Si Féléa Sylssayomayé excellait bien dans une chose… c’était dans celle d’éviter avec brio ce qui l’ennuyait. Manque de chance pour l’équipe pédagogique, les réunions étaient l’incarnation même des choses barbantes que l’homme ne supportait pas. A chaque trimestre, c’était le même bordel… les collèges du prof d’art essayaient de mettre des pièges en place pour l’attirer. Cela ne fonctionnait jamais. Pourquoi ? Parce que le bougre était rusé et n’avait pas peur de transpirer pour parvenir à éviter le conseil de classe.
Ce qui expliquait surement qu’il était actuellement en train d’avancer lentement à quatre pattes. Il était dehors. Il faisait nuit. Il pleuvait comme pas possible. Il y avait des éclairs. MAIS il souriait comme un bienheureux. Certes sa chemise était trempée, certes son jean était foutu au niveau des genoux, certes il risquait de se prendre la foudre… Cependant, tout était acceptable pour éviter les quatre longues heures à parler des élèves.
Féléa avait conscience que les adultes de l’établissement devaient le chercher pour le ramener par la peau des fesses dans la salle maudite… Il devait donc trouver une cachette digne de ce nom. C’est ainsi que son dévolu c’était porté vers les bungalows des élèves.
Au hasard il choisit une fenêtre et resta discret pour tenter de l’ouvrir. Forçant sur cette dernière, il en vint à la conclusion qu’elle était bien fermée. Le truc c’est que le bougre avait grandi en Guyane et que le système D le connaissait très bien. C’est ainsi que quelques secondes plus tard, l’ouverture capitula et qu’il ouvrit la fenêtre… et se laissa mollement tomber à l’intérieure. Un torrent d’eau, de feuilles et de vent s’engouffra également dans la pièce.
« C’est vraiment le déluge à l’extérieur. » lâcha t’il plus pour lui-même qu’autre chose.