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Toujours bloquée, pas moyen de respirer, tu sens même l'eau s'infiltrer dans tes poumons, ah putain la merde quoi ! Et puis tu sens une pression sur tes épaules, deux mains te tirent en arrière et te sortent de là. De l'air, de l'air ! Tes poumons recrachent l'eau malgré toi et ton blocage, tandis que tu te retrouve sur le dos, telle une tortue sur sa carapace, avant de tomber sur le côté, en position latérale de sécurité, et tu entends vaguement qu'on s'excuse. Mais euh, pourquoi ?

Ton corps devient moins raide, même si ton écorce protectrice t'enveloppe toujours, tu peux bouger. Tu te redresses, tu craches tout ce qu'il reste dans tes poumons et tu respire un grand coup. Un peu Dark Vador, m'enfin.

▬ Aaaaah putain d'merde de dieu !

Et puis tu lève le nez, parce que clairement tu ne t'es pas sortie de là toute seule. Tes yeux se dressent vers un grand blond, enfin grand pour toi, avec des yeux ronds comme... tes poings. Et tu lui fais peur avec ça. Péniblement, tu te mets à genoux et poses tes mains devant toi, tu souffles puis et renvoyant en arrière tous ces cheveux qui s'écrasent sur ta face, tu lui lâches foireusement :

▬ Merci... Gars. J'crois que j'y serais encore sans toi. C'est... C'est cool ouais. J't'en dois une je suppose ?

Louise et le social, Louise et les merci, Louise et la reconnaissance... Des éléments qui ne se rencontreront jamais. Tu pues un peu quand même. Avec les remords qui te viennent, tu ajoutes :

▬ Je te paie une bière pour te remercier ?

L'automne, le froid, les feuilles mortes, la saison de la mort quoi. Tu essaies de t'habiller assez chaudement, mais cela s'avère plus complexe que prévu, recommencer à porter des sweats ne t’enchante pas vraiment, et des bottes non plus. Courir pieds nus dans l'herbe c'était quand même vachement plus drôle.

Aujourd'hui, tu vas fêter l'automne, parce que c'est froid mais ça reste joli. Et puis toi non plus tu n'as presque plus de feuilles, tu t'affaiblis, c'est le début de la mauvaise période. Et dans ce cas, il ne te reste qu'une solution : le retour aux sources.

En bon petit arbre tu files à travers les jardins, jusqu'au petit lac. Là, pas de pitié pour les croissants, tu retires tes pompes, chaussettes et malgré le vent froid qui parcoure tes chevilles, tu poses tes deux pieds dans l'eau et t'assois. La putain de sensation ! En commençant pas la plante, tes pieds s'engourdissent puis tes jambes, tandis que ton corps de recouvre d'écorce, par autodéfense. Finalement, tout ton corps se transforme, tandis que genoux pliés tu observes ton reflet dans l'eau froide.

C'est au bout de quelques minutes que survient le drame. Alors que tu étais toujours accroupie dans l'eau, ton corps se fige, encore une fois, et tu perds ton équilibre sans pouvoir réagir. Alors tout bascule, tu tombe dans l'eau la tête la première, seules tes fesses dépassant encore de la surface, et tu panique mentalement : 2 choses. D'une, l'eau est très froide plonger ton visage et ta nuque en premier dedans, ça te glace, réellement. Secundo, si ton corps ne se débloque pas ou que personne ne t'aide, tu vas te noyer. Chouette !