8 résultats trouvés pour 00000

J’fronce légèrement les sourcils quand elle parle de viol mais j’en tiens pas compte et ça, avec une étrange facilité. Généralement il me suffit d’un petit rien pour me faire péter les plombs et m’énerver en gueulant activement mon mécontentement ou ma désapprobation et cela sans que je puisse me contrôler. Or, en sa présence, mes idées semblaient plus clair et j’arrivais à stopper ma colère qui aurait été, dans tout les cas, inutile et seulement cause de soucis à ce moment précis.

« — Oh mais pas besoin de ça pour m'en rappeler chéri... J'ai qu'à penser à toutes les fois où on a couché ensemble. »

Cette fois-ci, je souris tout en la regardant s’avancer vers moi avec ce sourire si caractéristique aux lèvres avant de combler l’espace entre nous pour venir m’embrasser tendrement. Je réponds au baiser avec plus d’envie tout en posant immédiatement mes mains sur ses hanches, les yeux résolument fermés. Le laps de temps suffisant pour mêler mes pensées et réfléchir à la situation. Elle finit par se détacher pour, semble-t-il, chercher ses vêtements. J’la reluquais quelques secondes avant de prendre la photo de cette dernière pour aller la foutre sur mon mur avec une punaise et comme un glandus j’me piquais le pouce sans vraiment savoir comment alors j’lâchais un “putain d’merde” assez fleuris avant de reposer mon attention sur la nana habillée qui l’était pas juste avant.

« — De la grosse bouffe dans une poêle ça me va. Si j'te le prépare avec amour en plus t'es un sacré veinard. »

Un sourire.
Je la regardais étrangement avant de décoller mes lèvres :

« — J’m’en soucis pas, j’sais qu’t’es folle de moi. Par contre j’vais t’aider, ‘fin j’vais faire genre de t’aider okay ? C’est plus fun à deux même si j’sais même pas faire de steak frites. »

Alors j’lui prenais la main pour l’entrainer dans la cuisine tout en l’écoutant parler où en lui répondant. Dégotant une poêle, du beurre et d’autres aliments, on commençaient doucement à planifier de tout foutre dedans, de tout mélanger et d’voir ce que ça ferait. Je l’observais du coin de l’oeil tout en la détaillant consciencieusement. Joy était jolie. Plus que ça, elle était belle. Pas du genre extravagante mais avec un charme bien à elle et fallait avouer que c’que j’voyais me plaisait. Je l’aimais beaucoup, Joy, p’têtre plus que je n’l’avouerais jamais. Elle avait ce truc que les autres ont pas et qu’on peut pas lui retirer. Je regardais a nouveau l’assiettes remplies de jambon qui m’faisait face, les yeux baissées sur cette dernière et puis j’finis par dire quelque chose qu’allais p’têtre pas lui plaire, qu’j’allais p’têtre regretter :

« — Eh. Princesse. »

J’l’interpelais comme j’avais l’habitude avec ce surnom que j'affectionnais avant de me redresser pour venir l’enlacer par derrière avant de poser ma tête contre la sienne tout en m’agglutinant à elle comme je savais si bien le faire et, rassuré par ce contact physique, je fermais les yeux avant de murmurer doucement :

« — Faisons une promesse, tu veux ? »

J’ouvrais imperceptiblement les paupières, la serrant un peu plus fort contre moi pour profiter au maximum de sa chaleur. Je me sentais bien et serein, j’aurais souhaité rester dans cette position le restant de mes jours.

« — Promet-moi qu’on tombera jamais amoureux. »

Et j’avais cette impression d’me parler à moi-même.

{#}00000{/#} GRAS •• YOU'RE BEAUTIFUL GIRL

©Gau le plus bo

La photo c’est quelque chose que j’affectionne tout particulièrement au même titre que le sport. Immortaliser un moment qui ne changera jamais au fil du temps, ça a ce charme un peu poétique qui ne me convient pas vraiment au final. Je suis d’ailleurs en art visuel mais étrangement, le cadrage, les nuances, les angles et la lumière, ça j’m’en carre assez violemment. Moi, mon truc, c’est capturer un instant particulier du quotidien sans prendre en compte la manière et la technique de la photographie. En soit, je trouve ça superficiel et bien plus intéressant de posséder un cliché qui a son propre charme à sa façon, dans la magie de l’instant. On vous diras p’têtre que ça fait gay ou vachement pas viril un mec qui prends des photos d’cette façon mais les avis, c’est la dernière chose à laquelle j’me soucis l’matin en me réveillant. Cependant, j’prends pas n’importe quoi ni n’importe qui en photo. Généralement, y a un sens à chaque prise que je fais et la signification de celle-ci était toute particulière. J’en avais pleins de Joy - et pas que - accrochés sur le côté du mur qui m’appartient dans cette putain de piaule. Certains où elle sourit, elle rigole, avec moi, sans moi, quand on fait les cons, quand elle a une dizaine de marshmallow dans la bouche pour un paris débile, quand elle prépare un truc dégueulasse et non identifiable dans une poêle, quand elle regarde le ciel comme une gamine avec ses yeux trop grands et sa main toute tendue, quand elle porte un semblant de barbe avec à ses côté une sorte de travestie creepy qui se trouve être moi-même maquillé par ses soins, d’autre où on est tellement dégueulasses qu’on en auraient presque hontes si on avaient une once d’estime, certains où j’l’ai sous le bras et d’autre pas. Un peu de tout et de rien à la fois, surement une dizaines de photos qui témoignaient d’cette amitié un peu trop parfaite et la dernière qui venait de sortir ponctuait le tout en l’sublimant un peu, qu’importe le moment qui précédait l’instant.

Elle me l’arrache des mains en râlant comme une enfant avant de rire doucement au résultat. J’me rapprochais pour le voir aussi avant de sourire à mon tour en voyant sa p’tite tête aux airs d’princesse.

« — Tu pourras l'afficher sur ton mur et penser à moi de temps en temps. »
« — Arrête, dis comme ça on dirait que je suis un vieux gars dégueulasse qui colle des photos d’sa victime sur tout ses murs. » riais-je.

Elle fit un sourire amusée, soudainement concentrée sur ce qu’elle s’apprêtait à faire. Intrigué, je la dévisageait avant qu’elle n’attrape le polaroïd qui s’était retrouvé délaissé sur le lit pour se reculer un peu pour me prendre en photo sans me laisser le temps d’esquisser le moindre geste. Un autre aurait râlé, moi ça m’faisait rire même si j’me retrouvais avec une tête de con à la fin. Secouant le papier pour y faire apparaître le cliché, elle me répondit qu’elle était prête à me faire de la bouffe si j’en avais envie ou bien même à sortir tout les deux pour acheter un truc. J’sortais du lit pour la rejoindre, redressé sur mes deux jambes je vins lui arracher la photo pour regarder le résultat bien avant elle, tout en parlant :

« — Pourquoi pas, si tu m’propose un truc mangeable. Y a des trucs dans le frigo si tu veux, on pourraient se faire une grosse bouffe dans une poêle t’sais, dans le genre omelette blindés d’aliments gras et huil-...oh bordel c’est quoi cette tête. »

Plus débraillé, c’était pas possible, j’avais des yeux dont se mêlaient étonnement, surprise et amusement. Mes cheveux étaient dans un état catastrophique et la lumière du jour rendait ma peau encore plus blanche qu’à l’accoutumé - super. J’rigolais un peu avant de le lui foutre dans la bouche - oui dans la bouche - pour poursuivre :

« — C’est cadeau j’te la donne, te faut bien un mémo pour te rappeler à quel point j’suis parfait, princesse. »

c'est quoi cette alchimie un peu trop parfaite
celle où on se dit que c'est pour la vie
j'aimerais continuer d'chanter avec toi à tue-tête
sans savoir si on est vraiment toi et moi des amis

{#}00000{/#} GRAS •• YOU'RE BEAUTIFUL GIRL

©Gau le plus bo

«  On dit souvent qu’il y a des jours sans et des jours avec. Des jours où ça va et d'autres pas. Avec moi, ça n'existait pas, ça n's'arrêtais pas.

Je tendais la main avec nonchalance avant d’offrir ma paume dans l’intention qu’elles tombent consciencieusement - les clefs - au creux de cette dernière dans un cliquetis caractéristique. Pour autant, je ne bougeais pas de ma position initiale et j’observais mon vis-à-vis avec longueur. Dâstân, c’était ce mec qui était là sans l’être réellement, tu sais, celui qui se trouve toujours dans l’coin de ton œil sans qu’tu puisses mettre le doigt sur son prénom tout en sachant qu’tu l’connais déjà. C’est ce mec qui se fout de tout et surtout de ta gueule, qui s’plonge dans son monde et qui veut pas en sortir, offrant son majeur à ceux qui aurait l’audace d’en avoir ne serait-ce que l’envie d’l’en faire sortir. Dâstân c’est littéralement mon antithèse ; mon contraire. Tout les deux on a rien en commun et pourtant j’lui court après depuis le début d’l’année dernière sans vraiment savoir pour quoi ni comment.

P’têtre parce qu’il est si différent, qu’il représente celui que j’serais jamais.
P’têtre bien que dans l’fond j’le jalousais.

J’souriais bêtement. J’me sentais con.

« – Merci.»

On pourrais se demander si j’suis tombé dans les bras de ce gamin insolent mais j’en suis pas si sûr. Tomber amoureux, ça me semblait si con, si superficiel, si inutile. C’était tout simplement pas moi. Suffisait d’avoir un putain de don comme le mien pour arriver au résultat qu’l’amour c’est éphémère et que tout n’est qu’illusion. Au final, l’amour est un autre nom pour adoration, admiration, adulation. On dit souvent qu’on a toujours besoin de quelqu’un dans la vie, j’me disais souvent qu’perso j’avais besoin de personne. J’avais tort. J’le sais. Je m’en foutais. Fierté. Cette pute de fierté. Assez payée pour m’faire chier avec son amie, la trainée qui répond au doux nom de Conscience.

Ne t’en vas pas. Reste avec lui. Dis quelque chose, n’importe quoi. qu’elle me disait.

« – Si t’avais envie d’me voir autant me le dire au lieu de me foutre des vents quand je te demande quelque chose.» dis-je tout en esquissant un sourire.

T’es con. qu’elle me disait aussi.

Je rapprochais imperceptiblement mon visage du sien.

Ma relation avec lui n’était plus comme avant où on se prennaient le chignon à chaque fois que l’un de nous ouvraient la bouche, c’était plus calme, plus sain et j’appréciais cette avancée même si j’avais beaucoup de mal à trouver les mots justes pour lui parler convenablement avant d’me souvenir que j’savais pas parler convenablement - sauf quand je faisais semblant.

Alors ouais, j’gueulais à qui veut l’entendre que je ressentais rien pour lui.
Pourtant y avait un truc que j’avais envie de tester depuis l’début, depuis l’jour où on s’est vu.

« – Fait froid. Dehors.»

J’me rapprochais encore un peu avec ce sourire sournois aux coins des lèvres. Confiant, assuré, l'esprit calculateur de mon double parfait aux fonds d'mes prunelles.

Qu'est-ce que j'étais entrain de foutre ?

{#}00000{/#} GRAS •• J'T'AI DANS LA PEAU J'T'AI DANS LA TETE

©Gau le plus bo

Je l’observais, légérement surpris de sa réponse tout en l’écoutant parler silencieusement. Orion était donc l’ex-petit ami de Joy ? Il fallait avouer qu’ils allaient très bien ensemble et pourtant, je n’aurais pas cru à une telle relation entre les deux. Assurément, Joy avait de bon goût et, vu comment elle me parlait de lui, ils ont du rester en très bon termes. Ce qui était tant mieux.

« – Mais maintenant que tu le sais, la prochainement tu m'en ramènes, okey? Promets-le. Ou sinon tu devras m'apporter pour que j'puisse me gaver comme une truie. »

« – J’suis pas ton larbin princesse et puis, c’est mieux que tu ramènes tes fesses, ça s’ra toujours plus chouette si t’es là. »

Elle m’expliqua ensuite son point de vu en essayant de me remotiver, de me montrer les bons côtés et d’acquiécer sur certaines choses. Tout les deux, on se ressemble un peu. Beaucoup. Généralement, on est toujours sur la même longueur d’onde et j’ai toujours l’impression qu’elle peut me comprendre et que je peux en faire de même, du moins, je l’espère. J’appréciais son rire sans pouvoir m’empêcher de sourire à son entente, elle braque ses yeux sur les miens et, tout en continuant de la caresser doucement, j’avais l’impression de lire en elle ; elle semblait me poser une question silencieuse.

Qu’allait-il se passer ? semblait-elle me demander.

« – Je serais presqu’insultée. Mais je suis jolie, peu importe l’angle. Peut-être pas la plus belle, mais jolie quand même alors chut monsieur le grognon.» fit-elle avant de se redresser pour poser son index sur mes lèvres, le regard taquin, le sourire jusqu’aux oreilles.

J’aimais p’têtre un peu trop ses surnoms.

« – L’espoir fait vivre paraît-il.»
Et j’aggripais sa main délicatement avant de la décaller très légérement pour l’embrasser.

Cela ne dura qu’un instant, c’était doux et léger, agréable. Je me redressais avant de la regarder avec un sourire peut-être un peu trop fière, p’têtre un peu trop assuré. On s’aimaient p’têtre pas mais on s’aimaient quand même. L’équilibre parfait. Si y avait bien une personne sur qui j’utiliserais jamais mon putain de pouvoir, c’était Joy. P’têtre parce que ça la blesserais, mais ça bafouerais notre amitié. J’posais mon propre index sur sa bouche, comme elle l’avait fait auparavant.

« – T’inquiète, même si t’es moche, t’as de belles fesses. » taquinais-je ; bien sûr qu’elle était jolie Joy, loin de toute les pimbêches recouvertes de graisses de baleines sur la gueule.

J’passe ma main un p’tit peu dans ses cheveux, j’remonte mes caresses sur ses hanches pour aller p’têtre un peu trop haut sous son t-shirt et j’la surplombe un p’tit peu plus qu’il ne faudrait. Ce qui allait se passer ? Tu l’sais très bien toi-même chérie ; on va s’éclater en pensant qu’à nous deux, en s’foutant du monde qui nous entoure, en pointant notre majeur sur les cieux.

Alors j’reposais mes lèvres sur les siennes.




Un soupire qui semblait mourir dans ma gorge alors qu'allongé sur mon lit, je fixais le plafond d'un air serein et reposé. Je m’étais à moitié rhabillé tout comme la brune et j’étais maintenant étalé de tout mon long en ne pensant à rien si ce n’est que je me sentais bien. Ce que nous venions de faire n’était rien d’autre qu’un moyen de montrer qu’on s’apprécie et bien que on pourrait nous qualifier de sex-friends, pour moi, ce n’était pas le cas, j’voyais plus ça comme deux potes qui s’font assez confiances et qui peuvent partager ce genre de moment ensemble. Ouais bon, sex-friend c’est la même chose mais j’la qualifierais jamais dans ce sens, ça a un p’tit côté dégradant ; Joy est mon amie.

J’me redresse pour me relever et j’commence à mettre de la musique pour m’changer les idées - ouais j’suis le genre de gars qui achète encore des CD - j’ai la gorge sèche et l’envie de boire me viens à l’esprit mais pas moyens, j’regarde mon bureau en désordre et j’attrape un vieux polaroïd pour revenir me jeter sur le lit au côté de Joy tout en braquant l’appareils sur son visage pour prendre un cliché avant que la photo ne sorte pour l’attraper et l’agiter pour faire, je l’espère, apparaître son visage qui me regarde de ses yeux si pétillants, si différents, un peu joyeux.

« – J’ai la dalle.»

si le soir quand ça va pas, quand t'es triste,
qu'il y a  quoi que ce soit, je serais là,
je te promets que je serais là.

{#}00000{/#} GRAS •• YOU'RE BEAUTIFUL GIRL

©Gau le plus bo

Elle me disait : on n'a pas grand chose, après tout on s'en fout.
Elle me disait : on n'a pas grand chose, mais au moins c'est à nous.

Je l’écoute sans l’interrompre et sans la regarder particulièrement, les yeux dans le vague et une oreille discrète, je souris doucement à chacun de ses mots. En vérité, je n’y pensais foutrement rien mais j’étais heureux de lui avoir manqué un minimum et cela me suffisait pour me contenter.

« –   Et toi,t’as fais quoi ? » finit-elle par conclure avant de nicher confortablement sa tête dans mon cou. Je laissais un temps avant de répondre, appréciant juste l’instant présent. Ces moments de calmes et de sérénités tranchaient tellement avec ma vie tellement rocambolesque, furtive et instable que je ne pouvais que chérir ceux qui se présentaient à moi. Mollement, je vins poser ma joue sur le haut de son crâne, venant entrelacer une de ses mains avec la sienne, je continuais de regarder la pièce dans son ensemble d’un air totalement désintéressé.

« – Mmmh... J’sais plus l’ordre des choses mais j’suis allé à une dégustation de cupcakes dans le bungalow de Orion à 23h, j’sais pas pourquoi ce mec fait des cupcakes aussi tard mais bon tu m’diras il étaient bons. Sinon, j’me suis embrouillé avec un gamin, j’ai téj une meuf qui s’est confessée, j’me suis moi-même fait téj et pire encore, j’ai mis les iep’ dans la bibliothèque... Et m’demande pas c’que j’suis aller y foutre. Sinon à part ça rien de bien neuf... »

J’baillais un coup comme pour ponctuer le tout sur une note bien lasse et pour lui signifier que tout ça n’avais pas grande importance. J’préférais l’écouter elle.

« – Ah j’te jure dès fois j’me demande ce qui cloche chez-moi, laissais-je échapper, puis y a entrainement demain, j’ai envie d’sécher, j’ai genre trop la flemme et puis le truc de la White Day ça m’casse un peu les couilles. ‘Fin genre c’est pas le truc qui m’fait chier, ils font c’qui veulent, mais bon c’est encore un truc qui va finir en bain d’sang et j’ai la fleeeeeeeemme d’entendre la moitié des gens n’faire qu’en parler. »

J’reniflais un coup.
Et ouais. Trop dure la vie quoi.

La main qui ne tenait pas la sienne vint caresser ses hanches doucement en dessous le tissus de ses vêtements comme pour y retrouver une chaleur que je connaissais bien. Je redressais la tête pour la regarder, encore une fois elle m’écoutais me plaindre m’enfin, elle avait l’habitude. Sauf que j’voulais pas qu’elle se fasse chier, j’voulais qu’on fasse des trucs de merde tout les deux à se barbouiller des bites sur le front, à s’faire des paris à la con, à bouffer comme des porcs pour rire comme de la merde, à l’embrasser, la caresser et p’têtre bien plus encore par habitude, par plaisir, par envie.

Joy c’était ça.
Joy elle est un peu de tout et de rien à la fois, sûrement p’têtre la femme parfaite à mes yeux ; libre, drôle, chiante et putain d’attachante. Elle est toujours là quand j’ai besoin de sa présence, pour tout et n’importe quoi, elle sera toujours partante et c’est p’têtre ça que j’aime chez-elle, y en a pas deux comme elle et ça m’aide à oublier les putains d’tensions qu’y a à Prismver en ce moment.

« – Tu sais qu't'es presque jolie, dans cet angle ?. »

{#}00000{/#} GRAS •• YOU'RE BEAUTIFUL GIRL

©Gau le plus bo

«  On a beau être en printemps, aujourd'hui était une journée particulièrement fraîche pour la saison, le vent soufflait sans ménagement, venant se glisser vicieusement dans mes vêtements, faisant ainsi virevolter ma chevelure et iriser les poils de ma peau sous le tissu. Bon. Tout ça était bien poétique, mais ça devait bien faire dix plombs que je me les caillais, là, comme un con, adossé au bâtiment. Connard avait l'habitude d'être en retard mais là, j'me doutais bien que le blond avait tout simplement ignoré mon message et p'têtre même qu'il avait pas pris le temps de le lire, le connaissant, c'était fort probable. Ainsi, un soupire las vint s'échapper de mes lèvres. Il aurait pu au moins prendre le temps de me répondre quelque mot. C'était chiant.

M'disant qu'j'allais pas coucher dehors, j'me mis en route pour la bibliothèque en pensant qu'il devait bien s'y trouver. Cet endroit, c'était un peu son refuge, il y est restait le plus clair de son temps même si personnellement, je voyais pas l’intérêt de perdre son temps à suivre des lignes ; d'après-moi, la vie était dehors et fallait mieux s'éclater plutôt que de se perdre dans un monde qui n'existait même pas mais j'aurais beau lui expliquer cela, il ne comprendrait pas. Enfin. Il était en C. J'me retenais de tout commentaire, les C sont bien trop loin de la mentalité des D. C'est p'têtre ça le problème entre nous ?

Il me fallut moins d'une quinzaine de minutes pour arriver à ma destination, je glissais entre les étagères, le cherchant du regard alors que je marchais de la façon la plus décontractée possible. J’apercevais quelques personnes de ma classe qui semblait me faire les gros yeux en me voyant dans un lieu pareils mais j'me demandait aussi ce que EUX foutait ici. Non, vraiment. La bibliothèque n'étais pas pour les jaunes, on avaient autant notre place ici que les rouges. Un point commun en somme.

Finalement je le vis, le nez dans l'bouquin et le casque sur les oreilles, il semblait totalement absorbé parce qu'il lisait. Lentement, je m'avançais derrière lui avant de zieuter vite fait quelques lignes pour m'en désintéresser très vite, amenant ainsi mes mains à ses épaules pour les laisser glisser en avant, amenant ma tête tout prêt de la sienne tout en ayant le corps buté contre la chaise.

« – S a l u t. » fis-je en détachant chaque syllabe en ayant l'impression d'être un parfait abruti.

Après tout j'venais sûrement d'le faire flipper et avec sa musique, il pouvait pas m'entendre.

Bordel je savais pas s'que j'foutais là. Dans la putain de bibliothèque où j'ai pas mis les pieds depuis au moins deux ans. Pourquoi ce mec qui me tèj' tout le temps, arrive à m'avoir au basques depuis un an pour m'faire traîner dans des endroits qu'j'aurais pas cru. J'sais pas, j'ai p'têtre cette curiosité maladive envers lui mais en vrai ça m'fait un peu flipper ; aller mec, ressaisis-toi, t'es juste venu chercher les clefs.


Je vais pas te mentir sur le marché je suis pas forcément ce qu'il y a de meilleur,
parce que je suis bancal, je suis menteur , je suis pas fiable , je suis jamais à l'heure...

{#}00000{/#} GRAS ••J'T'AI DANS LA PEAU J'T'AI DANS LA TETE

©Gau le plus bo

Elle était là au pas d'ma porte, aussi droite qu'à son habitude, les yeux rivés sur moi et le sourire déjà aux bords des lèvres, alors que je détaillais sa tenue d'un regard appréciateur tout en me disant qu'j'avais l'air bien dépareillé en ayant toujours mon uniforme – bon sans les shoes et avec une chemise mise à l'arrache mais tout de même j'aurais pu faire un effort – avant de revenir sur son visage pour lui répondre de ce même sourire qui nous reliaient et nous caractérisaient si bien tout les deux.

« –   J'me suis magnée les fesses jusqu'ici, maintenant je veux mon câlin. Et je l'attends bien confortablement ici, tu peux te lever et faire quelques pas pour moi non?

– T'es relou sérieux. »

Pourtant j'me levais tout en prenant mon temps pour faire genre ça me fait chier puis sans plus attendre je la serrais dans mes bras en la faisant un peu basculer en arrière avant de me montrer plus doux, venant aggriper sa taille des deux mains et posant ma tête sur son épaule, lui rendant impossible le fait de me voir.

« – T'as été longue. J'croyais t'avoir dit de venir vite. »

J'aime me plaindre et quand j'me plains c'est que je me sens bien. Je ferme les yeux avant de me coller un peu plus à elle tout en appréciant sa chaleur, son odeur, sa présence et le pouls de son cœur qui battait au même rythme que le mien. C'était agréable quand Joy était là. C'était toujours agréable. Léger, doux, simple, juste ce qu'il fallait, en somme. Lentement, j'ouvrais à nouveau les paupières pour me redresser et la regarder en face, lâchant ses hanches pour venir tenir sa main par automatisme.

« – Bon on vas pas camper ici, tu viens ? »

C'était pas vraiment une question puisque je l'entraînais déjà sur le lit, le dos contre le mur tout en l'enlaçant contre moi, mais je la posais quand même, p'têtre par politesse ou pour faire genre, tout simplement parce que c'était elle et pas une autre.

« – Non en vrai tu m'as manqué. J'suis content que tu sois venue parce bordel, j'me faisais chier comme un rat mort. J'sais pas où ils sont parti les mecs mais putain, j'déprimais grave. Bon, sinon, t'as foutu quoi ces derniers jours ? Tu t'es pas trop languis de moi ? »

J'aurais posé cette question à quelqu'un d'autre, il aurait été presque sûr que j'm'en battais littéralement les couilles mais Joy était Joy et j'aimais bien l'entendre parler de tout et de rien parce que avec elle, il y avait toujours du tout jamais de rien. Qu'elle parle de la couleur de ces chaussettes today ou de ce qu'elle a bouffé à midi, j'aimais toujours l'écouter et j'aurais pu faire ça à longueur de journée.

Je nous vois carrément danser au ralentit en nous disant des trucs gentils à l'oreille, nous regarder avec des sourires et veiller jusqu'au lever du soleil.

Je nous vois sortir marcher boire et partir sans payer, tirer des plans sur la comète et faire l'amour les fenêtres ouvertes.

{#}00000{/#} GRAS •• YOU'RE BEAUTIFUL GIRL

©Gau le plus bo

Un soupire qui semblait mourir dans ma gorge alors qu'allongé sur mon lit, je fixais le plafond d'un air las et fatigué. Nous étions en début d'après-midi et fort heureusement, je n'avait pas cour pour le reste de la journée alors sans plus attendre, j'étais rentré dans ma chambre, délaissant mes affaires pour m'affaler et alors que j'appréciais le calme ambiant, le fait qu'il n'y ait absolument personne commençait fortement à m'ennuyer. Je n'avais absolument rien à faire et même si je pouvais sortir, je n'en avait pas l'envie ni la foi. Les draps étaient beaucoup trop confortables et le vent du dehors bien trop hostile et frigorifiant, me persuadant ainsi de ne pas lever mes grosses fesses de feignasse du pieu si attirant. Sauf que j'm'ennuyais. Les dix premières minutes ; un peu. Les vingts dernières ; beaucoup.

Alors que je pensais à tout et à rien, un besoin fugace vint traverser mon esprit. Je ne l'avais pas vu de la journée, ni hier, ni avant-hier et j’eus la subite envie de la voir. Joy. Cette nana c'est un peu mon coup de foudre amicale, tu sais, celle qui te fait sourire comme un con et qui t'fait marrer à n'en pas finir. Notre relation est un peu spéciale et j'crois bien que la moitié du monde me croit en couple avec ce qui n'est pas le cas. On est juste super proche sur tout les bords et les avis, on s'en carre le fion alors on fait un peu n'importe quoi et les gens s'imaginent ce qu'ils veulent.

J'gueule le prénom de mon lézard et comme à son habitude il arrive dix plombs plus tard ; j'griffonne un truc au pif et j'le glisse dans son sac. Avant de lui demander de l'apporter à la brune. A ma brune. Puis j'me laisse à nouveau tomber sur le matelas, les yeux fermés et le bras calé sur mon visage, p'têtre un peu trop impatient qu'il ne l'aurait fallut mais j'm'en foutait un peu, j'étais content. J'imaginais déjà ma journée en sa compagnie – du moins j’espérais qu'elle n'ait pas cour même si j'étais prêt à attendre une heure – tout en sachant que d'une manière ou d'une autre elle viendrais. Parce que Joy elle vient toujours et vice-versa, ils allaient sûrement déconner, flirter, gueuler et s'marrer.

Alors que j'étais prêt à mourir d’ennui en lâchant un énième soupir, un lézard qui ne mettait pas étranger entra à son tour par la fenêtre que j'avais consciemment ouverte en lâchant Connard. Il vint à ma rencontre et sans plus attendre, je pris le message qu'il transportait et, plus je lisais, plus mon sourire s'élargissait. Finalement elle pouvait être mignonne derrière sa vieille tronche de moche, cette réponse la définissait bien et définissait bien notre relation. A nouveau, je me mis à l'attendre totalement avachis sur le lit en fixant la porte sans ciller quand, soudainement, elle s'ouvrit.

Parce que madame prenait même pas le temps d'toquer.

{#}00000{/#} GRAS •• YOU'RE BEAUTIFUL GIRL

©Gau le plus bo