pas le cas à chaque tentative. Bref. Leurs manières de penser pouvaient converger comme elles pouvaient être totalement différentes. Mais honnêtement, la plupart du temps, cela restait très flou. Du moins, aux yeux du garçon. Et il devait être le seul des deux à s’encombrer de telles choses.
Un sourire et haussement des épaules. « J’imagine que ça dépend des personnes. » Ou des circonstances. Les facteurs possibles étaient bien trop nombreux et Bellamy ne s’amuserait pas à les énumérer tous un par un. Trop long, trop chiant. Dans tous les cas, comme attendu, sa tentative avait échoué. De toute manière, il avait calculé son pourcentage de réussite à l’avance – bon ok par vraiment mais chut – pour en arriver à la conclusion qu’il avait moins de quarante pourcent de chance d’y parvenir et qu’il s’agissait donc d’une mission quasiment perdue d’avance. Enfin, une mission. Rien ne l’obligeait à faire ça. Il pourrait ne pas se soucier d’elle du tout, ce serait sans doute bien plus simple pour tout le monde. Mais c’est bien connu, la simplicité est bien moins intéressante qu’un brin de difficulté. Bien qu’avec Amelia, le jeune homme imaginait aisément le niveau hardcore, voire plus.
Il n’avait pas bougé lorsqu’elle s’approcha. Ce dernier s’était contenté de rester là, se disant qu’elle le contournerait tout simplement. Il ne s’attendait à rien de plus, rien d’autre. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle fit… ceci. Parce qu’il ne saurait pas comment qualifier ce geste-là, parce qu’il en serait presque resté coi. Ce fut le gars durant quelques secondes, le temps qu’il puisse reprendre ses esprits. Well, that was unexpected.
Les traits du C finirent par se durcirent légèrement. Oh, il n’était pas réellement en colère non plus, mais disons que ça l’avait… irrité ? Un peu, oui. Sans doute aurait-il préféré qu’elle ne fasse jamais cela. Ou bien qu’elle aille au bout de son geste, histoire d’éviter cette frustration. Qui, au fond, était principalement dû au fait qu’il se soit fait avoir comme un bleu. Alors, sans réellement réfléchir aux conséquences que son action pourrait avoir, Bellamy suivit ses pas. « J’aurais dû me douter que tu étais assez vicieuse pour jouer avec les sentiments de l’homme intègre que je suis. Il devra sûrement revoir sa définition d’intègre le pauvre. Et parfois esclave de ses hormones, mais ça c’est pas très important. » Effectivement.
Plus sérieusement. Même si cela semblait être peine perdue, il continuait de penser que ce ne serait pas une bonne idée de la laisser sortir. Pourtant, ils avaient déjà franchi la porte. De là à dire qu’ils avaient fait de même concernant le point de non-retour, Bellamy n’était certain. « T’es vraiment sûre de toi ? Qu’est-ce que tu espères trouver dehors ? Quelque chose de divertissant ? De nouveau ? De fascinant ? D’effrayant ? D’excitant ? Tout ça à la fois ? Qu’est-ce que tu cherches, tout simplement ? » Au moins, cette question avait le mérite de ne pas être claire du tout.
Sujet: Re: you shall not pass » amelia Mar 27 Oct 2015 - 19:55
Ce qu'elle en retenait, malgré le fait qu'elle n'excelle pas dans ce domaine, c'est que ce type était drôle. Ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait lui enlever. Elle n'était pas vicieuse, juste un peu trop incontrôlable pour laisser ses actes rentrer dans ce que la majorité considérait comme appartenant aux normes - et en soi, le principe de normes ne l'aurait pas gêné si elle n'estimait pas qu'elles dépendaient trop des avis de chacun pour être vraiment utiles.
Pour cette simple raison, elle les contournait, puisque ça revenait à dépendre directement des autres - un concept qui lui semblait fou. Amelia tenait trop à sa liberté pour que quiconque la lui enlève, dusse-t-elle se priver de toute relation pour la conserver. C’est en partie ce qu’elle faisait déjà et son esprit, prisonnier d’un pouvoir cruel, terminait le travail. Elle ne paraissait pas solitaire mais au fond d’elle, ça la définissait sans doute mieux que tout le reste.
En ce sens... il posait une excellente question.
L’amusement lui semblait être une réponse pertinente mais ça allait bien plus loin. Elle cherchait des gens. De l’amour. Des gens à apprécier, à détester, sur qui s’énerver ou pleurer. Elle cherchait une identité, une existence, un sens à tout ça. Elle cherchait à s’extirper de cette boucle vide de tout, à l’écart du monde, cherchant ses souvenirs avec le plus grand naturel de monde en ignorant tout du mal qu’elle faisait.
« Je ne sais pas. » murmura-t-elle.
Et avec toute la sincérité du monde, ces quelques mots laissaient entrevoir Amelia, derrière les rires ou la colère, derrière l’oubli et la misère. Derrière tout ça, il y avait Amelia. Derrière cette fille sans nom, le paradoxe, l’impossible. Elle était humaine au final et quoi qu’on dise de sa façon d’être, malgré sa confiance, elle n’était que la victime d’une magie qui bousillait son cerveau.
« Sans doute quelque chose d’inoubliable. » C’était le mieux qu’elle puisse trouver. « Et toi, Gandalf ? Qu’est-ce que ça t’apporte de faire tout ça ? Tu as quelque chose à te reprocher pour vouloir ainsi te donner bonne conscience ? »
Et, sans rien ajouter, le regard rivé droit devant elle, elle observait ce paysage qu'elle espérait pouvoir graver dans sa mémoire.
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Mar 27 Oct 2015 - 23:59
you shall not pass « ft. Amelia
La sincérité et le sérieux qu’il décelait dans sa voix le surprirent. Jamais encore elle ne s’était exprimée de cette manière-là avec moi. Du moins, pas en sa mémoire. Et si cela était déjà arrivé, le jeune homme s’en serait parfaitement souvenu. On pourrait dire qu’il s’agissait là de choses que l’on n’oubliait pas. Sans doute. Pour ce qui était de la réponse, elle était tout aussi surprenante. Elle ne savait pas. Elle ne parvenait pas à déchiffrer ses désirs. À comprendre ses besoins.
Car oui, même si on avait la fâcheuse tendance à l’oublier, avant d’être l’Impossible Girl, elle était Amelia. Elle était humaine, comme tous ici jusqu’à ce qu’on lui présente une preuve tangible du contraire – ce qui n’était honnêtement pas prêt d’arriver. Il le savait et pourtant, c’était toujours étrange de le constater ici et maintenant. Et il avance toujours, jetant des regards autour de lui tout en attendant la réponse de la jeune fille ayant senti qu’elle n’avait pas tout à fait terminé. Quelque chose d’inoubliable. Bellamy le voyait comme une chose qu’un peu près tout le monde recherchait. Sauf que pour le cas de la E, cela prenait un tout autre sens. Elle qui parfois semblait avoir des trous de mémoire, qui ne se souvenait pas de certains personnes et d’autres choses dans le même genre. D’ailleurs, bien qu’ils se soient déjà rencontrés auparavant, le noiraud n’avait pas réellement l’impression qu’elle s’en souvienne.
« On dit souvent que je suis une personne difficile à oublier. Et cela sans doute parce qu’il faisait tout pour. Qui désirerait être oublié de toute manière ? Dans un sourire en coin, il hausse légèrement les épaules. Enfin, la plupart du temps c’est pas forcément pour les bonnes raisons, mais bon. » Au moins, il avait le sens de l’autodérision et savait qu’il était impossible pour tout le monde de l’apprécier.
Elle pose une question à son tour. Bellamy s’était attendu à cette interrogation. Lui-même s’était questionné à ce propos. La question était pourtant simple : pourquoi ? La réponse, elle, restait impossible à trouver. « Oh non pas du tout, je n’ai pas besoin de ça pour avoir bonne conscience. » Oui, car il n’était pas réellement partisan des bonnes actions. Après tout, il était bien plus facile et bénéfique d’être égoïste. Et puis au fond, cette fois-ci encore si l’on y réfléchissait bien, ce dernier avait sans doute agi pour son compte plus que pour celui d’Amelia. Et puis, je ne suis pas du genre à me servir des autres pour avoir bonne conscience. Et je ne pense pas t’avoir fait du tort, alors… »
Cela ne donnait pas la réponse à la question. « Je sais pas. » Tout simplement. Il n’arrivait pas à comprendre alors il ne savait pas. C’était injuste, frustrant mais il devait faire avec ou continuer de se creuser la tête et trouver des hypothèses. C’est dans ces moments-là qu’il se rendait à quel point il ne se connaissait pas lui-même. Pour être honnête, ça n’allait pas fort en ce moment. J’ai pas l’habitude de m’ennuyer et je déteste que ça m’arrive. » À un point, si elle savait. Alors peut-être que j’ai fait ça par pur instinct, en pensant qu’il se passerait forcément quelque chose d’intéressant si je te suivais. » Hum, ça n’avait aucun sens, c’est ça ?
Sujet: [color=darkred]« »[/color] Jeu 29 Oct 2015 - 11:09
Cette fois en revanche, elle fut celle des deux à être surprise. Elle s'attendait à beaucoup de choses et la possibilité qu'il dise quelque chose se rapprochant de sa pensée, dans le seul but de prétendre la comprendre ou essayer de l'approcher, elle y avait pensé. Mais sa réponse était si nonchalante qu'elle brillait de sincérité et Amelia haussa les sourcils en observant le jeune homme. Il précisa, mettant l'amusement sur un tel piédestal qu'il aurait pu lui arracher un sourire si elle ne s'était pas préparée à ne pas montrer d'émotions.
Elle ne le laisserait pas prendre le pas sur elle - elle était assez immature pour tenir compte de ce genre de choses. Menteuse. Illusionniste. Ne laissant entrevoir qu'une facade, entrecoupée d'instants éclairs de franchise, comme pour lui prouver qu'elle n'était pas qu'une marionnette inanimée. Cette fois, ça n'était pas volontaire mais ça avait joué en sa faveur et ses quelques mots avaient sans doute poussé Bellamy à lui répondre sur le même ton. Elle plaça ses mains dans son dos, se repassant la phrase flatteuse dans sa tête, se disant en toute sincérité qu'il n'avait pas tort - y avait-il plus intéressant qu'elle ? Si elle connaissait quelqu'un dans ce cas, elle aurait sans doute passé ses journées à tenter d'en savoir plus - aussi, ce n'était pas par arrogance qu'elle s'estimait plus amusante que d'autres. C'était du réalisme.
« Tu as raison de penser ça. Nous sommes au milieu d'une communauté qui nous craint et dont les réactions sont un peu excessives. Et, regarde mes yeux. Je m'attends à un chaleureux accueil. » conclut-elle avec sarcasme.
Elle se mit à sautiller jusqu'à la sortie de l'école, se dirigeant vers la ville sans trop s'y enfoncer. Elle avait certes passé la porte, mais elle n'était pas assez folle pour se hisser fièrement jusqu'à la Grande Place : toute Amelia qu'elle soit, elle ne s'en tirerait pas aussi facilement si elle venait s'aventurer au milieu de habitants. Ici, elle avait encore le temps de rentrer dans l'école si un habitant déboulait - et même si ce n'était pas le cas, elle le ferait flipper avec des menaces. Ou bien, autre scénario, Bellamy ferait office de bouclier.
« Mais je ne suis pas un jouet. » ajouta Amelia sur un ton plus froid. « Tu as intérêt à bien m'occuper, toi aussi. Il n'est pas question que je perde mon temps avec quelqu'un qui n'en vaut pas la peine. »
Il pouvait dire ce qu'il voulait, être proche, affectueux, mériter toute la gentillesse du monde, ça ne suffirait pas. Amelia n'était pas quelque chose qu'on parvenait à dompter avec quelques belles paroles, une affiche intéressante ou un profil semblable. Ça ne suffirait jamais - pas auprès de la demoiselle qui côtoyait l'impossible.
« Donc, la Grande Place te convient ? »
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Dim 8 Nov 2015 - 20:39
you shall not pass « ft. Amelia
Au final, Bellamy était à la recherche d’une sorte de guide. Pas un adulte responsable censé l’amener sans encombre vers une vie professionnelle fructueuse ou encore lui inculquer les bonnes manières, les conventions, la façon dont il devait se comporter en société… Rien de tout cela ne l’intéressait vraiment. Il n’aspirait pas à devenir un riche homme d’affaire, avoir une famille ne lui avait encore jamais vraiment traversé l’esprit et le fait qu’il puisse échouer complètement dans ses études ne le préoccupait pas plus que ça. Ce qu’il voulait, c’était une personne capable de lui montrer une chose capable de donner un tout nouveau tournant à sa vie.
Peut-être pensait-il que c’était elle. Peut-être qu’elle était capable de le mener vers ce que le jeune homme recherchait. Ou peut-être que Bellamy ne faisait que courir après une chose qui n’existait pas. Mais peut-être n’était-ce pas non plus le meilleur moment pour avoir ces pensées philosophiques à deux balles. Si bien que le brun vida tant bien que mal son esprit avant de sourire à sa remarque satirique. Il s’était d’ailleurs déjà questionné sur le pourquoi des lentilles rouges, mais n’avait jamais pris la peine de lui demandé.
Puis Bellamy l’avait suivi, l’écoutant s’exprimer sur un ton qui le surprit légèrement. Et puis en y réfléchissant un peu, il se dit que c’était assez justifié. Ce serait injuste qu’il soit le seul à en profiter. Sauf que, pour être tout à fait honnête, Bellamy doutait. Il était rare que ce dernier doute de sa capacité à intéresser les autres, que ce soit positivement ou négativement, mais il fallait dire qu’avec Amelia, il y avait du niveau. Pourtant, ce dernier parvint tout de même à dissimuler son hésitation derrière un sourire et des paroles qui lui ressemblaient bien, au fond. « T’as pas à t’en faire pour ça. Je pense que j’en vaux largement la peine. » Arrogant ? Qui ça ?
Enfin. Désormais, il avait difficilement le droit à l’échec. Mais, il ne ressentait aucun regret, juste une légèrement excitation quant au défi qu’il venait tout juste de relever. « Va pour la Grande Place. Sortir de Prismver était clairement une mauvaise idée. D’ailleurs à la base, son but était de l’arrêter. Disons que sur ce coup-là, Amelia avait largement gagné. Cette dernière l’avait bien eu tout de même. T’as prévu quelque chose au cas où l’on se ferait attrapé ? Parce qu’il y avait de bien trop grandes chances pour que cela arrive. Pourtant, ce n’était apparemment pas ce qui les empêcherait de braver l’interdiction. Parce que je mise presque tout sur ma capacité à improviser. Et dans le pire des cas, je cours. » Quel courage.
Il se place à côté d’elle, gardant tout de même une certaine distance histoire de ne pas se montrer trop familier non plus. Certes, Bellamy la connaissait depuis un moment déjà, mais ce dernier se rendait bien compte que ce n’était pas forcément son cas à elle. Et ce n’était pas non plus comme si on pouvait les considérer comme amis, quand bien même elle aurait conservé les moments passés avec lui. « Dis-moi, tu seras tout de même pas capable de m’abandonner, rassure-moi ? » Il pariait un pain au chocolat sur une réponse positive. Faites vos jeux.
Sujet: Re: you shall not pass » amelia Lun 16 Nov 2015 - 2:12
Elle n'en savait rien. Parfois, Amelia était si imprévisible qu'elle-même ne pouvait prédire ses propres actions. C'est avec ses iris presque insensibles qu'elle observait le jeune homme comme si à chaque seconde, elle l'analysait et tentait un peu plus de comprendre ce qu'il renfermait. Ce dont elle était certaine c'est qu'il cachait quelque chose au-delà de sa bêtise et elle voulait le comprendre. Elle n'aimait pas l'idée de s'adresser à une facade bien qu'elle connaisse une façon efficace de la faire tomber. D'un côté, cette certitude le rendait mystérieux et la poussait à croire qu'en effet, Bellamy en valait la peine - ce qui ne l'agaçait pas moins. Elle détestait ne pas comprendre. C'était rarement le cas, certes, mais elle se penchait spécifiquement sur un sujet, elle se sentait presque obligée d'en cerner tous les aspects. Elle estimait être bien assez intelligente pour comprendre les humains car selon elle, ce n'était pas une question de caractère mais juste de prédictions auxquelles même le plus atypique des connards ne pouvait échapper.
« Sache-le... » commença-t-elle avec conviction. « Mec vert. J'ai oublié ton nom. Mais je n'aime pas que tu te moques de moi. Je sais qu'il y a quelque chose derrière cet humour stupide et je saurai ce que c'est. »
Contrairement à tout à l'heure, lorsqu'elle avait parlé de son intérêt, son ton n'était pas froid. Elle avait juste troqué son ton léger pour une expression et des paroles sérieuses, et dans le même temps, elle esquivait les questions. Elle n'avait rien prévu - quelle idée stupide. Elle supposait qu'elle était rhétorique, elle espérait même, pour lui, puisqu'elle n'avait pas prévu d'y répondre. En revanche, elle était incapable de définir si oui ou non elle l'abandonnerait - parfois elle le faisait, parfois, elle se sentait éprise d'un destin héroïque et s'accrochait à son compagnon du moment. Tout dépendait de son humeur comme de la personne en question.
« Tu as piqué mon intérêt alors non, rassure-toi : je ne te laisserai pas avant d'avoir des réponses. Ceci dit, je veux un chocolat et un donuts. Si tu es sage, tu auras le droit de me conduire à la salle de musique. »
C'est un privilège qui n'était pas donné à tous. La possibilité de découvrir cette part d'elle.
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Lun 16 Nov 2015 - 16:05
you shall not pass « ft. Amelia
Nouvelle surprise et un sourire qui s'efface sous l'effet de celle-ci. Il réussi tant bien que mal à masquer son air dérouter - du moins, il l'espérait - et se repassa les paroles de la jeune fille. Bellamy n'avait pas l'habitude que quelqu'un puisse lire aussi facilement à travers ses lignes de défense. Et pourtant, elle les avait percé avec tant de facilité que ça en était déconcertant. Et quand elle saura - si elle ne l'oubliait pas avant - que se passera-t-il ? Perdra-t-il son intérêt ? Se désintéressera-t-elle de lui ? Cette idée ne lui plaisait pas. Parce qu'en bon égoïste, il supportait plutôt mal l'idée qu'on puisse le jeter de la sorte. À moins que ça ne soit que pour le cas d'Amelia ? Va savoir.
Il lâche un léger soupir, puis affiche un petit sourire. « Je vois. Il ne servait à rien de nier une évidence. Mais cela ne voulait pas forcément dire que Bellamy lui faciliterait la tâche. D'habitude, on ne le remarque pas aussi facilement. Certains ont dû s'en douter, mais n'on jamais pris la peine de l'interroger, ce qui arrangeait pas mal le jeune homme d'ailleurs. J'ai hâte de voir à quelle conclusion tu arriveras. » Hâte de savoir si elle était capable de lire en lui comme dans un livre ouvert. Parce qu'honnêtement, il s'agissait là d'une possibilité qui l'effrayait un peu.
Ah oui. Mec vert. À défaut de connaître son prénom, elle avait choisi un terme plus général et au moins elle ne risquait pas de se tromper. Remarque, il ne lui avait pas donné son prénom. Du moins, pas aujourd'hui. Sans doute l'avait-il fait une fois. Sans doute ne s'en souvenait-elle pas. « Au passage, je m'appelle Bellamy. Je ne te l'avais pas dit si je me souviens bien. Pas aujourd'hui en tout cas. » Mais au final, ça n'avait sans doute pas beaucoup d'importance.
Ce qu'il retiendra au final, c'est ce "tu as piqué mon intérêt". Chose qu'il considérait comme étant difficile, sachant qu'Amelia purgeait relativement souvent son esprit de l'existence du C. En soi, il connaissait pas mal de personne qui rêverait de pouvoir faire ça le concernant. Oui, ça n'avait absolument rien de flatteur, m'enfin. « Je ne sais pas si je devrais me sentir heureux pour cette invitation, ou si je devrais m'indigner du fait que tu m'imposes des dépenses pour ton propre intérêt. Quoique, pour le sien aussi peut-être. Passer du temps avec Amelia n'était pas une occasion qui se présentait souvent à lui. Toujours sourire aux lèvres, en partie parce que ça dernière phrase l'a particulièrement amusé. Mais dans tous les cas, tu auras ton chocolat et ton donut. Ce serait une erreur de refuser ça à une jolie jeune fille comme toi. » Quoi ? Non non, il ne flirte pas. Bon ok, peut-être un peu, mais c'est plus fort que lui.
« Je serai sage comme une image. » Il était curieux de savoir ce qu'elle avait bien à faire dans la salle de musique. Mais Bellamy était curieux de beaucoup de choses lorsqu'il s'agissait de la rouge.
Sujet: Re: you shall not pass » amelia Lun 16 Nov 2015 - 18:38
Elle avait vu juste. Ça n'était pas si rare mais cette fois comme très souvent, elle en ressentit une telle satisfaction qu'elle sourit fièrement, le genre de sourire que l'on ne s'attend pas à voir sur le visage d'une enfant de 16 ans. Un sourire un peu mystérieux, mais surtout froid - celui qui vous donne des frissons lorsque vous n'en comprenez pas le sens. Amelia était juste comme ça. Elle n'avait pas de raison. Cheveux noirs, yeux rouges, imprévisible, sans doute un peu trop mystérieuse et franche pour rentrer dans le schéma classique des demoiselles de son âge.
À un certain niveau, on mettait ça sur le compte de la personnalité mais dans son cas, c'était trop poussé pour qu'on ne le voit de cette façon - elle était en total décalage. En véritable décalage, au point d'en voir ses priorités mélangées au sein d'une personnalité bien trop large. Le tout était à la fois surprenant et effrayant, pouvant tenir d'une réaction mignonne comme des excès de froideur. Tout dépendait des circonstances - et une même situation n'arrivait jamais deux fois dans une vie, ce qui la rentait aussi imprévisible qu'intempestive. De ce qu'elle en savait, elle n'allait pas faire de mal à ce garçon jusqu'à ce qu'il la satisfasse suffisamment - en outre, jusqu'à ce qu'elle sache ce qu'il dissimulait. La suite, elle ne pouvait en être certaine, peut-être que même la vérité serait suffisamment intrigante pour qu'elle décide de rester proche de lui - rares étaient les personnes dans ce cas.
Il y avait Cassiopea, Delphia, sa famille. Ils étaient peu. Mais ils étaient là, preuve d'une certaine stabilité, de son humanité - et elle avait beau se donner des airs, elle n'en restait pas moins une personne avec une base de normalité. Elle avait ce bon fond auquel personne n'échappait, même ceux qui clamaient être des monstres - il suffisait de toucher la bonne corde de son arc.
« Oh, je suis jolie ? Je ne pensais pas. » affirma-t-elle en toute sincérité. « En guise de remerciement, je me présente. Amelia Remington, 16 ans. Si tu le savais déjà, tu n'avais qu'à pas le savoir. »
Elle mit ses bras dans son dos et avança d'un pas léger, se laissant guider par le jeune homme. Son compliment ne la laissait pas insensible mais elle n'était pas touchée au sens qu'il l'espérait. Elle ressentait juste le besoin de s'arrêter devant chaque flaque d'eau, chaque miroir pour regarder son reflet comme si cette affirmation lui permettait de se voir sous un autre angle. Le problème, c'est qu'elle n'avait pas du tout songé à ce que sa demande engendrerait : les marchands avaient peur des élèves. Aussi, quand elle vissa ses yeux rouges sur le premier magasin à portée et s'en approcha d'un pas amusé, le marchand, un homme de la soixantaine, se mit aussitôt en alerte. Il sortit une batte en fer et fixa la demoiselle en tremblant - mais insouciante, Amelia continua d'avancer comme si le fait d'ignorer totalement la menace lui permettrait d'y échapper. Une pensée bien naïve qui la rendait téméraire.
« Vieillard, j'aimerais un chocolat et un donut. Rassure-toi, je suis inoffensive mais le type derrière moi s'occupe de tout. Il paie la nourriture et il s'occupe de ton cas si jamais tu contraries ma demande. » déclara-t-elle sans pitié.
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Lun 16 Nov 2015 - 22:10
you shall not pass « ft. Amelia
Jamais il n'aurait pensé qu'elle puisse avoir l'air si satisfaite d'avoir lu en lui. Comme il n'aurait jamais cru qu'elle serait celle qui percera ses défenses qu'il s'efforçait pourtant de maintenir en place. Même si en y réfléchissant, peut-être que c'était elle car la jeune fille avait également quelque chose à cacher, quelque chose qu'elle avait peut-être oublié. Bellamy en était arrivé à cette conclusion, tout en sachant qu'au final, jamais il ne parviendra à la comprendre entièrement. Il dût donc s'y résoudre, et pourtant il continuait. La curiosité était beaucoup trop grande et rares sont ceux qui ont pu disons... Lui faire un tel effet ?
« On ne te l'a jamais dit ? » Nouvelle surprise. Car oui tout de même, Amelia était une jeune fille charmante, c'était indéniable. Et les personnes capables de dire le contraire étaient soit malvoyantes, soit ils avaient vraiment mauvais goûts. « Tu n'avais qu'à pas le savoir. » Quelle ironie. Bellamy ne pouvait s'empêcher de sourire en y pensant. Elle oubliait presque tout, il retenait presque tout. La mémoire de la rouge était fragile, celle du vert retenait plus d'informations qu'elle ne devrait. Peu de personnes étaient au courant concernant sa mémoire eidétique et le jeune homme n'en parlait pas, sauf si quelqu'un abordait le sujet. Si on le lui demandait presque directement, quoi.
Bref, tout ça pour dire qu'ils formaient un drôle de duo. Bien qu'Amelia ne soit pas au courant. Mais si l'intérêt qu'elle portait au russe perdurait, sans doute finira-t-elle par le savoir un jour. Peut-être aurait-il dû lui aussi donner son nom ? Quoique, il doutait fortement que cette dernière s'en soucie et il avait tellement l'habitude de l'omettre... Et pour son âge, disons qu'il n'y avait tout simplement pas pensé. Par contre, il s'étonnait toujours de l'âge de la jeune fille, même s'il le savait déjà depuis quelques temps.
Franchement, il ne s'attendait pas à être accueilli en héros par les habitants de l'île. Mais il n'imaginait pas non plus que l'un d'eux irait jusqu'à se munir d'une batte de baseball. En fer en plus. Alors qu'il observe le vieil homme avec toute l'incompréhension du monde, Amelia s'avance et fait vibrer sa voix. On aurait dit une reine. Du moins, c'est la première chose qui lui soit venue en tête. Bien qu'il eut un moment d'absence - sans doute ébloui par la prestance de la E -, ce dernier se reprit bien vite et s'empressa de jouer le jeu. Adressant un sourire des plus hypocrites au vendeur, dans le style : « Écoute ce qu'elle dit ou je te pète la gueule. Il fait beau aujourd'hui, n'est-ce pas ? » Et le pire, c'est ce que ça marche. Très bien même.
Bon d'accord, il n'y avait pas particulièrement de raison à être fier d'avoir effrayé un vieillard, mais il les avait tout de même menacé avec une arme. Et puis au fond, c'est pas que Bellamy est méchant - sinon il lui aurait vraiment fait du mal -, mais il s'en foutait et c'était drôle. Le jeune homme paye la commande d'Amelia, donne une tape qui se veut amicale sur l'épaule de l'homme qui ne fait que s'éloigner à toute vitesse. Hum. Il fallait s'y attendre. « Belle impro. Je dois dire que je suis impressionné. » Un peu près tout l'impressionnait chez elle, au fond.
Sujet: Re: you shall not pass » amelia Dim 29 Nov 2015 - 15:14
Et il l'avait fait. Il avait payé sa commande comme elle le lui avait demandé si gentiment.
Et elle l'avait fait. Elle avait trahi sa classe sans remords, empirant la peur chez les habitants.
La justifiant.
Lui donnant le sens le plus grossier, cliché et attendu, comme le manque cruel d'originalité du merveilleux dont l'on attend tant de choses que l'on ne peut s'en trouver que définitivement déçu. Les mutants sont dangereux, odieux, sans pitié. Les mutants profitent de ce qu'ils ont présenté comme étant une situation de paix mais qui demeurent le lieu de la peur qu'ils nous forceront ensuite à oublier. C'est ce qui devait trôner dans l'esprit de cet homme, comme une vérité qu'il refusait d'admettre en cherchant à se défendre : nous ne pouvons rien faire contre eux.
Mais plutôt que s'en voir touchée, Amelia s'en amusait et le manque d'empathie se lisait dans son visage à la neutralité effrayante. Elle s'en moquait. En l'instant, son attention était si concentrée sur le donut dans lequel elle croquait avec gourmandise qu'elle en avait oublié la réaction en face. Elle s'éloignait en marchant aux côtés du C et les bruits de pas et les quelques railleries des habitants qui avaient sans nul doute l'intention de venir se venger auraient pu être assourdissants qu'elle n'en aurait pas été davantage pressée.
Elle avait confiance en sa chance légendaire et la présence d'un élève ténébreux à ses côtés la rendait encore plus atypique et effrayante dans son apparence. Elle n'avait rien à craindre. Il était sans doute trop tôt pour qu'elle affirme pouvoir faire confiance à Bellamy mais il était utile. D'ici là, elle n'hésitait pas à se montrer naturelle - c'est-à-dire odieuse - le temps d'être certaine qu'il était vraiment sincère. Elle n'imaginait pas une seconde que l'on puisse la draguer alors l'éventualité qu'il ne s'intéresse à elle que dans ce sens ne lui frôlait même pas l'esprit. Elle n'avait que la peur qu'il ne change brusquement son avis pour la juger comme une de ces personnes ordinaire avec qui l'on tient une discussion fade et vite oubliée.
Et ça, elle ne l'admettrait pas. Croquant une énième fois dans son donut et se jugeant rassasiée, elle jeta ce qu'il en restait par-delà son épaule et prit quelques gorgées de son chocolat.
« Jamais. Tu es le premier. » dit-elle en référence à sa réponse dont elle était surprise de s'être brusquement rappelé. « Oh, et, tu avais raison. Tu es très intéressant Verlamy. Je pense que l'on peut rentrer. Suis-moi. » déclara-t-elle.
Ce n'était pas vraiment un ton agressif mais toute personne censée, à son entente, aurait su qu'il ne valait mieux pas la contredire sur ce coup-là. Elle lui avait promit un petit plus en se rendant dans la salle de musique et elle aurait été blessée qu'il ne s'en préoccupe pas. Le trajet jusqu'à l'école fut court mais elle devait admettre que son sens de l'orientation n'était pas des plus affutés - aussi préféra-t-elle laisser passer son compagnon en premier. Sautillant presque en marchant, elle se glissa sous son bras pour lui passer devant et entrer dans la salle en première, une fois devant.
Son regard d'écarlate parcourut l'entièreté de l'endroit et elle dût se faire violence pour ne pas essayer toutes ces choses qui se présentaient à elle. Amelia s'avança jusqu'au fond et s'assit délicatement sur le tabouret du piano qu'elle ouvrit d'un geste précis. Avec un dernier regard pour Bellamy, elle commença à jouer. Elle n'était pas experte mais sa pratique qui remontait à sa tendre enfance en faisait quelqu'un de très doué. Elle frôlait les doigts avec si peu de force que son morceau ne se serait pas entendu de la pièce d'à côté, mais les notes s'enchainaient avec une fluidité et une vitesse impressionnante. Elle laissait son jeu éclairer la pièce, laissant cette part d'elle, l'une de ses rares certitudes, s'étaler sous les yeux d'un inconnu, comme un privilège sans égal.
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Sujet: Re: you shall not pass » amelia Ven 10 Juin 2016 - 0:39
you shall not pass « ft. Amelia
En général, lorsqu’il payait quelque chose à une fille, il le faisait avec l’intention de la séduire. Or, cette fois-ci, il avait juste eu l’impression de s’être fait mené à la baguette par la jeune fille. Enfin. Ce n’était pas qu’une impression. Et Amelia avait ce pouvoir sur lui, parce qu’elle était douée pour ça. Et parce qu’il avait cette fascination envers sa personne dont il ne parvenait pas – et n’essayait pas vraiment – à se débarrasser. Cela ne voulait cependant pas dire qu’il ne la trouvait pas charmante. Au contraire même. Mais il avait cette désagréable et à la fois étrangement agréable impression qu’elle lui était inaccessible.
Puis, elle lui dit qu’il était le premier. Alors il trouve ça étrange, très étrange. Parce qu’elle était jolie, c’était indéniable. Donc il avait du mal à croire que jamais personne n’ait articulé ces mots à son égard. Et si sa mémoire ne lui faisait pas défaut – ce qui était peu probable –, elle avait un frère. N’était-ce pas le genre de chose que l’on se disait entre frère et sœur ? Il ne savait pas. Il était fils unique après tout. Et il ne considérait pas la fille avec laquelle il a vécu comme une sœur. C’était… Autre chose. Bref, tout ça pour dire que ce fait le laissait perplexe.
Par contre, la phrase suivante, elle, lui arracha un sourire. Et le vexa quelque peu, il ne le nierait pas. Mais il n’y pouvait rien. Et il ne lui en voulait pas. Pas trop. « En tout cas, je le suis assez pour que tu te souviennes partiellement de mon prénom. » C’était déjà ça. La connaissant – même si en soi, il ne la connaissait pas réellement –, elle aurait très bien pu l’envoyer voir ailleurs ou même ne pas prendre cette peine et l’ignorer d’une manière des plus royale.
Quand elle lui somme de la suivre, il ne pense même pas à protester. Comme si elle avait un certain pouvoir sur lui, comme si elle l’avait en quelque sorte hypnotisé. Peut-être était-ce le cas. Peut-être que son don était à l’origine de cette attirance envers elle. Bellamy ne savait pas vraiment quelle serait sa réaction si c’était bien le cas. S’il se sentirait trompé, manipulé et donc s’il serait blessé ou indigné. Mais au final, il en conclut que ça n’avait pas une grande importance. Car sans penser aux conséquences, le brun voulait poursuivre cette expérience qui rendait son quotidien bien plus intéressant. Même si l’on pouvait difficilement dire qu’Amelia faisait partie intégrante de son quotidien. Il n’avait pas suffisamment piqué son intérêt après tout.
Enfin. Il fut amusé par le comportement d’Amelia durant le trajet du retour. Elle avait l’air tellement insouciante ainsi. Plus encore lorsqu’elle en profita pour passer sous son bras. Au final, elle semblait plus empressée à l’idée de lui montrer ce « petit plus ». Vu qu’il se trouvait actuellement dans une salle de musique, Bellamy pouvait deviner quel était donc ce bonus dont la jeune fille lui avait parlé. Restait à savoir de quel instrument aura-t-il le privilège d’entendre.
Le piano. Et lorsque les doigts fins d’Amelia caressèrent les touches de l’instrument, il se laissa envoûter par le son qui s’en dégageait. Il fallait l’expérimenter pour le comprendre, mais s’il devait y mettre des mots, Bellamy dirait simplement qu’il avait l’impression d’avoir été transporté dans un autre monde. Alors, il sent son cœur battre la chamade et il pense. Il pense que c’est magnifique. Il pense que décidément, jouer d’un instrument lui donnait encore plus de charme.