Sujet: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Ven 14 Mar 2014 - 15:12
howl
j'ai pris le temps de me mouiller pour ne pas me noyer.
J’rentre à pieds j’rentre dans mon bain de pensées. Porte de la salle de bains claquée avec art théâtral – le son résonne comme un énième coup meurtrier. Je pousse un long soupir.
Je n’ai pas ma place au bungalow 3 - et je pense que mes charmants colocataires me l’avaient fait plutôt bien comprendre. Et pourtant je suis là. Je n’ai plus de souvenirs, plus d’habits et plus de lit – ce que j’avais pu récupérer du saccage tenant dans l’espace d’un simple carton. Et pourtant, je suis là. A dormir sur le canapé, et à squatter la salle de bains, comme si de rien n’était.
Toujours droite, toujours provocante – toujours arrogante du haut de mes 19 ans. Je me demande vraiment ce que je peux bien chercher.
L’eau coule, et la baignoire se remplit lentement alors que je me déshabille – l’esprit loin, égaré, fatigué. Et pourtant si plein d’une violence que je n’arrive pas très bien à expliquer. Je frissonne au contact de l’eau sur ma peau nue, et je m’enfonce paisiblement dans le bain, me laissant couler, passer ma tête sous l’eau. Loin d’être une aspiration trop d4ark et romantique, les bains ont toujours été pour moi une manière de calmer mes nerfs. Autant dire que ces derniers temps, la consommation d’eau grimpait en flèche – bien fait pour Ruthel.
Mes yeux se posent dans les creux des vaguelettes, dessinant les courbes de mon corps déformé par l’onde. Je serre les dents, repliant mes genoux contre mon torse. Ca à beau faire 4 ans, les cicatrices claires qui ornent ma peau font toujours le même effet – et je crois bien que jamais je ne m’y habituerai. Coude sur le bord de la baignoire, j’observe le plafond bien trop blanc, et je pense. Encore et encore. Les évènements de ces derniers mois s’entrechoquent dans ma tête jusqu’à me donner un goût âpre dans la bouche. L’eau devient glacée. Et la question émerge lentement de mon esprit – qu’est ce que je vais faire maintenant ?
Puis soudain, un bruit, une porte qui s’ouvre – et mon regard qui vient directement fusiller l’intrus. L’intruse. Ulysse.
« Qu’est ce qu’il y a mon cœur, on veut me rejoindre ? » C’est craché du bout de mes lèvres rendues violettes par le froid, mauvais, cinglant – mais si faible. Un cri de fauve noyé par une fatigue lourde et liquide. Et je scrute. Attend une réponse. Et mes yeux viennent trouver ceux de l’intrigante et ….
Ca se trouble. Car au lieu du mélange d’insuffisance qui colore habituellement ses iris, se trouve aujourd’hui quelque chose de différent. Une flamme éteinte. Un tremblement faible. Quelque chose de douloureux qui fait périr le venin sur mes lèvres. Ma tête se pose sur mes mains posées sur le rebord, et j’articule, lentement. «Qu’est ce qu’il se passe ?»
Pourquoi ma chère Ulysse ? Que s’est-il passé ? Te voilà avec les yeux d’une âme en perdition, te voilà avec le coeur d'une bête hurlant à la lune. Hurlant à la mort.
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Ven 14 Mar 2014 - 17:30
lost
Au final ça n'a duré que deux mois, quasiment jour pour jour. Comme si c'était calculé à l'avance. Ulysse se traine, elle a l'impression de revivre la soirée du carnage, juste avant son retour en Grèce, sauf que cette fois-ci elle n'a pas mal physiquement, elle a mal mentalement. Et c'est pire, bien pire. Le souffle lourd, les yeux humides, elle a beaucoup pleuré en chemin – silencieuse. Comme une ombre.
Et quand elle rentre enfin chez elle, elle n'a qu'une envie c'est de se plonger dans un bon bain. Se vider l'esprit, nettoyer toutes ses petites traces d'amour qui lui collent encore à la peau. Elle a envie d'effacer la sensation de la main de Heath sur sa joue, la sensation de ses lèvres sur les siennes, elle veut juste garder ce moment en souvenir, dans un coin de sa tête et au fond de son cœur. Rien de plus, juste pour ne pas oublier le respect qu'ils ont eu la maturité d'avoir l'un envers l'autre.
Morne, dans son monde, elle ouvre la porte de la salle de bain sans même se soucier de qui est là. Drew aurait pu prendre son bain - tout nu -qu'elle en aurait rien eu à faire. Elle ferme la porte derrière elle et se retourne pour faire face à Sarah. Son cœur se crispe, et une pointe de culpabilité vient s'ajouter au trou noir de son cœur.
Qu’est ce qu’il y a mon cœur, on veut me rejoindre ?
Elle soupire, ses yeux sont mornes, ses yeux sont morts. Sarah a eu beau avoir cracher ses mots Ulysse n'a même pas relevé. Car rien ne peut l'atteindre à l'heure actuelle, rien ni personne car toutes ses pensées ne sont focalisées que sur une seule personne et la souffrance de l'avoir quitter. Et Sarah comprend, Ulysse ne bouge pas, muette, ailleurs.
Qu’est ce qu’il se passe ?
Ulysse déglutit, est-ce qu'elle devrait lui en parler ? Ne serait-ce pas un trop arrogant après ce qu'elle lui a fait ? Dépitée, lassée, elle s'approche un peu et décide d'enlever ses vêtements, lentement.
J'ai besoin d'un bain.
Ulysse n'est pas pudique contrairement à l'image propre sur elle qu'elle dégage, et une fois nue et exposée à la vue de Sarah elle s'approche du rebord de la baignoire et plonge lentement dans le bain.
L'eau est glaciale, mais ça la rafraichi. Les lèvres d'Heath ont enflammé son cœur d'un feu ardent mais désormais interdit alors elle se hâte de l’éteindre le plus rapidement possible. Elle ne sait pas comment faire, c'est trop récent alors pour tout début elle se contente de ça, l'eau fraiche. Chair de poule, ses longs cheveux flamboyants trainent dans l'eau tandis qu'elle ramène ses jambes à sa poitrine pour poser sa tête ses genoux et observer intensément Sarah.
Sarah, le miroir de son âme, l’écorchée, la triste et morne Sarah Edwige Blackmore. Elle inspire un bon coup, ses yeux sont rouges comme ses iris, ses lèvres sont gercées par les morsures. Tout son monde s'est écroulé et elle n'a plus aucun point de repère, plus d'argent, plus de pression parentale, plus d'amoureux. Plus rien. Tout ce qui faisait qu'elle était elle vient de s'envoler en l'espace d'à peine deux mois. Alors perdue en pleine mer elle décide de s'accrocher à la première bouée qu'elle trouve, Sarah.
Heath a rompu avec moi. Elle ne pleure pas, retient l'émotion qui lui prend la gorge et torture de nouveau sa lèvre à la limite de la compulsion.
Et je ne sais pas comment je vais réussir à le dés-aimer.
hrp : LOOOVE #ff6699
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Sam 15 Mar 2014 - 1:19
howl
take it on the otherside.
Je la scrute, aux aguets, guettant le moindre signe d’une possible agressivité. Je connais ce regard, je ne l’ai que trop souvent vu dans mon miroir – c’est celui de l’animal blessé cherchant refuge. Instable. Tanguant. Prêt à sortir ses crocs à n’importe quel instant.
Si Ulysse est ainsi bestiale, de griffes dans son âme blessée, je ne suis pas plus humaine pour autant. Qu’elle approche, qu’elle attaque, je saurais l’accueillir. Jeux de regard. Je reste silencieuse alors que celle-ci se déshabille pour prendre place avec moi dans l’eau glacée. Soutenant ses pupilles vagabondes jusqu’au bout. Que faire.
J’aurais pu la chasser, j’aurais pu me moquer, j’aurais pu lui sauter à la gorge avant qu’elle ne le fasse – ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Après tout, elle était l’une de ceux qui s’étaient appliqués à saccager ma chambre pour son petit plaisir personnel – elle était l’une de ceux identiques à moi, et pourtant toujours si loin. Brillante. S’en sortant toujours d’une manière qui m’échappe. Comme la jolie face d’un miroir dont je ne suis que le reflet déformé et brisée. Oh oui, je ne manquais pas de vouloir gifler cette jeune fille qui me faisait crever de jalousie –
Mais à quoi cela sert de combattre, si il n’y aucun répondant ?
Et nous voilà chacune dans un bout de la baignoire, genoux repliés contre notre poitrine – se défiant en chiens de faïence. Ses cheveux créent autour d’elle une mer de flammes, qui vient lécher de temps à autre mes genoux violacés, couverts de bleus. J’en profite alors pour définir avec plus de précision son visage – loin des apparences et des faux semblants qu’elle a l’habitude d’instaurer. Regard perdu, lèvres au goût de sang – elle est là, la vraie Ulysse. Crevant de douleur avec la beauté et l’application que son sang lui incombe – et elle belle, la vraie Ulysse. Si proche de moi et si loin de cette poupée de cire à l’expression guindée. Un sourire s’étend sur mes lèvres, cruel, appréciatif. La souffrance est vraiment l’un des plus beaux habits – surtout lorsqu’il pare l’une de vos plus proches ennemies.
Heath a rompu avec moi. Et mes sourcils se lèvent en deux arcs parfaits alors que je la vois ainsi – adolescente en chagrin d’amour. Et mon regard faiblit à la vue de ses lèvres écorchées par le doute, par la rage et la tristesse – est ce que c’est toujours comme ça ? Est-ce que moi aussi je ressemble toujours à ça ? Oh ne commence pas Sarah, ne commence pas à t’identifier – ce serait devenir faible, faire preuve de sentiments. Après tout, des sentiments, tu en as déjà beaucoup comme ça.
Et je ne sais pas comment je vais réussir à le dés-aimer. Et pourtant.
Je me sens touchée – alors que je ne le devrais pas – par cette innocence presque trop enfantine qui sort de la bouche de ce que je considérais comme une belle garce quelques instants plus tôt. Je me mords l’intérieur de la joue, confrontée à ces yeux qui ne sont que le reflet de mon âme, et je lutte. Bous intérieurement, et la maudit pour être ainsi. Si arrogante, si fière, si lumineuse et tout d’un coup si faible.
Comme moi. Trop faible. Je pousse un long soupir, avant de prendre la parole, un rire dans la gorge.
«Tu te rends compte à qui tu viens demander des conseils en amour mon cœur ?» Si ce n’est pas la plus belle ironie qu’il soit ! Apprendre à dés-aimer ? Comme si je le savais, moi, celle dont le cœur appartient à tant de personnes à la fois – couvert d’entraves et de liens jusqu’à s’en broyer dans ma cage thoracique. Vraiment, pourquoi Ulysse ? Pourquoi te montres-tu si frêle face à celle qui te répugne, et que tu répugnes ? Il ne fallait pas que les deux faces du miroir se touchent, ils ne fallait pas qu’elles se rencontrent – c’était interdit.
Je plonge mon menton dans l’eau, la fixant toujours, avant de répondre lentement - réfléchissant à mes paroles au fur et à mesure qu'elle franchissent mes lèvres. Le regard perdu quelque part, très loin, tout au fond de mon reflet.
«Il est impossible de dés-aimer. Tout ce que tu peux faire, c’est chérir les souvenirs que tu as passé avec lui – jusqu’au jour où ils iront s’enfouir au plus profond de ton cœur. Deviendront agréables, diffus, et sucrés. Et à partir de là, tu pourras commencer quelque chose de nouveau. »
Oui, les souvenirs. Mes si tristes et pathétiques souvenirs. Ceux que vous avez brûlé, incendié, et jeté. Sourire triste. Non vraiment, je suis incapable de dire quoi que ce soit. Incapable de formuler un avis. Après tout, j’étais le petit démon qui tournait autour de la tête de ce couple pour en tirer un peu d’amusement.
Un silence flotte, et je reprends doucement, allant chercher une éponge rose en mousse sur le rebord de la baignoire. « Tu veux que je te frotte le dos ? »
Que je soigne tes plaies, tout en les griffant, tout en hurlant, tout en t’accablant et tout en t’étreignant – et qu’enfin nous trouvions toutes les deux, enfin réunies, les réponses aux questions qui hantent nos esprits.
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Sam 15 Mar 2014 - 2:15
lost
Tu te rends compte à qui tu viens demander des conseils en amour mon cœur ?
Elle ne dit rien. À vrai dire elle se parlait à elle-même. Car Ulysse n'avait nullement l'intention de lui demander son avis à la base. Elle aurait aimé se contenter de partager un bain et des regards entendus. Symétriques, identiques. Mais la culpabilité l'encombre de nouveau, ses yeux luisent, et ses dents viennent de nouveau s'attaquer à sa lippe. Sarah l'observe et Ulysse a l'impression que toute sa volonté s'écrase face à la pression de ses regards. Happée, accrochée, elle est pourtant bien incapable de détourner les yeux. Par fierté ? Par nécessité ?
Elle déglutit, ses ongles s'agitent contre sa jambe. Le moment est gênant. La réalité la rattrape et la met mal à l'aise. La voilà dans le même bain que Sarah à lui parler de ses histoires de cœur. Elle aimerait bien se lever et quitter la pièce mais elle en est physiquement et moralement incapable pour le moment. Les affres de son cœur l'enserre.
Il est impossible de dés-aimer. Tout ce que tu peux faire, c’est chérir les souvenirs que tu as passé avec lui – jusqu’au jour où ils iront s’enfouir au plus profond de ton cœur. Deviendront agréables, diffus, et sucrés. Et à partir de là, tu pourras commencer quelque chose de nouveau.
Ulysse hausse un sourcil. Elle ne veut pas chérir les souvenirs comme une jeune fille amoureuse parce qu'elle ne veut plus se donner d'espoir. Non, ce qu'elle veut c'est les enfouir tout de suite. Comme ce qu'elle fait à chaque fois, enfouir, enfouir très loin mais ne jamais oublier. Et c'est dans son cimetières à réminiscences qu'elle compte déposer tout ses sentiments d'amour en espérant qu'ils réussiront à tout refleurir. Elle ne veut pas chérir, espérer et pourtant la perspective de commencer quelque chose de nouveau lui brise le cœur. Car elle l'aime, et l'amour, qu'elle ressent mais qu'elle ne peut donner, lui pèse. Et ceux même avant leur rupture car il y avait toujours les disputes, la haine, la rage qui ne partaient pas, ne les avait-elle pas assez enfouis ? Ou au contraire étaient-ils là pour l’avertir qu'elle fonçait droit dans le mur en libérant ses sentiments ?
Et Ulysse s'interroge sur Sarah. Sur elle et ses sentiments d'amour.
Elle plonge un peu plus dans l'eau glaciale, Sarah lui a proposé de lui frotter le dos mais elle a répondu négativement, puis, après avoir réfléchi à ses mots finalement s'est ravisée pivotant sur elle-même.
Merci Sarah.
Elle inspire puis met en parallèle leur situation. Elle se racle la gorge hésitante, sa voix est douce, et sa remarque est psalmodiée à voix basse comme un secret.
C'est ce que tu as fais avec Drew ? Tu as chéri tes souvenirs et puis tu les as enfouis ? Une pause, ses yeux luisent et elle une moue se dessine sur ses lèvres à vif. Au vu des événements je n'ai pas l'impression qu'ils sont devenus agréables et sucrés.. Est-ce que tu affabules pour me remonter le morale Sarah ?
Elle tourne le visage dans sa direction, ses yeux sont las, tristes. Parler de Drew n'est peut-être pas une bonne idée et elle n'a pas envie de la faire souffrir encore mais ce sera peut-être sa première et dernière discussion à cœur ouvert avec Sarah, alors autant en profiter.
Ce n'est pas la peine de te donner cette peine, mon moral est bien trop bas pour être remonté par une perspective niaiseuse de tout est bien qui fini bien.
hrp : krkrkr #ff6699
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Dim 16 Mar 2014 - 0:33
howl
show me your true colors.
Elle résiste, elle refuse – cherchant à garder un minimum de sa dignité qui a complètement éclaté en morceaux. Allez Ulysse, arrête de faire ta garce. Tu es nue et mise à nue, et ton beau maquillage a coulé tout le long de tes joues. J’hausse un sourcil, continuant de l’inviter d’un regard amusé – et elle finit par céder.
Un petit sourire orne mes lèvres, et je me mets à doucement frotter sa peau de lait et de miel. Non, vraiment, je déteste Ulysse – elle est pour moi une forme de vie tout droit sortie de mon enfer personnel. Mes yeux glissent sur ce dos si blanc, dénué de toute trace. Et voilà que je me mets à lutter intérieurement pour ne pas la jalouser intensément, moi et mon corps déchiré, marqué par la douleur. Mes mouvements sur son dos se font plus insistants.
Merci Sarah. Arrêt. Un de mes sourcils se hausse, alors qu’un rire s’échappe de ma gorge. Quoi ? Mademoiselle la fière dit merci ?
« Merci ? Merci pour quoi ? Pour les conseils, pour t’avoir acceptée dans mon bain, ou pour n’avoir rien dit concernant le joyeux bordel que vous avez mis dans ma chambre ? » - à ce propos, c’était plutôt des excuses que j’attendais, et non pas un remerciement parce que je suis trop conne, trop bonne. La pique passe, et se dilue après un long soupir – ah quoi bon se disputer ? Je n’en ai même pas envie.
Ma main essore l’éponge, avant de retourner à son travail – l’autre poussant une mèche de cheveux devant son épaule. Que se passe-t-il, on a perdu la voix ? Mais non, elle est là, sa jolie petite voix. Et elle murmure, doucement, des questions qui crispent chacun de mes muscles. La colère me prend soudain, comme elle a l’habitude de le faire si souvent ces temps-ci. Ceci n’est qu’une crise de plus, incontrôlée et immodérée. Respiration, et je m’immobilise – ouvrant mes lèvres, aspirant de l’air pour calmer la rage qui s’insinue dans mon sang.
Moi ? Mon histoire avec Drew ? Un rire aussi âpre qu’étouffé glisse de mes lèvres.
« Les souvenirs de Drew que j’ai chéri me sont toujours agréables, et ceci même malgré les évènements. » Parce que je suis un être qui grandit de mélancolie. « C’est le reste, qui est plus compliqué.» La partie après la rupture, le grand vide, la culpabilité, le manque et l’assassinat lent et calculé de notre amour. J'avale ma salive, reprenant peu à peu mon calme. Je ne sais pas si le temps rend les choses plus facile, ou si au contraire ne fait que resserrer la douleur autour de ma gorge.
Nos yeux se rencontrent – et se mélangent, recelant tous les deux la même expression de fatigue, lassitude, et de douleur. Le prix à payer pour être ce que nous sommes – femmes à la fierté trop mal placée et aux cœurs torturés. Elle continue de parler, croyant que je cherche à l’aider, que je cherche à la retenir, vu qu’elle est si identique à moi.
Tu te trompes, Ulysse. Je ne cherche pas à te remonter le moral – j’en suis bien incapable, et pourquoi le ferais-je de toute façon ? Ce n’est pas comme si nous étions amies. Ce que je veux, c’est observer. Comprendre mes erreurs. Nous sommes pareilles pas vrai ? - et pourtant tu prends toujours le chemin qui t’emmène vers le haut alors que moi, je tombe dans les limbes . Je veux savoir comment. Je veux savoir ce que tu vas faire maintenant qu’il ne te manque qu’une simple impulsion pour me rejoindre dans cette longue descente – et comprendre ce que j’aurais du faire par la même occasion.
Doucement, je passe mes bras par-dessus ses épaules – nos peaux glacées glissant l’une contre l’autre, brûlantes. Et mes lèvres viennent lui susurrer à l’oreille.
« Et donc. Que vas-tu faire maintenant, Fani Ulysse Kopulos ? » Toi la belle colombe que rien ne peut atteindre. Vas-tu faire les mêmes erreurs que moi ? Ou vas-tu réussir à trouver une autre alternative à cet amour avorté ?
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Dim 16 Mar 2014 - 11:01
hurt
Petite pique concernant le carnage de sa chambre, Ulysse ressert son étreinte autour de ses jambes, coupable. Mais quelle idée, quelle idée de venir ici et de partager quelque chose avec Sarah. Comme si elles n'en partageaient pas assez.. liées, unies, dans la noirceur. Deux âmes esseulées au fond d'un trou.
Et Ulysse se crispe à l'écho de son rire. Ses membres se tendent, se tordent, et elle a peur. Peur de sa réponse, peur d'entendre ce qui lui arrivera. Elle a peur de l'avenir Ulysse. Parce qu'elle n'aime pas ce qu'elle ne contrôle pas. C'est peut-être pour ça aussi qu'elle n'a pas aimé sortir réellement avec lui parce qu'elle ne contrôlait rien. Autant l'amour qu'elle avait que la haine qui passait par ses lippes. Le poison de ses mots, le poison de leur maux. Dépendante, fragile, à fleur de peau, amoureuse. Pour de vrai. Pas amoureuse de loin, d'un petit amour qui fait du bien et qui donne de la joie et de l'espoir. Amoureuse pour de vrai, avec toujours l'envie de faire plus tout en faisant moins, avec ses inquiétudes, ses peines et ses moments de joie intenses. Bonheur éphémère et éternel oppressement. Amoureuse avec tout le package en somme. Et ça Ulysse elle l'avait pas vu venir alors que la rupture elle, elle l'avait sentie, comme un petit drapeau à l'horizon de leur couple.
Et quelque part ça la tue de pas avoir fait plus pour que ça fonctionne. Ça la bouffe de se dire qu'elle le voyait, qu'elle les voyait foncer dans le mur mais qu'elle était incapable de freiner pour leur survie. Et elle se sent coupable et faible de n'avoir rien pu faire. Elle a le mot : échec tatoué au fer rouge sur son cœur, alors avec le temps ça cicatrisera mais la marque sera toujours là. Et elle se ravivera un jour ou l'autre sans pré avis. Un peu comme toutes les autres marques de son cœur noir couvert de cicatrices, Ulysse.
Elle se détend au contact de ses bras, ils la sortent de sa torpeur. Elle ne réagit même pas, parce qu'au fond elle a bien besoin d'une étreinte même si ça vient de sa pire ennemie. Surtout parce que ça vient d'elle au final. Sa main glisse sur son bras, et elle s'accroche, lentement, doucement.
Et donc. Que vas-tu faire maintenant, Fani Ulysse Kopulos ?
Elle se mordille la lèvre – encore. Qu'est ce qu'elle va faire hein ? Oh bien sur elle a des plans, elle a toujours des plans.
Je vais souffrir, je vais avoir mal. Très mal. Je vais pleurer parce que tout me rapportera à lui. Il va me manquer, vraiment fort. Tellement fort que ça va me lacérer le cœur. Je vais passer des soirées toute seule, à réfléchir dans ma chambre et puis d'autres soirées accompagnées pour me changer les idées. Mes notes vont chuter dans un premier temps. Mais je vais pas le supporter bien longtemps et un matin sans crier gare je vais me relever, je penserais toujours à lui mais je ne serais plus triste. Je redeviendrais la femme que j'étais et je m'interdirais de souffrir encore. Égoïstement je fermerais mon cœur et ensuite, j'irais mieux.
Mais ses plans sont futiles, car jamais rien n'arrive comme prévu. Et ça elle le sait Ulysse.
Je crois.
Sa main enserre la sienne. Ses doigts se glissent dans les siens. Et sa voix faibli parce qu'elle a mal.
J'espère.
Son regard fixe le mouvement de l'eau. Le froid ne l'atteint même pas, il l'apaise. Une larme revient perler le coin de sa joue, elle pensait pourtant avoir correctement essoré sa peine. Tant pis elle la laisse couler pour rejoindre l'océan glaciale de leur bain. Là ou se déverse leur souffrance jumelle.
En vrai je sais pas. J'suis trop paumée Sarah. Sa voix s'est brisée en prononçant son nom. Et elle repense à Heath. À son visage triste, sa larme le long de sa joue. Est-ce qu'il pleurait pour elle ou pour lui-même ? C'était une larme de tristesse ou de culpabilité ? Triste de la quitter ou triste d'avoir échoué. Elle repense à ses mots : Ne jamais faire confiance à un renard, car ils te tromperont, ils trompent tout le monde. Elle serre les dents. Au final Ulysse en revient toujours à la tromperie. Comme une malédiction.
Et puis elle pense à Drew et à ses sentiments. À sa peine en apprenant l'aventure de Anshu et Sarah. Elle repense à son regard glaciale, un frisson lui parcourt l'échine. Et elle a envie qu'il aille mieux, qu'il arrête de se perdre dans ses tourments et elle aimerait bien que quelqu'un lui tende la main. Rien qu'une fois. Comme celle de Sarah a présent entre ses mains. Ulysse inspire, elle est lassée de tout ce mal, elle est lassée de toute sa haine.
Je profite de l'occasion pour te le dire. Elle inspire, détourne son regard sur elle. Assurée, sincère. Je suis désolée pour ta chambre. C'était stupide, malsain et surtout ça n'avait rien à voir avec toi. Elle déglutit mais ne baisse pas les yeux. Elle a jamais baissé les yeux Ulysse.
hrp : ( o )( o )#ff6699
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Lun 17 Mar 2014 - 20:25
howl
i've got a thing for broken hearts.
Et j’attends sa réponse, avide, impatiente, toute brûlante d’une jalousie froide que je n’arrivais pas à bien expliquer. Qu’est ce que tu fous encore Sarah ? Elle est perdue, elle est cassée, elle souffre – je devrais jubiler. Afficher un sourire cruel, et faire claquer des mots qui finiront de l’achever. Prendre mon rôle de méchante.
Elle parle. Elle dévoile tous ses plans, ouvre sa poitrine à mon couteau – la forte Ulysse. Et j’ouvre la bouche pour déverser mon venin, consciente qu’il ne faudrait qu’une jolie phrase pour faire table rase de ses espoirs, et pour briser ses chevilles de verre. Je reste en suspens.
Crache crache déverse mord fais lui mal.
Et pousse un long soupir. Je n’y arrive pas, je n’y arrive plus. Complètement paumée en moi même. Plus tôt, j’aurais trouvé ça carrément flippant ; aujourd’hui je considère ça comme normal. Accepter d’être folle peut parfois être un précieux avantage. J’aimerai qu’on arrête, qu’on se stoppe un instant pour interroger mes sentiments – pour demander à mon palpitant grincheux ce qu’il fait, et pourquoi il le fait. Je veux dire – Ulysse. Ulysse Fani Kopulos, la jolie garce de plastique – ici dans mon bain, ici dans mes bras. Ses doigts liés dans mes mains, au fur et à mesure que sa voix se transforme en murmure, en écho. Echo de ma personne. Si détestable.
Tout ce qu’elle dit, tout ce qu’elle a dit – c’est si beau. Si rayonnant d’un espoir un peu trop fou et en même temps bien trop lucide. Elle est là brisée entre mes bras, et je sens pourtant qu’elle lutte, rassemblant toute sa détermination. Et pendant un simple instant je reste là, bouche fermée, à regarder cette fragile créature être si forte. J’arrête de penser à moi, sortant de mon corps, et je trouve ça juste beau.
Elle est belle Ulysse, toute nimbée de larmes qu’elle apprendra à transformer en couteaux.
En vrai je sais pas. J'suis trop paumée Sarah. Mon regard s’adoucit, alors que je resserre mon étreinte, l’entraînant contre ma poitrine. J’ai pas de mots pour la rassurer, j’ai plus de langue pour me moquer. Mais je sais que plus que n’importe quelle phrase, j’arriverai à faire passer mon message, à celle qui dit mon nom avec tant de peine coincée dans la gorge. Douceur. Tu sens mon cœur battre avec paresse, Ulysse ? – à moitié endormi et crevé. Moi aussi je suis perdue, moi aussi je suis loin dans le noir. Et pourtant, je continue de vivre. Si moi, Sarah Edwige Blackmore, la face tordue du miroir, j’y arrive – je suis certaine que tu le pourras aussi. Et que tu arriveras à trouver la petite lumière qui te ramènera sur le droit chemin. Et je l’enlace fort- protectrice, fusionnelle. Ma main passe sur ses cheveux mouillés, l’apaisant, et je ferme les yeux. Oubliant pendant une seconde ce mur entre nous, ma jalousie, et ma rancune envers elle. Je suis fatiguée, elle l’est aussi – je suis blessée, elle l’est aussi, bref, nous sommes pareilles.
Et les animaux d’une même race lèchent leurs plaies entre eux.
Je suis désolée pour ta chambre. C'était stupide, malsain et surtout ça n'avait rien à voir avec toi. Je rouvre les yeux, croisant les siens, avant d’afficher un sourire dédaigneux. Amer. Rempli de pitié. C’est donc ça, la culpabilité bouffant un regard ? Décidément, c’est bien laid – si laid – trop laid. Et dire que je suis toujours comme ça.
Ca m’énerve.
Soudainement, j’attrape sa tête et la plonge dans l’eau. Besoin pur et simple, envie primaire. Je compte mentalement jusqu’à 5, la maintenant sous l’eau, avant de la relâcher brusquement, explosant de rire à la vue de sa chevelure cachant son visage comme une espèce de chien mouillé. Si sexy, la princesse des mers. « Voilà, vengeance accomplie. T’es pardonnée, on en parle plus - pour le moment. Ca m’excite pas de m’acharner sur des animaux blessés de toute façon. »
J’ai beau faire de mon mieux pour paraître fidèle à moi-même – provocante et joueuse – j’ai peine à cacher ma voix qui part dans les graves. Devenue rauque à cause de la fatigue, du froid, et d’un peu trop tout. Je lui laisse un peu d’espace pour s’éloigner, me collant à la baignoire et ramenant de nouveau mes genoux sur mes cicatrices – les cachant.
Prête à riposter si elle ose contre attaquer.
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Sujet: Re: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ Lun 7 Avr 2014 - 12:15
union
Et elle avait eu le plaisir de jouir de cette caresse furtive. Elle avait eu le bonheur simple et éphémère de sentir la peau douce de Sarah contre la sienne. Et la chaleur s'était peu à peu diffusé dans son corps. Un petit bonheur, une petite boule lumineuse au creux du ventre. Parce qu'elle se sentait protégée dans ses bras entaillés. Ses mains abimées par la vie. Reflet de son âme.
Mais Ulysse avait eu le malheur de voir la culpabilité lui bouffer le cœur alors elle s'était excusé.
Grave erreur.
Elle n'a pas le temps de retenir son souffle, elle n'a pas le temps de voir la chose arriver. Elle s'attendait à tout sauf à ça il faut dire. Elle s'attendait à une petite claque, une insulte mais pas à une Sarah prête à la noyer dans son propre bain. Alors elle ferme les yeux. Mais elle ne lutte pas Ulysse, parce qu'elle le mérite. Alors elle subit l'eau qui s'infiltre dans son nez, elle supporte la mousse qui lui rentre dans les yeux et surtout elle supporte le rire dément de Sarah qui la libère.
C'est si facile de la détruire Ulysse. Depuis qu'elle est seule, depuis que son cœur s'est envolé avec Heath, depuis que son amour a littéralement disparu sous ses yeux. C'est facile, trop facile.
Voilà, vengeance accomplie. T’es pardonnée, on en parle plus - pour le moment. Ca m’excite pas de m’acharner sur des animaux blessés de toute façon.
Petite pique. Elle fait la moue Ulysse, vexée. Est-ce qu'elle a l'air aussi faible que ça ? Elle tousse alors Ulysse, regarde ailleurs. Elle s’essuie les yeux, au moins les traces de ses larmes ont disparues, emporté par les eaux froides de ses peines. De leur peine. Car Sarah souffre, elle a souffert aussi de tout ça. Du sentiment de solitude.
Ça m'excite pas de m'acharner sur des animaux blessés qu'elle dit. Pourtant Ulysse est presque sûre que de sa simple présence elle s'acharne sur Drew. D'une manière ou d'une autre. Mais comment lui en vouloir d'exister ? Surtout quand elle est là, avec elle dans cette baignoire. Quand elle est là pour la prendre dans ses bras.
Ses yeux glissent sur les cicatrices qu'elle tente de cacher. Automatiquement elle se mordille la lèvre Ulysse – une habitude qui va lui rester. Parce que Sarah est comme elle, un animal blessé.
Et Sarah a tord, parce qu'elle s'acharne sur elle-même.
Chaque seconde, de chaque minute, de chaque jour.
Alors Ulysse soupire et puis elle se glisse jusqu'à elle. Et puis dans un simple geste pose lentement son menton sur ses genoux. Et sans un mot elle la regarde, esquisse un sourire et puis glisse sa main dans la sienne.
Et elles restent là. Toutes les deux en chien de faïence pendant un long moment. Elles s'observent, cherchent des réponses alors qu'elles n'ont même plus les questions. Son cœur bat vite à Ulysse. Est-ce qu'elle vole la vitalité de Sarah ? Non. Parce qu'elle sent aussi le cœur de Sarah pulser dans sa main.
Elle a les sentiments au bord des doigts, Sarah.
La peau fripée, il fait froid mais qu'importe. Ulysse ne sent plus le froid si ce n'est celui de son cœur. Les minutes passent mais le temps est suspendu.
Deux âmes solitaires et jumelles s'unissent pour un peu de réconfort, le temps d'un bain. Juste une pause.
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Sujet: the beast you've made of me • ULYSSE ♥ 
Ven 14 Mar 2014 - 15:12
