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Jacob marche seul. L'une de ses nombreuses sorties en ville lors des vacances pour se dégourdir les jambes. Il avait fini de préparer quelques cours, l'ennui s'était de nouveau installé. Alors, comme à son habitude, il prenait l'air.

Le professeur observe les différentes maisons de l'île. Parle avec quelques connaissances, se repose un peu à l'ombre. Bref, il se promène. Il arrive devant le clocher. Pas assez près pour se prendre la pluie. Enfin, ce que l'on pourrait appeler surtout de l'urine. Il écarquille les yeux et comprend vite.

Il entend les gens hurler et partir en courant. Lui, soupire, hausse les épaules. Rentre dans le clocher. Faisant preuve d'une concentration sans limite, il évite de poser les pieds sur les clous déposés par le maudit coquin. Il arrive vite à l'endroit où se trouve l'élève... Il touche l'épaule de la jeune fille se trouve là aussi et lui parle d'un ton calme et serein :

"Je suis sûr que cette personne sait ce qu'elle fais. Mais ne t'en fais pas, tu auras tout le temps de discuter avec cet élève en bas."

Il se rapproche lentement et prudemment de l'idiot.

"Tu ferais mieux d'arrêter maintenant. Tu vas déjà avoir de sérieux ennuis."

Elle frisonne quand Tyler lui effleure la joue. Il joue de son impatience. Et elle adore ça. Alice aime flirter avec lui. Elle sourit face à cette remarque. Passant ses mains derrière le cou du blond. Elle ne fait rien. Pour le moment. Elle aussi veux s'amuser. Son parfum envoûtant, ce regard charmeur.

« Heureusement que j'ai tendance à enlever facilement les vêtements de mes compagnons. »

Petit rire joueur, contente d'avoir fait cette remarque peu subtile et fine. La E savoure chaque seconde de cette scène qui se déroule. Elle inspire un grand coup, rapproche dangereusement ses lèvres de celles du A.

« J'espère que tu ne vas pas détester le contact de mon rouge à lèvres. »

Alice ne lui laisse pas le temps de répondre qu'elle l'embrasse. Un baiser passionné, probablement dû à l'alcool et l'euphorie qui s'empare de la jeune femme. Fermant les yeux, elle profite du moment.

Rompant le contact, elle se mord la lèvre. Elle appréhende un peu ce qui va se passer ensuite. Croisant les doigts intérieurement pour ne pas se faire jeter comme un déchet.

Alice qui a un rictus espiègle, alors que Tyler semble rentrer dans son jeu. Elle le regarde, une lueur d'amusement dans ses yeux. S'apprêtant à prendre la parole, la tentatrice fais mine de réfléchir. Avant de poser sa main gauche sur le torse du garçon.

« J'aime les garçons blonds, avec des yeux dorés. J'avoue que j'ai un faible pour ceux qui portent des piercings. Hummm, les abdos c'pas mal non plus ! »

Un autre rire. La E fait une pause. Ne sachant plus vraiment ce qu'elle raconte. Elle flirte avec son ami. Et ça n'a pas l'air de le déranger. Ça la dérange pas non plus. C'est même plutôt... Agréable et cool comme sensation ? Étrange ce que l'alcool peut lui faire subir.

« Tu as pas répondu à la questionnnnn ! Je vais me répéter du coup, c'est quoi ton typeeee ? »

Elle avance d'un petit pas vers lui. Retirant sa main du torse du garçon. C'est marrant, elle l'avais jamais trouver si attirant. C'est certainement la boisson qui parle, mais, elle en a rien à foutre. Ce soir, c'est la fête. Elle veut déconner, s'amuser. Profiter.

Alice ne sait pas comment va finir cette soirée pourtant. A t'-elle vraiment envie de le savoir ? Peut-être. Où pas. Elle se sent dans son élément. Le jeu est lancé. Voyons voir ce qui va se dérouler.

Elle saisit vivement le verre et le bois, lentement cette fois. Prenant le temps de le savourer. Appréciant ce liquide chaud qui lui brûle la gorge. Souriante, Alice suit Tyler dehors, bousculant peut-être trop fortement quelqu'un. La blonde accepte la cigarette, c'est pas son truc. Elle est plus du genre à fumer d'autres choses. Mais là, c'est différent. Faut bien s'éclater et faire plaisir au A.

« Hey, Tylerrrr ! J'adore la marque de cigarette, là ! Faut trop que j'en prenne. »

Gloussement, alors qu'elle a envie d'ingurgiter de nouveau un petit peu d'alcool. Alice aime être bourrée. Ses potes doivent avoir pas mal de dossiers sur elle, d'ailleurs. Et encore, à certaines soirées, elle fait exprès de ne pas trop boire pour prendre des photos et vidéos des fêtards, sait-on jamais. Ça pourrait être marrant de les ressortir un jour.

« Dis, Tyty, j'peux te poser une questionnn ? »

La curiosité et l'alcool, surtout lui font faire des choses incroyablement stupides. Se rapprochant de son pote, sourire mesquin aux lèvres :

« C'est quoi ton type de meufs ? »

Alice se le demande vraiment. Elle cligne des yeux, ris légèrement. Passe une main dans ses cheveux et attends. Elle mord sa lèvre, elle ne lui laisse pas vraiment de répondre qu'elle enchaîne :

« T'veux que je te dise mes types, moi ? J'suis pas vraiment difficile, en vrai. 'Fin, je crois ? Tu trouves que je suis difficile ? Dis moiiiiiii ! »

Alice qui disparaît dans la foule, accompagner d'un garçon fort mignon. Un petit sourire malicieux aux lèvres, elle le laisse lui payer plusieurs verres. Les buvant tous d'une seule gorgée. L'alcool qui lui monte à la tête, riant pour un rien. Vacillant légèrement. La E pense que Tyler devra la porter pour la ramener à son bungalow.

Désespérée par les sous-entendus du mec, elle lui pose un doigt sur la bouche, lui intimant de se taire. Avant de le quitter pour essayer de retrouver son ami. Elle tangue, et décide de se coller contre un mur pour reprendre son équilibre. Lâchant un soupir, elle n'aurait pas dû boire autant. Pour le moment, elle est encore consciente de ce qu'elle fait. Mais, qui sait si dans quelques minutes, ce sera toujours le cas...

Alice voit Tyler au loin, lui faisant de grands signes de mains. Avant d'avancer vers lui, s'appuyant parfois sur l'épaule de parfaits inconnus. Putain. Dire que la fête viens juste de commencer. Arrivée vers lui, elle l'enlace.

« Tylerrrrr ! Ouf, tu es là ! J'te jure, j'ai eu trop peur ! »

Un petit ricanement qui s'échappe de ses lèvres. Okay. Alice vient de succomber aux effets des boissons. Elle va devenir encore plus extravertie qu'a l'habitude. Et surtout, dire encore plus de conneries. Pour dire.

« T'veux faire quoiiiii ?! Vas-y, moi, j'te suis ! J'suis dans le mood pour faire n'importe quoi ! »

Alice qui danse, avec cette élégance et ce côté sensuel dans ses mouvements. Se laissant aller, encourager par le rythme de la musique. Un sourire éclatant, faire la fête, ça lui avait manquer. Elle ne résiste pas quand des garçons lui demandent si elle veut se déhancher avec eux.

Pourtant, la E reste près de Tyler. Elle ne veut pas qu'il se retrouve seul. Lui lançant parfois quelques regards, comme pour le rassurer. Alice qui flirte légèrement avec les autres fêtards. Un petit jeu de séduction qui s'installe, mais elle ne va pas plus loin et retourne retrouver son pote. Pour le moment, elle ne veut pas rentrer avec quelqu'un au bungalow.

Là, elle désire simplement s'éclater et finir éméchée. Alors, elle pique un autre verre posé sur une table et reprend une gorgée d'alcool qui lui brûle la gorge. Reposant le verre, elle s'avance vers Tyler, mais trébuche, se rattrapant de justesse à ses bras.

Elle rit. D'un rire cristallin, joyeux. Peut-être que le premier verre commence à lui monter à la tête. Mais, eh, Alice s'en balance. À la place, elle prend appui sur son ami et retrouve l'équilibre.

« Whouuu, t'as vu ! Juste deux verres et j'sais plus marcher. T'imagines au bout du dixième ? »

Un autre rire, alors qu'elle recommence à se mouvoir. Improvisant une chorégraphie, montrant les premiers pas à Tyler pour qu'il puisse suivre.

« T'es un plutôt bon danseur ! Bon, c'est sûr, tu pourras jamais me battre, mais quand même ! »

L'alcool lui en fait dire des conneries. Elle plaisante, néanmoins faut bien avouer que les deux arrivent à être coordonné et ça attire certains spectateurs qui vous regardent. Alice remarque, un peu. S'en fichant.

Alice qui rêve. Non. Cauchemarde. La jeune femme se trouve dans une pièce sombre. Elle croit entendre des bruits de pas. Regardant autour d'elle, rien. Si ce n'est la pénombre étouffante. Le sol disparaît lentement sous ses pieds et elle chute dans un précipice. Hurlant à pleins poumons, on la rattrape de justesse. Elle cligne des yeux avant de se rendre compte que son sauveur n'est autre qu'Owain.

Il la tient dans ses mains, souriant. Ce sourire qui la faisait toujours fondre. Le D rapproche avec douceur ses lèvres de celle d'Alice. Pourtant, il s'arrête à quelques centimètres et son expression faciale se tord en une grimace effrayante.

« Alice, si seulement quelqu'un était capable de t'aimer. »

Et il la lâche. La E s'écrase contre le sol. Le souffle coupé. Elle est entourée de tous ses camarades de classe, ses potes, ses conquêtes d'un soir. Ils la pointent tous du doigt. Riant, l'insultant, lui crachant dessus et lui donnant quelques coups de pied. Alice pleure, hurle de douleur. Incapable de bouger. Elle subit cette humiliation.

Ses yeux s'ouvrent et la première chose qu'elle voit fut le regard de Laetitia. Elle toussa, inspira, se tenant la gorge. Tremblante, elle n'arrive pas à articuler quelque chose d'intelligible. Alors, pour expliquer son choix, elle sort le smartphone de son ancien petit-ami et le tend à sa sauveuse.

Elle se replie ensuite sur elle-même, enfouissant sa tête contre ses genoux. Incapable de se défendre, inoffensif. Laetitita peut faire ce qu'elle souhaite.

La E court telle une furie. Ses cheveux blonds dans le vent, un petit sourire au coin des lèvres. Alice veut oublier. Oublier ses peines, ses emmerdes, ses problèmes, Owain. Se dire qu'aller au Fiat Lux, une boîte qu'elle apprécie particulièrement, est une bonne idée. Pas toute seule. Pas avec n'importe qui. Non. Tyler. Un garçon en A qu'elle apprécie.

'Lice arrive dans le bungalow de Tyler, le prend par la main, sans prononcer un mot tant l'excitation est grande. Elle continue son chemin, le pas rapide.

« Bonjour ! Ouais, je sais, j'ai eu une merde pas possible à gérer, mais ça va mieux. »

Doux mensonges qu'elle prononce avec assurance, si douée pour cacher son mal-être. Elle ne va pas mieux. Mais, ne laisse rien paraître. Alice jette un regard dans la vitrine d'un magasin, vérifiant ainsi que son maquillage et rouge à lèvres est parfait. Vêtue d'une robe en dentelle rouge.

Tyler lui parle. Et ça lui fait du bien de le retrouver, enfin. Faut dire qu'il fut dans les premières personnes qui lui manquait. L'expression faciale du A l'a fait rire. Putain, ça lui procure un plaisir fou de rire.

« On va au Fiat Lux ! D'ailleurs, je préviens direct que je vais pas me retenir de boire et de danser, j'espère que t'es prêt à me surveiller. »

Des yeux faussement larmoyant alors qu'un rictus malicieux se dessine sur son visage. Ils arrivent enfin à la boîte. Alice, inspire et s'engouffre dans ce lieu. Se dirigeant vers le bar, elle commande deux verres. Buvant d'un seul coup, le sien. Lâchant un soupir de soulagement. Faire la fête, ça lui avait manquer. Surtout avec lui.

Elle lui prend doucement les mains, avec un clin d’œil joueur et montre d'un signe de tête la piste de danse :

« Viens, on va se déhancher ! J'ai beaucoup trop envie de bouger ! »

Alice profite de la fraîcheur du vent qui lui fouette légèrement le visage. Les yeux clos, les bras croisés et un petit pincement au cœur. Elle se trouve sur le toit. Là, où pour la première fois, Owain l'embrassa. Là où ils ont partagez un moment dont elle se souviendras toute sa vie. Mais c'est fini. Ils ne sont plus ensemble. Par la faute d'Alice. Elle a tout détruit. Deux fois. Elle s'en veut. Elle se hait pour ça.

Plutôt, dans la journée, elle a reçu un lms du fameux Eros. Patron du Remains et cuisinier du pensionnat. La E ne le connaît seulement de réputation. Et pourtant, il semble inquiéter par son cas. La blonde a accepté ce rendez-vous. Pourquoi ? Elle ne sait pas.

Elle se dit que parler à quelqu'un d'autre qu'un psychologue lui ferait, peut-être du bien. Après-tout, on lui a forcé la main pour se rendre dans le bureau d'Andrew. Pour qu'elle puisse parler de ce qui s'est passer ce soir où elle disparut. Et lorsqu'on la retrouver, les mains en sangs. Et prête à se jeter dans l'eau froide et profonde du port.

Elle entend quelqu'un qui se rapproche, alors ses yeux s'ouvrent. Se tournant, pour voir l'individu. Dans sa robe de satin rouge, avec tout ce maquillage superficielle. Ses longs cheveux blonds soigneusement peignés. Elle prend soin d'elle, c'est déjà ça.

« Yo. »

▬ Tu es jeune, belle… Tu as encore des tas de choses à vivre.

La jeune femme se sent touchée par ses mots. Elle laisse la professeure essuyer ses larmes. Elle inspire et expire, tremble moins. Alice se sent reprendre le contrôle. Se rendant compte de la situation dans laquelle elle se trouve. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de resserrer l'étreinte. Elle a besoin de contact physique pour se sentir bien.

« M-Merci... Vous pensez vraiment que lui en parlez....Pourrait arranger les choses... ? »

Elle aimerait revivre tous ces moments passés avec lui. Sentir le contact de ses lèvres sur les siennes. Le frisson lors du premier baiser. Elle tente de se relever, mais n'a pas encore la force. Lâchant juste un soupir de fatigue. Fatiguée. Voilà ce qu'elle est. Elle veut rentrer dans son bungalow, s'allonger sur son lit et sombrer dans un profond sommeil. Oublier tout ce qui vient de se passer.

« Je... Merci. »

Alice esquisse un maigre sourire, comme pour dire que tout va mieux. La E sort un mouchoir de son sac à main et essuie les restes de son maquillage ayant coulé à cause de ses larmes. Elle lance un regard à Cassandra comme pour lui demander de l'aide afin de se relever. De l'aide, elle en a bien besoin. Elle en aura toujours besoin.

Tu serres un peu plus ta cravate, inspectant ton costume dans le reflet du miroir argenté. Chassant le moindres grains de poussière. Le moindre pli qui ferait tâche. Rien qui ne pourrait salir ton nom. Alors, sourire provocateur sur tes lèvres, tu offres un clin d’œil joueur à ton double du miroir. Les cheveux peignés en arrière. Un parfum envoûteur et ton air sûr de toi vont, sans aucun doute, la faire craquer.

Depuis cette histoire avec Mckenna, il est vrai que tu t'es découvert cette étrange attirance pour les filles. Oh, tu aimes toujours autant les personnes du même sexe que toi. Disons que tu es curieux de retenter l'expérience ? Alors, ce soir, tu as mis le paquet pour impressionner ce bout de femme. Restaurant de luxe, table à part, orchestre, serveurs rien que pour vous deux.

Oui, il y a Anson. La C. Timide et réservée. Tu la rencontrer lors d'une soirée où vous étiez particulièrement éméchés. Sympathisant vite, tu as gardé contact et c'est toi qui as lancer l'initiative de l'inviter. Tu sais qu'elle en pince pour toi. Cela satisfait grandement ton orgueil et ta fierté. Donc, pourquoi ne pas en profiter ?

Quittant ton bungalow pour te rendre dans le hall de l'établissement. Là où tu lui as donné rendez-vous. Tu attends, scrutant parfois, ta montre à gousset. Tu sais qu'elle va venir. Pour quelles raisons aurait-elle refusé l'offre ? Tiens, d'ailleurs la voilà arrivée. Magnifique dans une tenue qui la met en valeur.

« Bonsoir. Ne t'en fais pas, je venais à peine d'arriver ! »

Tu lui embrasses ensuite la main et lui prête ton bras pour que vous marchiez ensemble. Tu lui parles, beaucoup. Avec charme, lui disant que tu as attendu avec impatience ce moment. Arrivé au restaurant. On vous accueille en prince, la table déjà installée. Tu l'invites à s'asseoir. Alors que les musiciens se mettent à jouer un petit air. Chantonnant le refrain, tu observes ta compagne du soir. Toujours avec ce rictus confiant :

« Tu es très belle. J'aime particulièrement ton accoutrement. »

Tu n'as pas le temps de réagir lorsque le tuyau t'asperge les pieds et le dos d'eau. Tu tombes lamentablement au sol. Réussissant à ne pas lâcher de cri compromettant. Tu te relèves sous les rires de tes camarades de classe. Rougissant de honte, tu regardes ton parrain en essayant de cacher le malaise.

« N-Non.. ! Tout va bien.... !»

Tu recules légèrement, mais tu te prends les pieds dans la serpillière et tu chûtes de nouveau. Cette fois en poussant un cri absolument viril. Légèrement sonné, tu te remets debout avec difficulté. Alors que les autres, C sont hilares. Remarquant que tu es la risée de la salle. Tu commences à paniquer, les larmes montent, le corps tout entier tremble. Les douleurs aux ventres.

Tu lances un regard vers l'échelle et l'escalade en un record assez incroyable. Fuyant pour te réfugier dans les vestiaires. Te cachant dans l'une des cabines. Tu replies tes genoux pour poser ton visage dessus, sanglotant. Si tu as fui, c'est parce que tu as peur de perdre le contrôle de toi-même et de laisser parler ton côté violent.

Tu aimerais refaire le portrait de ces élèves. Cela ne serait cependant, pas juste. Un jour, ils paieront. Tu entends qu'on te cherche. Ayant peur de te faire punir pour avoir pris la fuite, tu essayes d'arrêter de pleurer.

Te recroquevillant dans un coin. Tu attends que les gens cessent de se lancer à ta poursuite pour pouvoir sortir et rentrer dans ta chambre retrouver Lord Trevor et le serrer fort contre toi.

Elle s'apprête à commettre l'irréparable. De plonger dans les profondeurs pour ne jamais en ressortir. Envelopper par la fraîcheur de la nuit. Elle n'a pas toute sa tête. Perdue ? Confuse ? Désespérée ? Un mélange dangereux des trois. Alice qui revient à la réalité. Se rendant compte de ce qu'elle allait faire. Écarquillant les yeux d'effrois. Elle se retourne pour voir la personne ayant prononcé son prénom. Laetitia. Une amie d'Owain. En pensant à lui, son cœur se pince, mais tu essayes de ne rien laisser paraître. La douleur à tes mains se fait ressentir.

Néanmoins, comme à ton habitude, tu fais comme si tout allait bien. Si parfaite dans ton rôle de jeune femme sans problèmes. Mais pas ce soir. Quand tu souris, on peut clairement voir qu'aucune joie est présente.

« Que j'allais... ? » Elle lance un bref regard vers l'eau avant de lâcher un rire presque hystérique. « Non. J'observais juste.... Je-, haha. On me cherche... ? »

Alice sait très bien qui a dû lancer des gens pour la retrouver. Il ne peut, n'y avoir qu'une seule personne. Celle dont elle a abusé. Qu'elle a trahi. Tromper. Mentis. Elle se mord la lèvre la E. Sentant que la bombe émotionnelle revient.

Les larmes qui montent et s'écoulent sur ses joues. Elle a presque de la difficulté à respirer. Épuisée par l'émotion et la douleur. Elle se laisse chuter au sol. Fermant instinctivement les yeux et sombrant dans l’inconscience.

trigger warning:

Alice a disparu. Pendant plusieurs jours. Aucune nouvelle depuis sa visite à la clinique. Elle n'est pas rentrée dans son bungalow. N'est pas trouvable dans les coins qu'elle fréquente habituellement. Volatiliser. Certains marmonnent qu'elle aurait réussi à quitter l'île. D'autres, plus pessimistes pensent qu'Alice serait prisonnière de ce groupe criminel qui prend un malin plaisir à semer la terreur et l'effroi en laissant derrière eux, des corps amochés.

La vérité ? Elle s'est planquée dans un endroit dont elle seule connaît l'emplacement. De la bouffe, de l'eau. Tout ce qu'elle a besoin, en somme. Elle fit profil-bas. Ne sortant que rarement, et encapuchonnée. De sorte à ce que l'on ne la reconnaisse pas. Déguisée, parfois.

Alice a analysé l'enregistrement d'Owain. Passant des heures à la regarder, scrutant le moindre détail. Puis après avoir réussi à voir le visage d'un des types en entier. Elle fit ses petites recherches pour le retrouver. Usant de ses petites relations. De ses poings, parfois, sortant les crocs.

Alice la trouver. Ce mec. Cette immonde raclure, avec sa petite bande, on causer tant de mal. Justice allait pouvoir être rendus. De sortie, cette nuit. Vêtue d'un sweatshirt, avec des baskets et un short. Des gants en latex tenant fermement une batte. Elle a eu l'adresse de l'enflure. Alors, elle s'y rend, d'un pas grave et assurée. Prête à le réduire en poussière.

La E attend au coin d'une ruelle. L'arme derrière ses épaules, les doigts tapotant sur la batte. Il a frappé Owain avec une batte ? Très bien. Elle fera de même. Alice voit une silhouette au loin se dessiner dans l’obscurité. Souriante, elle sent sa proie se rapprocher petit à petit. Pas d'hésitation. Pas de doutes. Seulement l'envie de se venger.

Elle avance vers l'ombre. Puis, elle voit une deuxième figure, près de celle de l'homme. S'arrêtant, elle se cache derrière quelques poubelles. Voyant un homme, grand, des cheveux châtains et riant aux éclats. Accompagner d'une jolie rousse. Ils se tiennent la main.

Stupéfaite. Elle observe le couple passer droit devant elle. Serrant son arme. Des flashes d'elle et Owain lui viennent en tête. Va t'-elle oser l'attaquer devant un témoin ? Devant ce qui semble être la petite amie de ce monstre ? Connaît-elle seulement le vrai visage de son compagnon ? Tant de questions qui traversent son esprit.

Quand elle lève de nouveau la tête, ils sont déjà partis. Frustrée, confuse. La jeune femme sort de sa cachette. Vient-elle de laisser passer la chance de venger Owain ? Tous ses risques qu'elle a pris. Tous ses sacrifices qu'elle a commis. Pour ça ? De rage, de désespoir, elle donne un violent coup de pied dans l'une des poubelles. Le contenu se déversant sur le sol. Alice veut crier. Pleurer.

Elle s'effondre sur le goudron. Ayant du mal à respirer. Elle frappe, martèle le sol. Quitte à saigner des mains. Elle s'en fout. La douleur, elle la ressent déjà. Et pourtant, elle continue. Des larmes coulent sur son visage.

Des minutes plus tard, elle se relève avec difficulté. Les mains en sangs. Vacillante, elle se dirige vers le port. Arrivant vers les quais. Elle lance un regard vers l'eau. Alice voit son reflet. Pitoyable. Pathétique. Hypnotisant. Elle tend la main et effleure du bout des doigts ensanglantée la mer. Froide. Elle a envie de s'y jeter. De ne pas en sortir. Elle inspire un grand coup. Attends quelques secondes.

Il y a cette bataille au sein de son esprit. Venger Owain ou ne rien faire. Faire ce qui est juste où laisser d'autres élèves être les potentielles victimes de ces tarés. La raison lui dirait de ne rien faire. Qu'elle n'est qu'une simple étudiante. Que pourrais-t'-elle changé ? Le problème étant qu'elle n'est pas raisonnable. Elle va retrouver un par un tous ces immondes connards. Les détruire. Les faire souffrir comme ils ont fait soufferts Owain. Comme ils ont fait soufferts les autres. Avec ses poings, avec une batte. Ils ne ressembleront plus à rien quand toute cette merde sera finie.

Elle laisse son copain l'embrasser sur le front. Elle sourit. Pourtant, tout ce qu'elle veut, c'est fondre en larmes face à cette trahison. Elle se contient. Ne pas pleurer devant lui. Où est passée sa franchise ? Sa trop grande honnêteté ? Elle sait la faire taire dans ce genre de moments décisifs. Elle s'éloigne alors de lui, se dirigeant vers la sortie. Puis, son cœur s'arrête. Tout semble vaciller. Cette dernière phrase, prononcée par son petit-ami, l'achève. Elle lui lance un dernier regard, souriant tristement. Murmurant la même chose du bout des lèvres.

Elle marche rapidement en quittant la chambre. Ouvrant son sac pour voir le smartphone. Elle inspire et continue. Détachant ses cheveux, elle range la paire de lunettes de soleil. On le voit chez elle, elle transpire la détermination. Elle ne prend pas la peine de regarder les infirmières et les médecins. Non. Plus rien de ça n'existe autour d'elle. Elle ne voit que le visage des agresseurs. Serrant les poings.

Ils voulaient envoyer un message ? Fort bien. Elle ferait de même. Elle s'apprête, peut-être, à déclencher une guerre. Un conflit terrible. Rien à foutre. Tout ce qu'elle sait, actuellement, c'est qu'elle va aimer entendre ces chiens la supplier, les craquements des os qui se brisent.

Elle se retourne une dernière fois vers la fenêtre ouverte de la chambre d'Owain. Elle ferme les yeux. Laissant sortir ces mots d'une vérité qui la dépasse.

« Je t'aime aussi, Owain. »

Cet amour passionnel qu'elle ressent pour lui. Profond, destructeur. Elle ouvre de nouveau les yeux, plongeant son regard dans la pénombre. Prête à faire ce que les autres refusent de faire. Se salir les mains. Elle ne reviendra pas en arrière. Trop tard, maintenant. Elle disparaît donc dans les ténèbres de la nuit.