Rejoins-moi dans les rayons coquins ♥ [Oswald]

Tic tac. Bruit dune horloge pesante dans le fin fond de cette bibliothèque oppressante. Je me sens à l'étroit, jamais je n'ai eu pour passe temps de venir me recueillir dans ce genre d'endroit lugubre, mélange désagréable de poussière et de papier usé qui m'incombe. Mes pas se font lents, mes pas se font lourds. Livre à la couverture tâchée que je dépose devant sur un guichet fermé.

Le rire de quelques élèves me fait sursauter, je me retourne tout en m'accoudant  vautré sur le rebord du guichet clos. Les saisons se réchauffent et ceci n'est plus un doute lorsque que d'un regard léger j'observe les jambes nus de cette gamine que jamais je n'avais croisé. Petite voix cristalline qui m'appelle entre deux rayons, Galtin qu'est ce que tu fais ici, je m'avance en tendant une main dure, un peu de paperasse à rendre, finis-je par dire en haussant quelque peu les épaules.

Mon interlocutrice me regarde, c'est une femme plus âgée, elle semble me porter une affection neutre et dénuée d'une  ambiguïté que je n'avais jamais vu auparavant.  Sa voix stridente, agaçante perse mes tympans une dernière fois quand elle me dit au revoir poliment. Je réponds d'un petit mouvement de tête et d'un sourire forcé. Long soupire qui s'échappe de mes poumons quand je vois qu'elle est loin, enfin. Décidément les gens et moi ne sommes pas fait pour discuter, vivre ou même exister ensemble en ces lieux. Je regarde les rayons sans vraiment y faire attention alors. Mes yeux passent d'n bouquins à l'autre, cherchant plus la beauté d'une couverture qui me semblerait unique, plutôt qu'un ouvrage intellectuellement enrichissant. Je baille à gorge déployée. Je tire un bouquin à la reliure fine mais dépourvu d'un réel intérêt.

Il se tenait là,avec son air de ne pas y toucher, ce petit air qui me laissait comprendre qu'il voulait jouer avec mes nerfs en lorgnant du coin de l’œil. Levant d'abord un sourcil de surprise mêlé à de l'incompréhension je ne fis rien. Lentement j'aperçoit les ouvrages qu'il tient en main, sourire narquois qui se plante sur mon visage. Machinalement je passe une main dans mes mèches ébènes. J'avance avec prudence, décontracté. D'une voix qui se veut rauque je murmure presque, Naveen Ânkhmâhor, la séduction qui m'habite rentre quasi instantanément en action à son contact.

Passant un doigt le long des bouquins qu'il tient fermement entre ses mains, j'esquisse un doux sourire qui ne me va que peu.J'attrape celui qui m'intéresse et l'ouvre d'une main le posant sur mon avant bras de mon air habitué, vous avez là mon cher, des lectures très... divertissantes. Chaque mots résonnaient dans ma bouche comme un délicat venin que j'aimais à cracher sur lui dans le seul but d'allumer un peu plus l'exotisme qu'il dégageait. Tout en refermant presque avec une violence familière l'ouvrage plus communément appelé kamasutra, je plongeais sur lui ce regard insistant perlé de sa couleur azur, indéchiffrable.