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 Paradoxe [PV Narusisu-sama]

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Anonymous
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MessageSujet: Paradoxe [PV Narusisu-sama]   Paradoxe [PV Narusisu-sama] 1400359500-clockJeu 5 Fév 2015 - 1:00

I - Egoïsme



Ce matin-là, Sonera s’était réveillée en nage et en larmes. Elle avait mal dormi parce qu’elle voyait des choses qu’elle pensait avoir fait, des choses dont elle pensait se souvenir mais tout était flou. Ce n’étaient que des cauchemars après tout mais ils semblaient presque trop vrais. Ces odeurs, ces sensations, elles lui étaient pourtant bien revenues en mémoire, trop vives pour qu’elles fussent imaginées. Anarchy n’avait pas menti.

Le parfum de Narcisse sur sa robe de bal ce soir-là, les larmes qu’il avait versé…

Pendant toute la journée, Soni n’avait pu se débarrasser de ces impressions, tatouées sur ses rétines, marquées au fer blanc dans son cerveau. “Pourquoi j’ai oublié ça ?” qu’elle avait demandé à sa meilleure amie. Pourquoi, hein ? Par peur peut-être. Les cailloux qui se noyaient dans ses sucs gastriques ne s’étaient pas dissous, la boule dans sa gorge non plus. Elle était de plus en plus paumée, à mesure que tout lui revenait dans la face, comme un mauvais retour de flammes. Qui sème le vent récolte la tempête. Soni avait eu un rictus mauvais en pensant à ça, affalée sur sa table, en cours. Elle avait semé du poison et se prenait une pluie d’acide sur le coin de la gueule, juste et légitime retour des choses.

Tout au long des heures qui s’égrenaient, elle avait prit bien soin d’éviter tous les gens qui auraient pu deviner que quelque chose la tracassait. Anarchy, Joshua… Et surtout Narcisse. Oh en S, il ne se montrait dans les couloirs que pour foutre la merde mais Soni s’était refusée à croiser son regard. Mais c’était évident qu’elle pensait trop, c’était écrit sur sa face et tous ceux qui l’avaient croisée dans l’après-midi s’étaient inquiétés. Ou l’avaient royalement ignorée, tout dépendait de leur degré d’amitié.

Quand la sonnerie annonçant la fin des cours retentit, Soni se décida enfin. Il fallait crever l’abcès avant qu’il ne suppure trop, rapidement. Elle fit un bond à son bungalow pour se changer et enfiler des vêtements simples, pull, débardeur et jeans, et prit son parapluie en voyant la déferlante qui s’était abattue sur l’île. Bienvenue en mer du Nord, tome 1. Elle n’avait juste pas pensé au vent qui soufflait tout aussi fort. La pluie d’acide, hein ? La blonde referma son abri portatif avant de s’envoler avec et fut trempée en quelques secondes. Un rire creux s’échappa de ses lèvres, sans aucun sentiment. Ou plutôt avec trop de sentiments différents pour un rire. Elle voulait rendre visite à Narcisse. Pour la première fois, c’était elle qui se déplaçait jusqu’au “saint des saints” des S, les bungalows qu’ils s’étaient appropriés.

Une fois devant la porte, son hésitation fut longue. À peine quelques secondes pour qui regarderait la scène de loin mais pour la jeune femme, ce fut une éternité. Si ce n’était pas Narcisse qui ouvrait la porte ? Elle n’était pas la bien-aimée des S alors elle se ferait tabasser, seulement il était déjà trop tard pour reculer. Et puis elle avait aperçu Anshu en venant, il ne pouvait être là. C’était déjà un bon point. Et enfin, après un temps infini, Sonera frappa quelques coups discrets à la porte, ses cheveux dégoulinant sur le perron. Même son manteau était trempé au point de goutter partout autour d’elle. La porte du bungalow s’ouvrit enfin et Soni releva le regard vers la silhouette qui se dessina dans l’embrasure, jusqu’à atteindre ses yeux. Ceux qu’elle n’avait pas voulu croiser ce jour-là.

La sensation des draps froissés, la peau contre la peau, le coeur qui battait et les larmes de Narcisse.

Un simple contact suffit à faire céder les barrières qu’elle avait érigé petit à petit, depuis son réveil, à chaque minute. Elle baissa la tête et s’étouffa dans un sanglot, ses larmes se confondant bien vite avec la pluie battante.. La petite femme porta les mains à son visage pour se cacher, se protéger de ce qui viendrait de l’extérieur. Seulement, tout se terrait à l’intérieur, dans sa petite tête. Elle se souvenait du soir de la Jim’s aussi clairement qu’elle se rappelait de son repas du midi. Soni s’entendait encore avouer son amour au jeune homme. Ce soir-là aussi, elle avait pleuré. Jun aussi, quand elle lui avait demandé de changer leur lien. Ce n’était pas de la peur, c’était de l’égoïsme, de l’incapacité à assumer. Eh quoi, Sonera ? Aimer quelqu’un était trop lourd pour ton petit coeur ? Tu ne vaux pas mieux que toutes ces poufiasses qui jouent avec les hommes. Pas mieux qu’Alessandra qui s’était tapée un nombre incalculable de mecs. Elles assumaient au moins, elle.

Accablée par le dégoût d’elle-même, Soni fit volte-face sans même dire un mot à Narcisse et tenta de s’éloigner le plus possible de lui, aussi rapidement que ses petites jambes de presque naine le lui permettaient. Mais même là, elle était faible et égoïste, Sonera. Elle voulait percer l’abcès et pourtant elle s’enfuyait la queue entre les pattes. Elle fuyait pour ne plus avoir peur, pour ne plus sentir son coeur s’accélérer quand elle voyait Jun ou pensait à lui. Sauf que sa cavalcade s’arrêta brusquement lorsqu’une poigne de fer s’abattit sur son bras.

Laisse-moi Jun, laisse-moi putain… Je t’ai fait mal alors me retiens pas ! hurla-t-elle comme une hystérique, le regard perdu sur le sol, où la pluie commençait à se transformer en verglas et en neige mêlés.

Elle était conne quand elle s’y mettait, Soni. Elle était blonde, égoïste et comme une petite souris effrayée. Mais lutter ne servait plus à rien, maintenant que le chat avait attrapé sa proie.

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MessageSujet: Re: Paradoxe [PV Narusisu-sama]   Paradoxe [PV Narusisu-sama] 1400359500-clockMer 11 Fév 2015 - 19:53
Go ahead and break my heart
you had me from the start
Il allait mal. Tellement mal. Ça brûlait dans sa poitrine, un peu à gauche. Là où le cœur se situait. Rien n'arrivait à le calmer, rien n'arrivait à apaiser cette douleur lancinante. Perpétuelle. Pas même les baisers, pas même les caresses, ces corps collé au sien lui semblaient si fadent tout d'un coup. Et pour la première fois, Narcisse ne trouvait pas de refuge dans la chaire. Le contact des autres le dégoûtait, envie de gerber ce qui lui restait dans l'estomac.
En fait tout avait commencé avec ce putain de bal. Bal de merde. Il aurait du lui demandé, il aurait du l'obligé à venir avec lui. Putain, ils auraient été parfaits. Mais à la place il avait entraîné Guenièvre avec lui. Sans doute effrayé par l'engagement, par ce que tout cela signifierait pour lui.
Et puis elle était venue le voir, si petite, si frêle, avec son visage de porcelaine et ses lèvres ourlées de rouge. Il avait envie de les croquer. La voir devant lui, lui rappelait cette nuit où tout avait déconné. Il se souvenait de sa bouche partout, il se souvenait de ses bras,  ses ongles s'enfonçant dans la chaire. Qui était qui ? Il n'y avait plus de limite. Et pour une fois, Narcisse s'était enfin senti complet.
Sauf qu'elle n'était pas là pour réitérer l'expérience.

« c'est terminé. J'en peux plus, j'en ai assez, fais moi tout oublier. »


Cruelles, cruelles paroles.
Ha Sonera. Si petite mais si puissante. T'avais son cœur entre tes mains. Tu l'avais toujours eu. Depuis le début. Il n'avait juste pas compris. C'était en le poussant au bord du gouffre que la lumière s'était allumée.
Allongé sur ses draps de soie, Narcisse se repasse la scène en boucle. Ce qui avait suivit après était flou. Il y avait eu Anarchy. De la colère. De la haine. de l'amour ? Il était perdu. Tellement perdu. Et depuis cette soirée il n'avait pas bougé. Restant dans son lit à gamberger, plus de sport, plus de visite aux pouilleux, plus rien. Porte fermée, il refusait même l'accès à Anshu. Narcisse n'avait plus envie de voir personne. Il se savait ridicule. Il se savait stupide. Et il avait honte de son état. Et il était en colère. Terriblement en colère. Contre cette putain de blonde qui l'avait retournée dans tous les sens.

« T'es pitoyable Jun. Tellement pitoyable. Je t'ai pas élevé pour pleurer comme une gonzesse à la moindre déception amoureuse non ? Lève toi. Lève toi où tu sais ce qui t'attend »


Claquement sec dans l'air, Narcisse frissonne, Narcisse à soudain envie de vomir. Parce que c'est trop présent, c'est trop près, il sent la tension palpable dans l'air. Même a des milliers de kilomètres, son père arrive à le terroriser.
Soudain on frappe à la porte, et cela achève de le sortir de ses pensées. Qui ? A cette heure là ? Personne pour ouvrir. Soupir, Narcisse se lève de son lit. Flemme de passer un haut, il se contente d'enfiler un pantalon, serrant la ceinture autour de sa taille. Douceur du cuir. Sa peau s'en souvenait encore. Trainant les pieds, il tente de donner un minimum de volume à ses cheveux avant d'ouvrir la porte de leur bungalow.

« oh. »

Oh. Oui. En effet.
Parce qu'elle était là, en face de lui, trempée. Complètement. Putain ce qu'il avait envie de la plaquer contre le mur, là, maintenant et ne plus jamais la laisser partir.
Mais il n'avait pas le droit. Parce qu'ils n'étaient plus à ce niveau dans leur relation. Non. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle était là ? Pourquoi est-ce qu'elle avait cet air si douloureux sur le visage ? Hein ?
Il ouvre la bouche pour parler, mais Sonera tourne déjà les talons pour s'échapper. putain de merde qu'est-ce qu'il se passe ?
Sans vraiment réfléchir il s'élance à sa suite, pieds nu sur le sol, il court jusqu'à la rattraper, tend la main pour la capturer.

« Laisse-moi Jun, laisse-moi putain… Je t’ai fait mal alors me retiens pas ! »

Pardon ? Comment elle savait ? Pourquoi ? Putain, bien sur qu'elle lui avait fait mal. Mais lui aussi non ? Non ? C'était donnant donnant. Putain. Que faire ? Pourquoi ? Il ne savait plus vraiment. Juste que cette gamine qui se tenait en face de lui, trempée jusqu'aux os, lui retournait tout l'intérieur de son corps.

« Non. »


Non. Parce qu'on ne lui donnait pas d'ordre. Non. Non parce qu'il en avait marre. Non. Non parce que putain c'était pas elle qui décidait. C'était lui. Un point c'est tout. Et rageusement il l'attire contre lui, main derrière la nuque il l'embrasse. C'est violent, c'est blessant, c'est brûlant. Apnée complète il la force à ouvrir ses lèvres pour s'y glisser. Merde. Il ne peux retenir un grognement frustré avant de s'écarter.

« Tu me fais quoi là Sonera ? Putain qu'est-ce que tu me fais ? »


©Gau
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MessageSujet: Re: Paradoxe [PV Narusisu-sama]   Paradoxe [PV Narusisu-sama] 1400359500-clockSam 14 Fév 2015 - 21:53

II - Hystérie



C’était devenu une habitude de fuir. Un automatisme imprimé dans ses muscles. Soni se cachait pour mieux encaisser mais c’était tout le contraire. Elle accumulait en cachette et quand ça devait sortir, c’était une explosion. Comme à l’instant. Boum. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, elle avait hurlé sur Narcisse alors qu’il n’était en rien responsable de la situation dans laquelle ils étaient maintenant. Non, c’était elle la fautive, elle qui avait pris peur et avait voulu se terrer pour ne pas affronter le regard des autres. Se déclarer à celui qu’elle aimait pour ensuite le pousser dans l’abîme en lui demandant de changer leur lien. Maintenant qu’elle s’en souvenait, Sonera s’en voulait tellement… Sauf qu’on ne pouvait pas revenir en arrière. Enfin si, certains en avaient le pouvoir mais pas elle. Alors elle se contenta de beugler comme une hystérique quand Jun s’empara de son poignet pour l’arrêter. Pourquoi la retenir quand elle lui avait fait du mal ? Elle les revoyait bien, les larmes sur son visage.

▬ Non.

À quoi bon t’entêter, Narcisse ? L’italienne tenta bien de se défaire de l’étau qui l’empêchait de partir mais il serrait trop, alors impossible de fuir. Ce serait pour une autre fois alors, tant pis. Sauf qu’elle ne s’était pas attendue à ce qu’il la fasse virevolter pour l’emprisonner entre ses bras, ni que Jun l’embrassât aussi violemment. Ca avait presque un goût de sang et d’amertume sur la langue de Sonera, mais pourtant, elle avait tout ce qu’elle désirait à cet instant. Seulement Jun. Elle se foutait de la douleur dans sa lèvre inférieure, la pluie battante l’indifférait totalement, tout autant que l’aspect trop “drama” de la scène. Oh elle en rirait encore longtemps, une fois le choc passé mais rien ne lui importait autour d’elle à part lui.

Elle lui résista bien, quelques secondes peut-être, mais finit par céder. Vas-y Narcisse, venge-toi de la manière la plus douce et pourtant la plus sadique qui soit, t’en as le droit. Et ses petits bras pâles finirent par s’agripper au dos nu et gelé du singapourien. Elle ne le laisserait plus partir. Elle deviendrait violente et soulèverait même des tsunamis pour lui mais lui alors ? Est-ce que Jun voudrait de tout ça ? Après ce qu’elle lui avait fait subir ?

Il s’écarta enfin, pour les laisser respirer tous les deux mais Soni refusa de se décoller de lui, le front désormais collé à son torse, le regard vissé au sol. Elle avait les yeux écarquillés par la surprise et le souffle court, dans lequel se noyaient ses larmes et la pluie. Elle toussait mais tant pis, Jun était dans ses bras. Pendant près de trois mois, elle avait laissé cette part d’elle crever dans un coin de son esprit et maintenant que tout était revenu, la frustration était forte, de même que le dégoût de sa personne et le remord.

▬ Tu me fais quoi là Sonera ? Putain qu'est-ce que tu me fais ?

Pas de princesse, juste Sonera. Soni s’étouffa à moitié dans ses pleurs et dans un pauvre rire nerveux. Il avait du être secoué, hein ? Etonné qu’elle se rappelle aussi vite de ce qu’ils avaient vécu tous les deux.

J’te fais mal, commença-t-elle dans son hystérie, mi-pleurs, mi-rire. Je t’aime, je me souviens de tout et surtout de ce que je t’ai demandé… J’me ferais jamais pardonnée mais… Haha… J’ai été conne Jun, tellement conne. Parce que j’avais peur. D’Anshu, de tous les S… Et même de toi. Comment ça serait, après, hein ? Après que je t’ai dit que je t’aimais, si toi aussi c’était le cas. On aurait fait comment ? Ses bras se recroquevillèrent entre sa poitrine qui se soulevait en saccades et le torse nu du décoloré, auquel elle se colla encore un peu plus. J’te demande de m’excuser, parce que je te fais mal et que je suis trop faible et lâche et…

Sa voix dérailla et elle fut prise d’une quinte de toux. Soni n’avait presque pas respiré en parlant, déballant tout ce qu’elle avait à dire d’une traite, de peur que Narcisse ne se barre sans finir d’entendre ce qu’elle avait à dire. Oh la blondinette en avait encore beaucoup sur le coeur, mais à ce moment-là, elle sentait que ce n’était plus à elle de parler. Elle avait avoué l’essentiel, c’était à Jun de trancher, de juger s’il pouvait la pardonner ou non. Et dans l’esprit de Sonera, il n’y avait que supplications et agitation. Me laisse pas seule, me tourne pas le dos, j’suis désolée, j’veux plus être faible, pardonne-moi, reste là, serre-moi dans tes bras… Pourtant au fond, elle savait qu’il aurait raison de se détourner et retourner jouer avec toutes ces pouffiasses qu’elle haïssait. Oh que oui, elle les détestait, elle avait crevé de jalousie avant la modification dans son esprit.

Alors pour montrer sa bonne volonté, ou du moins le peu qui lui restait, Soni commença à faire rouler les perles de pluie et de sel les trempaient et toutes celles qui tombaient pour former un petit dôme. Petit à petit, une tonnelle d’eau se forma autour d’eux, ne laissant plus rien passer et les laissant au sec pour quelques instants. C’était à la fois une fantaisie de son esprit, une prison de laquelle pouvait s’échapper Narcisse s’il le voulait et aussi un bon parapluie pour leur éviter d’attraper un bon gros rhume carabiné. Et elle n’y avait pensé que maintenant. Elle s’essuya les yeux et renifla un bon coup avant de le regarder enfin, ne sachant si elle devait sourire ou faire la gueule d’avance. Et enfin Sonera put lui dire dans les yeux.

Je t’aime Jun, excuse-moi pour tout.

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