Elle aurait voulu, juste une fois, pouvoir se mêler aux groupes. Thilda venait souvent en cours mais elle se faisait discrète pour ne pas mettre le bazar dans la salle et attirer l'attention. Toujours assise au fond, silencieuse, craintive - le sentiment présent dans les deux sens du fait qu'elle portait une arme à la ceinture. Son apparence à la limite de l'humanité attirait les regards interloqués, sa seule présence, en vue du fait qu'elle était dans le coma, était sujette aux pires remarques. Elle aurait voulu avoir la force de tout supporter, la possibilité de se dresser, comme la chevalière qu'elle prétendait être, face aux jugements, balayer chaque problème d'un coup d'épée, digne et fière - mais elle en était loin. Elle arrivait à peine à se maintenir, luttant contre l'irrepressible envie de se laisser disparaître comme si le néant de son esprit endormi valait mieux que de se voir présente au milieu de ce décor malsain. Qu'il était cruel ce monde pour Thilda, trop restreint dans ses règles morales - l'image d'une prison se cadenassait dans son esprit à la vue d'une salle de classe dont les élèves étaient les insupportables prisonniers.
Pour autant, elle ne parvenait pas à leur en vouloir - éprise de cette gentillesse si omniprésente qu'elle ne parvenait pas à en extirper la moindre remarque acerbe. Il y avait juste un peu de franchise maladroite, son esprit en décalage se débarrassant de tout ce qu'elle avait le courage d'exprimer au travers de cette image rêveuse. C'était juste ça, Thilda. Le regard rosé qui observait avec quiétude, un calme presque effroyable, parce qu'elle avait l'habitude de tenir à un simple concept - aux égarements de son esprit fragile. Et elle se souvenait des gens, Thilda. C'est presque au travers de ça qu'elle semblait exister.
Elle pensait au grand roux et son ballon de basket, à la fille qui voyait souvent Warren, à la petite blonde qu'elle dépassait de plus de dix centimètres - exploit - et qui semblait amusante lorsqu'elle jouait avec son pouvoir d'eau, elle pensait à cette fille aux cheveux bleus qui faisait tourner le monde et à la brune qui trainait souvent sa guitare. Elle pensait à tout ce monde, mais aujourd'hui, il n'y avait qu'une personne. C'était celle qui portait des lunettes, la travailleuse qu'elle reconnaissait avec ses couettes, son visage orné d'émeraudes et son expression sérieuse. Thalia était au fond de la salle et, à nouveau, elle observait. Les choses lui semblaient folles, comme la possibilité de discuter avec cette fille qui lui paraissait si familière tant elle en connaissait les manies. Thilda, l'observatrice. Comme une gardienne au corps de fer, le coeur étouffée dans cette masse protectrice au point de ne pouvoir s'exprimer - et elle restait stoïque, comme elle l'était depuis 5 ans, avec rien de plus qu'une vague détermination impossible à concrétiser.
À mesure qu'elle attendait, elle ressentait l'intensité du silence, la densité de l'air qui l'étouffait, comme un rêve qui tournait au cauchemar - et, cherchant presque désespérément un moyen de s'extirper d'une pièce bien trop petite à son goût, cogna son armure contre une table et s'étalait de tout son long sur le sol. C'était dans ces moments qu'elle regrettait de s'habiller ainsi. Elle se redressa rapidement, frottant sa tête de sa main, toute étourdie - sentant déjà la pression des regards qui l'assaillaient, se bénissant d'avoir fait sa chute hebdomadaire en l'absence de foule. Mais déjà, ce mal-être la prit à la gorge, comme une présence en approche, et elle fermait les yeux, dans un déni de ce qu'elle venait de déclencher.
Pourvu qu'elle n'ait rien vu. S'il te plaît, Dieu, fais en sorte. Toi qui l'a toujours écoutée.
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outsider ─ ThildaLa salle de cours était devenu le dernier endroit où je pouvais librement me laisser aller à mes pensées. J'avais l'impression que c'était la dernière salle où l'on respectait un minimum le besoin de solitude de tout à chacun. Cette histoire de cabane n'ayant toujours pas été résolue, Lhym habitait toujours dans ma chambre et, bien que j'adorais la petite blonde plus que tout, j'avais définitivement besoin de m'isoler. De pouvoir me poser sur une chaise, sortir un papier, et mettre au clair tout ce que je savais sur l'affaire que je tentais de résoudre : qu'est ce qui a bien pu pousser Joshua Pierce à aller en S? Les informations d'Hadès résonnaient dans ma tête, mais ne me semblaient pas cohérentes. Jusqu'où pouvais-je lui faire confiance? Machinalement, je commençais à faire une liste des élèves et leurs pouvoirs, tentant de me souvenir qui j'avais pu voir en compagnie de l'ex-A, je griffonnais des scénarios sans queue ni tête sur un autre coin de cahier… Rien de tout cela n'avais le moindre sens.
Je soupirais lentement, détachant finalement mon regard de mon papier pour constater que la classe s'était vidée à une vitesse incroyable. Quelle heure pouvait-il bien être? La quiétude de la salle, vide, illuminée par les quelques rayons du soleil s'éteignant à l'horizon arrivait en quelques sortes à m'apaiser. Les yeux perdus dans le décor désert, je me laissais aller dans mes souvenir de cette soirée de février où je L'avais fait venir ici. Je me souvenais du ciel étoilé et de notre conversation plus que sérieuse autours de la première table, à gauche du bureau du professeur. De son visage un peu étonné en me voyant arriver, de cette petite frayeur en entendant les bruits de pas dans le couloir, de notre échappée par la fenêtre, de … Arrête ça, Leann. Tu te fais du mal. Les mains posées sur mes joues rosée, j'essayais de dissiper ce songe et me remettre au travail.
Le travail… Il y avait tellement à faire, et j'avais passé ma journée à échafauder des plans, à imaginer des scénarios, à faire des listes à tel point que je n'avais absolument pas révisé la moindre ligne de biochimie. Il ne fallait pas que je me laisse aller pour autant. Dans un élan plus de culpabilité que de motivation, je me décidais enfin à sortir échanger mon cahier de notre contre ceux de science. Je passais en revue les innombrables diapositives, les rédigeant à ma manière, prenant soin de colorer les mots importants, les méthodes en noir, surligner les définitions. Mais mon esprit n'y était pas. Chaque fois que j'en avais la possibilité, je pensais à autre chose. Entre chimiothérapie et coloration de Gram, je me demandait comment il en été arrivé là.
Puis tout à coup, un bruit de métal assourdissant et quelqu'un qui s'effondre. Moi qui pensais être seule dans la pièce, mon cœur prit un sacré choc. Je sursautais si violemment que je fus contrainte de m'agripper à ma chaise pour ne pas me retrouver au sol à mon tours. Tout de même préoccupée par ce que pouvais être la cause de ce vacarme, je me tournais en vitesse pour découvrir le corps frêle d'une jeune fille aux cheveux lilas écrasé au sol. C'était la mystérieuse Thilda Norgaard, si facilement identifiable à son armure dont elle ne se séparais jamais.
- Oh mon dieu, tu vas bien?! M'exclamis-je en attrapant mon cartable avant de courir la rejoindre.
Je me mis à son niveau, fouillant entre cahiers, classeurs, trieurs et trousses pour en sortir une petite sacoche lilas recouverte de broderies. Avec le bordel là-dedans, je fût contrainte d'en sortir quelques uns, un peu au hasard, pour pouvoir l'en extirper. Ma trousse de secours. Ca sent toujours les huiles essentielles là-dedans, avec toutes les préparations faite maison que je trimbale.
- Je suis sûre d'avoir de la crème pour les coups là-dedans. Tu as mal quelque part?
A vrai dire, je me demandais si ma question en valait vraiment la peine. Elle était connue, cette petite. Faut dire que son accoutrement de passait pas inaperçu. Thilda, c'était la fille qui était dans le comas, hein? On disait que ce n'était qu'une projection d'elle-même qui se baladait dans les couloirs. Je me demandais si elle pouvait vraiment se blesser ainsi…
Il y avait une énorme différence entre le fait de s'attendre à quelque chose et celui d'y être habitué. Elle avait beau savoir depuis l'instant où elle avait causé ce bruit assourdissant qu'elle serait abordée par sa camarade de classe, elle n'y était pas vraiment préparée. Elle sentait ce regard presque trop compatissant, et surtout, elle sentait l'odeur de tous ces bruits naturels qui l'effrayaient presque. Ça sentait la maison. Ça avait ce côté maternel et rassurant qui lui manquait précisément depuis tout ce temps et qu'elle était incapable de retrouver - pas maintenant qu'elle était en armure et incertaine que même ses parents l'acceptent. Des rumeurs se répandaient, des idées de dangers émanaient de la fille armée en armure - sa bienveillance noyée dans les clichés que son apparence évoquée. Mais elle ne pouvait pas se débarrasser de ça. Elle avait besoin de cette armure, de cette protection. Elle avait besoin d'être différente pour mieux se protéger de ce monde fou où elle n'était même pas sûre de pouvoir encore vivre. C'était comme vivre quelque chose d'extraordinaire et revenir à la normalité d'un quotidien qui lui semblerait insupportable à présent qu'elle se complaisait presque dans le merveilleux de sa situation.
Elle aurait préféré vivre normalement, bien sûr, ou tout du moins, elle aurait préféré vouloir en être capable. Coincée dans ce qui n'était plus qu'un cauchemar, avec cette peur des gens, des pouvoirs, de l'école, de tout ce qui devenait un danger potentiel pour ce corps irréel. Ça n'avait même plus de sens mais elle ne cherchait plus la logique dans un monde où elle pouvait vivre malgré son coma. C'était simplement arrivé et elle l'acceptait. Elle vivrait avec parce qu'elle n'avait pas le choix et que quoi qu'elle en dise, c'était toujours mieux que de ne rien vivre. C'était difficile mais elle le surmontait parce que c'était dans la nature d'humaine d'avancer en dépit du mal qu'elle en ressentait.
« Je vais bien ! Personne ne m'a mit de coups ! »
Elle s'écarta aussitôt, reculant à quatre pattes comme par réflexe lorsqu'elle avait entendu le mot "coup". Elle avait automatiquement mis au point une sorte de détecteur puisqu'elle avait presque peur de tout et qu'elle faisait attention au moindre détail. Thilda n'était pas une grande observatrice mais elle ne manquait jamais une raison de dégainer son épée. Et si les crèmes étaient en fait du poison ? Elle ne pouvait pas exclure cette possibilité mais lorsqu'elle voulut porter sa main à son arme, elle sentit une légère douleur à l'épaule. Elle devait sans doute avoir un bleu - le contraire serait même étonnant en vue de l'armure qu'elle portait quotidiennement.
« F-Fais glisser la crème jusque là. Et pas de mouvement brusque. Je suis une combattante entraînée et je ferai usage de mes talents s'il le faut ! »
Elle riva son regard sur la demoiselle, méfiante, tentant d'être effrayante.
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outsider ─ Thilda - Je vais bien ! Personne ne m’a mis de coups ! justifia la jeune fille en se redressant de quelques centimètres.
Je la regardais, interdite, alors qu’elle reculait à quatre pattes comme un animal apeuré. Ses yeux roses reflétaient la suspicion qu’elle nourrissait à mon égard. Ses longs cheveux lilas coulaient sur son plastron dont un dépassait une esquimaude bleuté. Je fis mine de m’approcher d’elle, ce qui eut pour réaction de la rendre encore plus méfiante. Comme si je constituais une menace pour elle, la danoise posa sa main sur son fourreau. Évidemment, ce qui devait arriva et son épaule accidentée entra en contact avec son armure. Tout à coup son triceps se raidi tandis que son expression trahissait sa gène de devoir avouer qu’elle avait peut-être plus besoin de ma crème que ce qu’elle pensait.
- F-Fais glisser la crème jusque-là. Et pas de mouvement brusque. Je suis une combattante entraînée et je ferai usage de mes talents s'il le faut !
Je lui adressais un sourire bienveillant, levant mes mains en signe de ma bonne volonté et glissais en arrière pour ne pas l’effrayer plus que ce n’était déjà le cas.
- D’accord, d’accord. Kei ? Voudrais-tu bien donner ça à la demoiselle ? Pas d’embrouille. Tu prends le pot, tu le pose devant elle et tu reviens.
Je tendis mon élixir dans le vide pour que mon ami imaginaire le récupère. L’esprit fit rouler ses orbes dorés et s’avança d’un pas nonchalant pour remettre le médicament à destination. Pour n’importe qui, ça aurait eu l’air d’un petit flacon au vol instable.
- Tu vois, pas besoin de t’inquiéter. Je ne m’approche pas si tu ne veux pas, tentais-je pour la rassurer. Mais tu vas avoir du mal à la mettre toute seule.
Je m’asseyais en tailleur à quelques mètres d’elle et me contentais de l’observer quand Kei lui faisait glisser le remède. Elle avait vraiment un physique particulier, mais ce qui m’intéressait le plus, c’était d’apprendre qu’elle pouvait vraiment avoir mal, malgré son enveloppe irréelle. C’était un cas tout ce qu’il y a de plus intéressant. Est-ce qu’elle ressentait aussi cette douleur, la Thilda de la clinique ? Est-ce qu’elle avait cette marque sur l’épaule aussi ? En tant qu’apprentie en médecine, elle titillait ma curiosité… Qu’est ce qui la rendait si méfiante ? Etais-ce un contre coup de son pouvoir ? Peut-être que derrière ses iris rosées, elle voyait les élèves de Prismver différemment ? En tant que monstres peut-être ? Ce qui expliquerait son accoutrement.
- Fais attention, ça sent fort les plantes... Mais ça marche plutôt bien.
Ca me rappelais la fois où Joshua s'était blessé en bloquant la table de la salle abandonnée. Rien que l'odeur des herbes... je ne pu m'empêcher de me mordre la lèvre. J'avais fait une jolie gaffe ce jour-là, et il avait fini avec un énorme bleu par ma faute. Pourtant, il ne m'en avait jamais voulu et m'avait même offert une paire de lunette par la suite. Définitivement, CE Piercy ne serait jamais passé en S sans le coup de main de quelqu'un d'autre...
- Mais qui ... pensais-je à voix haute.
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Sujet: Re: outsider — leann Ven 13 Nov 2015 - 10:20
outsider
Pour toute personne normalement constituée, l'acte aurait tenu d'un pouvoir de télékinésie ou d'ami imaginaire mais ce n'était pas le cas de Thilda. Elle n'avait eu qu'un an dans cette école et elle n'en avait pas retenu tous les pouvoirs, or, depuis qu'elle traînait dans cette apparence de chevalière, elle avait beaucoup de mal à appréhender les choses. Si les contrôles élémentaires coulaient de source, elle n'aurait jamais envisagé que quelqu'un puisse posséder le don de créer une autre entité - alors, voir ce pot flotter devant elle, c'était surtout flippant. Kei ? C'est comme ça qu'elle appelait ses délires magiques ?
Conclusion de Thilda, Leann l'élève sérieuse et modérément sociable était une sorcière avec des délires schizophrènes. Elle eut un mouvement de recul et fut si surprise de la tournure des choses qu'elle en oublia l'essentiel : elle avait la pommade entre les doigts. Et, surprise, elle ne sut pas qui remercier, si elle devait courir ou simplement envisager la possibilité un peu folle que cette fille soit simplement bienveillante. Pour Thilda, tout représentait une menace et elle se voyait très mal donner sa confiance à quelqu'un sous prétexte qu'elle lui donnait un pot étrange qui était censé guérir son épaule. Elle fixa droit devant elle d'où venait la crème et aperçut une vague forme ombragée... qui ne manqua pas de la faire flipper de nouveau - et elle recula, en proie à la panique. Une fois qu'elle s'estima suffisamment à distance, Doucement, elle retira son armure au niveau de son épaule tout en suivant Leann du regard. Pas question de se laisser attaquer pendant qu'elle appliquerait la crème, elle ne tomberait pas dans ce piège grossier.
« Qui est avec toi ? Il va m'attaquer par derrière ? »
Elle balaya les alentours du regard, s'arrêtant sur cette silhouette qui lui paraissait de plus en plus claire. C'était étrange - elle ne pouvait pas voir clairement le visage de... elle n'était pas certaine que c'était une personne. Ouvrant la crème, elle fit des allés-retours avec ses yeux, allant du pot à la silhouette, pour les surveiller. Elle était plus intimidée que jamais - si bien qu'elle en oubliait qui était armée. Elle plongea le bot de ses doigts dans la crème et l'appliqua généreusement sur son épaule. Ça sentait fort mais le parfum n'était pas désagréable, si bien qu'elle finit par en oublier de surveiller Leann. Se surprenant à profiter de l'odeur, elle se releva et posa le pot sur la table la plus proche, se tenant prête à sortir son épée, comme un animal au réveil.
« Ça sent bon. » marmonna-t-elle.
Elle se relâcha et décida, juste pour cette fois, de bien vouloir faire confiance. Elle s'approcha doucement, veillant cependant à contourner l'étrange silhouette qui prenait peu à peu des couleurs, comme si elle s'habituait à sa présence. Si elle lui semblait fiable, ce truc restait un mystère qu'elle n'était pas pressée de résoudre.
« Je suis Thilda. Chevalière de la Table Ronde. »
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Sujet: Re: outsider — leann Sam 21 Nov 2015 - 23:37
outsider ─ ThildaLa jeune fille semblait particulièrement paniquée en voyant l'objet virevolter dans les airs. Ce genre de manipulation était pourtant monnaie courante par ici. Il y avait des tonnes d'autres pouvoirs bien plus effrayant que ça. J'essayais de cacher mon amusement face à ses réactions de chaton non-apprivoisé. Pourtant, une fois qu'elle s'estima en sécurité - c’est-à-dire aussi loin de moi que ce que la salle lui permettait - elle ôta son armure et appliqua la crème sur son épaule endolorie. Face à ses fréquents coups d'oeils surveillant mes faits et gestes, je n'osais pas trop prendre la parole. Résultat, Thilda fut celle qui brisa le silence.
- Qui est avec toi? Il va m'attaquer par derrière?
Regard mal-à-l'aise vers Kei. Comment étais-ce possible? Personne ne pouvait le voir. Il était littéralement invisible, intangible et inaudible. En quelques secondes, des centaines de questions avaient germées dans ma tête, me faisant presque oublier toutes celles que je me posaient il y a encore quelques minutes sur ce qui avait bien pu arriver à Piercy. Son pouvoir en était sûrement la cause, mais comment? Etais-ce parce qu'ils étaient tous les deux des êtres imaginaires ? J'avais beau chercher un moment où une situation similaire aurait pu se produire pour comparer, et je n'en voyais pas. Pourtant, selon toute vraisemblance, le corps temporaire de la malade avait cette faculté étrange de percevoir les mouvements du petit esprit qui me suivait partout.
- Ca sent bon…
Sa remarque me rappela soudainement sa présence. Je passais tellement de temps à me poser des questions existentielle, seule dans un coin que j'en avais presque oublié le fait que la plus part du temps, il fallait y répondre dans un temps socialement imparti.
- Euh … merci, bégayais-je pas très sûre de moi. - Je suis Thilda, continua la brune, chevalière de la Table Ronde !
Je souris à sa présentation. Elle avait l'air plus que sérieuse dans son délire de chevalerie. Etais-ce une personnalité propre à son corps imaginaire ou était-elle pareille avant son comas ? Ca semblait relativement peu probable, pourtant il n'y avait aucune raison qu'elle devienne une autre personne en changeant de corps. Quoi que… Parmi toutes les rumeurs que j'avais pu entendre à son sujet, aucune ne mentionnait la nature exacte de son pouvoir.
- Et moi Leann… Leann De Laine. Une simple paysanne, j'imagine? Mais je n'ai pas de fourche si ça peut te rassurer.
Je marquais un temps d'arrêt, pour voir si elle réagissait bien à ma remarque. Qu'elle ne pense pas que je me moque d'elle…
- J'ai juste … Kei? Mon esclave de compagnie dirons-nous? Même s'il n'est pas très obéissant. - Heyy ! Protesta l'esprit depuis un bureau sur lequel il s'était installé. Je ne te permet pas ! - Mais … tu peux le voir? Je veux dire, il est normalement invisible aux yeux de tous… Tu es la première à le remarquer, l'informais-je. Ce qui est une plutôt bonne nouvelle pour moi. Beaucoup de gens, et même certains amis proches, me prennent pour une folle à cause de lui.
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Sujet: Re: outsider — leann Lun 7 Déc 2015 - 1:31
outsider
Son premier réflexe fut d'agiter la tête dans tous les sens à la recherche d'une éventuelle fourche. Comme Leann était la première à jouer le jeu - sans compter les innombrables trolls qu'elle croisait -, elle était aussi la première à se présenter en tant que paysanne sur un ton aussi sérieux et en dépit de la remarque qu'elle venait de faire, Thilda était méfiante. En même temps, comment la croire ? Elle pensait parler à une seule et même personne depuis le début, alors, venant de quelqu'un qui lui avait caché la présence de son ami, ça ne lui semblait pas être une assurance fiable. Elle devait sûrement cacher ça quelque part. Tout en rattachant la part d'armure qu'elle avait retiré, elle faisait des va-et-vient du regard entre Leann et son ami imaginaire. Kei, c'était comme ça qu'elle l'avait appelé. Un nom facile à retenir.
Vraisemblablement, toutes les personnes qu'elle avait croisé aujourd'hui semblaient avoir des patronymes suffisamment classes pour qu'elle en reste interdites quelques instants, bien qu'elle était certaine de ne pas pouvoir se le permettre. Elle était face à un danger imminent. Quoi qu'elle lui dise, cette fille ne pouvait pas être son alliée. Les paysans étaient peut être accueillants et respectueux à l'égard des chevaliers mais certains étaient fourbes, et à côté de ça, son nom de famille avait une étrange consonance. Si on le lui avait demandé, Thilda l'aurait sans nul doute prise pour une noble - peut-être était-elle issue d'un autre royaume, elle aussi à la recherche d'Excalibur et du Graal. Autrement dit, pas question de l'écouter. Elle fronça aussitôt les sourcils et se releva, marcha horizontalement pour ne pas avoir à leur tourner le dos alors qu'elle jugeait le terrain - très maladroitement, soit dit en passant, puisqu'elle se cogna contre un bureau à plusieurs reprises. Un grognement enfantin et, une main sur les côtes, elle bougonna :
« Si ton ami utilise ses pouvoirs bizarres pour m'embêter, ce n'est pas drôle. »
Tout en longeant le mur, elle continua de les suivre des yeux, aussi méfiante qu'envieuse de leur relation. Elle aurait aimé avoir un ami, elle aussi. Elle aurait aimé quelqu'un. Juste... n'importe qui, n'importe quoi, tant que ce n'était pas cette armure qui la séparait tant du monde et des gens. Elle voulut s'approcher timidement de Leann, ayant volontairement fait le tour de la pièce pour que cette dernière soit placée entre Kei et elle, mais il suffit d'un mouvement. Un léger mouvement de tête pour que Kei l'observe au loin et Thilda recula, sortant son épée, serrant les dents pour ne pas crier. Ce n'était pas de la peur. C'était de la colère, sa colère montante, l'une de ses crises, destructrices, effrayantes, impossibles.
« M-Moi aussi j'ai une amie invisible. C'est la Dame du Lac. Si tu essaies encore de t'approcher, je vais la prévenir et elle va te défoncer la tête ! Recule ! » ordonna-t-elle en levant son épée, perdant peu à peu son calme. « RECULE ! VA-T-EN ! »
Mais il n'y avait pas que son corps, mais la pièce entière qui tremblait. L'incarnation de ses pensées destructrices.
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outsider ─ ThildaL’étrange jeune fille semblait paniquer à nouveau. J’avais l’impression de systématiquement choisir les mauvais mots pour la calmer. Je la regarder s’agiter, sans un mot, tout en me demandant ce qui pouvait bien lui passer par la tête. C’était vraiment une fille étrange après tout. Est-ce que la vraie Thilda était comme ça, elle aussi ? Difficile à dire. Aucun bruit ne courrait sur celle qu’elle était vraiment. Un peu triste que tant de gens côtoient une personne qu’ils ne connaissent même pas. Pourtant, c’était compréhensible. Si les deux personnalités étaient vraiment distinctes, aller lui demander comment était la Thilda d’origine était définitivement quelque chose d’extrêmement malpoli et blessant. Ca me rappelait vaguement la question de Zephiriel sur l’origine des pensées de Kei, l’an dernier. Question qui n’avait d’ailleurs, toujours pas eu de réponses. Mon regard se perdit quelques secondes sur mon ami imaginaire qui semblait plutôt perturbé par la chevalière.
- Si tu utilises ses pouvoirs bizarres pour m'embêter, ce n'est pas drôle. - Ne t’inquiètes pas, ça n’arriveras pas, la rassurais-je en rangeant une mèche rebelle derrière mon oreille.
Mes cheveux étaient un vrai bazar, plutôt bien dissimulé dans mes tresses. Je n’en prenais définitivement pas assez soin depuis que … Ne pense pas à ça. Ne pense pas à ça. Ne pense pas à ça. Trop tard. Je commençais à me mordiller la lèvre, me disant que je perdais mon temps ici. Discuter avec elle, ça ne m’aiderait pas. En aucun cas. Oh, peut-être que ça avait apporté quelques secondes de répit à mon cerveau, lui permettant éventuellement de prendre un peu de recul sur la quantité d’information sur à peu près tous les élèves que j’essayais de lui faire assimiler, histoire de recoller les morceaux. Mais c’était fini. De toute façon, il n’y avait rien de plus à dire, ni à faire. Elle s’était blessé, j’avais fait mon devoir en lui donnant de quoi se soigner, si elle était suffisamment idiote pour ne pas vouloir la mettre parce qu’elle venait d’une étrangère, c’était tant pis pour elle. Ma patience avait ses limites. Qui étaient d’ailleurs probablement fortement influencées par mon manque de sommeil. Alors que j’étais sur le point de me lever, Thilda se mit tout à coup à paniquer.
- M-Moi aussi j'ai une amie invisible. C'est la Dame du Lac. Si tu essaies encore de t'approcher, je vais la prévenir et elle va te défoncer la tête ! Recule !
Elle leva précipitamment son arme dans ma direction, ce qui ne manqua pas de me surprendre. Je levais un sourcil, partagée entre pitié et agacement. Je restais de marbre, me contentant de me lever pour récupérer mes affaires et sortir de la pièce quand tout se mit à trembler. Mes crayons roulaient sur leur bureau jusqu’à ce qu’ils tombent les uns après les autres. C’était son pouvoir, ou un tremblement de terre ? Etait-elle vraiment capable de faire une chose pareille ?
- Je n’ai aucunement l’intention de te faire du mal, alors du peux baisser ton arme, tentais-je avec un mouvement de bras apaisant.
Mais combien de fois lui avais-je déjà dis. Cet argument était pathétique, juste une énième évidence balancée dans le vent. Mais est-ce que la moindre de mes justification l’atteindrait au moins un jour ? Rien n’était moins sûr. J’avais intérêt à être un peu plus convaincante si je me retrouvais à nouveau confrontée à Hadès … ou Joshua. Il fallait trouver un moyen de m’assurer qu’elle m’écoute. Il fallait la toucher directement, envoyer des ‘Ca va aller’ n’arrangerait probablement rien. Quitte ou double. J’avais l’impression de prendre ce risque un peu trop souvent, et la dernière fois, ça n’avait pas spécialement tout à fait bien fonctionné.
- Je ne doute pas la moindre seconde de la présence d’une personne imaginaire ici. Tu n’est qu’un fantôme après tout.
Elle n’avait pas envie d’être rassurée, elle n’avait pas envie de retrouver son calme, elle n’avait pas envie de retrouver l’accroche à la réalité quand elle en était déjà exempte. Elle n’avait envie de rien, elle avait juste envie d’oublier pour en retrouver une - car les paroles de la bleue était trop réelles pour qu’elle pense définitivement l’être aussi. Un fantôme.
Si cette phrase était explosive de vérité, c’était la pire qu’on ait pu lui dire depuis son coma - et pourtant, Ashton en avait dit des horreurs. Le revers de la carte, présenté sans tact, les faits qui lui paraissaient enfin clair comme si cette vérité qui la narguait depuis toujours se décidait enfin à prendre consistance. Elle n’était pas humaine, pas même concrète, elle n’était qu’une image, le reflet de ses propres fantasmes. Elle sentait sa lèvre trembler dans la découverte d’une émotion nouvelle, au-delà d’une peur, une colère à peine contrôlée. Elle s’était toujours maintenue à l’écart pour ne pas effrayer les autres et voilà que quelqu’un lui ôtait ce simple plaisir en faisant montre d’une cruauté au-delà de ce qu’elle pouvait supporter, car Thilda était forte, mais le sujet était trop tabou pour qu’elle ne puisse juste éluder la remarque.
« Je suis réelle. » commença-t-elle dans un murmure. « JE SUIS RÉELLE ! »
Et dans ses yeux semblaient danser des larmes d’une détermination étonnante, tâchetée de cette tristesse que personne ne pourrait effacer. Elle savait maintenant ce qu’elle ne voulait pas, c’était du réconfort - et c’est pour cela que penser à ses proches ne l’aidait pas cette fois. Elle voulait surmonter ça. C’était sans doute le pire moment pour prendre cette décision, mais elle ne pouvait pas reculer, pas maintenant qu’elle avait été ainsi insultée, pas maintenant que son honneur de chevalière était remis en doute. Elle n’était pas un fantôme. Elle était réelle, existante, elle l’était plus que quiconque car elle était la projection de ses propres émotions - et rares étaient les personnes aussi expressives que pouvait l’être Thilda.
Rares étaient les personnes aussi rêveuses qu'elle pouvait l'être, aussi curieuses, et au-delà de ça, rares étaient les personnes aussi tristes.
« Je suis réelle, tu n’as qu’à demander à ce grand type en A que tu aimes bien ! » assura-t-elle d’une voix un peu plus forte.
Elle était suffisamment observatrice pour se rendre compte des choses de ce genre. Il suffisait de croiser le regard des gens, fixer le contenu de leur cahier, de leur téléphone ou de la moindre chose qui pouvait servir de support pour leurs pensées - et ses balades nocturnes lui avaient assuré plus d’une fois d’entendre des choses qu’elle n’aurait pas dû entendre.
Si elle prenait la peine de se rappeler de tout cela et si elle avait l'envie de s’en servir, Thilda aurait fait une parfaite Shu.
« Si tes sentiments pour lui, et pour tes proches sont réels, alors je le suis aussi. » conclut-elle avec plus d'assurance.
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Carte spéciale Inventaire, objets importants pour le personnage:
Sujet: Re: outsider — leann Sam 16 Jan 2016 - 11:49
outsider ─ ThildaSes mots étaient probablement l'arme la plus redoutable qu'elle avait à sa disposition. Probablement bien plus puissants et surtout bien plus blessant que l'épée qu'elle essayait de brandir dans ma direction. Elle devait cependant avoir un sens de l'observation particulièrement affuté pour avoir remarqué dans le peu de temps que je passais avec Piercy en publique ce que j'avais mis des mois à comprendre. Ou du moins des mois à bien vouloir me l'avouer. Ça ne me faisais sentir que plus pathétique. Me pinçant le bas de la lèvre, je prenais appui sur le mur tremblant de la salle de cours. J'avais besoin de tout sauf de ce genre de conversation. Pas maintenant.
- Je préférerais qu'ils ne le soient pas.
Un murmure que j'ai pourtant envie de hurler depuis plusieurs jours. C'était tellement plus simple avant. Tout ce dont j'avais à me soucier, c'était les plaisanteries de Kei à ce sujet. Comme s'il en avait eu conscience avant moi. Tout serait tellement plus simple. Peut-être que je n'aurais même pas à m'inquiéter de ce qui lui arrivait en ce moment. J'aurais peut-être pu accepter qu'un énième ami me laisse sans dire un mot.
- Alors soit. Tu es réelle… ou pas. C'est comme tu le sens. De tout façon, tu peux bien être n'importe quoi.
C'était tout de même génial, de pouvoir devenir n'importe quoi. De ce contenter d'amener son esprit dans le corps que l'on souhaitait. Au vu de sa situation, ce pouvoir lui sauvait littéralement des années d'existence qui aurait étaient perdues.
- Tu es bien un chevalier de la Table Ronde après tout.
Je soupire pour la énième fois aujourd'hui. Tout ça, c'était une source de fatigue incroyable. Je me déplaçais d'un pas fébrile vers mon bureau et faisaient tomber maladroitement ce que j'y avais laissé dans mon sac.
- Mais si j'étais toi, je souhaiterais être autre chose qu'un chevalier de Table Ronde. Au final, ils sont tous morts.
J'attrapais mon sac de cours me dirigeant vers la porte. J'avais passé bien trop de temps ici. Et cette discussion ne me mènerais nulle part, sauf peut-être à philosopher sur un sujet que j'ai plutôt intérêt à éviter pour l'instant.