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 ( no food for freaks ) ; PROJET CHAOS - 1

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InvitéInvité
MessageSujet: ( no food for freaks ) ; PROJET CHAOS - 1   ( no food for freaks ) ; PROJET CHAOS - 1 1400359500-clockVen 18 Mar 2016 - 23:00

{{« no food for freaks
by oswald galtin ; ft june hastings & allyson grimurdottir (ligue du chaos)



Avez-vous déjà eu cette envie à la fois subtile et oppressante de faire entendre votre voix? Ce sentiment profond d'incompréhension qui vous tiraille et qui petit à petit devient un fantôme aux allures sombres. N'avez-vous jamais eu l'impression que l'ensemble des êtres qui constituent votre petit et lamentable univers n'avez pour vous que du mépris et du dédain? N'avez-vous jamais songé au plaisir jouissif que la vengeance pourrait apporté à votre vie si plate et monotone?

Nous nous étions donc mis d'accord, chacun d'entre nous serait une pièce maîtresse d'une punition bête et méchante. Soupsonnables sans pour autant être accusables, nous nous apprêtons à franchir avec une douce violence le seuil de non-retour. Le temps où le mot " sérénité " faisait son effet entre ses murs est abolit, remplacé au grand bonheur de nos petites personnes et de quelques partisans inavoués par le chaos.

Homme consciencieux, maniaque. Jamais ce plan n'aurait fonctionné ni même pu voir le jour sans l'esprit torturé, tourmenté de ses jambes infiniment longues. June Hastings. Elle était venue me trouver comme un ange tombé du ciel pour me proposer de contribuer à ce que je fais le mieux; la destruction. Ses mots avaient trouvé la brèche infime de mon cœur, celle qui mène aux ténèbres. Ses mots nous avaient tous convaincu. Léocade Remington, Alexis Lewis, Hazel Carlson et même Allyson Grímurdóttir visiblement. Une équipe de choc n'est-ce pas, surprenante, explosive, chaotique. La question n'est pas temps comment cette idée a-t-elle émergé lentement dans nos esprits, mais plutôt pourquoi a-t-elle émergé.. Mais patience les amis, patience, tout vient à point à qui sait attendre.


Lundi 14 Mars - avant le dîner


Petite brise d'une fin d'après midi d'hiver. Objet cancérigène entre les lèvres et encore une latte meurtrière pour mes pauvres poumons. Le temps semble s'arrêter alors qu'il devrait filer à la vitesse grand V tant je suis impatient. J'ai au fond du ventre ce sentiment de joie indescriptible tant il est enivrant. Les minutes se suivent petit à petit. Bip, bip, bip. Sourire fou qui s'installe dans la surface opaline de mon visage. L'heure est arrivée. Enfin. Face à ma destinée qui n'est autre que faire le mal dans l'unique but d'être mauvais, j'avance en sautant à pieds joints sans regarder en arrière. Sautillant presque jusqu'à mon point de rendez-vous, je parade le plus naturellement du monde comme à mon habitude dans les couloirs maussades de l'établissement. Quel bonheur d'être l'acteur principal de mon propre désir. Jamais homme n'a été plus comblé que moi à l'idée même de faire sentir la puissance qui incombé chacun de ses désirs. Comme un automate programmé mon corps se hisse dans le réfectoire de Prismver ou se trouve tous les aliments les plus répugnants que j'eu l'occasion de voir, Endroit vide à cette heure, sans surveillance. L'unique avantage d'être un enfulte en ce bas monde c'est sans doute bien que je peux garder les clefs d'endroit important alors que je suis la personne le moins responsable que le monde est un jour porté.  

Sortant mes mains de mes poches, j'ouvre dans un élan digne des plus grands acteurs du siècle les portes des réfrigérateurs les unes après les autres. Imitant un chef d'orchestre, je me plante face aux boites métalliques, les saluant presque. Écartant les bras et agitant mes longs doigts fins, un épais et opaque nuage de fumée noir s'échappe alors de ma personne. Venant comme une vague insaisissable s'abattre sur les aliments face à moi, les caressant d'une lenteur infinie il pénètre chaque parcelles de matière comestible pour mon plus grand et unique divertissement. S'incrustant en eux comme une gangrène royale, il finit par disparaître aussi vite qu'il était arrivé. Mon petit et doux nuage que rien ni personne ne peut dompter. Refermant les portes dans un claquement je renifle de dédain, comme toujours. Tournant dans l'entre de la mal bouffe et de la principale cause d'obésité chez les adolescents boutonneux et laids de notre cher et tendre Prismver, je glisse une main dans la poche de mon jean. Autre membre parfaitement libre qui vient toucher tout ce qui pourrait se manger, du bout de l'index j'effleure à peine ces abjectes et repoussants légumes, fruits et autre je ne sais quoi qui me soulèvent le cœur. Mauvais et assez prétentieux que je suis, je signe une de mes œuvres. Petite entrée composée à la Galtin, tracée d'un M sur le dessous. Certes, personne ne le verra, mais quand un de ces petits merdeux croquera à pleine dent dans ce plat et qu'il finira par vomir le contenu répugnant de son assiette, il sera le seul à avoir eu la chance de connaître son bourreau.

Le bruit de quelque chose que je n'avais pas imaginé possible vient alors me faire sursauter. Pensant que j'étais démasqué je me retourne lentement. Surprise étonnante quand je ne vois ni homme, ni femme, ni aucun être vivant bipède en face de moi. Juste un rat. Un énorme rat qui avec ses petites moustaches me regardent comme complice de mon acte. Je penche la tête sur mon épaule et m'approche de la bête, docile elle ne s'enfuit pas. Je me reproche encore et vient presque à la prendre dans ma main, je murmure alors dans sa direction, on avait dit pas de témoin. Le rat se convulse alors et se dessèche à une vitesse qu'on aurait pu décrire comme spectaculaire. Sa peau devient noir charbon et il lâche un petit cri de douleur qui s'évanouit presque aussitôt. Son regard se brouille et se meurt en déclinant dans la sombre couleur qui est la mienne, noir, noir et noir. Sa peau part en lambeau et le corps de l'animal finit en tas de cendre. D'un geste de la main, je fais s'envoler le petit tas de poussière qui trône sur le plan de travail. Sortie rapide et discrète du lieu du crime, refermant derrière moi tout en enfonçant ma main seconde main dans la poche de mon jean, je quitte les lieux, en sifflotant.


Lundi 14 Mars - nuit


Le bruit des clefs dans ma poche raisonnaient dans le silence pesant qu'imposait la nuit. Les pas lents, les pieds traînants, un peu, nous nous sommes dirigés avec une impatience grandissante dans la gueule du loup. Charmante compagnie dans mon dos, une déesse de derrière chaque épaules. Un rictus sombre s'empare de mon visage. Nous ne parlons pas, chacun sait ce qu'il a à faire, chacun connait son rôle. ACTION.

musique.

Petits crans de la clef qui se glissent dans la serrure, le cliquetis raisonne. Je me retourne vers mes deux acolytes, nos regards se croisent. Echange de sourires malsains. Poussant avec le bord de mon pied les portes du réfectoire, elles s'ouvrent doucement. C'est parti. Chacun file à son poste, la machine est en marche, que le spectacle commence.

Petit soldat obéissant, je les suis d'un pas lent et nonchalant. Posant une main sur mon épaule, sourire narquois à l'allure de petite garce qui lui va si bien, June fait son numéro. Allyson nous jette un rapide regard, la pimbèche me lâche et s'en va la rejoindre, dans une volupté des plus gracieuse. Je m'avance, une main dans la poche, l'autre jouant avec le trousseau de clefs qui résonne dans le silence pesant du réfectoire vide. Le regard de mes compatriotes semble quelque peu perplexe, sans doute irritée par le bruit désagréable que provoque le frottement des clefs les unes contre les autres. Je soupire, rangeant avec une pointe de dédain ces dernières dans le creux d'une poche vide. June s’illumine, bien trop heureuse de moi voir exaspéré. Je reste en retrait, regardant, que dis-je, admirant avec une petite pointe de jubilation les monstres du crime. Les deux jeunes femmes se regardent. Les secondes passent lentement, Allyson tend un bras, mimant de ses doigts un revolver en le pointant sur une des machines, un gros boom se fait entendre, la machine se met à fumer. Elle reproduit l'opération sur presque toutes les machines. Simultanément June s'approche d'un compteur électrique. Elle pose ses mains de part et d'autre du petit boitier et un grésillement se fait entendre. Son désagréable qui me redresse les poils. Le système se coupe. Le disjoncteur se coupe et tout le reste des appareils s'éteint. Réfrigérateurs, congélateurs et garde mangés se retrouvent hors service. Allyson règle son compte à quelque engin qui n'était pas branchés au système électrique, pendant que June finit de griller tout ce qui pourrait encore servir. Plus efficace que des ninjas. Les déesses du crime se retournent dans une synchronisation parfaite et viennent me retrouver satisfaite d'elles mêmes.

Je regarde le rendu avec une satisfaction qui transpire sur mon visage. Le rendu est tout simplement.. Invisible. Il faudrait avoir été avec nous pour le voir ou tout simplement l'imaginer. Nous regardons bras croisés et béatitude grandissante sur le coin des lèvres l'oeuvre silencieuse d'un projet grandement bien mené. Sortant de son sac à dos bien dissimulé, June me jette une bombe de peinture couleur or. Couleur d'une classe bien trop souvent rejetée, bien trop souvent blâmée. J'hausse les épaules, secoue la bombe de peinture en retirant soigneusement le capuchon et commence à  taguer grossièrement la façade la plus imposante de cette cantine. La couleur s'applique avec une fluidité qui me fascine. Les lignes se suivent et ne se ressemblent pas. Travail finit, je me recule d'un pas afin d'admirer mon oeuvre. Je jette la bombe de peinture dans les mains de June qui la réceptionne rapidement pendant qu'Allyson nous fait signe qu'il est temps de partir. Laissant derrière nous le message suivant;  "No food for freaks, si vous avez faim, mangez vos mains. Ligue du Chaos." Première étape d'une revanche en marche.

Côte à côte nous nous dirigeons vers la sortie presque aussi rapidement que nous sommes entrés. Je me retourne une dernière fois vers le lieu du crime. June et Allyson font de même, remplit d'une fierté machiavélique, nous avons fais notre part du marché. D'un geste presque théâtral je referme les portes. Tournant le dos et les talons, nous retournons chacun à nos petites occupations dans l'attente, d'un nouveau cataclysme à créer.

Alors les amis, avez-vous déjà ressentie ce sentiment de frustration quand vous devenez pour une fois la victime et non le bourreau? Il parait que grand nombre d'entre vous maudisse les coupables et responsables, mais dans le fond combien secrètement les admire d'avoir enfin fait ce qui devait être fait. Ne maudissez pas ce que vous êtes incapables de comprendre. Prenez un siège, installez vous bien confortablement, car ce n'est que le début, ce no food for freaks n'était en effet, que le commencement. Le commencement d'un petit acheminement qui va vous exploser au visage comme une bouteille de gaz, sous les yeux amusés de marionnettistes qui ne feront qu'une bouchée de vos états d'âme.


HRP & résumé pour les feignasses :


(c) Mo'

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