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 Curare [Charlie]

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MessageSujet: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockLun 3 Nov 2014 - 15:53
Pauvre con


Depuis le début octobre ou même la fin septembre, je n’osais plus sortir de mon nouveau bungalow, si ce n’était pour aller voir quelques personnes. J’avais même peur de croiser le chemin d’Anarchy parce que même si je ne pouvais plus du tout voir ses yeux, ça ne m’aurait pas empêché de sentir le poids de ses reproches à mon encontre. Nathaniel, le frère qui l’avait trahie, avait retourné sa chambre pour le compte d’une classe existante seulement pour ceux qui en faisaient partie et s’était viré de cette même classe.

Et maintenant je me retrouvais pire que con, dans l’obscurité complète même en plein jour et je passais mon temps à broyer du noir - humour de merde, pardon - au fond de mon pieu, en écoutant la musique puisque l’ouïe était le seul sens encore utile pour le divertissement. Ou alors je pensais. À tout mais surtout à mes conneries. J’avais vingt-et-un ans et j’agissais comme un gosse pourri gâté. Je me disais souvent que je devrais aller m’excuser auprès de nombreuses personnes, quand je me sentirais prêt à ressortir au grand air. Warren, c’était déjà fait, pour Anarchy j’ignorais si elle m’avait pardonné mais je lui avais dit quand même et les autres… Plus tard.

Pour l’instant, j’attendais Charlie. Une fille qui semblait destinée à aider les Scarlet, si on en croyait les évènements qui s'enchaînaientt. Elle avait remonté le moral de ma soeur et maintenant c’était moi qu’elle soutenait. Grâce à elle, je reprenais un peu pied dans le monde réel et elle m’avait redonné un peu d’espoir, parce que je pourrais peut-être revoir un jour. Pour l’instant, ses essais n’avaient pas été bien concluants mais je n’arrivais pas à en vouloir à la jeune femme, parce qu’elle faisait de son mieux et que le fait de savoir que c’était pour moi, l’abruti de service qui s’était fait tabassé par les S pour s’être engueulé avec Shark, ça me mettait un peu de baume au coeur. Je me sentais privilégié en quelque sorte, parce qu’on s’occupait de moi. Saphir était aux petits soins quand elle osait venir me voir aussi…

En attendant Charlie, je sortis ma guitare à tâtons, lentement pour ne pas qu’elle m’échappe des mains ou que je m’étale par terre et la posai sur mes cuisses, la caressant du bout des doigts. Mes petits radars dans la nuit complète. J’avais beau être totalement aveugle maintenant et avoir le regard aussi vide que celui d’un poisson crevé - quoique même vivants, je leur avais jamais trouvé un regard très vif à ces animaux, quand je voyais encore, - je pouvais faire encore un peu de guitare. Doucement, à un rythme beaucoup plus lent qu’avant mais je jouais de cet instrument depuis mes cinq ans alors les cordes étaient mes meilleures amies, les accords des vieux potes avec qui je fricotais souvent. Quelques notes dans le vide pour accorder ma vieille compagne d’infortune et en quelques minutes, j’étais prêt à jouer.



Un petit air de Legend of Zelda sortit de la caisse de résonance à vitesse modérée, ses doigts cherchant sans grande peine l’accord suivant, quand un bruit de porte se fit entendre. J’arrêtai de suite de jouer et relevai la tête vers l’entrée de ma chambre, guettant si la visite était pour moi ou quelqu’un d’autre. Et ce fut bien ma porte qui s’ouvrit. Je ne voyais même plus la silhouette des gens mais je les entendais se déplacer, je sentais leur parfum ou c’était juste mon instinct sensible à cause de mon ancien pouvoir qui me faisait des petits signes. Et je sentis Charlie qui s’approcha de moi. Toujours le même parfum discret mais agréable, à moins que ce ne soit son odeur naturelle, toujours est-il que je lui souris doucement. Elle méritait bien un sourire de ma part, elle qui m’aidait tant.

Salut Charlie. Désolé, j’me suis pas trop bien habillé aujourd’hui… Un peu la flemme, fis-je en désignant du menton mon jogging troué et mon t-shirt Ocarina of Time au dessin passé. Il se passe quoi dehors ?

C’était une habitude que j’avais pris, à force, de lui demander des nouvelles du pensionnat. Je n’allais même plus sur l’intranet et n’écoutais plus ce que mes colocataires disaient sur les autres. Elle était un de mes seuls liens avec l’extérieur et c’était quand je l’interrogeais là-dessus que je me rendais compte qu’en un petit mois, j’étais devenu un sacré ermite. Un pathétique pauvre con ermite, et en plus j’en faisais des caisses pour me victimiser.

HRP : Blabla en darkslategrey

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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockVen 7 Nov 2014 - 12:22
healing doesn't mean the damage never existed
it means the damage no longer controls our lives


- Salut !
- Salut Charlie. Désolé, j’me suis pas trop bien habillé aujourd’hui… Un peu la flemme.
- Haha ! T’inquiète, j’ai vu pire comme fringues.
- Il se passe quoi dehors ?
- Les mêmes petits cons qui s’écharpent pour les mêmes petites histoires. Comme d’hab’. Rien de bien excitant en somme.

Mes lèvres s’étirent alors que je m’approche après avoir refermé la porte de sa chambre derrière moi. Il paraît qu’il n’y a pas besoin de voir pour sentir un sourire. Ça peut s’entendre dans la voix. Alors depuis que je côtoie Nathaniel, j’y veille. Et cela semble vrai puisque je réceptionne souvent son sourire en retour.

- Ah si. Maintenant Nemesis est passé surveillant général. Il y a plein de gens qui changent de classes par choix à cause des tensions entre les A et les E qui se répercutent sur tout le monde. Hmm… Les A et les B ont des créneaux horaires dédiés pour accéder à la bibliothèque de façon exclusive. Comme d’hab’, ils ont été pleuré auprès de l’administration, ils ont fait un caprice et ils ont eu gain de cause pour pas avoir à se mélanger avec la « populace ». Et là, c’est le sarcasme qui se faufile dans le timbre de ma voix avant qu’elle ne s’éteigne soudainement. Et Felicia, notre Miss Prismver a quitté l’école. À cause de cette gue-guerre. Voilà pour les news.

Puis l’amertume se décrypte au fond de ma gorge avant de céder la place à plus divertissant. Ne pas s’attarder sur ce qui fache. On n’est pas là pour débattre.

- C’était sympa ce que tu jouais à la guitare. Je connais pas…

Je me suis assise à côté de lui et ai farfouillé dans mon sac pour en ressortir quelques paquets. Le crissement de plastique est reconnaissable entre mille. Que l’ouïe se soit plus développée ou non. Ma main se pose sur son poignet et de l’autre, je lui mets un des paquets dans la main.

- Tiens. Je t’ai ramené des trucs salés à grignoter. Tu as goût bacon dans la main et je pose ce qui est au goût fromage à côté de toi. Je me penche en travers. À ta gauche. Ah et je t’avais dis que je te ferais goûter les Croq’Piment. Pareil à ta gauche. C’est le plus petit paquet des deux. Mes mains le guident pour qu’il sente bien la différence et qu’il ne soit pas surpris. À tes risques et périls donc.

Un léger rire effleure mes cordes vocales.

J’ai pris de drôles habitudes depuis qu’on se connaît. Mon côté tactile ressort énormément et instinctivement. Mais c’est normal non ? Anarchy doit être pareille quand elle est avec lui. La prévenance des gestes sans pour autant chambouler et envahir l’espace vital de l’autre qui a besoin de repères pour se (re)trouver. J’avoue que la première fois que je suis venue dans cette chambre pour discuter de sa maladie, j’avais semé quelques perturbations dans mon sillage. Et je me suis rendue compte après coup à quel point une présence peut avoir de l’impact pour quelqu’un de malvoyant. Il faut faire attention. Et peut-être parce que j’ai vu ma mère prendre soin des autres depuis toujours dans des gestes fermes et pourtant généreux, je pense avoir plutôt bien réussi à m’adapter. Même si je m’excuse encore pour les faux départs. Et qu’on en rit aujourd’hui.

- Hmm… Bon j’te préviens. Aujourd’hui risque d’être le grand jour. J’ai bossé à fond. J’ai même demandé à Monsieur Clayton un p’tit coup de main pour la compréhension du glaucome et de la façon dont ça agit. Fallait que je comprenne le mécanisme et ce que ça te fait exactement pour pouvoir réparer en trouvant la parade.

Je me redresse sur mes genoux en inspirant. Dos droit.

- Alors si Monsieur le patient veut bien se donner la peine de s’installer confortablement sur son lit, nous pourrons passer au plat de résistance., dis-je en faisant craquer un des soufflés au bacon entre mes dents.  Tu veux mettre quoi comme musique cette fois ?

Parce que oui, on dirait qu’on se préparer à un massage dans un spa. Mais la musique le détend. Et c’est nécessaire vu que ça touche ses nerfs. Le stress se ressent partout. Et il faut toujours mettre un patient en confiance. C’est ce que ma mère aimait se répéter.

- Je vais me laver les mains.

Et les réchauffer par la même occasion. C’est que l’hiver n’est plus très loin et que mon ancien don n’est plus là pour faire office de radiateur interne. On peut pas tout avoir. Un bonus pour soi ou un réel bénéfice pour les autres. Il n’y a pas photo.



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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockMar 11 Nov 2014 - 21:37
Here we go


▬ Les mêmes petits cons qui s’écharpent pour les mêmes petites histoires. Comme d’hab’. Rien de bien excitant en somme.
Haha ouais je vois bien, répondis-je en riant bêtement.

Oh que oui je voyais bien. J’en avais fait partie de ces petits cons qui crachaient sur les autres pour rien dans les réactions des lecteurs, qui tapaient sur les plus faibles parce qu’ils n’entraient pas dans les standards de la classe dorée. Je lui rendis le sourire que je devinais, sentant qu’elle approchait. Certaines personnes me remontaient le moral, moi qui m’étais vissé le cul dans les jérémiades, et Charlie en faisait partie, parce qu’elle faisait attention à tout, au moindre détail que je ne voyais pas mais que j’appréhendais différemment.

▬  Ah si. Maintenant Nemesis est passé surveillant général. Il y a plein de gens qui changent de classes par choix à cause des tensions entre les A et les E qui se répercutent sur tout le monde.
Oh merde… Tous aux abris, la fête est finie. Je crois que je vais devenir bouddhiste pour plus voir toutes ces conneries.
▬ Hmm… Les A et les B ont des créneaux horaires dédiés pour accéder à la bibliothèque de façon exclusive. Comme d’hab’, ils ont été pleuré auprès de l’administration, ils ont fait un caprice et ils ont eu gain de cause pour pas avoir à se mélanger avec la « populace ».

Je soupirai un instant avant de répondre, blasé, les doigts courant par réflexe sur les cordes de ma guitare.

Je suis sûr que les horaires des B, c’est juste pour que l’administration fasse bonne figure. On devrait virer les têtes pensantes et l’élite, on se porterait bien mieux.
▬ Et Felicia, notre Miss Prismver a quitté l’école. À cause de cette gue-guerre. Voilà pour les news.
T’es sérieuse là ? Mais le silence et la brisure de sa voix ne m’indiquaient qu’une chose : oui, elle l’était. On va se retrouver avec un suicide ou deux sur les bras, déjà que le pauv’ type en A là, Léocade, a failli se tailler les veines ou un truc du genre…

Si on s’était trouvés dans un dessin animé, mes oreilles se seraient animées d’une petite vibration au son si doux d’un paquet en plastiquealu ou je savais pas trop ce que c’était la matière. En tout cas, c’était à manger. Un paquet de bonbons peut-être, ou des chips. Mais quelque chose dans ces eaux-là. Charlie guida mes mains alors qu’elle parlait en me présentant ce qui se trouvait sous mes paumes.

▬ Tiens. Je t’ai ramené des trucs salés à grignoter. Tu as goût bacon dans la main et je pose ce qui est au goût fromage à côté de toi. À ta gauche. Ah et je t’avais dis que je te ferais goûter les Croq’Piment. Pareil à ta gauche. C’est le plus petit paquet des deux. À tes risques et périls donc.
Tu veux pas devenir guide pour aveugle ? En tout cas c’est cool d’avoir pensé à ça, merci.

Malgré les couacs du début, où Charlie s’était montrée un petit peu brusque et que moi j’avais perdu mes repères, aujourd’hui j’avais l’impression d’avoir une seconde soeur. Ou une seconde mère en fait… Mais je ne lui aurais jamais dit, elle risquait de le prendre bizarrement. Mais c’était l’impression qu’elle me donnait, parce qu’elle était attentionnée, gentille et surtout patiente. Comme Anarchy quand elle s’occupait de moi, pour m’aider à faire mes devoirs ou des tâches du genre, alors qu’elle n’était pas obligée de faire ça.

J’ouvris le paquet d’apéritifs goût fromage - tant pis pour les doigts qui puent et l’haleine de chacal, c’était mon péché mignon - et en enfourna trois d’un coup dans ma bouche, tendant le paquet à Charlie. Après tout, c’étaient les siens à la base, j’étais pas un connard donc je partageais. Enfin avant, j’étais un connard, mais ça c’était avant.

▬ Hmm… Bon j’te préviens. Aujourd’hui risque d’être le grand jour. J’ai bossé à fond. J’ai même demandé à Monsieur Clayton un p’tit coup de main pour la compréhension du glaucome et de la façon dont ça agit. Fallait que je comprenne le mécanisme et ce que ça te fait exactement pour pouvoir réparer en trouvant la parade.
Je t’avouerais que j’ai jamais exactement compris ce que c’était, sinon que c’était chiant et que ça me pourrissait ma vie et mes rêves. Et que ça m’écrasait le nerf optique… Ou quelque chose du genre.

J’étais malade et je savais pas exactement ce que j’avais, si c’était pas beau ça ! Boulet jusqu’au bout, Nathaniel Scarlet était dans la place. Je me relevai prudemment et posai ma guitare le long du mur, coincée d’un côté par une étagère et de l’autre par mon bureau. Au moins, elle ne tomberait pas trop. Même traitement pour les soufflés salés et les snacks au piment, sur le bureau. Si je devais m’installer confortablement, comme Charlie venait de demander, ce ne serait sûrement pas sur des gâteaux apéritifs.

▬ Tu veux mettre quoi comme musique cette fois ?
Euh… C’est vrai ça, je voulais quoi comme musique aujourd’hui ? Regarde sur mon Ipod, j’ai tout un dossier OST Zelda ou quelque chose du genre. Dedans j’ai l’album du vingt-cinquième anniversaire. On va écouter ça !

Je cherchai à tâtons la station de mon Ipod, où on pourrait écouter la musique tous les deux et pas juste moi en gros goujat, pendant que la D partit se laver les mains. Une fois bien enclenché le gadget, je m’allongeai tranquillement sur mon lit en respirant profondément pour tenter de me calmer. Charlie ne pourrait pas forcément empirer la chose mais j’étais quand même toujours un peu anxieux de savoir qu’on allait me guérir, toucher à cette pourriture que j’avais dans les yeux. Est-ce que le final allait être douloureux ?



Je l’écoutai revenir dans la chambre et allumer la musique. Les premières cymbales résonnèrent, les premiers cuivres sonnèrent et je me retrouvai bientôt dans mon élément, ma passion. La chambre de la Triforce, et puis l’ouvertur de Spirit Tracks. Même si je n’avais pas pu jouer à ce jeu-ci, les premiers instants je les connaissais sur le bout des doigts et je fermai les yeux, partant loin, un sourire benêt aux lèvres. J’en avais la chair de poule, parce que ces minutes seraient peut-être celles de ma guérison et tous ces éléments me permirent de me relâcher un peu.

Quand tu veux Charlie. Je te fais confiance. Et… Bonne chance aussi.

Bonne chance, bon courage, May the Force be with you, que les étoiles veillent sur toi… J’aurais pu lui sortir tant de mots d’encouragement mais ce furent les seuls qui sortirent. Je n’avais pas envie de lui mettre la pression non plus. J’avais une totale confiance en elle et qu’importe ce qui arrivait, je ne lui en voudrais pas, parce que c’était moi qui lui avais demandé de m’aider. Moi tout seul et qu’ayant un nouveau pouvoir que je ne maîtrisais pas bien, je comprenais que sa maîtrise à elle soit vacillante. On avait tous nos faiblesses...

Puis je sentis ses mains se poser sur le haut de mon visage, mon front, mes tempes, mes yeux...

HRP : Blabla en slategrey

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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockJeu 13 Nov 2014 - 0:11
healing doesn’t mean the damage never existed, it means the damage no longer controls our lives


Guide pour aveugle. Haha. Cette pensée me fait sourire alors que j’essuie mes mains sur la première serviette que je trouve. Oui, c’est vrai qu’avec mon pelage si roux, je serai un superbe golden retriver. Je pourrais être douée si ça se trouve. Ow non… Je voudrais pas faire de la concurrence à Nino. J’hausse les épaules comme pour penser à autre chose et mon regard trouve mon reflet redevenu sérieux dans le miroir.

“ça me pourrissait ma vie et mes rêves”

Je déglutis en inspirant avec force pour retrouver ma concentration avant de sortir de la pièce. Le dossier OST Zelda trouvé après quelques roulements de molette sur l’ipod et la musique se lance. Lui ça le détend, mais moi, les univers héroïques ça me mettrait presque la pression. Parce que c’est tout ce que je ne suis pas.

- Quand tu veux Charlie. Je te fais confiance. Et… Bonne chance aussi.

Et cest simples mots me touchent. Nathaniel est singulier comme garçon. Il n’est peut-être pas très doué pour les relations sociales et il est certes maladroit, mais je pense qu’il veut sincèrement bien faire. Un peu comme moi je suppose. Et c’est intéressant. Car il n’est pas si fermé que ce qu’il peut laisser paraître. Cela semble être la malédiction des Scarlet quand on y pense. Je souris en m’asseyant à côté de son bras, une jambe à moitié pliée sur le lit et coincée sous mon autre cuisse. Puis mon buste vrille au-dessus de lui après avoir chauffer mes mains l’une contre l’autre.

- J’y vais., lui dis-je doucement dans un souffle qui vient dégager une mèche de cheveux de son front.

Et mes mains se joignent à la parole pour naviguer au plus près des fenêtres de son âme. Outre l’organe propre à la vue, les yeux sont aussi le symbole de la perspicacité, de l’attention, de la vigilance et du caractère. Les émotions s’y faufilent et défilent.

C’est si fragile.

Les miens se ferment alors que je visualise les siens. Le don est déjà en marche, s’insinue lentement. De sa rétine à l’arrière de l’oeil, jusqu’au cerveau. C’est ici que tout se joue. La pression y est énorme à cause de l’humeur aqueuse qui est bloquée. Sans filtre. Et c’est ce qui comprime le nerf optique au point de réduire bientôt le champ de vision de Nathaniel au noir complet. Mes sourcils se froncent à peine lorsque je me concentre sur ses iris, ses cornées. À moi de mettre la pression sur son mal. Et je ne me retiens pas. Je n’hésite plus. Surtout pas quand mes oreilles captent enfin un changement de musique. Cela doit faire plus longtemps que ce que je croyais car maintenant je reconnais "Disappear".

Yeah, that’s right. Clear the disease out. Unleash the gift to make it disappear.

Et à nouveau cet effet de résonance dans ma poitrine. Comme avec Clove. C’est comme si je sentais -tout à travers moi- la réparation s’opérer sur les tissus endommagés. Le lien se fait. Plus sain que jamais.
Je pense à ce moment-là à ce que l’ancien S a dû ressentir toutes ces années. Les douleurs brutales, la sensation d’œil qui va exploser, la baisse soudaine de la vision avant la dégringolade lente et perfide. Cette perte de contrôle a dû être infernale. Rendrait fou n’importe qui. J’inspire une nouvelle fois avec force pour conserver cette concentration qui m’a plongé dans une bulle hermétique. Fermée au point de ne plus entendre la musique s’envoler. Mes doigts ont resserré leur appui sur sa peau. Et lui comme moi perçoit cette impression de frisson qui vient de moi et s’immisce en lui. Une dernière vague. Un dernier assaut. D’une intensité folle. Ses muscles se tendent… Puis se détendent. Je le sens. Parce que la connexion est indubitablement là pendant les soins dans lesquels je l’ai plongé.

Qu’il est bon de pouvoir soigner quelqu’un. Guérir et pouvoir l’entendre dire : bon débarras. Pile quand la musique court à sa fin. Allez, allez, allez, allez. Vas-y…

- Vas-y Nathaniel. Ouvre les yeux. Tu peux.

Mes mains quittent son visage pour s’échouer sur la couette. Je me décale. Lui le laisse de l’espace. Lui laisse du temps. Mais dis-moi qu’est-ce que tu vois ? Est-ce que ça a marché ?

Regarde. À toi les lumières, les couleurs et les formes.
Éveille-toi.


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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockMar 18 Nov 2014 - 1:50
Oh my fucking God, your light is too powerful.


▬ J’y vais.

Je l’avais à peine entendue, parti dans la musique comme j’étais. J’étais bien là, posé sur mon lit, j’avais l’impression d’être dans un cocon chaud. Mais même avec les yeux fermés, c’était comme s’ils étaient ouverts. L’inverse était vrai aussi. Je me demandais comment ça serait, quand Charlie tenterait de me guérir. Est-ce que j’aurais mal ? Comme quand j’étais petit et que j’allais chez le dentiste, j’angoissais un peu. J’avais la gorge serrée et les doigts noués sur mon ventre mais la musique m’aidait à rester calme et à garder une respiration lente, mesurée. Je pensais fortement que si je restais à peu près détendu, je faciliterais la tâche de la D, alors je me faisais violence pour ne pas laisser l'anxiété me gagner. Tout se passerait bien, j’avais foi en elle comme j’avais foi en Anarchy.

C’était étrange, car je sentais comme un effleurement à l’intérieur de ma tête, sur ce qui devait être mes nerfs optiques, sur tout ce qui formait le système de la vision. C’était comme une caresse avec une plume sur ma peau, mais à l’intérieur. Ou peut-être que j’imaginais seulement la sensation, ce qui était fort possible parce que la clairsentience avait laissé quelques traces et j’étais beaucoup plus réceptif à certains signaux. Du moins j’avais l’impression de l’être. Jusqu’à ce qu’une douleur brève mais bien présente ne se fasse connaître. C’était là, à l’arrière de mes yeux, dans mon crâne et j’avais eu un sursaut. Ceux-là même qu’on a quand on a l’impression de tomber dans son rêve, quand tous nos muscles se crispent d’un coup et qu’on revient à la vie, qu’on est plus dans son sommeil. Sauf que je n’étais pas tombé et la douleur était restée seulement quelques secondes. Juste assez pour que ça ne me donne les larmes aux yeux sans que je le veuille. Une, deux. Pas plus, c’était juste un réflexe physiologique, rien de plus parce que je ne ressentais pas le besoin de pleurer et je me refusais à soulever mes paupières avant d’avoir le feu vert, comme à chaque séance.

Et puis la même douleur qui revint, plus forte et plus longue. J’eus l’impression qu’on voulait m’arracher les yeux à partir du nerf et j’aurais voulu les ouvrir, partir loin de tout ça et faire mon lâche, comme à chaque fois, sauf que j’étais pas tout seul. La musique était là, Charlie était là et il s’agissait de ma guérison, mon avenir qui se jouait là. Alors je serrai les dents pour tenter de faire abstraction du martèlement dans ma tête, du déchirement de mes nerfs. Est-ce que c’était bien normal tout ça, ou bien Charlie avait fait une erreur dans le processus de guérison ou je n’sais quoi ? Au bout d’un moment, la douleur fut assez forte pour que je me torde sur mon lit, peu de temps, mais ça en devenait gênant, c’était une vraie torture et je n’avais aucune idée de comment échapper à ça sinon en jouant les asticots dans mes draps froissés. Ce fut le bouquet final, la guillotine froide derrière mes yeux. Je crois me rappeler qu’à ce moment là, je m’étais mis à grogner en priant mentalement pour que ça s’arrête. J’avais le sentiment d’être un détenu qu’on passait sur la chaise électrique mais les électrodes étaient branchés uniquement sur mes nerfs optiques et que les ondes se répandaient dans tout mon corps.

La douleur s’arrêta enfin, le poids derrière mes yeux s’allégea comme si on venait de me l’enlever. Comme si Charlie venait de le balayer d’une simple pichenette - douloureuse quand même, la pichenette, - et qu’il n’y avait plus d’autre chose que le vide. Tous mes muscles se relaxèrent d’un coup et mon corps retrouva une posture normale sur mon matelas, le dos bien accolé dessus. Je soupirai doucement, longuement en me disant intérieurement que c’était fini. Tout était fini. Mais dans le sens le plus positif qui puisse exister. J’en avais la sensation au fond de moi, sans même avoir besoin d’ouvrir les yeux.

▬ Vas-y Nathaniel. Ouvre les yeux. Tu peux.

Je ne lui répondis que par un soupir, une pause. J’avais un peu peur de voir. Voir un monde inconnu pour moi finalement, puisque je ne me souvenais que de ma chambre quand j’étais gosse, à New York, de la maison qu’on avait. Ici c’était chez moi mais seulement par procuration, alors je devrais m’habituer à ce nouvel environnement. M’y réhabituer en fait. Je ris doucement, comme l’imbécile que j’étais.

Tu sais quoi ? J’ai la trouille en fait. J’aimais bien vivre dans le noir, c’était chaleureux et j’avais pas à supporter la tête des gens moches. Ca se trouve, t’es moche, je suis devenu laid, je sors avec une… Ah non ça marche pas, Saphir m’a montré son visage dans une illusion. Mais voilà… C’est bizarre. Ca se trouve je vais voir comme un poisson. Ou en noir et blanc ? Ou en sépia, ça ferait trop old school. Et… Bon je ferme ma gueule ok désolé je divague.

Je parlais pour gagner du temps et repousser l’échéance. Comment j’allais ouvrir les yeux ? Doucement ? D’un seul coup comme après un cauchemar ? Un oeil après l’autre ? Ca aurait pu être des questions connes pour les autres, mais pour moi c’était important. C’était comme… Comme une seconde naissance, et je voulais pas rater ça. Mais je savais que je voyais à nouveau. La lumière s’infiltrait petit à petit au travers des paupières, mes rétines captaient de nouveau le changement progressif.

Eh, je vois. Enfin j’ai pas ouvert les yeux mais ça fait comme quand j’étais petit. Tu sais, tu éteins la lumière et t’as l’impression d’être dans le noir complet et qu’au fil des minutes, tes yeux s’habituent à l’obscurité et que tu te rends compte que t’as une petite lumière qui te fait chier, une diode qui t’empêche de dormir...

Je m’étouffai dans un sanglot soudain. Je partageais mes impressions avec Charlie et j’ignorais si ça l’ennuyait ou pas mais ça me faisait du bien. J’en avais besoin, c’était un nouveau cycle qui commençait et j’avais besoin de transmettre ces sensations qui seraient inconnues à la majorité des gens à quelqu’un. Et enfin j’ouvris les yeux, d’un seul coup. Comme quand on se réveille d’un cauchemar. Ou que le réveil sonne quand on doit aller en cours. J’avais les joues trempées de larmes, je devais pas avoir beaucoup de contenance et la lumière m'éclatait les rétines mais je m’en foutais totalement, je voyais.

Putain ça fait mal le soleil en fait. Je… Merci pour tout Charlie, commençai-je tant bien que mal.

Mais je ne finis pas ma phrase, je me contentai de me jeter peu délicatement sur elle et de la prendre dans mes bras, incapable de continuer à parler. Habituellement, c’était pas les hommes qui pleuraient sur l’épaule des demoiselles mais là… Je concevais de pouvoir faire entorse à la règle. Je toussai et reniflai un coup pour me dégager un peu les voies respiratoires et me décollai d’elle en l’observant, riant et pleurant à la fois comme un con.

En fait, t’es jolie, j’ai rien dit. Les larmes, ça peut rester entre nous s’il te plaît ? Le reste, c’est pas grave, je te ferais porter des plateaux de raisins, des bains au lait d’ânesse et tout ce que tu veux, je m’en fous mais franchement… Je t’en dois une. Et pas une petite. Je… Comment on dit déjà dans les films ? Je te serais redevable toute ma vie, Charlie. Enchanté, moi c’est Nathaniel et je vois. C’est cool non ?

Ouaip, j’étais un abruti qui découvrait la vie, et alors ? J’étais heureux. Je pleurais de joie et j’avais l’air con, mais j’étais heureux. Et déjà dans ma tête, tout défilait à une vitesse folle : je pourrais devenir tatoueur, ne plus être un boulet pour qui que ce soit, retourner en cours et être premier de la classe - bitch please - et envoyer du lait d’ânesse à Charlie. Mais surtout, un jour je demanderais Saphir en mariage et je pourrais la voir sourire sans avoir recours à aucun artifice. Et ça, ça valait tout l’or, toutes les guerres et autres conneries du monde actuel.

HRP : JE T'AIME, c'est tout ce que j'ai à déclarer.

© Riva
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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockMar 18 Nov 2014 - 12:22
i can see you glow


- Tu sais quoi ? J’ai la trouille en fait. J’aimais bien vivre dans le noir, c’était chaleureux et j’avais pas à supporter la tête des gens moches. Ca se trouve, t’es moche, je suis devenu laid, je sors avec une… Ah non ça marche pas, Saphir m’a montré son visage dans une illusion. Mais voilà… C’est bizarre. Ca se trouve je vais voir comme un poisson. Ou en noir et blanc ? Ou en sépia, ça ferait trop old school. Et… Bon je ferme ma gueule ok désolé je divague.
- Si ça peut te rassurer, tout le monde est moche. Exceptée Saphyr et Anarchy. Je suis unijambiste, bossue, j’ai les dents de traviole et j’ai une verrue sur le nez. Énorme. Horrible. Vaux mieux que tu vois en noir et blanc. Le beauté de ce monde te sera peut-être moins violente.

Je ne peux pas m’empêcher de laisser éclater mon rire, alors Nathaniel est juste en train de paniquer. Je suis vraiment horrible pour rassurer les gens. Ok, souffle. Ne panique pas non plus Charlie.

- Sérieusement Nath… Prends ton temps.

Puis vint l’émotion en rafale. Chez lui d’abord. Mon coeur se serre. Et malgré ses dires, je commence à flipper. Et si il ne voyait que cette espèce de lumière. Que je l’ai rendu hyper-sensible et qu’à partir de maintenant il est juste l’impression de faire face au soleil H24. Ses sanglots n’ont rien pour me rassurer. Pourtant mes mains se posent sur ses bras et faiblement, ma gorge laisse échapper des “hey, hey… c’est bon, c’est normal…” comme pour nous apaiser mutuellement. C’est vrai que je lui ai dit d’ouvrir les yeux sans prendre de précautions. Sans rien lui décrire pour qu’il ne soit pas surpris ou même perdu. Allez, vas-y ouvre les yeux et fais face, ça doit pas être un problème après tant d’années dans l’obscurité. Eaaasy.

Putain mais quelle nulle.

- Prends ton...

Mais non. Il bat le fer tant qu’il est chaud. Le E ouvre tout à coup ses yeux.

- Putain ça fait mal le soleil en fait. Je… Merci pour tout Charlie.

Et son assaut me surprend. Figée, je me suis contentée de l’accueillir en mode statue pendant quelques secondes. Moi-même sous le choc, hésitant entre l’inquiétude et l’euphorie. Il a mal mais il dit merci ? Qu’est-ce que… Ok. Je sens ses sanglots et les légers soubresauts contre moi. Émue. Ça me prend à fleur de peau lorsqu’il se détache et qu’on s’observe. Que je le vois enchainer une multitude de visages.

- En fait, t’es jolie, j’ai rien dit. Les larmes, ça peut rester entre nous s’il te plaît ? Le reste, c’est pas grave, je te ferais porter des plateaux de raisins, des bains au lait d’ânesse et tout ce que tu veux, je m’en fous mais franchement… Je t’en dois une. Et pas une petite. Je… Comment on dit déjà dans les films ? Je te serais redevable toute ma vie, Charlie. Enchanté, moi c’est Nathaniel et je vois. C’est cool non ?.

Silencieuse quelques secondes, les larmes me montent également au coin de mes yeux. Alors pour dissimuler tout ça, cette fois c’est moi qui le serre dans mes bras dans un nouvel éclat de rire.

- Haha. Oui c’est cool. Et bien sûr que ça restera entre nous. Si tu fais pareil de ton côté. La tension envolée laisse place au soulagement. J’en tremble presque. Je… C’que j’suis contente pour toi. Et...

Je me détache en pouffant doucement, tête baissée pour une seconde. Puis je relève mes yeux chocolat dans les siens.
- Nice to meet you again.
C’est tout aussi débile. Je sais pas quoi dire d’autre. Ma main vient frotter le bout de mon nez furtivement.

- Est-ce que ça va ? Tu n’as pas mal ? Peut-être que tu devrais quand même y aller doucement, éviter les lumières trop vives, juste par précaution. Pour ne pas agresser tes rétines. Il est temps de penser à l’après pour Nathaniel. Tu vas devoir prendre soin de tes yeux maintenant. C’est dit doucement, simplement. Et euh… au cas où… prends ça en prévention. Je lui tends un médicament anti-douleur, sans être certaine de sa réelle utilité. Et interdiction de jouer à des jeux vidéos tout de suite. Lumière naturelle only.

Genre je m’y connais. Genre je suis médecin. Haha. La bonne blague. Mais l’attention est là. Je me décale pour lui laisser le champ libre. Qu’il voit à quoi ressemble son univers.

- Vraiment Nathaniel, fais doucement au départ... Une main glisse dans mes cheveux roux. Il ne manquerait plus que ce ne soit que temporaire et que le noir revienne au bout de deux jours ou une semaine. Donc prudence est mère de sûreté. Tout ce qui compte, c’est que tu ailles bien. Le lait d’ânesse, c’est du bonus.

Un léger rire vient effleurer mes cordes vocales pour dissiper tout de suite les ondes négatives. Ça a marché, restons là-dessus. Thank god.

- Ho et pour Anarchy ! Tu veux que je te guide jusqu’à elle pour lui faire la surprise ? Tu veux que je la fasse venir ? Et je vous laisse seuls évidemment.



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Anonymous
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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clockDim 14 Déc 2014 - 14:44
Ch'ui une taupe miro


Je lui avais dit qu’elle était jolie et pourtant… Je ne voyais pas si bien que ça. J’avais surtout tenu à la rassurer pour qu’elle ne s’inquiète pas. Charlie avait bien réussi à me rendre la vue mais je voyais encore assez flou. Je supposai que c’était un contrecoup de cinq longues années passées dans le noir presque total, à ne distinguer que des formes ombragées. J’étais pas le meilleur élève en sciences mais je me dis intérieurement, pour me rassurer, que c’était le flux de sang qui devait revenir régulièrement irriguer mes nerfs ou je ne sais quoi pour que je vois à nouveau bien.

On riait comme des gosses qui viennent de faire une belle bêtise que les adultes tarderont à découvrir parce qu’elle était immensément bien préparée, et c’était le cas dans un sens. Mais je sentis dans son rire toute l’émotion qu’elle contenait. Charlie était sensible et je l’appréciais bien en partie pour ça.

▬ Est-ce que ça va ? Tu n’as pas mal ? Peut-être que tu devrais quand même y aller doucement, éviter les lumières trop vives, juste par précaution. Pour ne pas agresser tes rétines.
D’accord docteur, je ferais attention docteur ! lui servis-je avec un grand sourire débile. Par contre, en fait… Je vois pas très clair pour l’instant. Enfin j’ai l’impression qu’on m’a collé les yeux sous l’eau, c’est pas vraiment net les détails.
▬ Tu vas devoir prendre soin de tes yeux maintenant. Et euh… au cas où… prends ça en prévention.

Je pris les anti-douleur qu’elle me tendit, pas très sûr que ça serve à grand chose mais peut-être que j’aurais très mal à un moment donné, et il valait mieux guérir que prév… Ah non, c’est dans l’autre sens, my bad.

▬ Et interdiction de jouer à des jeux vidéos tout de suite. Lumière naturelle only.
Quoi ?! m’exclamai-je d’un coup. Mais… Non c’est injuste, comment t’as su ? Enfin de toute façon, pour l’instant j’ai l’impression d’être myope avec 2 à chaque oeil, je pense pas être capable de faire grand chose sur un écran. Mais c’est trop triste, je meurs.

Je me levai, pas très sûr de mes mouvements et observai ma chambre. Les murs étaient nus et toute décoration était presque bannie puisque ça aurait été inutile avec ma cécité, mais je comptais bien changer ça. Je ne voulais pas d’une chambre aseptisée de bonne soeur. Je me tournai vers Charlie en souriant comme un benêt.

Tu m’aiderais à refaire un peu la déco de cette chambre ? C’est vraiment moche là où je vis. T’as peut-être des bonnes adresses sur l’île pour ça.
▬ Vraiment Nathaniel, fais doucement au départ... Tout ce qui compte, c’est que tu ailles bien. Le lait d’ânesse, c’est du bonus.
Je ferais doucement, t’en fais pas.

Je lui fis un petit clin d’oeil assuré et revint m’asseoir sur mon lit en tailleur.

▬ Ho et pour Anarchy ! Tu veux que je te guide jusqu’à elle pour lui faire la surprise ? Tu veux que je la fasse venir ? Et je vous laisse seuls évidemment.

Je me raidis instantanément à l’évocation du prénom de ma soeur. Est-ce que j’avais vraiment envie de la revoir ? Et surtout le courage d’affronter son regard sûrement plein de rancoeur ? Non, ou je risquais de me crever les yeux donc autant éviter un affrontement pour l’instant. Je hochai la tête négativement et me relevai à nouveau d’un bond. Avec le jour qui ne tarderait pas à décliner, cela voudrait dire que la lumière ne serait plus trop vive?

Si tu veux me guider quelque part, alors je te suivrais dans un bon restaurant, c’est moi qui paye. Je peux bien faire ça après le miracle que t’as accompli aujourd’hui.

Je lui désignai la porte et elle me suivit, acceptant à contrecoeur que son patient ne sorte. Mais il fallait bien que je me rééduque, argument de poids que je fis valoir et qui la décida tout de même.


HRP : Je déclare ce rp comme terminé. Mes feels vont pouvoir dormir un petit peu... Merci dejsfygsed <3

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MessageSujet: Re: Curare [Charlie]   Curare [Charlie] 1400359500-clock
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