If it's for you~ [PV : Karydwen]

Je m'étais levée de très bonne humeur. De très bonne humeur même. J'avais pleins d'idées en tête et j'étais même un peu impatiente. Avec le groupe on avait quelques projets, comme la rénovation de la cafet' et puis il fallait aussi que j'aille m'entrainer un peu sur certains morceaux au violon, histoire d'être prête pour la prochaine répétitions avec les filles. J'ai pris mon temps pour me préparer, j'étais vraiment en avance ce matin. J'ai même pu jouer un peu avec Pantoufle qui n'attendait que des gratouilles, tranquilement allongé sur son ventre. Quand il fut l'heure de partir je suis sortie de la chambre, un peu plus tard que mes compagnons de dortoir, n'ayant pas cours tout de suite. Une fois dans le couloir j'ai regardé à droite puis à gauche. Rien ? J'ai trouvé ça bizarre. Il n'y avait presque personnes, juste quelques élèves qui se dirigeaient vers la sorti. En fait je m'attendais à voir Salem. Depuis que je l'ai rencontrée, elle n'arrête pas de me coller. Elle a réussi à se procurer mon emploi du temps et du coup elle séchait tout le temps pour venir me voir le matin à la sortie de ma chambre ou même après mes cours. Mais ce matin, rien, elle n'était pas là. J'avoue que ça m'a un peu déçue car je pensais vraiment qu'elle serait là, comme tous les matins. Peut-être que pour une fois elle était en cours, on ne sait jamais avec elle en fait.

Je suis d'abord passée à la salle de musique. Un professeur à moi y était, j'ai discuté un peu avec lui et lui ai demandé si je pouvais laisser mon violon ici pour la matiné. Comme toujours il a accepté, il n'y voyait aucun inconvénient. J'ai déposé mon précieux instrument dans un placard au fond de la salle et je suis allée en cours. La journée a été plutôt rapide, c'est passé vite. J'ai retrouvé Cassandre, Ivy et compagnie en cours, on a beaucoup parlé comme souvent quand on est ensembles. Je réfléchissais aussi aux prochaines mélodies que je pourrais essayer de créér pour jouer sur mon violon, pleins de choses comme ça. Quand les cours furent terminés je suis sortie et je me suis directement dirigée vers la salle de musique comme le matin même. A cette heure là il n'y avait plus personne mais ce n'était jamais fermé car nous étions plusieurs à profiter de l'après-midi pour s'exercer un peu. Pour une fois j'étais seule alors j'ai été chercher mon violon et je me suis mise dans un coin avec mes partitions un peu gribouillées devant moi. Depuis que je suis dans un groupe, j'essaye de m'améliorer encore plus pour pouvoir faire moi-même mes propres mélodies, c'est un peu plus dur que de suivre une partition déjà écrite mais ça me donne encore plus de fierté quand j'arrive à quelque chose.

Alors que je jouais depuis quelques minutes, un gars est entré. Je l'ai déjà vu quelques fois, il n'étais pas dans ma classe mais il jouais parfois ici aussi. Il était venu récupérer un instrument et du coup on a commencé à parler puis il est allé chercher ce qu'il voulait dans le fond de la salle pendant que je me remettais à jouer tranquillement. Encore une fois j'ai entendu la porte s'ouvrir et quand j'ai levé la tête pour voir, c'était Salem. Elle était finalement venue et elle avait l'air en forme comme à son habitude, je lui ai adressé un sourire et j'ai continué à jouer. Elle était toujours silencieuse quand elle venait me voir jouer, ça prouvait qu'elle savait aussi être calme et qu'elle n'était pas toujours aussi envahissante. De temps en temps je la regardais, quand je pouvais me permettre un écart par rapport à ma partition. Elle avait une toute autre expression que d'habitude. A ce moment, je fus coupée dans mon morceau par l'élève qui était encore dans la salle et qui était venu me demander quelque chose. Je me suis retournée vers lui et j'ai entendu un bruit assez brusque de chaise qui traine sur le plancher derrière. En quelques secondes j'ai senti une étreinte assez familière autour de mes hanches, je n'ai rien dit, à force je m'y suis habituée.

" Ecoute bonhomme, la fille que t'essayes de pécho est déja prise. En l'occurrence, je suis son mec, son prince charmant. Sincèrement regardes toi dans un miroir là. A part à la maison de retraite je vois pas ou tu pourrais te taper quelque chose. "

J'ai eu une certaine envie de rire. C'était trop mignon quand on y pense, cette façon qu'elle avait d'être jalouse dès que quelqu'un m'approchait. Je ne voulais pas en profiter ou quoi que ce soit mais je dois bien avouer que c'est agréable de sentir que quelqu'un tient à vous au point d'être sur la défensive dès que quelqu'un d'autre vous approche seulement. Le pauvre jeune homme n'a pas bronché et a baissé la tête, il n'a même pas eu le temps de dire quoi que ce soit de toute façon, Salem m'avait déjà entrainée à l'autre bout de la salle. Je me suis laissée emmener sans résister, ça faisait bien longtemps que je ne le faisais plus. J'ai entendu la porte se fermer, il était sûrement parti, j'ai regardé Salem dans les yeux, mais au lieu de lui faire la remarque sur ce qu'elle venait de dire, c'est autre chose qui est sorti.

" Bah alors, tu étais où toute la journée ? "

On était seulement toutes les deux dans la salle de musique, il n'y avait plus aucun bruit. Je me contentais d'observer le visage de Salem qui changeait d'expression de temps en temps. Au début, elle avait juste l'air de me regarder, comme ça, comme elle a l'habitude de le faire mais quand je lui ai demandé où est-ce qu'elle était passée pendant la journée, elle a subitement eu l'air très surprise. Oui, c'est vrai que ce que je venais de dire supposait que je l'avais attendue ou que j'avais été déçue de ne pas la voir aujourd'hui mais après tout c'était le cas... J'avais passé la journée à me demander si j'allais la voir ou si elle avait finalement décidé de lâcher prise à force que je la renvoie bouler. J'ai continué de la fixer droit dans les yeux et d'un coup je l'ai vue arborer un énorme et magnifique sourire. Un de ceux qu'elle m'adresse à longueur de temps dès qu'elle me voit, mais il était un peu différent et je crois que ça m'a rendue heureuse de la voir comme ça. Je me suis demandée si ça venait de ce que je lui avais dit et apparemment c'était le cas.

Elle avait l'air vraiment contente et étrangement je me sui sentie tout aussi bien d'un coup de la voir comme ça, on peut dire que ça m'a fait plaisir. J'étais toujours contre elle, son visage était vraiment proche du mien mais ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Je pouvais presque voir une petite lumière qui pétillait dans ces yeux qu'il n'y avait pas d'ordinaire, je crois. Je me suis contentée de lui sourire malgré que j'étais un peu génée d'un coup mais elle, elle s'est approchée encore un peu avant de m'embrasser. C'était pas la première fois que ça se produisait, ça ne serait sûrement pas la dernière d'ailleurs. Pendant ces deux semaines elle n'avait pas cessé de me courir après, mais aucun des baisers qu'elle m'a donné avant, pour m'embêter ou juste parce qu'elle en avait envie n'était comme ça, aucun. C'était différent aujourd'hui. Je pensais encore trop, ça m'empêchait un peu d'agir d'ailleurs, je n'ai pas bougé d'un pouce. Je suis restée comme ça, contre Salem et je l'ai laissée m'embrasser. Pour cette fois je ne bronchais pas du tout et je pense que Salem aurait pu se rendre compte à cet instant que je jetais un peu les armes. Je crois que cette fois je lui avait cédé et que je ne pourrais plus prétendre ne pas vouloir d'elle comme je pouvais le faire avant. Je regrettais même un peu d'avoir été parfois désagréable avec elle quand elle me collais trop. J'ai eu tort, elle n'a jamais fait ça juste pour s'amuser, c'était vraiment de l'amour.

J'ai fermé les yeux et j'ai arrêté de penser, pour la première fois. C'est étrange le vrai silence, celui qu'aucune pensée ne vient troubler, celui que tu peux prendre le temps d'apprécier, surtout dans un tel moment. J'étais un peu troublée mais au fond de moi je me sentais extrêmement bien, vraiment. Elle resserrait un peu plus son étreinte autour de ma taille à chaque seconde qui passait. Je me suis rendue compte à quel point elle pouvait être douce, elle n'était pas du tout le gars un peu chiant et pas du tout délicat qu'elle pensait être la plupart du temps et je me suis demandée si un jour elle se rendrait compte d'à quel point la vraie Salem -celle qu'on ne peut connaître que quand on devient assez proche d'elle- est parfaite. Sans brusquer, au bout de quelques secondes -du moins je crois, j'ai un peu perdu la notion du temps- j'ai reculé. Pas entièrement, je suis restée dans ses bras, je me suis juste un peu éloigné pour pouvoir la regarder à nouveau comme je l'avais fais un peu avant. Je lui ai souris. Le plus sincèrement et le plus naturellement possible.

" Salem je ... "

Voilà que je me remettais à bégayer. Je savais pas du tout quoi dire, j'étais même un peu perdue, mais je continuais de sourire, c'était un peu bête. Si ça continuais j'allais encore me mettre à balancer des noms d'atomes par-ci, par-là et cette fois ce serait encore plus bête. Mais rien de tout ça, juste mon sourire, rien que pour elle.

Salem me regardait elle aussi.  Elle avait un léger sourire aux lèvres, elle avait vraiment l'air heureuse maintenant, je ne sais pas si je l'ai déjà vue comme ça auparavant. Moi, je rougissais comme une idiote et elle, elle ne disait plus rien du tout contrairement à avant. Le silence était une nouvelle fois revenu, mais pas le même qu'avant, cette fois on était toutes les deux un peu génées, mais en même temps heureuses. Moi aussi bien sûr, je l'étais. Je crois que j'étais tout doucement tombée amoureuse d'elle et c'était quelque chose d'un peu étrange, je n'avais jamais aimé une fille avant mais je me suis rendue compte que c'était juste ... Totalement pareil que si j'aimais un garçon. Je ressentais la même chose ... Non, c'était même encore mieux que les autres fois où ça m'étais arrivée, et je ne savais pas du tout comment réagir du coup. J'ai cotemplé mes pieds un moment, je bégayais un peu et je ne savais pas du tout quoi dire à Salem, qui se tenait toujours devant moi. Elle m'observais, prête à parler à son tour comme pour essayer de me tirer du mauvais pas dans lequel j'étais, trop génée pour pouvoir dire le moindre mot.

"Kary', désolé de te couper dans ton élan. On va résumer en quelques mots la situation : je suis raide dingue de toi. Tu me rends fou. Je sais pas, je deviens complètement gaga en ta présence. Enfin je sais pas. Je t'aime ? Genre vraiment beaucoup ?"

Malgré le fait qu'elle venait de parler au masculin comme elle avait pris l'habitude de le faire, sa voix était totalement différente, c'était celle d'une fille. C'était d'ailleurs la Salem que j'aimais, la Salem naturelle. Je lui ai souri, j'ai juste rougis un peu plus que ce n'était déjà le cas mais en même temps ça me semblait un peu normal. Elle venait de me dire à nouveau à quel point elle était amoureuse de moi, elle l'a dit plusieurs fois et je l'ai regardée. Elle avait l'air tellement sincère que ça m'a un peu émue et du coup je me suis juste mise à pleurer comme une idiote. J'ai essayé de me reprendre mais rien à faire j'étais déjà en larmes, je les ai essuyées comme j'ai pu en essayant de me justifier auprès de Salem parce que je ne voulais pas qu'elle croit que je pleurais par sa faute, enfin c'était un peu le cas mais je ne pleurais pas parce que j'étais heureuse.

" Ah ! N-ne t'en fais pas je vais bien ! J-je ... Je suis juste ... contente...? Crois pas que je pleure à cause de toi ! Ca m'a juste émue, je veux pas que tu le prennes mal, désolée...

Et j'ai fait sécher mes larmes grâce à mon don, bien que j'avais encore les yeux un peu humides, mais je me suis remise à sourire en la regardant, j'espérais qu'elle ne se soit pas inquiétée pour moi ou qu'elle ne l'ai pas pris  mal non plus.

" Je ... Je suis heureuse Salem. "

C'était contradictoire vu ce que je venais de dire mais peu importe, je lui avait dit la vérité, c'était sorti tout seul, comme ça, naturellement. Et c'était le cas, j'étais heureuse. Elle n'avait pas de soucis à se faire, vraiment. J'étais tombée amoureuse d'elle comme elle l'étais de moi et je n'allais pas la repousser cette fois, cette fois j'avais décidé de franchir le pas.

" Je veux sortir avec toi... "

Salem m'a prise dans ses bras quand je pleurais et elle a embrassé mon front, je pense qu'elle s'est inquiétée pendant un moment mais je l'ai rassurée rapidement. Elle a eu l'air d'être encore plus gâteau quand je lui ai dis que je pleurais de joie en fait. Après, elle s'est éloignée, mais pas trop, juste pour me regarder. Elle était vraiment belle en fait, malgré ce qu'elle pouvait dire parfois sur elle. Elle souriait, un large sourire. Elle me parlait doucement et ça me faisait un peu rougir, je savais plus du tout comment réagir, j'étais peut-être un peu gênée par j'étais heureuse alors c'était tout ce qui comptais. Je savais qu'elle était sincère, ça se voyait dans ses yeux et sur son sourire. J'avais à peine dit que j'acceptais de sortir avec elle qu'elle a tout de suite changé d'attitude. Elle est passée de calme à totalement excitée et elle a crié très fort pour me dire qu'elle m'aimais. Je lui aurais bien dit de se calmer en riant un peu mais je n'avais pas envie de faire ma rabat joie, je l'ai regardée.

"Mais moi aussi Princesse je le veux ! Je veux que ça même ! KARY JE T'AIME OK ? JE VEUX QUE LE MONDE ENTIER SACHE QUE JE T'AIME."

J'ai à peine eu le temps de lui répondre que la grande perche, qui riait de bon coeur sûrement de bonheur, m'avait attrapée comme elle l'avait déjà fait quelques fois, dans ses bras, un peu comme les princesses dans les dessins animés ou les mariées qu'on voit dans les films et elle a commencé à courir partout. Pas très à l'aise je me suis accrochée à elle en lui criant d'arrêter mais d'un côté ça me faisait rire alors je me contentais de la serrer très fort comme si j'avais un peu peur de tomber. C'était drôle à voir je pense. J'ai arrêté de montrer mon affolement à l'idée d'être attrapée comme ça et trimballée partout dans la salle et je me suis contentée de regarder Salem jusqu'à ce qu'elle s'arrête enfin de courir, elle riait toujours un peu et elle aussi elle m'observait. Je n'ai pas demandé à ce qu'elle me repose, je suis restée dans ses bras -et elle avait de la force pour porter une cinquantaine de kilos comme ça presque sans efforts- et j'ai ris un peu à mon tour.

" Salem... Désolée si j'ai été longue à me décider mais cette fois c'est bon, je sais ce que je veux : être en couple avec toi. Je t'aime. "

5-hydroxytryptamine. Ouais, ça, c'est ce qui a faillit sortir à la fin de ma phrase mais j'ai réussi à me retenir pour une fois. J'étais un peu nerveuse par alors ça menaçait de sortir n'importe quand, je me suis contentée de rire. C'est drôle d'être aussi heureuse. Vraiment. Je suis descendue des bras de Salem pour me planter juste devant elle et j'ai pris sa main. Je l'ai serrée doucement et j'ai continué de la regarder jusqu'à ce qu'on s'arrête de rire un peu comme deux idiotes. Je me suis mise sur la pointe des pieds et je l'ai embrassée doucement, tout en passant mes bras derrière sa nuque.

Elle avait l'air un peu crevée d'un coup, surement le contrecoup de toute cette agitation et de m'avoir portée en courant partout dans la pièce pendant une ou deux minutes. Je suis pas archi lourde mais je pèse mon poids quand même en fait alors je la comprend. Elle essayais de reprendre son souffle tout comme moi d'ailleurs, on avait tellement ris qu'on arrivait presque plus à s'arrêter mais le baiser qu'on s'est échangé ensuite et dont j'ai été à l'origine nous a un peu empêcher. Alors que je l'embrassais à bout de lèvre, Salem a tenu à prolonger notre baiser d'une toute autre façon et elle à commencer à le faire avec la langue, au début ça m'a un peu surprise mais je me suis laissée faire après tout ça n'avait rien de bizarre vu que maintenant on était en couple, on serait de plus en plus intime, ça sera rien les petits bisoux qu'elle essayait de me voler au début à côté je pense. Cette idée m'a fait un peu rougir, je l'ai sentie glisser ses mains sur mes hanches alors je me suis collée un peu à sa poitrine (inexistante) et je n'ai plus bougé. Ca a duré quand même assez longtemps, je me suis dit que Salem essayait d'en profiter un maximum alors j'ai gardé les yeux fermés et je me suis laissée aller. Elle a ensuite rompu le baiser et elle m'a regardée.

"Désolé Princesse mais depuis le temps que je rêve de faire ça. Tu comprends, je suis.. Complètement fou ? De toi et de tout ce que tu me dis ? J'espère juste que c'est pas un rêve. Oh s'il te plaît, dis moi que ce n'est pas un putain de rêve. Enfin ceci dis, dans mes rêves tu me renvoyais bouler en me claquant donc..."

Princesse... Je m'étais habituée à ce surnom qu'elle me donnait tous les jours à force. Je devais être rouge tomate et avoir un air tout gêné et en même temps heureux, un mélange un peu bizarre sûrement. J'ai aussi appris que même dans ses rêves, quand elle dormait, je la repoussait aussi et en la frappant en plus ! Quelque chose que je n'aurais jamais fait, c'était encore pire que je ne l'imaginais en fait ! Alors que j'étais, comme à mon habitude, perdue dans mes pensées, j'ai senti Salem, que je tenais par la main, tomber d'un coup mollement et du coup j'ai faillit être entrainée avec. J'ai ouvert tout rond les yeux en la regardant, les pattes écartées assise le cul par terre (pense à Momo qui tombe, c'est un peu la vision que j'ai eue 8D) Je suis restée silencieuse, ne sachant pas trop comment réagir, la fixant juste avec les plus gros yeux du monde. Je l'ai vue se fendre la poire, elle était morte de rire.

" Tu t'es pas fait mal ...?"

Oh mon dieu, j'étais en train d'essayer de me retenir de rire. Mais c'est pas resté longtemps, même si je m'étais inquiétée, j'avais aussi terriblement envie de rire alors je pouvait plus m'en empêcher. La chute qu'elle venait de faire était juste epic, je m'en voulais un peu de me fendre la poire comme ça alors qu'elle c'était peut-être fait mal mais vu l'état dans lequel elle était je pense pas qu'elle ne le prendra mal. J'ai eu beau m'excuser je pouvais plus m'arrêter non plus et nous voilà encore, comme il y a quelques minutes, à rigoler comme deux idiotes.

Notre fou rire dura un petit moment, on arrivait plus à s'arrêter c'était juste horrible. J'avais mal aux joues et au ventre à force de me fendre la poire comme ça. Mais c'était bien de rire autant, ça faisait plaisir. Quand on a enfin stoppé, Salem s'est relevée et m'a prise contre elle pour m'embrasser à nouveau. Je l'ai regardée dans les yeux, avec peut-être tout l'amour du monde. Je crois que je devenais un peu euphorique d'un coup, j'avais pas ressentit ça depuis longtemps. J'étais vraiment de bonne humeur. Salem avait l'air pensive, elle avait peut-être une petite idée en tête. Je l'ai observée jusqu'à ce qu'elle me fasse part de ses pensées.

"Princesse, ton Prince t'emmène fêter notre premier jour de vie commune en ville. T'as pas le choix donc je ne te demande pas si tu es d'accord."

Elle ne change vraiment pas. Mais je souris. Notre premier jour de vie commune ? Elle est décidément plus mignonne qu'elle ne veut le faire croire en jouant un peu l'imbécile. Je l'ai laissée embrasser ma joue et je l'ai suivie, elle avait l'air pressée de m'emmener, elle m'aidait à rassembler mes affaires, mon sac de cours, ma veste, tout ça quand je la vis ramasser mon violon et le regarder avec insistance. Elle s'est retournée pour me le tendre, je l'ai donc pris dans mes mains prête à le ranger dans son étui mais elle me regardait fixement avec des yeux de shiba battu (8D) comme si elle voulait me demander quelque chose. J'ai croisé les bras l'air de dire "Qu'est-ce que tu veux encore toi ?" tout en souriant doucement. Elle m'implorait toujours avec une voix de gamine de sept ans qui voudrait un lapin (comment ça c'est du vécu), elle voualait que je joue un peu de violon rien que pour elle avait qu'on aille faire un tour. Elle s'est assise devant moi ce qui laissait montrer que je n'avais encore une fois pas le choix de ma réponse. J'ai pris mon archet qui était posé sur la table d'à côté et j'ai mis mon violon contre mon épaule.

Tadah. Je me suis mise à jouer, tranquillement, concentrée sur ce que je faisais. Je jouais rarement sans partition devant moi alors je ne voulais pas faire de mauvaises note mais je commençais à connaître. Je m'entrainais dur pour le groupe de musique et je commençais donc à faire moi-même mes propres mélodies, ça finissait par me rentrer dans la tête et je savais quoi faire. J'étais complètement absorbée par la musique, je fixais l'archet qui frottait sur les cordes, j'espérais vraiment ne me tromper nullepart, j'espérais que mes doigts seraient bien placés sur les cordes du manche, que je ne me tromperais pas de note. Mais tout allais bien pour le moment et ça me dit sourire alors j'ai fermé les yeux, toujours aussi concentrée, mais ça me faisait plaisir de jouer. De jouer pour Salem aussi, elle venait toujours m'écouter et ça me donnait du courage. J'ai doucement mis fin au morceau quand j'eus terminé et j'ai soufflé un peu. J'ai rouvert les yeux et j'ai regardé Salem qui avais l'air d'avoir apprécié la musique.

" Voilà, fini ! Tu as aimé ...? "