Lettre ouverte à l’attention de M. Ruthel Prismver.

Monsieur le Très Honorable Directeur Ruthel Prismver,

Je me permets de vous écrire cette lettre au nom du Reckoning Tea Party, formation politique récente qui a vu le jour en réponse à l’absence d’opposition crédible face aux inquisiteurs de la morale bienpensante RED. C’est une lettre ouverte parce que j’assume pleinement toute la responsabilité d’un tel écrit auprès du Pensionnat Prismver. Notre groupe ne se cache pas derrière les rodomontades, les gabegies démagogiques de quelques excités qui souhaitent faire en ces lieux d’études, des lieux de terreur. Ce n’est pas l’esprit de votre école. Nous le savons ; vous êtes un directeur exceptionnel aux talents incommensurables. Et nous ne vous imputons pas tout-à-fait la faute, en fait, toute notre organisation soutient votre administration et ses orientations, et c’est parce que nous tenons à ces bâtiments, cette culture, cette ambiance que nous ne pouvons accepter l’escalade de la violence éternelle au nom d’un sacro-saint principe d’égalité.

Voyez-vous, le pacte qui sépare l’homme de l’animal vient d’être brisé. Sans vergogne. Un patrimoine historique d’une valeur inestimable a été mis à sac. Heath D. Ackland, Joach N. Källström, Gautier P. Everfield et leurs alliés. Ils ont insulté tout le travail dont vous êtes à l’origine. Ils ont craché et insulté vos compétences, en pensant que vous ne réagiriez pas. Parce qu’il vous croyait faible, M. le Directeur. Pas nous. Nous, nous savons l’amour que vous portez à Prismver. Nous connaissons ; nous voyons votre dévouement au quotidien. L’énergie avec laquelle vous faites en sorte d’améliorer nos vies avec des méthodes ambitieuses et novatrices. Vous avez donné de vous-mêmes, et ils ne le voient pas, parce qu’ils sont englués dans leur propre médiocrité égotique.
Ils vous ont trahi, Monsieur. Ils vous ont déclaré la guerre alors que vous leur donniez le gîte et le couvert. Et ils continuent, encore et encore de vous provoquer par le biais des réseaux sociaux, jusqu’à se gargariser, se flatter dans leur propre fumier comme des porcs se roulant dans la boue.

Mes exemples sont frappants, n’est-ce pas ? On pourrait me tacler de calomnie, de diffamation, d’attaques ad hominem inacceptables. Mais qui pourrait me faire croire que je me trompe, M. le Directeur ? Ce vent révolutionnaire qui prétend souffler attaque les bases de ce Pensionnat. Le passage en Classe B des élèves suscités n’est que la continuité d’une escalade de violence qui laissera des traces indélébiles parmi nos camarades des autres classes. Les inquiétudes vont en crescendo. Heath D. Ackland, à la verve de chartier, a menacé explicitement de s’en prendre à la classe B. Avez-vous lu, M. le Directeur, ses sombres desseins ? Consultez-vous ce blogue sur lequel il entend détruire les privilèges en invitant ses compatriotes E dans la salle commune des B ?
Ils sont en train de réussir la stratégie du Cheval de Troie, nous ne pouvons pas laisser faire. Malgré tout le respect que je vous dois, M. le Directeur, si vous n’agissez pas maintenant, il sera trop tard. We will stand on principe or we will not stand at all. Quand les questions de principes sont en jeu, on ne peut pas envisager de négociations.

Tous les membres du Reckoning Tea Party, toute la majorité silencieuse qui subit en silence le joug des petites racailles pyromanes vous conjure d’arrêter le massacre avant que le point de non-retour soit atteint. Dans l’intérêt de Prismver, dans l’intérêt de tous les élèves, dans l’intérêt de tous les professeurs, dans votre propre intérêt, nous vous demandons de prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’ils ne parviennent pas à imposer le diktat de la terreur dans nos salles de classe. Quid des cours d’E.P.S ? Des adolescents brimés et embarqués dans un conflit par des kamikazes en quête de vengeance, des victimes qui n’ont rien demandé à personne deviennent les dommages collatéraux d’une organisation pseudo bien-pensante qui fait de sa haine son leitmotiv.

La Guerre des Classes est une idée révolutionnaire qui enjoint chaque être humain à se surpasser. C’est une société méritocrate où chacun a la chance de pouvoir progresser. Même ces E aux discours goguenards sont parvenus à passer en B, preuve que l’échec n’est pas une fin en soi. Je viens moi-même de la Classe C, cette rivalité a fait ses preuves. Elle nous pousse à exploiter toute notre énergie pour nous prouver notre talent. Personne n’a le droit de remettre cela en cause. Personne.

Alors si vous le permettez, M. Prismver, le RTP serait très honoré que vous acceptiez de me recevoir en qualité de Président pour que je puisse m’entretenir avec vous sur ces sujets qui suscitent la préoccupation de tout-un-chacun. Je vous enjoins à nous apporter votre concours.
Nous croyons parler au nom de toutes les personnes qui ont été trahies par des hydres enjôleurs, toutes les personnes qui veulent continuer peu importe leur classe, et qui souhaitent plus que tout continuer à progresser avec des enseignements en adéquation à leur niveau.

Je vous prie d’agréer, M. le Directeur Ruthel Prismver, l’expression de mes sentiments distingués.
Le Reckoning Tea Party, soussigné Gabriel Oswald en Classe A.

HRP - Lix m'a dit de poster ici. ;_;.

Lettre ouverte à l’attention de l’administration de Prismver.

L’avantage de venir de la populace, c’est que je n’ai pas à me formaliser avec les politesses. Et puis mes phrases sont simples, je n’ai pas besoin de chercher de jolies formulations et des mots compliqués sur le net, tous auront la capacité intellectuelle de me comprendre, oui, même ces idiots de E.

Ca coûterai quoi, de faire cinq classes hétérogène ? (pour les E au fond de la salle: ça veut dire mélangées (olala vous êtes vraiment très bêtes)) Cinq classes de tout les niveaux. C’est comme ça que ça marche dans “le monde extérieur” (au cas où l’idée vous paraisse incroyable). On les appellerai, je sais pas, classe Verte, Rouge, Jaune ? Ou Nougatine et Praliné, histoire que le directeur s’y retrouve. En plus c’est mignon tout plein.

Cinq classes avec les animations, profs, enseignements, réputation et confort des C.

Oh, j’entend chouiner au premier rang. “Mais le système méritocratique alors ?!” (psssst, les E, ça ça veut dire que le meilleur doit avoir + de récompenses que les autres, vous savez, comme le chien à qui on lance des croquettes parce-qu’il a fait le beau)(moi qui croyais que c’était ça qui brisait le pacte entre l’homme et l’animal... j’en parlerai à mon cheval) (MAIS NON LES E C’EST UNE EXPRESSION J’AI PAS DE CHEVAL !)

Bref. Dans le monde normal, l’élève qui y arrive mieux que les autres a une bonne note. Sa récompense ? La fierté, celle de ses parents, et une “”garantie”” d’avenir ? Ca suffit, non ?

Non. Ca ne suffit pas à quelques élèves qui, jouissant de privilèges démesurés, caressent l’administration dans le sens du poil (ok j’arrête de vous prendre pour des boeufs) pour les garder.

Dans des classes égales, les meilleurs auraient leur maîtrise parfaite de don, et des bonnes notes. Comme les A. Les moins bons, eux, auraient la maîtrise des E, et plus de difficultés. Mais tous seraient dans la même classe. Il y aurait entraide, et espoir. Espoir. Espoir de devenir aussi bon que le voisin, parce-qu’il est là, tout proche, bénéficie des mêmes cours que vous, est exactement dans les mêmes conditions ! Si il a réussi, pourquoi pas vous ?

C’est la base même de l’école. Le mélange. Ne pas dissocier les élèves. Ne pas révéler les inégalités. Ne pas décourager. Ou alors, si Prismver est une école pour l’élite, prévenez. Dans votre courrier, écrivez-noir sur blanc qu’on ne vous acceptera que si vous maîtrisez déja votre don.
Et renommez l’école Le Club Med.

Je suis passé en B. C’est une preuve qu’on peut réussir, je l’accorde. En piquant des cours à la copine. En étant très proche du professeur de Maîtrise qui accorde des leçons dans les couloirs, entre deux cours donnés aux A et B. Je suis passé en B grâce à l’élève mystère, qui m’a changé mon don; ça a été un déclic, j’ai eu la capacité de bien mieux contrôler l’actuel alors que l’ancien me rendait dingue.

Mais c’est pas de moi qu’il s’agit. Ce n’est pas mon problème.

On parle de dizaine et de dizaine d’élèves, en D et E. Ils n’y arrivent pas seul, parce-que malgré toute la bonne volonté, que ce soit dans notre monde ou dans l’autre, certains ont besoin d’aide.
Et Prismver ne leur donne pas cette aide. Pas de professeurs. Pas de cours. Et un quotidien dans lequel on les rabaisse au rang de « porcs se roulant dans la boue » simplement parce-qu'ils n'y arrivent pas seuls. Il ne faut pas être un génie pour comprendre qu’avec cette image de soi-même et ces conditions, il est difficile de se motiver et de donner le meilleur de soi-même. Et pour certains, impossible.


5 classes égales. C’est tout. Alors, tout s’arrêtera. Il n’y aura plus de casse. Plus de peur. Plus d’absurde.
Juste une école où les élèves sont soudés, et, ensemble, grâce à la cohésion de groupe et la solidarité, deviennent meilleur. Ce n’est pas une utopie. Il vous suffit de sortir de l’île, et vous verrez que ça existe dans le monde entier.

Seulement, oui, il faut accepter de vexer les quelques A pour satisfaire la très grande majorité de cette école.

Heath Dean Ackland.