Juste une soirée, pas vrai ?

Sujet: Juste une soirée, pas vrai ? Mer 28 Sep 2016 - 20:59

La classe A fourmillait et reluisait littéralement de ce luxe, de ce caractère fort et capricieux. Rares étaient les exceptions à cette étage et, beaucoup étant en B, tu ne leur portais pas la moindre once d'attention, à eux aussi bien qu'à leur solidarité écœurante. Tu fendais quotidiennement cette mer de cravates violettes et d'égocentrisme de ton pas cadencé et un beau jour d'octobre, c'est en allant chercher ta filleule, ta petite Cassiopée adorée, que ta route croisa celle de mademoiselle Chausson.

Parmi les autres, Calliope su attirer ton attention sans que tu n'en connaisses précisément la raison. Il y avait certes dans sa démarche quelque chose de confiant, de déterminé et d'insolent. De séduisant dans un sens. Mais elle avait l'air trop douce. Elle devait cacher un arrière-goût amer, comme un thé noir trop infusé. Du moins, le tout est qu'elle t'avait intriguée et que ta curiosité t'avais poussée à l'inviter à dîner. Ne te fais pas d'idées, je ne te porte pas d'intérêt, c'est juste par curiosité, avais-tu murmuré plus pour toi-même que pour elle. La soirée avait en somme été agréable et ainsi, tu récidivas.

On approchait les 17h30, et tu regagnas alors ta cabane juste après avoir formulé ton invitation. Tu accéléras le pas, pour te réfugier dans ta chambre. Tu te plongeas devant le pied de ton lit, dans le fouillis organisé de sacs de shopping. T'asseyant avec grâce sur le sol, tu commenças à empoigner machinalement les paquets pour en remuer le contenu agrémenté de papier de soie. Ils étaient remplis à craquer de vêtements, et tu tiras rapidement de la foule trois jolies robes. Une blanche, une noire, une prune. La première, immaculée, tenait sur des bretelles, tresses de fin fil irisé et avait un joli décolleté d'une couche légèrement transparente de mousseline de soie. Ceintrée à la taille, elle s'évasait en tulle, en dentelle, et encore en couches de mousseline jusqu'à la moitié de tes cuisses.

Rien que le fait de la revoir te fit oublier les autres. L'enfilant délicatement, tu émis un doute face au miroir. Pas sur le rendu, cependant, tu étais littéralement sublime dedans, créature éthérée dans la lumière du crépuscule hâtif de novembre. Mais peut-être était-ce... trop ? Tu finis par pincer tes jolies lèvres et abandonna tes doutes au sol afin de te précipiter sous une pluie d'eau chaude. Tu monopolisas la salle de bain un petit moment, agrémentant la robe choisie de talons un peu trop hauts pour le commun des mortelles, d'un joli collant résille tout aussi pâle que les deux précédentes pièces et de bien sûr de ton ruban fétiche. Tu voulais faire simple et sobre, pour contrebalancer la sophistication de la ta robe. Tu t'attardas cependant sur ton maquillage et décida de boucler tes mèches manuellement pour t'éviter une utilisation de ton pouvoir.

Le rendez-vous était donné à 18h45 précises, et ainsi tu étais, à 18h30, devant le cabanon numéro 2, tes atours dissimulés sous une grande pèlerine noire. Ensuite, vous vous rendriez à l'un de tes restaurant préférés.

Puisse la soirée être distrayante.

Invité**Invité**

Juste une soirée, pas vrai ? ▬ Miss Devis

Un sourire était scotché sur tes lèvres, sans que tu y fasses vraiment attention. Madeline Abigail Davis. Elle t’avait pour la seconde fois invitée au restaurant et comme la première fois, tu as accepté. Tu ne sais pas réellement si tu éprouve quelque chose pour elle –uniquement dans le cadre de l’amitié bien entendu– tu te demande si tu ne joue pas et que tu ne le fait pas dans le seul but de te divertir. Oui, parce qu’il faut reconnaître que Madeline est amusante, surtout de par ses réactions réelles, celles se passant dans sa tête.
Lors de votre première rencontre, elle te surprit à la sortie de ton cours, tes deux billes noisettes s’étaient grandes ouvertes avant qu’un petit rire ne s’échappe d’entre tes lèvres, acceptant son invitation sans en savoir plus.

Madeline te veux sans te vouloir et tu le sais, c’est justement pour cela qu’elle te réinvita aujourd’hui. Tu n’es pas spécialement pressée, elle ne t’en voudra pas bien longtemps si tu es un peu en retard. Pourtant tu t’abstiens d’aller voir Terrence après ton cours avec Shun, te contentant d’un LMS une fois de retour à ton cabanon. Tu jettes ton habituel regard noir en direction de tes colocataires, avant de prendre tes clics et tes clacs en direction de la salle de bain, que tu verrouilles.
Douche tiède et puis froide. Tu ne prends pas plus de temps qu’il n’en faut Calliope, tu n’es pas de ceux qui s’attarde sous l’eau. Tu entreprends de te sécher autant les cheveux que le corps avant de t’armer du fer à boucler, pour travailler les boucles naturelles que font tes cheveux en séchant. Tu les laisseras tomber, faire ce que bon leur semblent… de toute façon tu n’as rien prévue d’extravaguant, tu ne vas pas à un gala.
Tu as prévue un short taille haute de couleur crème, avec de très fines rayures roses peu visibles. Dedans tu y coinceras une chemise sans manches, d’un bleu pastel vaporeux que tu recouvreras d’une longue veste à épaulettes d’un bleu plus foncé. Pour tes pieds tu as prévue une paire de Louboutin crème, tout comme le mentaux que tu compte enfiler par-dessus. Tu n’as jamais été frileuse des jambes, alors ce n’est pas un problème pour toi t’avoir les gambettes à nues.

Tu es presque prête Calliope quand tu entends Cassiopée parler à quelqu’un, quelqu’un qui n’est clairement pas du cabanon puisqu’elle non plus ne parle pas vraiment à ses colocataires. Tu te doutes immédiatement que c’est Madeline. Madeline qui préfère sortir avec toi plutôt qu’avec sa protégée. Un sourire mauvais étire tes traits alors que tu termines la dernière touche de ton maquillage léger. En un rien de temps tu enfiles tes talons, pas trop haut, même si tu sais que ta partenaire en aura mis des vertigineux pour ne pas faire naine à tes côtés, alors tu ne voudrais pas plus aggraver son cas.
Comme une bombe tu sors de la salle de bain, attrapant ton mentaux sur ton lit, l’enfilant alors que tu fais signe à Cassiopée de dégager de l’embrassure de la porte d’un simple signe de la tête. Tu regardes à peine Madeline, tu le feras après, une fois que cette porte sera fermée et que tu seras enveloppée dans le froid de Novembre.

Tu ne peux pas réellement dire si Madeline est réellement belle, tu ne vois pas tout, tout comme tu sais qu’elle peut tricher un peu comme toi là tout de suite.

▬ Je suis sûre que ce qu’il y a sous cette pèlerine est magnifique. Tu touche son épaule et fait glisser ta main le long et ce n’est que quand elle revient près de ta cuisse que tu plantes ton regard dans le siens. Tu es belle, comme toujours.

Sur ces mots tu tournes les talons en direction de la ville, enfin… vers la sortie du pensionnat, parce que c’est clairement par là que vous devez vous rendre pour manger dans un restaurant, même si tu ne sais pas lequel.
Connaissant les goûts de Madeline tu sais qu’elle va te trainer dans un endroit de choix, voire un de ses préférés. L’avantage très certain de la télépathie est qu’on en sait toujours plus sur les autres que ce qu’ils le croient. Tu connais cette rousse mieux qu’elle-même, tu en es presque persuadée, mais tu la laisse encore se gorger d’illusions, parce que c’est distrayant, parce que c’est comme jouer dans une pièce de théâtre qu’on a écrit nous même. Alors tu veux bien Calliope, continuer d’être celle que veux Madeline.

▬ Hum. Où m’amènes-tu ? Ma curiosité ne demande qu’à savoir.

Un sourire fixé, le regard pétillant, le ton de voix qu’il faut. Tu es une effroyable menteuse Calliope.

© YAM for Prismver

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